Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Epilogue
  écrit le : Mercredi 28 Septembre 2022 à 17h12 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
Chambre 6
3 gemmes
 Il n'y a pas d'objets
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ote : On considère que le dernier chapitre n'a jamais existé :'(

L'idée selon laquelle chaque quête devait se terminer par une victoire ou une défaite était agréable, mais elle était fausse. Bien souvent, malheureusement, les rouages du sort, les intrications des volontés, finissaient par cet état à jamais difficile à accepter : il fallait laisser à d'autres le devoir de faire advenir une bonne finalité aux évènements.

Malgré leur investissements, et après des semaines à chercher, les aventuriers s'étaient retrouvés devant un mur. Manque de chance, de compétences ou de prise de risque, c'était probablement un tout qui les avaient menés là. Après plus de deux semaines de recherches, chacun s'était séparés, repartant, la plupart avec dépit, vers leurs pénates où ils devraient confesser leur échec.

Alors qu'Abakor retournait malgré tout vers Evereska, après des adieux à son dernier compagnon restant, Murdock restait seul. Kythorn approchait doucement, le redoux se faisait sentir et, pour la première fois de sa vie certainement, le paladin se sentait incapable. Il était plusieurs fois retourné voir le temple de la Joie, et il ne doutait pas de leur travail contre le mal. Mais c'était probablement trop peu évident pour le tormtar. En même temps, seul, il était bien incapable de s'occuper du mal grandissant dans la ville. Il ne savait trop que faire... il envoya une missive à son temple qui lui ordonna de rester en place jusqu'à nouvel ordre. Un poste d'observateur qui ne plaisait guère à un homme aussi actif. Pendant une semaine encore, tout en observant, il faisait de son mieux pour aider la population. Au point même, au premier jour de Kythorn, de passer une journée à aider aux derniers préparatifs des champs avant le printemps dans un champ alentour.

Peu à peu les évènements qui les avaient menés à enquêter disparaissaient des esprits. Il avait vu cela souvent. Le meilleur allié de l'injustice était les affaires courantes. Les populations s'élevaient vite contre le mal évident, mais lorsqu'il était rampant et invisible, les occupations journalières prenaient vite le pas. Sauf pour le paladin, qui ne cessait jamais d'y penser, bien sûr.

Le temple de Lliira lui avait octroyé un petit appartement non loin du temple. C'était petit, mais plus grand que le peu d'espace personnel qu'il avait pendant sa formation, et il avait la chance d'avoir les accès libre au temple comme un novice. La monotonie venait... le dévot probablement n'en supporterait pas plus très longtemps, mais le destin en voulut autrement.

La nuit était douce en ce 15 de Kythorn. Murdock avait désormais ce sentiment d'être hors du monde, il avait peu d'informations sur ce qui se passait dans le monde, et les nouvelles de son temple n'arrivaient pas. En bon tormtar néanmoins, il attendait les ordres suivant. C'est alors qu'il se reposait dans son logement temporaire que des coups lourds tonnèrent à sa porte. Ils n'étaient pas menaçants, et ne s'accompagnaient d'aucun cri. En vérité, c'était presque comme si un corps allait s'écrouler contre le panneau de bois. Saisissant pourtant ton arme, le paladin alla ouvrir à son visiteur en prudence. En ouvrant la porte il sentit qu'on poussait dessus, et il jeta un œil à, l'extérieur par l'entrouverture : son intuition était bonne, un corps était écroulé dessus. Et pas n'importe lequel. Ruisselante de sueur, tremblante, des blessures le long du corps, les bras serrés sur une boite de bois comme si elle était l'objet le plus important du monde, Serena s'écroula sur Murdock à peine eut il ouvert la porte en grand, sa grande épée tomba sur son côté.

Ce qu'il avait entendu d'elle comme ce que son instinct lui inspirait ne pouvait le conduire qu'à une décision, transportant le corps de l'elfe-dragonne jusque sur son lit, il l'observa. Il tenta bien de lui retirer la boîte par confort, mais malgré sa quasi-inconscience et sa propre force - qu'il pensait jusqu'alors être conséquente - il fût bien incapable de desserrer l'étau d'acier que représentait les bras de porteuse. Se faisant il remarqua avec pudeur que non seulement la guerrière ne portait plus son armure, ni son sac, mais si elle n'avait pas eu autour d'elle un vieux manteau élimé, elle aurait certainement éveillé des humeurs peu honorable de la part de certaines personne. Outre ses blessures, il était évident qu'on avait tenté de profiter de son corps. Probablement avec peu de réussite vu la force de la dame. Il commença à passer son armure, prévoyant d'aller chercher la prêtresse. Mais c'est alors qu'il se dirigeait vers la porte que Serena se réveilla :


- Attends... , la voix était faible, mais bien consciente. Loin de la furie qu'il avait vu maintenant des semaine plus tôt.

Tournant la tête, il vit les yeux de la dragonne. Il voyait au fond de son regard les immenses efforts que lui coûtait la lutte contre la rage qui, désormais - son temple l'en avait informé - avait infecté le sang de tous les dragons. Lentement mais sûrement, elle se redressa et s'assis sur le lit. Elle posa la boite à son côté, sans enlever sa main de sa surface. Ce faisant son manteau s'écarta et de son autre bras - visiblement douloureux - elle resserra son manteau.


- Murdock... c'est ça ?.., un instant sa tête dodelina, elle passa non loin de passer dans l'inconscience, je... ne t'inquiètes plus pour le mal qui venait ici... l'affaire est réglée..., son l'œil interrogatif elle sourit mollement, pas par moi... ils traitaient avec bien plus dangereux qu'eux.

Elle tenta de se lever. Lorsque le paladin alla pour proposer son aide, elle refusa. Ses doigts griffus se plantèrent avec force dans le crépis du mur alors qu'elle se levait. Lentement, elle se tourna, et pris la boîte, avant d'avancer vers le bureau présent dans le petit appartement.

- Ferme les volets... et les rideaux s'il te plait...

Une fois ceci fait, Murdock ne put s'empêcher de l'examiner au prisme du bien, certainement. Elle découvrit qu'il n'y avait rien de mauvais chez la Dame. Mais plus encore, il distinguait dans la boîte quelque chose qui émanait d'un bien flamboyant. Encore petit, mais c'était comme une petite étoile de lumière dans sa perception. La shaudakulite le regardait avec un sourire fatigué, certainement conscient de ce qu'il faisait. Elle lui fit signe d'approcher.

- Les zhents sont puissants ici... et ils profitent de la situation, elle trouva un bout de tissu qui trainait avant de s'accrocher les cheveux. Dans un bruissement à fendre le cœur, quelques dizaines des milliers de minuscules cristaux qui recouvraient ses cheveux argentés tombèrent au sol, augurant les douleurs qu'elle avait du subir. Elle sortit une clé d'une toute petite bourse qu'elle gardait sur sa poitrine, avant de l'insérer dans la serrure dissimilé sous une toute petite trappe de la boite. Avec un clic ingénieux, le couvercle se déverrouilla. Avec étonnement il découvrit qu'une chaleur intense s'échappa immédiatement de la boite. Visiblement, elle n'était de bois qu'à l'extérieur. Avec un peu de douleur, elle souleva doucement le couvercle, visiblement plus lourd qu'il n'y paraissait.

A l'intérieur de la boîte se trouvait une grosse pierre dorée, d'un peu plus d'une cinquantaine de centimètre de long. C'était très naturel, pourtant les circonvolutions des veines qui courraient sur la pierre rendant l'objet plus beau que ce que Murdock avait certainement jamais vu. Il n'y avait pourtant visiblement pas d'enchantement qui poussait l'observateur à apprécier l'objet.

Il resta certainement interdit un instant, d'autant que le coussin - certainement magique et générant la chaleur - qui se tenait sous la pierre, et le placage de métal de l'intérieur de la boite, sous entendait que la pierre était très précieuse. Pourtant il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Ce n'était pas de l'or brut ou un diamant. Et même si c'était une pépite, le conserver dans ces conditions n'avait pas de sens !

Sans crier gare, la Dame lui saisit la main. C'était la fatigue autant qu'intentionnellement qui la rendait douce et innocente, malgré les ongles griffus qui les terminaient. Doucement, elle dirigea sa main vers la pierre. La chaleur était intense, pourtant elle était douce et il était certain de pouvoir y garder sa main quelques dizaines de secondes sans se brûler. Elle posa sa main sur la pierre. Les reliefs étranges chatouillèrent la main du paladin alors qu'elle posait sa main à côté de la sienne.

Une seconde passa sans rien. Puis il sentit. Une pulsation régulière, tranquille, vivante.

Un cœur.

Serena sourit.

Murdock compris.

La pierre était un œuf.


- Il en est au second stade d'incubation. Il n'éclora pas avant une année complète, elle avait repris du poil de la bête, visiblement par pure volonté, pour continuer. Ils enlevèrent leurs mains avant de se brûler, je sais la crainte que représente les dragons, Murdock. Mais il s'agit d'un œuf de dragon d'or. Tu as certainement reconnue la bonté déjà existante de la créature. Leur mode de vie est honorable et juste, très proche en vérité de celui de la Triade. Ce n'est pas pour rien que le Seigneur Bahamut est l'allié de Tyr, Torm et Illmater.

Elle repris son souffle, espérant que son discours suffirait. Voyant que c'était le cas, des larmes commencèrent à couler de ses yeux, de soulagement, alors qu'elle avisait la chaise et s'écroulait à nouveau dessus. Elle pris quelques instant avant de reprendre sa contenance.

- Je l'ai sorti des griffes du Culte du Dragon. C'est un trésor inestimable pour eux, si ils peuvent réussir à le corrompre... j'espère que Baelgar à réussit à s'en sortir lui aussi..., elle hocha la tête, il est comme moi... son père est un dragon d'or. Mais je l'ai perdu dans la fuite...

Elle respirait de plus en plus difficilement.

- Mes blessures résistent aux soins magiques, mais mon sang me soigne, peu à peu... je ne sais pas avec quoi ils nous attaquaient... mais cela à affaibli l'effet de la Rage... au moins quelque chose de positif...

En parlant, elle refermait la boite et la reprenait contre elle.

- Murdock, j'ai besoin que tu m'emmènes jusqu'au Téthyr... à Vélen... de là je pourrais mettre l'œuf en lieu sur... mais je n'y arriverais pas seule...

Une fois ceci dit, la fatigue pris le dessus, sa tête dodelina, et elle s'endormit, les bras croisés sur la boîte.


Deux jours plus tard, la réponse du temple revint. Murdock avait expliquer la situation, et son chapitre l'autorisait, lui ordonnait même, d'accompagner la dragonne. Les dragons d'or, malgré la situation, était l'informait le temple, parmi les plus grands défenseurs de l'Ordre et de la Justice en ce monde.

Le temple de la Joie pendant ce temps là, n'avait pas chômé. Elle avait retrouvé le cheval de la dragonne, qui avait été gardé par les caravaniers, et racheté son arc. Ils trouvèrent également un arc pour Murdock, qu'il devrait rendre une fois arrivé. Serena se remettait difficilement, mais malgré ses blessures, et une fois propre, elle avait déjà l'allure d'une duchesse dans les vêtements de cavalière que lui avait fourni le Maître du temple. Sa volonté était à honorer, elle seule semblait lui permettre de tenir debout. Dès la missive du temple reçue, elle le pressa pour partir.

Les semaines suivantes furent de voyage. A mesure qu'il avançait, effectivement, les blessures de Serena semblait se fermer peu à peu. Chaque jour elle semblait plus en forme. Et semblait garder le contrôle sur sa rage, d'une façon ou d'une autre. Plus encore le voyage même semblait la régénérer, rien d'étonnant pour une dévote du dieu du Voyage après tout. Elle devenait une compagne plus agréable chaque matin. Elle cumulait la longévité des elfes - et les histoires que cela pouvait amener - avec les habitudes des nains et des hommes. Elle avait vécu des batailles, combattu aux côtés de son dieu pendant la Crise des Avatars et voyagé dans les cieux et la Faerie. Murdock en crut à peine ses oreilles au départ... mais ses histoires semblaient croiser des choses qu'il réussissait à vérifier, et peu à peu il se rendit compte que la voyageuse disait vrai.

Elle restait cependant sérieuse et ne gardait jamais le coffre à œuf loin d'elle. Coffre qui par ailleurs était beaucoup plus lourd qu'ils ne le croyait.

Le 30 de Kythorn, ils arrivèrent à Brost, où l'on fêtait l'anniversaire du couronnement de la reine Zaranda. Si ils ne participèrent que peu aux festivités, conscient du danger qu'une telle fête pouvait représenter, Serena insista pour partir un peu plus tard le lendemain et l'abandonna à la garde du coffre - prouvant la confiance qu'elle lui accordait désormais. Elle revint les cheveux couvert de trois anneaux d'or et de platine, acheté avec un argent venu d'il ne savait où, souriante.

On ne refaisait pas l'amour des richesses d'un dragon. Il apprendrait plus tard qu'elle avait même envoyé un coursier à une halte précédente pour que l'ornement soit prêt à son arrivée.



Près d'un mois plus tard, et après cette fois avoir passé les fêtes de la mi-été sur la route, ils arrivaient à Tulmène. Serena avait refusé de prendre le bateau pour traverser le bief pour une raison inconnue, et passaient par la pour continuer vers Velen. Et c'est alors qu'ils étaient arrêtés dans une auberge, et que Serana - avec l'œuf - était parti rencontrer un contact, que le destin rattrapa le paladin...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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