Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre I : Embarquement
écrit le : Dimanche 15 Novembre 2020 à 16h10 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
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Farah

Le froid commençait à s'immiscer dans la peau de Farah. Bientôt, elle le savait, elle devrait remonter avant que son corps ne lache. Et encore là, même si elle remontait assez vite sur le navire, il lui faudrait se réchauffer rapidement. L'immense gardien des mers la regardait. Elle s'était déplacée de façon à paraître la moins agressive possible et sans qu'elle ne sache vraiment comment, les bulles qui étaient sorties de son nez et de sa bouche semblait s'être changée en un message intelligible pour la Baleine.

Elle saisi le léger changement dans son regard, indiquant le glissement de l'avis du cétacé. Une lourde vibration traversa l'eau lorsqu'elle battit de la queue, se déplaçant de quelques mètres tout en gardant l'oeil fixé sur la rôdeuse.


Voyageurs... Des Terres de Pierre...


Le silence se refit dans l'immensité de l'onde. L'immense paupière se referma sur l’œil avant que le cétacé de reprenne.

Reprenez... La Vague... Nous surveillons...


La Baleine la regarda une dernière fois avant de tourner sur elle même. L'eau qu'elle déplaça projeta Farah vers la coque du navire sans qu'elle ne la percute. Le géant des mers, toujours partiellement lumineux, s'éloigna tout en revenant vers la surface. Elle entendit un dernier chant emplir les environs. La Baleine rappelait ses alliés...


Abrulion et Joinon

Le nain traversa le sabord et retomba lourdement dans la coursive avant de se relever pour chercher la baleine et Farah du regard. Sur le pont, Abrullion faisait de même.

Soudain l'un comme l'autre virent la lueur revenir à la surface. La baleine s'éloignait, il semblait que Farah avait réussi avec un évident brio.



Tous

Quelques instants plus tard, Farah s'écroulait sur le pont après avoir gravi l'échelle de corde, aussitôt les marins lui lancèrent une lourde couverture sur les épaules. Au loin, la baleine s'éloignait encore et, probablement avec une certaine terreur, ils virent d'autres sillages la rejoindre et une immense tentacule sortir de l'eau.

Tous restèrent coi pendant quelques instants jusque retombe la terreur et que la joie explose. Farah fut congratulée par la plupart des mains du navires, tout du moins celle qui ne devaient pas maintenir le navire à flot. L'Amiral la regarda et lui sourit, encore à la barre pendant que Varnas grognait probablement de n'avoir finalement pas pu utiliser le canon. Comme si les dieux étaient avec eux, ou plus probablement en conséquence du départ de leurs assaillants, le grondement du tonnerre cessa en même temps que les éclairs.

Les conséquences de l'assaut prirent bientôt la place des réjouissances. Seul trois des six autres navires étaient en vue. L'Invicible et l'Impossible sortirent d'une vague au loin accompagnant la Tarasque, suivant la lanterne fixée au mat de la Fille. Le Chevaucheur, le Scélérat et l'Impérieux étaient malheureusement hors de vue. La tempête diminuant peu à peu, les cris des blessés à l'infirmerie s'intensifièrent pendant un temps. Rapidement, le nombre de pertes remonta. Onze personnes étaient tombées, seize étaient blessées dont trois ne passeraient probablement pas la nuit. La plupart des morts étaient tombés à l'eau mais l'un d'eux avait été projeté du haut du mat par une rafale et son corps brisé avait plombé le moral des marins qui l'avaient retrouvé derrière un baril de saumure stocké sur le pont.

Sur l'ordre de l'Amiral, les canons furent laissés dans les coursives, au cas où.

Une heure passa. Les trois autres navires les rattrapèrent, sans que les trois disparus ne réapparaissent. Tr'ar, Léonie et Belar passèrent sur le pont de la Fille pour une réunion avec l'Amiral. Les deux derniers affichaient un visage particulièrement sombre, leur frère étant pour le moment porté disparu. Mais tous avaient perdu des camarades, qu'ils aient disparus temporairement ou non. Les nuages commençaient à se disperser et le voyage reprenait sous de meilleurs auspices pour le moment.

Comme les trois autres commandants, les aventuriers se réunirent dans les quartiers de l'amiral, sous le château. Comme ailleurs sur le navire, le grain avait projeté livres et objets au sol qui n'avaient pas encore tous rejoint leur position originale.

Lorsqu'ils entrèrent, les discussions allaient déjà bon train. Léonie, sous le coup de la tristesse probablement, ne mâchait pas ses mots :


- On doit partir à leur recherche ! Eux ne nous laisserait jamais...

- Arrête., Baelnar avait mis un terme a la phrase de l'humaine, Ils savent où aller. Si le peu que nous en savons est vrai, la côte est suffisamment longue pour qu'ils nous tombent nécessairement dessus en la parcourant. Partir à leur recherche c'est prendre le risque de nous perdre à notre tour...

Il salua les nouveaux arrivant et les invita à s'installer où ils le pouvaient.

- Je ne m'attendais pas à un tel accueil, je dois l'admettre... , Baelnar fixa Farah pendant que Léonie peinait à garder le silence, explique nous Farah. Comment à tu réussit à faire partir cette créature ?

Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Dimanche 15 Novembre 2020 à 20h20 par Schninkel
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Des marins l’avaient rapidement entouré et, dans leur hilarité, elle prit conscience, tardivement, la conclusion de cet événement. Elle avait survécu. Elle allait bien. Elle ne protesta pas et accueilli les réactions avec humilité. Sans son armure et les vêtements trempés, elle paraissait plus élancée. Ses cheveux noirs humides dégageaient son visage strié de marque d’épées, impassible, légèrement souriant. A travers son détachement apparent, elle semblait étonnamment en forme malgré les épreuves.

En rentrant dans les quartiers de l’Amiral Baelnar en compagnie d’autres capitaines, Farah reprit instinctivement sa place, toujours légèrement en retrait dans un coin de la salle. Son esprit était déjà porté sur le présent, sur les manœuvres et les marins blessés, et sur le sort des trois navires disparus. Elle songeait déjà au soutien qu’elle pourrait fournir. Elle avait à faire partie d’un équipage, se rappela-t-elle machinalement.

La voix de l’Amiral la fit sortir de ses pensées. Elle laissa quelques secondes s’écouler, laissant ses interlocuteurs bien embêtés pour poursuivre la conversation. Elle toussota pour s’éclaircir la gorge, les poumons toujours salés.


- Je n’ai fait partir personne, répondit-elle sérieusement. Je pense plutôt qu’elle, ou il, a décidé de nous épargner.

Elle se passa une main dans les cheveux et s’adossa profondément dans son siège, comme acculée par l’ensemble des regards qui se braquaient alors sur elle.

- C'était un beau spécimen. Bien plus grand que le navire. Un certain âge, au vu des coquillages ancrées sur sa peau. J’ai parlé en notre nom, affirmant notre condition de voyageurs. (elle fronça légèrement les sourcils) La baleine pensait que nous étions… des servants du Grand Aigle.

Ni le ton détaché de Farah, ni son compte-rendu laconique ne laissaient entrevoir la pleine signification de ce récit, ce que cachaient ces mots, prononcés d’une voix calme et mesurée : le danger incessant, les années de privations, d’efforts éreintants, les errances sans fin dans des contrées inconnues et hostiles. Farah n’était assurément pas une femme volontairement théâtrale dans sa façon de s’exprimer. Elle racontait son histoire de la même façon qu’elle avait surmonté des obstacles terrifiants : froidement, brièvement et sans fanfaronnade.


 
 
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écrit le : Samedi 21 Novembre 2020 à 10h55 par Abrulion Bascollier
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a baleine s'en était retournée d’où elle était venue, et pour la survie des compagnons et de la flotte, c’était plutôt une bonne nouvelle. Le hin détacha sa corde après que Farah soit remontée, et après s’être assuré que Joinon avait rejoint le pont par un sabord.
Il alla le groupe qui entourait la sauvageonne.

Il rebondit sur les commentaires de Farah, aussi curieux que soucieux d'arriver à bon port. Si on les avait pris pour d'autres une fois, cela pouvait très bien se reproduire une seconde fois. Faire les présentations avant de se prendre une bosse sur le crane ferait partie des objectifs du hin, applicable à toute future rencontre.


- Le Grand Aigle, ça dit quelque chose à quelqu'un ?

Il avait lancé la question en vrac dans le tumulte, comme si une pensée lui avait échapé.

Un plan naissait dans son esprit.
Dès que Farah serait réchauffée, ils se dirigeraient vers un mat pour monter le plus haut possible au dessus de la mer, atteindre la vigie si possible. Une fois en haut, ils entameraient l'incantation d'un sort bien spécial : une invocation. Il ferait apparaître un groupe de faucons le plus haut possible, à qui Farah pourrait commander de monter aussi sec, et d'observer la présence de navires : il n'avait pas bien digéré la disparition de trois navires sur sept.


hrp.gif Je suppose que monter à la vigie n'est pas trop risqué vu l’entraînement qu'on a eu.
En haut, invocation de 1d3 faucons fiélons, en limite haute de portée du sort (7.5+1.5m), et ordre de monter sur 3 rounds à 18m*0.5 = 9m d'ascension par round. Le faucon devrait arrive à vigie + 36m. Compte dur Farah pour la communication. Avec ça ils devraient pouvoir inspecter à 20-30 km à la ronde. Vision nocturne. Détection +14



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N0 : Détection du poison, Lumière, Détection de la magie, Purification de nourriture et d’eau
N1 : Repli expéditif (domaine), Courant d’air ascendant, Main-araignée, Tenue d’apparat
N2 : Localisation d'objet (domaine), Membres arachnéens, Soins modérés
 
 
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écrit le : Lundi 23 Novembre 2020 à 00h20 par Thojan
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Une fois n'était pas coutume, Varnas était arrivé après la bataille. Ou plutôt, il n'y avait pas eu de bataille. Le vieux semblait amèrement le regretter: pensez-y donc, un lance-fusée d'artifices géant chargé à l'acier ! Il irait noyer sa tristesse plus tard… Monté aux nouvelles une fois que la tempête s'était calmée, il avait tout appris de l'extraordinaire audace de la rôdeuse. Et s'il ne pouvait qu'admirer sa trempe, cette couche de mysticisme et de symbiose interspécifique le rebutait.

À nouveau installé sur "Brutus", le grand fauteuil à la peau d'ours, il commenta l'attaque par l'immense cétacé:


– J'vais pas dire que je l'avais dit, mais les balduriens du Poing Enflammé ils ont eu la même emmerde, sauf qu'eux, c'est à l'ancrage que leurs bateaux se sont fait ruiner par des léviathans. Si on suit le même destin, ça veut dire que la prochaine bouse qui va nous tomber dessus, ce seront des sahuagins ou une autre saloperie du genre… Au moins, nous, on a pas mis tous nos prêtres dans le même bateau.

– Le grand aigle, c'est pas une sorte de créature céleste vénérée par les barbares du nord ? Ou alors c'est un corbeau ? Je crois que les kenkus vénèrent une sorte de dieu-oiseau, mais ils sont très discrets… On n'a pas de kenkus à bord, hein ?

Varnas porta la main à sa ceinture avant de continuer.

– Il y a les Mulhorandi qui vénèrent un dieu à tête d'aigle. Peut-être que c'est une sorte de divinité de la nature d'Anchorome, et qu'il ne s'entend pas avec celle de la mer. Il y a des Wu Jen qui parlent de conflits de ce genre entre les différents esprits gardiens, en Kara-Tur. Mais là-bas ce sont des dragons Lung qui veillent sur les différents lieux. Il y en a dans chaque rivière, chaque montagne, chaque lande et chaque tempête…


 
 
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écrit le : Lundi 23 Novembre 2020 à 11h05 par Joinon
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A présent changé et sec, hormis sa barbe bouclée qui ne retenait que trop bien l'humidité, Joinon avait acquiescé aux propos de Varnas. Il fut d'ailleurs assez surpris de découvrir que l'humain avait quelques connaissances en la matière, probablement acquises lors de ses vagabondages plutôt que dans une bibliothèque, contrairement à celles du nain.

- Plusieurs divinités et idoles adoptent en effet l'apparence de l'aigle, ou inféodent ces oiseaux. De mémoire, cependant, et si elle ne me fait pas défaut, ces figures oeuvrent essentiellement pour les forces du Bien.
Il s'essora fermement la barbe dans une étoffe dont la couleur s'assombrit alors qu'elle s'imbibait d'eau.
- Cela dit, s'il peut exister comme le souligne Varnas des conflits entre plusieurs animaux-esprits, rien ne nous permet de savoir si la baleine, aussi noble put-elle paraître aux yeux de Farah, se trouve du bon ou du mauvais côté de cette guerre.
¤ Si tant est qu'il y ait un bon côté... ¤

Le barde déplia le tissu qui ne put retenir quelques gouttes qui chutèrent alors dans de petits "plocs" sonores.
- Si je peux me permettre, Amiral, je ne peux que rejoindre l'avis de Léonie quant à nos disparus. Loin de moi l'idée de risquer de perdre plus de temps et de ressources mais peut-être aurions-nous plus de chance de repérer d'éventuels survivants si nos quatre vaisseaux s'éloignaient un peu les uns des autres, tout en restant sur des routes parallèles.

Joinon tentait de parler posément et de trouver un raisonnement qui pourrait être accepté par Baelnar ; mais au fond de lui le nain d'or avait été profondément choqué, tant par une mort à laquelle il n'avait échappé que de peu que par celle qui avait saisi la dizaine de marins malheureux.
Si cela n'avait tenu qu'à lui, il aurait tout risqué pour retrouver les autres vaisseaux, quitte à compromettre la mission.
Il jeta un regard compatissant à Léonie dont la loyauté le touchait.



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Lundi 23 Novembre 2020 à 21h10 par Phineas
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Les capitaines écoutaient, réservant leur avis en attendant que tous aient fini de parler. Échangeant un regard avec Tr'ar, qui sembla confirmer les dires des aventuriers, Baelnar repris après un soupir :

- Estimons nous heureux qu'elle nous ait épargné. Le rapport d'état du navire me dit que la coque n'aurait pas duré si longtemps. Vous avez eu le même genre d'assauts ?, demanda t'il aux autres capitaines.

- Une pieuvre géante nous a attaqué. J'ai fait barrage pour que la Tarasque puisse prendre le large, mais c'était une sacrée saloperie, dit Belar, le capitaine de l'Impossible, sa tentacule devait faire la longueur du mat. Il m'a six marins armés de haches pour la faire lâcher prise, mais si elle n'avait pas suivi la baleine, je crois qu'on en serait pas pas sortis.

Belar était le plus calme de la fratrie. D'humeur égale, il n'avait pas la fougue de sa sœur mais la tristesse se lisait dans ses yeux. Malgré son ainesse, souligné par le sel de sa barbe, il n'avait aucun problème à suivre Léonie. Il était présentement assis sur une chaise, les bras croisés sur sa poitrine :

- Nous on a pris deux orques en travers la tronche, continua Léonie, et je suis presque sûr d'avoir vu des requins se diriger vers le Chevaucheur la dernière fois que je l'ai vu... Baelnar, ils ne peuvent pas être si loin...

Pressant l'arrête de son nez de deux doigts, l'amiral soupira à nouveau, pensif. Il leur fit signe d'approcher pour se réunir autour de son bureau, sur lequel était étendu une carte très lacunaire de l'océan. Il semblait avoir, avec l'aide de Thyrine quand elle le rejoignait, rajouté des détails au jour le jour. Il pointa un point dans le grande vide de l'eau, plus si loin de la position supposée des côtes d'Anchorome.

- Vous saviez tous dans quoi on s'embarquait, mais je ne serais pas un tyran. Cela étant, vous ne pourrez pas partir tous les deux. Si nos calculs sont bons, nous ne sommes plus très loin de notre objectif, il s'arrêta pour tracer la zone où ils avaient attaqués avec une mine grasse rouge, nous devrions y parvenir dans les jours qui viennent.

Il tira vers lui son compas et attendit qu'il se stabilise.

- On va continuer plein ouest avec Belar et Tr'ar. Je vais te copier la carte pour que tu puisses évaluer la distance que tu vas prendre avec nous. Dès qu'on arrivera en eau moins profonde, on largueras les bouées à ancre qu'on à en stock pour que tu puisses nous retrouver. Si tu ne les trouve pas dans les quatre jours, rejoint nous.

Il fixa Léonie qui lui rendit un moment son regard. Elle finit pas céder.

- A vos ordres, Amiral.

C'est à ce moment qu'Abrulion exposa son plan. Léonie fût ravi, et Belar ne cacha pas sa satisfaction. Bien entendu les deux autres n'était pas moins heureux mais c'était moins visible. C'est donc tous ensemble qu'ils suivirent le prêtre qui monta au mat avec Farah.

Avec ce plan, et la puissante vision des rapaces, ils seraient peut-être en mesure de retrouver immédiatement les navires.

L'invocation se passa bien, et une fois que Farah eut donner ses ordres au faucon (qui semblait autrement moins aimable que la Baleine) il s'éleva haut, prêt de soixante mètres, avant de commencer a faire des rondes.

L'attente sembla interminable, surtout pour ceux, restés, en bas, qui trépignaient. Et puis, juste avant que l'invocation ne cesse, moins d'une minute, il émit un cri strident, que Farah compris immédiatement : il avait repéré deux petites îles à la forme étrange au nord-nord-est, bien trop loin pour que la vigie ne puisse les voir.

Dès que Baelnar l'appris, il descendit les escaliers en trombe avant de revenir, une boite en bois dans la main, qu'il fit monter la haut avant de la suivre. Serrés sur la vigie avec Farah et Abrulion, il sortie une étrange fusée de papier et l'assembla.


- Kendra !, celle qui occupait d'habitude ce poste, et présentement dans les cordes de la voile pour laisser la place, écouta :, tu fixes la baguette au bout du perroquet et t'enflammes la mèche. Et après tu sautes.

La voltigeuse s'exécuta rapidement. Lorsque la mèche de moyenne longueur s'enflamma elle s'éloigna d'un salto en se rattrapant dans le filet. La mèche se consuma et la fusée partie, haut dans le ciel sombre de cette fin de nuit avant d'exploser dans le ciel. L'assourdissante détonation surpris tout le monde, les gigantesques étincelles blanches encore plus. Baelnar n'attendit pas, maintenant qu'il y avait des chances que les navires soient moins loin qu'il ne l'envisageait aux premiers abords, il était prêt à utiliser toute sa réserve de cet impressionnant engin de signalisation. Deux autres fusées blanches partirent...

Une heure plus tard, le Chevaucheur et le Scélérat arrivèrent.

Hélas, l'Impérieux manquait toujours à l'appel.



●●●


Peu de temps après le retour des deux navires, Léonie parti à la recherche du dernier manquant, promettant d'obéir aux consignes de l'Amiral. C'est donc à cinq que le trajet repris.

Le jour suivant fût beau et passa sans encombre. Triste, aussi, Heram, l'un des prêtres de Valkur de la flotte, à bord de la Tarasque, prononça l'éloge funèbre des quarante-sept morts totalisés sur l'ensemble des six navires. La grande majorité d'entre eux étaient tombés par dessus bord et seuls douze, morts de blessures, furent confiés au flot dans un silence solennel. Les aventuriers se rendirent compte que, malgré les nombreuses pertes évités grâce au départ précoce des créatures marines, une grande partie de la flotte allait entretenir une dent tenace contre celles ci.

Toute la journée, il y eut des réparations à faire et tous durent mettre la main à la tâche. Les charpentiers enrôlèrent tous les bras disponibles et des lames entières de la coques furent changées en pleine mer, malgré le risque de submersion, inquiets qu'ils étaient que l'une d'entre elle cède pendant que l'équipage dormait. Le bois avait été retirés des stocks des barges, c'était peu par rapport à la quantité qu'il restait dans le stock, mais c'était tout de même du matériel en moins pour s'établir.

Il fallut également changer la voile arrière, une tâche dans laquelle Farah fut entrainée, si bien qu'elle passa sa fin d'après-midi en l'air. Varnas, qui avait certainement montré son intérêt pour les canon, reçu un cours particulier de Baelnar, qui saisi l'occasion de se reposer l'esprit. L'énorme explosion qui se produit lorsqu'il tira le premier tir de démonstration fit taire toute la flotte... avant que des rires ne s'élèvent de toute part, comme si le canon avait brisé la morgue qui avait suivi les funérailles. Joinon et Abrulion furent entrainé dans une frénésie savante en compagnie de Thyrine. Si bien qu'ils passèrent la majorité de sa journée sur la Tarasque, où régnait une atmosphère de stricte discipline, gérée d'une main de fer par Tr'ar. La raison de ce changement de navire était simple : l'une des soutes était en fait une conséquente bibliothèque. La géographe, aussi savante, avait été chargée d'extrapoler les rares informations qu'ils avaient sur leurs assaillants en se plongeant dans tous ce qu'ils avaient. Tr'ar les rejoint dans l'après-midi, et ils constatèrent ses capacités de recherche exceptionnelle, surtout pour une demie-orque.

Si Farah n'excella pas en ce jour, quoique sans être une épine dans le pied de ses camarades, les trois autres firent des étincelles. Au bout de l'heure d'explication de Baelnar, Varnas fût à peu prêt certain d'être en mesure d'utiliser très rapidement le canon du bord si jamais c'était un jour nécessaire. Il appris aussi que pour utiliser le lance-harpon, il fallait enfiler dans quatre sillons à l'intérieur du tube du canon, une petite pièce en étoile permettant de centrer l'arme au lancement.
Joinon et Abrulion ne furent pas en reste. Le premier était désormais assez persuadé que la Baleine était plus qu'un simple animal. Les quelques détails qu'avaient pu donner Farah l'avait conduit à penser qu'elle devait certainement avoir été "éveillé" comme le précisait l'un des traités de magie naturelle qu'il avait trouvé. Le fait qu'elle est put dominer d'autres créatures, dont des requins et une pieuvre géante, qui étaient parfois les ennemis naturels des baleines, en disaient long. Abrulion quant à lui en appris plus long sur un éventuel esprit aigle. D'abord que les elfes vénéraient un esprit de l'Aigle, inclu dans la Seldarine. Ni dieu, ni primordial, ni identique à Remnis, cet esprit naturel de l'Air et du Tonnerre serait vénéré par les elfes sauvages de Faerun... Or le peu que l'on savait des habitants d'Anchorome indiquait qu'on y trouvait, au moins, des elfes particulièrement agressifs. Encore une fois cependant, il semblait s'agir d'un esprit bienveillant apportant la bonne fortune.

Le soir fût joyeux. Les marins étaient des individus résilients, et il semblait de bon aloi d'être festif pour célébrer le courage de ceux qui étaient tombés... si bien que quoique tous se levèrent et travaillèrent, il régnait une atmosphère migraineuse le lendemain matin. Y compris dans l'Amirauté à en jugé par le silence de Baelnar qui, comme une statue de sel, resta silencieux, les yeux plissés à s'enfiler une considérable quantité de tisane tout en restant à la barre. Heureusement, grâce aux prêtres présents à bord, l'eau douce n'était pas une denrée rare. La journée se déroula comme la précédente, dans une rassurante monotonie.

Et puis...

Le soir tombait, les cinq navires avançaient en formation triangulaire, le Chevaucheur ayant pris la tête. Soudain, un grand cor retentit depuis celui ci. Et du haut de tous les mats, dans une cacophonie collective, le cri retenti :


- TERRE EN VUE !

- TERRE ! TERRE !

Un instant de silence passa avant que des cris de joies de retentissent partout autour d'eux, pendant une dizaine de minutes, les marins, massés en proue et sur les mats cherchaient des yeux ce que leurs vigies, souvent elfes, avaient vu avant eux. Et bientôt elle surgit dans la lumière dorée du soleil couchant. Au loin, une côté immense, qui s'étalait sans interruption du nord au sud. Une terre verte, gigantesque, sauvage, ils étaient encore loin mais personne ne sembla détecter la moindre présence d'une civilisation comparable à celles qu'ils connaissaient de l'autre côté de l'océan. Les arbres semblaient immenses vu d'ici, et les plus savants sur le sujet confirmèrent vite que ceux qui perçaient le faisaient probablement à plusieurs vingtaines de mètres de hauteur. Ici, il y avait des plages, ailleurs de hautes falaises et à l'horizon, ci et là, se dressaient des îles non loin du rivage...

Baelnar les regarda, souriant et hochant la tête. Ils connaissaient la suite, leur mission allait maintenant vraiment commencer. Ils allait devoir embarquer seuls, et trouver un lieu où construire leur avant-poste.


Lancers...



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écrit le : Mercredi 25 Novembre 2020 à 10h32 par Abrulion Bascollier
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e hin n'aimait pas particulièrement les bibliothèques, étant plutôt habitué à battre la campagne. Mais il fallait dire que celle-ci, en la compagnie de Joinon, avait un goût particulier : échapper aux corvées de réparation à feuilleter des grimoires et parchemins de la moitié de sa taille quand d'autres trimaient ou reposaient au fond de la mer, était un luxe.
Mais ce qui lui avait réellement vissé le fessier dans la bibliothèque était d'une toute autre raison : la demi-orque Tr'ar au pied mécanique, semblait contre toute attente être versée dans la géographie, et pas qu'un peu ! Se faire doubler par une orque sur une question d'intellect n’était pas acceptable, et le hin s'obligea à lire jusqu’à trouver une information d'importance.


- Joinon, je suis confus. Tout porte à croire que l'Aigle est un esprit bienveillant de l'Air et du Tonnerre apportant bonne fortune. Des elfes sauvages de Faerun le vénèrent, il est inclus dans la Seldarine. Ce n'est pas un dieu, ni un primordial, c'est un... esprit, comme les totems de barbares, ou ceux des shamans.

Il fit une pause pour laisse le nain digérer l'information, avant de s'attaquer au plat de résistance.

- La baleine n’était de toute évidence pas maléfique, ou ne serions pas là pour en parler. Quant à tes théories d’éveil de cette créature... Il regarda Joinon droit dans les yeux. "Cette baleine était-elle l'esprit de l'Eau, en conflit avec l'esprit de l'Air et du Tonnerre ?"



Le hin courra sur le pont à l'annonce de la terre, et découvrit sous peu la topographie du littoral au près des autres marins.

¤ Gare, les îles sont aussi bien des forteresse que des prisons. Ce peut être une bonne première escale pour se réapprovisionner ou préparer une base arrière, si l'on trouve de quoi accoster. Mieux vaudra éviter de couper des arbres si les elfes d'ici sont aussi sauvages que que les elfes sauvages de Faerun. ¤

Il se mit alors à regarder les vagues et clapotis contre la coque. Il venait de lire dans l'un des livres de la cale que certains membre éminents de peuples côtiers étaient capables de connaître la direction de la terre la plus proche rien qu'en regardant les vagues. Passionnant.



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écrit le : Jeudi 26 Novembre 2020 à 04h29 par Schninkel
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Ainsi, le voyage tirait à sa fin. A l’heure de calculer les positions successives sur le papier des cartes marines, la terre prouva qu’elle existait bien en dehors des cartes, et cette fois-là, elle se manifesta à l’improviste, comme une immense forêt flottant au milieu d’un océan immense. Une terre luxuriante et généreuse. Accoudée au bastingage, une main en visière et impassible en apparence, Farah bouillonnait intérieurement d’enthousiasme. Cela faisait des jours et des nuits qu’elle rêvait de toucher terre et de s’éloigner un peu du tumulte perpétuel de l’équipage. La vie en collectivité devenant pesant à mesure que le temps défilait.

La chasseresse songeait au travail de reconnaissance qui serait le sien. Elle avait beau connaître les lois de l’hospitalité, les autochtones étaient bien différents de ceux qu’elle avait rencontrée. Elle savait que les consignes seraient certainement de s’établir non loin des bateaux, pour pouvoir fuir en cas de danger, mais Farah s’imaginait déjà errer seule sur ces terres. Au pays des Elfes. Qui étaient ces habitants ? Elle était curieuse de les rencontrer : sont-ils des monstres sans loi et sans justice, ou des êtres hospitaliers qui craignent les dieux ? Cultivaient-ils du blé et mangeaient-ils du pain ?

« Par les astres et les Dieux, seigneurs de la mer et des tempêtes du ciel, donnez-nous une bonne route et de bons vents », pria machinalement la vagabonde à la poupe du navire, tournée vers le rivage et à la recherche d’un présage.


 
 
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écrit le : Samedi 28 Novembre 2020 à 17h36 par Joinon
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Comme la plupart des passagers des cinq navires encore présents, Joinon s'était précipité vers le bastingage, désireux de découvrir malgré l'obscurité naissante la silhouette de ces terres étrangères.
Sa large tête reposait sur le garde-corps comme l'aurait fait celle d'un chat curieux sur le cadre d'une fenêtre. Le navire était encore loin du rivage, et le barde ne pouvait guère que présumer des paysages qui se découpaient sur l'horizon.

Même si les deux derniers jours passés en la compagnie studieuse d'Abrulion avaient été agréables, la fin annoncée de ce quotidien nautique représentait un certain soulagement.

Ensembles, le halfelin et le nain avaient pu en apprendre un peu plus sur les quelques animaux-esprits qui foulaient ou avaient foulé Faerûn. Anchorome, cependant, n'était pas Faerûn, et aucune certitude n'était permise...
La principale crainte de Joinon, qu'il avait partagé avec son compagnon de lecture, était que chacun des animaux-esprits dont ils soupçonnaient maintenant l'existence avait pu réunir autour de lui une partie des indigènes du continent. L'entreprise des aventuriers s'annonçait déjà assez trouble en l'état ; l'hypothèse de débarquer au milieu d'une guerre ancestrale rendait l'avenir plus inquiétant encore.

Le barde soupira, puis inspira une grande bouffée d'air iodé. Malgré ses craintes, un sourire s'afficha sous sa moustache rousse. Il allait enfin pouvoir tenir sa promesse. Alors qu'il faisait jouer entre ses doigts boudinés l'étui métallique qu'on lui avait confié, il leva la tête vers les étoiles.

¤ Dans quoi t'es-tu embarqué, mon petit Joinon? ¤



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Dimanche 29 Novembre 2020 à 21h33 par Thojan
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Varnas était un homme simple, et malgré sa considérable expérience de vie, il était peut-être l'aventurier dont l'attitude était la plus vulgaire, similaire à celle des marins: il avait remercié "les miches de" Tymora au retour des deux navires égarés, prié Valkur du bout des lèvres pendant l'hommage, et garderait rancune envers les monstres marins. Sans trop rechigner, il avait aidé aux réparations, puis s'était entraîné avec plaisir à l'utilisation des canons à feu… Il était vieux, mais avait l'esprit aiguisé.

Le premier soir, il se plut à continuer à évoquer les esprits gardiens de Kara-Tur. Il jugeait beaucoup de choses à l'aune de ce continent lointain, et plus grand-chose d'autre ne semblait l'impressionner; pas même la côte d'Anchorome, quand elle apparut le lendemain soir. Plutôt que de se presser vers la proue pour voir ce monde nouveau, il s'installa confortablement:


– On y est pas encore. Et on ferait bien de ne pas débarquer de nuit… Demain ça sera une longue journée, alors autant se reposer tant qu'on peut. On devra envoyer quelques équipes pour prospecter le terrain avant d'installer un vrai camp.

Il avait bien compris qu'il serait de ceux-là, et énuméra à qui voulait l'entendre les qualités attendues du futur site:

– Il nous faut de l'eau douce, de préférence, pour pas continuer à boire la pisse de prêtre. Une entrée facile vers les terres, pour pas se retrouver à flanc de falaise… Une péninsule qu'on peut facilement défendre: même en comptant les sahuagins, on a sans doute plus à craindre venant du continent que du rivage. On pourrait faire bien des choses à la force des bras, mais les pignoufs locaux vont pas trop aimer si on coupe leur bosquet sacré, comme dans le Grand Val…

Il évoqua quelques autres évidences, accompagnées d'allusions que nul ne pouvait comprendre, avant qu'il ne se tourne vers ses compagnons et l'amiral:

– Autre chose ? Ce qu'il nous faudrait, en fait, c'est un hua hsiang chi… Une sorte de grande voile tendue qui peut emporter un homme dans les airs pour voir la terre d'en haut. T'as pas ça dans tes cales, grand chef ?


 
 
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