L'épreuve des convictions, RP

Écoutant avec attention sa ly’aegisir, il hochait régulièrement la tête en signe d’assentiment. S’il avait bien compris, il y avait plusieurs étapes dans ce plan. Premièrement, il fallait trouver du renseignement. Où se trouvait les Eldreths, dans quelle configuration progressaient-ils ? Les prisonniers étaient-ils en tête de convoi, au milieu ou en queue ? Qu’elle était la surveillance qui était alloué pour sécuriser les enfants ? Quand ils faisaient des haltes, qu’elle configuration adoptaient-ils ? Lorsqu’ils auraient répondu à ses questions, les gardiens pourraient affiner le plan.
Pour Dinenda ce travail était dévolu à Yvae qui était taillé pour remplir ce genre de mission.

Au moment de l’exécution, il faudrait créer une diversion naturelle. L’attaque d’un animal ou d’une créature que l’on pouvait rencontrer dans la Haute-Forêt. Là, il faudrait compter sur ceux qui pouvaient adopter des formes animal ou de créature magiques, elles ne manquaient das la forêt. Pour ce volet du plan, à nouveau Yvae était le mieux placé. Toutefois, Azur’Aël aurait pu elle aussi prendre une forme qui attirerait indéniablement l’attention des ravisseurs. Peut-être que le mage de la Main bénéficiait de ce genre pouvoir magique.

Il restait une question en suspend, pour le gardien des mystères. L’offensive, la vrai, celle qui viserait à l’élimination des Eldreths aurait-elle lieu immédiatement, ou serait elle différée ?

- Très chère Ly’Aegisir, tu es réellement pleine de ressources. Je te suis sur ce plan. Je ne sais pas si je pourrai être vraiment utile, mais l’essentiel est le sauvetage. Je pourrai toujours me poster un peu à l’écart en réserve d’intervention si ça devait mal se passer. Juste une question ! Est-ce que tu penses qu’on passera à l’attaque dès que tu auras quitté les lieux avec les enfants, ou diffère-t-on cette phase pour attendre ton retour et bénéficier de l’intégrité de notre force de frappe ?

En fait, il faudrait très certainement mettre en place un nouveau plan pour cette étapes finale. Mais si le premier fonctionnait comme prévu, les gardiens sylvestres auraient les coudées franches pour agir. Que le groupe passe à l’attaque dans la forêt, ou au village piégé des changelins à moins que Venali ne décide de faire demi-tour pour retrouver la sécurité de sa forteresse. Pour le disciple draconien, ça n’avait que peu d’importance.

L’elfe-dragon avait été tellement absorbé par les échanges n’avait même pas perçu la présence de Goldrick. Il baissa ses yeux d’or à le rétine serpentine sur le nain.

- Dis donc toi gardien, tu ne devais pas être à la mise en place des pièges ?

Surpris par la question de Dinenda alors qu’il pensait que personne n’avait fait attention à lui, Godrick mit un certain à répondre. Aurait-il dû continuer à poser les pièges en ce jour ? Était-il convié à cette réunion entre héros ? Il baissa la tête et après une inspiration, il prit son courage à deux mains et regarda le Gardien des Mystères dans les yeux.

- Euh… J’ai passé la jour d’hier à poser des pièges aux alentours du village et à quelques kilomètres à la ronde. J’ai marqué la plupart d’entre eux et expliqué aux chasseurs et aux artisans qui m’ont accompagné, comment procéder. Nous avons creusé des trous afin d’y enfouir des morceaux de bois taillés en pointe. Nous avons recouvert le tout de branchage, de mousse et de feuilles afin de les camoufler le mieux possible. J’ai aussi utilisé quelques cordes et lianes fournis par Thüldae afin de construire des sortes de collet géant. Certains sont reliés à des troncs camouflés dans les arbres, d’autres à des rochers. Je ne sais pas si ces derniers seront utiles car ils sont plus facilement détectables. Je peux vous indiquer l’endroit des pièges si vous le souhaitez. Quelques chasseurs sont partis dans la matinée pour fortifier certains pièges et terminer certains d’entre eux. Vouliez-vous que je les accompagne aujourd’hui également ?

Il baissa la tête, prit une nouvelle inspiration et continua sur sa lancée :

- Je pensais que je serai plus utile à vos côtés pour écouter le plan qui sera mis place. Ai-je eu tort ? Je sais que mes talents ne sont pas à la hauteur des vôtres, mais je peux apporter mon aide. Je peux évoluer discrètement dans la forêt et créer une zone où les herbes, plantes et buissons se déforment pour s’entortiller autour des créatures qui s’y trouvent. Je me débrouille pas mal à l’arc long. Et je dispose également d’un aigle, mon animal de compagnie. Sous mes directives, il peut créer des diversions ou attaquer avec moi. Je sais que ce n’est pas grand-chose par rapport à tout ce que vous proposez mais je suis déterminé à protéger ce village et ses habitants.

Il regarda l’assistance tour à tour et finit par une dernière phrase qui avait pour but de ramener le sourire.

- Et c’est bien connu, on a tous besoin d’un nain !

Même dans ces moments difficiles, un sourire ou un rire pour détendre l’atmosphère semblait le bienvenu.

Agath's écouta les propositions de la sorcière et acquiesça de la tête, sauver les prisonniers en passant par le plan de l'ombre était une idée plutôt originale qui ne manquait pas de panache. Au moins une fois ceux-ci écartés de l'équation le mage de sang n'aurait plus aucun moyen de pression sur eux. En plus l'idée d'attaque combinée à sauvetage c'était ce que le mage trouvait de plus efficace.

- Je trouve cette idée tout à fait à mon goût, je suis d'accord pour procéder de cette façon.

Reste à savoir qui va s'occuper de la diversion, je pense qu'envoyer une seule personne, c'est risqué. Je pourrais faire une bonne diversion en combinant quelques sorts, et pourrais même accorder à quelques uns d'entre nous une forme métamorphosée qui risque bien de créer la panique dans leurs rangs.

Agath's avait remarqué le rodeur et se dit que lui, Dinenda et lui même pourraient créer la diversion. Yvhann et Azur'ael pouvaient faire fuir les prisonniers et les autres gardiens seraient en renfort au cas ou ça se corserait...

-Je crois être capable de nous transformer moi le rodeur nain Godrick et Dinenda en Trolls de guerre mon familier et moi sous image miroir, nous serions donc environ dix trolls de guerre aux capacités assez terrifiantes. Qu'en pensez-vous? Et si ça se corse je pourrais nous téléporter en sécurité. c'est pas une hydre mais je pense que cela ferait l'affaire...

Le trait d’humour de Goldrick fut bien accueilli par l’hybride. Le nain s’était pleinement justifié, alors que le Gardien des Mystères n’en demandait pas temps. Sa question avait été purement rhétorique, Dinenda ne s’était même pas attendu à avoir une réponse.

Compte tenu de ce que les gardiens s’apprêtaient à affronter, le moins que l’on pouvait dire s’était que le nain était pétri de courage. Une valeur qui plaisait au mage-dragon. Il ne fallait pas que ce courage devienne de l’inconscience. Dinenda y veillerait.

Ne pouvant être d’aucune utilité directe pour la libération des enfants, il allait se mettre en réserve opérationnelle avec Goldrick. A moins que ce dernier accepte de transformer en troll de guerre. De cette façon, il aurait un œil bienveillant sur lui. Sinon, il serait l’élément de surprise pour prendre à revers l’ennemi, une fois que les enfants seraient hors de porté de l’ennemi.

- On a toujours besoin d’un nain... courageux.

L’elfe-dragon posa une main amicale sur l’épaule de Goldrick et se tourna vers les Ly’Aegisir pour savoir s’ils allaient accepter le rôdeur dans leur rang. Il donna un léger coup de tête en direction de l’incantatrixe pour lui signifier son assentiment.


A la proposition d’Agath’s, l’elfe-dragon fit une grimace. L’idée même de se retrouver dans le corps d’un troll fusse-t-il de guerre le répugnait. En outre, il n’en tirerait aucun avantage. Dinenda était suffisamment puissant pour prendre n’importe quel troll au bras de fer en gardant toutes ses chances. Il en gagnerait aucune puissance de frappe par cette transformation. Il perdait même en discrétion avec l’augmentation de taille conséquente. En outre, ces derniers temps, il avait eu son lot de transformation qui n’avaient rien de temporaires.

- Je te remercie Agath’s, mais je pense que je vais rester avec ma forme actuelle. Je préfère garder ma taille et mes armes.

Pour appuyer sa déclaration, il fit sortir ses griffes, souriant pour dévoiler se crocs.

Dinenda avait déjà eu maintes fois la possibilité de pouvoir observer la puissance de sa Ly’Aegisir. Cette petite elfe à frêle stature était pourtant capable de déchaîner les enfers sur ses ennemis. Se passer d’un tel atout pour la confrontation qui viserait à l’élimination du problème Velani pourrait se révéler être une erreur.
De la façon dont l’elfe-dragon voyait les choses, la diversion que les gardiens et Agath’s se proposaient de faire pour faciliter la libération des enfants, ne devrait avoir que cet objectif tout en tentant d’éliminer un maximum d’eldreths. Mais quand les choses se corseraient, le gardien des mystères pensait qu’il serait peut-être plus judicieux de rompre le contact pour se renforcer avec la présence d’Azur’Aël dans leur rang et alors, passer à l’assaut final.

Il y avait encore des points de détail à peaufiner, mais l’essentiel du plan d’action était là.

3eme jour de la rébellion :


i la matinée avait commencé sur les chapeaux de roues, les préparatifs se concrétisaient alors qu’Yvae annonçait de mauvaises nouvelles, les gardiens prirent enfin pleinement compte de la sauvagerie de leur adversaire. Peut-être les origines de la création d’un mage de sang leur échappaient encore quelques secondes plus tôt. Tutoyer la mort laisse visiblement des séquelles lourdes en conséquence. Venali, totalement dénué d’empathie, se servirait de tous les moyens de pression à sa disposition. Les gardiens déclaraient la guerre aux Eldreths Veluuthra par cette action, pourtant peu, voir aucun dirigeant de la confrérie n’aurait reculé devant une telle horreur, même pour préserver la citée de Thüldae.

Alors que Dinenda rageait de tout ses poumons, il attira l’attention de dame Petra qui se trouvait quelques foulées plus loin à préparer ses magiciens. Elle leur fit grâce d’une pause pour s’enquérir de ce qui faisait enrager le dragon. Arrivant au milieu de la conversation, elle garda le silence pour écouter tout le monde, et se faire un avis sur la question. Les gardiens entre eux étaient assez explicite pour qu’elle puisse comprendre les tenants et aboutissants de la situation.

Pour ce qui était d’un échange d’otage, elle put apporter sa pierre à l’édifice de pensée.

Dame Petra

-Nous avons déjà essayé de demander des changements de prisonniers. Je me suis même portée volontaire pour aller à leur place, malheureusement il n’a jamais cru bon d’accéder à notre demande. Mon fils fait partie du groupe qui est là-bas. Il aura quatorze ans au printemps prochain. Ceci explique aussi bien mon envie de combattre que le comportement hésitant de mon compagnon. Les dieux nous ont privé de la joie d’en avoir un autre. Il est tout ce que nous avons. Elle marqua une courte pause, comme pour reprendre contenance. Elle continua après une grande inspiration. -Cependant si vous envisagez de nous laisser sur le côté pour aller à l’affrontement, c’est bien mal nous connaitre. Vous avez redonné espoir à ces gens qui avaient tout perdu. Vous avez mené la préparation, vous avez soufflé sur les braises de la révolte. Si nous abandonnons maintenant, les représailles seraient d’une ampleur que je peine à imaginer. Chacun d’entre nous est armé et prêt à mourir pour la cause. Car maintenant notre choix est de mourir pour notre liberté ou mourir enchainé. -------------------- Cette changeling à la tenue simple voir débraillée ne manque pas de port de tête. Son visage expressif respire l’intelligence et la vivacité d’esprit.

Sur ces entrefaites, Charsy déboula de sa forge avec une bonne vingtaine de pointe de lance que d’autres artisans allaient installer sur des bouts de bois.

Charsy

-Hey les gardiens, on vous entend brailler à l’autre bout de la ville. J’voudrais pas vous manquer de respect, mais ça jase déjà qu’on va tous y passer. Dame Pétra lui expliqua rapidement la situation avec les otages et le combat imminent, corroborant les dires d’Yvae quelques instants plutôt. Charsy laissa tomber ses pointes aux pieds des gardiens dans un fracas assourdissant de métal s’entrechoquant. -Vous pensiez peut-être qu’on s’est tourné les pouces par flemme ? Ça fait un paquet de temps qu’on est face à ce dilemme. Et les derniers à avoir choisis la voie de la guerre n’ont pas fini avec les honneurs. Avec votre force de frappe vos alliés et armes, on a enfin une chance, aussi minime soit-elle, de s’en sortir, alors qu’avant on ne pouvait que subir. La mort plane sur nous depuis le début. On est tous prêt à mourir ou voir mourir nos proches. Et ceux qui ne le sont pas je leur botterais le cul jusqu’à ce qu’ils le soient. Alors maintenant téléportez-vous dans vos ombres là, changez-vous en dragon ou en limace, peu m’importe, mais n’envisagez pas une seule seconde de faire marche arrière. En face il n’hésitera pas et il n’a jamais eu besoin d’une raison pour tuer un dès notre, quel que soit son âge. Elle fit trois pas vers Yvae avant de pointer un doigt accusateur sur sa poitrine. -Je te conseil de m’apporter de bonnes nouvelles ce soir. -------------------- Cette changeling se tiens devant vous avec dans les yeux une lueurs de malice. D'une musculature assez puissante pour une femme, elle arbore son attirail de forgeron avec fierté .

Et elle s’éloigna pour retourner à sa forge. Si elle avait été d’une bonne aide au départ pour repérer les lieux et donner les points stratégiques avec les chasseurs, elle avait depuis la fin de la première journée eut beaucoup à faire à sa forge étant la dernière forgeronne de la ville.

-La bonne nouvelle c’est qu’il sera plus aisé de s’infiltrer dans un camp de fortune que dans leur forteresse. De plus après reprise des exercices de méditation, je peux vous annoncer avec une certaine fierté que sept de mes élèves peuvent lancer des rayons ardents, parmi eux, deux s’entrainent actuellement sur les boules de feu. Les autres c’est moins…efficace, mais en soutien, avec des boucliers ou des armures de mages, ils seront toujours utiles.

Dame Petra

-Quoi qu’il en soit pour la suite de votre plan, comptez sur nous. Il est maintenant trop tard pour faire demi-tour et les quelques-uns qui ont des enfants captifs ne reculeront pas alors qu’une opportunité se présente. S’ils sont vraiment partis ce matin, ils seront sur nous demain en début d’après-midi. Je rassemblerais le village ce soir à la maison longue, essayez de vous y présenter avec, si ce n’est un plan bien ficelé, au moins l’espoir que nous ne faisons pas cela pour rien. -------------------- Cette changeling à la tenue simple voir débraillée ne manque pas de port de tête. Son visage expressif respire l’intelligence et la vivacité d’esprit.

Elle vous adressa à chacun un sourire contrit avant de retourner vers ses élèves et Tasia qui visiblement était d’une grande aide pour la préparation des jeunes ensorceleurs.

Dans le reste du village, cette matinée ponctuée par les cris et les discussions des gardiens, le cœur était moins à l’ouvrage que les précédents jours. Durgan, Nirannor, Thamior et Kerlomar faisaient encore des prouesses dans la forêt pour consolider les pièges et installer des points d’observation pour les vigies, tant qu’on ne leurs demandait pas d’arrêter.

Olafr, Elwin et Ranil continuaient de former les quelques archers avec les flèches sifflantes. S’ils ne touchaient pas leur cible à tous les coups, ils arrivaient au moins à faire siffler les flèches de manière assez convaincantes.

Ivelios, un peu plus loin, passait en revue les rangs de ceux qui se portaient volontaires pour le corps à corps. La veille, ils avaient déjà souffert de l’entrainement drastique, aujourd’hui, serait probablement de la même trempe. Il avait formé un groupe d’une trentaine de guerriers en puissance, les autres préférant utiliser l’arc ou les lances pour rester à bonne distance des adversaires.

Les artisans, finissaient les derniers filets, cordes, flèches et lances qu’ils pouvaient, se doutant peut être que demain serait le dernier jour de leur vie.

Agath's s'approcha de Dame petra, le fait qu'il y ait quelques lanceurs de sorts capables de lancer des boules de feu dans le camp l'intriguait énormément. Il s'approcha de la changelin et quand elle eût fini de parler, il l'interrogea.

- Dame Petra, loin de moi de vouloir m'immiscer dans votre organisation de la défense magique mais j'aimerais qu'on partage mutuellement quelques connaissances si c'est possible. Pourrais-je avoir accès à vos grimoires et je pourrai au même temps retranscrire quelques sorts pour vos élèves. Il nous reste un jour devant nous cela pourrait peut-être faire une petite différence.


Le mage espérait trouver quelques sorts même de bas niveau qui pourraient venir étoffer son grimoire et par la même occasion apporter quelques connaissances aux changelins.

- Si vous êtes d'accord on peut s'y atteler des maintenant, tant qu'il nous reste une peu de temps.

Au même temps Agath's s'approcha d'Azur'ael pour lui demander si elle avait la possibilité d'améliorer ses défenses magiques pour l'affrontement qui se profilait. Il n'était pas sur du rôle qu'il devrait jouer dans cette guerre mais s'il pouvait profiter d'une aide quelconque il serait pas contre.

Agath's demande la possibilité de recopier quelques sorts à Dame Petra et demande de l'aide à Azur'ael

Les paroles de Dinenda et d’Azur’ael finirent par rendre la raison au sauvageon, ils disaient vrai, il n’était pas impossible que le dénommé supposé Starym puisse l’avoir vu sur le toit ou par toute autre manière. Le rustre se rembrunissait, tant de possibilités d’action, tant de choses à tenter d’imbriquer et surtout, beaucoup trop de monde. Le grugach était heureux de voir d’autre gardien, mais le surnombre d’individu n’avait jamais été son lot et là c’était un miracle qu’il ne cédât pas à une colère, juste que son humeur était fragile.

Quand dame Petra affirmait que son fils faisait partie des prisonniers, le cuir des mains du L‘Y Aegisir des gardiens errants se firent entendre par leurs craquements, il allait perdre ses moyens et possiblement aller égorger le prisonnier sans plus tarder quand Charsy fit son apparition. Tout changea pour lui, il ne voyait qu’elle, jamais de son existence il n’avait eu une attirance aussi prononcée pour une âme, tout d’elle lui parlait, son attitude, ses manières, sa fougue et surtout son franc parlé. Lorsqu’elle approchait de lui en pointant son doigt sur sa poitrine il eut un sourire admirateur, sa missive le fit encore plus sourire de joie. Charsy n’avait pas répondu plus tôt à son invitation et là, elle le faisait devant tout le monde, pour le rustre sylvestre c’était un moment magnifique, il sentait en lui une grande émotion qu’il n’avait jamais encore connue, il ne trouvait pas d’où cela pouvait sortir, il était à la fois très confiant, dans le ventre des papillons naissaient, il avait chaud et froid en même temps, il avait l’impression qu’elle avait toujours été là, il la connaissait depuis toujours, c’était elle, sans en douter, il avait un feu nouveau en lui. L’étrange situation lui donnait des ailes, tout le monde parlait de la mort et ils avaient raison, car le moment était grave puis en même temps le dramatique de la situation amplifiait ses sentiments d’amour, le drame appelait à l’amour, mais l’amour n’appelait pas au drame. Il savait que tout allait changer dans les 24 prochaines heures, c’était soit les derniers de son existence, ou bien les premiers.

De sa main gauche il soutenait la main au doigt accusateur et de sa droite il repliait le doigt pour former le poing qu’il enveloppait par la suite de ses deux mains, puis… -J’y serai, nous ne serons pas déçus.- Elle tournait des talons pour aller servir et lui faisait de même lorsqu’ils en auraient terminé. Il n’avait rien à ajouter et lui aussi devrait aller servir.

En sortant il appelait Ozalee auprès de lui, marchait d’un bon pas vers le prisonnier, se mit derrière lui, mit ses genoux de chaque côté du corps, empoigna sa mâchoire inférieure de sa main droite pour lui relever la tête puis l’empêcher de crier et de son poignard lui transperçait le cœur. Yvae restait ainsi jusqu’au moment où le cœur cessa de battre dans la poigne de son poignard. Lorsque l’Eldreth lâchait son dernier souffle, il dit à voix basse. -Vas maintenant, retourne à la source.-

Il détachait le corps, lui laissait le bandeau sur les yeux et disparut dans la forêt avec Ozalee pour nourrir la vie. Le rituel mortuaire passé il revint au village pour aider aux mieux de ses talents, il fit des pièges naturels, ajustait quelques arcs, préparait des flèches, aidait à entrainer pour le combat, puis avant le soir, il allait se purifier à la petite rivière, il lavait tout faisant un rituel de purification. Replaçant tout son équipement par la suite, il lui restait le principal, aller porter les bonnes nouvelles à Charsy.

Un plan était entrain de se mettre en branle en tenant compte des dernières informations en leur possession. Un plan qui devait d’en un premier temps mettre les enfants à l’abri. Dans un second, il devait voir le courroux de la forêt s’abattre sur l’ennemi sans aucune retenue. Tous n’avaient qu’une seule et même envie. Un seul et même objectif, même si tous ne partageaient pas la méthode, le but lui restait unique. Dinenda était fier de cette belle unité dans l’adversité. Tous fidèles et fraternels, l’unité des gardiens dans toute sa splendeur.

Inévitablement, la colère démonstrative du disciple draconien n’était pas passée inaperçue. Ce fut d’abord Dame Petra qui se manifesta en premier. L’annonce que son couple avait enfant détenu faisait son effet à la fois sur le Sy’Tel’Quess, mais aussi sur lui même. Dinenda ne fut pas surpris de serrer les points en même temps qu’Yvae. Sous ses airs de rustres, il y avait un grand cœur qui battait à l’unisson avec la nature elle-même.

Puis ce fut au tour de la forgeronne. Cette dernière n’était pas sans rappeler au gardien des mystères celle de Brisétoile, même si elles n’avaient pas grand-chose en commun si ce n’était l’art de forge. Elle resterait un merveilleux souvenir pour l’hybride. Qui pouvait savoir, peut-être qu’un jour il la reverrait.
Les propos de Charsy ne faisaient que démontrer sa propre détermination. Visiblement, il se passait quelque chose entre elle et le Ly’Aegisir des Gardiens Errants. Lorsqu’Yvae ppris la main de la changelin dans les siennes, Dinenda esquissa un léger sourire en levant une arcade sourcilière écailleuse. Aucune moquerie dans ce geste, juste la surprise du moment. C’est deux là c’étaient bien trouvés. L’ensorceleur s’amusa à penser qu’il y aurait des étincelles et pas que dans la forge. Ce couple en devenir était à fleur d’émotion. Le mage-dragon était content pour son frère. Yvae méritait le bonheur. Il espérait juste qu’ils auraient tous les deux le temps d’en profiter. Une motivation supplémentaire si besoin en était, ce qui n’était pas le cas.

Dinenda laissa ses épaules tomber en fermant les yeux. Lorsqu’il était entré dans ce village, il avait face à des individus abattus par le désespoir et ayant pour la grande majorité d’entre eux abandonné tout esprit combatif. Pendant les jours qui avaient précédé, il s’était efforcé de faire naître l’espoir en inculquant qu’il faudrait gagner leur liberté et que cela ne se ferait pas sans morts. S’il avait douté d’y être complètement parvenu, il avait maintenant la preuve de sa réussite. Une réussite qui allait bien au-delà de ses propres ambitions. Il avait réussi au-delà de ses espérances. Non seulement le village était prêt à se battre, mais il le voulait. Les changelins ne voulaient pas qu’on leur serve une liberté sur un plateau. Ils voulaient avoir leur rôle à jouer dans cette bataille.

Le gardien des mystères comprenait. Pour autant, il avait fini par développer une réelle affection pour eux. De fait, c’était maintenant lui qui n’était plus aussi certain d’être prêt à les voir mourir au combat. Il aurait préféré les mettre tous à l’abri et avoir les coudées franches pour se battre contre l’ennemi. Visiblement, il devrait se résoudre à les voir combattre. Il devait se résoudre à admettre qu’il ne serait pas le meilleur conseilleur pour l’établissement d’un plan. Il avait déjà tenu ce rôle au par avant avec un certain succès. Là, il était trop impliqué. Il allait laisser les pleins pouvoirs à celle en qui il avait une confiance aveugle. Avant cela, il allait remettre certaines choses à leur place avant que les deux femmes du village ne repartent.

Si Yvae se montra conciliant, le mage-dragon n’allait pas mâcher ses mots.

- Mes dames, votre courage et votre détermination sont tout à votre honneur. Vous et les vôtre me surprenez de jour en jour. Vous êtes prêtes à vous battre dites-vous. Vous êtes prêtes à voir mourir vos enfants pour récupérer votre liberté. C’est admirable et j’espère du fond du cœur que nous n’en arriverons pas là. Est-ce que vous savez ce qui se passe quand on combat un guerrier avec un bouclier ? Le bouclier sert à prendre les premiers coups, souvent les plus violents. A force de coups sur le bouclier, on finit par trouver des ouvertures, des brèches dans la défense de l’ennemi. Notre ennemi va se servir de vos enfants comme bouclier. Un bouclier sur lequel, il l’espère, vous n’êtes pas prêt à frapper. Et quand je dis vous, je peux dire nous, enfin moi. Pourtant, il faudra peut-être le faire.

Ses propres mots lui écorchaient la bouche tant ils étaient durs. En ce moment précis, l’elfe dragon avait envie de se cacher, car il avait presque honte de lui même. Il resta là, droit dans ses bottes non pas par plaisir, non pas parce qu’il était meilleur que ceux à qui s’adressait. Il restait là, car c’était son devoir. Ils l’avaient surnommé le Général Dragon, il ne pouvait pas faire marche arrière. Et ça lui coûtait énormément. Dinenda se jurait intérieurement qu’il ferait tout pour éviter de retrouver dans situation présente.

- Je vous rassure toutes les deux et vous pouvez faire passer le mot. Nous ne renoncerons pas. Il n’est pas question de faire demi-tour. Pour aucun de nous, cette hypothèse n’est pas envisageable. Nous ne vous abandonnerons pas. Non, il s’agit présentement de voir comment on va faire pour retirer les enfants de l’équation du combat. Mes frères de la Confrérie et Agath’s tentons de mettre au point une action pour subtiliser les enfants au nez et à la barbe des Eldreths. Je prierai pour cela aboutissent. Si c’est une réussite, il faudra les mettre à l’abri. Et personnellement, je vous mettrai bien tous à l’abri, car vous m’êtes chers. Vous êtes prêt à donner vos vies, vous êtes prêt à voir tomber vos amis, vos proches et peut-être même vos enfants pour gagner votre liberté. Je comprends ça. C’est très honorable. Si tout se passe comme nous l’espérons, vous pourrez être fier et chanter pendants des siècles vos louanges et honorer la mémoire de ceux qui seront tombés.

Dinenda se plaça devant les deux femmes et planta son regard reptilien dans le leur. Il parla calmement sans colère, sans agressivité. Il posa simplement une question.

- Vous êtes maintenant prêt à de grands sacrifices. Vous faite honneur à vos compatriotes. Toutefois, imaginons une seconde que notre plan échoue et que demain nos ennemis se présentent avec vos enfants en bouclier. Êtes vous prêt à frapper ce bouclier pour tenter de toucher l’ennemi ? En d’autres termes êtes vous prêt à tuer vos propres enfants pour anéantir l’ennemi ?

L’Innatho n’ajouta rien. Il n’attendit pas non plus une réponse. Y’en avait-il une à donner ? Lui même se posait cette même question. Etait-il prêt à ce sacrifice là ? Etait-il prêt à pouvoir vivre avec ça sur la conscience, même si au final ils obtenaient la victoire ? Au fond de lui, il avait sa réponse. Au plus profond de son cœur qui faisait battre le sang de dragon d’or, il avait sa réponse. Cette réponse qui l’avait poussé à la colère et à faire les propositions qu’il avait faite. Ses sœurs et ses frères de la Confrérie étaient peut-être plus fort que lui. Car pour lui cette réponse était NON ! Il n’était pas prêt à ça et ça le terrifiait au plus profond de son être. Il était prêt à tout pour que l’opération d’exfiltration des otages soit une réussite. Si cela n’était pas le cas, il espérait bien y mourir pour ne pas être confronté à ce qui suivrait.

Une fois que les deux femmes eurent quitté les lieux, Dinenda se tourna vers Azur’Aël.

- Je ne peux plus t’aider Ly’Aegisir. J’aime trop ces gens pour être objectif. Puisse Corellon Larethian, toute la Seldarine et l’Hexade Sacrée te guider. Je m’en remets à tes décisions et je servirai fidèlement les intérêts de la Confrérie et ceux des Changelins. Quoi que tu décides, tu peux compter sur mon dévouement absolu, mais je ne peux plus t’aider maintenant. Je vais passer parmi les troupes pour leur annoncer que la grande bataille sera pour demain. Faire en sorte que la journée se termine tôt pour qu’ils puissent tous se reposer et se préparer dans les meilleurs conditions. Si tu as besoin de moi, je ne suis pas loin. Fidèle et Fraternel ma sœur.

Sur ces mots, Dinenda prit un moment pour se retrouver avec Dharasha. Il lui fallait un moment pour réfléchir aux mots qu’il utiliserait. Il ne pouvait pas être aussi franc qu’il ne l’avait été avec Dame Petra et Charsy, mais il ne voulait pas non plus leur mentir.

Son premier passage, fut abrupte. Il annonça à tous que demain serait l’heure de vérité. En aparté, il mit les gardiens dans la confidence de ses intentions. Ces derniers auraient un rôle des plus important pour orienter les réflexions dans le bon sens.
A partir de là, rien n’allait comme il fallait. Ça n’allait pas assez vite. L’entraînement n’était pas assez dur. Les pièges n’étaient pas assez caché, ou pas assez dangereux. Les pics pas assez aiguisés, les cordes n’étaient pas assez tendues. Il remua tout son beau monde sans ménagement. Le Général n’était pas satisfait, il fallait redoubler d’effort. Dinenda n’était pas dupe, il allait faire grincer des dents. Dans son dos, on le traiterait de despote ou d’esclavagiste ? Ce n’était pas grave, il fallait juste les piquer dans leur orgueil. Et Dinenda savait pouvoir compter sur les gardiens venus à la rescousse pour les pousser dans le bon sens. Il leur avait bien fait comprendre le sens de sa démarche. Il fallait que chacun se dise : attend, je vais te montrer moi si c’est pas assez pointu, tendu, si je ne frappe assez fort. Attend un peu, tu va voir ça.

Son second passage, fut rempli d’encouragements et de conseils. C’était mieux, mais il fallait encore mieux faire. Le Général était motivant et encourageant. Il voulait que ses hommes se disent : T’as vu Général ce qu’on est capable de faire, et bien attend un peu, tu n’as encore rien vu.

Au troisième passage avant d’annoncer la fin de journée avant le briefing à la maison longue, le Général fit part de toute sa satisfaction. Il ne tarissait pas d’éloge. Tout était parfait et pour ce qui ne l’était pas, ce n’était pas très grave. Tous avaient donné le meilleur d’eux même et s’était ça leur récompense. Quand à lui il se disait : Bon sang, ils sont incroyables. Tout ça en à peine trois jours !
Pour lui, ils étaient tous prêt. Avec le temps imparti, ils ne pouvaient pas faire mieux. Le Général était satisfait et il le fit savoir à chacun d’entre eux. Il était très fier d’eux et ils pouvaient être fier de ce qu’ils avaient collectivement accompli.

Le moment venu, il se rendit pour le breifing à la Maison Longue. L’elfe-dragon se demandait ce qu’Azur’Aël avait finalement décidé et il avait presque hâte d’en découdre.

La gardienne des mystères avait écouté avec une certaine sérénité les propos de tous, sans jamais les interrompre. Elle put constater que les villageois avaient la hargne du combat, alimentée par le désir de rester libre. C'est le plus beau combat à ses yeux. Elle ne pouvait pas s'interposer à cela. Dinenda les avait assez alarmés des risques mortels qu'ils prenaient tous. Ils ont bien raison ai final : ne vaut il pas mieux mourir libre que de vivre esclave ? C'est tout à fait dans l'essence même des elfes que de se battre pour la liberté.

Par contre, cela ne doit pas être totalement suicidaire. Il faut mettre tous les chances de leur côté. Lorsque Dinenda s'approcha de sa soeur gardienne pour lui confier qu'il ne pourrait plus l'aider en faisant reposer sur elle de très grandes responsabilités, elle n'esquissa aucun signe négatif. Elle assumait ce poids. C'était son rôle de Ly'Aegisir.

- Tu m'aides déjà beaucoup Dinenda. Sois rassuré. Ce que tu as fait est remarquable. Tu leur as donné de l'espoir et les moyens de se battre pour leur liberté. Je te laisse continuer à planifier et encadrer les troupes, notamment attention à ne pas les exposer à des attaques magiques de zone. Nous ferons le plus gros du travail au front si tout va bien. Et je ferais tout ce qu'il faut pour libérer les enfants.


Elle posa sa main sur son coeur pour lui transmettre toute la sincérité de ses mots, avant de le laisser partir avec l'espoir d'un coeur plus léger.

Le mage de l'assemblée vint à sa rencontre pour lui demander d'améliorer ses défenses magiques. C'était dans ses cordes. Leur dispute au temple était déjà loin, voir oubliée, même si cela n'empêchait pas quelques taquineries.

- Je ne suis qu'une modeste ensorceleuse et voire même une méchante sorcière. Il est bien connu que les magiciens surpassent par leur savoir notre magie chaotique...

Elle afficha avec un large sourire car elle ne croyait pas un mot à ce qu'elle venait de dire. Elle entretenait les critiques orgueilleuses des mages qui se vantaient d'être les vrais pratiquants de l'art. La magie de la gardienne des mystères était certes d'origine héréditaire mais pas que. Elle avait su grâce à son intelligence développer un art, celui de l'incantatrixe, que bien des mages lui envieraient. Elle n'avait pas à rougir de son art.

Plus sérieusement, elle l'invita à participer, comme d'autres gardiens, à la manifestation de son pouvoir d'incantatrixe, qui obéit à plusieurs étapes pour doper ses capacités et ses sortilèges. L'elfe de lunaire, déjà très charismatique, rayonnait maintenant d'une beauté digne d'une nymphe.

Elle était maintenant fin prête au combat ultime...



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alheureusement pour Agath’s, Dame Petra lui répondit que les quelques mages avaient été tué lors des premières rencontres. Venali les avait considérés comme trop dangereux à laisser en vie alors que des ensorceleurs à peine entrainés représentaient moins une menace. Il avait récupéré tous leurs matériels pour s’assurer que personne ne prendrait leur suite. Elle ne croit pas qu’il ne reste quoi que ce soit à eux au village étant donné le nombre de descente qu’ils ont pu faire depuis.

Les préparatifs se terminaient comme il le pouvaient. Les assauts verbaux de Dinenda eurent les effets escomptés pour la plupart des membres des groupes. Certains au contraire fondirent en larme. Le stresse et parfois l’angoisse d’une mort imminente ou de la perte d’un être cher se lisait sur le visage de certains d’entre eux. Pourtant, tout tremblant qu’ils étaient, aucun ne fit défaut. Tous étaient présent jusqu’au bout.

Le discourt de Dinenda sur dame Petra eut pourtant un tout autre effet. Restant fier en tout moment, elle redressa la tête quand il lui demandait si elle serait capable de frapper son enfant pour atteindre sa cible. Evidement, elle était incapable de répondre. La situation était déjà difficile à imaginer. Cette réponse viendrait d’elle-même si elle devait être confronté à la scène. En attendant, il était inutile de dire oui ou non. Elle n’en savait absolument rien.

Tout le village vaquait à son occupation. Quelques moments de répits pour les guerriers, quelques pièges à replacer ou consolider. La journée passait, doucement mais surement. Petite pause du midi pour restaurer les estomacs de tout le monde. La grande salle était prévue à cet effet. Au menu, ragout de gibier qui s’était pris dans les pièges prévu pour les Eldreths durant la nuit. Quelques collets étaient à refaire, mais rien d’insurmontable.

Alors que la journée avançait, la pression se faisait de plus en plus pesante. Les gestes étaient de moins en moins assurés, malgré les encouragements des gardiens. Les bruits de la forêt s’estompaient petit à petit, comme si les animaux alentours sentaient le danger imminent et s’étaient échappés avant d’être pris dans le feu croisé.

Le début de soirée s’installait tranquillement pendant que le calme environnant se faisait plus pesant. Même pour les chasseurs travaillant en forêt, le calme était assez inquiétant.

Le rassemblement fut sonné. Tout le monde devait finir sa tache puis se retrouver devant la maison longue. En une petite demi-heure, le village entier était là. Haloïs se trouvait en retrait, assis sur les marches de la maison longue. Petra debout devant lui sur la première marche attendait ses compatriotes avec un sourire. Sur les visages de chacun d’eux pouvait se lire toute leur vie. D’une part parce qu’ils pouvaient changer de forme a volonté, mais d’autre part parce que leurs yeux et facies étaient bien plus expressifs que les légendes sur eux ne le laisse croire. L’inquiétude, la peur, la terreur, la fatigue, la détermination, le courage, la force, la foi.

Charsy arriva u presque la dernière. Couverte de suie, et de charbon. Les yeux rougis par l’effort et la fumée qu’elle avait respirée toute la journée. Elle était tout sauf présentable pour un diner mondain. Heureusement ce n’était pas le cas ce soir.

Une fois tout le monde présent, Dame Petra pris la parole un court instant avant de laisser la place aux gardiens pour une dernière mise au point et le diner.

Des paroles simples, sans entrain particulier, factuelles. L’adversaire allait probablement arriver demain en milieu de journée. Selon les informations actuelles. Ils devaient être à une demi-journée de marche du village. Ils pourraient donc aussi bien arriver en milieu de nuit s’ils voulaient se priver de sommeil. C’est pourquoi il y aurait des tours de garde à partir de cette nuit. Ils seraient assurés par des groupes mobiles et des guetteurs qui seraient relayés toutes les deux heures. Ce roulement valait aussi pour le lendemain et ce jusqu’à la fin des hostilités. Chacun aurait ses instructions durant le diner.

Elle laissa après cette annonce la parole aux gardiens qui attendaient à ses côtés.