L'oeil des Sorcières, Aventure dans les Moonshae

Tijak ressentait un étrange malaise en suivant les traces laissées par Marge et la guenaude. À peine repérable, le plus souvent, elles devenaient trop évidentes par moment, comme si elles avaient été placées là à l'intention d'un poursuivant éventuel. Tout semblait indiquer que la sorcière tenait absolument à être suivie ce qui donnait au mousse la désagréable impression d'être en fait le gibier et non pas le chasseur.

Désorienté par ce sentiment qu'il ne parvenait pas à refouler et trop concentré à déchiffrer la piste, le gamin n'avait pas vraiment donné suite à l'étrange comportement d'Hermine. Alors qu'en temps ordinaire, il se serait, sans la moindre hésitation, joint à ce ballet improvisé, il ne s'était contenté que d'y jeter un coup d'œil discret avant de grimacer sous une telle cacophonie.

La clarté du jour commençait à décliner et rien ne permettait d'affirmer que leur but était proche aussi, parvenu au niveau d'un emplacement dégagé propre à les accueillir pour la nuit, Tijak, après avoir interrogé Malo du regard, répondit en hésitant à la question de Sahadeva.

- J'sais pas trop. Ça l'air tranquille par ici et j'crois qu'on f'rait bien de s'reposer un peu. J'ai aucune idée du temps qu'ça va nous prendre pour trouver la sorcière alors j'crois qu'on f'rait mieux d'reprendre des forces. J'vais faire un p'tit tour pour voir si y'a pas d'danger à côté. M'sieur Malo, vous v'nez avec moi ?

Après tout, même s'il était parfaitement conscient de ses capacités à évoluer discrètement, pour peu qu'il soit loin de ses bruyants amis, la force du garou était une sécurité en cas de mauvaise rencontre.

La sécurisation immédiate du futur bivouac effectuée, Tijak reviendrait voir Hermine pour la questionner sur l'étrange chanson qu'elle avait entonné durant leur marche et sur l'utilité de celle-ci. Enthousiaste à l'idée d'appeler éventuellement des fées, il se déclarerait prêt à retenter l'expérience, joignant sans hésiter sa voix à celle de la jeune femme, esquissant à l'identique, peut-être un peu plus maladroitement, les quelques pas de danse.

Perception et furtivité pour sécuriser les environs du bivouac.
Puis Représentation, chant et danse, pour reprendre la chanson d'Hermine.

ompendieuse ? chto ? ¤

Si Hermine avait froncé les sourcils à plusieurs reprises en parlant avec Vëla, ça n'était pas uniquement à cause du sérieux de ce qu'elle racontait, mais aussi en raison du langage châtié qui était celui de la paladine. Même si, depuis le début de ses aventures, elle-même avait fait beaucoup de progrès dans sa maîtrise de la langue commune -sans toutefois parvenir à se débarrasser complètement de son accent-, les formules ampoulées et le vocabulaire exotique signes d'une haute éducation avaient tendance à la perdre.

À la mention d'une éventuelle désertion de la Compagnie des Marches, la guerrière se contenta de hausser les épaules. En effet, comme elle put l'expliquer à Velä, Hermine avait perdu contact avec le Bastion -qu'elle pensait encore être à Sundabar- depuis des années, et avait effectivement un moment abandonné une mission officielle sans demander aucunement sa permission à un quelconque supérieur, se contentant de le mettre devant le fait accompli.

- Tu à l'aiя de cяoiяe en la valeuя de la paяole donnée, Vëla. Tяès bien. Pouя ma paяt, je sais que le meilleuя moyen de ne pas яompяe un seяment est ... de ne pas en faiяe.

La folle de Torm était libre de voir ça comme une désertion.
De son coté, s'il participait à la conversation, il en était un qui pu sourire à ce genre de déclaration : Sahadeva. En effet, bien qu'il sut qu'Hermine restait une femme peut-être un peu trop libre aux yeux d'un apôtre de la Loi, dotée d'une certaine tendance à plier les règles au besoin du moment, il n'ignorait pas non plus qu'elle attachait une grande importance à sa propre parole. En effet, n'avait-elle pas, quelques semaines plus tôt seulement, prété serment de livrer un rôdeur ayant volé les œufs d'une communauté de "monstres" des marais, le retrouvant et le capturant presque d'une seule main, puis remuant ciel et terre pour organiser, avec le Maquar et le scalde Vieltal 'Vuurdan, un procès équitable, redonnant par son serment respecté un espoir de retour à l'équilibre dans toute une région ?



Aussitôt que leur jeune éclaireur eut donné son accord pour camper pour la nuit, Hermine ôta ses bottes pour sentir la terre sous ses pieds, et commença à monter le camp -ou plutôt, à fourrager dans ses affaires, inventorier l'équipement il lui restait, et faire la moue sur l'importance vitale de ce qui lui manquait. Puis, elle se redressa, fit un geste étrange de la main qui finit en coup de coude retenu, et les nombreuses plaques noires qui constituaient sa cuirasse tombèrent pour se ranger en bon ordre derrière elle.
Ayant toute confiance en la sûreté temporaire de l'endroit et en le tour d'inspection de ses compagnons, tout en montant sa tente, elle alimenta un petit feu pour permettre à chacun de préparer son repas. Enfin, elle se mit à son aise, s'asseyant sur un rocher confortable, faisant bouffer ses cheveux noirs, réchauffant ses pieds nus au feu, appréciant l'air du soir sur sa peau cuivrée, ainsi que sa liberté retrouvée.

Lorsque Tijak lui confia son envie de réitérer son essai infructueux de l'après-midi, Hermine eut un sourire gêné : comme tous avaient pu le remarquer, elle n'était pas barde et, de plus, la corde d'ogre lui avait apparemment écrasé les cordes vocales plus que de raison. Elle n'était donc pas prête à pousser à nouveau la chansonnette. Cependant ...

- ... 'y a pas besoin de musique pouя danseя ! Si tu y tiens tellement mate-moi ça, suis mes pas !

À ces mots, elle sauta sur ses pieds, prit la main du garçon dans la sienne, et l'entraîna dans une danse étrange, ou c'était à chacun de sentir, et d'inventer, son propre rythme. De par sa culture barbare, la guerrière était apparemment plus coutumière des danses sauvages et spontanées que des corégraphies de cour. Et étonnament, certains de ses mouvements ressemblaient à des coups de poings, et les roues et sauts de mains qu'elle exécutait se terminaient souvent en coup de pieds ... souvent lancés un peu trop en direction de Jakelm. Cela ne rendait pas les choses si faciles pour l'ancien mousse, d'autant que Biscotte s'était jointe à la partie, zigzaguant entre leurs jambes d'une étrange danse hypnotique.

Hermine: Représentation (exhibition martiale)

Après quelques minutes, Hermine se rassit, un peu plus essoufflée et échevelée qu'avant, mais souriante. Cet exercice lui avait fait du bien !

Une fois le calme revenu, Hermine discuta calmement avec ses nouveaux compagnons. Ceux que cela intéressait purent notamment apprendre qu'elle semblait très préoccupée par les récents événements qui agitaient les Royaumes, et les Sélénae en particulier. Elle leur confia qu'elle aussi avait été témoin de l'envol du dragon rouge destructeur que les aventuriers avaient aperçu près de Caer Callidyrr. De ce qu'elle en savait, cela n'était pas le seul événement de ce genre, et la guerrière semblait se préparer au pire. Désirait-elle vraiment affronter un dragon ?

- Un, ou plusieuяs, s'il le faut. Je n'iяais pas les cheяcheя, mais si les Grands Vers s'attaquent à nouveau à l'humanité, je ne яesteяai pas les bяas cяoisés pendant que des gens meuяent ... La menace est bien яéelle, la moindяe des choses est de s'y pяépaяeя ... , acheva-t-elle sombrement.

...

À un autre moment de la soirée, Hermine s'approcha de Jakelm. Elle lui avoua que Vëla lui ayant raconté leurs récentes aventures, elle s'inquiétait de la tendance qu'avait encore son ancien jeune et impatient matelot de partir de son coté. Elle ne doutait pas de ses intentions louables ni de son courage, et elle-même avait confiance en ses capacités et en son bon sens -d'autant qu'il venait de demander à Malo de l'accompagner pour sécuriser la zone-, cependant ...

- Même à teяяe, n'oublie pas la valeuя de ton équipage, d'accoяd ? Peut-êtяe pas tous, mais ceяtains sont capables de t'aideя si tu leuя en laisse l'occasion, suяtout si on tяavaille en équipe ...

Jamais avare de propositions tactiques, Hermine précisa sa pensée. Elle-même, Jakelm, et qui le désirait dans leur groupe, pouvaient très bien profiter de leur quête actuelle pour apprendre à se déplacer silencieusement, en groupe, s'appuyant les un les autres.

- L'objectif est de se couvяiя les uns les autяes. Si tu me désignes paя signes le tapis de bяanchages devant moi, je peux éviteя de faiяe du bяuit en maяchant dessus. Hermine s'exprimait calmement, d'un ton presque professionnel, joignant souvent le geste à la parole. « Si je maяque l'écoяce d'un aяbяe devant lequel tu passes ensuite, tu sais grosso-modo où je suis, et tu peux me яejoindяe, ou au contяaiяe couvяiя plus vite davantage de teяяain. Ainsi, tout le monde couяt moins de яisque. Compяis ? »

Hermine ne s'adressait pas forcément qu'à Jakelm, mais à quiconque sa proposition intéressait.
Venait-elle de faire un clin d'œil à Sail en parlant d'apprendre à « partager les cachettes » ?

...

Enfin, quand les conversations commençaient à ralentir, Hermine se leva, s'étira langoureusement, annonça qu'elle prendrait le dernier quart de la nuit, avant d'aller s'allonger en jetant un dernier regard derrière elle.

Décidément, Hermine n’aidait pas, elle ne répondait pas encore clairement à la simple question posée par la paladin. Au contraire, elle ajoutait une suite à la façon des fourbes. Vëla avait plissé les yeux et décidait de mettre cette affaire de côté pour un temps. * Chaque chose en son temps.* Abby lui envoyait un soutient, lui laissant savoir qu’il serait toujours sur ses gardes. Mais ils se souvenaient tous les deux d’une mission où ils s’étaient fait berner par un fourbe, Presque d’une façon identique et ne voulant pas revivre un tel événement, Vëla devait s’assurer en son for intérieur, donc c'était bien le moment d'éclaircir cela. Elle dit alors…

-Pourquoi ne pas répondre clairement Hermine, ce n’est pourtant pas si compliquer de dire à quelle phalange vous appartenez. Vous semez le doute et sembler y prendre plaisir, ce qui me laisse douteuse et de cela il n’y a rien de bon. –

La Rashéménienne au tempérament fougueux et d'ordinaire beaucoup plus directe, était resté calme, mais la situation l'agaçait. Ce n'était pas la personne en elle-même qui dérangeait, mais la façon qu'elle avait à détourner la question, exactement comme le malandrin qui avait fait saboté l'une des missions d'importance pour les marches d'argents. Elle avait su par la suite que les marches d'argents avaient été infiltré par des factions aux intentions malignes et les réponses d'Hermine ne faisait que ramener ce mauvais moment à la surface. La cohésion du groupe en avait été si atteint que la mission avait pratiquement échoué, si cela n'avait pas été du pragmatisme de son coéquipier Élion, la situation aurait été désastreuse. Il était clair dans l'esprit de l'ex-folle de Torm qu'elle ne voulait pas revivre cette situation et comme venait de lui dire Hermine, le meilleur moyen de ne pas rompre un serment, était de ne pas en faire et justement, la paladin n'avait fait aucun serment au propos des guenaudes, elle avait accepté d'aider pour remercier les villageois de leur soutien et pour leurs offrir une meilleure vie. Sa participation à cette quête commençait à ressembler à un épisode qu'elle ne voulait pas revivre, qu'elle ne devait pas revivre, alors la réponse d'Hermine qui suivrait serait importante, de celle-ci, Vëla quitterait le groupe pour la réussite de la mission ou elle resterait pour la réussite de cette même mission.


Ils décidèrent donc de passer la nuit sur place et la paladin mis ses talents à contribution. Elle déchargeait un gros sac du dos d'Abby puis sorti le chaudron et fit un ragoût d'occasion, avec herbes, assaisonnement. Rien de bien compliqué, mais un repas chaud partagé en groupe était toujours gagnant de bonne relation et c'était justement ce que voulait la guerrière divine.


Elle s'offrit même le petit moment de danse, se partage d'étirement physique avait sa place et pourquoi pas le partager. Visiblement, ceci avait fait du bien à la jeune femme. Ensuite, vint le temps de manger et d'écouter. La proposition d'Hermine était alléchante, plus le groupe opérait de façon ordonné tentant une symbiose de groupe, meilleur étaient leurs chances. Ce n'était pas pour rien que Vëla s'était débarrassé de sa lourde armure, c'était justement pour augmenter ses chances de discrétions. La jeune femme avait une idée derrière la tête depuis le fâcheux événement qui avait faillit faire échouer la mission et celle-ci pouvait tout changer encore.

La preux chevalier avait mentionné prendre le premier tour de garde et à moins que quelqu'un lui pose une question, elle avait gardé le silence, réfléchissant à la suite.

Narration

Sylaruil jouait du violon une mélodie reposante, parfaite pour apaiser une discussion entre Vëla & Hermine.
L’art du violon lui était intuitive mais lui permettait de fredonner de concert, son instrument coincé entre son épaule et sa joue. Les accords étaient basiques mais son fredonnement était le parfait écho du chant qu’Hermine avait tenté d’entonner sans aucun succès.
Sa voix était si mélodieuse qu’elle remplit très vite l’air et si elles ne s’en rendirent pas compte immédiatement, elles l’entendirent parfaitement dans le silence laissé par leur échange tendu.
L’une et l’autre pouvait regretter de ne pas avoir entendu plus tôt ce morceau de maître. Il n’y avait pas de mot, juste du beau.

Tijak et Malo s’étaient peu éloignés, tournant autour de leur lieu de bivouac et en s’en écartant petit à petit.
Tous deux étaient d’une discrétion telle qu’ils en devenaient invisibles. Plus d’une fois, le jeune mousse surprit tantôt un rongeur, tantôt un petit oiseau. La faune était si paisible, qu’il pouvait douter de toute bonne fois qu’il y eut dans les parages quoi que ce soit de dangereux et, rapidement, il proposa à Malo de revenir vers leurs compagnons.

Ils dansèrent, reposant un moment leurs corps et leurs esprits fourbus. Jakelm dansait particulièrement bien, bien mieux qu'il ne chantait.

Moins alertes qu’ils auraient pu et bien moins que le villageois pour qui la quête avait une portée plus personnelle que de principe. Son amie la plus proche, celle à laquelle il devait certainement la vie, était toujours au prise avec une Guenaude si leurs craintes étaient fondées.

Au milieu du crépitement du petit feu, tandis que s’élevait dans l’air froid l’odeur de la soupe de Vëla, il y eut … autre chose, que seul Malo perçut, son oreille se dressant soudain et sa tête se penchant en arrière pour relever son nez, espérant que son flair lui confirme son sentiment.

- Sauveurs, je vous suis reconnaissant de m’aider à retrouver Marge mais la Mère m’en soit témoin, vous êtes tellement bruyants que vous ne l’entendriez pas appeler à l’aide. Il n’y a pas de Llewyrr ici, ou du moins nous n’en avons jamais vu. Tous les enfants par contre parlent de la Sylve et de leur aide aux Druides. J’ai … non … je crois que j’espère tant en voir que je l’ai imaginé. Faites comme vous le sentez pour les tours de garde, je ne suis pas fatigué.

Il mentait bien évidemment, et personne ne fut dupe. Son état se lisait sur ses traits, tant d’inquiétude que de fatigue.

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Sous une grosse fougère, une petite créature clignait des yeux en les observant de loin. Leur feu camouflait leurs odeurs mais ils étaient si bruyants qu’elle pouvait même se permettre de corriger les notes approximatives de Sylaruil. Elle se fit peur, juste un instant, se demandant si celui qui sentait l’ours ne l’avait pas aperçue et se mordit les lèvres pour revenir à plus de raison. Comme la Llewyrr fredonnait bien ! C’était une punition de ne pas pouvoir l’accompagner tout de long mais depuis que les Druides étaient partis, elle devait être prudente, elle le savait ….

Au cœur de la nuit, quand seule l’Elfe fut encore éveillée, elle attendit que l’homme à l’odeur d’ours s’écarte un peu puis se glissa sans bruit à l’intérieur du cercle du campement. Les aventuriers endormis n’entendirent rien des infimes pas du Grig. De moins de deux pieds de haut, la fée s’approcha de Sylaruil et de son instrument qu’elle entreprit d’accorder en en tournant les clés.

D’instinct plus que de l’avoir vu vraiment, la barde tourna la tête pour tomber nez-à-nez avec une petite créature d’un grand pied de haut, à la peau bleue clair et les cheveux verts sapin. Ses pattes faisaient penser à celle de quelque grillon géant et elle portait de petites ailes qui devaient lui permettre de sauter incroyablement haut à défaut de voler vraiment.

Dans son premier tour de garde, la jeune femme avait invité Malo, près du feu qu’elle prenait soin d’alimenté et lui avait resservies du ragout. La paladin lui était redevable, il l’avait sauvé en la portant pour sortir de cette maudite grotte qui était devenue maintenant la mine enrichissante du village. Vëla lui demandait plus amples informations sur l’attaque de la guenaude au repaire de Martha. Elle avait appris de par son métier, que l’on oubliait facilement des simples détails et que parfois, s’attardant sur le plus évident on faisait fit du plus banal détail qui devenait le plus important. La jeune femme voulait aussi se rapprocher de Malo, il était non pas une énigme, mais une réalisation de ce qui était pour elle, une forme de miracle, de volonté et d’accomplissement. Marge avait beau penché vers Malar ce dieu au sang noir et avoir accompli sur Malo une résurrection lycanthropique, restait que pour elle servante au grand repentir, elle y voyait un être doué de sentiment loyal. Il c’était rebellé contre Marge pour venir les seconder dans la grotte, il l’avait sauvé d’une mort évidente et sans lui ils y seraient possiblement tous restés.

Après cet échange de renseignement, Vëla baissait le col haut de sa robe pour montrer une cicatrice de morsure sur le côté gauche de sa gorge et sur une teinte douce…… -Malo, fut un temps j’ai eu la lycanthropie, heureusement ou malheureusement, Torm m’a délivré de cette maladie avant la prochaine pleine lune. Je sais que Marge ta transformé ainsi pour te sauver de la mort et te garder en vie, mais sache que si jamais tu avais l’intention d’être libéré de cette maladie, durant les trois nuits de la prochaine pleine lune, Torm et moi pourrions t’en libérer, tu redeviendrais le Malo que tu étais. – La guerrière divine déposait sa main droite sur l’épaule de l’homme comme réconfort puis ajoutait en laissant sa main en place… -Rien ne t’oblige à accepter et puisse tu savoir que cette tentative peut échouer, mais dis-toi que tu as la possibilité d’une telle réalisation. Tu m’as sauvé Malo et je t’en suis reconnaissante, tu m’as sorti des griffes d’un dieu mauvais, à mon tour maintenant de pouvoir t’aider, je vois au fond de ton cœur une pureté, une rose en pleins essors, continue de la nourrir, donne lui l’eau-de-vie qu’est l’amour, peut importe les évènements, puise ta véritable force en cette rose d’amour, elle te soutient, elle est la vie en toi abreuve toi d’elle, recueille-toi en elle dans les pires moments, elle te guidera sur la voie que tu te dois de suivre… Je t’aime Malo et je veux le meilleur pour toi.- Dit-elle en l’enserrant fortement dans ses bras et prolongeant l’étreinte d’amour. Vëla était sincère, véridique, l’amour qu’elle éprouvait pour Malo venait du cœur profond, non pas du cœur égoïste, mais bien du cœur charité et elle devait se l’avouer aussi, Malo était pour elle celui qui l’avait sauvé, il était l’alpha par excellence, un protecteur, un être simple sans intention égoïste, il s’était offert pour aider sans demander, il avait ouvert les bras et son cœur à l’amour. Vëla l’embrassait doucement puis le laissait songeur sur la suite à suivre. La décision qu’il prendrait, elle l’accepterait sans juger, il resterait, peu importe, le chemin qu’il emprunterait, un être important pour elle et Torm.

Le feu formait de plus en plus de braise et la preux chevalière confectionnait des lits de cendres, une cavité creusée qu’elle emplissait de cendres chaudes puis recouvrait de terre, cette technique Rashémienne gardait les dormeurs au chaud, même dans les pires conditions hivernales que connaissait son pays de naissance, mieux encore si l’on couvrait ce lit d’une tente. Ensuite elle prit son temps de repos bien emmitouflé dans sa peau d’ours. À son réveille, après avoir nettoyé et rangé le matériel, elle remit le tout sur Abby et l’envoyait se reposer dans le monde céleste après l’avoir brossé avec attention en le remerciant de sa vaillance.

Elle avait mis de côté la désertion d’Hermine, l’urgence de la situation prédominait sur son rang militaire, même si elle trouvait des points positifs sur sa défense, restait que Vëla aimait l’ordre et la lumière, non pas la désobéissance et la désertion qu’elle voyait comme une trahison, mais Hermine n’avait pas changé de camps, elle lui semblait œuvrer pour le bien, du moins pour le peu qu’elle lui reconnaissait présentement, alors le temps jouerait en sa faveur ou pas. Sa déformation militaire devait être modelée en conséquence pour le bien de tous, était là, le principal actuel. Depuis qu’elle s’était entretenue avec Malo pour lui dire ce qu’elle voulait lui dire depuis longtemps, elle se sentait plus légère, comme si des ailes lui avaient poussé.






Social sur Malo pour avoir d'autre renseignement et pour sa guérison, pour ses sentiments, elle ne peut user de social ; )

Le groupe avait fait halte. Profitant de ce moment de répit, Sylaruil voulait se vider l’esprit, reposer ses sens et détendre ses muscles engourdis par une journée de poursuite. Elle prit le temps de sortir son violon, tenta de réaccorder les cordes de l’instrument. Puis positionnant la mentonnière au creux de son coup, elle commença a frotter le crin de son archet contre la corde dur du violon. Les notes sortir avec délice et l’elfe du soleil levant ne put s’empêcher un sourire de plaisir.

Profitant que des tours de garde de ses acolytes, l’elfe de Synnoria se laissa aller à la rêverie. Comme à son habitude, allongée mais les yeux ouverts elle se remémorait de lointains souvenir tout comme le propre fil de sa journée. L’exercice permettait d’apaiser l’esprit et de reposer le corps. Puis soudain, alors qu’elle était encore bercée par les échos des musiques et des chants qui avaient accompagnés la veillée, elle se retrouva nez à nez avec…

* Une Grig ! *

La surprise laissa place à l’amusement, ne faisant aucune geste brusque, l’elfe décida de se mettre en tailleur face à la créature nouvellement venue. Elle s’affairait visiblement autour du violon, maniant les clés pour faire varier la tension des cordes. En affection naturelle avec ces créatures, Sylaruil sourit simplement. Elle connaissait la nature de ces créatures, elle pouvait soit être en train de réaccorder l’instrument pour que ses notes soient plus fines et juste, ou bien elle préparer une petite farce dont le peuple fée avait le secret. S’adressant en sylvestre d’un ton calme et léger l’elfe l’interpella :



Marquant une pause et sans perdre le sens des responsabilités, elle reprit :

La proposition de bivouaquer sur place avait finalement été retenue par l'ensemble de l'équipe et chacun s'était affairé pour préparer le campement. Sahadeva avait ramassé du bois en jetant un dernier coup d'oeil aux environs pour vérifier qu'ils étaient sûrs et relativement faciles à défendre.

Le Maquar n'avait guère échangé de mots avec ses compagnons. Il avait approuvé la proposition d'Hermine et accepté de s'entraîner quelque peu avec elle et les autres volontaires. Il n'était pas sûr qu'une seule leçon suffise pour acquérir un bénéfice, mais elle aurait au moins de le mérite de consolider le groupe. Il s'appliqua de son mieux à suivre les conseils de ses compagnons.

Il avait fort envie de discuter avec Malo des événements passés et à venir, mais Vëla s'était proposée de le faire pendant la soirée et la nuit. Le guerrier avait approuvé la proposition.

Sahadeva avait ensuite partagé un repas chaud avec ses compagnons. Le ragoût préparé par Vëla réchauffait le corps et n'était pas mauvais du tout. Il faudrait bien cela pour surmonter la nuit froide qu'ils s'apprêtaient à affronter. Le guerrier d'Estagund ne s'habituerait probablement jamais totalement à ce climat hostile, lui qui était habitué à la chaleur moite de son pays natal. Sa longue errance dans le Shaar lui avait cependant permis de prendre quelques réflexes et il installa sa couche à proximité du grand feu.

Après avoir discuté avec ses compagnons des différents tours de garde, il fut convenu que Vëla, Hermine et Syraruil, qui avaient peu besoin de sommeil, se chargeraient de l'essentiel de la tâche pendant que les autres dormiraient. Sahadeva prendrait part à la deuxième de ronde de garde.

En attendant d'être réveillé, il ôta son armure qu'il plaça non loin de lui, déposa ses armes à portée de main, puis s'enroula autant que possible dans sa couverture pour limiter les déperditions de chaleur. Dans le même ordre d'idée, il conserva sur son corps ses vêtements et son turban.

Avant de tenter de s'endormir, il déclara :

- Bonne nuit à toutes et tous. Je laisse ma place dans la tente aux moins robustes d'entre nous. Amis veilleurs, n'oubliez pas de vérifier de temps à autres si les dormeurs se portent bien : mieux vaut être prudents par ce temps froid. Et n'hésitez pas à me réveiller au moindre danger… ou au moindre soupçon de danger…

Légèrement essoufflé après s'être dépensé sans compter dans une danse endiablée, Tijak récupérait lentement tout en écoutant les conseils avisés d'Hermine concernant la progression en équipe. Se déplacer silencieusement dans les bois, voila qui parlait tout naturellement au gamin, habitué depuis son tout jeune âge à arpenter la forêt autour de son village natal. Alors qu'il évoluait habituellement en solitaire, l'enseignement de l'ancienne navigatrice du Protecteur lui ouvrait de nouveaux horizons, lui faisant percevoir tout l'intérêt de se couvrir mutuellement. Gain de temps dans la progression, mais aussi plus grande sécurité, tout cela ne pouvait qu'accroître l'efficacité du groupe.

Le fond de l'air était frais aussi tous apprécièrent de pouvoir profiter du repas chaud concocté par Vëla avant de s'installer de façon plus stable pour la nuit. Tijak n'intervint pas dans la répartition des tours de garde, se contentant de hocher la tête en signe d'approbation lorsque son quart lui fut fixé. Au fond, cela ne le changeait pas tellement des ordres du bosco à bord des navires sur lesquels il avait servi.

Avant de s'emmitoufler dans sa couverture et de se rouler en boule dans un coin, le jeune mousse prit soin de retirer sa chemise trempée de sueur, sur laquelle il s'allongea. Il aurait bien moins froid, torse nu au contact de la laine, qu'en gardant un vêtement encore humide.

Réveillé pour son quart, il alla s'asseoir un instant auprès du feu, les épaules toujours recouverte de la couverture et déposa sa chemise à proximité des flammes pour achever de bien la sécher. Régulièrement, il se levait, en alternance avec les autres chargés de la garde, pour faire quelques pas en limite du champ de vision, histoire de s'assurer que tout restait calme.

Au moment de se recoucher pour terminer sa nuit, Tijak récupéra sa chemise imprégnée de la chaleur du feu. La gardant collée contre lui, il se roula de nouveau en boule dans sa couverture, attendant d'être réveillé par les premiers rayons du soleil ou, moins poétiquement par la main ferme d'un de ses compagnons qui l'inviterait à se lever sans délai.

Narration

Ainsi passa la nuit.
Vëla avait reçu en confidence le déroulé de l’attaque sur l’abri de Marge, et un peu plus. Le Garou était gêné, peu habitué à de telles démonstrations d’affection d’une part, et de la proposition de le libérer de ce qu’il prenait de moins en moins pour une malédiction de l’autre. Elle savait percevoir plus loin que les mots mais rarement avait-elle pu lire aussi simplement dans le cœur d’un homme.
- Je ne reste jamais loin de Marge longtemps. Elle n’a plus personne d’autre… Et elle était là pour moi.
Il sentait cette nécessité de justifier sa présence, et ce qu’elle impliquait émotionnellement. Les deux étaient plus que des amis, ça ne faisait aucun doute.
- J’étais tout près quand les Ogres sont arrivés, mais encore trop loin que pour intervenir à temps. L’ours mort était le premier à s’interposer. Marge est sortie de sa hutte quand je suis arrivé, c’était comme si elle était résignée parce qu’elle m’a fait ‘non’ de la tête, et … je ne suis plus tout à fait sûre. Il y a eu feu vert, comme celui qu’elle utilise et qui ne brule pas les plantes, puis le sol a bougé comme si tous les arbres voulaient la protéger. J’ai été pris par des racines, comme l’ours mort. Et ils ont emporté Marge et la femme en armure noire qui est arrivée presque en même temps. Ils devaient rapporter une femme et ne savait pas laquelle des deux. Urok a profité de la surprise qu’elle a eu de voir l’ours mort-vivant et l’a assommée, dans le doute. Ils ont préféré les emporter toutes les deux. Je … je n’avais aucun moyen de les aider …
C’était de la tristesse, une pointe d’incompréhension même s’il avait compris qu’une fois encore elle avait fait le nécessaire pour le protéger.
- Le temps que je me dégage des racines, ils étaient partis. Les suivre n’était pas difficile mais quand j’ai vu qu’ils avaient rejoint un géant … mes chances de la sauver étaient maigres. Je n’aurais probablement qu’un seul essai. Il n’y avait pas de Guenaude avec eux, elle était certainement déjà partie.
Malo regardait Vëla dans les yeux, pour la sonder à son tour, et au fond du regard, bien caché derrière sa retenue, brillait cette petite lueur de l’homme a deux doigts de se laisser séduire.

Les rondes se succédèrent sans heurt pour les aventuriers à l’exception de Sail qui, à la fin de son tour, claquait des dents et ne pouvait plus réprimer ses tremblements. Prenant conscience de son état, Malo, qui ne dormait pas, lui offrit de la rejoindre sous la tente d’Hermine pour partager sa chaleur et lui éviter de crever, comme ça, de n’y avoir pris assez garde.

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La Grig tourna sa petite tête verte en direction de Sylaruil qui n’avait pas pris conscience que ses deux compagnes de garde s’étaient assoupies -sans doute de n’avoir rien ressenti des effets de cette poussière qui les avait entourées un instant et qui laissait dans l’air un très léger parfum boisé. La fée souriait à la question de savoir comment elle s’y était pris, puis s’était renfrognée quand la Llewyr avait évoqué la Guenaude et une druidesse.

- ’ ’ ’ ’

Le temps de tourner la tête pour voir ce qui avait fait du bruit –Hermine s’affalant un petit peu plus- et la fée avait disparu.
Le jour se levait.

La nuit s'était déroulée plus calmement que Sahadeva ne le craignait. Bien emmitouflé dans sa couverture, il avait rapidement sombré dans un sommeil sans rêves, qui ne fut interrompu que par son tour de garde.

Au terme de celui-ci, Sail, frigorifiée, avait dû être emmenée dans la tente pour se réchauffer, ce qui n'avait pas manqué d'inquiéter le Maquar. Non seulement parce que c'était l'une des membres de son équipe, mais aussi parce qu'il avait toujours eu un petit faible pour elle, si différente des aventurières puissantes et aux fortes personnalités qu'il avait croisé jusqu'alors. Il y avait en Sail une forme de fragilité qui intimait au natif d'Estagund de la protéger, même si ses récentes actions avaient démontré qu'elle pouvait se montrer redoutable, voire cruelle.

Malgré son inquiétude, il s'était rendormi jusqu'à l'aube, la fatigue et la volonté d'être dispos ayant vaincu ses craintes.

Sahadeva se leva reposé et fit quelques gestes amples, puis de plus en plus rapides pour se réchauffer. Le froid de la nuit l'avait quelque peu engourdi. Il enfila son armure et s'équipa de ses armes, puis fila vers la tente pour constater que Sail était toujours en vie. Rassuré, il s'approcha à nouveau du feu et engagea la conversation tout en commençant à déjeuner frugalement :

- Rien à signaler pendant la fin de nuit ? J'imagine que nous allons reprendre le plus vite possible la route, en espérant que Malo et Tijak puisse retrouver la piste et qu'elle n'est pas trop froide…

Il voulait repartir dès que possible afin de tirer toute cette histoire au clair.