Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre I : Embarquement
écrit le : Jeudi 29 Octobre 2020 à 00h26 par Abrulion Bascollier
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e hin resta un moment en suspend devant la quantité de bazar hétéroclite des lieux. Pour sur y avait-il quantité de merveille cachées ici, peut-être même quelques mécanisme spécialement conçu pour se débarrasser de poisson encombrant ? Il balada ses yeux un instant de plus sur les draps, malles et autres caisses.

Puis quelque chose d'inattendu le tira de sa contemplation : le silence.

Pas un silence parfait, certes, les matelots braillaient et la mer rageait. Mais cela faisait au moins trois respiration de dragon qu'il n'avait pas eu à se cramponner quelque part. Et il n'avait pas non plus entendu le tonnerre que se devait de cracher un tel morceau de métal qu'il avait laissé aux mains des compagnons.

Quelque chose de louche se passait, et il se rappela immédiatement de l'adage : le moustique avant le dragon.

Un autre adage finit de lui mettre le coup de pied au séant dont il avait besoin : une gemme vaut mieux qu'une carte de l'antre du dragon à qui elle appartenait.

Il se remit au charbon et commença à préparer le canon. Farah arriva peu après pour les finitions et le plaisir de pousser le monstre de métal.


- Mmh. Apprentis artificiers... temps qu'on se retrouve pas apprentis nageurs. Il regarda en coin la barbare d'un regard lourds de sous-entendu. "A ce propos, je me demande où en sont les autres bateaux, et combien arriveront à bon port."



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écrit le : Dimanche 01 Novembre 2020 à 00h13 par Phineas
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Et, soudain, comme si le monde avait décider de s'éteindre, un calme mortel s’abattit sur le navire. Au loin le tonnerre frappait encore mais pendant une minute entière, le léviathan disparu.

Ni Joinon, ni Varnas et Syna ne l'avaient plus en vue, malgré l'auréole. Sans doute la baleine avait elle plongé pour une raison ou une autre, peut-être dans l'espoir de se débarrasser du sort. Pendant cette minute, qui fut largement suffisante aux deux artilleurs pour amener le second canon à l'intersection, la majorité de l'équipage se tût. Les quelques cris qui restaient étaient terribles. Les blessés dans l'infirmerie et les deux chirurgiens de bord qui réclamaient des outils. Un terrible cri de douleur envahi la coque lorsque, probablement une opération débuta. Puis, le cri tonnant de l'amiral dans son porte-voix :


- Kendra !, l'une des voltigeuses qui servaient à la vigie, le reste de la flotte ?!

Seul Joinon, encore sur le pont, entendit distinctement la réponse :

- Je crois que j'ai vu la Tarasque nord-nord-ouest ! Je vois pas les autres !

L'Amiral répondit pour tous :

- Que tout le monde reste à son poste, on en a pas fini ! On honorera nos morts quand on aura sauvé ceux qui reste !

La minute passa. Et le calme persista encore... De plus en plus troublant, de plus en plus terrifiant. Heureusement il y avait suffisamment à faire pour que les marins gardent l'excitation nécessaire à leur survie. Abrulion et Farah purent à leur tour fixer le canon sur la coursive tribord, cette fois aidé par Mardon qui, en tant que second, semblait de toute évidence avoir été mis dans le secret de l'artillerie. Le reste des marins, de chaque côté, restait interloqué par l'arme. Un petit cri de réjouissance se fit entendre à bâbord quand, passant par la tête par le sabord désormais ouvert par le canon pour indiquer de décaler l'arme, Malwi ramena avec tout son courage canin, un matelot tombé à l'eau en le tirant par le col.

Et aussi brutalement qu'elle avait disparu, la tourmente revient. Le bateau trembla, de par le fond et ils furent tous projetés vers le plafond. Varnas réussi à garder sa contenance, et même à récupérer Syna au vol pour retomber sans mal. De l'autre côté, Farah s'en sortait encore mieux, comme Abrulion qui, protégé par son sortilège, se rétabli avec brio et retomba sur ses pieds avec une contenance digne des meilleurs acrobates.

Mais c'est Joinon qui passa le plus prêt du pire. Sur le pont, il s'envola sous le choc et, encore prêt de la rambarde, il passa par dessus bord. Ce n'est qu'au dernier moment qu'il arriva à attraper un anneau sur la coque et à s'y hisser. Se balançant dans le vent, il se rendit compte qu'il était à quelque dizaine de centimètres à peine du sabord tribord central, désormais ouvert, duquel sortait le tube de l'un des canon. Il fût aux premières loges pour la suite. La gigantesque baleine sortie de l'eau. Dans un gigantesque soulèvement de vagues, le cétacé apparu aux yeux de Farah, Abrulion (à travers le sabord), Joinon et tous ceux qui se trouvaient sur le pont. Les vagues que déplaçaient la créature aurait put engloutir de petits bateaux du sang trainait derrière elle, probablement son attaque d'en dessous l'avait elle blessée (elle avait été efficace hélas car certain étaient sonnées et deux hommes étaient tombés à l'eau en même temps que Joinon, sans avoir réussi à s'agripper).

La baleine éjecta l'eau par son évent avant de replonger, sans aucun doute pour une nouvelle attaque.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Mercredi 04 Novembre 2020 à 16h32 par Joinon
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Accroché à son anneau, balloté par les vents, Joinon se sentait comme une pomme trop mûre prise en pleine tempête. Hors le nain n'avait pas l'intention de quitter son pommier tout de suite !

Il avait manqué lâché prise, quelques secondes plus tôt, lorsqu'il s'était vu terminé dans l'estomac du monstre. Il s'était alors imaginé être un ver dodu accroché à un hameçon...

Mais qu'il fût pomme ou ver, il ne voyait guère comment se tirer de cette situation. Il avait bien appris à lancer un sort qui aurait pu lui permettre de s'échapper de ce piège, mais il avait déjà puisé plus que de raison dans la Toile pour que ses compagnons aient une chance d'apercevoir leur cible. Son esprit ne pourrait filer un second sortilège aussi puissant avant un repos considérable.

Il était en outre impensable pour le barde de s'en remettre à ses aptitudes physiques pour remonter sur le pont. Lui qui avait déjà du mal à se lever d'un fauteuil trop profond n'avait ni la force ni l'agilité requise pour un tel exploit. Au mieux, il s'épuiserait inutilement ; au pire, il serait déstabilisé et rejoindrait les marins malchanceux dans le sillage de la Fille d'Oghma.

Tablant sur son principale talent - sa voix - Joinon cria comme si sa vie en dépendait. Elle en dépendait d'ailleurs...

- Ho ! Là-dessous ! Hé ! Je suis là ! Besoin d'un coup de main ! Farah ! Varnas ! Quelqu'un !



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Jeudi 05 Novembre 2020 à 15h31 par Schninkel
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Le bâtiment tangua légèrement et Farah grimaça, se raccrochant à la plate-forme et tentant d’éclaircir la situation. Les chaines grincèrent, les cordes furent jetées, et entre les ponts, les marins couraient, exécutant les manœuvres avec sureté. Soudain tout le navire trembla et un choc violent parvint à ralentir le navire, projetant certains occupants au sol. Elle n’avait pas vu la vague qui avait butée contre le flanc du navire, mais elle avait pleinement ressentie l’impact. La Fille d’Oghma ruait comme un cheval rétif. C’est à cet instant, à travers le sabord ouvert, que la chasseresse entraperçu la nature exacte de la menace.

- Magnifique, lâcha-t-elle.

Une forme gigantesque, peut-être plus grande que le bateau alors qu’une partie de son corps se perdait dans l’obscurité, émergeait à deux encablures d’eux. La forme luisante d’un cétacé géant, effilé et puissant. Une forme reconnaissable entre mille. Une nageoire caudale démesurée s’agita dans les profondeurs, et la tête apparue, ruisselante d’eau. Un œil d’une taille inouïe, pailleté d’or et porteur d’une sagesse infinie. La chasseresse, bouche-bée, se sentie soudain ravalé au rang d’insecte.

La Fille d’Oghma était en proie en Chaos et Farah à la crédulité, à toutes les superstitions et à un certain pessimisme. Les harmonies de la nature et des sociétés ne semblaient plus exister : tout menaçait sombrer dans la ruine et le désordre.

Dans son esprit, l’apparition de la baleine faisait lumière sur une menace, comme l’être suprême a créé les rochers pour signaler aux marins les écueils, il avait envoyé une baleine pour annoncer un grand événement. Ainsi, le dieu des Voyageurs offrait un curieux dilemme. Sauver la baleine par admiration pour la nature, ou l’équipage par respect envers ses vœux ? Farah avait fait un serment, elle était désormais en charge de nombreux voyageurs. Et dans une vie où tout était prétendument prédestiné, la vie paraissait soudain bien compliquée.

Son regard s’écarquilla lentement, puis prenant pleinement conscience, se baissèrent sur le canon, et se mit à se durcir subitement.


- C’est horrible, ils vont lui planter un boulet d’acier dans le flanc, se renfrogna-t-elle soudain. Cette bête est furieuse dans l’attaque. Elle ne fuit pas comme les autres.

Elle secoua la tête, impassible, sa peine teintant seulement le fond de sa voix.

- Je suis à peu près certaine qu’il y a un baleineau à proximité. Tout ceci n’est peut-être qu’un malentendu. Le Chevaucheur m’a accordé le don de parler avec la faune. Je ne peux pas me résoudra à tuer un homme ou une baleine. Pas sans un geste de paix.

S’adressant principalement à l’intention d’Abrullion, celui-ci put constater toute l’étendue de sa folle détermination.

- Accorde-moi quelques secondes auprès de l’Amiral. Je souhaite que tu retardes les gros pruneaux que vont cracher ces bouches à feu. Vu la situation, aucune méthode n’est sans risque. Honnêtement, je n’ai aucune certitude, mais si nous cherchions ensemble, je suis certaine qu’on peut trouver. La question : qui me suivrait ?

Elle sera le poing et coupa sèchement :

- Je vais y aller. Je vais demander à cette baleine si elle trouve cette histoire dingue avant qu’elle ne mette plusieurs heures à mourir avec un boulet entre les cotes.

Elle hocha la tête, partageant son opinion avec le Hin et le marin.

- Une longue agonie, insista-t-elle.

Elle tourna le visage sur Abrulion. Elle le considéra, pensive, un bref silence s’ensuivit.


- S’il y a le moindre souci, je me désignerai comme seule responsable. Tu as ma parole.

C’est à cet instant que la voix plaintive de Joinon intervint brusquement dans la conversation. Les trois individus s’échangèrent des regards circonspects avant de comprendre la situation du barde. Sans attendre, d’un accord tacite, elle abandonna brusquement la plate-forme, le Hin et le second matelot pour se précipiter à travers le pont, elle remonta aussi vite que possible, regagnant les ponts supérieurs. Elle partageait son attention entre le sol et l’environnement, se méfiant des mouvements erratiques du vaisseau. A tout moment, elle s’attendait à voir la foudre s’abattre devant elle, ou surgir un gigantesque serpent des mers.


 
 
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écrit le : Dimanche 08 Novembre 2020 à 17h50 par Thojan
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De son côté bâbord, Varnas trouvait tout ça bien trop calme.

– Allez, saloperie, sors de là, viens voir papa…

Il avait péniblement fini de pousser le projectile dans le fond, et scrutait désormais la mer à en oublier de ciller. Il avait pris possession du boute-feu et était près à détoner le canon dès qu'il verrait sa cible. Le temps s'étirait d'une manière insoutenable quand soudain, une forme passa devant le sabord.

Muahahaha là ! Feu par tous les sabords !

Il fallut heureusement moins de temps à Varnas pour réaliser quelques détails que pour descendre le boute-feu sur le canon: la forme était bien trop petite, et plongeait vers la mer, plutôt que d'en sortir. Vaguement, il avait d'ailleurs entendu un jappement. Il suspendit son geste et passa la tête au-dehors: ce n'était "que" le chien de bord, qui venait de sauver un marin.

¤ En v'là un clébard compétent… Il aura mérité sa gamelle. ¤

Il avait à peine rentré la tête à l'intérieur que tout le bateau trembla. Varnas se rattrapa au canon, laissant tomber le boute-feu au profit de la gnome.

– Mille tonnerres, je te jure que dès qu'elle ressort de ce côté, celle-là, je me la fais. En Wa, ils bouffent la viande de poisson crue. Tu vas voir c'est délicieux. Et par Malar, je jure que je m'éclairerai avec sa graisse pendant toute l'année à venir !


 
 
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écrit le : Lundi 09 Novembre 2020 à 06h37 par Abrulion Bascollier
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e avait un trou de mémoire. Il se rappelait d'un calme relatif à bord de la Fille d’Oghma, puis il rouvrait les yeux sur Farah qui parlait de baleineau, avec le sommet de son crane qui pulsait plus fort que son cœur.
Etait-ce le plafond qui lui était tombé sur la tête, ou sa tête qui était allée s’écraser sur le plafond ? Sûrement un peu des deux. Il leva machinalement la tête pour vérifier, et remarqua quelques liserés de lumière encore accrochés à une planche.

Puis tout lui revint doucement, ou du moins la raison de sa présence à proximité du jouet de métal de l'amiral.


- mhh Bougonna-t-il dans une grimace ronchonne - et probablement pendant encore longtemps - lorsque la fauve lui parlait de Chevaucheur.

A ce moment précis, il était probablement plus facile de stopper la baleine que Farah.


¤ Foutu instinct maternel, me voila à devoir de nouveau monter ces marches vers le château. ¤

- Une baleine fourrée aux pruneaux ? Plaisanta-t-il, reprenant l’appellation d'origine Cyahn, avant de se reprendre pour ne pas finir à la place du prochain boulet de canon. "Je te donne un unique choc de grâce avant ta tentative. Si le bestiau essaie de nous couler encore après lui avoir parlé, je serai le premier à lui faire un massage de côtes avec ce tas de ferraille, surtout si elle m'en refait une comme ça." Il montrait sa bosse l'air revanchard.

Cela aurait pu fonctionner facilement si, en plus de la baleine à, il n'y avait pas eu un nain.


- Cours ! Je l'avertis.

Il passa la tête jusqu'aux yeux par un sabord - il n’était pas question d'en sortir plus, surtout en cas de choc - et brailla tant qu'il put vers Joinon que Farah était en chemin avec une corde, et qu'il fallait qu'il tienne jusque là.

Il partit voir l'amiral, laissant le second proche du canon. Ils s’étaient tout deux mis d'accord sur les priorités : tout faire pour aider Farah à récupérer Joinon, ce qui pouvait dire ouvrir les bons sabords et attraper les cordages lancés, puis tout faire pour couler le poisson une fois le second choc révolu.



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écrit le : Lundi 09 Novembre 2020 à 11h45 par Phineas
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Abrullion

Étonnement, lorsque la Baleine s'éloigna, les vagues semblèrent se calmer un instant. Profitant de ce calme moment, tous reprenaient leur souffle sur le pont alors qu'Abrullion y apparaissait. Farah avait déjà lancer une échelle le long de la coque, où Joinon pourrait descendre, mais compris immédiatement que, la concernant, cela ne suffirait pas. Elle était donc, avec l'aide d'un marin entrain de lancer un bout.

Le hin se précipita vers l'Amiral, qui, si il avait clairement vu le jeu de la rôdeuse, était présentement occuper à stabiliser le navire en hurlant des ordres aux marins dans les voiles. Il s'arrêta un instant le temps d'écouter Abrullion. Le hin n'eut que le temps d'expliquer l'idée de Farah de façon très courte que le gnome le coupa :


- Elle aura le temps que je redresse la barre. J'entends son point de vue mais je ne risquerais pas l'équipage pour une baleine.

Le gnome ne prenait visiblement pas cette décision de gaité de cœur. Marin, il avait certainement une affection pour les vénérables créatures de la mer, mais il avait bien fait comprendre que ses compagnons passaient avant tout autre priorité. Faisant en même temps un geste à Julie, qui dirigeait présentement un écopage massif du pont, il continua :

- Donne lui un coup de main si tu peux, ce truc est aussi gros que nos barges, je tiens pas à retomber dessus.



Farah

En remontant elle avait récupéré l'échelle sur un crochet avant de la lancer sur la coque à la hauteur de Joinon. Aussi peu dextre qu'il soit, le nain n'allait avoir aucun mal à remonter maintenant, d'autant que deux matelots l’appelait en stabilisant la corde.

La rôdeuse s'attela à la partie risquée de l'histoire. Nouant l'un des bout de son bout à sa taille elle pris de l'élan. Elle n'en savait pas beaucoup des créatures marine, mais elle savait qu'elle allait, dans une certaine mesure, devoir mettre la tête sous l'eau. Elle demanda la bénédiction du Chevaucheur avant de s'élancer...

L'onde glacée la frappa aussi durement, trouva t'elle, que l'aurait fait un sol de pierre. Elle leva une courte seconde la tête vers la surface. Seules les rares torches encore allumées au bord du navire et les éclairs lui permettait de voir quelque chose. Son monde, désormais entièrement aqueux, la rappela d'abord à ses priorités physiologiques. Elle ne tiendrait pas très longtemps ici. Et le froid lui ferait perdre conscience avant que le manque de souffle ne la tue. Il lui fallait être preste.

Heureusement le Chevaucheur devait la regarder à ce moment là, puisque la destinée ne la fit pas attendre. Elle aurait le temps plus tard de se dire que c'était peut-être plus qu'un instinct, vu l'aventure qu'elle entreprenait.

Un œil doré, gigantesque, la fixait par dessous. Trop bas pour que l'équipage ne puisse la voir. Une tempête d'émotions l’assaillit. La peur vint en premier l'animal était encore plus grand qu'elle ne l'avait cru. Certainement plus grand que le navire, peut-être même plus que leurs deux immenses barges de transport. Son œil seul était probablement plus grand que trois fois sa propre tête. Un moment d'infériorité vint ensuite, qui était elle pour seulement penser qu'elle était en mesure d'échanger avec un géant de cette taille. Enfin, lui vint un instinct. Le regard de la Baleine n'avait pas la liberté sauvage qu'elle avait vu toute sa vie dans les yeux des animaux. Elle n'allait pas parler avec un simple animal.

Elle sentit les remous dans l'eau lorsqu'elle ouvrit la bouche avant d'entendre le chant. C'était céleste. Très différent de la mélopée des feuilles des forêts calmes, à des lieues des grognements pourtant majestueux des fauves ou des cris féroces des rapaces. Comme si l'eau elle même lui parlait.

Elle compris instantanément que, même avec la bénédiction, la discussion ne serait pas simple. Le chant était fait d'idées et d'émotions plus que de mots.


Courage. Minuscule. Dommage. Faire disparaître. Servants du Grand Aigle. Doit mourir.


Son arrêt de mort venait d'être signé... Mais la Baleine semblait lui permettre de faire appel.



Varnas

Le vieux rongeait son frein. Depuis le choc, il n'avait pas aperçu la créature et ne savait pas vraiment quoi faire. Il ne savait même pas ce qu'il se déroulait de l'autre côté et sur le pont puisque l'infirmerie, entre autre, se trouvait entre les deux coursives, les murs - en plus des cris qui continuaient à retentir partout - l'empêchant d'entendre quoique ce soit.

Et même si il se passait quelque chose dehors, il avait toutes les chances de le rater puisque le sabord, plus près de sa taille que de ses pieds n'étaient pas réellement le meilleur des points d'observations. Plus encore quand un canon était passé à travers. Il se demanda si sa mule était sauve, enfermée qu'elle était dans le pont inférieur, probablement avec les deux chats. Malwi vint s'assoir non loin de lui, la langue sortie, reprenant son souffle. L'odeur de chien mouillé se répandait, mais elle faisait pâle figure à côté des miasmes de l'humidité ambiante.




Joinon

Balloté par le vent et le remous, Joinon tentait de tenir ferme à l'anneau rendu glissant par l'eau. C'était loin d'être chose facile. L'anneau était autrement plus large que sa propre main, conçu qu'il était pour retenir les énormes cordes d’amarrages. Et quoique rugueux, pour aider à maintenir la dite corde, il ne l'était pas assez pour ses mains.

Les choses se passèrent vite. D'abord il vit l'échelle de corde qui tombait non loin de lui, guère plus de la moitié d'un mètre. Et au même moment, probablement un peu trop détendu par la possibilité d'être sauver, ses forces le quittèrent et, son pied dérapa et il lâcha l'anneau. Heureusement, mû par un instinct de survie qu'il ne se connaissait pas il poussa au dernier moment sur la coque et fit un léger saut sur le côté pour attraper l'échelle. Lorsque son bras se tendit brusquement, il sentit tous ses muscles geindre, mais il teint bon et les deux marins en haut l'encouragèrent à remonter. Alors qu'il se stabilisait sur l'échelle, quelle ne fût pas sa surprise de voir Farah plonger dans l'océan déchainé...


Lancers...



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écrit le : Mardi 10 Novembre 2020 à 18h13 par Schninkel
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Après avoir envoyée l’échelle de cordes au jeune Nain maladroit et s’être assurée du soutien de deux matelots, elle s’attela à la tâche. Dans un coin perdu, elle attacha solidement sa corde à la rambarde, accouru une équipe de charpentiers. Ils assistèrent sans voix à son initiative. De l’arrogance et de la stupidité à la fois. Elle leur lança simplement :

- Je vais faire un brin de causette.

On la prenait certainement pour une folle. L’entreprise la rendait pourtant gaie. Elle affrontait les éléments. Le chaos dirigeait la vie, l’univers étant une mer de hasard où la chasseresse avait appris à faire face à la tempête, sur un radeau fait de rares et belles choses. Qu’importe ce qui lui arrivait tant qu’elle restait honnête, acceptant les défauts et qualités des autres. Sans père, ni mère, elle allait et venait, avalant la poussière au détour des chemins.

- J’ai été heureuse de faire votre connaissance.

Elle interrompit sa phrase, expira profondément et s’élança à travers du pont pour sauter par-dessus le bastingage. Elle avait signé son aller sans retour. Et alors que le rêve virait au cauchemar, il était trop tard pour regretter. Et elle plongea en haute-mer, au milieu des vagues déchainées.

Étonnamment, dans le monde du dessous, le calme semblait régner, assez pour parvenir à attendre l’écho de ses propres pensées. Plongée dans l’immensité gelée, Farah vibra d’un frisson sacré en tout apercevant la forme de la créature colossale, un roi multimillénaire. Vus du dessus, il semblait que les légendes disaient vrai au sujet de cette divine majesté, ondulant sa masse, dans un océan sombre et inquiétant. Cet instant valait toute la peur qui lui grignotait à l’instant les entrailles, et le froid mordant qui lui contractait les muscles. Elle était étrangement loin de l’enfer dans lequel elle était prise.


Au-dessus d’eux, la Fille d’Oghma devait être comme un très gros sabot flottant et frappant à la surface de l’eau comme une guêpe à l’oreille de cette créature réputée acousticienne.

Elle resta suspendue, ses yeux s’emplissant d’eau, contemplant l’œil de la baleine la fixer durant quelques secondes ou peut-être des minutes qui lui parurent éternelles. C’était un œil, qui au-delà de sa démesure, était semblable à celui des hommes, comme rayonnant de conscience et de sentiment, avec sa paupière mobile, bien que sans cils ni sourcils, situé dans le prolongement d’une bouche interminable.

Elle s’était mise à penser si fort qu’elle n’avait pas entendu parler la créature. Soudain, la vie de cette montagne vivante se mit à faire écho, comme une profonde respiration. Une sorte de chant sauvage. Elle eut la révélation que cette bonne grosse dame des océans cachait une intelligence secrète sous son crâne difforme. Elle tendit la paume de la main et tenta de communiquer.


 
 
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écrit le : Samedi 14 Novembre 2020 à 01h18 par Abrulion Bascollier
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e hin avait attendu, sinon espéré, une autre réponse de la part de l'amiral. Il était l'amiral cependant, et la vie de ses matelots, tout comme de son navire, lui incombait. Abrulion n'avait pas les connaissances nécessaire pour traiter de baleine, et ne désirait pas non plus les acquérir : il ne voulais en aucun cas tremper dans ce genre de décisions, sinon dilemmes.
Il était un hin de l'ombre, le genre d'aventurier qui était très vite oublié après la bataille, et qui n’apparaissait jamais dans les récits épiques : ni héroïque, ni charismatique, trop petit, trop discret. Il n’était qu'un papillon, éphémère créature dont le battement d'aile pouvait parfois déplacer des montagnes.

Et souvent touchaient-elle l'eau d'une marre et achevait ainsi la miserable.

Le hin acquiesça dans une neutralité parfaite baigné d'un mélange de fatalisme et de.


- Nous avons positionné un canon de chaque côté au centre du bâtiment, ils sont prêts, Varnas et votre fille à bâbord, votre second à tribord, qui devra aussi récupérer Joinon. Si vos ordres sont de tirer à vue sans délais, il serait bon de le confirmer aux canonniers.

Le hin déguerpit du château et alla s'attacher à une corde à proximité d’où était partie Farah - une rescousse de nain était largement suffisante vue la situation, sans compter que sa stature de hin et sa voix haut perchée le rendrait probablement invisible aux yeux des matelots s'il venait à passer par dessus bord.

Le hin n'avait pas l'habitude de l'eau, mais le peu qu'il connaissait lui intimait que Farah serait très vite en hypothermie, et à court de souffle. Elle était solidement constituée, mais l'eau était sans doute glacée, et les courants forts : il lui faudrait sûrement un peu de soutient la-dessous, et ce, rapidement.

Le mois d’entraînement dans la base navale secrète du gnome lui avait permis de travailler sa convocation de monstre, et il était l'heure de mettre cet entraînement en pratique. Si un calmar ou un groupe de pieuvres étaient à l'aise dans l'eau et pouvaient user de leur encre, le hin n'avait jamais vraiment pu les contrôler aussi bien qu’espéré, et ces créatures ne faisaient bien souvent que le minimum syndical pour honorer leur appel. Un nuage d'entre ferait peu de différence face au colosse, mais surtout : l’opération en cours était un sauvetage d'hypothermie et d'asphyxie. C’était autant de concepts parfaitement étrangers à ces créatures peu obtempérantes.
Le groupe de marsouins était rapide dans l'eau, et saurait rapatrier Farah sans tergiverser, voire Joinon s'il tombait, et servir d’appât à la baleine ensuite.

Le hin attendit quelques respirations de dragon, pour laisser une chance à l'entreprise de la chasseresse, puis lorsqu'il pensa que les forces de Farah l'abandonneraient, incanta.


hrp.gif s'attache à une corde, et la corde au bateau (en se faisant aider si marin disponible)
laisse un délais à Farah (4 rounds), scrute la mer, puis lance convocation de monstre 2, 1d3 marsouins, au plus près de Farah avec comme ordre de le rapatrier vers la coque et le pont de cordes
Lance la convocation immédiatement en cas de danger (et se cramponne)



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écrit le : Samedi 14 Novembre 2020 à 17h59 par Joinon
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- Qu'est-ce qu... lâcha Joinon en apercevant du coin de l'oeil la silhouette élancée de Farah tomber depuis le pont du navire, suivie d'un "plouf" sonore, quoique largement atténué par le vacarme environnant.
¤ Par tous les dieux, elle aussi... ¤ s'attrista le nain d'or qui ignorait que Farah avait sciemment plongé. ¤ Cette baleine aura raison de nous ! ¤

Conscient qu'il ne pouvait guère espérer plonger à son tour afin de sauver l'humaine, il étudia rapidement ses options. Remonter lui donnerait du fil à retordre et, malgré le soutien des marins qui tentaient tant bien que mal de stabiliser l'échelle, il risquerait de retomber. Pour de bon...
D'un autre côté, sous ses pieds s'ouvrait, béant, le sabord bâbord. Descendre devrait être plus facile, et la destination du barde plus proche. Seul inconvénient : plus il descendrait, plus l'échelle de corde oscillerait, comme un pendule qu'on agiterait en tout sens.

N'ayant ni le temps ni le loisir de tergiverser, Joinon renifla un grand coup et prit la décision qui lui sembla la plus aisée, il allait descendre !

¤ Dans le doute, toujours miser sur ses défauts ! ¤ se dit-il, lucide quant au fait que si son poids était un handicap pour grimper sur cette échelle trop souple, il pourrait néanmoins lui servir à se balancer jusqu'au sabord en cas de besoin.

Alors que l'humidité et le froid semblait atteindre jusqu'à ses os, il observa l'ouverture avec l'espoir de ne pas en voir surgir l'un des canons de Baelnar. L'espace ne serait pas suffisant pour eux deux...



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