Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre II : Premiers pas
écrit le : Dimanche 20 Juin 2021 à 21h12 par Thojan
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– Et ben voilà. On cherche du gibier, et voilà que pullulent poiscaille, volaille et venaisons…

¤ Doucement, petit gobelin… J'suis sans doute pas le seul dans le coin. ¤

Le chemin qui l'avait mené ici ne serait pas très compliqué à suivre au retour, et avec la blessée, les autres n'allaient pas aller bien loin très vite. Il se dissimula pour scruter un temps le lac, et observer la faune locale. Hélas, vu leur guide anthropomorphique, ils allaient sans doute devoir faire l'impasse sur la venaison.

Et d'ailleurs, pourquoi les indigènes avaient-ils ignoré un vivier pareil ? Même s'ils semblaient chasser à l'aveugle dans cette région, ils ne pouvaient pas méconnaître un tel rassemblement de la faune. Soit cet endroit était dangereux, soit lui et ses occupants étaient sacrés, ce qui revenaient à la même chose. C'était sans doute la seconde raison.


¤ Foutues religions… ¤

Après une certain contemplation, l'absence de cris de ses compagnons rappela Varnas à la réalité. Il valait mieux rejoindre les autres, avant qu'ils ne repartent en chasse.


 
 
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écrit le : Mercredi 23 Juin 2021 à 18h16 par La Goualeuse
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L'ancienne courtisane, passée depuis longtemps maîtresse dans les apparences, affecta le plus grand calme en découvrant le reste de l'escouade de Kurunji. Dissimulant derrière un sourire aussi énigmatique que séduisant sa nervosité, elle salua d'un geste de la tête chacun de ceux qui la dévisagea, puis acheva de nouer les liens de son armure.

L'imposant homme-lézard s'étant totalement désintéressé d'elle et aucun des chasseurs ne cherchant à faire connaissance, elle chemina en silence, jugeant plus prudent de ne pas chatouiller la nature taciturne, pour ne pas dire rustre, des autochtones. Sans en avoir l'air, elle se montra particulièrement attentive aux réactions de leurs ravisseurs lorsqu'elle fouilla dans sa besace à la recherche d'un reste de pain. Que leurs armes n'aient pas été confisquées l'intriguait... Cela signifiait-il qu'ils n'étaient pas des prisonniers, mais des hôtes ? L'invitation était bien maladroite ! Ou était-ce plutôt le signe d'une excessive confiance des chasseurs en leur capacité à mater toute opposition ? Elle multiplia les subterfuges les plus anodins pour essayer d'éclaircir la question, exhumant de sa besace un fichu pour s'éponger la nuque, ou s'écartant à pas lent du chemin pour soulager sa vessie.

La touffeur de la jungle était accablante, et le rythme imposé par les natifs bien plus soutenu que celui des jours précédents. La jeune femme n'en arborait pas moins son masque de candeur insouciante, déterminée à convaincre le gigantesque saurien que, parce qu'elle ne semblait rien avoir à craindre, elle n'avait donc rien à se reprocher. Bientôt les friches calcinées se présentèrent à leur vue : comment ne pouvait-elle pas les avoir aperçues la veille, du point élevé depuis lequel ils avaient découvert le fortin ?

Elle n'eut pas à feindre la profonde tristesse que lui inspira ce paysage désertique, froid témoignage d'une guerre dont les récits parvenus jusqu'à Faêrun ignoraient probablement les heures les plus sombres. La compassion qui emplit son regard lorsque Kurunji sembla désigner, d'un geste de la main en direction du fort, les balduriens comme les responsables de ce désastre était elle aussi bien sincère.


- C'est horrible... je suis désolée balbutia-t-elle sous le coup de l'émotion, ces quelques mots s'avérant sûrement inutiles pour témoigner son affliction. Puis elle pointa du doigt une souche carbonisée, avant de ramener sa main à plat contre son cœur et de refermer le poing dans un geste de torsion.

Sans lui vouer un culte, elle avait toujours admiré le spectacle de la nature : le tableau hideusement désolé qui s'offrait à ses yeux ne pouvait qu'heurter l'adoratrice de Sunie, dont le cœur, comme ses gestes simples avaient voulu l'exprimer, était comprimé par les champs de cendre. Cette balafre infligée à la Terre avait-elle été vengée ? D'ici, il était bien difficile de déterminer si le tristement bien nommé Fort-Flamme abritait des survivants. Et il ne valait mieux pas s'en enquérir pour l'heure...



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Vendredi 25 Juin 2021 à 10h38 par Joinon
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Tout en jouant machinalement avec les boucles de sa barbe, Joinon songea à la double question posée par Misagaasaa.
¤ Où et combien ? ¤
Abrulion et lui avaient là une responsabilité des plus importantes. L'espace d'un instant, le nain d'or préféra presque avoir accompagné Farah et Varnas a une partie de chasse qui, certainement, devait se dérouler le plus simplement du monde...

- Soyons audacieux, mon ami, énonça-t-il avec une lueur malicieuse dans son regard concentré. Nous ne devons pas abandonner les navires à un sort incertain, mais la présence d'eau douce nous assurera celle du gibier.

Le nain d'or désigna de ses deux index les deux zones proposées par son cousin d'outre-mer. Il se risqua même à tracer une ligne reliant la trouée et la crique.
Il était conscient que cette proposition pouvait passer pour du colonialisme assez agressif, mais l'idée lui semblait néanmoins assez bonne. S'il était important de s'aventurer un peu plus avant dans le territoire d'Anchorome et d'assurer eau et nourriture aux marins, il était tout aussi nécessaire de conserver la flotte à l'abri de la crique, prête à partir.

Saisissant dans son épaisse main une poignée de sable, il en laissa s'écouler une partie jusqu'à ce qu'il en conservât un nombre de grain assez conséquent mais pas trop effrayant.

- Nous, déclara-t-il distinctement en se pointant puis en pointant sa main remplie de sable. Du tranchant de sa main libre, il coupa le sable en deux, et en fit tomber environ un tiers dans la trouée et les deux tiers restants sur l'îlot, espérant qu'une telle répartition conviendrait au babaomiwizh.



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Vendredi 25 Juin 2021 à 14h35 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
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Farah

- Hum...

Au son de Thozihé, pensif, vinrent s'ajouter les pensées du cervidé. Il fit comprendre à la rôdeuse que le premier aurait préféré que Farah y aille, ainsi, Thelka n'aurait pas paru prendre son partie contre son propre chef. Néanmoins, il comprenait. L'homme-cerf aida donc à mettre la blessée sur le dos de son ami quadrupède et - après quelques échanges - les deux elfes et l'orignal repartir vers le village.

Farah néanmoins, avait eu le temps de récupérer des informations qui pourraient se révéler très importantes si leur séjour s'éternisait. Les hivers étaient en effet extrêmement rude, quoique lui même s'était éloigné un peu de sa harde à la recherche d'un xalib, alors qu'ils vivaient en temps normal bien plus au nord. La bas, dans les plaines-sous-les-montagnes, où l'eau et l'herbe abondaient, l'hiver pouvait en effet être très dangereux. Si eux, sous leur fourrure, ne craignaient guère, ce n'était pas le cas de leurs voisins bipèdes, les mamics d'abord, mais aussi d'autres êtres, que Farah ne connaissaient pas encore et que la rôdeiuse interpréta comme "les plumeux". Et qui restaient apparemment assez mystérieux pour la créature. Au delà de tout cela, elle sentait que ces hivers étaient probablement plus rigoureux que ne pouvaient l'être ceux à Lunargent ou Mirabar. Les quelques images qu'elles ressenti de l'orignal lui montrait d'immense lac gelés, les siens qui devaient creuser sous la neige pour trouver la nourriture mais en même temps... une période heureuse, car les Grandes-Griffes, eux, dormaient.

Elle se retrouva donc seule avec Thozihé, qui resta longtemps silencieux. Au loin, ils entendaient les messages des chasseurs, transmis grâce à des sifflements et des coups sur les troncs. Au bout d'un moment néanmoins, Farah dû commencer à ressentir une certaine forme d'inquiétude pour Varnas, probablement. Et en essayant de se faire comprendre, Thozihé lui fit comprendre que, en si il s'était enfoncé seul dans la forêt, il allait devoir retrouver son chemin tout seul. Elle comprit quelque chose comme ça : les chemins du sol ne sont pas les seuls à pouvoir perdre un voyageur.

Au bout d'environ une demie-heure néanmoins, trois premiers elfes revinrent, bredouilles. Visiblement, la chasse ne se passait pas bien, et pour une raison pour une autre, si ça ne semblait lui plaire, ça n'étonnait pas non plus Thozihé.



Varnas

Confiant dans la logique absolu de son être, Varnas ne se questionna pas et préféra considérer que c'était les autres qui avaient fait l'erreur de ne pas chercher ici du gibier.

Sa propre logique lui disait qu'il avait raison de faire confiance à la logique. Un cercle très certainement vertueux.

Il se retourna donc et commença à chercher son chemin. Et, au bout de quelques minutes, ses connaissances et sens affûtés commencèrent à lui communiquer l'existence de problèmes de taille : la topographie des fleuves qui alimentaient le lac ne correspondaient pas à ce qu'il aurait pu attendre, les arbres non plus. Pas plus d'ailleurs que la nature du sol. Et même l'horizon, bien trop dégagé au nord comme au sud, ne correspondait en rien à ce qu'il venait de traverser.

Si elle ne lui permettait pas de comprendre comment, sa puissante logique lui permit de découvrir la vérité de la situation : il n'était probablement pas du tout là où il aurait du être.

Et la météo autrement plus humide dont il finit par se rendre compte confirma cette pensée.



La Goualeuse

Cheminant, la Goualeuse pu aussi murmure avec Thyrine. La question de la forêt calcinée d'abord, trouva vite une réponse. Avec l'aide de la rôdeuse, elle compris que, malgré son point de vu favorable, les arbres gigantesques de la forêt avaient complètement caché cette plaine désolée là où on pouvait s'attendre à ce que les alentours du forts soient dégagés, ne serait ce que parce que les balduriens auraient chercher le terrain le plus dur pour monter leur mur, et donc le moins fertile. Mais surtout parce qu'une colline qui frisait avec la montagnes, avait obstrué la vision, et qu'ils venaient de surgir juste de l'autre côté.

Elle ne réussit pas à statuer de façon absolue sur son statut. Néanmoins, avec l'aide l'elfe, encore une fois, qui vint avec ses connaissances de forestière, compléter ses propres compétences en analyse éthologique, elle trouva des indices. En effet, leurs armes n'étaient pas confisqués, mais l'elfe supposa qu'il y avait une bonne raison : Mesalyne confirmant qu'ils ne semblaient pas vouloir leur mort - que c'était même contre leur intérêt - leur laisser leurs armes devaient leur sembler logique. Non pas pour augmenter la confiance, mais bien parce que dans une forêt que Thyrine considérait de plus en plus comme quasiment primordiale, les dangers pouvaient être partout. Et ils devaient être en mesure de se défendre.

Concernant l'elfe, la Goualeuse remarqua que plus encore que les autres, il semblait distant, même de ses propres compagnons. Certes, ce n'était pas une rareté chez les elfes. Mais celui-ci ne semblait quasiment pas entretenir de relation de compagnonnage avec les autres. D'ailleurs, il ne portait pas le même genre d'armure d'écaille, et, globalement, ses vêtements étaient bien plus légers et différents que les leurs et - peut-être - adaptés à un pays où les nuits étaient plus froides et moins humides.

Traversant la lande désolée, elle nota qu'elle ne ressemblait pas à un champ de bataille. Non. Elle ne vit pas de cadavres humanoïdes, et les rares qui avaient du être des quadrupèdes n'étaient que ceux qui n'avaient pas réussit à fuir l'incendie. Dans le silence qui continuait, elle finit par parvenir à une constatation : il n'y avait pas réellement eu de bataille, pour une raison ou une autre, les agressés ne s'étaient pas défendus, n'avaient pas défendu leur forêt. Ce qui ne confirmait ou n'infirmait pas, par ailleurs, la présence de vie dans le fort.

Se rapprochant du cours d'eau, ils comprirent vite qu'en vérité, il s'agissait d'un véritable fleuve mais que, sans les arbres vivants dont les racines tenaient la terre, les rives s'étaient rapidement effondrés et avaient transformés ci et là l'eau en d'étroits ruisseaux marécageux. Plus haut, en avançant, ils constataient que les vives eaux avaient réussis à garder leurs droits et, à mesure qu'ils progressaient, elles se faisaient plus claires et les rives plus vertes.

Voyant que les cinq voyageurs n'étaient pas agressifs, et semblant avoir confirmer qu'ils ne faisaient pas partie des balduriens, l'atmosphère se détendaient peu à peu et, laissant son second mener la marche désormais tranquille, Kurunji se rapprocha d'eux. Il était clair qu'ils ne se comprendraient pas pour le moment, aussi usa t'il de gestes et de mimes pour poser sa question : d'où venaient ils et qui étaient ils ? Mais surtout, assez clairement, était il des alliés du Fort ?



Joinon et Abrulion

La proposition de Joinon sembla moins énerver que créer de nouvelles questions à Misaagaasa. Néanmoins, la suite semblait commencer à devenir de la diplomatie à risque trop élevée pour en parler plus avant. Aussi changea t'il de stratégie.

D'un geste de la main, il effaça les détails surnuméraires sur la carte et pointa la tribu qui se trouvait au sud. Ils comprirent qu'il faudrait qu'ils s'entendent avec eux, de toute façon, pour s'installer. Ensuite, il effaça la carte et fit apparaître une silhouette, celle de Thozihé. Et puis une autre, un elfe, visiblement assez vieux, qu'ils n'avaient pas encore rencontrés. Ensuite il les fit apparaître eux, Joinon, Abrulion, Varnas et Farah, ainsi que la mule, et fit marcher tout ce beau monde. Ils comprirent qu'ils souhaitaient désormais que deux plénipotentiaires autochtones aillent découvrir la réalité de ces visiteurs avant que n'importe quel décision soit prise.

Enfin, il pointa les deux totems, qui étaient aussi visibles à l'intérieur. Et c'est là qu'ils comprirent que leur plus gros problème allait être le suivant. Ils avaient bien compris l'importance de ces mystérieuses entités. Et on leur faisait désormais clairement comprendre que, sans leur expliquer comment, ils allaient devoir convaincre celles ci de les laisser rester.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Lundi 05 Juillet 2021 à 14h28 par Thojan
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– Et merde…

Varnas refit un tour d'horizon. C'était pire qu'avant. Quel fameux chasseur il faisait… Perdu le premier jour avec les natifs, à la première escapade. Il caressa l'idée d'utiliser son sifflet, mais comme il s'était sans doute passablement éloigné, cela n'aurait pour seule conséquence que d'alerter toute la faune des environs. Alors certes, il valait mieux faire de bruit pour laisser à certains animaux le temps d'éviter la rencontre, plutôt que de les surprendre et de les acculer, mais dans un environnement aussi exotique, Varnas préférait ne pas prendre de risques.

– Avec ma veine, ça ne fera que réveiller les chauve-souris géantes qui dorment dans le coin. Et je ne me sens pas l'âme d'un moustique…

Grommelant une dernière fois, il arrêta un plan: ils avaient voyagé pendant quelques heures depuis l'aube; on était à la mi-journée. Il lui suffisait donc de prendre plein est pour retrouver la côte avant la nuit. Ensuite, il n'aurait pas de mal à reconnaître le relief, dont cette impressionnante coulée de roche grise, et regagner le camp des indigènes.

– Manquerait plus qu'ils l'aient levé, le camp. Pov' Bonaface.

Tous les sens en éveil, il se mit en route. Son arc et ses flèches étaient à portée de main. Dans son dos battait le précieux paquetage qui renfermait sa lame. Cela serait une disgrâce que d'utiliser une telle arme pour battre la végétation, mais nécessité faisait loi. Il avait avec lui sa couverture, de l'eau et des rations, et même sa corde et son grappin. Une vraie balade…

– Vivement une ville, une bière et une donzelle…


 
 
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écrit le : Mercredi 21 Juillet 2021 à 04h16 par Schninkel
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Ainsi, l’homme au pessimisme inconsolable était perdu avec lui-même dans des bois inconnus. C’était peut-être ce qui pouvait lui arriver de mieux, songea Farah. La louve ne pleurerait pas l’ours. Néanmoins légèrement responsable de la situation, car elle était l’initiatrice de la participation des deux humains à cette expédition, elle sentie poindre un sentiment de culpabilité en réfléchissant à ce qu’elle annoncerait à Joinon et Abrulion dès son retour.

La chasseresse fit mine de comprendre aux insinuations de l’homme-cervidé. Gestuel, hochement de museau et autres grognements formaient progressivement des bribes de conversations. Écourtant provisoirement son inquiétude, des Elfes revinrent sans succès de leur chasse. Farah étudia attentivement les réactions de chacun, tentant de reconnaitre des intonations. Elle suggérait qu’au contraire des sylvestres, Thozihé ne semblait pas étonné ou inquiet. Difficile à dire, car à côté de son faciès animal de son accompagnateur, même les tronches des Elfes paraissaient exagérément expressives.

Farah, toujours l’arc en main, détourna un instant le regard, dans le lointain. Elle aurait peut-être plus de chance que ces trois autochtones. Mais les mises en garde l’empêchaient d’agir à sa guise. En retournant ses pupilles vertes sur Thozihé, elle en vint à penser, une nouvelle fois, à toutes les fenaisons qu’elle avait bien pu ingurgiter au cours de son existence. Elle n’avait toujours pas eu le courage de se renseigner pour savoir s’il s’agissait d’un crime ou non.

Elle trépignait, attendant que la situation se résolve d'elle-même. Patientant avant le retour des autres chasseurs, leur souhaitant tout le succès possible. En suivant spontanément cette chasse, elle avait pleinement choisie d’agir en tant qu’observatrice, et malgré l’instinct qui lui intimait d’aller courir les fourrées, elle se résignait à suivre son attitude attentiste, mais vigilante.


 
 
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écrit le : Samedi 24 Juillet 2021 à 18h58 par La Goualeuse
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Si la tension avait bientôt fini par retomber, les expéditionnaires n'étaient pas pour autant tirer d'affaire. Quelques mots subrepticement échangés avec Thyrine avaient conforté la Goualeuse dans son jugement : qu'on ne les ait pas désarmés laissait entendre que leur survie importait à leurs hôtes... Mais on ne pouvait conclure de cette délicate intention une marque de confiance. Il y avait fort à parier, en effet, qu'on les conduisait auprès d'une quelconque sommité tribale plus apte à les interroger, puis à statuer sur leur sort.

Alors que le terrain devenait plus facile et semblait nécessiter une moins grande vigilance, Kurunji ne put résister plus longtemps à mener les préliminaires de l'interrogatoire. Bien qu'il se soit adressé au groupe, elle s'avança aussitôt pour répondre. Si elle était encore piquée du manque d'égard que le chasseur lui avait témoigné plus tôt, elle n'en laissa rien paraître.


- Nous venons de loin, très loin de l'autre côté de la mer, expliqua-t-elle en prenant toujours soin de bien détacher chaque mot afin que chaque unité lexicale puisse mieux être identifiée, voire reconnue.

Elle demanda à Thyrine, cartographe au sens de l'orientation éprouvé, d'indiquer l'est, puis elle poursuivit en improvisant, se rendant compte qu'il était bien plus simple de dire d'où ils venaient que d'expliquer qui ils étaient...


- Nous sommes venus en bateau. Nous sommes des voyageurs, des chercheurs... Nous cherchons à voir des nouvelles choses, à voir des choses qui n'existent pas chez nous. Apprendre. Connaître. Savoir.

L'aquafondienne n'était pas sans ignorer que la science, du moins sous sa forme codifiée et écrite, était étrangère à de nombreuses peuplades dites sauvages. Ces dernières transmettaient leurs connaissances oralement, de génération en génération. La tribu de Kurunji connaissait-elle l'écriture ? Les divers totems qu'ils avaient découverts semblaient vierges de toute inscription qui puisse s'en rapprocher...

Mais l'homme-lézard semblait moins curieux de leur identité que méfiant quant à leur relation avec les Balduriens. Du moins c'est ce qu'elle put déduire de sa manière de réorienter la conversation vers les habitants du Fort.


- Nous ne connaissons pas les Balduriens, indiqua-t-elle sur le ton de la franchise. Elle joignit le geste à la parole, pointant du doigt le fort, puis haussant les épaules en arborant une moue d'incompréhension. Ils ne sont pas nos amis, ils ne sont pas nos ennemis.

Au cas où ces deux mots ne signifiaient rien pour Kurunji, elle les définirait par des gestes simples. Mettant ses mains l'une en face de l'autre, une paume tournée vers l'autre, elle répéta :

- Ami (ses mains se joignirent pour s'étreindre, puis revinrent à leur position initiale) ; Ennemi (ses poings se fermèrent et s'entrechoquèrent).

A l'aide de ce code simple, elle signifia une nouvelle fois leur neutralité vis-à-vis du fort, pointant l'édifice et laissant ses mains l'une en face de l'autre. Enfin, elle fixa l'imposant guerrier et lui retourna la question : était-il ami ou ennemi du fort ? ami ou ennemi de Mesalyne ?



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écrit le : Jeudi 29 Juillet 2021 à 14h46 par Phineas
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Varnas

Très peu habitué à ce genre d'environnement, Varnas n'était sur de rien. Sauf du Nord. Il repéra très vite la position du fenêtre, estima son absolue par rapport à la place du continent sur Toril et vérifia le tout en observant une mousse croître sur le tronc d'un vieux bois.

Il savait avoir débarqué sur la côte est, c'était déjà ça.

Le katana était une arme noble... pour un combat qu'il l'était beaucoup moins. Sans avoir été formé aux armes orientales, le rôdeur savait pertinemment une chose (même si la beauté d'une histoire méritait souvent plus de mentir) : il y avait une relative fragilité dans le fer des lames kara-turiennes. Et pour cause, le fer de faible qualité qui était souvent utilisé pour les faire demandait un long travail pour atteindre le niveau moyen de l'acier faerunien. Aussi, c'était risquer un fil parfait que de se servir de l'épée comme débroussailleuse. Mais puisqu'il le fallait...

Varnas, grognant intérieurement, avança, comme toujours. Il croyait à priori retrouver rapidement un chemin connu, ne s'étant pas éloigné si longtemps de Farah et des autres. Malheureusement, après une bonne heure de marches dans un fatras végétal qu'il ne reconnaissait en rien, le doute vint à lui. Son égo surdimensionné l'empêchait de l'avouer, mais, derrière, le puzzle tentait de s'assembler. Le rôdeur haïssait la magie. Malgré les quelques prières, certain, certainement, au cours de sa vie, lui avait dit qu'il finirait dans le Mur. Mais le vagabond était intelligent : on se devait de connaître ce qu'on détestait pour mieux le combattre. Malgré cette intelligence, il n'avait jamais pris la peine d'ouvrir un traité de magie. Coup dur.

Par contre, il avait régulièrement entendu parler de légendes dans les guildes de rôdeurs. Des voyageurs qui, connaissant parfaitement leur terrain, se retrouver à des dizaines de lieues de leur point d'origine, sans savoir comment. Certains disaient que les druides avaient une explication... mais les druides et leurs secrets... et leur magie... Si bien que bien qu'une étrange intuition l'informe que quelque chose clochait, il était incapable de comprendre ce qu'il se passait.

C'est probablement parce qu'il était perdu dans sa tourmente qu'il ne remarqua que très tardivement la piste qui trainait à côté de lui. Elle aurait pourtant du lui paraître évidente. Des poils durs et longs, accrochés dans l'écorce de troncs depuis longtemps. Si longtemps en fait que les pas qui accompagnaient cette fourrure avait disparus. Mais les animaux, eux, devaient savoir qu'il ne fallait mieux pas aller par là. Des millénaires plus tôt, un petit effondrement avait fait surgir une étroite falaise en déchirant la frondaison par le même coup. Aujourd'hui, une petite prairie au soleil abritait une petite grotte, juste assez pour s'abriter de la pluie.

Par chance, il entendit l'énorme ronflement une seconde avant de traverser la barrière des arbres. Un coup d'épée sur un tronc aurait peut-être signé son arrêt de mort. Se cachant derrière un tronc, Varnas tourna la tête. Sous la grotte, il y avait bien quelque chose. Au début il cru à un très gros tas de foin. Mais non, dans son sommeil, l'animal lui dévoila sa tête.

Un ours.

Un ours énorme, gigantesque. Il savait que dans le grand nord, certains ours pouvaient atteindre 1800 livres. Mais celui-ci devait allègrement dépasser les 2500. Il était si gros en fait, que son garrot touchait presque le haut de la petite grotte. Et maintenant attentif, il n'entendait plus rien si ce n'était les oiseaux, globalement hors d'atteinte du plantigrade. Ça c'aurait été une sacrée chasse.

Mais le Vieux Grincheux n'était pas idiot. Réveiller l'ours signerait son arrêt de mort, et un coup d'épée ne suffirait pas à le tuer. Probablement pas plus que dix.

Aussi, et à moins d'une soudaine envie suicidaire, Varnas contourna t'il la prairie pour continuer son chemin dans la dense forêt, qui risquait de s'avérer long...



Farah

Un cri, vraisemblablement victorieux, surgit soudain au delà des arbres. Les elfes se mirent à courir, et Thozihé indiqua à Farah de suivre. Lui, terminait la marche. Ils traversèrent très vite un bon quart de lieue guidés par d'autres elfes trouvés par le chemin, et la musique effrénée du bois frappé qui, pour les chasseurs autochtones, semblait figurer un chemin tout aussi clair que si il avait été tracé sur une carte.

Le spectacle était victorieux, peut-être réjouissant, c'était comme allait l’interpréter la chasseresse. Il ne s'agissait en rien de l'énorme rampant qui avait blessée l'amie de Thelka. Celui ci était bien plus petit, quoi que déjà d'une taille considérable. Farah aurait pu faire le tour de ses anneaux majeurs de ses deux bras, mais à peine. Les chasseurs, leurs armes de côté, à l'exception de ceux qui gardaient les environs, étaient déjà à l’œuvre. Couteaux en main, le dépeçage avait commencé et des bandes de peau luisante de sang étaient déjà pliées sur le côté. On montait des travois pour transporter la viande qui allait être transportée.

Mais tout cela pouvait il être si simple...

Non, évidemment.

Les elfes avaient dérangée la forêt, et le sang coulait à flot de la proie enfin achevée. Et quand le sang coulait, les prédateurs abondaient.

Farah ne l'entendit pas, ne le remarqua pas. Ce n'est qu'à la dernière seconde qu'un instinct exceptionnelle lui empêcha une blessure potentiellement fatale. Elle roula dans un fourrée alors que, derrière elle, elle entendit le brame de douleur de Thozihé.

Elle se retourna. Debout, aussi grand que lui au garot, face à face, se trouvait un loup, énorme. Son pelage gris virant à la neige témoignait de son âge, comme d'ailleurs l'était son statut solitaire. Il avait probablement été un alpha auparavant, mais plus jeune que lui avait certainement pris sa place dans sa meute. Le grondement du sanguinaire loup allait de pair avec le regard féroce qu'il portait sur Thozihé. Celui-ci s'était redressé, et avait adopté une attitude moyenne, ni agressive, ni lâche. Le loup, lui, ne semblait pas vouloir entrer dans un combat dangereux. L'énorme prédateur posa son regard primal sur Farah, indiquant qu'elle avait été vue. Les elfes, par contre, n'avait pas encore remarqué l'animal, malgré le cri de Tozihé, puisqu'il était un peu plus loin, à l'arrière garde, et que seule Farah était assez en arrière pour avoir l'oeil sur lui.

Son cœur battait trop vite, et la peur envahissait trop son esprit pour qu'elle comprenne tout. Tout ce qu'elle estimait, c'était que l'animal était trop vieux, trop sage peut-être, pour aller au combat sans assurance de vaincre.

Et ce, même avec ses 700 livres.


hrp.gif Farah a une action avant que le loup n'agisse. Elle n'est pas dans une position de surprise. hrp.gif


La Goualeuse

Si il ne le parlait pas, Kurunji comprenait visiblement correctement le commun. L'aquafondienne n'était pas étonnée, elle aussi avait compris des langages avant d'être en mesure de les utiliser. Et ici, le lézard bipède connaissait vraisemblablement la langue des ses ennemis, comme c'était bien souvent le cas des soldats, et plus encore des officiers.

Elle remarqua aussi clairement que son interlocuteur l'avait désormais admise, sans aucun problème, comme la cheffe du groupe. Il l'avait prise avec lui en tête, pendant que les autres étaient restés derrière. Contrairement à Ssrik, Kurunji était une créature puissante, qui tablait autrement plus, certainement, sur la force, que sur l'agilité. Quoique que son éphémère compagnon de catastrophe n'avait lui même pas été dénué de force.

Il la regarda, longuement. Puis, ce qui un instant fit peut-être bondir de joie intérieurement l'ancienne courtisane, il joint ses mains :


- Shee.

Mais, hélas, il imita également l'autre geste de la Goualeuse :

- Sheerse, dit il en claquant ses poings l'un contre l'autre.

Il claqua de la langue en regardant devant. Attendit un instant, puis regarda la Goualeuse :


- Pas, ssssavoir, articula t'il avec difficulté.

Le silence revient entre eux alors que Kurunji indiquait à la troupe de s'arrêter. Ils étaient maintenant sur une petite colline. Et, devant eux, vers l'ouest aux dires de Thyrine, à une demie-lieue peut-être, s'étendait un marécages. Pas un marécage puant, comme on pouvait parfois en trouver. Non, une oasis de diversité de faune et de flore, seul oasis en vérité, qui grâce à ses sols particulièrement humides, avait survécu à l'immense incendie qui avait ravagée la forêt alentour.

Dans ce marécages on remarquait quatre élégante poutre d'acier et de pierre. Entre elles, de très épaisses cordes, même cordes, qui rejoignaient le sols à l'intérieur comme à l'extérieur. Sans doute ces piliers soutenaient ils quelque chose au dessus des marais entre eux. Mais la végétation, même d'ici, l'empêchait de comprendre quoi. Mais ce qui l'intéressa peut-être plus, fut le village autour même des marécages. Une véritable couronne de bâtiments de pierre, qui probablement se trouvait là depuis assez longtemps. Puis une butée, plus récente, servant de murailles. Et autour encore, une nouvelle couronne de bâtiments, de paillis et de terre, bien plus récents. Et entre ces bâtiments, des centaines d'humanoïdes évoluaient à leurs occupations quotidiennes, comme autant de fourmis laborieuses.

Il faudrait encore une bonne heure pour atteindre le village. Ou plutôt, comme le dit Kurunji en reprenant la marche :


- Aaltesh, ma okalee.

Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Vendredi 30 Juillet 2021 à 14h35 par La Goualeuse
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Sa stratégie de communication, reposant sur une grande simplicité langagière, se révélait payante. En effet l'homme-lézard, qui s'avérait loin d'être une brute primaire, comprenait bien mieux le commun qu'il ne l'articulait laborieusement de sa voix caverneuse. Certes les idées circulaient avec lenteur, prenaient parfois des détours, mais chacun arrivait à les rendre intelligibles pour l'autre et c'était bien là l'essentiel.

La Goualeuse ignorait comment interpréter l'absence de tout commentaire de la part de son interlocuteur. Sans le montrer, l'habile mondaine était décontenancée par Kurunji, être avare de mot sur lequel son charme (si désarmant de coutume) ne semblait pas opérer. Mais il y avait plus gênant encore : le faciès reptilien lui demeurait aussi impénétrable qu'énigmatique...


- Shee, répéta-t-elle en reproduisant les gestes précédemment improvisés, afin de mémoriser un vocabulaire qui serait sans doute précieux. Sheerse. Ami, ennemi.

Elle accueillit la réponse du saurien, prévisible mais tout de même rassurante, avec un sourire affable, reproduisant le geste de neutralité par lequel elle avait elle-même caractérisé leur relation aux habitants du Fort.

Arrivés au sommet d'une colline, les marcheurs purent admirer un singulier paysage. En contrebas, la terre plus humide d'un vaste marécage semblait avoir opposé un rempart naturel aux flammes qui avaient ravagé la forêt. La végétation, intacte, et même plus luxuriante qu'ailleurs, abritait comme en un écrin un village en forme de couronne, que leur hôte nomma Aaltesh ; du moins c'est ce que l'aquafondienne comprit. Un premier cercle de monuments, bâtis de pierres, indiquait qu'il ne s'agissait pas là du campement d'une tribu nomade, mais bien d'une organisation sédentaire. Autour de ce qu'elle devinait être un mur d'enceinte, des installations plus légères et rudimentaires, récentes, devaient en toute logique abriter les réfugiés de la guerre menée contre les Balduriens. La cime de quatre piliers émergeait mystérieusement de la végétation, soutenant un réseau de cordes dont la fonction demeurait encore invisible. Peut-être Thyrine, dont le regard était plus affûté que le sien, en percevait-elle davantage ou avait déjà rencontré ce type d'installation ?

Durant le trajet jusqu'au village, l'aquafondienne se débrouilla pour échanger discrètement avec chacun de ses compagnons, afin de recueillir leurs impressions et de vérifier que rien ne lui avait échappé. Elle n'attendait pas des frères guerriers de formidables révélations, comptant davantage sur le soigneur et la cartographe, plus doctes. Mais peut-être ses préjugés allaient-ils être démentis...





Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Mardi 03 Août 2021 à 16h35 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
Chambre 6
3 gemmes
 Il n'y a pas d'objets
Haut
Bas
 
 

La Goualeuse

- Ils sont globalement en bonne santé, mais visiblement affaiblis par une tension permanente, confia le soigneur, ils ne doivent pas manquer de gros chose sinon de sérénité.

Hochant la tête pour confirmer l'impression, la rôdeuse enchaîna.

- En Faerun, un cercle ou un archidruide serait intervenu, dit elle, visiblement écœurée par la situation, le fort ne serait déjà plus qu'un amas de pierres broyé par des racines. Je ne comprends pas comment les autochtones, qui ne semblent pas habité de volonté d'expansion ne se soit pas attaqué plus frontalement à cette menace... On dirait les actes d'un Saccageur, elle frissonna de dégout et de terreur à cette évocation.

Se rapprochant d'eux pendant qu'Azima continuait de surveiller les alentours, Marcon ajouta une remarque plus axée sur les guerriers eux mêmes.


- Ils n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, commença t'il. Les lézards, les humains et l'elfe. Ils font tous les trois partis de... d'ethnies, de groupes en tout cas, différents. Quoique l'un des humains semblent partager les mêmes codes que Kurunji, il pointa l'un des archers. Ce n'est pas une question de races, je pense plutôt que leur association est récente.

Les réflexions d'un homme qui avait servi bien des chefs dans bien des armées, certainement.

Alors qu'ils échangeaient ces quelques observations, ils descendaient la colline vers le marécageux village. En approchant, l'herbe se faisait plus verte et bientôt, un chant de crapauds et de grenouille commença à envahir le fond de l'air. Un instant décontenancé par l'intensité, il se passèrent vite de critiquer l'éventuel désagrément lorsque Thyrine leur fit remarquer que c'était probablement les amphibiens qui faisaient disparaitre quantité de moustiques et autres parasites qu'on pouvait trouver dans ce genre de lieu.

Approchant, les bruits du village vinrent progressivement supplanté les croassements. Des enfants couraient dans des champs circulaires récemment moissonnés et désormais laissés en friche et partiellement recouverts de limon. Des canaux de pierres partaient ci et là du marécages, non pas virent ils pour créer des points d'eau potable, mais bien pour permettre à des poissons d'eau plus claire d'y vivre. Ces constructions semblaient récentes. On utilisait très peu de bois encore, dans aucune construction. La couronne extérieur, comme ils l'avaient deviné était fait de huttes en boue et en paillis, visiblement pas conçue pour être pérennes. Toutes, à l'exception de quelques rares elfes, étaient habitées par des humains. Une partie affichaient un visage triste, quoique combatif. Mais ils ne purent en manquer certains, notamment parmi les plus vieux, qui arboraient un visage constamment marqué par la colère.

Les travaux quotidiens s'arrêtaient sur leur passage alors qu'il progressaient à travers les huttes vers le village de pierre. On les regardait, visiblement étonné, mais la troupe se dépêchait sans trop prêter attention aux badauds. Bientôt, ils passèrent la butte qui séparait le village extérieur du village de pierre. Première, et évidente constatation : si cette barrière existait, elle semblait moins être la pour séparer que pour protéger les êtres. On la passait dans un sens ou un autre sans surveillance, et ce n'était que la logique qui sous entendait qu'on pourrait mieux protéger ceux de l'extérieur dans les maisons de pierre qui avait monté cette butte. Avant même, sans doute, qu'on ne construise les huttes de terre. Mais la Goualeuse ne put rater les deux totems semblables à ceux vu plus tôt mais fait en partie de pierre (des lames de bois faisait ici et là office de décoration, comme l'on aurait usé de gemmes en Faerun). Ici la tortue qu'ils avaient vu le premier jour et, un nouveau, une sorte de serpent. Un peu plus loin ils apercevraient prêt de ce qui semblait être une caserne, l'effigie d'un loup.

Les bâtiments étaient relativement bas. Pour les lézards tout du moins, dont la moyenne de taille devait être vers un mètre quatre-vingt, comme d'ailleurs en Faerun. Mais la terre buttée semblait montrer que presque toute les demeures, et autres baraquements - fréquents - avaient des sous-sols. Aucun d'entre eux ne put manquer les similitudes qu'ils constataient entre ces bâtiments à angles sévères et les descriptions qu'on leur avait fait lors de leur entrainement de l'architecture maztèque. Quoiqu'ils en sachent trop peu pour apporter des précisions.

Ici, bien plus d'hommes-lézards, visiblement méfiants, qu'à l’extérieur. Une grande partie d'entre eux étaient équipés d'armes, ou bien se trouvait elle non loin d'eux. Mais ils continuèrent d'avancer sans vraiment être en mesure de ralentir si jamais ils l'avaient voulu. Ils traversèrent le village vers son centre et bientôt ce qui se trouvait entre les immenses piliers de pierre gravée.

Cela tranchait avec le reste du village. Le bâtiment, ou l'objet, quel qu’il soit ou ait été, ne datait pas de la même période. Il était bien en pierre néanmoins. Un cube immense, de plus de quinze mètres d’arête. Alors qu'ils progressaient sur une passerelle qui montait doucement, au début presque à hauteur de l'eau, entre les joncs, ils pouvaient observer les reflets sur la pierre. Le docte soigneur semblait fasciné, et, sa mâchoire presque tombante il dit :


- Il... Il n'y a pas de joint...

En effet, l'immense cube de pierre granitique aux reflets azuré semblait n'être fait que d'un seule bloc. Il était tourné, et suspendu par les immenses chaînes d'acier rouge de manière à ce que l'un de ses angles touche à peine l'eau et un autre pointe vers le ciel. Le temps faisant, lierre et arbres avaient commencer à croître sur les parois, sans que la pierre ne semble attaquer, et de façon à ce que l'objet se fonde parfaitement dans son environnement. Progressant, ils découvrirent leur but : une ouverture carré dans le bas du cube, aussi parfaite que le reste, duquel des degrés de pierre cheminait à l'intérieur du cube.

Leurs accompagnateurs restaient silencieux, la pesanteur de l'artefact colossal semblant tout autant les tenir dans un vénérable respect qu'impressionner les étrangers.

Avançant encore, ils découvrirent que la pierre n'était pas parfaitement lisse. Autour des arrête, des gravures parfaites - plumes ou écailles ? - ornaient la pierre de façon organique.

Ils pénétrèrent dans le cube et commencèrent à gravir les degré. De mince ligne de pierre bleue suintaient de la pierre et diffusaient une douce lueur marine. Et, sans prévenir, traversant une dernière arche droite, ils arrivèrent dans une salle, immense. Quoique vu la taille extérieure de l'objet, elle ne devait guère excéder un dixième de sa capacité. Le sol était droit, à niveau, donnant à la pièce une forme globale de diamant taillé retourné sur la tête. A sa pointe, la même pierre bleue diffusait une lumière nocturne pendant que des milliers d'autres points plus ou moins lumineux formaient un plafond étoilé. Cette fois, c'est Thyrine qui, ébahie, commenta :


- Là... Les Yeux de la Vigilante..., elle pointa un groupe à leur droite, ce sont de vraies constellations...

Un hémicycle constitué de degré de pierre concentrique s'étendait devant eux et, de l'autre côté, sur un immense trône de pierre épuré, derrière lequel s'alignait des centaines de lames et de boucliers sur un mur, se trouvait un homme-lézard. Ses écailles étaient blanches et opalescentes, et de longues cornes bleues partaient de son front vers l'arrière. Il était colossal, sa tête devait culminer presque à quatre mètres au dessus de ses pieds. Mais il était aussi fatigué. Sa longue queue l'entourait alors qu'il était assoupi, et son souffle dominait le silence de la pierre comme une respiration. Il s'agissait probablement moins de gardes, mais trois ministres peut-être, en armure légère, deux lézards et un humains s'avançaient vers eux de la gauche. Ils échangèrent avec Kurunji en murmurant. L'un d'eux, une lézarde (sans doute) aux écailles rouges regarda Mesalyne.

- Chef ? Parler à Katha-ha.



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