L'oeil des Sorcières, Aventure dans les Moonshae

Narration

A travers le brouillard, les ombres tressaillaient et de l’une d’elle, sortit une voix qui pouvait être celle de Marge… ou pas. Les deux femmes étaient proches et la brume, traître, transformant les sons et les déviant assez que pour faire poindre le doute.

- Oui, les Ogres manquent de finesse quand ils répondent aux ordres. Urok avait les dents trop longues, je suppose que vous avez réglé ce … problème et que d’autres devront prendre leur place. Oui, je sais, vous puez le sang d’Ogre. -une seconde d'arrêt- Comment va Jötun ? C’est un ami de valeur, j’espère qu’il ne lui est rien arrivé.

L’élément qui était probablement le plus gênant pour Vëla était le calme dans la voix de celle qui lui répondait. Il n’y avait aucune crainte, aucun doute, aucune animosité même. Entendre un monstre hurler leur mort aurait été tellement plus facile à déterminer ce qu’il convenait de faire !

- Ce cher Malo … ne lui avait-on pas demandé de ne pas nous suivre ? Il a dû prendre peur lors de l’attaque lui aussi. Approche donc Malo, tout va bien, nous sommes entre amis.

Volontairement, Vëla en était convaincue, elles n’avaient pas répondu à la question de la présence de Marge.

Un croassement de crapaud vint ponctuer la phrase, sans émotion. Puis un autre. Et un autre, comme s’ils se répondaient entre eux. Une perle de sueur vint se former sur le front de Tijak. On était bien trop tôt dans l’année, il faisait bien trop froid pour que les batraciens ne s’éveillent.
Le merle qui chante le printemps, les crapauds qui se répondent … à l’oreille, il comprit vite que ces derniers se dirigeaient vers sa précédente cachette. Il avait bien fait de se déplacer, il avait été percé à jour par le volatile qui n'en était sans doute pas un.

Le jeune homme se souvenait dans les grandes lignes de ce qu’Hallgrim leur avait raconté sur les Guenaudes … leur puissance, leur apparence si horrible qu’il fallait prendre garde de ne pas la regarder, le Cercle que trois d’entre elles avaient dû former pour créer l’œil que Sahadeva gardait depuis sa découverte dans la grotte. De points faibles, il n’en connaissait qu’un : un certain avantage s’il brisait l’œil. Sans aucune idée de la nature de cet avantage.

Sylaruil se faufilait comme une ombre parmi les ombres. Si le brouillard leur cachait les silhouettes, il devait en être de même dans l’autre sens. Quand l’Elfe atteint le bord de la rivière, préférant l’aval que l’amont pour que son entrée dans l’eau ne soit repérable par les deux femmes, elle remarqua un mince filet rougeâtre s’étendre jusqu’à elle, bientôt suivi par un poisson … aussi mort que ceux qui l’avaient plongée bien malgré elle dans le sauvetage du hameau. Splitch. Le poisson mort bondit hors de l’eau juste derrière elle.

- Désolé belle Llewyrr, je ne t’avais pas vu.

Était-ce … un rire ?
Il sembla à l’Elfe que quelque chose d’autre se déplaçait dans l’eau, qui créait un remous cliquetant des vaguelettes sur ses cuisses tandis qu’elle atteignait le milieu de la rivière. Tournant la tête vers Sail, elle ne la trouva pas.

La situation plaisait à l’ex-folle de Torm, mais elle était quand même encore dans le doute au propos de Marge et sa présence. Avec flegme la jeune femme jouait le jeu.

--J’ai tout fait pour Urog puisse progresser dans la vie, il en a choisi l’autre alternative, alors oui, je crois qu’il avait la dent trop longue. Jötun à tout mon respect et va très bien, lui aussi semblait attristé du comportement d’Urog.-

La suite vint l’interpeller et c’est avec un peu plus de rectitude que la guerrière divine intervint en utilisant une vitesse d’élocution assez lente, pour être bien comprise et surtout offrir toujours plus de couverts à ses compagnons…

-Malo, avant d’approcher tes amies, tu ne veux pas savoir si Marge est bien présente. Moi si par contre et c’est principalement la question posée qui reste sans réponse jusqu’à présent et excusé ma persistance mesdames. Est-ce que Marge est avec vous, oui ou non, et avenant la négativité de la réponse, où est-elle? Car évidemment vous êtes à la base de l’attaque de son campement et je suis redevable avec honneur à Marge, donc vous comprendrez le plus sérieusement possible l’importance pour moi et pour vous, d’avoir une réponse claire, précise et nette. Le tout, bien entendu, pour le meilleur de nous tous. Mon accortise ainsi que ma bienveillance ont certaine limite, nos tractations ne pourront pas indéfiniment durées si malheureusement je n’ai point de réponse. J’ose espérer à votre indulgence de la situation mesdames. –

Ses genoux se préparait à diriger Abby, mais avant tout il fallait demander de l’aide à Torm, alors le moment était crucial, tout dépendait de la réponse, de la réaction de Malo, de celles qui se tenaient sous le couvert brumeux et de différents dieux en second.




Social et psychologie.

Le calme avant la tempête, telle était l'image à laquelle Sahadeva pensait en écoutant les échanges entre Vëla et les femmes mystérieuses. Ils ne savaient rien d'elles et, jusqu'ici, elles ne s'étaient pas montrées agressives. Mais le Maquar pressentait que cela ne durerait pas.

Son regard acéré surveillait le moindre geste des deux femmes. Il se tenait aussi immobile que possible pour ne pas attirer l'attention sur lui et pour bénéficier des effets de la cape de Cathalishaera qu'on lui avait offerte quelques mois plus tôt. Mais immobilité ne signifiait pas inaction : le guerrier était prêt à tirer, même si le brouillard ambiant troublerait la précision de ses flèches.

¤ Maudite magie… ¤

Demeure caché et immobile. Toujours prêt à tirer en cas d'attaque contre Vëla ou un autre membre du groupe.

Sylaruil avait pu se faufiler sans se faire repérer apparemment, pendant que Vëla continuait son petit manège de Paladin qui faisait une merveilleuse diversion. La conversation avait démarré avec les deux sorcières qui avaient l’aplomb de se sentir en parfaite sécurité.

L’elfe du soleil levant, intrépide, continua son contournement. Elle n’hésita pas une seconde à rentrer dans la rivière pour poursuivre sa manœuvre. Le sang et l’état de cette rivière la dégouta, et elle dû se promettre de prendre un bon bain pour retrouver toute sa fraicheur et sa dignité. Une elfe comme elle ne pouvait pas se permettre de rester sale, les habits souillés, en si bonne compagnie. Néanmoins la nécessité l’avait poussée à l’eau et l’avait mis nez à nez avec un poisson mort-vivant doté de la parole.

*Quelle infâme sorcellerie, pesta-t-elle intérieurement !*

Et sa position était semble-t-il découverte si un poisson sbire s’était mis en chemin. La sensation de malaise qui avait été forte continua d’augmenter. La Synnorienne était sur le point d’exploser de dégoût et d’écœurement. Sans sang-froid elle ne put contenir un cri aigu ! Le tableau était de plus en plus sombre. Sentant une présence sous l’eau, elle s’empressa de quitter la rivière par le bord le plus proche. Il n’était pas question de rester à la merci des guenaudes ou de leurs acolytes.

Elle ne prit conscience qu’à ce moment-là de son erreur à être si enthousiaste à l’idée de cette mission. Sail n’était plus là, ce qui lui fit un second frisson, seule elle était très mal à l’aise. Elle décida de pousser plus loin tout en assumant désormais sa position. Ce faisant, elle commença à entonner un chant bardique à mi-voix pour donner du courage à ses compagnons, mais surtout à elle-même. Elle ne voulait pas couvrir la discussion entre Vëla et les guenaudes mais sa position était trop fortement compromise pour continuer sur cette voix. En tout cas sa spontanéité l’avait jugée ainsi.

oujours tapie dans son buisson, Sirène patientait. Les sorcières étaient là, et ses amis choisissaient de rester. Elle ne pouvait fuir. Et toujours tapis dans son esprit, ses démons grandissaient. Le brouillard l'enveloppait, et elle ne pouvait les faire s'en aller. Elle ne pouvait fuir.

Elle avait perdu de vue Sahadeva et Sail. Qui sait ce qu'ils devenaient ?
Elle avait encore une bonne idée de la position de Sylaruil. Qui savait pour combien de temps ? Si elle pouvait suivre la belle elfe en qui semblait grandir la terreur, les sorcières le pouvait aussi.
Par dessus tout ça, Vëla parlait. Ses phrases étaient trop longues, son vocabulaire trop riche ... Que disait-elle donc ? Ses mots lui embrumaient l'esprit. Sirène n'arrivait plus à suivre cette langue “commune” pour d'autre, mais qui n'avait jamais été la sienne.
Le dernier de ses compagnons était celui pour qui elle craignait le plus. Tijak.

¤ Où es-tu, enfant perdu ? … ¤

Elle étouffait. Elle ouvrit son armure pour tenter de trouver un peu de fraîcheur.
Du coin de l'œil, Sirène surveillait la danse des volutes de brouillard. En périphérie de sa vision, elles prenaient forme ...



Muriel avait quatre ans.
Intimidée, seule dans la petite tente étouffante, elle attendait que la Vedma [se] prononce [sur] son sort.
Comme elle, chaque jeune Wegwiur, l'âge venu, recevait l'auspice des esprits. La Vedma devenait la voix puissante d'Istus, divine devineresse de la destinée. Trop jeunes encore pour suivre la voie de leur Totem, les enfants devaient cependant respecter des interdits, Tabous qui pour la plupart leur étaient propres.
Soudain, les yeux de la vieille dame se figèrent. Elle parla :

Fille d'Eratha, tu éviteras toujours brumes et brouillard.
Tu n'enfermeras jamais ton corps avec des boutons.
Et jamais, au grand jamais, n'exprimeras ton amour dans un lieu Saint.

Certains disaient que les Tabous avaient un sens pour chacun. Mais la Vedma s'expliquait rarement.
Et pour ceux qui passaient outre les avertissements ? Aucune histoire traditionnelle ne racontait ce qu’il advenait, mais chaque année, certains rapportaient de nouvelles histoires sur ceux ayant ignoré les conseils d'une Vedma. Nul ne prenait à la légere ce que disait la vieille ; c'était ainsi.



Muriel avait quatorze ans.
Terrorisée, elle courait entre les stalagmites, les blocs de glace, les rochers et les tas de trésors. Autour d'elle, cris de douleur, hurlements de frayeur et rugissements de fureur se repercutaient dans les couloirs de roche glacée. Pourquoi donc s'était-elle jointe aux Arpenteurs Gris ? Déjà, lors de leur expéditions à travers les collines Hurlantes, ce brouillard avait été un mauvais présage ! C'étaient les tombeaux de leurs morts qu'ils profanaient ! Et voilà que la cible de leur quète, le grand dragon des glaces, les avait vaincus. Tous les Arpenteurs. Dispersés, tués, ou pire ! Et ce souffle, ce souffle terrible ... Cette brume givrante, si froide ... Elle glaçait jusqu'aux os. Elle était passé près d'elle, comme un souffle de mort. Juste à sa droite, Kroran le demi-orc avait été gelé vivant, tel une momie de glace, son chant de révolte et d'espoir figé pour toujours.
Combien d'Arpenteurs étaient encore en vie ? Pour combien de temps ?
Le sol trembla, des blocs tombèrent du plafond, et elle entendit un pyramide de trésors s'effondrer non loin. Le fracas aurait pu l'assourdir, si le rugissement qui lui vrillait les tympans ne s'en était pas déjà chargé. Le dragon était sur elle. Et sa mort, toute proche ...
Comment s'échapper ? Où fuir ? N'importe où ...



Seule dans la brume, sous son buisson, Sirène combattait ses démons.
Elle remuait légèrement, comme quelqu'un qui luttait dans son sommeil. Les yeux à demi fermés, murmurant à voix basse dans une langue jamais entendue sur Toril, elle avait quitté les Royaumes.

Hermine incante.

Narration

Sylaruil fuyant l’horreur, recula trop vite, bien trop vite, et glissa sur le fond de la rivière. Elle se rattrapa in extremis mais non sans plonger à moitié, se retrouvant aussitôt aussi trempée qu’on puisse l’être. L’adrénaline de la situation la gardait alerte mais elle aurait très vite froid si elle ne restait pas en mouvement.

- Je suis content pour Jötun, et quelque part pour Urog qui a su garder son libre arbitre. Tellement nombreux sont ceux qui se persuadent que leur vision du monde est la seule, ou la meilleure. Pour eux-mêmes, certainement, mais pas pour ceux qui en reçoivent les leçons.

Chacun était maintenant conscient que le discours – toujours sans savoir qui le prononçait, peut-être les deux ? – s’accompagnait d’autre chose, et que chaque seconde mise à profit par les aventuriers devait l’être aussi par les deux ombres. Un crapaud buffle croassa de toute sa gorge juste en face de Vëla, la toisant de son regard de batracien.
L’animal n’avait rien de mauvais en lui, juste le plaisir de répondre à une demande. Les conséquences dessinèrent immédiatement l’image complète dans l’esprit de l’investigatrice. Une créature naturelle, aussi neutre que puisse l’être la nature sauvage, n’aurait aucun mal à franchir son Cercle … et le briser.
A chaque instant, de l’autre côté de la rivière, les créatures déplaçaient leurs pions et prenaient position. Elles gagnaient du temps comme si elles avaient connaissance ou conscience qu’elles ne seraient pas attaquées sans une tentative de conciliation.

- Si vous nous disiez ce que vous êtes venus faire ici ? Savoir ce qu’il est advenu d’une femme rejetée par les siens pour les fautes d’un autre ? Seule alors que les dieux mêmes prenait sa vie comme champ de bataille ? Vous êtes inquiète étrangère ? Soyez rassurée et laissez donc à chacun le choix de sa vie. Votre présence commence à m’ennuyer, vous êtes sur mes terres sans y avoir été invités, à tuer mes ogres et tenter de convertir un ami. C’est votre dieu qui vous le demande ? Ou … Kazgaroth ?

Avait-elle vraiment prononcé ce dernier mot ou était-ce le fruit de l’imagination et de la torture mentale que la paladine s’infligeait elle-même ? Quel autre sort venait-elle de lancer tandis qu’une des voix parlait ?

Il y eut un autre bruit, que les aventuriers associèrent sans peine à une de leur crainte : Un ours traversait la rivière, droit vers les ombres. Il se décala de quelques pas, pour éviter un obstacle qu’ils ne pouvaient pas voir. Sans se presser pour éviter le sort de Sylaruil, il serait bientôt de l’autre côté. Sa masse camouflait à moitié les deux femmes.
Sahadeva et Tijak, concentré sur le moindre détail, voyaient le remous qu’il avait évité mais impossible de percer le miroir d’eau dans le brouillard.

Hermine avait froid, si froid dans son immobilisme et le combat qu’elle livrait en elle-même. Le brouillard était sur elle, en elle, et comme jamais elle avait conscience que la Vedma l’avait préparée à des instants comme celui-ci. Maudit soit la brume qui offre au mal de préparer leurs innombrables pièges.

Quand elle ouvrit les yeux, elle fut … surprise. Elle s’attendait à être bousculée par une multitude d’auras de toutes sortes, baignée dans une illusion aussi consistante que le brouillard, et ce ne fut pas le cas, d’illusion il n’y avait aucun, pas même l’apparence des deux ombres.
Elle percevait le brouillard, de multiples auras de protection autour des deux ombres, des traces de l’invocation des batraciens, et d’une masse au centre de l’eau. Ses compagnons brillaient eux aussi, d’auras diverses.

Allongé dans l'insignifiante crevasse qui lui servait d'abri, Tijak sentait l'angoisse le gagner. Pour l'impulsif adolescent, il n'y avait rien de pire que cette attente interminable. Peu porté sur la magie et ses applications, il était loin d'avoir conscience de tout ce qui se tramait mais il percevait néanmoins que tout cela n'était pas normal, depuis l'oppressant brouillard qui les enveloppait à l'irréel dialogue qu'avait entamé Vëla, en passant par les crapauds qui foisonnaient soudain.

Dans son esprit, repassaient les paroles d'Hallgrim sur les guenaudes. Il y avait quelque chose qui clochait. Pour parvenir à créer l'œil que Sahadeva conservait sur lui, il fallait trois sorcières et, seules deux étaient visibles. Où donc se terrait la dernière ? Le gamin ne pouvait compter que sur son sens de l'observation et sur son oreille pour la trouver. Se pourrait-il qu'elle soit la cause du remous au milieu de la rivière ?

Millimètre par millimètre, Tijak regroupait ses membres, prenant appui sur ses jambes fléchies. Tendu comme la corde d'un arc, il se tenait prêt à bondir au moindre signal. Sortant provisoirement la main de la bourse en toile d'où il comptait faire jaillir un allié potentiel, il déroula souplement sa fronde et y glissa une bille d'acier, essayant de ne pas céder à son impulsivité.

Si les choses devaient s'éterniser encore un peu, il n'était pas dit que le jeune mousse parvienne encore à se maîtriser très longtemps. Mais que faisaient donc les aînés du groupe et pourquoi tant de palabres ?

Respirant profondément, Tijak se passa rapidement la langue sur les lèvres, contenant du mieux possible son impatience. Dans ce jeu du chat et de la souris, il sentait confusément que la situation commençait à leur échapper, les faisant passer de chasseur à gibier. Aller, quelques secondes encore et, si rien ne se passait, l'adolescent lancerait les hostilités, peu importaient les conséquences. Rien n'était pire que cette attente insupportable.

epuis des centaines d'années, les rouleaux de tissu pourrissaient là, en haut d'une armoire branlante, en proie au froid, à l'humidité et au temps qui passe. Il y a des siècles, ces objets faisaient partie de la cargaison d'une caravane marchande. Le convoi avait été attaqué par un jeune dragon, à une époque où celui-ci cherchait à agrandir son trésor par tous les moyens, sans avoir encore l'âge de vraiment préparer ses attaques ou se montrer sélectif. Depuis, le jeune dragon était devenu un puissant seigneur, et le butin restait, oublié, dans un coin de son antre, peut-être seulement conservé par avarice ou par une vague nostalgie de ses jeunes années.
Mais la grotte trembla, et la vieille armoire avec. Cela suffit à déséquilibrer le plus haut rouleau de la pile, qui se déroula le long de l'armoire en travers, la recouvrant presque entièrement.

Le gigantesque seigneur dragon s'était élancé à la poursuite de Muriel, avec la ferme intention de la dévorer toute crue. Sa vitesse était supérieure, il connaissait le terrain, et prenait un malin plaisir à la terrifier de ses rugissements, s'élançant par dessus les obstacles qui n'en étaient pas pour lui, brisant la roche de ses ailes, faisant trembler le sol sous ses pas.
Alors que les piles de pièces d'or s'effondraient derrière elle, telle une avalanche tentant de l'avaler, Muriel courait comme une perdue. Sa seule chance était d'atteindre le fond de ce couloir qui s'écroulait autour d'elle.

Elle n'était même pas sûre qu'il s'agissait bien d'une issue : tout ce qu'elle voyait, était un mur d'étoiles obscures, qui ressemblait à un portail magique. C'était peut-être un autre des pièges dispersés dans cette antre. Mais en cet instant, la jeune femme préférait tout, être désintégrée ou brûlée vive, plutôt qu'être dévorée par le lézard, ou pire, gêlée vivante, immobilisée à jamais au fond d'une grotte oubliée.

Sans réfléchir, Muriel s'élança.



Sans réfléchir, Hermine s'envola.

Une fois en hauteur, elle soupira de soulagement. Elle avait temporairement distancé les mirages du brouillard, les souvenirs de son passé. Mais fuir n'était pas la solution. Elle était Louve, une combattante. Loup gagne tous ses combats, sauf le dernier, où il meurt. Elle avait perdu son épée, son Croc, ainsi que son grimoire. Elle ne pouvait pas fuir : dans la fuite ne résidait que l'affaiblissement, le déshonneur, et la mort. Plutôt mourir au combat.

Invisible de tous dans le néant blanc, elle tourna gracieusement sur elle-même. Dans le même mouvement, sa plus vieille amie sortait de sa capuche, telle un flocon de neige fait animal. Tandis que sa maîtresse flottait quasiment la tête en bas, observant ce qui se trouvait en contrebas, Biscotte resta ainsi perchée sur son épaule, tout aussi attentive. Les deux amies étaient des combattantes soudées, entraînées à se battre ensemble. Télépathiquement, elles élaboraient leur tactique, ce qui ne prit qu'un instant.

Grâce à leur sens momentanément étendus, elles parvenaient à détecter relativement bien amis et ennemies. Maléfices de protection, Jakelm, son gilet et son sac à malices, Nakula, Ô ... Voilà donc où tous se trouvaient. Certaines auras pulsaient de puissance, d'autres n'avaient pas encore révélé tout leur potentiel. Hermine, s'il elle le pouvait, adorerait les observer grandir.
De même que la trame des choses, les ambitions devenaient apparentes. Par exemple, il était évident que les sorcières gagnaient du temps, car elles-mêmes cherchaient quelque chose. Leur précieux, leur focus arcanique, dont elles avaient été privées à cause d'une saleté de bandes d'aventuriers. Elle désiraient ardemment le récupérer, c'était évident. Hermine espérait que le Maquar n'oublierait pas de mettre rapidement à profit cet avantage décisif, avant qu'il ne se retrouve lui-même cerné. En effet, les sorcières savaient pertinement que ceux des aventuriers qu'elles n'avaient pas encore découvert, s'il en restait, se cachaient quelque part, pas très loin, car elles avaient observé chacun de leurs visages dans la grotte marine.

Oui, le temps pressait et, tout comme Jakelm, Hermine s'impatientait. Il était urgent que ses compagnons s'aperçoivent qu'il leur fallait agir, et vite, pendant que leurs adversaires ne les avaient peut-être pas encore tous totalement mis à nu.
En attendant ...

¤ On va leur travailler la carapace ! 'Faut bien que quelqu'un s'y colle … ¤

Tandis que son familier sautait dans ses mains, Sirène volante fit un autre salto aérien. Lovée contre son amie, tandis que les plaques noires de son armure changeaient à nouveau de configuration autour d'elle, elle culbuta avant de fondre en piqué vers le sol, en direction des maléfice de protection qu'elle avait repéré, et de cette voix qui perdait rapidement patience. En une courbe gracieuse, elle déplia ses jambes et se rua, les pieds en avant, pour atterrir en plein sur la tête d'une sorcière !

Alors que sa « maîtresse » filait vers le sol, Biscotte quant à elle sauta au bon moment sur le tronc d'un vieil arbre décharné tout proche, qu'elle se mit à dévaler à toute vitesse. Le petit rongeur courageux savait très bien ce qu'il avait à faire : pour commencer, prendre discrètement les sorcières à revers ...


Hermine, AS: Poigne électrique (RESP 0%), utilise Biscotte comme conduit.
Hermine, AM: enfile son Manteau d'Hermine (CA 26, contact 17, dépourvu 23, RD 3/–, VD 9m vol 18m, RESP 20%).
Biscotte, AC: se met en position (VD 6m escalade 6m, Furtivité +22).

Hermine, AC: charge à mains nues (+10, 1d6+7 * non-létaux, 20/×2, CA-2) sur la sorcière (prise au dépourvu ?) aux mains rouges. Hermine termine son déplacement de manière à avoir les deux sorcières dans son espace contrôlé (incantation ⇒ AO dans ta face). Hermine retarde son pas de placement ; si une sorcière fait un pas de placement avant d'incanter, Hermine fait de même pour lui coller une AO quand même. Si elle se déplace d'une action de mouvement, AO aussi. Je veux avant tout "briser le Cercle", alors je concentre mes attaques sur une seule cible, la plus faible / la plus amochée.
Biscotte: retarde son action.

* force du taureau (FOR:18(+4)), arme magique supérieure (+1), ennemi juré [arcanistes] (+2)
tout ça ne tient pas compte d'éventuels bonus dus à la musique de Sylaruil (merci!)

Son coup de pied porté, elle se reçut souplement au sol. Son corps était entièrement armuré de métal noir, aussi obscur que le masque sans expression qui dissimulait son visage. Elle se redressa silencieusement, avec une fluidité presque inhumaine, et d'une voix métallique, murmura en langue impie :

- [infernal] A͏̺̘̮̖͎̞v͓͙̘̰̣e̹̦̥͉̦c̙̹̰͢ ̺u͎n̜̖̩̫͇e҉̟̖ ̯͎ḛ͚̥̰n̢̜̖ m͔͓̕o͎i͎̗͖̺̭͚n҉͉͚s̥̬͉̳͓ͅ,̖̘ ̶̘̗̳l̖e҉̻̝͇̩s͇̥̙̣̻̜ ҉̮̖d͙͔͕̖e̺̘̝̫̗͟ͅu̺̼̻̳̪̹͞x͏̦̜̤̭ ̱̘͎a̻͔̫̰̦̬̻̕u͉t̗̜̮̱̞ͅṟ̠̯̺̬es͍̫̥͍̳̫͕ ̣̥͍ͅͅs͕̖̘ẹ̛̗̲̗r͢o̳͕̠̲̠n͙̫t͏̖ ̖̀o͈̞̻̠̩͔͜ḅ̤̹̣͓̕l͖̣̳̟͠i̵͖͍̞̟̳̝̘g̠̭͖̬é̹͔̦e̪͍͝ś͇͈̮͖̘̹ ͝d͈̩͖͕e͈͚̠̮͈͙͞ ͇̕m͈͓͓̖̳'̺͕̰͜a̬͉̲̟̩c̬̣̯̦ͅc͉͓̥ú̲͇̠̫̩̝ȩi̠̯̥͡l̨̻͍̞l̻͉̺̝͙i̛̜̱̭̫ͅr̳͇̙͚̲̟ ̢͔̺̤̲.̴͈̥͇̻̙̗̗.̰̗̩.͓

Oui, le Cercle avait du potentiel aux yeux de la ... sorcière. Sans aucunement boire leurs paroles, elle-même avait aussi pas mal de choses à redire sur la manière dont Marge avait été traitée par Herledan. Et elle-même croyait sincèrement en le libre arbitre pour chacun.
Le Cercle était aussi promesse de puissance mystique, de connaissances sur les secrets profonds de ces Royaumes. De par la nature des guenaudes, elle serait peut-être capable de repousser l'étreinte de la mort de quelques décennies, ou siècles. Et puis, la parthénogenèse ...
Mais ... Ses membres étaient-elles au niveau ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.

Sahadeva inspira lentement, en observant les mouvements qu'il décelait et en prenant en considération les propos des sorcières. Il était désormais pratiquement persuadé que leurs interlocutrices n'étaient guère disposées au dialogue et qu'ils ne pourraient pas en apprendre beaucoup plus. Elles éludaient visiblement la plupart de leurs questions et cherchaient à gagner du temps pour rassembler leurs forces. L'espace d'un fragment de seconde, il se remémora les propos d'Hallgrim Waaler.

¤ Si Marge n'est pas l'une d'elle, elles ne sont que deux. Si la troisième n'est pas là, cela nous laisse un peu plus de chances… Même si celles-ci sont maigres… ¤

Le Maquar, toujours dissimulé, expira tout aussi lentement. Les propos du mage lui revenaient en tête : ces créatures étaient robustes, rusées, capables d'absorber vos forces et de résister à la magie. Aucune faiblesse ne leur était connue… si ce n'était l'œil.

Il sentit une tension l'envahir. Comme lors de leur rencontre avec l'aboleth, il aurait sans doute un rôle déterminant à jouer dans le déclenchement des hostilités. Briser l'œil affaiblirait l'ennemi et augmenterait leurs chances de succès. Il semblait certain que les geunaudes chercheraient à le récupérer sur leur cadavre.

¤ On ne peut pas le laisser à de telles créatures, capables d'asservir des ogres et toutes les créatures de la forêt. Mais est-ce le bon moment alors que Vëla discute ? Et quelles seront les conséquences ? ¤

Personne ne savait exactement ce qui se passerait et cela inquiétait le Maquar plus que quiconque, lui qui se méfiait tellement de la magie. Mais il avait pris sa décision : il ne fallait pas que l'œil revienne aux sorcières, quoi qu'il en coûte.

Il prit une nouvelle inspiration et, machinalement, reposa sa flèche dans son carquois. Il farfouilla dans ses affaires et chercha "l'oeil", bien décidé à le briser.

Toujours dissimulé, tente de briser l'oeil, soit au creux de son poing, soit (si cela ne fonctionne pas) en le déposant par terre et en tentant de l'écraser d'un coup de talon.

Les dernières paroles des guenaudes vinrent légèrement secouer l’ex-folle de Torm qui redevenait tranquillement, la folle de Torm. D'un rire profond et véritable la guerrière divine laissait sortir ses sentiments du moment, sachant très bien que le temps qui s'écoulait, l'était pour les deux camps.


-Ha, ha, ha, ha, vraiment, non, mais, ma vision du monde est bien décevante, sachez-le et les seules leçons qui fusent ici vienne de vous présentement, franchement, à ne pas répondre à de simples questions posées, usé d’artifices visuels, sonores, brume ici et là, tentant de faire peur aux ignorants, m’indique exactement vers où vous pensez vous en sortir. Sachez très cher que la peur tue et il a bien longtemps que je suis morte et la peur n’est qu’un hors d'oeuvre. Soit vous êtes sourdent où bien vraiment innocente de qui je suis réellement.-

Le ton de sa voix s’amplifiait en même temps que sa posture qui se dressait puis comme un tonnerre la suite survint exactement comme un mauvais présage…


-Votre choix de vie, vous croyez sincèrement avoir le choix? Ha, ha, ha, ha… Décidément de celles qui veulent convertir quelqu’un ici, vous me semblez bien placé et pour vous assurer, ou bien le contraire, c’est véritablement Kazgaroth qui m’envoie ici, car vous qui semblez tout connaitre; vous en connaissez beaucoup qui ont été avalé par lui et qui se tiennent encore debout, Ha, ha, ha, ha… Et sachez que vous n’avez aucune terre, le tout appartient à tous, vous n’êtes que de passage en ce lieu. Vous auriez dû me répondre directement, maintenant il me semble que vous ayez choisi votre sort, il est dommage, très dommage de ce revirement, vous me peinez… Franchement.-

Ses genoux venaient se serrer sur les flancs d’Abby, le préparant pour la suite, il semblait inévitable qu’un affrontement allait survenir. La jeune femme de l’Ordre du Corbeau en appelait à son aura de bravoure pour solidifier le courage de ses compagnons puis en appelait à Torm pour une précision bénite pour ses alliées prêt d’elle.






Don:Aura de bravoure. Sort Précision bénite et prépare bénédiction.