Chapitre III : Des airs de hibou...

Un silence ironique répondit aux paroles d'Eliza, que sa jeunesse avait conduit à une conclusion trop hâtive. Daphnis l'éclaira sur sa méprise, engageant aussitôt ses deux compagnons à la prudence : Baba Yara en était la preuve, les morts ne trouvaient pas toujours le repos...

Par bonheur, La malheureuse enterrée là n'était pas le jouet d'un nécromant. Et quand bien même, celle-ci aurait-elle pu seulement tenir debout ? Les pierres semblaient avoir broyé ses os et ses articulations, comme en témoignaient les angles grotesques de certains de ses membres. Le froid surnaturel qui venait des profondeurs de l'escalier avait empêché la putréfaction du cadavre dont il n'émanait aucune odeur. Au prix d'un effort supplémentaire la tieffeline, qui semblait ignorer la morsure du froid, dégagea la morte de son carcan de roches. Le liseré bleu de son col courait tout le long de sa robe, qu'une ceinture de tissu gris pâle ceignait à la taille. Un serre-tête en argent, qui avait dû glisser dans l'ensevelissement, gisait dans l'étrange tombe. De nombreux chocs l'avaient émaillé et avaient tordu son arc en un angle trop obtus ; mais le bijou restait précieux.

Après avoir échangé quelques hypothèses à propos de leur macabre découverte, les fossoyeurs continuèrent de déblayer l'escalier. Celui-ci s'enfonçait à plusieurs mètres sous terre, étroit et rectiligne. Eliza, qui avait déjà accompli un travail colossal, fut rapidement gagnée par la fatigue et manqua de tomber dans les marches avec l'énorme pierre qu'elle charriait. Phénix la relaya tandis que Daphnis, dont le physique était moins taillé pour une telle besogne, l'éclairait au flambeau. Ce fut à grand peine qu'il acheva la tâche, les mains couvertes d'engelures à force de manipuler des débris de plus en plus froids.

Et pour cause ! Les degrés débouchaient directement sur un immense mur de glace dont les innombrables paillettes étincelaient à la lueur de leurs torches. La fantastique porte était parcourue d'une multitude de figures sinueuses et compliquées, profondément ciselés dans la glace. A mieux y regarder, elles formaient un réseau de signes qui semblaient se répéter ou plutôt se décliner selon une invisible logique. Un espace demeurait parfaitement lisse au centre, précisément là où convergeaient tous les indéchiffrables motifs : il leur faudrait dessiner la pièce manquante de ce mystérieux puzzle pour entrer.

Un froid magique émanait de la porte et de la pièce dont elle défendait l'accès, si puissant qu'il avait transi le corps des aventuriers comme s'ils étaient au cœur de l'hiver.

21 5 1 12 9 18

Oz uamnhiwi bft g'zrhjs : dd ney wjlaq xbgmc !

Eliza subit 1 point de dégât non-létal ; Phénix en subit un deuxième. On peut considérer que Daphnis à participer un peu, en saisissant les pierres qu'on lui tendait en haut des escaliers par exemple. Je vous laisse broder comme vous voulez. De même, Haleena a pu vous rejoindre avant la découverte de la porte.

Lancers...

Eliza - Jet de compétence : Athlétisme : 1(d20) = 1
Eliza - Jet de vigueur : 2(d20) = 2 vs DD15 ~ Echec
Phénix du Grand-Val - Jet de compétence : Athlétisme : 16(d20) +4(deg) +3(For) -1 (armure) -1 (si natation) -1 (bouclier) = 20
Phénix du Grand-Val - Jet de compétence : Athlétisme : 9(d20) +4(deg) +3(For) -1 (armure) -1 (si natation) -1 (bouclier) = 13
Phénix du Grand-Val - Jet de vigueur : 16(d20) +3(base) +2(CON) = 21 vs DD15 ~ Réussite

- Daphnis. Murmura la jeune mère, rompant le silence de la nuit.

Pour seule réponse, elle obtint le sifflement du vent dans les ruines du village. Le son la transperça avec autant de vigueur que le froid mordait la peau de son visage. Enfin remise, elle posait sa main au sol pour se relever, ce n’était pas aisé de se lever avec un nourrisson dans les bras. Elvira émis un petit sanglot.

Haleena marchait en direction de la ruine et de la caverne ou s’était engouffré Eliza, Phénix et Daphnis. Les pas légers sur le sol gelé, berçaient Elvira qui redevint calme. Sans bruit, la barbare frigorifiée et une peu angoissée, pénétrait le petit tunnel descendant pour rejoindre le groupe.

Haleena racla sa gorge pour signaler sa présence en toute discrétion. Ses camarades étaient bien occupé à décrypter un message énigmatique sur une porte monumentale qui faisait froid dans le dos.

Daphnis était frigorifié et n'avaitque peu contribué à la tâche. Il avait fait de son mieux, dans la mesure de ses moyens. Mais voilà qu'ils étaient confronté à une inscription composée de chiffres et de lettres. Cela ne correspondait à aucune langue connue, à aucune sonorité qu'il avait entendue. Le jeune homme en déduisit donc qu'il s'agissait d'une sorte de formule ou de code à déchiffrer.

L'élu divin était loin d'être un spécialiste en la matière : décrypter des messages codés et se creuser les méninges, c'était plutôt l'oeuvre des mages et des rats de bibliothèque !

¤ Que diable n'avons-nous pas l'un ou l'autre parmi nous ! ¤

Il jeta un coup d'oeil à ses compagnons en se demandant si l'un d'entre eux aurait les capacités nécessaires à la compréhension du problème.

Il réfléchit un long moment à la question. Il avait immédiatement pensé à établir une correspondance entre chiffres et lettres, un vieille méthode de cryptage parfois utilisée par les caravaniers. Cela donnait "UEALIR", ce qui ne signifiait rien. Il essaya ensuite en vain de décaler les lettres des chiffres, suivant une autre méthode qu'il connaissait, mais cela ne donnait rien non plus. Il retourna le problème dans tous les sens, imaginant les combinaisons les plus improbables, sans succès.

Eliza semblait, elle aussi très concentrée. Haleena les avait rejoints, mais Daphnis n'était pas sûr qu'elle puisse les aider, de nombreux "barbares" ne maîtrisant pas la lecture. Quant à Phénix, il semblait bien fatigué par les efforts consentis pour dégager l'entrée.

Puis soudain, ce fut comme si une impulsion d'une origine inconnue lui offrait un petit coup de pouce. Et si les lettres étaient dans le désordre ?

Il avait déjà effleuré cette idée, le seul mot lui venant à l'esprit était celui d'"ailure" entendu à quelques reprises sur les quais de la Porte de Baldur. Mais quel lien y avait-il avec leur situation ?

Cependany, cette impulsion combinée au froid qui émanait des ruines lui suggérèrent enfin une solution, ou au moins le début d'une piste :

- Aurile ! Je pense que la première ligne désigne la déesse du froid ! Son nom doit servir à décoder la deuxième ligne...

Il expliqua brièvement son raisonnement à ses compagnons, avant de se replonger dans l'énigme qui s'offrait à eux. Mais la découverte du premier mot le laissait perplexe : étaient-ils sur le site d'un temple dédié à Aurile ou occupés à fouiller les restes d'une communauté d'Aurilites ?

Le jeune rôdeur, éreinté par les efforts fournit et par le froid mordant, avait beau tenter de réfléchir à l'énigme qui s'offrait à eux mais il n'y arrivait point. Impossible de se concentrer convenablement et de découvrir une quelconque logique ou explication au problème qu'ils avaient devant eux.

Daphnis et Eliza semblait plus performant et le jeune humain arriva même à découvrir la première partie de celle-ci, ou du moins c'est ce qu'ils croyaient.

- Aurile ! S'exclama Phénix.

- Encore elle! Vu le froid qui règne ici cela n'aurait pas du m'étonner.

- Bon boulot Daphnis.

Ajouta-t-il en se tapant les pieds sur le sol pour les désengourdir du froid ambiant.

- Quelqu'un là haut, tente de nous mettre sur une piste ou souhaite que nous fassions quelque chose pour délivrer la région du fléau de cette déesse maudite.

Mais laissant là cette réflexion, il tenta vaille que vaille d'aider ces compagnons à déchiffrer la suite de l'énigme, mais il se sentait si inutile car rien ne lui venait, il n'arrivait pas à faire des associations ou des recoupements dans ce que Daphnis avait découvert et ce qui restait à découvrir.
Néanmoins, il ne pouvait pas abandonner alors il se contorsionna à nouveau les méninges dans l'espoir de trouver une piste ou une ébauche de solution.

Si le déchiffrement de la première partie de l'énigme avait été difficile, celui de la seconde le fut plus encore. Le temps s'égréna lentement et le froid semblait engourdir aussi bien les membres que les esprits fatigués des aventuriers. Nul ne semblait trouver de solution.

Daphnis se creusait les méninges, retournait le problème dans tous les sens, griffonant des notes sur une feuille de parchemin avant de les biffer quelques instants plus tard. Eliza l'accompagnait dans ses efforts, suggérant de nouvelles pistes et approches du problème. Haleena et Phénix semblaient plus en retrait, peut-être plus éprouvés par les épreuves qu'ils venaient de traverser.

Puis, soudain, alors que le jeune élu divin s'apprêtait à renoncer et à retourner dormir, la solution apparut. La fatigue avait partiellement atteint son discernement et il ne put dire par la suite si cette solution lui était apparue à lui, à Eliza ou par le truchement d'une force extérieure (Tymora lui aurait-elle donné un coup de pouce ?), mais le code fut déchiffré.

Le caravanier prit le temps d'expliquer à Haleena et Phénix le raisonnement qu'ils avaient suivi :

- Si l'on suppose qu'AURILE est la solution du code et que l'on remplace chaque lettre par sa place dans l'alphabet, une suite logique s'impose : 1-21-18-9-12-5. Si l'on décale les lettres de la deuxième en soustrayant cette suite de chiffres, on découvre la solution.

Il s'approcha de l'inscription et lut à haute voix le texte qu'il avait contribué à déchiffrer :

- "Ne craignez pas l'hiver : il est votre salut !"


Merci à Ashyn pour son aide !

D'une main fébrile, Daphnis traça avec la pointe d'une dague le sinueux motif qui prolongeait logiquement tous les autres. Le crissement de la glace sous la lame, grave et pourtant strident, était d'autant plus sinistre que chacun avait le pressentiment de briser l'un des nombreux secrets de la terrible Fille du Gel. Aussitôt qu'il acheva la dernière courbe, le réseau de figures ciselées luisit d'un faible éclat magique, puis la porte s'ébroua dans un grondement. Un courant d'air glacial, échappé de la cave, leur arracha à tous un frisson.

Vraisemblablement poussé par les deux battants, un cadavre couvert d'une épaisse couverture de givre s'offrit d'abord à leurs yeux effarés. Les innombrables paillettes de glace brillaient à la lueur de leurs torches, figeant de manière artistique et presque féérique l'infortunée Baba Yara dans la mort. Plus loin, l'on devinait dans la pénombre les murs d'une petite pièce circulaire, luisant du même éclat givré ; car comme le confirma un rapide examen, c'était bien de glace qu'étaient faits les murs de cette mystérieuse retraite souterraine.

Sans doute les aventuriers allèrent-ils revêtir leurs tenues les plus chaudes, et peut-être même leur couverture, avant de prolonger l'examen des lieux : il leur semblait être au cœur d'un glacier. Inspirer l'air était presque douloureux tant il était froid, et chacune de leur expiration exhalait un épais nuage de vapeur. L'extrémité de leurs oreilles était déjà douloureuse, comme celles de leurs doigts et plus encore de leurs pieds... Il était évident qu'il ne vaudrait mieux pas s'éterniser !

Qui inspecterait le corps de la défunte remarquerait rapidement les ongles défoncés de ses mains, couvertes de contusions, et trouverait sans mal les dérisoires sillons creusés dans la porte qui avait vraisemblablement scellé son cercueil.

Quant à la pièce, d'environ six mètres de diamètre, elle était d'un aménagement des plus austères... Trois longs bancs de glace faisaient face à la porte, alignés devant un imposant pupitre de glace à la base duquel était encastré le symbole de la Dame aux Lèvres de Glace : un flocon d'argent à cinq branches. Sur la droite ce qui ressemblait à un autel, à en juger par la statuette d'opale d'un blanc laiteux qui trônait en son centre - une femme aux courbes généreuses et au rictus mauvais - et aux tâches sanglantes emprisonnées dans la glace. De l'autre côté, un râtelier d'armes renversé, des bris de verre et un coffre ouvert dans lequel vaquait une vingtaine de pièces de bronze, d'or et d'argent. Une robe d'un blanc immaculé au délicat liseré bleu était suspendue à une patère, ainsi qu'une ceinture de tissu gris et un serre-tête d'argent rutilant - tous trois mystérieusement épargnés par le gel. Couverte de givre et jetée au sol en un vulgaire tas, une chemise de maille.

Le fantôme de Baba Yara ne s'était pas encore manifesté, mais les aventuriers avaient la désagréable impression de ressentir sa lugubre présence.

Daphnis éprouvait à la fois de la fascination et de la répulsion pour l'espace qui s'était ouvert à eux lorsque la formule codée avait été déchiffrée. Il était en effet admiratif devant la structure qui s'offrait à leur regard, n'ayant jamais rien vu de tel au cours de ses précédents voyages : le spectacle était étrange mais beau. Cependant, pour lui qui était amoureux de la vie, le froid qui était à l'oeuvre était aussi effrayant, car synonyme de souffrance et de mort.

¤ Impitoyable Aurile, permets-nous de nous introduire ici ! Et Tymora, accorde-nous ta bénédiction ! ¤ pria intérieurement le jeune élu divin.

Il observa la scène qui s'offrait à son regard. Elle n'avait rien de joyeux : le cadavre avait visiblement été enfermé vivant dans ce lieu qui avait l'apparence d'une chapelle vouée à la déesse du froid. Le caravanier frissonna, non pas à cause du froid, mais en songeant au terrible sort qui avait frappé la défunte.

Il fit remarquer à ses compagnons :

- Je suppose qu'on attend de nous qu'on sorte le cadavre de cet endroit. Mais, prudence, il y a quelque chose de sombre ici...

Daphnis ajouta :

- S'emparer du matériel est tentant, mais dangereux. C'est visiblement un lieu consacré et il serait dommage de connaître le même sort que cette victime en le profanant. Si quelqu'un veut tenter sa chance, je suggère que les autres restent en dehors pour pouvoir le sortir de là si les portes venaient à se refermer... Par prudence, je vais inspecter les environs...

Il se mit immédiatement à incanter un sortilège visant à détecter les auras magiques qui pourraient règner en ces lieux.


Lance détection de la magie

Dans l’obscurité de la nuit, la lueur blanche et glaciale qui émanait de cette pièce était perforante et désagréable. La sensation se rapprochait bizarrement de celle qu’avait ressentie Haleena lors de sa possession. Pas plus rassuré que Daphnis, la barbare se tenait au plus proche de lui en veillant à bien rester derrière lui, cela n’avait rien à voir avec de la peur, c’était de la précaution. Elle serra un peu plus fort sa couverture sur ses épaules.

Haleena put enfin découvrir le corps de l’infortunée mais néanmoins sans gêne Baba Yara.
¤ Qu’à elle fait pour se faire emmurer vivante ? ¤
- Si elle est là, c’est peut etre qu’elle n’a pas été gentille pour le village.

L’élu divin se mit à gesticuler tentant de sentir les puissances magiques du lieu. D’un pas de recul Haleena s’éloigna.

La pièce n’était pas grande et la jeune mère en fit vite le tour. La bourse pleine d’or et d’argent n’avait que peu d’intérêt pour elle, par contre elle admira le travail soigné et minutieux fait sur la robe blanche. Elle n’avait jamais rien vue d’aussi blanc fait par l’homme. C’était aussi blanc qu’une couche de neige récente, aussi blanc que le pelage d’un lièvre des glaces ou que celui de son prédateur, le loup arctique. Curieuse elle laissa ses doigts caresser le tissu lisse comme l’ivoire.

De son pied gauche elle retirait la couche de givre qui scellait l’armure en un bloc de métal uniforme. Prenant la cote de maille par les épaules, elle la présentait devant elle, comme pour estimer la taille de la pièce.

- C’est froid mais solide.

- Malar attire les prédateurs d'une charogne dorée...

Son maître lui avait dit ça des années plus tôt. Et elle avait l'impression d'être devant le genre de cas desquels on l'avait mis en garde. Elle voyait le regard d'Haleena, mais le blanc de glace n'était certainement qu'un atour de la Reine des Glaces, avec tout ce que ça sous entendait. Quant aux pièces d'or, peu importait.

- Baba a t'elle été enfermée la parce qu'elle a trahie, ou en récompense ? A en juger par l'état de ses ongles, je doute qu'elle ait été là volontairement. Reste a savoir qui a été trahie... Aurile, ou les habitants du village ?

Le pistage ressemblait souvent a l'enquête... et ses conclusions en était souvent identiques. Ce n'était que l'environnement qui changeait.

- Mais a moins que l'un de vous en soit en mesure de nous le dire, nous n'avons pas d'autre choix que de sortir Baba de là pour qu'elle nous explique.

Elle s'approcha du cadavre gelé en grimaçant, jetant un regard aux autres pour avoir un coup de main.

Aussitôt son incantation terminée, Daphnis eut un instant de vertige tant la pièce était saturée de magie. Sans doute la bénédiction de la Vierge de Glace préservait-elle cette chapelle souterraine dans un carcan de gel... Cela expliquait que tout, du sol au plafond, fût marqué du sceau d'une très puissante aura dont il ignorait l'école, faute d'une instruction plus poussée. Dans ces conditions, il s'avéra impossible d'affiner son examen et de discerner d'éventuelles émanations magiques plus discrètes.

A l'écart, Haleena se laissait aller quelques instants à la contemplation des délicats atours des Aurilites avant de se saisir de l'armure jetée au sol. Le métal gelé lui cuisait les doigts, aussi ne s'attarda-t-elle pas : la pièce, fine et souple, était parfaitement adaptée à la morphologie humaine et lui siérait à coup sûr.

Homme des grands espaces, Phénix ne semblait pas à son aise dans ce caveau et n'osait s'éloigner trop de la porte. Il portait un regard méfiant sur l'imposant pupitre qui lui faisait face, comme si le danger pouvait surgir du sinistre symbole qui l'ornait. Eliza ne fut donc pas surprise que le Valien sautât sur l'occasion qu'elle lui offrait de retourner à l'air libre. Le cadavre ne pesait guère lourd et bien que l'escalier fût étroit, ils n'eurent pas de mal à le porter jusqu'à la surface.

La figure spectrale se manifesta aussitôt, couvant de ses yeux tristes et mornes l'enveloppe charnelle qu'elle avait autrefois habitée. Même sous sa forme de fantôme, la pauvre femme grelottait encore.

Baba Yara

- Plus loin, plus loin encore, ordonna-t-elle d'une voix impérieuse, dans un commun à l'accent nordique à couper au couteau. Hors de cette maison maudite. Elle tendit lentement son bras vers la rivière dont les eaux turbulentes grondaient à quelques dizaines de mètres. Sa face demeurait épouvantablement triste, mais sa voix semblait quelque peu tiédir : - La rivière nous a toujours nourris, nous autres... Comme une mère. Rendez-moi à la rivière. -------------------- Le spectre de cette femme âgée, légèrement voûtée par les ans, tremble étrangement dans son grand châle. Ses yeux ternes sont grand écarquillés, tandis que de fines traces de sang brunissent ses narines et ses lèvres desséchées.

Lancers...

Daphnis - Jet de compétence : Concentration : 2(d20) +0(deg) +1(Con) = 3