Chapitre 1 : Le cri perdu du port

Alors que la barbare originaire du Cormyr venait de s’attabler, l’elfe senti qu’elle n’avait pas grand intérêt pour l’enquête que le groupe commençait à mettre sur pied. À deux, trois ou quatre, le mystère n’en restait pas moins intéressant ! Et pour tout dire, il avait déjà vécu une aventure de ce type et malheureusement il avait pu remarquer que certains aventuriers avaient tendance à se lasser rapidement et à quitter le groupe.

La présence d’êtres aquatiques faisait pulser sa marque divine plus fortement sur son poitrail. En tout cas c’est la sensation qu’il avait et il pressentait qu’il devait persévérer dans cette direction. Que cette guerrière au marteau les suive ou non il fallait s’activer !

Le ton entre le frère de race et l’être aquatique semblait être beaucoup apaisé que la veille. Voilà qui ravissait l’archer qui n’aimait guère rentrer dans des querelles intestines au groupe. La cohésion primait.

Avant d’embarquer e finir son repas et de partir à la rencontre de Sarouf, Baelsul souhaitait que Laeylan puisse s’exprimer. Ses informations précieuses seraient d’une grande utilité pour le groupe. Attendant sa réponse, il souhaitait ensuite revenir sur la proposition de Morn auprès du groupe et pris son mal en patiente. Il en profita pour terminer doucement son repas tout en pensant à l’accueil des commanditaires du tavernier. Il ne fallait absolument par manquer leur visite !

Eka hocha la tête en écoutant le tavernier donner ses explications. Elle était déjà fort intéressée par l'histoire de la manoeuvre. Ainsi le basculement du bateau avait un rôle à jouer avec ses avantages et ses inconvénients, voir ses conséquences. Elle comprenait mieux le conseil qu'elle avait reçu de venir se former ici. Il semblait qu'il y avait bien plus à apprendre à parcourir le monde qu'à rester dans sa propre forge sans rien voir de l'ensemble. Comme le disait son père adoptif, elle était comme une grenouille au fond du puit.

Elle remercia le tenancier et laissa là son déjeuner pour se diriger vers le charpentier. Nul doute qu'elle comptait revenir à la table le terminer. Une grande gaillarde comme ça devait manger un peu plus que ces poupées bien apprêtées et aux cous de cygnes. Elle lui demanda de sa voix légèrement rauque mais chaleureuse:

- Salutations Maitre Artisan. Je suis Eka, Prêtresse de Gond, le Porteur des Merveilles. Maitre Morn me dit que vous avez quelques manœuvres à effectuer aujourd'hui et je cherche à me former sur tout ce qui touche aux navires, grands ou petits. Cela vous dérangerez t-il de me laisser vous assister ?

Les prêtres de Gond étaient généralement bien accueillis partout où ils se présentaient. Et jusque là, la jeune femme avait toujours reçu un accueil cordial et des artisans prêt à partager leurs savoir. Elle espérait que l'échauffourée de la nuit n'avait pas douché la cordialité des habitants du coin.

Elle rejoindrai ses camarades de soirée un peu après. Elle n'avait pas encore pu en apprendre d'avantage sur eux. Mais leurs origines et leurs capacités sentaient l'expérience, et surtout une vie différente de la sienne. Il y avait encore tant à apprendre. Aurait elle assez de toute une vie ? Ou bien, un jour, lassée ou repue de toutes ces connaissances, déciderait-elle de se poser à nouveau près de sa forge ?

C'était bien beau de se gaver de pains et fruits, confis ou pas, mais il fallait se décider: d'une manière ou d'une autre, les aventuriers allaient devoir gagner leur croûte, et ça au moins leur donnait un but commun. Quand bien même personne ne les avait mandaté pour enquêter sur les attaques de koalinths, il y avait fort à parier que bien des gens seraient reconnaissants qu'on y mette un terme. Que ce soient les petites gens, pêcheurs, marins, marchands, prêtres ou les commanditaires du paquet… Personne n'aimait les pillages et les meurtres nocturnes.

Alors que l'aubergiste empochait les paiements du jour, ils eurent la confirmation de cette impression quand un disciple de Lathandre franchit la porte béante avec une traditionnelle robe jaune et rose¹. La débauche de couleur et d'enthousiasme qui l'accompagnait proclamait sa foi avant même qu'il n'ouvre la bouche, ce qu'il fit de toute manière. Il s'adressa d'abord à la cantonade, puis remarqua le petit groupe et leur parla plus particulièrement:

– La lumière de Lathandre soit sur vous ! Merci à vous tous d'avoir repoussé les pilleurs. Sans vous, qui sait ce qu'ils auraient pu faire… Telpir et cette auberge peuvent être fiers de ses résidents ! Je voulais m'assurer que personne n'avait besoin de soins… Ah, on m'a parlé de vous. Notre église est toujours heureuse d'accueillir et parrainer des aventuriers courageux²; vous pourriez venir à la Tour du matin pour le service du zénith.

Toutes les questions y trouveront réponse, avait-il dit en partant presque aussi vite qu'il n'était apparu. Il croisa en sortant Ekaterina qui venait d'avoir confirmation que le chantier naval serait très animé à la mi-journée. Ce serait le moment idéal pour observer la manœuvre de basculement et d'entretien de la coque du-dit bateau. Elle ne pourrait pas participer directement, mais ça serait instructif.

Il ne fallut plus longtemps pour terminer le repas et récupérer les affaires qu'ils voulaient emporter³, puis le petit groupe put se mettre en marche vers le chantier naval et la jetée. Vu sa position stratégique au sud de la Mer des étoiles déchues, la ville de Telpir était animée et densément peuplée, mais plus riche en entrepôts qu'en étals. Pour ne pas se perdre, le plus simple était de longer les quais. Ils purent voir un bateau à la manœuvre, en train d'arriver dans le port: des barques étaient en train de l'aider à s'orienter. A un autre endroit, une large bâtisse vomissait une compagnie entière de gardes et de chariots frappés de livrées identiques. A voir leur équipement et organisation, on comprenait pourquoi les caravanes du Priakos⁴ du Vrai Écu n'étaient presque jamais attaquées.

Mais parmi toutes ces observations et rencontres colorées, ils se retrouvèrent au mauvais endroit au mauvais moment. L'une des caisses massives qui était transbordée sur un bateau amarré échappa à ses porteurs. Au lieu de tomber à l'eau entre le quai et le navire, elle vint s'ouvrir à quelques mètres des aventuriers, dans un feulement de colère.

Ce n'était pas une caisse de marchandises, mais une cage dont les barreaux de métal avaient été bardés de bois ! Et maintenant que son fond avait été démoli, la patte griffue qui en sortait avec hésitation n'évoquait rien de bon. Il fallut à tous les badauds quelques instants pour comprendre la même chose, et commencer à s'éparpiller. Les aventuriers se trouvaient à quelques enjambées de là, et pouvaient toujours essayer de chercher un couvert, eux aussi. La bête tâtonna puis commença à cogner contre le fond supérieur pour l'arracher totalement. Le réveil avait été pénible, et elle était de mauvaise humeur…

¹: La robe de cérémonie avec le diadème solaire et les plumes de paon vaut presque le large sombrero des gondars.
²: Le clergé de Lathandre sponsorise souvent des aventuriers pour éliminer des monstres, retrouver des trésors, etc.
³: Le dortoir est donc fermé à clef, portée par l'un d'entre vous. Maître Morn en a bien sûr une autre pour lui.
⁴: Un priakos est une compagnie marchande formée par l'association permanente de plusieurs caravanes sous une même bannière.

Laeylan était assez contente que l’un d’entre eux s’intéresse à ses origines. Elle leur expliquât ce qu’était un Locathah. Homme poisson, un peu plus poisson qu’homme si on y regarde bien. Elle expliqua un peu la hiérarchie et deux trois habitudes, sans entrer dans les détails. Elle était juste contente à cet instant de repenser à sa famille d’adoption après qu’on lui ait dit que l’homme a qui elle devait prendre de l’argent était passé a travers la porte la veille. Une déception qui resterait peu de temps. Elle avait essayé et ne souhaitait pas aller plus loin dans cette histoire. L’affaire de quelques piécettes de perdu. Quelle importance finalement ?

La suite fut assez simple, le groupe avait visiblement un plan assez commun, elle aussi aimerait bien voir la manouvre du bateau. Naturellement le groupe serait alors scindé en deux. Deux pour le sage et deux pour le chantier naval pour les Koalinths. D’autant que certaines annonces placardées sur la taverne avaient l’air d’avoir un possible lien avec cette histoire, de près ou de loin. Bref, tant de coïncidences ne pouvaient pas être des coïncidences.

Elle ne lâcha pas un mot durant le trajet vers les quais, se contentant d’observer les alentours. La caisse qui s’écrasa devant eux la sortit de son observation de façon un peu brutale. Vue la taille de la cage, la bestiole qui se trouvait dedans devait avoir une taille aussi importante que sa dangerosité.

-Voyez ce que je disais ce matin ! les terrestres trouvent toujours le moyen de faire des truc dangereux ! Quel besoin ils avaient de mettre cette créature dans une cage ! Si vous ne voulez pas servir de déjeuner à ce truc poilu, planquez-vous !

¤Avec un peu de chance, la bête ira voir ailleurs avant de nous bouffer tout cru¤

Laeylan se mit donc à chercher un endroit ou se cacher dans les environs immédiats.

Les quelques réponses de Laeylan firent prendre conscience à Baelsul que sous la surface de l’eau c’était tout un monde qui semblait exister et s’ouvrir à lui. Des peuples, des villages voire même peut-être des civilisations entières avec leur propre culture s’étaient-elles créées ? Repensant à ses camarades elfes aquatiques d’un soir à qui il devait sûrement la vie, il ne put s’empêcher de penser que peut-être un même niveau de raffinement avait été atteint dans ce qu’il avait longtemps considéré comme une simple et vaste étendue d’eau.

Voilà que le groupe venait de décider de suivre Eka jusqu’au chantier naval. Point de passage important pour l’enquête, le lunargentais gardait en tête l’idée d’aller voire Lulia, Kerri Talindras, le disciple de Lathandre et Sarouf. Une belle journée en perspective, qui ne manquerait pas d’être riche en enseignements ! Encore une fois, le rapport avec les locaux était la clef pour faire son trou à Telpir et en faire une base d’opération pour ses quêtes personnelles.

Arrivés sur les quais, l’agitation était digne de son activité portuaire. Le demi-elfe avait peu connu cette atmosphère dans sa vie, mais il la trouvait charmante si on excluait l’odeur iodée des poissons et d’algues en décomposition à laquelle il avait dû mal à se faire.

Au moment où la caisse fracassa le sol, l’archer ne fut pas le plus prompt à réagir mais suivi avec docilité le conseil de la femme à la peau bleue. Elle avait suivi le mouvement général de la foule et c’était sûrement la meilleure des solutions. Lui aussi étonné qu’on puisse mettre ce genre d’animaux en cage, notamment depuis sa récente aventure en haute-forêt, il répondit :

« Qu’est-ce que ce truc poilu ? »

Cherchant du regard tout objet, tonneau, caisse derrière laquelle se cacher le demi pris ses jambes à son cou. Une fois à l'abri il sortirait son arc histoire d'être en mesure de se défendre.

- Pour une fois, on est d’accord Miss Genasi !

Répondant en criant à sa remarque, le dos déjà tourné à la bête qui commencé à se dévoiler.

L’ensorceleur qui avait grandi dans les bois de Yuir en Algarond était un amoureux de sa flore et de sa faune mais il s’avait aussi que celles-ci pouvaient être des plus dangereuses et sauvages autant ses plantes que ses animaux.
Un sage de son village aimait raconter des histoires aux enfants, notamment celle qu’on conte au coin du feu le soir tombé pour effrayer l’imagination des bambins. Certains passages étaient volontairement exagérés et pour l’heure Hemurelh ne souhaiter découvrir lesquels.

Réactif comme ces compagnons de ballade, il prit ses jambes à son cou suivant à la culote l’archer demi-elfe.

- Par toutes les farces d’Erevan Ilesere, celle-ci est ma fois de mauvais goût. La caisse à bien faillit me tuer !

Ce confie t’il à Baelsul dans leurs courses alors qu’ils se cachaient non loin l’un de l’autre. Son cœur suite à cette erreur inattendue battait la chamade. Les émotions s’enchainer depuis son retour sur la terre ferme il est était à se demander s’il ne regrettait pas finalement sa vie à bord du « récif acéré » en compagnie des pirates.

¤ Tu voulais de l’aventure Relh tu es servit. ¤

Voyant le demi-elfe s’armer de son arc, il fit de même avec son arbalète. Le réflexe de Baelsul montrer que ce dernier avait une habitude de ce genre de situation imprévisible. Il respira plus tranquillement pour se calmer et se préparer à devoir se battre pour sa survie le moment venu.

- Hé ! Hé ! Baelsul tu vois l’animal ? C’est plus un gros chaton ? ou un de ses tigres à dent de sabre ?

Un peu déçue de ne pas pouvoir participer à la manœuvre, la jeune femme se consola en se disant qu'elle aurait au moins l'occasion de pouvoir l'observer et d'apprendre. Il fallait bien commencer quelque part. Au moins, elle ne trainerait dans les pattes de personnes. En espérant qu'elle puisse pratiquer les jours suivants.

Elle décida d'accompagner les autres puisqu'ils prenaient tous la même direction. Elle s'était équipée de son armure, de son marteau et de son sac habituel, contenant notamment ses outils. Comme elle ne devait qu'observer, il était préférable qu'elle soit en mesure de se battre si une nouvelle incursion de Koalinth se présentait. Elle n'avait guère été à l'aise la veille sans son armure. Un mauvais coup aurait pu être dangereux, surtout si la bataille s'était prolongée.

Marteau sur l'épaule, son tablier ocre sur son armure, elle détonait toujours autant, mais cela ne la dérangeait pas. Elle aimait en jouer, et marchait en souriant. Ses yeux braqués sur les différentes manœuvres de marins. Elle apprenait.

Puis tout se passa rapidement, un cri d'avertissement, une caisse qui s'écrase près d'eux et le feulement d'un animal. Elle n'avait jamais vu courir aussi vite autant de monde à la fois. En tout cas, la panique était communicative et tout le monde s'échappait. Même ses compagnons s'étaient abrités. Elle décida de les suivre dans un premier temps. Surtout que personne ne semblait avoir été assez idiot pour rester près de la cage.

Elle se cala au coin d'une maison, pas très loin des demi-elfes, et observa la situation.

Le temps que les aventuriers courent se mettre à l'abri, et le fond de la boîte céda sous les coups de pattes de la bête. Ils n'étaient qu'à une dizaine de mètres de la cage éventrée, ce qui, il fallait bien le reconnaître, ne les mettrait pas complètement à l'abri. Certains débardeurs ¹ s'étaient éparpillés plus loin plus rapidement, mais d'autres, comme le petit groupe, s'étaient dissimulés derrière les obstacles à proximité. Ils n'auraient désormais plus le temps d'aller plus loin.

Le quai paraissait soudainement étrangement calme, comme à la veille d'une catastrophe… Chacun retenait son souffle, et en quelques instants seulement, l'adrénaline doucha tous les protagonistes: la bête rugit, trois fois de suite. Il ne fallait pas être un stratège pour réaliser que quelque soit la direction qu'elle prendrait, elle finirait par dépasser l'une des cachettes. Certaines étaient d'ailleurs précaires, comme là où deux humains tentaient péniblement de tenir derrière un tonneau.

Pire encore, à quelques jets de pierre, l'activité se maintenait. Tout au plus certains pointaient-ils la scène du doigt et faisaient-ils demi-tour, tandis que d'autres s’amassaient, presque impatients de voir le spectacle. Quand la créature se révéla totalement, on put voir qu'elle avait été tranquillisée. Ses mouvements étaient encore hésitants, et elle se déchaîna maladroitement sur la boîte. Puis elle tourna sur elle-même, l'air effrayée… Ou était-ce de la fureur ?

Son état pataud ne suffit pas aux aventuriers: La curiosité, la crainte, la malchance ou l'incapacité à se tenir coi les révélèrent aux sens du prédateur. Seule Laeylan parvint à faire corps avec le décor, évitant autant de bouger que de causer du bruit. La créature secoua sa large crinière fauve, battant de la queue. Le seul point positif était qu'elle hésitait encore sur quelle cible déchaîner sa hargne. Encore un instant, et elle serait fixée, et deux quintaux ² de muscles et de crocs allaient prendre une bonne revanche sur ces humanoïdes asservisseurs…

Telpir n'est pas un petit village, mais une cité. Tous les habitants ne viennent pas de disparaître, mais les environs immédiats (sur une vingtaine de mètres se sont vidés de leur foule. Le mouvement de panique a été relatif, et ceux qui se sont fait bousculer (et ont perdu du temps) viennent de passer le coin d'un abri ou de se jeter à l'eau. A quelques dizaines de mètres, les badauds comprennent qu'il se passe quelque chose, mais sont toujours visibles.
¹: Et ouaip, c'est le mot français pour docker. D'où le vêtement du même nom, porté par les ouvriers qui débarrassaient les camions, et qui fut appelé marcel quand il fut vendu par les magasins du même nom. En Belgique, on dit singlet (anglicisme) parce que ce n'est pas un vêtement doublé (doublet). Aux USA, je lis qu'on appelle ça parfois un "wifebeater", ne me demandez pas pourquoi…
²: Si la définition historique du quintal peut varier, ici on parle bien d'un quintal de cent kilogrammes.

Lancers...

Lion - Jet de compétence : Perception : 15(d20) +1 = 16
Baelsul - Jet de compétence : Furtivité : 8(d20) +0(deg) +4(Dex) = 12 vs DD16 ~ Echec
Eka - Jet de compétence : Furtivité : 16(d20) +0(deg) +1(Dex) -5 (armure) = 12 vs DD16 ~ Echec
Hemurelh - Jet de compétence : Furtivité : 3(d20) +0(deg) +2(Dex) +1(trait) +2 (en forêt) = 8 vs DD16 ~ Echec
Laeylan - Jet de compétence : Furtivité : 6(d20) +6(deg) +4(Dex) = 16 vs DD16 ~ Réussite

Sans même attendre la réponse de Baelsul, Hemurelh a compris qu’il s’agissait d’un gros morceau. Le rugissement du fauve ne laisser en effet aucun doute quant à sa férocité. Celui-ci déclencha un frisson parcourant tout le corps de l’ensorceleur.

Quelque personne s’éloigner encore en courant, mais aux alentour (enfin de ce qu’il pouvait voir) l’activité portuaire continuer. Le danger étant pourtant réelle, lui et c’est compagnons en première ligne certes, mais les villageois et autre badaud n’était pas en sécurité et les plus éloigner n’en avait même pas encore conscience.

- Un gros matou a n’en plus douter Baelsul.

Relh était conscient de sa cachette précaire et de sa proximité dangereuse si celui-ci venait t’a attaqué avec le félin, qu’il n’avait pas encore. Aperçu.

- Dit Baelsul, une autre question ! Tu le sens comment cette affaire ? Tu n’as pas par hasard une pièce de viande dans ton sac pour rassasier la bêbête ?

C’était des questions sur le ton de l’humour au regard de la situation qui trahissait son stress actuel. L’ensorceleur avait connu des difficultés et des situations dangereuses ses derniers mois voir années, mais il n’était pas encore au niveau de trouver toutes ses situations dramatiques : « normal ».

Son premier réflexe avait été de mimer son compatriote de cachette en armant son arbalète, mais il sentait la toile crépiter sous sa peau. Ses pouvoirs récents d’ensorceleur étaient constamment en ébullitions en lui.

- Ok, ok, ok ! Je vais m’exposer, Baelsul. Juste le temps de distraire l’animal avec un sort. On pourra au choix utiliser ce temps pour partir plus loin dans une meilleure cachette, hé hé ! (fit-il nerveusement) « Ou coordonner une immobilisation de l’animal. Arrives-tu a apercevoir les autres d’où tu es ? » Il avait à peine fini sa phrase qu’il se lança : « Bon j’me lance ! Tu me couvre ». Finit-il avec un clin d’œil en direction de l’archer.

Hemurelh se dévoila un peu plus de sa cachette précaire pour faire face mais toujours courbet pour être le moins visible possible à l’animal.

¤ Un lion ! Que diable fait-il dans cette caisse ? ¤

L’art profane ne demandé qu’à sortir. Cette sensation lui donnait du courage et un sourire combatif s’afficha sur son visage. Il était à l’aise quand il pouvait exprimer sa magie. Et ici pour une bonne cause. La sécurité des villageois et la sienne était en jeux.

En pleine conscience de son pouvoir, concentré sur sa cible, il entama son incantation, laissant la logistique de coordonné une éventuelle attaque à Baelsul et les autres.



Hemurelh utilise concentration et lance le sortilège GRAISSE.
Attention à la glissade !

Répondant du tac au tac à son acolytes Baelsul restait concentré, le regard fixé sur l’apparition :
« Oui, nous avons eu une belle chance de ne pas être en dessous quand elle est tombée… Vu la taille de la bête, son poids aurait fait de beaux dégâts. »

Une fois caché, il en profita pour faire appel à la magie. C’est elle qui rendait ses flèches si puissantes. Le demi commença à entonner un chant elfique, les mots de pouvoirs firent appel à la toile et le flux d’énergie traversa ses cordes vocales puis ses membres jusqu’à atteindre sa flèche qui serait enchantée pour une courte durée. De quoi lui laisse le temps d’ajuster et de tirer.

« Que fait un lion ici ? Décidemment ces citadins n’ont pas compris que de tels animaux avaient leur place dans leur milieu naturel. »

À ce moment-là il repensa Laeylan si critique du monde terrestre, mais qui a priori jusque-là y était resté de son plein gré contrairement à cet animal. Cette pensée fugace s’en fut et l’archer inspecta les alentours pour voir si une quelconque autorité était en mesure d’intervenir, un dompteur, un débardeur ou un druide, pourquoi pas ? Ça éviterait d’abattre l’animal sans réelle raison.

Comprenant la vanne de son congénère le demi répondit : « Toujours ! J’ai deux cuissot pour lui servir de repas, il ne serait sûrement pas contre. »

Reprenant plus sérieusement : « Malheureusement je n’ai rien sur moi pour nourrir cette bête… Le seul moyen que je vois est de l’abattre, sauf si Erevan Ilesere répond à tes prières et t’octroi des pouvoirs druidiques. »

« Tu ne devrais pas tant t’exposer, tes dons te permettent d’agir à distance. D’ailleurs une idée me vient à l’esprit je vais tenter de blesser la créature à ses jambes plutôt que de l’abattre. Elle pourra guérir si elle a de la valeur pour son propriétaire. »

Au vu du sort lancé par son acolyte, le demi le félicita sobrement « excellent choix ! »

Le demi pris une respiration avant de tirer en attendant une réaction du félin. S'il attaquait ou bondissait il viserait ses pattes.