Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Introduction : Lions noirs et blanche Griffe, Introduction de Kalam et Phénix
  écrit le : Dimanche 06 Mars 2022 à 15h48 par La Goualeuse
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24 Mirtul 1373, Année des Dragons Renégats
Puits de Béorunna, Nord des Marches d'Argent
Abords méridionaux du village


Phénix

Phénix était sur les routes depuis si longtemps qu'il avait cessé de compter les jours et les mois le séparant de ce matin d'automne où il avait quitté son Grand-Val natal.

Abandonner les siens au plus fort de la guerre n'avait pas été facile, mais tout fidèle du Chevaucheur des Vents n'était-il pas destiné au voyage et à l'errance ? Les terres lointaines vers lesquelles l'avaient envoyé les Druides du Léthyr, largement inexplorées, étaient réputées sauvages et hostiles, mais elles offraient pour les Valiens une promesse de salut qui valait bien de traverser tout Faerûn. En des temps plus reculés, les peuplades barbares du nord des Marches d'Argent avaient subi un mal similaire à celui dont le Gangréné accablait le Val : une peste virulente avait décimé des clans entiers, menaçant les tribus uthgardes d'extinction. Le pire avait été évité grâce à un vénérable cercle de druides qui, fort d'un savoir ancestral, avaient élaboré des talismans assez puissants pour vaincre la maladie. La légende voulait que ces reliques triomphent de toute infection, même magique. Face à la désolation que semaient les Seigneurs putrides et leurs morbides soldats, les plus sceptiques avaient fini par accorder foi à cette fable. Phénix, âme prometteuse, avait été missionné par le Cercle de Leth.

Après une brève halte à Lunargent, il s'était joint à une petite troupe de mercenaires à la solde d'un marchand de mobiliers et d'articles liturgiques. Un Helmite, son casque panaché vissé sur sa rutilante armure, accompagnait à titre gracieux l'expédition ; le chariot, tiré par un cheval de trait robuste, était ainsi sous bonne garde. Sous des bâches de cuir épais s'amoncelaient des produits que les barbares, disait-on, étaient tout à fait incapables d'élaborer... Une charrette plus petite, tiré par un cheval de moindre stature, transporterait le matériel nécessaire au voyage : des pièces de rechange et du matériel de réparation (au cas où un accident survienne), plusieurs jours de vivres, quelques tentes...

Un retardataire les avait rejoints à toutes jambes alors qu'ils traversaient les faubourgs. Il avait pris place dans la charrette, derrière le chariot.


Kalam

Les deux frères avaient-ils parlé, ou Zod-Voti s'était-il joué de Kalam ? Au lendemain de leurs retrouvailles, ni l'exubérant briscard ni l'un de ses hommes n'était à la porte orientale de Lunargent. Aucun message, pas même un signe discret ne l'attendaient.

Le mercenaire avait jugé préférable de ne pas s'éterniser dans la ville, où faute de mettre la main sur le Baladin, on pourrait peut-être s'intéresser à lui. Les bruits de taverne entendus la veille avaient évoqué le départ d'une petite cohorte marchande "chez les sauvages", au nord. Il ne fut pas difficile de rattraper le chariot dans les faubourgs de l'autre côté de la cité, puis de convaincre l'austère Helmite qui menait la troupe de l'accueillir. Non seulement Kalam, beau parler, avait le verbe aussi facile que séduisant, mais il était d'autant plus coutumier aux caravanes de la région d'accueillir gracieusement les voyageurs que les routes étaient dangereuses.

Ne disposant pas d'une monture, Kalam avait été invité à prendre place à côté du conducteur. Après ses récentes pérégrinations, voyager assis n'était pas désagréable.


Kalam et Phénix

Le voyage devait durer une bonne semaine, non que la distance à parcourir fut très longue - une quarantaine de lieues - mais le chariot, lourd et peu maniable, imposait un rythme plus lent que la marche.

En s'éloignant des rives de la Rauvin, ils avaient laissé derrière eux prairies et douces collines pour s'aventurer sur la piste plus accidentée et sauvage sinuant entre le Boislune et l'extrémité de la chaîne des Néthères. Le sentier, sans être aussi praticable qu'une véritable route, était carrossable malgré ses petites ornières. La vigilance était de mise, le cœur de la forêt comme celui des montagnes abritant de terribles menaces. Fort heureusement la plaine était suffisamment vaste et les taillis rares pour laisser le temps de voir le danger venir, et la proximité de l'enclave forestière de Quaervarr assurait une relative sécurité au sud des bois. L'itinéraire était d'autant moins emprunté ces derniers temps que les caravanes venant de la citadelle naine de Felbar avaient essuyé de nombreux raids de pillards uthgardts d'une tribu rivale de celle des Lions noirs.

Au cours du quatrième jour, la pluie s'abattit sur les Luneterres. Elle battit sans discontinuer les tentes des voyageurs pendant la nuit et fut la première à les saluer à leur difficile réveil. La plaine, froide et humide, était couverte de boue. La progression s'en trouva singulièrement ralentie, les chevaux peinant à avancer dans la terre devenue trop meuble et les roues s'enlisant régulièrement. Le voyage s'annonçait de plus en plus laborieux à mesure que le petit convoi s'approchait des rives gorgées d'eau de la Coulée Rouge... Et la pluie, fléau printanier, qui ne cessait de tomber !

Au soir, il s'avéra si difficile de trouver un lieu "sec" pour camper qu'il fut décidé de décharger la charrette pour s'y étendre, après avoir construit un toit de fortune avec les toiles des tentes. Tous étaient détrempés et avaient le moral en berne. Il semblait évident qu'ils ne pourraient aller plus si la pluie s'acharnait contre eux. Personne n'osait pourtant énoncer à voix haute ce déprimant constat.



Trêve de jacasseries !
 
 
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PM
écrit le : Mercredi 09 Mars 2022 à 22h24 par Atanathar Alcharyn
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Le voyage avait été long, très long, pour notre grand rôdeur et bien que sa destination soit toute proche, Phénix avait l'impression que les dieux étaient contre lui. Le ciel leur tombait littéralement sur la tête, à un tel point qu'ils étaient immobilisé par la pluie, ou plutôt par la boue mais Phénix n'allaient pas tergiverser sur la cause, puisque le second n'était que la conséquence du premier.

Repensant à son périple, Phénix se remémora les différents endroits qu'il avait traversé, des magnifiques paysages aux horribles villes ou celles, tel Lunargent, qui mêlent harmonieusement des constructions de tout acabit et une nature verdoyante et omniprésente. S'il n'avait pas eu sa mission à remplir, Phénix se serrait volontiers attardé dans cette cité de splendeurs. Même lui, amoureux de la forêt, ne put contester la beauté de cette endroit.

Son long voyage avait été riche en apprentissages, en rencontres et en découvertes.

Bien qu'il ne se soit jamais attardé plus qu'il ne fallait dans un endroit, il avait appris, par un des marchands qu'il avait escorté, qu'il pouvait communiqué à distance avec ses proches en se rendant dans un temple local pour obtenir l'aide des prêtres. Certes cela avait son prix, mais Phénix était trop attaché à sa famille que pour les laisser sans nouvelles, c'est pourquoi il avait encore récemment, lors de sa dernière halte, communiqué sa situation à ses proches, aussi bien pour les rassurer que pour les informer, son père relayant ensuite l'information au cercle de Leth.

Des rencontres, il en avait fait par centaines, à chaque fois, comme maintenant lors de voyages de ville en ville, de région en région. Il avait côtoyé presque tout ce que Féérune pouvait compter de population, de l'honnête marchand au plus pingre d'entre eux, du guerrier chevronné au plus frêle magicien, des hommes, des femmes, des elfes, des nains, des blancs, des noirs, des plus agréables aux plus exécrables, Phénix avait presque tout vu. Il avait entendu milles et une histoires, des plus tristes aux plus drôles, des plus abracadabrantes aux plus platoniques, des vraies, des fausses, peut lui importait. Tous parlaient entre eux lors de ce genre d'expédition, que ce soit autour d'un bon feu ou comme maintenant assis côte à côte sur un chariot, les échanges étaient une manière pour eux de faire passer le temps. De ces discussions Phénix avaient appris beaucoup de choses, des choses utiles ou au contraire pas du tout, chacun avait quelque chose à dire. Lui même, bien que pas des plus loquaces, parlait volontiers de son village, de sa ferme ou de sa famille, des régions qu'il avait traversé ou de celle dont on lui avait parlé.

Mais à présent, l'heure n'était plus au bavardage, chaque membre du groupe était plus tôt en train de ruminer sa mauvaise humeur que cette satanée pluie provoquait. Plusieurs avaient déjà implorer Umberlie pour apaiser les cieux mais rien n'y faisait pour l'instant.


 
 
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écrit le : Jeudi 10 Mars 2022 à 11h27 par Godrick Dolric
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Assis sur le sol de la charrette, Kalam ressentait les moindres secousses provoquées par le chemin escarpé sur lequel le véhicule déambulait. Malgré les légères douleurs au dos, il savait qu’il avait pris la bonne décision en s’invitant à bord de la caravane. Il ne pouvait décemment pas rester à Lunargent après ce qu’il s’était passé.
Est-ce que les deux frères muletiers avaient parlé ou est-ce que le Baladin avait préféré disparaitre sans laisser de trace ? Pour le moment, Kalam n’avait pas la réponse à ces questions et il doutait qu’il les aurait un jour. Mais soit, il fallait passer à autre chose. Il avait donc préféré décamper rapidement de Lunargent avant de voir la garde fondre sur lui ou pire, une ancienne connaissance de Silv’Er, roulée dans la farine par le drow et qui chercherait à se venger.
Son visage était facilement reconnaissable pour certains mercenaires, même après toutes ces années. Il devait donc s’éloigner le plus rapidement possible de Lunargent. Le Baladin n’avait-il pas parlé d’argent facile à se faire dans les Terres Sauvages aux confins de Marches d’Argent ? Cela serait une destination idéale pour le jeune homme. Après avoir entendu parler d’une caravane qui s’apprêtait à rejoindre le Nord des Marches d’Argent, il s’empressa de la rejoindre.
Maintenant qu’il était dans la charrette, il pouvait respirer sereinement. Un rapide coup d’œil aux mercenaires en fonction lui avait confirmé qu’il n’en connaissait aucun, ce qui signifiait, qu’aucun d’eux ne le connaissait. Il était rassuré, mais cela ne l’empêcha pas de garder sa capuche sur sa tête et de donner un faux nom :


- Je me nomme Malak, répondait-il à ceux qui lui demandaient.

Et si l’interlocuteur continuait d’être curieux en lui demandant la raison de sa présence dans la caravane, il répondait :


- Marre de mes parents. Je veux plus les voir.

Ensuite il montrait qu’il n’avait aucune envie de s’attarder sur le sujet. Il savait que cela pouvait paraitre suspect, mais n’était-il pas courant de rencontrer des voyageurs qui ne donnaient pas leur vrai nom, ni leurs réelles intentions ?
Il n’avait également montré aucune aptitude à garder ou surveiller la caravane. Bien qu’il ait été élevé par des mercenaires, il préférait rester dans la peau d’un voyageur. Et de toute façon, il n’avait pas été employé comme mercenaire, autant profiter du voyage gratuitement et se reposer tant qu’il le pouvait.
Il parlait donc peu mais observait les mercenaires à l’action et répondait courtoisement lorsqu’on lui adressait la parole. Il laissait également trainer l’oreille par-ci par-là afin d’écouter les conversations, surtout celle qui concernaient les « Sauvages » vivant dans la Nord.
Malheureusement la pluie s’était invitée avec force et fracas dans ce périple, ce qui avait plombé le moral du jeune assassin et semblait mettre les nerfs du convoi à rude épreuve.
Assis sur le sol de la charrette, abrité sous un toit de fortune, il attendait silencieusement que la pluie cesse.


 
 
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écrit le : Vendredi 11 Mars 2022 à 11h33 par La Goualeuse
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Les questions de Phénix à l'égard du peuple uthgardt trouvèrent bien souvent des réponses lacunaires ou allusives, fruits des "on-dit" et des préjugés. Aucun des mercenaires n'avait encore mis les pieds au Puits de Béorunna, et Telwyn, les quelques fois où il s'y était rendu, n'avait manifestement pas cherché à découvrir la culture des barbares. C'était une véritable malchance que cet homme peu disert, qui relevait de mauvaise grâce la partie mobile de son casque pour s'exprimer, fut le mieux renseigné... Il semblait mépriser ces tribus nordiques et ne s'étendait jamais en longueur à leur sujet, ne s'embarrassant ni de détails, ni de précisions.

Le jeune rôdeur put néanmoins apprendre que le Puits de Béorunna, jadis un camp provisoire installé à côté d'un lieu sacré pour la tribu du Lion Noir, était un village d'un peu plus de deux mille âmes. Ces barbares, sous l'impulsion de leur nouveau chef Andar Coeurdebois, avaient abandonné leur ancestral nomadisme et leur vie de pillage pour une existence plus tranquille. Ce faisant, ils s'étaient également détournés d'Uthgar, leur dieu sauvage, pour vouer un culte grossier à Heaum et la Triade guerrière (Torm, Ilmater et Tyr) ; c'était d'ailleurs ce qui justifiait leur présent voyage. La plupart des tribus uthgardtes considéraient les Lions noirs comme des traîtres, leur reprochant d'avoir abandonné les traditions les plus sacrées. La tribu des Tigres rouges, leur plus proche voisine, était la plus virulente à leur encontre : du sang avait déjà été versé et l'on redoutait que le conflit ne verse dans une guerre. Le fait que Tigres et Lions partagent le même site sacré n'était pas pour arranger les choses... Ceux de Béorunna cherchaient à nouer des alliances avec les cités des Marches, mais avaient peu à offrir : s'ils commerçaient depuis peu avec les nains de la citadelle de Felbarr, les échanges demeuraient très rares et laborieux avec Quaervarr et Sundabar, plus encore avec Lunargent. Les caravanes marchandes étaient régulièrement la cible d'attaques d'un clan particulièrement belliqueux d'Uthgardts menés par le terrible Wolmad Ailedaigle. Niché dans les pics des montagnes Néthères, il s'était proclamé "Seigneur du Val" qu'il surplombait et prélevait un tribut à quiconque s'aventurait sur "ses" terres. On racontait que les nains allaient se saisir du problème...

Pour le reste, les Uthgardts avaient été décrits à Phénix comme un peuple aux instincts sauvages, presque animaux, auquel le raffinement, la délicatesse et la nuance étaient tout à fait étrangers. Ces brutes faisaient de la force guerrière leur principale échelle de valeur et excellaient dans le combat, compensant un manque crasse de discipline martiale et de technique par une brutalité et un courage qui frôlaient la démence. Ils se peinturluraient le visage et le corps, portaient des peaux de bête, vivaient dans des cahutes et des tentes et sentaient fort. S'ils avaient quelques shamans et quelques prêtres, ils abhorraient la sorcellerie et toute magie dont l'origine n'était pas divine : en raison de cette superstition, ils vouaient au mieux une grande méfiance, au pire une haine mortelle, aux mages et aux objets magiques.

Sous leur abri de fortune, les voyageurs n'en menaient pas large. Telwyn, qui avait annoncé prendre le premier tour de garde, avait retiré son casque, dévoilant le visage vieillissant d'un homme d'une cinquantaine d'année. Sa bouche était agitée d'un tic nerveux qui faisait régulièrement tressaillir le coin droit de ses lèvres ; le vétéran était anxieux. Il s'était entretenu à voix basse avec Traan, le conducteur du charriot, quelques minutes auparavant ; ce dernier avait alors agité souvent agité la tête en signe de dénégation.


- Bon, ça ne passera, lâcha-t-il avec humeur après s'être râclé la gorge pour gagner l'attention de tous. Déjà que la Coulée Rouge est grosse à cause de la fonte... Avec cette foutue pluie ça peut pas passer. Le charriot, j'entends. Si on arrive à la rivière, on pourra pas traverser.

Le cocher acquiesça, le visage fermé. Sur les faces des mercenaires se lisait tantôt la consternation, tantôt le soulagement.

- On s'arrangera pour le salaire, si c'est votre souci, ajouta-t-il en fixant celui qui semblait le plus agacé. Quant à vous deux, Malak et Phénix, vous voyez. Avec un cheval, c'est pas pareil. Plus facile... Ou moins compliqué... Il les jaugea de son regard métallique, comme s'il essayait d'estimer leurs chances. Dangereux pour sûr ! Surtout entre les arbres de nuit.



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écrit le : Vendredi 11 Mars 2022 à 14h08 par Godrick Dolric
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Assis sur le sol de la charrette, abrité sous un toit de fortune, Kalam attendait silencieusement que la pluie cesse. Malheureusement il comprit rapidement qu’il n’en serait rien et que ses prédictions s’avéraient justes.

¤La Rauvin va débordée. Je m’en doutais. Impossible de passer par là. Comment je vais faire pour rejoindre le Nord ? Seul c’est trop risqué…¤

Se lamentant sur son sort, il fut surpris d’entendre son nom, enfin son nom d’emprunt. Il leva les yeux et jeta un regard vers le dénommé Phénix. Il le dévisagea.

¤Ce type n’est donc pas un mercenaire comme les autres. Je me demande ce qu’il fiche ici. Mais le principal c’est qu’il peut m’être utile.¤

D’un signe de tête, il salua le rôdeur et s’approcha vers lui.

- Toi aussi tu veux te rendre dans le Nord des Marches ? Pas de chance pour la caravane, hein ? On va perdre la sécurité des mercenaires. Voyager seul n’est pas recommandé dans la contrée. On fait un bout de chemin ensemble ?

Bien que peu enclin à faire connaissance avec de nouvelles personnes, Kalam prenait sur lui-même et tentait de se rendre sympathique.

- Moi c’est Malak. Toi c’est Phénix, c’est ça ? Enchanté.

hrp.gif Post volontairement court afin de laisser l'opportunité à Phénix de répondre.


 
 
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écrit le : Dimanche 13 Mars 2022 à 08h51 par Atanathar Alcharyn
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Ce que la majorité craignait devint réalité, le convoi n'irait pas plus loin. Cette satanée pluie transformait le sentier en bourbier infranchissable. Alors que on pouvait facilement s'imaginer ce que serait la traversée du fleuve.

Le responsable du convoi n'avait pas d'autres choix que de s'arrêter là! Interpellant Phénix et le dénommé Malak, il leurs signala que pour eux il y aurait bien une possibilité de passer. Risquée, mais possible!

Phénix n'avait pas le choix, il avait une mission à remplir, et abandonner aussi prêt du but n'était pas une option envisageable. Il devait continuer. Seul s'il le fallait, mais il semblait que leur compagnon taciturne, le dénommé Malak, devait également continuer. Bien qu'il n'ait pas peur, Phénix se disait qu'à deux leurs chances étaient plus grandes d'arriver à destination.


- Oui, je suis Phénix! Dit-il se tournant vers Malak et lui rendant son salut.
- Il est vrai que nous n'avons pas beaucoup parlé depuis notre départ, tu semblais replié sur toi même à ruminer, je respecte cela. Mais si tu continues avec moi, il faudra que nous nous entraidions, je ne peux pas m'encombrer d'un poids mort surtout pas dans cette région dangereuse.

Se retournant vers Telwyn, il rajouta:

- Messire Telwyn, arrivé au Puit de Béorunna, je peux leur demander de vous envoyer de l'aide si vous le souhaitez?

Attendant la réponse de Telwyn, Phénix réunit ses affaires et se prépara au départ. Il n'avait plus de temps à perdre.


 
 
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écrit le : Dimanche 13 Mars 2022 à 12h42 par Godrick Dolric
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- Ne t’en fais pas pour moi, je ne serais pas un poids mort. Et je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il va falloir que l’on s’entraide, mais encore une fois, ne t’en fais pas pour moi, je sais ce que ça fait que de voyager en équipe. Crois-moi.

Surpris par la question de son nouveau compagnon, Kalam leva un sourcil. À aucun moment, il ne lui serait venu à l’esprit de demander de l’aide pour la caravane, une fois arrivés au Puit de Béronna.

¤Faut les laisser se démmerder. S’ils n’arrivent pas au Puit, ils ne pourront pas dire qu’ils ont pris à leur bord, un voyageur du nom de Malak… ¤

Néanmoins le roublard ne dit rien, il récupéra ses affaires et se tint prêt pour le départ.


 
 
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écrit le : Vendredi 18 Mars 2022 à 14h15 par La Goualeuse
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Les mercenaires paraissaient indifférents, incrédules ou goguenards face à la décision des deux voyageurs. Certes, Phénix avait une forte carrure et semblait tout à fait capable de se défendre, mais chacun savait que la traversée des Arbres de Nuit, réputés hantés, était des plus périlleuses.

- De l'aide ? répéta le Heaumite avec dédain. Ces bouseux n'arrêteront pas la pluie, ni personne. Faudra revenir, pas le choix... Vous pourrez toujours avertir au temple.

La conversation ne s'éternisa guère. Chacun avala son maigre souper en vitesse puis tenta de trouver le sommeil ; le plancher de la charrette était dur, l'air froid et humide, lourd de menaces. Chanceux dans leur malheur, les caravaniers ne furent pas attaqués pendant la nuit.

25 Mirtul 1373, Année des Dragons Renégats

Au petit matin, on se quitta sans effusion ni cérémonie sous une pluie fine et serrée. Phénix et Kalam avaient donné un coup de main pour désembourber les deux véhicules, dont les roues immobiles s'étaient lentement et sûrement enfoncées dans la terre amollie : leurs compagnons de voyage n'étaient pas au bout de leur peine...

Partageant la même monture, ils remontèrent la piste vers le nord, longeant la rivière qui serpentait sur leur droite dans l'attente de trouver un passage à gué. Par endroit l'eau dépassait les sabots du cheval dont la course, lente et laborieuse, se répandait en éclaboussures dans un bruyant tapage aquatique. La Coulée rouge devait son nom à l'argile ferrugineuse qui en colorait les eaux, mais en ce jour, celles-ci tiraient plus vers le marron que le rougeâtre. Elle charriait avec elle de nombreux branchages et, plus sporadiquement, de petits blocs de glace - éphémères vestiges des terres glacées où elle prenait source. Son lit était large pour une rivière, mais peut-être cette impression était-elle renforcée par la crue printanière.

Le gué était signalé, de part et d'autre de la Coulée Rouge, par deux grands cairns de pierres plates qui avoisinaient les deux mètres. Là, la rivière semblait inexplicablement s'élargir ; quelques roches affleuraient de l'eau, derrière lesquelles s'amoncelaient nombre de débris forestiers. Le débit ralenti, le passage formait une gigantesque flaque. Il n'y avait à première vue pas âme qui vive en ce lieu pourtant si stratégique. Kalam, assis derrière Phénix, ne voyait pas grand chose à travers le fin rideau de pluie qui voilait sa vue, mais l'œil acéré du rôdeur distingua un singulier détail sur le cairn de leur rive : les interstices entre les pierres semblaient ça et là colmatés par d'autres matériaux, de teinte plus claire.


hrp.gif J'ai rectifié une petite erreur de géographie : la Coulée Rouge rejoint une autre rivière, venant de l'est, pour ne former la Rauvin qu'au niveau du val de Sundabar.

Lancers...



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écrit le : Samedi 19 Mars 2022 à 09h56 par Atanathar Alcharyn
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Bien heureux que la nuit fût calme et d'avoir pu bénéficier de ce repos bien nécessaire Phénix aborda cette nouvelle journée avec beaucoup d'entrain.

Ayant d'abord aider le convoi à se dégager de la fange dans laquelle il s'était embourbé, les deux compagnons prirent la route sous un ciel chargé et une pluie certes plus légère mais au demeurant incessante.

Phénix invita Malak à monter derrière lui pour une partie du trajet, autant en profité tant que c'était possible.

Arrivé au gué, Phénix observa les environs et eut un mauvais pressentiment, il redoutait une attaque. Son sixième sens lui dictait d'être prudent.


- Nous voilà au gué, à partir d'ici nous allons continuer à pied. Cet endroit ne m'inspire rien de bon. Regarde le cairn, rien ne te trouble. Demanda-t-il à son compagnon lui désignant le monticule concerné et ne sachant pas lui-même comment interpréter ce qu'il voyait.

- Restons vigilant et gardons les yeux bien ouverts, ces terres sont inhospitalières et nous ne sommes pas nombreux cela pourrait donner du courage à certains. Montrons à nos éventuels observateurs que nous ne sommes pas des proies faciles.

Une fois à terre, méfiant et sur ses gardes, Phénix joignit l'acte à la parole en encochant une flèche dans son arc et en la maintenant en position à une main. Tout en observant alternativement les environs et la piste, à la recherche de personnes ou de créatures embusquées et de traces de passages éventuelles, Phénix avança lentement. Gardant les rennes de son cheval dans son autre main, Phénix continua prudemment vers le cairn qu'il avait indiqué à Malak.

- Nous traverserons ici, cela me semble être le seul endroit possible.


hrp.gif Des jets de perception et pistage s'imposent


 
 
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écrit le : Lundi 21 Mars 2022 à 15h22 par Godrick Dolric
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Ravi de la réponse apportée par le Heaumite, Kalam alla se coucher en espérant que son compagnon d’infortune oublierait cette histoire d’aide et de temple.

- Laisse-les se d’emmerder, lui souffla-t-il en posant son sac au sol pour en faire un oreiller.

Le lendemain, il se réveilla de bonne humeur. Il savait qu’il allait quitter cette caravane et se sentait davantage apaisé de voyager avec Phénix plutôt qu’en compagnie de nombreux mercenaires qui lui rappelaient ses pères. Il fit semblant de donner un coup de main pour déloger la charrette. Bien que son visage affichât une grimace qui pouvait laisser penser à une tension extrême, il ne mit aucune force pour pousser le véhicule.
Il s’empressa ensuite de monter derrière le rôdeur et sans un geste, il quitta la caravane. Il profita de la chevauchée pour observer les environs. De toute façon, il n’avait rien d’autre à faire et il ne se voyait pas entamer une discussion avec le cavalier qui menait le cheval.
En arrivant au gué, il descendit de la monture et répondit à Phénix.


- Ouais je pense aussi que ce sera mieux à pied.

Il s’approcha ensuite du cairn et tâcha de l’observer plus longuement :

- Nan, y’a rien qui me saute aux yeux, pourquoi ?

Il sortit son arc à son tour et s’avança prudemment.

- C’est effectivement un endroit propice pour une embuscade. Avançons avec prudence et si on voit quelques choses de suspect, on tire. Faudrait essayer de trouver du gibier aussi. On n’a rien à manger. Et si des observateurs nous regardent, ils verront qu’on sait se servir de nos armes.

Il encocha une flèche et prudemment, il avança aux côtés du rôdeur, tous les sens aux aguets.

hrp.gif Perception et survie, please.


 
 
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