Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre II : Premiers pas
  écrit le : Lundi 30 Novembre 2020 à 12h02 par Phineas
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Le lendemain, après un rapide conciliabule, la flotte se sépara en deux. De Ratlyr, voulant s'aventurer plus profondément, plus vite, fit voile vers le nord sur le Chevaucheur pour débarquer hors de vue. Sans aucun doute elle espérait trouver dans ces terres inconnues de quoi damer le pion à l'autre équipe. Tous purent se dire que l'esprit de compétition de la guerrière risquait fort de provoquer des problèmes plus tard.

L'équipe de la Fille, elle, choisi une terre plus proche en vue, un peu au sud. La vigie, équipée d'une longue vue, y avait vu une crique, ce qui sembla mettre tous le monde d'accord : l'équipe, qui y voyait un bon point de départ, et l'amirauté, qui pourrait bénéficier de protection pour réparer les navires et établir un camp sur la terre ferme. Au grand damn de Varnas, Baelnar n'avait pas de voile kara-turanne en stock, quoique semblant particulièrement intéressé par l'idée.



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C'est seulement en fin d'après midi que les quatre navires arrivèrent, enfin, à proximité de la crique. Une première chose sembla satisfaire de nombreuses personnes. Une île presque ovale, d'un peu moins de deux lieues de rayon se tenait à l'entrée de la crique. Si le pourtour de sable était assez large, on ne pouvait manquer les caractéristiques générales de l'île. Verte mais peu boisée, suffisamment de rochers émergeant du sol, elle ne semblait pas instable quoique n'ayant probablement jamais été habitée. Satisfait de l'instinct de son équipe, Baelnar déclara qu'un avant-poste, voir l'observatoire lui même pourrait être bâti ici, à défaut d'un meilleur emplacement.

L'île cependant avait tout de même un défaut. Si la crique, à l'ouest, était au niveau de la mer, une longue plage remontant lentement vers les terres, au nord de la petite île remontait une falaise comme, d'ailleurs, au sud. En terme stratégique, une arme de siège comme un trébuchet placé là, avec un bon artilleur, pourrait bien tirer directement sur l'île. Mais c'était des réflexions qu'ils auraient plus tard. Pour le moment, les navires continuèrent de s'approcher, lentement, jusqu'à ce qu'un sondeur, placé en poupe, indique que les fonds devenaient trop hauts pour pouvoir continuer.

Ce fut donc le moment de débarquer les chaloupes. Et en vérité, chaque navire en débarqua une, pas seulement la fille, envoyant une partie de son équipage sur la plage. C'est une cinquantaine de spécialistes et d'ouvriers, en plus de tous les amiraux à l'exception de Tr'ar, qui débarqua sur la terre ferme pour évaluer la zone. Ils estimèrent rapidement deux choses. Pour ce qui était de la réparation des navires, voir de la construction de pontons, l'endroit était parfait. Le sable fin se mêlait aux galets et les premiers habitants qu'ils rencontrèrent furent de grand oiseaux blancs, semblables à des albatros tout en étant plus à l'aise sur la terre ferme et d'autres, plus petits et particulièrement colorés. Si les premiers, leur taille mis à part qui devait en faire des créatures d'envergure une fois en vol, n'étonnaient pas, les seconds étaient plus exotiques, à n'en pas douter. A tel point que ni Farah, ni Varnas ne sût en dire quoique ce soit. Joinon par contre, fit immédiatement le rapprochement avec les énormes oiseaux bavards, particulièrement intelligents, que l'on trouvait en zakhara. Ceux là avaient l'air autrement moins intelligent, et était éminemment moins grands mais la forme de leur bec comme la couleur de leur plumage faisait le rapprochement évident. Jusqu'ici cependant, ils ne parlaient pas. D'ailleurs, quand le détachement mit pied sur la plage, la plupart des oiseaux s'envolèrent.

La plage avait une légère pente qui n'empêcha pas les premiers éclairages. Quittant rapidement le reste de l'équipée, qui, discutant entre eux, cherchaient déjà à établir un éventuel chantier naval temporaire, débattaient de l'intérêt de faire venir l'ensemble de l'équipage à terre ou se demandait comment trouver de l'eau.

Une question d'ailleurs, qui tarauda immédiatement les quatre compagnons. Du moins, après le premier choc passé une fois la butte gravie. Ils se retrouvèrent alors encore à plusieurs lieues de la forêt. Pourtant les arbres immenses et l'ombre, impénétrables des vénérables - dont certain semblaient d'essence que l'on trouvait également en Faerun - avaient déjà de quoi impressionner les voyageurs, nouveaux sur ces terres. Probablement à la déception de Farah, l'entrée dans la forêt attendrait cependant. En effet, durant leur première heures à chercher un point d'eau qui n'apparaissait pas, une deuxième surprise les attendit immédiatement. Suivant la lisière de la forêt de l'ouest à l'est, se trouvait quelque chose qu'ils pensaient trouver bien plus tard, si tant était qu'il le trouverait un jour : un sentier. L'herbe rase et la terre condensée par des centaines de pas, formait un sombre sillon, témoin de l'existence d'habitants réguliers. Et c'est en retournant vers la plage pour annoncer leur découverte qu'ils firent une seconde exceptionnelle découverte.

Haut d'environ trois mètres se tenaient six étranges colonnes en cercle les unes à côté des autres. De loin, elles semblaient faites de bois, mais en s'approchant, il découvrirent un matériaux brillant et lisse semblable à de la pierre. Tout en gardant pourtant les circonvolutions organiques propres au bois. De gauche à droite, le haut des colonnes se terminait chacun en une effigie. Une baleine, puis un animal semblable à un cerf. Ensuite une sorte de gros taureau, apparemment poilu, que Varnas et Farah identifièrent comme un bison. La quatrième effigie était un loup, la cinquième une tortue puis, enfin, un aigle. Quoique le cercle indiqua une certaine égalité entre les effigie, Joinon et Abrulion remarquèrent des coups portés sur la colonne de la baleine, du loup et de l'aigle qui indiquait, si il s'agissait de symboles importants, une certaines dissension.

Les découvertes étaient déjà grande mais pour l'instant, ils n'avaient pas trouvé d'eau.

La suite de l'exploration devrait attendre cependant. Le soleil commençant à descendre, s'enfoncer plus loin dans le continent semblait de moins en moins intelligent. En revenant, l'amirauté avait pris sa décision. Si ils devaient s'établir à terre, cela attendrait l'aube. En attendant, les chaloupes étaient remises à l'eau alors que les navires avaient lancé les ponts entre eux pour la soirée.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Lundi 30 Novembre 2020 à 14h47 par Thojan
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Grognant et grimaçant dans la chaloupe, Varnas s'ébroua de plaisir en arrivant sur la plage. Après avoir longtemps inspecté les falaises durant l'approche, il se concentra sur la faune locale, et la texture du sable.

– Fais gaffe ! dit-il à son plus proche voisin. Y a des sables qui peuvent engloutir un homme en quelques instants. J'ai déjà vu ça… Faut toujours avoir l'œil et un bon bâton sous le coude.

Il décida cependant que la plage ne semblait pas périlleuse. Les animaux étaient différents, certes, mais il aurait été plus inquiété par une baie dénuée de vie. Tout laissait penser à un continent vierge: le rêve de tout aventurier ! Pas le sien…

– Ce dont on doit se méfier, c'est les bestioles qu'on connaît pas. Comme un petit poisson mignon mais qui peut dresser une grande épine empoisonnée sur sa nageoire… Des fruits toxiques, ou une fleur dont le nectar fait perdre la mémoire… Bref, ne broute pas ce que tu ne connais pas. Allons voir les environs.

La découverte du sentier ne sembla pas l'émouvoir:

– Ça, c'est une coulée… Tu connais les blaireaux ? Des bêtes solides, très malignes et très propres… Elles sortent toujours de leur terrier au même endroit, font leur petite ronde pour aller crotter plus loin, puis reviennent par le même chemin. Plein d'animaux patrouillent ainsi, et tracent des coulées dans la végétation. Crois-moi, si tu vois des toiles d'araignée devant le terrier d'un blaireau, c'est qu'il n'y a plus de blaireau.

Après la découverte des piliers animaux, difficile de ne pas voir en cette anecdote une métaphore: il y avait là des humanoïdes —les animaux ne perdaient pas leur temps à ériger des symboles— qui n'étaient pas tous d'accord. Varnas décréta cerf et bison comme les plus appétissants. Examinant les traces de coups pour déterminer comment ils avaient été faits, le vétéran conclut:

– Allons rapporter nos trouvailles. Si on arrive au milieu d'un conflit, on trouvera plus facilement des alliés.


 
 
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écrit le : Mardi 01 Décembre 2020 à 16h34 par Schninkel
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Après des semaines d’errance maritime, la vagabonde Shaundakulite avait mis pied à terre avec un certain émoi, des feux d’artifices intérieurs lui parcouraient l’estomac et qui faisaient pulser son sang dans des rythmes guerriers pacifiques. L’essence qui donnait du sens à sa vie. Pour un temps, réconcilié avec elle-même sur le seuil d’un nouveau continent. Ils avaient réussi. Ils étudiaient à présent le terrain ce qui voulait dire que le premier objectif était atteint, et qu’elle était bien en vie.

Les expéditionnaires n’avaient plus aucune protection, tels des nouveaux venus naïfs et égarés face aux bêtes fauves qui les guettaient sitôt le pied posé sur terre. Une vie d’expérience l’avait préparée à cette situation, explorant de découverte en découverte, mille et un trésors pour l’œil averti. Une boussole dans un monde irraisonnable.

Et un millier de questions se bousculaient au fond de son crâne et elle s’efforçait de décider laquelle poser. Mais Varnas ne laissait jamais vraiment le temps. Comme s’il fallait à tout prix combler le vide et le silence. Elle serra les dents prise d’une exaspération devenue familière et elle laissa la voix du vieil homme gâcher le chant des oiseaux.

Quand il vint à parler du sentier, la chasseresse esquissa une mimique assez curieuse, comme si elle mettait la parole de Varnas en doute. Elle ajouta aussitôt :


- C’est toi l’blaireau.

De retour de leur première exploration, ils furent communément frappés par la découverte d’étranges structures anthropomorphes de bois veillant là depuis les anciens temps. De gros totems hors nature par leurs caractères, la taille, les couleurs et leur extrême sacralité. Bien que mystérieuses, les structures semblaient s’exprimer par ce qu’elle était. Farah se questionna longuement sur l’importance de leur fonction, sur leur virulence et sur la signification. Etait-ce un outil polyvalent ou unifonctionnel ? L’endroit était-il sacré ? Nul ne pouvait répondre avec certitude.

Elle n’avait pas encore assez confiance pour partager librement ses idées, ses états d’âme. Mais tandis que les deux petits érudits firent des remarques, Farah se permit d’apporter son expertise :


- Cela ressemble à du bois pétrifié. Je dirais 300kg par totem, fabrication artisanal. On peut remarquer les traces d’outils et un certain savoir-faire.

Il était évident que les colonnes anthropomorphes étaient le résultat de croyances. Des gens vivaient bel et bien sur ce territoire et savaient manier des outils.

Jetant un regard vers la cime des arbres gigantesques où disparait lentement un soleil couchant, elle hocha de la tête pour accorder son accord et ils reprirent le chemin des chaloupes. A bord de la Fille d’Oghma, une réunion stratégique s’imposait afin de s’établir convenablement sur terre.


 
 
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écrit le : Mercredi 02 Décembre 2020 à 15h18 par Joinon
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Ce fut avec un plaisir visible que Joinon avait arpenté ces terres en compagnie des autres aventuriers. Il avait lâché des "Ah!", des "Oh!" et des "ça alors!" à la découverte de la moindre fleur qu'il ne connaissait pas, et ce même si elle n'avait rien d'endémique à Anchorome.

Il avait également réagi avec intérêt aux remarques parfois pertinente de Varnas et, même s'il avait appris à douter de temps à autres de l'exactitude des propos du vétéran, il trouvait toujours intéressant de marcher aux côtés de celui-ci.
Seul bémol, les exclamations du barde associées aux palabres du Damarien n'avaient certainement pas permis au petit de groupe de passer inaperçu. Si la faune avait déjà réagi à leur présence, peut-être en était-ce de même pour les indigènes.

Dans le doute, lors de la découverte des mystérieux totems, Joinon évita avec précaution de pénétrer à l'intérieur du cercle formé par les monolithes.

- Gare mes amis, ne nous risquons pas à attirer sur nous la foudre de ces esprits, ni celle de leurs fidèles, quoi que j'ignore laquelle m'effraie le plus... Et si nous ne le faisons pas par crainte, faisons-le par respect.
Ainsi, c'est les mains derrière le dos et en tendant la tête que le nain étudia à son tour les artefacts, n'osant pas malgré sa curiosité y chercher quelque empreinte magique.

- D'abord, l'observation. exprima-t-il à voix haute. Ensuite la théorie! Et celles que nous avions sur la guerre de ces avatars animaliers ne cesse de se confirmer! ajouta-t-il en opinant du chef, une moue sérieuse derrière la barbe.



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Vendredi 04 Décembre 2020 à 13h12 par Abrulion Bascollier
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e hin se laissa transporter dans la chaloupe, souriant en coin aux jurons du vétéran. Toucher le sol après un si long séjour sur un pont en perpétuel mouvement était à la fois un réconfort, mais aussi une étrangeté. L’équilibre était profondément altéré, et s'il avait eu un mal de mer au début, Abrulion ressentait maintenant un mal de terre.

Il ne pipa mot, ni sur la plage, ni sur la butte, ni en voyant les volatiles, se contentant de suivre le groupe, marchant derrière l'un ou l'autre pour éviter de mettre le pied là où il ne le fallait pas.

Les traces de blaireau et les totems ne furent pas une surprise en soi - tout le monde s'attendait à trouver des indigènes -, mais le fait de tomber si rapidement sur des traces de vie intelligente lui fit froncer les sourcils. Si un explorateur d'Anchorome débarquait sur le littoral de la cote des épées, trouverait-il un temple à trois encablures de son bateau ?

- Soit on a eu de la chance, soit ils sont foutrement pieux, eux et leurs esprits.

Il inspecta les alentours, à la recherche de présence humanoïde, ou d'autres totems.

Tout portait à croire que les civilisations locales étaient proches de la nature. Voire tribales. Voire barbares. Il faudrait certainement apprivoiser les interlocuteurs qu'ils trouveraient avant même de pouvoir espérer communiquer. Au moins, si les aspirations des indigènes se limitaient aux besoins primaires, ils n'auraient pas trop de mal à négocier. Mais encore fallait-il espérer ne pas tomber sur un groupe trop primal en premier, les chasseurs étaient du genre à tirer d'abord et discuter ensuite.

Suivant Joinon autour des totems, il lança machinalement une détection de la magie, pour tenter de cerner le niveau de civilisation et de complexité de leur lieu de culte, ou en tout, ce qui y ressemblait.


[url]détection sur les alentours, puis sort détection de la magie sur les totems. En fait le tour et l'inspecte sous tous les points de vue[/url]



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N0 : Détection du poison, Lumière, Détection de la magie, Purification de nourriture et d’eau
N1 : Repli expéditif (domaine), Courant d’air ascendant, Main-araignée, Tenue d’apparat
N2 : Localisation d'objet (domaine), Membres arachnéens, Soins modérés
 
 
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écrit le : Vendredi 04 Décembre 2020 à 18h08 par Phineas
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Abrulion

Le hin lança son sortilège. Lé détection de la magie était presque un tour de magie pour tous lanceurs de sort, mais ô combien efficace pour des explorateurs. Il avait vite considéré que ses yeux seuls ne lui dirait pas grand chose aussi, une fois l'incantation terminée se tourna t'il vers les totems.

Magie il y avait.

Une magie étrange. Il semblait que des fils de magie d'intensité infime s'étendaient depuis les différents piliers de bois et jusqu'à loin à l'horizon. Estomaqué, Abrulion découvrit qu'il avait devant lui manifestation presque brute de la Toile. Ces fils pouvaient ils être la structure même du monde ? L'émanation de la Gardienne, sans les complexes métaphores dont elle s'entourait d'habitude, pouvait elle être devant lui ? Les Lois qui régissaient les arcanes depuis la chute de l'Empire de la Magie pouvaient elles ne pas s'appliquer ici ?..

Il écarta rapidement la première solution. Si jamais il était possible d'observer la Trame même, ses fibres, même les plus fins, devaient exsuder d'une quantité inimaginable de puissance. Le reste par contre, si cela lui semblait très improbable, n'était pas complètement impossible. Après tous certains archimages et archisorciers des plus puissants étaient encore aujourd'hui, paraissait il, en mesure de se jouer des limitations de Mystra. On les avait prévenus que la magie risquait de ne pas ressembler à ce qu'ils pensaient, il en avait là la preuve. D'autant plus que, ayant le loisir de se concentrer, il ne fut pas en mesure de reconnaître le sortilège en place - de cela il s'y attendait - mais, plus encore, le tissage ne lui évoquait aucune des écoles qu'il connaissait...



Farah

Avant que ses yeux ne montent vers les cimes, Farah avait remarqué l'étrange forme de certains arbres, définitivement endémiques. Noueux, ils semblaient croître sur de grandes surfaces, et s'entremêler les uns aux autres. Leurs troncs étaient majoritairement nus, avec une écorce fine semblable à celle des bouleaux et les feuilles existaient majoritairement sur les branches les plus hautes.

Posant les yeux sur l'un d'eux, qui devait culminer à une vingtaine de mètres au dessus des autres, elle découvrit que la plus haute branche hébergeait un grand nid et que, de là, deux grands oiseaux qu'elle identifiait d'ici comme des rapaces, observaient les intrus sur leurs terres.


◯ ◯ ◯


Les immenses barges à l'ancre, collées l'une à côté de l'autre entre la corvette et la caravelle, le soir était festif. On trinquait malheureusement déjà aux disparus, mais en se souvenant des bons moment passés ensemble. Puis on laissait vaquer les esprits aux aventures qu'ils allaient vivre sur ce nouveau continents. Quelques officiers restaient un peu à l'écart, notamment les intendants dont le travaillaient commençaient vraiment maintenant. Eux et leurs assistants couraient un peu partout pour évaluer les besoins immédiats, mais surtout les matériaux qu'il fallait débarquer pour bâtir l'avant-poste. En y réfléchissant un instant, établir le plan de déchargement, vu a quel point tout espace avait été optimisé dans les cales, devait être un casse-tête considérable. Le reste des marins, par contre, se retrouvait ensemble. Le premier soir à terre se ferait une fois un périmètre sécurisé, avait décrété Baelnar, au grand damn d'un certain nombre, qui sans nul doute aurait voulu festoyer sur la plage. Malgré tout, les tonneaux d'hydromel et de bière noire avaient été percés pour la première fois et c'est avec un certain soulagement que, maintenant arrivés à terre, les chopes et les assiettes ne contenaient pas les onéreux mais nécessaires citrons verts de l'Amn et de Calim. Aussi agréable fut le goût, en manger tous les jours avait fini par écœurer certains.

Deux grands braseros avaient été allumés sur la plateforme métallique du Scélérat, et d'immenses poissons péchés dans la journée qui, bien qu'inconnus, avaient une chaire agréable et non toxique (la magie et une souris utilisée comme cobaye l'avait confirmé) tournaient lentement sur leurs broches, et l'odeur de la fumée de thym et de romarin qui brûlait avec les braises envahissait l'air. Un court bouillon fait des arrêtes, des têtes et d'algues chauffait sur le côté pendant que l'on avait sorti panais et topinambours de leur sable. Sur un troisième brasero, Mertag, le coq en chef de la Tarasque s'était mis en tête de réaliser des gâteaux de ses montagnes, d'immenses cônes de pâte épicée qui cuisait lentement au dessus des braises depuis prêt d'une heure.

Malgré ce qu'il avaient découvert, et vaguement transmis à l'amiral, celui ci les avait sommés de participer à la fête avant qu'ils ne tiennent une réunion. Lui comme le reste de l'amirauté, n'était pas en reste, Thyrine et Tr'ar, après une choppe de trop, avaient entonné des chants de marins, vite repris par toute la flotte. Inutile désormais d’espérer passer inaperçus des autochtones environnants. Au moins ne pourrait on pas les accuser d'avoir voulu être filous et d'arriver sans se faire voir.

La lune était déjà haute et nos compagnons potentiellement déjà un peu alcoolisés (le conditionnel étant parfaitement impossible concernant Varnas), lorsqu'ils passèrent dans le bureau de l'amiral. Il avait été sérieux et, en vérité, avait disparu de la fête une bonne heure avant eux. Penché, compas en main, sur ses cartes, il réfléchissait. Une épingle, environ seize lieues plus au nord, le long de ce qu'ils imaginaient être la côte, figurait sans aucun doute la position prévue du Chevaucheur. Thyrine avait travaillé sans relâche toute la journée durant, l’œil vissé sur une longue vue car la carte s'était vue augmentée de nombreux détails. Les falaises et plages longées la journée avaient été affinées et la plage sur laquelle ils avaient débarqué semblait exacte dans ses mensurations. Ils se souvenaient d'ailleurs avoir vue la cartographe, mètre à coulisse et bâton étalon en main longer la rive pour établir exactement les mesures. La profondeur des fonds avait aussi été signifié par des courbes topographiques grâce aux données récupérée par les sondeurs et les vigies avaient établie une bonne ébauche de l'île qui se trouvait à la sortie de la crique. De ce qu'ils avaient pu en voir une population de gros animaux côtiers paresseux et des oiseaux au bec coloré étaient les seuls habitants du lieu. Comme vu plus tôt, l'île était peu forestière ce qui avait le désavantage de donner peu de matériaux constructibles, mais l'avantage de ne pas avoir a être déboisé.

Comme à l'accoutumé, Baelnar les invita à s'installer où ils le souhaitait pendant qu'il terminait ses quelques annotations.


- Bien !, dit il en relevant la tête, j’espère que vous avez passé une bonne dernière soirée à bord. Mieux vaut partir à l'aventure le cœur heureux. Cette crique n'est pas sans intérêt, et nous devrions pouvoir faire les réparations qui s'imposent avant, probablement, de poser un avant-poste temporaire. Convenons donc que, si vous partez en éclaireur, nous vous attendront ici. Je suis resté en entretien toute l'après-midi avec nos ingénieurs vous êtes les seuls à avoir eu l'occasion d'explorer les environs, et je n'ai pas eut écho de ce que vous avez trouvé. Je vous écoute.

La musique s'atténuait peu à peu à côté, mais pas les voix, à mesure que certains allaient se coucher. Les officiers avait fait passé le mots de réduire le bruit pour que ceux qui le souhaitaient puissent dormir. Cela étant, le brouhaha restait. Dans le bureau, feutré, il régnait une atmosphère de coulisse.

Lancers...



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écrit le : Lundi 07 Décembre 2020 à 17h45 par Schninkel
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Avec la ferme intention de conserver tous ses capacités pour le lendemain et ayant déjà eue son soûl durant la traversée, la chasseresse avait esquivé les festivités avec autant de subtilité que possible. La Fille d’Oghma pouvait se féliciter d’avoir accompli un exploit et la nuit appartenait légitimement à ses serviteurs, en l’occurrence, de braves marins. Et c’est en marge de toute cette allégresse, que Farah préféra se focaliser sur les prochains jours, soucieuse de pérenniser l’avenir de la colonie et de la poursuite de l’exploration.

Elle fut probablement la première à rejoindre le bureau de l’Amiral afin de délivrer son rapport et de finaliser les préparatifs. Après avoir évoqués les modifications apportées à la carte garnie d’épingles, Farah s’installa nonchalamment à sa place, toujours à la droite du bureau. En répondant à la sollicitation du Gnome, elle rapporta son compte-rendu de son ton familièrement détaché. Elle passa en revu la partie scientifique en traitant la météorologie, la géologie, la zoologie, la botanique, et cetera…


- Rien n’affirme que l’équipage puisse débarquer un chantier dans cette crique. Il est encore trop tôt pour le moment. En espérant que l’on trouve prochainement un point d’eau potable, il faudra s’imposer une chaîne d’approvisionnement. Clairement pas l’idéal. Ne nous précipitons pas. Nous pourrions même trouver plus confortable, ailleurs, plus au Sud en suivant la côte. Un territoire qui ne montre pas des signes évidents d’occupation.

Elle se pencha vers le troubadour, le demi-homme et le vieux bougon, légèrement avachie sur un accoudoir. Elle les contempla quelques secondes, l’air songeuse, puis reprit d’une voix égale :

- Néanmoins, nous avons là une occasion inespérée d’établir rapidement le contact. Ne tentons rien avant de clarifier la nature de ceux-qui-foulent-la-forêt. Je suggère de poursuivre dès demain notre exploration. Nous devons être les premiers à les rencontrer. Nous devons favoriser un climat de confiance si des relations diplomatiques peuvent être engagées. Si possible, avant l’autre expédition…

Les plus attentifs purent remarquer un froncement de sourcils et que cette dernière évocation fut faite sur un ton plus froid et sec que d’ordinaire. Il n’y avait là aucune saine concurrence, aucun orgueil, seulement de la crainte et du mépris.


 
 
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écrit le : Mardi 08 Décembre 2020 à 08h44 par Joinon
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C'est avec un intérêt à peine diminué par l'alcool que Joinon avait écouté les explications de Farah. Du moins la partie à laquelle il avait assisté, mis en retard par une pinte de trop.

Farah avait été claire et concise, comme à son habitude. Les faits avaient été énoncés et, à priori, elle n'en avait omis aucun. Son insistance sur le potentiel danger que pouvait représenter l'autre "équipe" étonnait toujours le barde ; ce dernier avait certes trouvé De Rathyr assez bouillonnante, mais il supposait qu'elle avait l'intelligence de ne pas déclencher de guerre ouverte sur un terrain inconnu avec la seule moitié d'une flotte affaiblie comme unique ressource.

Le nain se saisit du premier document venu afin de s'en servir comme sous-verre et y déposa sa chope. (Il avait horreur des auréoles de liquide sur le bois.)


- Je partage l'avis de Farah sur un point d'importance. Ne hâtons pas l'établissement d'un camp, même temporaire. Tymora nous a accordé la faveur de découvrir plus rapidement que nous ne l'envisagions les traces d'une civilisation. Saisissons-nous de cette chance afin de nous présenter au peuple qui habite ces terres.
Avec votre accord, amiral, nous devrions également minimiser notre impact immédiat sur la faune et la flore locales. Après tout, si quelqu'un rentrait chez moi sans y être invité, je prendrai comme une offense supplémentaire qu'il se serve dans mon garde-manger.

Satisfait de sa métaphore, Joinon émit un ricanement et avala une gorgée de bière afin de laisser à ses camarades l'occasion de rire à leur tour.

- Plus sérieusement, n'oublions pas que pour autant que nous le sachions, les esprits-totems d'Anchorome peuvent défendre ces lieux. Nous pouvons aisément supposer que la représentation du Cerf que nous avons découverte soit un protecteur des bois.
Ma plus vive inquiétude, c'est que la logique voudrait que notre arrivée par la voie des mers nous classe de façon irrémissible dans la catégorie des fidèles de la Baleine, quand bien même celle-ci nous prenait pour des serviteurs de l'Aigle.

- La suite de notre aventure dépend en grande partie de l'identité des premiers indigènes que nous rencontrerons, ajouta-t-il doctement, conscient qu'en effet, cela risquerait d'engendrer des conséquences à long terme bien différents selon le cas.



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Samedi 12 Décembre 2020 à 21h45 par Thojan
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Largement alcoolisé, Varnas s'était cette fois presque endormi dans le fauteuil à la peau d'ours. Les autres se chargèrent du récit de la journée, et s'il n'avait pas eu quelque chose à dire —et il avait toujours quelque chose à dire—, il était probable qu'il aurait étalé "Brutus" par terre pour cuver. Mais comme toujours, il avait cette capacité de redevenir mortellement sérieux et alerte en un instant:

– Je suis d'accord avec la Gamine. Faut reconnaître le terrain et trouver de l'eau. Bien sûr, les locaux pourront toujours pisser dans la rivière en amont, surtout s'ils rencontrent la bande à Loulou avant nous. La diplomatie n'a pas l'air d'être son point fort. Et comme eux sont partis vers le nord, j'irais plutôt chercher au sud pour nous installer, loin des emmerdes.

Il déboucha sa petite flasque métallique pour en boire une gorgée. L'idée de prendre de vitesse l'autre groupe pour entrer en contact avec les indigènes ne semblait pas l'emballer, mais si c'était ce qu'on lui demandait, il le ferait. Il grimaça. Varnas était plutôt du genre à vouloir s’approprier le terrain, reconnaître les environs, tendre des pièges et préparer une rencontre, que de foncer vers un feu de camp allumé. Mais il avait l'expérience de la rencontre avec d'autres cultures…

¤ Faut reconnaître que ça c'est pas toujours bien passé… ¤ ricana-t-il pour lui-même.

– La forêt est une souricière. Les arbres forment une canopée dense, dans laquelle des singes ou des elfes pourraient se déplacer comme de rien. Si on va à leur rencontre, il nous un plan de repli plus solide que la course à pied. On pourrait essayer de laisser un message près de leurs colonnes. Quelque chose de délicat, hein ? Pas leur offrir une arme, des peaux ou du poisson séché, ils pourraient mal le prendre. Comme les félins: vous pensez leur sourire, et ces cons croient que vous les menacez en montrant les dents.

Varnas commença à curer les siennes, en attendant une conclusion. De toute façon, à défaut d'envoyer des arpenteurs qui se feraient embrocher par le premier équivalent de sanglier venu, le petit groupe allait devoir explorer l'inconnu.


 
 
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écrit le : Vendredi 18 Décembre 2020 à 11h23 par Abrulion Bascollier
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e hin s'était laissé aller à quelques plaisirs en boisson et autre. Ils avaient enfin rejoint la terre ferme, ce n'était en vrai pas un mince exploit. Certes ils avait dû remonter sur les bateaux pour festoyer, cela n'en était pas moins qu'une célébration de la terre neuve, belle, fertile, sauvage. Ainsi donc ce vieux fou de gnome amiral ne l'était qu'à moitié : cette terre existait bien.

Bien hydraté, le hin leva la tête en chemin, pour contempler la lune, déjà haute. Il s'arrêta un instant, plein de pensées - et plus il fallait l'avouer, l'air frais et la nuit noire aidaient à remettre les idées en place encore mieux que les poissons d'Anchorome grillés du Scélérat.
Etait-ce la même lune qu'en Faerun, bien qu'ils en soient à des milliers de lieues ?
Se pouvait-il que quelqu'un d'autre en Faerun regarde cette même lune à cet instant précis ?

Le hin finit par entrer entra dans la cabine pour rejoindre la réunion en cours.


- Z'avez vu la lune ?

Il s'assit au plus près, usant de tout son talent pour masquer ses gestes à la fois lents et imprécis. Il lança des "ah oui !" à quasi chaque déclaration de ses compagnons, et ajouta sa contribution après le vétéran :

- Et Varnouille disait aussi qu'il y avait plein de blaireaux dans le coin.

Gardant un air sérieux autant que possible, il enchaina :

- On se demandait s'il y avait de la magie, et bien la réponse est Oui ! Pas de la magie comme à la maison, cependant. Les totems iradiaient des fils de magie, c'est dur à décrire... comme des racines, jusqu'à perte de vue. Plus loin j'en serai, mieux je me porterai. Pour le reste, je suis pour faire de la reconnaissance avant de poser la première pierre, pour ne pas la poser au mauvais endroit, si possible.



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N0 : Détection du poison, Lumière, Détection de la magie, Purification de nourriture et d’eau
N1 : Repli expéditif (domaine), Courant d’air ascendant, Main-araignée, Tenue d’apparat
N2 : Localisation d'objet (domaine), Membres arachnéens, Soins modérés
 
 
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