Chapitre III : Mille-et-une pistes

Pendant que les aventuriers tentaient de sauver une ville de l'hérésie de Cyric, les membres de la Caravane Caracolante se préparaient à un concert nocturne, courant notamment la ville à la recherche de corde de violons neuves.

Mais c'est une autre histoire (ou pas.).

Les bâtiments se faisaient moins propres à mesure que la mousse, les herbes folles et la boue montait le long des murs. L'odeur de l'eau se faisait sentir, ainsi que celle du poisson. Au loin, les vivats des mariniers et des dockers augurait un port fluvial. Il s'agissait certainement du quartier le plus pauvre du patelin, et on était bien loin des grandes demeures visitées par Murdock et Frobre le matin même, ou du grandiose de la Maison de la Joie.

La misère semblait toujours trouver une voie, où que l'on soit. Au moins ici ne tentait on pas apparemment de la cacher sous des les ors d'une richesse peu partagée.

Une suite de coup dans un rythme complexe fut tapée sur la porte d'une vieille maison d'apparence abandonnée. La porte elle même semblait à peine utilisable. On attendit quelques secondes. Puis des bruits se firent entendre de l'autre côté, et la porte s'ouvrit en silence. Dans une salle principale chaude et grande, ressemblant à s'y méprendre a une salle de classe avec des tables improviser pour servir de bureau, se tenaient une dizaine d'adolescents et d'enfants. Gabrielle en fit fuir une grande majorité et ne resta qu'elle, un jeune colosse qui s'avéra être son frère et une petite-fille espiègle mais un peu craintive du géant en armure qu'était Murdock. Ils semblaient connaître Frobre qui fut accueilli chaleureusement. Quant à Abakor, il constata la relative rareté des siens dans les environs en captant les grands yeux ébahis de la plus jeune.

- Bienvenue chez nous !, dit Gabrielle en posant son manteau sur un vieux fauteuil qui trainait à côté de l'âtre ou brûlait encore un peu de bois et, certainement vu l'odeur, un peu de tourbe. Pendant ce temps, Jean (le frère), scellé de nouveau la porte avec de lourdes poutre et un meuble entier. Cyric ou pas, les gardes sont pas nos potes, donc vous pouvez parler comme vous voulez.

Murdock écoute les différents protagonistes, ne connaissant pas toutes ses personnes et ayant quelques interrogations vis à vis de Frobre suite à sa discussion avec Serena.

- Merci à vous pour votre aide. La garde, si elle fait correctement son travail, est un bienfait pour les communautés ... mais je dois avouer qu'il y a certains éléments, ici à Borcolline, qsi n'ont que le nom de garde. Les disciples du Dieu Fou sont malheureusement assez fourbe pour infiltrer les meilleures institutions. J'ai vécu cela à Proskur, dernièrement.

Murdock observe toute la salle et je dis, qu'enfin, ils sont dans un lieu où ils vont pouvoir faire le point sur la situation et tenter de sauver Borcolline.

- La situation de Borcolline est au bord d'un précipice... et il nous incombe de faire en sorte qu'elle ne tombe pas au fond du gouffre sous les coups des intrigues de ces êtres malveillants. Nous avons quelques soutiens en ville mais, en perdant, je l'espère que de manière temporaire, Serena, nous venons de perdre un atout de poids.

Murdock réfléchit quelques instants avant de poursuivre.

- J'enquête, sur ordre de mon clergé, sur les actions des disciples du dieu fou dans cette ville ... Cela m'a conduit à enquêter sur la série de meurtre qui a frappé Borcolline avec Frobe, que certains connaissent si j'ai bien compris.

Murdock marque un temps de pause avant de reprendre.

- Lorsque l'on est entré dans la garnison, je me suis volontairement soumis à la garde pour pouvoir discuter avec Serena, qui est totalement innocente des crimes qu'on lui impute. J'ai pu discuté avec elle avant sa regrettable transformation. Elle a succombé à l'étoile. En tout cas, la clé de notre réussite est l'homme que Frobe recherche ... l'homme, je devrais plutôt dire l'autre dragon selon Serena. En tout cas, l'homme que recherche Frobe aurait identifié les fidèles du Dieu Fou. C'est pour cela, qu'il est devenu une cible.

Abakor suivit la troupe tout en ayant toujours un œil sur leurs arrières. Il devina que l’on entrait dans la partie la plus pauvre de la ville. Il essaya de garder en tête le chemin pour rejoindre le centre ville. Arrivé devant une maison en ruine, Gabrielle les fit entrer. Abakor jeta un dernier coup d’œil aux alentours pour vérifier s’ils n’étaient pas suivis.

En entrant, un sourire lui vint aux lèvres en voyant les enfants. Une petite fille le regarda d’un air ébahi. Il lui fit un petit signe amical pour la rassurer. Le clerc Murdock prit la parole en premier. Il était apparemment le mieux informer sur les agissements des serviteurs de Cyric car envoyé en mission par son Eglise. Abakor l’écouta avec intérêt. Les disciples du Dieu fou sont bien ancrés sur Borcolline mais apparemment ils ont déjà avancé sur l'affaire.

Abakor fit un pas en avant pour annoncer son envie d’intervenir.

- Je suis tout ouïe à vos propos mon cher. Je m’appelle Abakor et mon chemin me menait à Evereska pour toute autre chose. J’ai fait la connaissance de Aithe et j’ai décidé de l’aider.

Abakor montra d’un geste la prêtresse qui l’accompagnait.

- J’ai déjà rencontré Serena dans un passé pas très lointain. J’attendais son aide pour un projet personnel. Elle ne pourra plus m'aider au vue de sa transformation!

Il se tourna vers Frobre.

- Dites-moi ce que vous avez découvert pour que je puisse vous aider. Cet homme que vous recherchez, qui est-il et où est-il?

Abakor fit un sourire à la semi-elfe.

- Je me mets bien sûr à votre disposition.

Regardant la jeune Aithe à la suite, il rajouta en pensant à sa mise à disposition de l’urthgard :

- Je pense que si je les aide, je vous aide aussi ? On pourrait leur parler de notre découverte de l'escalier!

Cela pinçait légèrement le coeur de la jeune prêtresse de voir les pauvres jeunes gens se faire congédier de la sorte par la dénommée Gabrielle. Mais celle-ci les connaissait certainement bien mieux qu'elle. Et agissait sans nul doute pour leurs propres intérêts. Et qui plus est, la Tormtar lui était aussi redevable. Et donc, elle garda pour elle les objections qui lui arrivaient à l'esprit.

Hochant la tête à la suggestion d'Abakor, Aithe ajouta:

- Oui, en effet. Sir Murdock, je suis m'appelle Aithe, du clan Lion noir et prêtresse de Torm.

Un léger sourire vint accentuer la dernière phrase prononcée par la jeune femme.

- Et j'ai été envoyée ici par notre église commune pour vous assister dans votre enquête. Je suis heureuse de vous voir en bonne santé. Je dois avouer que la situation de Borcolline est des plus... préoccupante. La garde, si on peut toujours l'appeler ainsi, semble perdue. Le maire, dit-on, est corrompu jusqu'à la moelle. Et les séides de Cyric... toujours introuvable jusqu'à maintenant. Je ne saurais dire si ces éléments sont liés, mais j'en ai l'intuition. Même si j'ignore comment.

Aithe fit la moue. Il semblait être dans l'impasse la plus totale. Maudit soit ce fourbe de Cyric et ces satanés complots! Et maudit soit-ce qui ce damne à le suivre en répandant ses mensonges dans les royaumes.

La barbare se permit de souffler pour expirer la rage qui montait en elle. Le moment n'était pas adéquat pour s'emporter. Maintenant plus tout autre temps, il était crucial de garder la tête froide. Sans cela, il ne trouverait jamais d'issue à leur dilemme.

- Comme vient de dire Abakor, nous avons découvert une sorte d'escalier dans le temple impie du Prince des Mensonges. Cacher sous son autel. Mais nous n'avons pas réussi à trouver un moyen d'y accéder... nous avons aussi découvert cet objet.

Aithe montra à Frobre et Murdock l'objet que le perspicace elfe de lune avait découvert sous un vêtement abandonné dans l'ancien bâtiment dédié au Soleil noir.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

un petit disque de fer. Et sur ce disque de fer était gravé un signe : un poisson cornu. Était-ce un indice ou une fausse piste ?

Puisque Frobre semblait de la confiance du paladin, la prêtresse n'osait même pas oser songer à douter de l'intégrité de la semi-elfe. Quant à Gabrielle, elle avait déjà à sa manière gagné la confiance de l'Uthgardt.

- En ce qui concerne Serena, je ne pense pas qu'elle soit entièrement perdue. Elle aurait pu blesser davantage les gardes qui l'ont assailli. Ou pire. Mais elle a choisi d'en faire autrement. La rage la contrôle. Mais elle résiste.

Frobre était de retour à son point de départ. La maison ou Baelgar, son chien et les enfants avait vécu. Elle se souvenait de son premier venu à cet endroit avec son premier compagnon de voyage, le demi-orc El-Yaut. Frobre alla s’adossa au mur avant de s’assoir au sol et se mettre les mains sur la tête pour réfléchir.

Tous se présenta et expliqua ce qui les amenaient dans la région… Grosso modo, le culte de Cyric était la base du problème et le fait que Serana avait perdu la tête était le second problème. Au dire de Murdock la personne qu’elle cherchait était la clé…

Monsieur Abakor quant-à lui était prêt à les aider et Madame Aithé avait découvert des indices sur l’évolution du temple du dieu fou. Elle parla aussi de son intuition sur Serana

Frobre était resté pensive jusqu’à ce moment.

-Je crois que vous avez raison madame Aithe, Je crois aussi que Serana n’est pas complètement perdu. Lorsque je suis allé rejoindre Monsieur Murdock dans la garnison et que celle-ci a comment dire…. Perdu la raison, celle-ci aurait pu me pulvériser, mais elle ne m’a rien fait… donc je crois qu’elle a encore un peu d’humanité en elle. Je suis certaine qu’il y a quelque chose à faire.

Elle leva ensuite les yeux vers Murdock et vers Abakor

-Murdock, vous me demandé les informations que j’ai sur la personne que je cherche…Eh bien, lorsque j’ai quitté Lunargent, on m’a dit d’aller à Borcolline pour aider un dénommé Baelgar. Je ne savais pas qui était cette personne et je ne savais que celui-ci habitait dans les quartiers pauvres de la ville, juste à la limite de la ville, le long du fleuve près des marécage. Je me suis donc rendu ici… C’est comme cela que j’ai rencontré Sérana qui m’a sauvé.

Elle regarda ensuite Gabrielle,

-C’est là que par la suite, avec El-Yaut, je suis arrivé ici-même pour enquêter. Cependant nous avons compris que Baelgar avait quitté la demeure depuis quelque temps. Nous avions décidé d’aller à la recherche de celui-ci quand nous, El-Yaut, Serana et Moi-même avons contrecarré une action du sous-commandant Troer, qui volait et voulait tuer des gens sans défense. Nous avons appris que ce commandant était un adepte du dieu fou. Celui-ci nous a donc prit en grippe et on s’est caché et avons essayer de comprendre ce qui se passait. Par la suite nous nous sommes séparés. Sérana s’étant laissé emporté par le commandant, je suis allé au temple de la paix ou j’ai rencontré M. Murdock. Quant à El-Yaut, il est parti vers la lande puisqu’au dire de nos amis ici M. Baelgar se rendait à l’occasion à cet endroit. Je n’ai jamais eu de nouvelle de El-Yaut… Vous Gabrielle en avez-vous eu?

Gabrielle haussa les épaules et les mains. Elle n'avait aucune idée de la position de l'honorable guerrier demi-orque.

Un nouveau groupe se formait probablement. Il était... étonnamment équilibré. Le paladin, la prêtresse, la magicienne et le rôdeur aurait fait le bonheur de n'importe quel questeur, heureux d'une telle débauche de compétences diverses.

Et pourtant, ce n'est pas l'un d'eux, mais bien Jean qui découvrit le mystère de la pièce.

- C'est un jeton de la Truite Cocue, dit il, oui je sais..., continua t'il aux sourires qui s'affichèrent probablement à l'annonce du nom. C'est une taverne sur l'embarcadère. Le repère des mariniers et des pêcheurs. Le patron à fait frapper ces jetons pour les clients les plus lointains, histoire qu'ils reviennent chez lui plutôt qu'ailleurs. Ca vaut une choppe je crois, mais pas grand chose d'autre.

- Ouais, rajouta Gabrielle en se penchant sur la pièce, c'est de l'argentan , elle vit les regards interrogatifs de tous, L'argent des fous, le cuivre des nains ? Les mineurs en trouvent partout, ils savent pas quoi en faire. Les nains en font de l'orfèvrerie pas chère et je crois qu'il n'y a bien que les mages qui ont trouvé une utilité mais bon... les mages et leurs secrets, hein, dit elle en faisant un clin d'oeil a Frobre. Mais ça coute rien. Je crois que les nains le fonde avec du fer et du cuivre pour en faire ça. Mais ça vaut pas grand chose... enfin sauf si on décide qui ça vaut quelque chose.

- C'est pas loin si vous voulez. M'enfin je vois pas bien ce que ça foutrait chez ces cinglés. Sont un peu bourrus, mais c'est pas des mauvais gars à la Truite.

Une réflexion probablement un peu naïve du jeune homme. Sans doute nos compagnons savaient ils eux, que le mal se cachaient n'importe où. Comme le bien, d'ailleurs.

Toute la question était de savoir si le créateur des jetons pisci-cornus était au courant des secrets de certains de ses clients.

Odyss écoute attentivement les discussions et les échanges. Réfléchissant rapidement à la situation, il a l'intuition qu'ils sont sur une piste avec la taverne de l'embarcadère.

- Les mariniers et les pêcheurs ... une taverne proche de l'embarcadère. Cela pourrait en effet être une excellente piste.

Odyss échafaude rapidement un plan d'actions pour la suite des opérations, tout en se disant qu'il allait probablement pas passer inaperçu dans ce quartier de Borcolline.

- SI Baelgar est aussi intelligent que je le pense, le lieu me paraît plutôt particulièrement bien choisi, vous ne croyez pas ? Le sous commandant Troer et ses sbires ne doivent pas s'y aventurer facilement, sans y courir des risques inutiles et, en étant proche de l'embarcadère, il est toujours possible de se replier de manière discrète et rapide. Et il doit être également possible de s'y cacher sans trop de problème.

Odyss rassemble ces idées pour la suite des opérations car il est maintenant plus que temps de reprendre la main dans cette situation.

- Je vous propose que nous allions voir sur place, dans cette taverne. Je me tiendrais en retrait par rapport à vous. Un paladin de Torm n'est probablement la personne la plus discrète et la plus appréciée pour agir à sa guise dans ce lieu.

Odyss regarde toor à tour ces compagnons avant de poursuivre.

- L'objectif est d'aller à la taverne pour tenter d'y trouver des renseignements sur la localisation possible de Baelgar. S'il dispose des informations et des renseignements sur les fidèles du Dieu Fou de Borcolline, c'est lui, la clé pour résoudre la crise et sauver la ville. Je serais prêt à vous rejoindre si cela tourne mal et j'entrerais dans la taverne pour vous rejoindre quelques instants après pour vous permettre d'agir plus librement. Frobre sera parfaite, notamment, dans ce genre de situation, je pense.

Odyss se tourne alors vers les personnes qui les ont accueillis.

- Savez vous s'il y a parmi les gardes des personnes qui sont fiables et font honnêtement leur travail. Si oui, en cas d'échec de notre action, il vous faudra probablement leur ou lui faire parvenir un courrier décrivant la situation potentielle dévastatrice dans laquelle se trouve Borcolline et, si vous vous sentez menacer, réfugiez vous au temple de Leira .... En prononçant mon nom, on vous accordera probablement asile et protection.

Odyss se retourne vers ces compagnons.

- Que pensez vous de ce plan d'action et avez des remarques ? Nous devons agir rapidement et profiter du chaos que Serena a provoqué lors de son départ de la garnison pour agir. ... Et, à la réfléxion, il doit être en effet encore possible de sauver Serena. Si Baelgar est bien le Dragon Doré dont Serena m'a parlé et doit être également l'homme qui peut permettre de sauver Serena de son tragique destin.

Odyss vient de finir sa longue intervention et, par habitude, comme à chaque fois qu'un combat difficile s'annonce, il pose machinalement sa main sur son arme, comme pour sentir sa force rassurante dans sa main.

De savoir que Serena n’était pas perdu redonna un peu d’espoir à Abakor. Il écouta attentivement toutes les informations données par ses nouveaux partenaires. Il regarda la petite troupe qu’ils formaient et fut ravi de l’allure que prenait son passage à Borcolline.
Frobre lui apprit qu’ils recherchaient un certain Baelgar qui connaissait les sbires du Dieu fou. Ce personnage avait disparu sans laisser de trace. On pouvait aussi déjà compter comme ennemi ce sous-commandant Troer qui devait être un disciple de Cyric. Il faudra se méfier de lui si jamais on le recroisait. Il serait intéressant de l’interroger si c’était possible.

Quand Jean se mis à nous raconter l’histoire du jeton, Abakor fut surpris de l’utilité de celui-ci. Nous avions eu de la chance de nous retrouver ici. Abakor fit un clin d’œil à Aithe.

- Nous avons bien fait de vous rencontrer. Ce jeton doit appartenir à un comparse de notre Dieu fou ! Il doit fréquenter cette taverne.

Quand Murdock se mit à parler de Baelgar, Abakor fronça un sourcil. Cet homme pouvait effectivement se cacher dans le port mais le jeton ne lui appartenait certainement pas ! A moins qu’il l’ai égaré dans ce temple impi ou bien il a été capturé et a laissé le jeton comme indice.

- Vous avez raison Murdock, il nous faut rendre une visite à cette taverne. Je propose de m’y rendre en avant pour essayer de récupérer des informations.
- Nous connaissons déjà un membre de cette secte aussi! Ce serait bien de pouvoir interroger le sous-commandant Troer.

- M'étonnerais que l'Troer soit prêt à vous écouter maintenant... pas plus qu'avant remarque.

Gabrielle avec un léger ton sarcastique dans la voix. Il fallait admettre que, en effet, cela paraissait bien peu probable.

- On a jamais été très en phase avec les gardes nous. J'pense pas qu'ils soient tous mauvais, continua Jean, mais je suis certain qu'ils auront tous tendance à suivre les ordres avant de réfléchir.

- P'pa disais qu'avant, y'avait pas de gardes ici, juste des aventuriers, la tristesse se lisait dans les yeux de la jeune femme, "On savait pas quand on allait nous sauver...

- ... mais on savait que les crétins finiraient par se faire botter le cul", termina son frère avec un sourire tout aussi triste, en tous cas, je doute que Henrick, le patron de la truite, soit dans ces affaires louches. Il est bourru mais j'ai pas souvenir de l'avoir jamais vu être méchant. Vous devriez y aller et voir ce que vous trouvez...

[Si vous décidez d'aller à la truite]

Devant l'auberge, sorte d'immense entrepôt portuaire reconverti en tout aussi immense dortoir, une truite cornue en fer forgée, accueillait les visiteurs devant la grande porte cochère. Cela bruissait de vie, bien différemment de la ville haute. Sur le parvis, des tables et des bancs accueillaient visiblement en permanence marchands et voyageurs qui discutaient bruyamment, alors que les bruits du port fluviale s'ajoutait au brouhaha ambiant : le fleuve passait à quelque mètre à peine.

Derrière la porte, l'immense salle de réception, elle était plus vide à ce moment. Les mariniers préféraient certainement l'air du fleuve, fut il un peu humide, mais une bonne vingtaine de personne étaient tout de même installés, et une étrange odeur de vin, de saumure et de brouet s'élevait dans la salle. De jeunes serveurs et serveuses - cinq de ce qu'ils en voyait - couraient dans tous les sens, visiblement débordés, et le grand comptoir (qui était visiblement des mâts fixés les uns sur les autres) croulait sous les habitués rigolards qui tentaient d'obtenir les faveurs des tenanciers.

De tant à autre, une porte s'ouvrait derrière, et un client encore froissé par le sommeil en sortait.

Une auberge-taverne des plus classiques en somme.

Une taverne bien sûr! Pourquoi cette possibilité ne lui avait pas traversé l'esprit? C'était pourtant tellement évident. Tout comme le fait que l'icône soit associée avec le port. Poisson, port. La prêtresse de Torm s'était-elle laissé impressionner par la fourberie légendaire des sbires de Cyric?
Même si elle avait du mal à l'admettre, c'était peut-être bien le cas. À force de se torturer l'esprit a la recherche d'un quelconque message cacher ou autre explication tout aussi tordue, l'Uthgardt n' avait pas considéré l'essentiel.

- Je suis aussi d'accord pour suivre la piste de la taverne. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est probablement notre meilleure chance de dénicher l'ennemi.

Aithe répondit au clin d'oeil d'Abakor par un faible sourire. Le nom de Baelgar pesant sur le coeur de la sauvage femme du Nord. Un dragon d'or, d'après les mots de Frobre. L'idée de confronter une telle créature aurait à elle seule suffit a inquiété la jeune femme, mais avec la rage actuelle... certes, Serana avait su en partie résister a la malédiction, mais elle n'était dragonne qu'à demi seulement. Alors qu'a croire la magicienne semi-elfe, ce Baelgar était pleinement diaconique. Qui sait dans quel état les aventuriers allaient trouver la vénérable créature magique?

L'initié du Protecteur ferma un instant les yeux. Sa détermination se raffermissant à mesure qu'elle entonnait mentalement une prière à la gloire de son Dieu.

- Henrick, patron de la truite. Je vois, merci encore pour votre aide. Elle nous a été tresse précieuse jusqu'ici.

Hochant la tête de gratitude, la Tormtar se tourna ensuite vers Abakor.

- Aller en éclaireur? Hmm, ça m'a l'air d'être une bonne idée.

Il fallait dire que le Paladin ou elle ne passait pas vraiment incognito avec leurs équipements de guerre. Quant à Frobre, sa frêle apparence pouvait lui porter préjudice.