L'oeil des Sorcières, Aventure dans les Moonshae

Il faut croire aux dieux et avoir la certitude d’être béni d’eux pour oser crier sur les cendres encore chaudes d’un brasier. Vëla était de ceux-là. Et tandis qu’elle parcourait les lieux à la recherche des différentes pièces du puzzle, le regrettait. Elle n’y voyait rien, ou très peu, c’est Aby à son côté qui la poussait de la tête pour lui faire éviter un trou ou une racine. La monture tapait du pied, mal à l’aise, l’oreille haute et les naseaux dilatés. L’arbre jeté négligemment –ou volontairement- sur l’abri en avait brisé la couverture de branches et d’écorces, il fallait presque se mettre à quatre pattes pour passer le seuil.

Sail se concentra sur l’évidence de la masse inerte. Comprendre ce qui lui était arrivé pourrait certainement les aider à comprendre tout le reste. Malgré elle, elle fut prise de fascination pour la carcasse. Sa vie d’avant lui avait offert de voir les secrets de l’anatomie d’humanoïdes, jamais d’un tel plantigrade. C’était impressionnant. Gore, abjecte, mais impressionnant. Il n’y avait pas de sang, l’ours avait dû le perdre longtemps au pare avant , lors de sa transformation, mais des fluides pestilentiels, responsable de l’odeur, qui devaient lui permettre de digérer. Des trous de-ci de-là les laissaient s’échapper, poissons morts, bile verdâtre…
Outre la putréfaction qui avait dû fragiliser la bête, les côtes étaient brisées, des éclats dressés vers le ciel visiblement à l’aide d’une massue ou de quelque chose de semblable puisqu’aucun tranchant n’était visible, la tête tordue dans un angle qui ne laissait aucun chance, le cou distendu. Quelqu’un ou quelque chose avait la force de lui tordre le cou. La démonstration d’une telle force brute était terrifiante. Dans sa recherche, elle découvrit avec surprise qu’une racine s’était entortillé autour d’une patte de l’ours et se dit que c’était impossible, il aurait dû rester immobile pendant des semaines pour arriver à ça, ou les racines vivre.

Sahadeva était sur ses gardes. A la différence de la paladin, il craignait que la scène ne soit pas terminée et qu’il convenait d’être prudent dans leurs investigations. Oh combien il avait raison …
A l’intérieur, moins de désordre que ce à quoi ils auraient pu s’attendre, signe pour Vëla, que Marge avait dû sortir très vite, dès le début de l’affrontement. Il y avait une couchette de branches de saules recouvertes d’une couverture de laine épaisse, seul souvenir de sa vie d’avant, des étagères de fortunes, des suspentes de plantes de toutes sortes, des pots de terre cuite remplis de substances inidentifiables, un ingénieux système de récupération d’eau de pluie, et même un feu enterré qui devait lui permettre de cuir et de réchauffer l’espace. Une lampe à huile était posée à même le sol. Accrochés la tête en bas, il y avait deux lièvres et dans un sac de toile, des légumes, probablement du hameau. Il ne manquait pas grand-chose à Marge pour vivre en autarcie, son ami Malo devait se charger du reste, surtout au cœur de l’hiver. Ce dernier devait d’ailleurs dormir à l’opposé, sur une autre couverture pliée en quatre.
A l’intérieur, aucune trace ni de l’un ni de l’autre.

Sylaruil parcourait les lieux du regard. L’endroit semblait avoir été choisi au hasard, il ne s’agissait même pas d’une clairière, il n’y avait pas de ruisseau où s’abreuver au quelque essence d’arbre plus utile qu’une autre. Choisir la piste d’un ours pour y faire son refuge était étrange, elle aurait préféré lui laisser sa place et s’installer ailleurs. Les racines avaient de quoi décontenancer ceux qui les voyait. Ce n’était pas naturel, pas du tout. On lui avait parlé de ce prodige, de la manière dont les druides étaient capables d’éveiller les arbres où de leur demander assistance en utilisant leurs racines pour se saisir d’intrus, mais n’en avait jamais vu les conséquences. Si elle n’était pas druide, Marge en partageait certains mystères, c’était une certitude.

Jakelm avait les yeux grands ouverts et tentait de voir tout le reste. En dehors de l’abri et de la carcasse, se tenait le champ de bataille. Ca et là, il trouva des collets à lapin. Les racines de chacun des grands arbres avoisinant étaient sorties de sol, une des plus épaisse était brisée en deux, comme arrachée. Il n’eut aucune difficulté à trouver la voie d’entrée des créatures et l’endroit d’où le jeune arbre avait été arraché, de l’opposée de leur point d’arrivée, d’où ils avaient vu sortir l’ours lors de leur première visite nocturne. Derrière la cabane de Marge, le sol était écrasé, les branches tordues ou brisées, dessinant une piste chaotique. Le mousse n’aurait pas pu en déduire grand-chose sauf que ceux qui étaient arrivés par-là, étaient revenus par le même chemin.

S’y engageant seulement pour ne pas prendre le risque d’une fâcheuse rencontre seul, la hachette fortement serrée dans sa main, il découvrit des lambeaux de tissus, noir de ce qui devait être du sang. Tijak aurait parié qu’il avait été porté par l’Ours-garou…

*Brave Abby, merci mon beau.* Dit la guerrière divine à sa fidèle monture de toujours. Continuant son avancé beaucoup plus prudente elle réussit à entrer dans l’antre de Marge qui ne répondait toujours pas et elle comprit rapidement une fois à l’intérieur. Marge et Malo devaient avoir été surprit, du moins ils avaient prestement sortit à l’extérieur pour confronter ce qui avait fait le grabuge à l’extérieur. La paladin, sur un ton neutre et calculateur en fit part à Sahadeva et sortie de l’endroit croyant qu’elle pourrait s’effondrer au moindre coup de vent.

Une fois à l’extérieur, son regard se portait sur un tour complet et nul part il y avait trace de Marge et Malo, donc il avait plusieurs options et elle décidait d’en faire part aux compagnons ...


-À l’intérieur nulle trace de Marge et Malo, vous avez trouvé des traces d’eux ? Soit ils ont été enlevés, soit il ont suivit leurs agresseur, mais je doute de la dernière alternative, ce qui est venu ici avait une raison de s’en prendre à eux, ils les voulaient vivant, ils avaient besoin d’eux, ce qui nous donne une chance de les retrouver vivant, si bien sur, nous ne perdons pas de temps. Quand pensez vous ?.-

Dit-elle sans crier, mais pour ce faire comprendre.

La scène prouvait qu’ils auraient bientôt à faire à beaucoup plus puissant que des morts vivants, les forces qui avaient été déployé ici était grandiose, il y avait une forme de sauvagerie, de puissance brute, l’histoire entendu le matin même, de guenaudes et d’ogres à leurs service, prenait ici tout leurs sens. Peut importe ce que c’était, c’était à priori malin et ce qui c’était passé ici ne devait pas se produire au hameau. Sa vision de Torm balayait les alentours, peut-être les épiait-on.

La jeune femme regardait Tijak qui semblait avoir trouvé quelque chose, était-ce le chemin qu’ils emprunteraient bientôt, celui qui les mènerait vers les agresseurs ?




Détection du mal.

Loin d'être rassuré, Tijak se tenait à l'entrée de cette piste qu'un aveugle aurait pu suivre aisément. Les dimensions de la trouée et la violence avec laquelle avait été traitée la végétation en disaient long sur la taille et la force des créatures qui l'avaient emprunté, créatures devant lesquelles le mousse n'aurait pas voulu se retrouver seul. Examinant de plus près les morceaux de tissus tâchés, il héla ses compagnons pour leur signifier ses trouvailles.

- C'qui a fait ça est passé par là, indiqua-t-il. C'est vachement gros par contre, faut faire gaffe.

Inspectant plus soigneusement les environs sans s'engager trop avant sur la piste, le jeune adolescent essaya de voir si différentes traces se chevauchaient et, éventuellement se séparaient. Il espérait découvrir ainsi combien de créatures différentes étaient passées par là, fouillant également dans sa mémoire pour essayer de se rappeler la façon dont Malo était chaussée et vérifier si des empreintes pourraient correspondre.

Aucun indice, aucune indication plus précise quant au drame qui s'était visiblement déroulé quelque temps plus tôt. Après avoir balayé la modeste de pièce du regard et écouté les conclusions de Tijak et de Vëla, le Maquar prit la parole à son tour :

- Bien que cela demeure improbable, il n'est pas impossible non plus qu'ils aient réussi à fuir ce "quelque chose" venu les chercher ou les attaquer. L'ours aurait pu les couvrir pendant leur fuite. Mais une telle hypothèse suppose des traces et il n'y en a visiblement pas…

Sahadeva ajouta :

- Il nous faudra sans doute suivre la piste que Jakelm a découverte, malgré les risques. Mais je veux m'assurer avant que nous ne laissons rien derrière nous...

Rengainant temporairement Nakula, le guerrier regagna l'intérieur de l'abri de Marge et effectua une fouille sommaire de ses effets, espérant trouver un indice supplémentaire sur ce qui aurait pu se passer.

Fouille la cabane, en particulier les étagères et la couche en espérant y trouver quelque chose d'utile.

La scène était nauséabonde et malheureusement il n’y avait pas vraiment de surprise pour l’elfe du soleil levant. Marge était telle que ce genre de spectacle devait lui être familier. Ne pouvant s’empêcher de parler pour calmer la tension palpable, Sylaruil essaya de retracer le parcours ou la scène. Quelque chose était survenue et Marge ou un autre druide s’en était alors pris à l’ourse.

« Si c’était Marge alors elle devait être dans un état de conscience second ou alors elle avait perdu toute lucidité. Je ne comprends pas pourquoi elle aurait entravé son plus fidèle compagnon. Si elle a été enlevée, il est probable que d’autres druides aient été présents et aient stoppé le compagnon. Après une pause elle reprit, j’ai deux hypothèses en tête. ? Soit il s’agissait de druide de la Terre Mère ou d’un de ses aspects qui souhaitait voir disparaître ses pratiques limites-limites de la magie. Ma deuxième hypothèse et peut-être la plus juste, serait celle de druides de Malar ou d’un autre dieu maléfique qui ne la trouvaient pas assez ‘mauvaise’. Je m’explique, la source était sous l’emprise d’une malédiction et Marge n’a rien fait pour nous arrêter bien au contraire. Malo est venu à notre secours pile au moment où nous en avions besoins. Peut-être l’ont-ils considéré comme une ennemie s’ils l’ont appris ? »

Prenant le temps d’inspecter la piste que donna le jeune mousse, Sylaruil acquieça :

« C’est peut-être notre seule chance d’en savoir plus. Est-ce que la piste est fraiche ? Si oui filons à leur rencontre. »

La fascination de Sail se changea petit à petit en crainte à mesure que l'étude du corps putride de la créature avançait. Leur traque ne concernait clairement plus un groupe de goules claudiquant maladroitement, mais bien d'une créature dont la force dépassait l'entendement !

Au fur et à mesure qu'elle constatait la nature de la mort de l'ours mort-vivant, un frisson lui parcourut l'échine.  Et alors que ses compagnons discutaient sur la meilleur façon d'atteindre cette cible, elle surprit sa main trembler tandis qu'elle les écoutait. Puis vint encore une fois cette envie, cet instinct qui lui criait de fuir très loin du danger, comme l'autre nuit à l'intérieur de ce même bois. Elle savait qu'elle avait raison, quelles chances avaient-ils contre un être capable de tordre le cou d'un ours! Ils avaient prouver leur valeur durant la première mission, mais ici Sail peinait à leur trouver le moindre avantage.

Mais elle se souvint également que son pessimisme naturel s'était effacé face à la foi de Vëla, l'assurance de Sahadeva, le courage de Tijak et l'engouement de Sylaruil. Puis elle ferma les yeux.

¤Bon, je compte jusqu'à dix, puis je me relève et je continue avec eux...¤

Les secondes parurent une éternité tandis que le groupe discutait en fond. Puis elle rouvrit les yeux.

-"Oui, c'est vachement gros ,et c'est vachement fort. Regardez le cou du bestiau... Croyez-moi il avait pas un torticolis..." Puis elle se retourna vers ses compagnons, avec comme un air de résignation.
" Bon, je nous conseillerais à tous de faire preuve d'une extrême prudence, car si on trouve l'auteur de ça", dit-elle en pointant la carcasse," y' a de fortes chances qu'on soit pas au hameau pour en témoigner. Je vous le dis très clairement, je n'hésiterais pas une seule seconde à battre en retraite si ça tourne au vinaigre. Et bien sûr je vous enjoins fortement à m'imiter si vous voulez vivre. Là on parle d'un truc qui brise le cou d'un ours, alors imaginez vous un peu ce qui pourrait nous arrivez?

Sur cette dernière question rhétorique, elle se tût, espérant que son discours avait sensibiliser ses compagnons. Elle avait sans doute "oublier" de le dire, mais elle ne tenait pas à ce qu'il leur arrive malheur.

Le Maquar entrepris une fouille plus méthodique, il ne pouvait prendre le risque de rater un indice leur permettant de comprendre ce à quoi ils avaient affaire. L’attaque avait eu lieu quatre nuits plus tôt à en croire Herny. Des lumières vertes, Des lièvres fuyant.

Ils avaient dû être surpris, l’un et l’autre, chacun sur leur couche, au milieu de la nuit.
Sans qu’aucun combat ne se soit déroulé à l’intérieur de la cabane, le lit de fortune de Marge était complètement retourné alors que le reste –excepté ce qui avait subi la chute du tronc- était remarquablement rangé. Elle avait dû quitter les lieux trop vite, et sans s’y préparer. Sur les étagères, il y avait plusieurs pots dont un qui dégageait une odeur mentholée, certainement efficace pour contrer l’odeur de l’ours en décomposition qui lui tenait lieu de compagnon d’infortune, un qui sentait le miel, un autre le sapin, et d’autres, plus ou moins odorants, dont il n’avait aucune idée de la fonction.
Un des pots contenait une sorte de gelée verte qu’il retrouva dans la lampe à huile.
Fouillant encore, il trouva un long et fin poignard et un tissus visiblement prévu pour en essuyer le sang lors des préparations. Dans un pot au sol, il y avait des viscères, probablement des deux lièvres qui avaient déjà été proprement nettoyés.

En sortant, il tapa du pied dans un bâton qui était passé inaperçu mais dont le pommeau se dévoila être taillé sous l’apparence d’une tête d’ours.

Sylaruil partageait ses hypothèses, construisant ses suppositions sur des bases fragiles et une connaissance parcellaire. Seul un druide aurait pu lui dire que les enchevêtrements ne faisaient aucune distinction sur toutes les créatures qui se trouvaient au-dessus des racines soudain éveillées. Par contre Sail, d’avoir analysé l’ours sous toutes ses coutures, aurait pu lui dire que la petite liane entortillée n’aurait jamais pu empêcher celui-ci de bouger. Bien que plus petit que certains de ses congénères, l’ours en question avait une force bien suffisante pour s’en défaire.

La piste avait beau être froide, c’était la seule dont ils disposaient. Ne trouver sur place que la dépouille du mort-vivant -cette fois mort pour de bon- sonnait comme une étincelle d’espoir de retrouver les deux autres. Ils devaient s’enfoncer dans les bois, froids, humides, sauvages, mais marqués par le passage de créatures géantes qui, bien qu’habituées à s’y déplacer, ne pouvaient pas n’y laisser aucune trace. Elles se divisaient, indiquant que quatre créatures au moins étaient venues et reparties, dont une plus lourde et plus grande que les autres.

Jakelm, à la recherche de plus de traces, se souvint que dans sa forme hybride, Malo ne portait pas de botte et put retrouver ses empreintes au-dessus des autres. Traces de pas et de lutte, traces de sang, et nouvelles traces de pas qui s'éloignent de la cabane, dans le sens général des autres empreintes. Il était en droit de penser qu’elles seraient beaucoup moins visibles, mais il n’y en avait aucune de Marge, sans doute portée par un autre.

La fouille n'avait rien donné de très enthousiasmant. En vérité, le Maquar n'avait découvert que ce à quoi on pouvait s'attendre dans le repaire d'une sorcière : quelques décoctions, un poignard, une couche où se reposer. N'ayant aucune connaissance en matière d'alchimie, il ne pouvait pas tirer grand chose de ses trouvailles, si tant est qu'il y ait eu quelque chose à en tirer.

¤ Dommage qu'elle n'ait pas conservé une sorte de grimoire ou un carnet de notes qui ait pu nous aider… ¤

C'était sans regrets que Sahadeva avait refranchit la porte de la cabane, car il avait le sentiment d'avoir exploré une piste qui méritait de l'être. Il avait fini par découvrir l'étrange bâton et l'avait ramassé, avant de le présenter à ses compagnons.

- Rien d'intéressant à l'intérieur, hormis peut-être cet étrange bâton. Je propose de le prendre avec nous, je ne sais pas pourquoi j'ai le sentiment qu'il aura peut-être un rôle à jouer… et j'espère bien pouvoir le rendre à Marge, si nous la retrouvons…

Le guerrier songea, plus sombrement, qu'il pourrait faire office d'ultime souvenir de la marginale, s'ils étaient incapables de la sauver. Peut-être quelqu'un du village aurait-il finalement envie de lui rendre un dernier hommage dans ce cas de figure.

Sahadeva se tenait prêt à suivre ses compagnons : la piste découverte par Tijak, si elle n'était pas de première fraîcheur, demeurait intéressante et constituait probablement le seul moyen de poursuivre leurs investigations. Les déclarations de Sail et Sylaruil n'avaient rien d'encourageant et le Maquar était parfaitement conscient du danger, mais avaient-ils seulement d'autres possibilités ?

L’ex folle de Torm écoutait les propositions ainsi que les recommandations de tout un chacun s’apercevant par le fait même certaines crainte ou peur qui semblait envahir les esprits moins renforcés. Lorsque tous furent à l’extérieur elle rejoignait Tijak et fit signe aux autres de s’approcher et lorsqu’ils furent près les uns des autres elle prit une grande inspiration et laissait son aura de bravoure pénétrer l’esprit de Sail ainsi que des autres. D’une voix calme, elle dit simplement…

-Avançons vers les pistes que Tijak a trouvées, restons soudé et vigilant. Je passe avec Abby en second, Sail, reste auprès de nous, il ne faut pas laisser nos peurs nous envahir, il faut au contraire les utiliser pour grandir nos forces. –

Elle acquiesçait volontiers la bonne volonté de Sahadeva pour le bâton et en même temps ceci lui fit suspecter d’autre avenue… * Et si c’était Marge qui avait sombré dans la folie? … Non elle n’aurait pas tué son ours, mais Vêla quand tu as été soudoyé par Kazgaroth, si tu n’avais pas eu la force de volonté nécessaire, tu aurais succombé, si Torm ne t’avait pas soutenu tu aurais fait le pas vers le mal! * Se disait-elle silencieusement. Elle gardait cette possibilité en tête, mais ne voulait pas la nourrir, ils étaient encore beaucoup trop dans l’ignorance présentement pour faire des scénarios plausibles et d’ailleurs, d’où venait ce pessimiste qu’elle avait horreur, pourquoi se posait-elle de telles questions?

Sa main droite, comme un automatisme vint caresser le coup puissant d’Abby, un réconfort qui lui plaisait, elle savait son destrier rendu céleste, ceci lui permettait de garder la tête froide. La guerrière divine donnait du réconfort aux esprits moins endurci, mais elle avait besoin, cette ex-folle de Torm, d’un réconfort aussi. Décidément, son passage devant Kazgaroth avait laissé des traces, des scories négatives opéraient en elle. De suite elle se mit à psalmodier silencieusement ses mantras, la paladin devait donner l’exemple du contrôle de soi, il ne fallait pas qu’elle faille dans cette tâche, non, pas en ce moment.






Aura de bravoure. Perception en avançant et fait participer Abby aussi aux perceptions

* Décidemment la réaction de Sail a de quoi de foutre les chocottes ! *

Les trouvailles peu réjouissantes se retournaient sans cesse dans l’esprit de Sylaruil qui faisait et défaisait ses hypothèses au fil des nouvelles informations. Peut-être n’était-ce qu’une manière de masquer son propre stress noyé par les informations et mieux l’oublier. Elle lâcha à ses compagnons. « Ça ne va pas être du gâteau. » Puis se mis à suivre le jeune mousse qui avait l’air d’avoir flairé une belle piste !

Concernant le bâton, Sylaruil suggéra « C’est le bâton d’une ‘sorcière’ ou d’une druidesse peut-être a-t-il un potentiel magique ? Si nous retrouvons Marge dans une mauvaise posture, lui rétrocéder sera une belle preuve de notre bonne fois et pourrait t’aider Vëla à la convaincre d’emprunter un autre chemin ou à choisir une autre divinité. »

Le discours de Vëla comme à son habitude fit sourire intérieurement l’elfe du soleil levant, et peut-être qu’elle laissa même s’échapper un haussement de sourcil.

* L’Union certes, mais ces discours de coincée…. Une vraie mère poule sans poussins. Enfin bon ça part d’un bon sentiment et les autres ont l’air d’aimer ça. *

L’aura lui fit cependant reprendre ses esprits et le contrôle sur elle-même. Et tout a coup, elle prit conscient de sa propre inutilité jusque-là. Elle bavardait quasi seule pour combler le vide de son inaction quand tous étaient concentrés et réalisaient de réelles trouvailles.

* Faut que tu te bouges ma grande, ce n’est pas comme ça que tu vas faire ton trou. Comment te jugeraient tes pairs s'ils te voyaient comme ça ? *