Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre II : Premiers pas
écrit le : Dimanche 21 Février 2021 à 11h02 par Joinon
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¤ Slurp nôm nôm glou, vraiment...? ¤
Joinon avait observé avec sidération le comportement de son compagnon. Il avait eu un peu de mal à conserver son sourire en dévisageant le vétéran et son étrange numéro.
¤ C'était bien une mauvaise idée. ¤ avait alors pensé le nain. ¤ Enfin... j'imagine que "nôm nôm glou glou" est aussi universel qu'insultant, c'est déjà ça... ¤

Le barde avait trouvé l'exposition de Varnas très irrévérencieuse. Il hésita à prendre les devants mais ne voulait pas se risquer à paraître odieux à son tour. Il attendit donc la fin du "discours" avant de prendre la parole à son tour, sans se défaire de son sourire.
Posant une main sur son front comme l'avait fait leur étonnant interlocuteur, il prononça dans ses langues natales, aussi distinctement que possible:

- Bonne rencontre.
Jetant un regard appuyé au pendentif du nain, il sortir de son col le symbole de Dugmaren Brilletoge qu'il portait lui-même - un livre ouvert - et le laissa retomber en évidence sur sa poitrine.
Son autre main toujours sur son front, il continua:

- Joinon.
Puis, désignant de l'index le damarien à ses côtés:
- Varnas.

¤ D'abord bonjour, puis on se présente, et après on réclame à boire et à manger ¤ maugréa-t-il silencieusement. ¤ Ce n'est pas parce que ces gens-là se promènent à moitié nus qu'il faut en oublier la bienséance... ¤



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Dimanche 21 Février 2021 à 16h38 par Phineas
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Varnas et Joinon

L'étrange tentative de Varnas semblait complexe. Mais heureusement, elle ne sembla pas particulièrement choquante.

Tout ce que le rôdeur anarcanique réussit à comprendre, c'était que Misagaasaa, aussi étrange cela sonne t'il pour un nain, semblait être son nom. Peut-être un nom fonctionnel ? Ou peut-être que, comme souvent, son nom avait il une signification particulière. Signification qui lui échappait. Varnas n'avait visiblement pas réussi à se faire comprendre. La tâche était rude. La langue, qui semblait par ailleurs en partie constituée de geste, ne lui était pas familière du tout, et ce n'était que grâce à une volonté mutuelle et évidente de se comprendre et l'atmosphère qu'avait donné Joinon, qu'il en avait tout de même tiré quelque chose. Il n'avait pas compris grand chose, et était conscient que son spectacle n'était pas exceptionnel, mais il était certain de commencer à comprendre une quelque infime logique dans le langage de ce peuple. Au fur et à mesure, il devrait réussir à s'y faire. Restait à espérer que les différentes langues du continent - il y avait peu de chances que l'on parle partout le même idiome - soient issues de la même racine.

De son côté, le nain avait instinctivement compris que son lointain cousin se présentait semblait il. Là où Varnas réussirait probablement à comprendre avant aucun d'entre eux la langue, peut-être Joinon gagnerait il des points sur une certaine capacité à l'empathie xénophilique ? Possible. Si le nain d'Anchorome ne sembla pas vraiment reconnaître la langue de Moradin, la proximité matérielle entre le symbole de l'Errant et la tortue sembla compris, il hocha la tête de gauche à droite... et sourit.

Les deux plénipotentiaires eurent probablement une réaction positive. Le hochement de tête était bien souvent un signe d'assentiment ou du contraire. Associé à un sourire, qui semblait un signe inscrit dans les corps mêmes des humanoïdes, ils purent se dire que l'introduction s'était bien passé.

Misagaasaa se tourna vers les autres et leur expliqua ce qu'il croyait comprendre. Varnas put en profiter pour observer une conversation plus longue et complexe. Le langage était définitivement hors de ce qu'il comprenait. Mais ils purent entendre leurs noms à l'intérieur de la phrase, et l'un comme l'autre conclure que le nain était digne de confiance, et puisqu'il semblait détenir une certaine autorité, purent probablement se déteindre un peu. Impossible néanmoins de ne pas remarquer que certains elfes, notamment ceux qui semblaient les plus jeunes (enfants exceptés) restaient visiblement plus méfiants. Le groupe d'accueil se dispersa pour retourner à ses activités. Les enfants coururent vers le foyer devant le bâtiment de bois chanté pour réactiver la flamme. Qu'ils aient compris ou non, l'hospitalité était de mise apparemment.

Savoir des Royaumes (Bardique) - Joinon


Resta le nain, un elfe barbu aux cheveux noirs tendant ci et là sur le roux, et ce qui semblait être le chef de meute des grands chiens, visiblement plus massif. En les montrant paume ouverte, le nain les présenta :


- Gizhaanmad, l'elfe, Ishkozis, le chien.

Leur souriant toujours, tout comme l'elfe (le chien semblait un peu plus méfiant, c'était un chien), il se retourna, et d'un mouvement franc, les invita à entrer dans le campement.

Le reste des autochtones étaient revenu à leur occupation. Là on tissait du jonc ou des lianes, là on entretenait les tentes. Pouvant voir par les ouvertures de celles ci, ils constatèrent qu'elles semblaient assez confortables, chaudes, certainement habitables par cinq ou six personnes. En approchant du bâtiment en bois chanté, ils constatèrent qu'il s'agissait certainement à la fois d'une sorte de sanctuaire, et d'un comptoir. D'ailleurs, il pouvait visiblement être ouvert sur la façade avant comme pour accueillir des visiteurs ou entrer des marchandises. Le nain ne semblait pas être un chef, mais il était visiblement respecté, comme par ailleurs l'elfe qui les accompagnait désormais. Ils notèrent que ce dernier, comme aucun autres habitants, ne portait de pendentif semblable à celui de leur premier hôte.

Ils furent invité à s'installer autour du foyer. Celui-ci était visiblement fait pour durer : une hémisphère creusée dans le sort, renforcée de pierre puis lissé à l'argile de prêt d'un mètre de diamètre. Le feu semblait conservé assez constamment. On s'asseyait au sol, quoique des draps semblaient servir de coussins ici ou là ou plus probablement, certains avait dormi autour du feu. Une fois assis, ils comprirent vite que c'était à eux d'essayer de se faire comprendre cette fois ci.

Mais avant même qu'ils puissent commencer, un chien aboya à la périphérie du camp alors qu'un elfe accourait en pointant l'extérieur et disant quelques choses. Se retournant, Varnas et Joinon purent apercevoir leur collègue arriver vers eux sans qu'ils n'aient indiqué qu'ils étaient plus qu'un duo.



Abrulion

Toujours à couvert, le halfelin déclencha ses pouvoirs - qui ne semblèrent pas avoir de problèmes à s’exécuter - il avait le temps, aussi l'expérience fût elle optimale. Il détecta immédiatement des auras en avançant. Des auras mouvantes, hautes, d'intensité variables mais jamais très puissantes. Il compris vite : chacun des natifs - chiens compris - était entouré d'une aura. Cette magie lui était complètement inconnue, et quoique capable de détecter les auras, il fût tout à fait incapable d'en comprendre l'origine ou les effets. Toujours était il que tous en avait une... exceptés eux-mêmes, donc.

Alors qu'ils tentaient de déceler une vérité derrière tout ceci, ils entendit le campement s'agiter alors qu'un elfe et un grand chien avançait, plus méfiant que pour ses compagnons cette fois, vers lui.



La Goualeuse

Mesalyne - puisque c'était apparemment son nom - avait l'esprit de prendre la tête. En effet, Syna et Thyrine, plongées qu'elles étaient dans leurs découvertes ne semblaient pas saisir (ou plus certainement pour l'elfe, ne pas se soucier) de ce qu'il pourrait se passer et se concentrer uniquement sur leurs études.

Elle retrouva donc les deux gardes, plus pragmatiques quoique clairement heureux de retrouver un sol stable sous leur pieds, et après s'être réunis, retournèrent vers les navires.

Sur la plage, quoique la journée avançait, les travaux ne semblaient pas s'arrêter. On dessinait des coquillages et des oiseaux, récupérait des excréments ou des plumes tombées, dessinaient des cartes topographiques, examinait des arbres. Bref, en tout et pour tout, on travaillait, et en temps que faérunien, on pouvait difficilement imaginer autre chose effectivement, qu'une expédition scientifique.

Du moins tant que l'on ne remarquait pas que tous les savants étaient armés, que chaque groupe était accompagné de marins en armes, et qu'on ne connaissait pas ce que cachait les sabords de la Fille d'Oghma et des autres navires, le flanc du navire désormais braqué sur la côte. Sur ceux-ci résonnaient les marteaux et les scies alors que les avaries dûes au combat et à la traversée de l'océan étaient peu à peu réparées.

Elle n'avait rien remarqué sur le chemin. Quoique soit ce qui ait autant effrayé ce qui semblait être un compatriote, cela ne rôdait plus autour d'eux. Elle en était certaine.

Le soir tombant peu à peu, les radeaux commencèrent à ramener les explorateurs sur les navires. Pour l'instant, c'était clair, rien ne devait rester sur terre et on faisait bien attention à n'y laisser aucun outils.

En attendant leur tour, les trois femmes et leur escorte furent rejoint par Tr'ar. La docte demie-orque aussi étonnante qu'impressionnante, le restait moins que l'orque qu'elle avait rencontré à Lunargent. Toujours d'humeur égale sauf quand son équipage faisait n'importe quoi, elle s'informa sur leurs découvertes. Avant que Thyrine ait le temps de l'entraîner dans une discussion de cartographe, elle se tourna vers l'aquafondienne :


- Vous avez découvert quelque chose de Faêrun ? Quoique ce soit d'inquiétant ?

Lancers...



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écrit le : Jeudi 25 Février 2021 à 04h08 par Schninkel
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En retrait dans son bosquet, la chasseresse emplissait ses poumons de l’air frais de la forêt, chargé d’humus. Elle était heureuse de parcourir ce monde, ainsi, libre, et cela lui suffisait amplement. Nul besoin de réfléchir à son avenir, à penser au Chaos. Juste savourer le moment présent dans un continent fait de mille curiosités. Elle avait été invitée par une commission privée en qualité de Guide, de Combattante et d’Observatrice. Pas en tant que Diplomate.

Droite dans ses bottes, elle n’était le caporal de personne. Elle n’avait besoin de personne, elle était générale d’une armée fantôme. Personne derrière, personne devant. Juste elle, et son sens particulier de la justice. Si tant est qu’elle y croyait encore.

En réponse au Hin, elle n’offrit que murmures et hochement de tête. Elle hésita à le mettre en garde, mais se retint finalement. Curieuse de voir ce qu’il adviendrait de son impatience. Cette expédition était un joyeux désordre, chacun agissant en électron libre et aussi différent l’un de l’autre. Quelques mètres plus loin, un rictus orna les lèvres de Farah en voyant Abrulion se faire cueillir dans son élan par un Elfe et son compagnon canin.

La perspective, qu’elle soit du côté de Joinon et Varnas, ou plus prêt, du Halfelin, ne semblait encore offrir de quoi être inquiet. La chasseresse décida de s’installer plus confortablement.


 
 
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écrit le : Jeudi 25 Février 2021 à 09h56 par Abrulion Bascollier
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a magie de cette terre avait vraiment quelque chose de passionnant, mais aussi d'infiniment frustrant tant elle échappait à toute similarité avec les auras de Faerun. Il devrait une nouvelle fois en parler à Joinon, peut-être que ses connaissances profanes et autres contes et légendes lui procurerait une certaine inspiration.

Que les auras soient présentes sur chacun était là encore étonnant. La tribu ne semblait pas sur le pied de guerre, ni sur le point de chasser, aussi les auras ne devaient pas avoir grand chose d'offensif, ce qui se confirmait du fait que tous les membres en étaient porteurs - et pas seulement quelques chasseurs.

Le hin pensa immédiatement aux sorts de sanctuaires, bénédictions et autres cercles d'apaisement et protection. La cabane d'arbres du village ne semblait pas d'hier, à moins que les shamans ou druides du continents aient aussi des pouvoirs de croissance accélérée. Y avait-il une relique sur cette masure, irradiant d'un effet bienfaiteur sur les natifs ?

Le hin s'était un peu abandonné à la contemplation, lorsque un chien l’arrêta dans sa progression.

Il fut surprit, et arrêta son sort de détection de la magie. Il était bien conscient qu'il n'avait aucune chance d’être compris. Loin d'avoir les qualité lexicale du nain, il savait qu'il devrait compter sur autre chose que son charisme. Il annonça malgré tout d'une voix souriante :


-

Il regarda l'elfe, sourit, laissa échapper un "ah !" discret, et s'assit, tentant de ne prêter aucune attention au chien. Il étala à terre son barda : encrier, plume, parchemin et outre vide. Il trempa la pointe de la plume avant de se mettre à dessiner.

Il prit son temps, imaginant que cette situation un peu inattendue dans une posture vulnérable, détende l’atmosphère.

Il montra enfin son chef d’œuvre.


Cliquez ici pour dérouler le parchemin...




Enuméra-t-il en pointant chacun des dessins, puis leurs correspondances réelles.

Il répéta : Joinon, Varnas, Abrulion, avant de se relever doucement dans des mouvements volontairement grossiers, feignant une fatigue qu'il n'avait pas grand mal de simuler tant elle était réelle après la marche dans ce terrain dur et aride.
Il pointa une nouvelle fois vers les deux camarades.


hrp.gif Détection pour voir l'usure de la terre, pour comprendre si c'est un campement itinérant ou un village sédentaire.
Quelle est la taille ou puidsance des auras sur l'elfe et le chien en face ?



user posted image

N0 : Détection du poison, Lumière, Détection de la magie, Purification de nourriture et d’eau
N1 : Repli expéditif (domaine), Courant d’air ascendant, Main-araignée, Tenue d’apparat
N2 : Localisation d'objet (domaine), Membres arachnéens, Soins modérés
 
 
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écrit le : Vendredi 26 Février 2021 à 22h51 par Phineas
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Farah

Farah prenait ses aises. Elle était certaine que le hasard la laisserait tranquille et que le spectacle allait se faire devant elle, pas ailleurs. C'était sans compter sur l'humour du multivers.

Alors qu'elle observait, sa vision périphérique et ses oreilles se dressèrent. Quelque chose arrivait par la forêt. Quelque chose qui visiblement ne cherchait pas à se cacher.

La rôdeuse se redressa et eut le temps de se dissimuler dans les ombres avec la mules pour voir la créature qui approchait. A mesure, elle compris qu'il s'agissait sans aucun doute d'un bipède. D'un bipède lourd. Et grand. Pourtant, elle dû attendre pour voir, tant qua créature semblait se fondre dans la forêt. Mais, enfin, elle vit.

Elle crut d'abord à un minotaure, en vérité il semblait plus que ce soit une sorte de grand renne humanoïde. Vêtu d'une chemise de toile brune, une bandoulière à sa conséquente taille - il dépassait les deux mètres cinquante -, des braies de toile cirée verdâtres et dressé sur des sabots parfaitement adapté aux forêts, il avançait apparemment vers le village, une grande pipe dans sa gueule animale d'où s'échappait une fumée légèrement acide. En marchant il fredonnait une mélodie simpliste et s'arrêtait de temps à autre pour regarder un arbre ou une plante. Une fois, elle le vit ramasser l'une d'entre elle avec délicatesse et la ranger dans sa besace. Une fronde était suspendue à sa taille et une lance à tête de pierre accrochée à son dos.

Bien entendu, la créature ne repéra pas Farah. Mais il en était tout autre de la mule. Son museau se leva dans l'air, et il senti visiblement avant de voir l'équidé. Se rapprochant, visiblement intrigué il s'arrêta devant le porte charge qui, étonnamment, ne parut pas particulièrement terrifié.


- Wouoh ?

L'onomatopée étonnée que laissa sortir le renne géant ne mentait pas sur sa signification. L'attirail que portait la mule semblait autant l'étonner que l'animal lui même, et, dressant un doigt en l'air, tenant sa pipe de l'autre main, il émit une série de sifflements ce qui apparemment... lui permis dans une certaine mesure, de commencer à discuter avec la mule.


Abrulion

Visiblement, le luiric ne fut d'aucun secours au prêtre. Ses deux interlocuteurs ne semblaient ne rien y comprendre. Cela étant, comprenant qu'il n'était pas immédiatement une menace, ils lui laissèrent le temps de dessiner.

La tentative se révela fructueuse. L'elfe plissa les yeux et pointa le nain puis l'humain.


- Joinon, Varnas. Biwiinawo ?, il pointa ses deux compagnons déjà dans le village. Pendant cette courte interaction, Abrulion put constater qu'effectivement, le campement, à l'exception du bâtiment en bois chanté et du pourtour du foyer, semblait relativement peu sédentaire.

Quant aux auras, elles étaient passives, faible, semblable à celle qui émanait, dans une certaine mesure des armures des magiciens, mais d'une nature différente. Chez ces deux là, elle n'étaient pas particulièrement puissantes à cet instant.

Le dessin sembla particulièrement efficace en tout cas, mais l'elfe n'était pas très accueillant. Il lui fit signe de se relever, et c'est visiblement avec une méfiance relative, qu'il le conduit jusqu'aux deux autre.


Lancers...



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écrit le : Samedi 27 Février 2021 à 16h40 par Schninkel
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La rencontre d’Abrulion se déroulait heureusement sans heurts. Elle observait le corps et les expressions faciales. A sa manière, le petit-être était parvenu à se faire comprendre. Les doutes furent totalement dissipés quand il fut cordialement invité à se joindre auprès des deux premiers expéditionnaires, vers le village. Voilà qui était rassurant.

Mais soudain, alors qu’elle s’attendait à passer les prochaines heures dans l’oisiveté, l’intervention d’un étrange visiteur l’a ramena à la réalité. Elle s’enfonça instinctivement parmi les branches, invisible pour l’œil inverti. Elle resta immobile à regarder émerger un humanoïde aux traits de cervidé. Ses yeux étriqués étaient devenus rond comme des billes. C’est dingue, se disait-elle, incapable de réprimer un sourire.

La vagabonde contempla l’étonnant visiteur un long moment. Elle surveillait son langage corporel. Il n’y avait aucun moyen de différencier un mâle d’une femelle. Le moindre frémissement pouvait trahir des intentions, mais aucun signe d’hostilité ne vint. Reconnaissant un adepte de l’Art, elle activa conjointement le même sortilège.

La chasseresse fit rapidement le vide dans son esprit et, avec l’index, elle décrivit un triangle dans l’air. Du bout des lèvres, elle prononça le mot habituel :


- Axii.

Elle se releva en douceur et marcha jusqu’à la mule où elle trouva les sacoches, toujours dessus, intactes. Satisfaite, elle l’observa à nouveau, tentant de discerner les yeux, un semblant d’expression dans tout cet étonnant assemblage de bois et de fourrure. Elle jaugea brièvement de sa puissance. Pour Farah, cela ne changeait rien que quelqu’un soit Humain, Elfe ou animal. Tout le monde lui était égal. Qu’est ce qui distinguait les forts des faibles ? Les prédateurs des proies ? La peur. Les prédateurs la ressentaient et son absence les éloignait.

La chasseresse eut un geste amical sur l’encolure de la monture.

« Dis-lui qu’tes une mule, et que je suis humaine. Que mon nom est Farah, et demande lui le sien. »


 
 
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écrit le : Samedi 27 Février 2021 à 17h34 par Phineas
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Farah

Apparemment étonnée d'être au centre d'une telle opération, qui dépassait largement ses capacités intellectuelles, la mule sembla tout de même s'efforcer d'accomplir ce qu'on lui demandait. Elle comprenait le principe du nom, grâce à Varnas, et semblait apprécier la rôdeuse.

Farah senti immédiatement que malgré la puissance physique de la créature, l'animal de bât ne ressentait pas de peur.

Si la discussion directe était pour le moment impossible, la tentative sembla bien partie. Le grand renne écouta les brennissements de l'animal et replaça sa pipe dans sa bouche, signe que toute méfiance disparaissait. On ne faisait pas ça lorsqu'on voyait un potentiel combat à venir. Par hasard, il tenta tout de même de parler à Farah directement :


- Thozihé ée ma cheo ya pee ya io. Tan ya yaho Farah yae !, la hauteur de la voix indiqua en tout cas qu'il s'agissait certainement d'un mâle. Le ton indiquait probablement une salutation, et son nom qu'elle avait entendu dans celle-ci qu'il avait compris son nom. Les choses commençaient définitivement bien. Voyant que son langage n'était pas compris, il passa également par le quadrupède interprète.

La mule revint vers Farah et lui dit qu'il s’appelait Thozihé, et que puisqu'elle ne semblait pas menaçante, lui souhaitait la bienvenue. La rôdeuse compris, malgré les messages incomplets de l'équidé, que son attirail la désignait de toute évidence comme une étrangère pour lui. Apparemment, Thozihé était fasciné de découvrir la mule qui malgré tout lui était plus étranger que l'humaine.



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écrit le : Samedi 27 Février 2021 à 18h46 par Schninkel
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Elle regardait fixement son imposant interlocuteur. Elle s’interrogeait tout en écoutant les informations transmises par la mule, par des séries de vocalises, de mouvements de tête et de changement de positions des oreilles. Sous cette longue fourrure embrouillée, derrière ces yeux curieux, quelle sorte d’individu se cachait ? La chasseresse n’était pas inquiète, peut-être légèrement frustrée, car la situation se révélait complexe. Finalement, elle était confrontée aux mêmes barrières linguistiques que ces trois coéquipiers. Mais Farah était joueuse :

- Enchantée, Trozihé, lui répondit-elle à voix douce.

Elle connaissait la langue brute de Damara, empruntée au Dethek runique des Nains. Elle connaissait les accents charmant du Chondathien de l’Ouest, très proche de la langue commune. Et le Daraktan archaïque des Orques. Rien de pertinent à offrir en supplément outre une éventuelle formule de politesse. À tous hasard, elle opta pour une expression Elfique dans une langue de marchand :


Une étoile brille sur le jour de notre rencontre, l’ami.

Le temps que le grand cervidé tente de décrypter ce qu’elle venait de dire, prompte à réagir, elle revint rapidement à la stratégie initiale. Elle avait une grande quantité de questions et pas l’éternité pour toutes les formuler. Elle reprit aussitôt vers la mule :

« Dis-lui que l’on vagabonde, que je suis une femme sans terre mais l’ami de tous ceux qui sont dans le besoin. Dis-lui que tu es hybride. Ton père est un âne, ta mère un cheval… Enfin, dis-lui ce que tu veux sur toi. L’essentiel, c’est qu’il n’a pas l’air d’avoir envie de te manger, celui-là. »

La chasseresse attendit que l’animal achève une série de mimique, de mouvements de la tête et de changement de position des oreilles puis ajouta quelques interrogations :

« Dis-lui que nos amis sont partis dans le village d’elfes à côté. Demande-lui ce qu’il sait d’eux. Aussi, demande lui ce qu’il fait ici, si ses belles fleurs sont pour lui et s’il a beaucoup de semblables, un troupeau/ famille. Et demande lui où a-t-il rencontré des humains, comme moi. Il n’a pas l’air plus surpris que cela. »


 
 
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écrit le : Samedi 27 Février 2021 à 19h13 par Phineas
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Farah

Visiblement intelligent, Thozihé compris qu'ils auraient du mal à se trouver un îdiome commun, et commença donc à tenter de corriger les bases que tentait de maîtriser Farah :

- THO, dit il en se pointant. Le phonème était étrange, il sonnait plutôt comme un D, toujours une dentale. Mais il fallait l'aspirer dans le même mouvement de langue. Une prononciation plus que difficile. zihé.

La chose sembla l'amuser, et il écouta le retour de la mule qui, pragmatique, acceptait sa mission. Chose étonnante, Thozihé ne compris toujours pas. Farah apprendrait ensuite que ni l'âne, ni le cheval, ne lui évoquait quoique ce soit. Mais il dirait qu'elle ressemblait à un jeune xalibo, sans bois, précisant du même coup qu'il était lui même un xalib (elle le compris lorsqu'il posa la main sur lui même et redit le mot, avant de pointer la mule pour indiquer l'animal auquel elle lui faisait penser).

Il eut un temps avant de comprendre la description que la mule utilisa pour parler des elfes. Un éclair de compréhension brilla dans ses yeux, et il expliqua à la mule qu'il s'agissait probablement d'une équipe de chasseurs "senotcha". Et que lui même venait voir un "petit homme tortue", Misagaasaa.

Visiblement, il ne comprenait pas comment, de toute façon, une femme pouvait "avoir" une terre, à moins de pouvoir la tenir dans sa main (ce qui sembla le faire rire). Pour les fleurs, il se contenta de sortir la dernière qu'il avait cueilli, puis de pointer ses propres yeux et de hocher la tête avec son gigantesque sourire et un bruit de gorge enjoué. Enfin, il indiqua qu'il y avait beaucoup de
wicasa, les humains, dit il en pointant Farah, ici, moins que de nakasa cela dit, les elfes compris la rôdeuse lorsqu'il montra ses oreilles et indiqua une pointe inexistante.



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écrit le : Samedi 27 Février 2021 à 21h13 par La Goualeuse
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Avait-elle surréagi ? Tous les savants répondaient à l'appel et, à y regarder de plus près, semblaient tout à fait en mesure de se défendre. Battre le rappel n'avait de toute manière pas mis fin aux investigations scientifiques des uns et des autres, qui avaient tout simplement déporté leur curiosité vers la nature côtière.

Si la jeune femme avait été surprise d'être obéie sans la moindre résistance ou discussion, elle n'en avait rien montré. Syna paraissait d'une nature assez malléable et Thyrine, à ce qu'elle pouvait en juger jusqu'alors, se satisferait de la situation aussi longtemps qu'on lui permettrait de cartographier le territoire à sa guise. Sur le chemin du retour, elle s'était enquis auprès des expéditionnaires de la découverte éventuelle d'autres traces du peuple autochtone qui avait érigé les colonnes animalières, qu'il s'agisse d'objets abandonnés ou de signes plus fugaces, tels des traces de pas.

Elle était plongée dans l'étude de la carte dressée par sa compagnonne elfique lorsque Tr'ar, l'imposante demi-orc à la tête d'un des navires, vint aux renseignements. Si son ascendance grossière l'avait mise mal à l'aise les premières semaines, lors de leur entraînement à Eauprofonde, elle s'était désormais parfaitement accoutumée à côtoyer la sang-mêlé.


- Une bouteille de vin d'Alurliath, mais vide, malheureusement... répondit-elle avec malice en retirant de sa besace sa trouvaille pour la lui présenter aussitôt, étiquette en évidence. Un baldurien de Port Flamme était sur cette île il y a quelques semaines à peine, comme en témoignait l'état de la nourriture qu'il a laissée derrière lui. Il semble avoir fui quelque chose précipitamment, car il a abandonné ses affaires.

Elle s'interrompit un instant, laissant à son interlocutrice le temps de déchiffrer les inscriptions délavées, puis reprit une fois qu'elle avait à nouveau toute son attention.

- Le Heaume et la Cape, ça vous dit quelque chose ?



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM

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