Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre V : Sous la Lune veillent les géants
écrit le : Jeudi 21 Mai 2020 à 18h44 par La Goualeuse
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Nimbée d'un mince manteau de poussière, La Goualeuse se portait comme un charme. A en juger par sa mise impeccable et la fraîcheur de son teint, elle n'avait pas participé à la "dératisation" de la forteresse.

Elle avait ignoré avec une froideur superbe les effusions du drow et s'était contentée de rendre son salut à Ashura, sans manifester de soulagement ou de joie. S'attendait-elle à les retrouver sain et sauf ? Ou leur sort lui était-il indifférent ? Les yeux braqués sur le duergar, elle étudiait cette physionomie encore inconnue avec un mélange de curiosité et de méfiance.

La tonitruante sortie de Kryssior l'arracha à ses observations. Comment un être aussi expérimenté et vicieux pouvait-il se fier si promptement à la parole d'un prisonnier ? Le piège semblait si grossier ! Boreg ne les laisserait probablement pas se jeter dans la gueule du loup.


- Et quels sont les gages de sa parole ? demanda-t-elle d'un ton circonspect.





Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Vendredi 22 Mai 2020 à 17h22 par Ashura
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Elle abaissa un instant ses yeux sur ses bottes en poussant un juron, se retenant de lancer un regard courroucé à l’elfe noir qui avait induit cela avec tant d’aplomb. A peine le groupe s’était reformé, que déjà Ashura pouvait sentir croître les amalgames et les tensions saillantes.

En réalité, l’odieux-nain-gris-magicien avait clairement stipulé craindre pour sa vie en retournant vers ses congénères, collaborateurs et employeurs. Et, en son for intérieur, après avoir vu tant de gens de confiance se faire envoûter, se retourner contre eux, et en songeant aux manières dont cette enquête s’était déroulée, tous leurs alliés et connaissances ayant éprouvées des difficultés par leur faute - probablement même, que si Sabetha risquait sa vie actuellement avec eux, s’était en grande partie pour éloigner sa famille du péril, des noirs mensonges et des manipulations qui en furent la cause – Ashura n’abordait la perspective de se faire accompagner du captif nain qu’à contrecœur.

La bretteuse secoua légèrement la tête, croisant les bras sous sa poitrine, un regard mi-clos vers les nouveaux arrivants.


- Il n’y a aucun gage, déclara-t-elle calmement. J’imagine que c’était une supposition plutôt qu’une affirmation. De toutes manières, nous ne serons assurément pas en sécurité quoi que nous fassions.

Un court instant, elle essaya de compulser mentalement tous les sujets de conversations que Sirine et Boleg avaient pu partager, et, instinctivement, Ashura eut envie de croire qu’elle avait en face d’elle un allié conscient de la situation. Elle tourna les épaules vers le nain.

- Nous avons perdu un ami, nous avons vu des gens se transformer subitement. En réalité, je pense qu’à présent, maître Boreg, si vous le permettez, nous avons surtout besoin de sérénité afin d’échauder un plan digne de ce nom.


 
 
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PM
écrit le : Vendredi 22 Mai 2020 à 21h10 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
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Le vieux nain tournait et retournait le bout de sa barbe - coiffée mais non tressée - autour de son majeur. Il fixait alternativement Ashura, Xarss-le-boiseux et le duergar.

- T'étais réveillé gamin ?, demanda t'il à l'écusard qui se frottait encore la tête

- J'ai pas tout entendu... Mais le gris à failli chier sur ses bottes Boreg. Si tu veux mon avis, il préférera un cachot plutôt que d'y retourner. J'me souviens de rien avant par la barbe du Père...

- Merci. Va prendre une choppe, et fait toi examiner par un prêtre.

- Merci... , il se tourna vers Ashura, Xarss et Sabetha, désolé, j'ai jamais été très bon pour contrer la magie. Merci pour le soin madame.

Avec un signe de tête pour la magicienne, qui lui rendit un sourire, il sorti de la pièce en se frottant la tête. Boreg alla à la porte et demanda - ce n'était pas un ordre, mais c'était tout comme - aux soldats environnants de nettoyer le couloir, sans aucun doute pour les éloigné d'une pièce désormais bien peu étanche aux oreilles indiscrètes.

Pour une fois, le temps fut réellement long. Telle une statue de pierre, le nain ne bougea pas les pieds mais regardait les protagonistes de la scène, et la pièce elle même, en réfléchissant. Au fur et à mesure de ses réflexion, ils pouvaient observer les nœuds se former dans sa barbe grise et son front se plier et se déplier. La main qui ne triturait pas sa barbe semblait agiter de spasmes. Ils comprirent vite leurs erreurs : sa main l'aider sans aucun doute à effectuer des calculs mentaux. La seule chose qui pendant ces longues minutes brisa le silence, furent quelques quintes de toux sèches du vieux Boreg.

Enfin, il pris un grand soupir.


- Ashura, Kryssyor, il marqua un temps d'arrêt mais passa vite à la troisième, Sabetha - je crois savoir que vous ne souhaitez pas qu'on utilise votre titre, je me permet donc - mes remerciements, en premier lieu. Helm va sans doute les réitérer, mais vous les méritez amplement en triple.

Il s'arrêta et posa un œil sur l'humain agonisant au sol. Avant de revenir à eux.

- Le Maître des Forges à d'ors et déjà proposé de vous accueillir dans la ville basse le temps de votre visite ici. Les mesures de défenses y sont bien différentes de la surface, vous vous y reposerez sans être interrompus. Je ne doute pas que le gouverneur, vous fera également cette proposition. Ne me faites pas mentir : la surface est très bien défendue. Mais les allés et retours des marchands la rende moins facile à protéger.

La toux l'agita à nouveau, il saisi une gourde à sa taille et bu un long moment. Il reprit :

- Thangardt Cendrefaix, je connais votre famille. Vous êtes aussi fourbe que les autres clans de Gracklstugh, mais votre manque de loyauté envers l'Exilé et la Reine de l'Invisible joue en votre faveur. J'ai ouïe dire qu'une partie de votre famille fait des offrandes à Thautam, c'est vrai ?

- Comment pouvez vous sa..., demanda le gris, halluciné.

- Trouver des alliés chez ses ennemis est une stratégie extrêmement productive à long terme. Et mon âge m'a fait comprendre la possibilité de la rédemption. Je jouerais en votre faveur, mais n’espérez pas que votre séjour ici sera une partie de plaisir. Vous nous direz absolument tout ce que vous savez, dit le vieux nain, son regard se durcissant soudainement, puis vous gagnerez votre liberté si vous y êtes incliné. Il leva la main pour interrompre le gris qui voulais répondre. Votre vie de tiens qu'à un fil, Thangardt, et votre mort ne me tirerais pas la moindre protestation. Soyez un nain, et vous vous en sortirez.

Il hocha la tête et revint vers les aventuriers.

- Vous avez bien fait de le garder en vie. Par un hasard qui n'en est pas tout à fait un, je m'attendais à ce qu'un Cendrefaix cherche à s'extraire de l'Outreterre un jour ou l'autre, celui-ci pourrait nous êtres utile au delà de l'affaire en court. Un remerciement vient s'ajouter aux précédents.

Il se tourna vers Sirine et l'invita à rejoindre ses compagnons alors que des pas rapides se faisaient entendre dans le couloir.

Un grand homme, suivit par des gardes s'arrêta devant la porte défoncer, posant un regard perplexe sur l'état de la maçonnerie. Portant une armure lourde, les cheveux et la barbe d'un roux à faire frémir leur magicienne et un marteau lourd encore tâché de sang sur l'épaule, il s'agissait certainement d'un chef, cela se lisait autant dans la qualité de ses atours que dans le sérieux et le questionnement de son regard. Il posa les yeux sur le vieux nain :


- Comment réussi tu à arriver toujours en avance à ton âge, Boreg ?

- J'ai certainement des pouvoirs de manipulation du temps caché dans ma barbe, Helm.

Le silence s'installa un instant, ils se fixèrent, avant de sourire l'un et l'autre. Helm entra alors que les soldats qui le suivait se mettait de part et d'autre de la porte défoncée. Il posa son marteau avec un soupir, salua le nain en lui serrant le poignet et approcha des autres.

- Ashura, je crois savoir que vous êtes d'ici, où y avez vécu un certain temps ? Je suis heureux de constater que les filles de la forteresse ne sont pas moins que des héroïnes, il hocha la tête et lui serra le poignet de la même façon.

Sirine, n'est ce pas ? Fret m'avait informé que vous étiez élégante, je vois qu'il n'avait pas menti. Même après que ce vieux fou ai du vous trainer dans la moitié de la ville. Permettez moi d'honorer votre courage, pour quelqu'un qui n'est apparemment pas vraiment du métier, vous vous en sortez bien, il la salua de même.

Kryssyor, il marqua un temps, je ne doute pas que les lunargentais vous aient déjà fait comprendre en long et en travers ce que vous étiez pour les habitants des Marches. Je vois que vous n'avez pas renoncé à les faire changer d'avis. J'ai souvenir d'un vieil adage rappellent qu'il faut plus de courage pour s'éloigner du mal que pour naître bon, il reçu le salut identique.

Sabetha, j'ai des Pourpres dans mes contacts, et pourtant je ne peux pas dire que je regrette qu'ils aient perdu l'une de leurs mage. Ce que le Cormyr à perdu à de toute évidence renforcé les Marches. Vous méritez peut-être plus votre noblesse qu'alors, il salua de la même façon la magicienne avant de reculer et de se placer prêt de Boreg. Comme vous tous d'ailleurs, vos actes parlent par eux mêmes. Sundabar et les Halls vous seront toujours ouvertes. Pour le moment, je ne doute pas que vous vouliez vous reposer. Le Maître des Forges à préparer un logement confortable dans la ville basse, le vieux nain leur fit un sourire complice, quant à ce gris... Boreg ?

- On devrait le cuisiner je pense.

- Et bien, vous préféreriez certainement bientôt être mort, dit Helm en regardant le duergar, donnant l'assentiment à son enfermement. Radagar, Lia, emmenez le, Boreg va vous dire où.

Deux des quatre soldats qui l'accompagnaient vinrent prendre le gris, et le menottèrent puis sortir avec Boreg, qui ne manqua pas de se retourner pour adresser un clin d’œil à Sirine.

- Le chef de nos éclaireurs et d'autres généraux vont aideront à monter le meilleur plan demain. Hélas, toute cette opération va demander ma présence quasi constante. Je voudrais avoir le temps d'entendre votre histoire en long et en large, mais je ne peux pas faire plus que de répondre à vos éventuelles question maintenant.

Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Samedi 23 Mai 2020 à 14h43 par Yvhann
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À la froideur de Sirine, l’ex-sombre restait impassible, trouvant juste désolante l’attitude de la frêle blême. * Décidément elle cache bien son jeu.* L’opportunisme chez les drow était connu, mais évité comme la peste, préférant la trahison et un certain honneur quoique pour l’honneur ce n’était pas donné à tous, mais il semblerait qu’en surface c’était chose commune. À la question posée, Xarss dit sèchement…

-Son ducroire, si l’on peut le dire ainsi, est bien certainement la vie. Il y tient beaucoup et en même temps il est très brelandier de celle-ci, et croyez-moi, une fois ses cartes jouées et sans atout, la langue c’est bien délié. N’est-ce pas Thangardt?-

Dit-il en donnant un léger coup de coude à celui du gris ricanant de la situation en ajoutant sans manquer le regard de Cendrefaix…



-La frêle blème est très suspicieuse de nature, c’est ombrageux n’est-ce pas?- Souriait-il avec complicité.

Puis l’autre nouveau nain arrivait puis le tralala commençait, Vorn s’étirait joyeusement se détendant de la situation tandis que le faux sylvain examinait les réactions physiques des autres. Son étude était importante pour la suite de sa survie en surface, si auparavant il étudiait le commun des mortels, ici et à Lunargent il avait loisir d’étudier des gens de la haute, des chefs, des hauts dignitaires de la société de la surface et cet étude lui était importante, donc il ne se laissait pas distraire.

Surprise, Boreg apportait un point que le jeune drow adorait ‘’ trouver des alliés chez ses ennemis est une stratégie extrêmement productive à long terme. Et mon âge m'a fait comprendre la possibilité de la rédemption’’. * J’l’aime celui-là.* se dit-il souriant aux paroles qu’il trouvait sage et plein de sens.

La suite sur Cendrefaix le fit partir dans ses pensées, il réalisait qu’il n’était surement pas le seul à vouloir partir de l’Outreterre et il vit Thangardt différemment. Il espérait maintenant que le gris s’en sorte bien en fin de compte, qu’il puisse avoir, lui aussi, sa chance en surface. Fallait-il qu’il comprenne le jeu que les surfacins lui ferait jouer et qu’il le joue à leurs façons, sinon il ne s’en sortirait pas. Un autre intervenant arrivait, un humain du nom de Helm. Il fit ses salutations individuellement, signe de distinction, puis quand vint son tour, Xarss prit un pose toute militaire, comme un bon chien bien entrainé, il ne bougeait point et écoutait avec attention. La salutation lui plus, d’ailleurs pour un humain qui ne l’avait jamais vu et qui savait de quelle race il était, ce Helm avait saisi le personnage qui se tenait devant lui. Le jeune drow en fut honoré, même si Helm avait bien précisé que c’était les Lunargentais qu’il devrait ne pas faire changer d’avis à son sujet. Le faussement appelé Kryssyyor fit son salut de même.

Ils apprenaient aussi qu’ils seraient sous la ville pour la suite, ce qui serait parfait pour rejoindre la porte du volcan à l’aube puis une question se posait en lui, * comment savoir si l’aube est arrivée sous la surface.* chez son ancien chez lui c’était le Narbondel qui le faisait, mais ici.

Quand ils menottèrent le gris, Xarss eut une sympathie véritable, autre sentiment inconnu chez lui, puis avant qu’il parte, il ne put retenir de lui faire un au revoir…



-Prend soin de toi Tangardt Cendrefaix et sans rancune.-dit-il franchement accompagnant le dire avec un clin d’œil. Le renégat réalisait que quelques battements de cils auparavant il était prêt à l’occire et que maintenant il était persuadé qu’il deviendrait des amis, si l’occasion leur permettait. Le fils maudit eut un sourire intérieur trouvant les changements en lui bien étranges et insoupçonnés.

À savoir s’il avait des questions pour Helm, il attendit que les autres les posent, puis peut-être en aurait-il une simple, mais qui pour lui était importante.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




6 Sorts niv.0:
4 Sorts niv.1:
2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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écrit le : Samedi 30 Mai 2020 à 19h53 par La Goualeuse
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[I]Ainsi, le nain gris n'avait offert aucune solide garantie. Cela confortait la jeune fille dans sa prudence : bien fou serait celui qui se fierait à la parole d'un désespéré ! Ashura elle-même ne semblait déjà plus si sûre d'elle, quant à l'infâme Kryssior... le voilà qui ironisait sur son caractère suspicieux, cherchant la connivence de son cousin des profondeurs. Heurtée par l'insultante périphrase par laquelle il l'avait désignée, elle le foudroya du regard. Qu'aurait-elle pu faire de plus ?

Sa susceptibilité eut le temps de se défroisser, tant Boreg mit longtemps à prendre la parole. Un silence pesant s'était installé, durant lequel chacun ne savait pas vraiment que faire et où poser son regard. Si La Goualeuse ne montrait aucun signe d'impatience, elle bouillait intérieurement de quitter cet angoissant huis-clos et de révéler à ses compagnes la formidable nouvelle que Boreg lui avait apprise. Plus tôt sous terre, sur le chemin de la forteresse, elle avait déjà imaginé les convaincre de se rallier à l'opération de sauvetage.

Le prisonnier était gracié, pour des raisons qui échappaient totalement à la jeune fille. Elle demeura impassible, mais n'en pensait pas moins... Khelrod avait-il déteint sur elle ? Transiger avec des créatures aussi viscéralement maléfiques n'aurait certainement pas été pour lui plaire.

Quelques minutes plus tard, le flamboyant Helm les avait rejoints. Elle accueillit ses compliments avec satisfaction et modestie, très honorée de tendre son poignet à un aussi éminent chef de guerre. Comme elle put rapidement s'en rendre compte, ce dernier n'était pas avare de flatteries. Après avoir dûment complimenté chacun d'entre eux, il renouvela ses louanges
collectivement, dans une solennité qui lui parut presque comique. Intérieurement amusée, elle affectait néanmoins une gravité à la hauteur de la situation.

Le prisonnier fut embarqué. Une fois de plus, le drow afficha une connivence tout à fait déplacée en de pareilles circonstances : cela ne devait que le rendre plus suspect aux yeux de la belle, et peut-être à ceux des autres... Elle rendit un sourire interrogateur à Boreg, qui l'avait quittée en lui adressant un énigmatique clin d'oeil. Qu'avait-il bien pu chercher à lui signifier ?



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PM
écrit le : Lundi 01 Juin 2020 à 01h40 par Ashura
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Qu’elle le veuille ou non, Ashura se montra embarrassée devant ces solennelles félicitations, très impressionnée par la réputation de son interlocuteur. L’homme jouissait d’un tel prestige que sa présence insufflait un peu d’énergie dans les esprits. Elle dévisageait avec insistance le fameux Helm, ne pouvant décrocher son regard de cet homme. Il fallait bien avouer que celui-ci ne manquait pas de charisme malgré ses airs abrupts. Ashura fixa longuement son interlocuteur sans laisser paraître le moindre doute, tentant de conserver une expression neutre.

Elle laissa l’initiative à ses compagnons, prenant un court temps de réflexion. Les relations de sa sœur dans les hautes sphères de la politique et du gouvernement étaient une source d’orgueil pour la famille, sa position sociale venait à l’instant de prendre une toute autre tournure. Ashura maîtrisa un fou rire, elle sourit en repensant au nombre de fois où on l’avait conspué, sur ses choix, sur ses relations et supplié de bien vouloir se rendre présentable. Le rictus se creusa un peu plus.

A cette pensée, elle s’interrogea sur les possibilités de revoir les membres de sa famille le temps de son séjour en Sundabar.

Elle cligna des yeux et revint à la situation présente. Aucun de ses compagnons n’était intervenu. Elle fit un geste calme de la main et s’éclaira légèrement la voix :


- Aïe, je crois que le silence parle de lui-même, déclara-t-elle d'un ton compatissant. Je crois que mes compagnons et moi-même avons besoin d’un peu de repos. Nous vous remercions de votre hospitalité.


 
 
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PM
écrit le : Lundi 01 Juin 2020 à 20h40 par Phineas
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Helm dégageait une évidente aura d'autorité. Boreg, l'ingénieux nain qui venait de sortir n'était pas en reste, mais c'était différent. Le chef de Sundabar inspirait une force tranquille manifeste. Ce n'était pas si étonnant d'ailleurs, qu'un humain dirige une forteresse fondée par des nains était exceptionnel, peut-être même un cas unique. Souvent dignes et vertueux, il était difficile pour une espèce aussi éphémère et frivole que l'humanité de s'attirer la confiance, et plus encore l'amitié et le respect des fils de Moradin. Alors diriger leur ville tenait presque du miracle. Helm Ami-des-nains était sans conteste un être exceptionnel. Mais Ashura savait parfaitement cependant, qu'il ne s'agissait pas d'un talent inné. Ancien mercenaire, héros vertueux, chef charismatique, le flamboyant guerrier avait construit sa puissance autant par des hauts-faits que par de nécessaires faits communs. Elle avait soudain entendu des natifs évoqué un évident état de fait : la concorde de la cité-forte reposait en grande partie sur l'art du consensus de Helm, nombre se demandaient ce qu'il se produirait quant il viendrait à disparaître.

Savoir n'entamait pas le respect qu'inspirait Helm à la bretteuse, au contraire sans doute. Mais les autres semblaient bien ressentir l'aura que dégageait l'homme. Il suffisait d'observer les compagnons d'armes qui l'accompagnaient : ils seraient prêts à tout pour défendre leur gouverneur et ce dernier, sans doute, ferait de même pour eux. Ce n'était pas sans leur rappeler quelqu'un d'autre, peut-être...

Helm les regarda, appuyé sur le manche de son marteau et s'étira.

Mais si Xarss et Sirine s'étaient abstenu et que Ashura avait annoncé qu'il était l'heure de se coucher, et non plus de parler, la magicienne se permit tout de même de prendre la parole :


- Je souhaiterais rencontrer les diacres de la Justice et de la Vigilance.

Papillonnant des paupières sous une telle demande, le chef suprême de la cité se repris vite et répondit :

- Et bien... Ce n'était pas une question, dit l'homme avec un sourire amusé, puis je savoir pourquoi ?

- Les heaumites font partie des meilleurs manieurs de contre-enchantement coercitifs de tous les clergés. Leur bénédiction pourrait être utile. Par ailleurs, j'aimerais entendre les intentions du clergé du Juste et du Rigoureux concernant la situation présente. Avec tous le respect que j'ai pour les ecclésiastiques, les clergés du domaine de la guerre font rarement grand cas des équilibres précaires qui règnent dans les régions sauvages, privilégiant des tactiques victorieuses aux stratégies efficaces. Je crois savoir que vous rendez un culte à la Dame des Forêt, gouverneur, un éclat d'étonnement brilla dans les yeux de Helm, je doute que vous approuviez que la Passe de la Pierre-Tournante, aussi terrible puisse t'elle être, ne se transforme en une horreur digne des malarites.

La demande était précaire. Elle oscillait dangereusement entre des sous-entendus difficilement à accepter pour un chef, et une analyse réfléchie de la situation appuyée sur des connaissances étendue de l'aristocratie régionale et des différents clergés. Il ne fallait pas être particulièrement brillant pour comprendre que le respect que la magicienne portait aux dirigeants tenaient moins à leur statut qu'à leur compétence supposée. Et que son discours, pourrait être vu comme une insulte par Helm.

Ce qui la mettrait dans un sacré pétrin, son intellect ne l'aiderait certainement pas a arrêter le marteau du gouverneur.

Mains croisées derrière le dos, la magicienne soutenait pourtant le regard d'acier que le gouverneur posait désormais sur elle.


- A qui va réellement votre loyauté, Sabetha ?

- A ceux qui en ont besoin, quelque soit leur race, leur extraction ou leur obédience. A tous ceux dont l'objectif est de construire et de préserver le bien du plus grand nombre. Helm.

• • •


Guidés par un jeune nain particulièrement volubile, que Sirine la courtisane ne put que reconnaître malgré un nom différent, Orvuk, et manifestement très amoureux de sa cité, Ashura, Xarss et Sirine furent conduits dans la ville inférieure. Eux trois seulement, puisqu'ils ne savaient pas vraiment ce qui était arrivé à la magicienne après sa conversation avec Helm : elle était restée dans le bureau alors qu'ils partaient.

Ceci mis à part, le trajet était intéressant.

Si la destination n'était pas inconnue à Sirine, le chemin ne fût pas le même. Ashura avait sans doute déjà vu la ville souterraine, quoique les humains y descendaient rarement. Ils découvrirent la première raison pour laquelle la cité du dessous était plus inexpugnable encore que celle du dessus. Le passage qui y menait n'était pas seulement tortueux : il était excessivement raide. Aussi habile que fût le trio, le passage ne manquait pas de danger, et sans le nain qui ouvrait le chemin en passant aux meilleurs endroits une cheville aurait bien rapidement été luxée.

Xarss découvrit en tout cas ce qu'il cherchait : alors qu'ils approchaient de leur but, ils passèrent sur une passerelle de pierre, entourée d'une arche naturelle, sous laquelle coulait un mince flot de lave. Aussi impressionnant que pourrait être l'endroit, la largeur du pont réduisait presque à néant les chances de tomber dans la lave d'un voyageur sobre. Non, ce n'était pas ça l'intéressant, l'intéressant c'est que l'arche était surnommé par la ville, de façon non-officielle, la Porte du Volcan.

La dite porte portait d'ailleurs bien son titre. Alors qu'elle serpentait à côté d'eux, la veine de lave se changea en un ruisseau puis en une rivière ardente à mesure qu'ils descendait. Au fur et à mesure, la chaleur se faisait de plus en plus étouffante. La présence du feu liquide constituait surement aussi une excellente façon de défendre le passage. La pierre avait désormais remplacé le ciel au dessus de leurs têtes et remplir le tunnel de lave eut été une manœuvre aussi terrible qu'efficace pour se débarrasser des importuns. Heureusement, ils ne faisaient pas partis de ces derniers et étaient guidés par un nain qui connaissait bien son chemin.

En tous cas, il n'y avait décidément bien que des nains pour s'établir dans un enfer pareil.

L'air finit cependant par se rafraîchir alors que, sous leur pas, ils commencèrent à entendre un bruit auquel on pouvait difficilement s'attendre ici. Une rivière d'eau souterraine, qui prenait certainement sa source au même endroit que les douves, coulait sous leurs pieds, sous des grilles de pierre. La température particulièrement basse de cette eau des profondeurs rafraichissait l'ambiance infernale. Bientôt le fleuve se fit torrent avant de se scinder en plusieurs canaux et cette division accompagnait l'étonnante vision de la cité du Maître des Forges.

En haut de la voie principale qui traversait la ville, ils voyaient tout. Le chemin escarpé qui l'entourait, percé de voies troglodytes. L'ingénieux quadrillage fluviale sous la cité qui permettait de la rafraîchir à hauteur de nain. Les industrieux fils de la pierre, et quelques humains, qui grouillaient entre les demeures de pierres aux arrêtes effilées. Et au fond de tout cela, la Forge, bâties sur le lac volcanique, origine manifeste du pilonnage qu'ils avaient entendu en entrant en ville puisque l'on voyait d'ici la tige du pilon qui dépassait au dessus des bâtiments eux mêmes, mais pour l'instant à l'arrêt. Rien d'étonnant à ce que Sundabar soit l'un des principaux exportateurs de minerais raffinés, d'armes et d'armures de qualité et d'outils en tous genre à en voir les hauts fourneaux et les ateliers qui parsemaient la ville et d'où s'échappait un constant bruit de fonds fait de nanique, de commun, de coups de marteau et de glissements de meules.

En descendant la piste désormais pavé, on constatait que la hauteur d'une cité naine n'était pas la même qu'une cité humaine. Ici, tout semblait plus prêt du sol. Quelques nains s'arrêtèrent pour saluer leur guide, et eux par la même occasion, mais la plupart avaient l'air trop occuper pour s'arrêter. Eux étaient finalement assez différends de ceux qu'ils avaient rencontrer depuis le début de leur aventure. Lorik, Boreg, et bien sûr Khelrod, étaient des soldats, rompus aux armes, mais aussi des officiers (ou pour le dernier, un servant divin), habitués à traiter avec les autres races. Là, bien que loin d'être malpolis, on voyait une autre facette du peuple nain : des bourreau de travail extraordinaire, dont les grosses mains calleuses pouvaient produire les ornements les plus fins. La plupart des nains et naines qu'ils rencontraient étaient en discussion avec leur confrère, ou occupé à examiner quelque chose. Cela étant, les guerriers ne manquaient pas non plus, et il semblait plutôt dangereux de les provoquer.

Leur temporaire demeure était une petite maison qui ressemblait à toutes les autres, dans l'est de la ville. L'intérieur cependant, semblait fait pour les invités. Une petite vasque d'où s'échappait de l'eau en fontaine trônait au milieu de l'entrée, et le salon était dans un style plutôt cosmopolite. Les murs arboraient décorations et tentures montrant la force et la richesse de la forteresse pendant que les trois chambres, chacune contenant quatre lits étaient propres, les draps changés de peu et l'huile des lanterne fraîchement rechargé. Des victuailles diverses les attendaient dans le salon et Orvuk leur souhaita de se reposer, et qu'un garde se tiendrait devant la porte si ils avaient besoin de quoique ce soit.

Le temps d'être enfin dans ce calme lieu de repos, sous la fraîcheur des pierres, empli du clapotis de l'eau, le soleil commençait à chuter la haut à la surface. Ils avaient un lieu ou se reposait mais rien ne les empêchait par ailleurs d'aller se dégourdir les jambes ou même de découvrir la ville.







Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Mardi 02 Juin 2020 à 13h57 par Yvhann
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Du dernier sentiment ressenti par l’ex-sombre, Xarss se rendit vite compte qu’un combat perpétuel se mènerait en lui, les agissements d’agacement de Vorn lui prouvant son doute. Naturellement, il cherchait toujours à conclure de la manière la plus profitable possible, tirer un profil abusif du meilleur parti, toujours prêt à changer d’idées pour être gagnant, en fait, il avait toujours cette graine de canaille en lui, cette tare qui voulait se développer tel un chancre. Sa lutte serait de tout moment, il le savait, il l’avait toujours su, cette petite voix qui ne cessait jamais de le dicter avait constamment fait partie de son être. Il devait devenir une rivière pérenne, ne jamais céder à son vice héréditaire. Était-ce les paroles de Helm qui lui faisait prendre encore une fois cette conscience? Les réactions de la frêle blême, Vorn qui bagueulait sans cesse depuis qu’ils étaient sortis d’Outreterre, il ne pouvait dire, mais le travail serait de tous les moments. Dans ce domaine, le faussement appelé Kryssyyor excellait, il avait ce côté vertueux qui c’était obligé d’entreprendre et quand il s’ordonnait une mission, il lui était interdit de faillir. Il avait commencé par devenir congru pour devenir petit à petit, grâce à ses efforts de volonté, plus magnanime. Son pire défaut, ses manières libidinales devraient aussi changer, mais chaque chose en son temps, il était encore jeune et jeunesse, devait se passer. À cette pensée, il se permit une divagation avec Félicia qui lui donnait un air béat impondérable. Silencieusement, suite à cet égard morale, il remerciait sa douce disparut de lui avoir donné espoir en lui. Depuis qu’elle avait été faite prisonnière, Xarss l’avait toujours protégé, trouvant en elle une force inégalée, un mélange de soumission et de détermination à améliorer son état, puis était venu le moment qu’il n’oublierait jamais, celui où il avait décidé de la libérer. Le prix exorbitant que son tortionnaire en voulait lui avait été fatal, Xarss, aidé par l’appât du gain de certaines connaissances de Braeryn, l’avait libéré tandis que les autres avaient changé la hiérarchie fragile d’une famille de la terrasse de Menzo. Il l’avait ramené avec lui et l’histoire avait commencé. Il ne l’avait jamais considéré comme une prisonnière, mais sa situation lui demandait de le laissé savoir comme tel, jusqu’au moment où il devait fuir en surface avec elle. Après s’être fait de bon contact auprès de la Breagan Arthe et préparé sa prochaine sortie pour le compte de sa génitrice Merenwen Symryvvin, ses garces de sœurs, ayant eu connaissance de ses derniers contacts, vinrent assassiner sa bien-aimée.

La situation actuelle le remit rapidement en fonction, il sentait sur lui des regards blèches et il était temps de passer à autre chose, cette pièce était maintenant sans intérêt. Ashura venait de confirmer le principal, ils étaient fatigués et un repos était le bienvenu. Ses pensées l’avaient fait voyager dans un monde qui le rendit, soudain, mélancolique. Surement le fait de revoir un gris qui lui rappelait sa dernière rencontre avec un clan de la cité des lames avec lequel il avait échangé des prisonniers contre certaines serrures que sa matrone demandait, surtout du clan Chan Muzgardt avec lequel il avait marchandé leur fameuse bière légendaire dans le repaire de Gohlbrornaire sous les docks, tant de souvenirs heureux et en même temps malheureux.

La prochaine étape serait sans doute à la porte du volcan à l’aube, d’ici là il espérait qu’ils auraient quelque chose à se désaltérer, la fin du millésime fabuleux qu’il venait de terminer lui avait ouvert la soif. Avant même que la magicienne prenne la parole, le faux sylvestre demandait simplement d’avoir une ou deux bouteilles d’hydromel de qualité.

Il restait stoïque un instant lorsque la magicienne demandait à rencontrer les diacres, la réponse de Helm lui laissait un goût amère par contre la dernière réponse qu’avait prononcé Sabetha lui avait fait apparaître un sourire et c’est d’un clin d’œil que Xarss quittait la pièce les laissant en discussion. Dommage, car le renégat y avait trouvé là un sujet fort intéressant. Il ne doutait pas que Sabetha aurait quelque chose à leur dire en revenant.

La descente au cœur de la ville lui plaisait énormément, un sentiment d’un retour chez soi, mais très différemment, s’il aimait le grand air et la surface, un retour sous la surface lui donnait presque des ailes et de plus cela n’était pas en Outreterre, donc il appréciait encore plus cette belle structure architecturale souterraine. La porte du volcan lui apparut sans doute, il ne put s’empêcher de faire un regard vers Sirine pour lui confirmer le lieu. Serait-elle ouverte à recevoir l’information ou resterait-elle fermée à son égard, peu importait, lui faisait ce qu’il avait à faire ne se souciant pas de l’approbation de ses compagnons de fortune. Resterait à savoir quand sera l’aube puis ils auraient d’autres informations. Leur lieu de repos offert, le faussement Kryssyyor fit savoir à ses compagnes qu’il allait chercher quelque information et de quoi se désaltérer dans l’attente du retour de Sabetha pour qu’ils puissent, ensemble, faire un débreffage en règle. Il les invitait par politesse, sachant très bien qu’aucune d’entre elles ne voudrait l’accompagner.

Ces donc non-chaland qu’il partit à la quête d’information qui pourrait leurs êtres utiles et qui sait, peut-être trouver un peu de réconfort corporel. Il ne tarderait pas à entrer au repaire, pour ensuite prendre du repos rapidement pour pouvoir être prêt pour l'aube.




Perception pour recueillir des infos d'ordre général puis pour savoir quand sera l'aube sous la surface( de façon discrète bien sur). Charisme et représentation (danse) pour s'amuser et se détendre.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




6 Sorts niv.0:
4 Sorts niv.1:
2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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PMEmail Poster
écrit le : Mercredi 03 Juin 2020 à 16h10 par Ashura
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La bretteuse des Marches d’Argent remercia le jeune nain qui prenait congé après les avoir mené jusqu’au réconfort. Elle épousseta d’une chiquenaude un grain de poussière imaginaire sur son épaule puis lâcha son sac en cuir sur le sol et détacha ses cheveux qui cascadèrent sur ses épaules, légèrement ondulés. Tandis qu’elle franchissait le vestibule pour entrer dans la pièce principale, elle ouvrit le fermoir de sa cape et la fit glisser de ses épaules. Le cuir de son armure était éclairci par le temps et les intempéries, quelques estafilades couturées prouvaient la nécessité d’un tel vêtement.

Elle tourna quelques secondes, comme un ours en cage, inspectant la demeure ordonnée et meublée. C’est au départ de l’elfe noir qu’elle se laissa tomber lourdement sur une chaise, s’installant confortablement dans le petit salon près de l’entrée. Les nuits de bivouac, la journée de voyage et les récents affrontements, l’avaient exténué. Elle regardait fixement devant elle, vaincue par le stress et la fatigue qu’elle accumulait depuis plusieurs jours.

Un court instant, elle tenta de faire le vide dans son esprit, mais ce fut un amoncellement d’interrogation qui heurta dès lors sa conscience. Elle était en proie au doute, à la paranoïa, même. Et à présent, son ignorance l’agaçait. Que pouvait-il bien se passer dans le royaume pour qu’autant de responsabilités échouent aux mains de deux jeunes femmes et d’un elfe noir ? Elle tentait perpétuellement d’évaluer la gravité du danger auquel ils étaient exposés. Elle laissa échapper un soupir, se languissant de son foyer à proximité : retrouver le confort de la bibliothèque, entendre les babillements des tantes dans la cuisine, comme les soucis triviaux et prévisibles qui animaient et rythmaient la vie quotidienne.

En quittant Sundabar quelques jours plus tôt, elle n’avait pas imaginé revenir aussi rapidement sur ses pas. Comment justifierait-elle d’avoir rebroussé chemin si vite, alors qu’elle ne pouvait se permettre de narrer l’étendue des mésaventures qui lui étaient arrivées depuis ? Intérieurement, elle tenta de se remémorer les points positifs : Lunargent, son architecture si raffinée, l’art et la magie omniprésente, le cercle des druides, et certaines spécialités culinaires… Autant de souvenirs susceptibles de noyer le poisson auprès des siens.

Elle cligna des yeux et revint à la situation présente. Sirine et elle était seules dans la petite maisonnée. A bien réfléchir, c’était la première fois que cela se produisait depuis le début de cette aventure.


- Dire que j’ai vécu dans le coin, déclara-t-elle, le regard toujours porté dans le vide. Pourtant, je ne suis pas totalement à mon aise. La situation m’inquiète toujours. Et malgré ce repère fiable, j’en viens à me demander si c’était une bonne idée de venir. (elle imprima un temps dans sa phrase) En vérité, le pire danger serait de ne plus faire confiance à personne.

Elle fit dériver ses yeux vers la cantatrice, un regard interrogatif et bienveillant.

- Alors ? reprit-t-elle d’une voix calme. Comment as-tu trouvé la cité ? Sundabar doit être bien moins coquet qu’Eauprofonde, j’imagine. Mais on y rencontre sans doute moins facilement des artificiers… et surtout moins facilement, LE gouverneur. (elle décrivit un sourire) Ce fut une sacré surprise de te contempler ainsi débarquer. (elle mima une explosion en écartant les doigts de ses mains jointes, puis en ajoutant deux syllabes) « Ba-oum »


 
 
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PM
écrit le : Jeudi 11 Juin 2020 à 17h50 par La Goualeuse
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Ce fut les yeux libres que La Goualeuse entama, pour la seconde fois de la journée, la descente dans la ville souterraine. Être aventurier, se disait-elle alors que ses genoux commençaient à protester contre une énième rangée de marches taillées dans la roche, c'était surtout marcher... et craindre pour sa vie.

Le petit groupe s'enfonçait dans les profondeurs de la terre en silence, chacun ruminant ses pensées. Et il y avait matière ! La tension avait été palpable entre le puissant Helm et l'impertinente Sabetha. Leur petite joute verbale avait révélé ce que leur aventure clandestine pouvait compter d'enjeux politiques, de transactions secrètes et de luttes d'influence. Pour qui aurait su quel rôle elle avait longtemps joué à Eauprofonde, la belle aurait été une carte de choix à jouer... Les intentions de la magicienne étaient louables, et la grandiloquence de sa déclaration sonnait presque comme une accusation. Que pouvait-il bien se tramer ? Ses réflexions l'occupèrent l'essentiel du trajet. Une fois en ville, elle contempla l'architecture naine et l'industrieuse population de la cité s'affairer en tous lieux. Étrangement, elle ne ressentait aucun malaise à être ainsi cloîtrée sous terre, une lourde chape de roche et de terre au-dessus de la tête au lieu de l'immensité du ciel. Elle éprouvait même, pour la première fois depuis longtemps, une relative impression de sécurité !

Kryssior ne s'était pas attardé et avait quitté leurs quartiers aussitôt qu'ils leur avaient été désignés. Pensait-il donc qu'après leur avoir faussé compagnie sur le chemin de la forteresse, elle n'avait rien à leur apprendre ? Et trouvait-il bien prudent, malgré son déguisement, de s'aventurer seul dans une ville inconnue et notoirement hostile aux individus tels que lui ? Les contradictions du drow ne cessaient de la dérouter... N'en déplaise à Boreg et aux siens, elle resterait quant à elle entre ces quatre murs et prendrait un repos mérité.

La jeune fille avait choisi parmi les victuailles offertes celles qui semblaient le plus légères, et mangeait plus ou moins affalée dans un fauteuil lorsqu'Ashura entama la conversation. Il n'était pas dans les habitudes de la bretteuse de bavasser : elle brisait le silence pour ne pas venir trop abruptement aux renseignements. Se prêtant de bonne grâce à ces innocents bavardages, l'aquafondienne compara la finesse aérienne de la cité des splendeurs à l'architecture plus massive de la ville naine, puis lâcha quelques paroles emplies de déférence et d'admiration au sujet du commandeur. Elle en vint cependant assez vite à ses révélations, ne pouvant contenir plus longtemps sa joie de verbaliser la nouvelle.


- Khelrod a survécu ! finit-elle par s'exclamer, manifestement très émue. Une patrouille naine est partie à sa recherche, à quelques lieues d'ici je crois. Le monstre l'a entraîné sous terre, mais il a réussi à s'échapper, elle hésita un instant, mesurant combien ses informations étaient maigres et floues, avec l'aide du géant.

Après qu'Ashura se soit réjouie et l'ait accablée de questions dont elle n'avait pas les réponses, elle tenta sa chance.

- On devrait y aller, nous aussi.




Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM

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