Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre 1 : L'astre Pourpre
écrit le : Vendredi 27 Septembre 2019 à 10h20 par Kvoth
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Le rôdeur était ravi d’apprendre qu’il y avait des druides dans cette région du monde. Il se demandait s’ils étaient tout aussi accueillants que ceux de la Haute forêt.
Sa réflexion fut interrompue lorsque le géant évoqua son voyage et les choses qu’il aurait pu éventuellement rencontrer sur sa route.

Il se racla la gorge et soupira.


- En effet, les routes ne sont pas toujours sûres et j’ai plutôt tendance à prendre des chemins détournés, traversant parfois des étendus sauvages sans aucune âmes qui vivent. Mais j’ai déjà pu rencontrer certaines créatures… qui étaient… disons particulières.

Kvoth marqua une pause.

- Des morts vivants plus précisément. Ceux que j’ai croisés sur mon chemin n’avaient rien d’agréables... Certains étaient de simples rejetons d’expériences ayant plus ou moins mal tourné, d’autres des êtres ramenés à la vie. Les personnes utilisant la magie pour exécuter ce genre de choses devraient être tout aussi punies. Je sais que cela peut paraître assez dur… Depuis cette rencontre, je me suis juré d’éliminer et de rendre la paix à ses âmes tourmentées… Du moins, toutes celles que je pourrais croiser sur ma route.

Le rôdeur regardait dans le vide, pensif.

- Je ne peux concevoir qu’un être humain mort, puisse être mutilé ou utilisé de la sorte… Laissons les morts là où ils sont, laissons les reposer en paix…

Ses paroles furent interrompues par le bruit assourdissant de la porte d’entrée. Kvoth eu le réflexe de se lever, tirant sa dague de sa ceinture, paré à se défendre. Il fut soulagé de voir le demi-drow. Le vent s’engouffra dans la cabane. La fraicheur de l’extérieur lui permis de lui rappeler à quel point la nuit était glaciale.
Il n’eut pas le temps de demander au métis comment s’était passée leur escapade nocturne. Harold le devança. Il écouta alors attentivement le déroulement des événements.
Quand Reïlo termina son récit. Kvoth resta sans voix. Il espérait qu’Harold puisse leur apporter des réponses. Il ne connaissait pas bien la région et était curieux de savoir à quel genre de créature ils étaient confrontés. De nombreuses questions se bousculèrent dans sa tête. Au bout de quelques minutes il se tourna vers lui.


- Sais-tu à quoi ressemble cette créature ? Ou du moins des détails que tu aurais pu apercevoir ?

Sur cette question, il ajouta :

- L’idée de laisser Gulmar et Mirtzar seuls et sans aide ne m’enchantent pas beaucoup… Je ne veux pas qu’il leur arrive quelque chose… Nous risquerions de le regretter toute notre vie…


 
 
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écrit le : Mardi 01 Octobre 2019 à 23h20 par Schninkel
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Gulmar, Kvoth, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier

Reïlo Blanche-Flamme & Kvoth
Tout autour, les rafales de vents continuaient de malmener violemment la toiture du refuge. Reïlo récupérait de sa sinistre expérience. Sa poitrine peinait encore à se soulever tant l’effort avait été rude, se déchargeant péniblement de toutes les interrogations qui lui encombraient l’esprit. Pendant que Reïlo parlait, Kvoth balaya l’assemblée du regard, jusqu’à ce que ses yeux rencontrent ceux d’Harold, le grand autochtone qui les accompagnait depuis le matin. Sa bonne humeur et son entrain étaient retombés si brutalement qu’il crut presque entendre un bruit de chute. Quand il se rendit compte que son visage s’était figé en une expression horrifiée, il était trop tard pour s’en composer une autre. Un silence assourdissant s’installa entre les trois hommes et Harold ne fit que répondre en baissant la tête en signe de compassion.

Le géant aux épaules voutés paru détourner son attention, silencieux et pensif, puis fit quelques pas vers l’âtre du feu où les flammes léchaient le dos d’une marmite, en humant le fumet et en se frottant les mains. Il s’affaira ensuite à servir un plat pour le métis Drow de façon à n’avoir à croiser aucun regard. Quand cela fut fait, il tendit l’auge à Reïlo en lui adressant un sourire forcé, mais bienveillant. Il se laissa lourdement tomber dans sa chaise, le visage dénué d’expression et blanc comme la craie :


- Har, pour être honnête, j’préfèrerais feindre l’ignorance. Mais tu en as trop vu, ou tu en as trop dit. (Harold battit des paupières, fatigué) On dit que ces terres sont anormalement riches en magie, car c’était autrefois le territoire d’une ancienne civilisation de sorciers, le peuple des Suren Nar. J’en sais moi-même bien peu, mais, effectivement, j’ai déjà entendu dire que des êtres hantent certaines montagnes afin d’accomplir de sinistres rituels.

Il se tenait droit sur sa chaise, demeura silencieux quelques instants. Il plissa la bouche, cherchant les mots qui convenaient. Les deux aventuriers restèrent immobiles, attendant la suite des paroles.

- Il s’agit là d’un rôle bien insolite, un ancien rite, une coutume. Les Hautes-Collines des Galènes que nous arpentons abritent les tombeaux de la dynastie d’Edain, des tertres funéraires qui furent édifiés plusieurs siècles avant nos jours, avant que les hommes ne franchissent les mers pour fonder le royaume de Damara. Har, princes et princesses y furent enterrés, et une tradition perdurerait. On raconte qu’un sorcier puissant envoya des spectres hanter ces collines. La plupart des habitants de la région ne s’aventurent pas dans ces collines, et ces temps hivernaux accentuent l’isolement de certains villages. Cela dure depuis toujours, depuis bien plus longtemps que le joug du tyrannique Zhengyi. Les habitants ont appris à l’accepter. Ils enterrent leurs morts de jour, et veillent à se trouver le plus loin possible la nuit tombée.

Il n’avait pas un geste depuis qu’il s’était assis. Il n’avait pas touché son bol. A travers son épaisse chevelure grise, son regard parut dériver dans le vide. Il y avait de la tension dans l’air et chacun le sentait bien.

- Je suis mal placé pour juger. Et je ne sais rien de ce qui peut advenir de ces offrandes… Enfin, je trouverais mille et une personnes plus calés sur le sujet pour vous renseigner. Har, dans mon propre village, nous avons une expression qui dit : « Ton toit, tes règles »… La rudesse des conditions de vie en hiver et la pauvreté des terres ont façonnés des rituels qui peuvent paraitre cruels pour les étrangers. Har, vous savez, lors des hivers les plus rudes, il est d’usage que les plus âgés ou les infirmes prétendent partir en chasse pour… mourir en forêt, laissant un peu plus de nourriture aux plus jeunes.

Un silence pensif s’ensuivit, mais au bout d’un moment, Harold se détendit légèrement, ses épaules s’affaissèrent, se laissant aller dans son fauteuil.

- Har, j’sais pas jusqu’où sont allés vos camarades, ni ce qu’ils y ont trouvés. Mais demain nous devrions reprendre la route afin de trouver l’artefact, comme nous l’avons promis à la grande prêtresse. Je prierais pour qu’ils traversent cette tempête sans mal.

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écrit le : Jeudi 03 Octobre 2019 à 14h16 par Ana N' Si
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l était difficile de ne pas reconnaitre la vérité de ce que Gulmar disait et encore plus difficile de ne pas reconnaitre la sagesse du message qu'il n'avait pas dit à haute voix. Mirtzar était frigorifié, il était épuisé et il n'était pas équipé pour se battre.

Le nain d'or s'accroupit et fut forcé de grimacer devant l'effort que cela représentait. Il pouvait voir dans les yeux de Gulmar qu'il savait quelle décision il voulait prendre et il voulait s'assurer que le Compagnon des Marches d'Argent partageait son opinion. Mirtzar était un peu surpris du respect que le rôdeur avait pour lui et son expérience et ne voyait pas ce qu'il avait fait depuis qu'ils s'étaient rencontrés pour justifier ce sentiment. Et il était presque certain que sa décision n'allait pas le satisfaire.


-Tu as raison, mon cher, que la situation ne nous semble pas favorable. J'ai connu de meilleurs jours et, même lors de ceux-ci, je ne pense pas que s'aventurer dans cette grotte aurait été une bonne idée. Il est certain que la sage décision maintenant serait de retourner vers la cabine, le feu, la nourriture et nos compagnons. C'est ce que je te conseille.

Mirtzar marqua une pause alors qu'il se relevait et s'étirait tout en poussant un léger soupir à cause des courbatures de ses jambes. Il ferma les yeux pendant quelques secondes pendant qu'il se préparait à poursuivre.

-Hélas, il est rare que je sois capable de prendre la sage décision quand j'en ai la chance. Nous avons tous deux vus que la créature a avec elle un enfant. Je ne peux oublier cela et je peux t'assurer que je ne pourrais pas me reposer avec son poids sur ma conscience. Je ne suis pas capable de te proposer un plan pour le sauver mais, si je n'essaye pas, je ne pourrais pas me le pardonner. Tant qu'il y a une chance, je ne peux abandonner. Je vais continuer, probablement pas très loin si la situation est aussi désespérée qu'elle le semble, mais je ne peux rebrousser chemin à cet instant. Mais je me sentirai plus rassuré si je savais que ma folie ne mettait pas ta vie en danger. Je t'en prie, rentre à la cabane ou, si tu penses que je ne suis pas capable de retrouver mon chemin sans toi, attends à une certaine distance dans l'espoir que je ressorte de cette grotte.

¤ ¤



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écrit le : Lundi 07 Octobre 2019 à 13h32 par Ahuizotl
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Le regard de Blanche Flamme se fit vitreux et il laissa échapper dans un murmure :

- Des spectres...

La nouvelle n'avait rien de rassurant et il se dit que son aide aurait pu être utile à ses compagnons. Certes, il n'avait jamais invoqué son dieu pour repousser ces créatures mais ses mentors lui avaient appris les gestes de base, ceux que l'on enseigne à tous les jeunes adeptes. Le genre de détail qui pouvait sauver une vie en faisant fuir les morts-vivants les plus faibles.

Le prêtre d'Oghma reprit un peu courage en se disant que si deux personnes étaient bien armées pour faire face à ce genre de danger, c'étaient bien Gulmar et Mirtzar : la maîtrise du terrain du premier complétait les capacités martiales du second, qui pourrait aussi mobiliser ses pouvoirs sacrés pour tenter de repousser les créatures d’outre tombe.

Au bout d'un moment, il brisa le silence qui s'était établi :


- Oui... Nous devrons repartir demain. La mission prime sur le reste, j'ai essayé de le leur faire comprendre mais leur bon cœur l'a emporté sur toute autre considération. L'enfant était très certainement condamné : si la créature ne l'a pas achevé, le froid lui a certainement laissé des séquelles... et, si par impossible, ils parvenaient à le tirer de ses griffes, nous ne serions pas en mesure de lui donner le sein. Malade et mal nourri, il finirait probablement par mourir, en attirant par ses cris l'attention de tous les êtres malveillants de la région...

Il était conscient que ses paroles pouvaient sembler très dures, insensibles peut-être. Mais il avait vécu dans des conditions difficiles et savait ce qu'était avoir faim, froid et manquer de tout. Il s'efforçait de raisonner de manière rationnelle pour le bien de l'expédition et l'accomplissement de la mission que Nërissa lui avait confiée.

- Nous ne pouvons que prier pour qu'ils reviennent sains et saufs, avec ou sans l'enfant. Il nous faut aussi nous reposer pour tenir, demain, quand il faudra repartir. Je ne parviendrai pas à m'endormir immédiatement après cette aventure et je vous propose de prendre le premier tour de garde...



Sorts de prêtre :
- niveau 0 (4): lecture de la magie*, lumière, assistance divine*, création d'eau.
- niveau 1 (2 + 1 + 1) : endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, détection des passages secrets* [domaine].

Sorts de mage :
- niveau 0 (3) : Message, Lecture de la magie, Ouverture/fermeture.
- niveau 1 (2) : Armure de mage, Projectile magique.


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Autres PJ : Metzli Arnesen, Sahadeva, Daphnis
Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri
 
 
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écrit le : Dimanche 20 Octobre 2019 à 04h09 par Schninkel
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Gulmar, Kvoth, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier
Reïlo Blanche-Flamme & Kvoth
Ainsi, dans une atmosphère sombre et pesante, les trois expéditionnaires avaient organisés leurs tours de garde et chacun avait veillé à entretenir l’âtre du feu. Durant ce temps, tous avaient espérés entendre leurs compagnons frapper à la porte du refuge au creux de la nuit. Traversant la tempête, tous couverts de neige. Frigorifiés mais vivants. Mais malheureusement, à mesure que le temps défilait et que les veilleurs se relayaient, l’espoir s’amenuisa…

***

Onzième jour du cœur de l’hiver
Lieu : Les monts de Galènes, Duché d’Arcata.
Moment : Matinée
Météo et températures : Froid (-16°C), temps dégagé, froid.

Cette nuit-là, ils firent tous le même rêve, les détails identiques à la veille, suffisamment intense pour les marquer profondément. Une myriade d’images passa une nouvelle fois devant leurs yeux et ils se retrouvèrent de nouveau assaillis par des créatures cadavériques sous une lune rouge.

Au petit matin, ils se réveillèrent brusquement et s’entre-regardèrent stupéfaits, conscients d’avoir partagés un rêve particulier. Malgré les conditions difficiles de la nuit, et du voyage de la veille, tous étaient reprisés et disposés à reprendre la route.

Harold avait balayé méthodiquement le plancher, puis lavé à grande eau la table et les auges. Après peu de temps, le refuge était devenu si propre que l’eau de son seau restait assez claire pour qu’une dame daigne s’y laver les mains. Le colosse aux épaules voutées avait ensuite continué d’un pas élastique, tout en préparant le repas du matin. Il ouvrait à présent la bouche et en absorbait l’odeur, se léchant les lèvres pour goûter d’un air satisfait.

Encore quelques instants, une dernière mesure ou une dernière parole. Et ils reprendraient la route à travers les montagnes des Terres gelées de Damara.

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Mirtzar Boucledacier &Gulmar
Ils durent parfois lever la voix tant le vent soufflait fort au-dessus de leurs têtes. Les deux courageux rouquins s’accordaient sur une procédure discrète. Toujours à l’abri des reliefs enneigés, ils convinrent que tout ici avait l’apparence d’une ancienne carrière dont on eut tiré les pierres pour bâtir des villes. Le site formait une vaste cuvette taillée dans la montagne. En son centre, dominait un tumulus sombre depuis laquelle semblait veiller une étrange silhouette bestiale, et tout autour, d’innombrables anfractuosités formaient un anneau à ses pieds. Autant de reliefs et cavités, offraient une chance de progresser avec précaution dans la direction empruntée par le voleur de nourrisson.

Mirtzar n’était pas bien certain d’avoir convenablement interprété l’expression faciale de son compagnon. Après tout, il ne connaissait pas encore très bien ce jeune humain venu du Shaar. Mais en cet instant, le molosse fut certain de déceler un regain d’assurance, une étincelle dans son regard. Le chasseur venait soudainement de reprendre un peu de contenance, les épaules hautes et les sourcils froncés de détermination. Des signes évidents de confiance. En somme, le rôdeur écouta attentivement les propos du Nain et se contenta de peu de mots. Il se contenta ensuite d’un dernier hochement de tête, indiquant une direction, puis s’engouffra sur un sentier en pente douce dans l’ombre de crêtes escarpées. Mirtzar fut emporté par l’instinct de Gulmar. Ce dernier était difficile à suivre. Il progressait avec habileté, l’échine courbée et les genoux fléchis. Derrière lui, suivant ses traces, le guerrier nain avait la respiration saccadé, le visage grimaçant sous une fine pluie glacée, le cou rentré dans les épaules.
Chaque pas voyait progresser la crainte concernant l’enfant. Il ne parvenait pas à retrouver sa trace, ni à entendre ses cris.

Couvert de neige, le terrain était des plus traitres, toute mélasse glacée, rochers sournois et pièges naturels camouflés. Le sentier était tortueux, mais étonnement, Mirtzar s’en tirait bien en suivant exactement les pas de Gulmar, quelques mètres derrière lui. Quand soudain, le rôdeur parut manquer une marche, s’effondrer légèrement sur lui-même en passant prêt d’une crevasse rocheuse. Quelques pierres chutèrent avec bruit. Le rôdeur dut se relever, et alors, ils s’interrompirent quelques secondes.

Du coin de l’œil, soudainement averti par une sorte d’instinct, Mirtzar entrevit du mouvement sur la colline qu’ils contournaient. L’écho des pierres s’entrechoquant avait éveillé l’intérêt du veilleur et l’étrange silhouette squelettique avait pivoté brusquement. Il s’élança en contrebas, droit dans leur direction. Il discernait déjà une mine affable à la peau sombre. Une mine belliqueuse qui se jetait sur eux.

Quelques battements de cœur supplémentaires, à peine eut-il le temps d’avertir Gulmar ou de songer à s’interposer, que d’autres mouvement interrompirent conjointement leurs pensées. Soudain, depuis les hauteurs d’une falaise, une seconde silhouette dégringola près d’eux. L’être se réceptionna avec l’aisance d’un félin. Un corps vouté et rachitique, couvert d’un manteau fourchu qui pendait à moitié. C’était une tête désagréable, au menton plat, qui marmonnait en laissant entrevoir une rangée de dents taillées en pointe.


- Ce n’est pas très prudent de sortir avant l’aube, déclara –t-il d’une voix éraillée.

- La curiosité est un vilain défaut, fit écho une seconde créature qui émergeait sournoisement depuis l’ombre d’une saillie rocheuse.

- Oh oui ! s’exclama le premier en tirant un couteau de sa ceinture. Une épouvantable tare, clama-t-il, grinçant des dents.

- Un pêché, qui, réclame expiation !

Autour d’eux, Mirtzar dénombrait à présent trois êtres voûtés, les yeux jaunis, vêtus de lambeaux de tissus, espèces d’épouvantails rapiécés qui marchaient d’un air bancal. L’âme d’un chasseur en embuscade, Gulmar s’humectait déjà les lèvres en empoignant son arc et en cherchant son carquois de l’autre main.

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écrit le : Dimanche 20 Octobre 2019 à 22h15 par Ahuizotl
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La nuit s'était avérée tout aussi désagréable que les précédentes, un sommeil hanté d'horribles cauchemars auquel venait s'ajouter la disparition de ses deux compagnons. Reïlo ne partageait pas grand chose avec eux, en matière d'idéaux et de centres d'intérêt, mais Gulmar et Mirtzar avaient enduré la faim, le froid, l'épuisement, la peur, la souffrance et tant d'autres choses avec lui qu'il se savait lié à eux... d'autant plus qu'ils avaient été les seuls à poursuivre la mission de Nërissa, alors que ces lâches elfes avaient rebroussé chemin. Rien que pour cela, les disparus avaient gagné son respect.

Néanmoins, la mission de Nërissa l'emportait sur toute autre considération. Les chances de retrouver ses compagnons dans la campagne environnante étaient faibles et cela leur ferait perdre un temps précieux, un temps perdu qui pourrait conduire à l'anéantissement de toute civilisation dans la région... Il fallait continuer, coûte que coûte.


¤ Ils ont fait leur choix, sans que je puisse les en détourner. Ils devront malheureusement en assumer les conséquences... ¤

Le prêtre d'Oghma imaginait le pire : deux cadavres gelés... ou, pire encore, réanimés et servant au sein d'une troupe de spectres ou de zombies. Mais il gardait espoir : peut-être Mirtzar et Gulmar s'étaient-ils simplement égarés ou avaient-ils rencontré un contre-temps... Il s'adressa à Harrold :

- Il nous faudra partir sans attendre. Chaque instant perdu compromet la réussite de notre mission. Mais je veux que nous laissions ici un mot à l'intention de nos deux compagnons : s'ils ont survécu, ils viendront forcément ici. Indiquons-leur un itinéraire ou un point de rendez-vous. Je peux le leur écrire en nain, sous votre dictée, si l'utilisation du commun était trop risquée. S'ils sont en vie, ils trouveront un moyen de nous rejoindre...

L'érudit s'équipa tant bien que mal, avant de déclarer :

- Je vais nous protéger, Kvoth et moi, des rigueurs du climat. Harrold, je ne doute qu'il vous fasse souffrir mais vous y êtes habitué plus que nous. Sans l'aide de Gulmar, il faudra nous serrer les coudes et redoubler de vigilance. Je compte sur vous...

Son regard se porta tout particulièrement sur Kvoth. Le nouveau venu semblait bien connaître la nature et son aide serait déterminante pour la suite de l'expédition si, par malheur, les deux disparus ne donnaient plus signe de vie.

Reïlo lance "endurance aux énergies destructives" sur Kvoth et sur lui-même.



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écrit le : Mardi 05 Novembre 2019 à 16h15 par Ana N' Si
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rapahutant le long de la pente gelée, le regard rivé sur le sol pour éviter de glisser et entrainer dans sa chute Gulmar, Mirtzar n'accordait qu'une attention minimale à ce qui l'entourait. D'une certaine manière, cela jouait à son avantage car il parvenait presque à oublier le froid qui habitait ses os. Bien sûr, d'une autre manière, cela venait peut-être de lui couter la vie.

Se tournant vers les voix, Mirtzar essaya de garder son calme. Il n'avait pas vraiment peur: il était trop fatigué pour cela. Autant que les trois nouveaux venus, si on ne considérait pas que Gulmar et lui étaient les nouveaux venus étant donné qu'ils se trouvait assez clairement au sein du domaine de ces créatures, Mirtzar essayait d'observer les alentours. Un part de lui espérait, contre toute raison peut-être, qu'ils n'allaient pas avoir à se battre pour espérer survivre. Avec un peu de chance, la fatigue et la température étaient responsables de cette mauvaise première impression et ils allaient avoir un moyen de l'élaircir, si possible autour d'un feu de camp. La réaction de Gulmar lui indiquait qu'il ne devait probablement pas accorder trop d'espoir à cette théorie, cela étant dit.


-Messieurs, je vous prie d'excuser notre intrusion. Vous aurez probablement deviné que nous sommes un peu perdus. Sachez que nos intentions ne sont pas de vous importuner plus que nécessaire. Mais sachez aussi que nous ne sommes pas sans défense et qu'il est possible que vous nous trouviez plus difficile à punir que vous ne le souhaiteriez. Ou que vous ne finnissiez moins nombreux.

Mirtzar active Détection du mal et Esquive sur le plus proche potentiel adversaire.



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écrit le : Mercredi 27 Novembre 2019 à 02h15 par Schninkel
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Gulmar, Kvoth, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier

Reïlo Blanche-Flamme & Kvoth
Onzième jour du cœur de l’hiver
Lieu : Les monts de Galènes, Duché d’Arcata.
Moment : Début de soirée
Météo et températures : Froid (-12°C), brouillard, froid.

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Ainsi, Kvoth, Harold et Reïlo avaient repris leur route vers les montagnes de Galènes. Amoindris en effectif, et certainement en moral, mais pourtant, ils avançaient sans hésitation, têtus, suivant un grand Damarien à travers ce monde où ils paraissaient être les seules créatures vivantes. L’aube avait apporté un peu de neige qui recouvrait les travers et les chemins, épousant les lignes de crêtes à l’horizon. Le géant aux épaules voutés et aux cheveux gris, frissonnait et grelottait au milieu de toute cette neige. A ses côtés, le rôdeur roux et le métis à la chevelure immaculée progressaient avec plus de hardiesse et d’élasticité, insensibles à l’intensité du froid, grâce aux faveurs d’Oghma.

Le vent se leva brusquement derrière eux. En altitude, il lacérait les nuages en banderoles grises et tourbillonnantes, découvrant le soleil qui projetait des taches sur la glace, étincelant comme une eau vive. Le soleil blanchissait les cimes décharnés des sapins de l’autre côté de la vallée. Les ramures étaient brisées, la forêt d’hêtres et de pins avait souffert durant la nuit dernière. On distinguait nettement le trajet emprunté par la tornade à travers les bois, à l’opposé de la cabane. Des branches s’enchevêtraient sur le sol, rendant impraticable le sentier qui sinuait entre les rocheuses.

***

Devant eux s’élevaient des chaînes de montagnes par endroits couvertes de forêts. Ils pouvaient voir à des kilomètres à la ronde. Le soleil glissait sur les cimes et luisait dans un ciel de plus en plus bleu. Environ deux heures après leur départ, le rôdeur s’arrêta au détour d’une falaise, pour se rapprocher du prêtre :

« Pourvu qu’il tienne le coup » lui déclara Kvoth, tout en désignant Harold, planté à quelques pas en arrière.

Harold respirait à plein poumons, son souffle chaud visible dans l’air froid de l’hiver, puis il jeta autour de lui un coup d’œil inquiet, comme s’il attendait quelque chose. Le géant commençait déjà à accuser le coup, obligé de marquer de brefs temps de repos, pour ingurgiter sa boisson d’herbes. Il se relevait ensuite, souriant malgré la pénibilité, et marchait là où la neige était peu profonde.

***

La piste de montagne se transforma en une longue vallée, semée d’un ruisseau gelé et de bosquets de pins. Les trois hommes longèrent une falaise de plus de deux cent mètres de hauteur. Ce canyon impressionnait par le contraste des couleurs ocre des rochers dénudés. Après une brève halte où Kvoth et Harold se disputaillèrent l’orientation à suivre, Reïlo repéra une pancarte qui indiquait Wallenburg. Le prêtre déneigea le petit panneau de bois avant d’informer ses deux compagnons. A l’étonnement général, ils purent convenablement se diriger. Ils arpentèrent ainsi les rocheuses enneigées des Galènes une journée supplémentaire.

Des siècles d’hivers et de pluies avaient transformé cet immense périmètre de forêt en piège mortel. Derrière les arbres, les massifs de fougères et les buttes d’épineux, se cachaient fosses naturelles, grottes souterraines et précipices insondables. Selon Harold, beaucoup appelaient ces friches d’arbres de plusieurs kilomètres de long : Le Trou à Soudards, et, de mémoire d’homme, au moins un innocent par génération y perdait la vie.

***

On pouvait presque contempler le voile de la nuit s’étendre de minute en minute. Le panorama se mit à s’assombrir progressivement tandis qu’ils traversaient une longue distance sur une zone plate. Ils avancèrent ensuite sur un chemin muletier durant presque deux heures de marche à pied.

Harold recommença à s’inquiéter sérieusement. Il se disait qu’il était passé à côté du village sans le voir, tant la visibilité commençait à être mauvaise. En effet, les températures de l’air venaient de chuter brusquement et la montagne semblait s’être brusquement voilée de nuages. Ils étaient exposés aux vapeurs que l’on voyait se mouvoir avec différents degrés de vitesse sur le banc de collines enneigées.


Harold

- Ahr ! Nous sommes arrivés au village, déclara Harold avec beaucoup d’entrain. Nous devrions recevoir bon accueil !

Le vieil homme semblait avoir retrouvé une nouvelle vigueur.

- De quoi réchauffer nos os et remplir nos panses. Ahr, j’ne rêve que d’un feu crépitant à présent… Venez, c’est par ici !

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Doté d’une grande barbe et d’une carrure prodigieuse, il aime la boisson, la nourriture et les femmes. Il possède un caractère jovial et truculent. Il ponctue ses discours de fréquents « Har ! »


Le jeune prêtre ne pouvait qu’acquiescer aux dires de l’autochtone. Il avait aussi les jambes lourdes, les mollets hypertrophiés et le souffle court. Gluants et urticants, ses vêtements humides lui collaient à la peau, le poids de son paquetage lui suppliciait la nuque et les épaules. Et à ses côté, non moins trempé, non moins grincheux qu’il pouvait l’être, plumes ébouriffées, son corbeau.

A une centaine de mètres en aplomb d’une colline, ils aperçurent enfin les contours d’édifices qui s’extirpaient à peine du brouillard, comme des fantômes. La masse dense et informe semblait s’accrochait à toute chose. Ils durent bientôt fendre cette ouate blanchâtre, à demi-opaque, qui continua de les envelopper progressivement et se convertit en bruine, en pluie, en humidité malsaine, qui les mouillait jusqu’aux os.

Rapidement, ils arrivèrent au niveau d’une grande toiture enneigée, une grange bâtie pour accueillir le foin, puis ils longèrent une barrière qui n’émergeait qu’à peine du champ de neige et débouchèrent sur une étroite allée. Ils découvrirent une série de petites baraques sombres et décrépites. Les maisons étaient construites en pierre, avec des portes et des fenêtres aux dimensions réduites. Les charpentes étaient assez puissantes pour supporter d’énormes quantités de neige. L’implantation semi-enterrée des maisons leur donnait un aspect austère. Un caractère lugubre rendu oppressant par le brouillard.

Progressivement, les estomacs se nouèrent et des craintes naquirent, alors qu’ils exploraient la zone. À chaque pas, les trois expéditionnaires constataient l’inquiétant silence qui régnait. Entre les bâtiments, rien ne bougeait. Les lampes étaient éteintes aux fenêtres, aucune cheminée ne recrachait de fumée grise. Un village en total isolement, déserté ou vidé de tous ses habitants, comme si le lieu n’avait existé que sur le papier. Ils se faufilèrent à travers une ancienne ruelle, où le grand homme frappa à quelques portes : des appels qui restèrent sans réponses.


Harold

- Par tous les dieux, répétait Harold avec stupeur. C’est impossible, les ouvriers de la fonderie et les templiers devaient passer l’hiver ici.

Il lui suffit de pousser légèrement l’une d’elle pour qu’elle s’ouvre seule.

- Il n’y a personne, conclut-il d’un air abattu. Ahr !

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Doté d’une grande barbe et d’une carrure prodigieuse, il aime la boisson, la nourriture et les femmes. Il possède un caractère jovial et truculent. Il ponctue ses discours de fréquents « Har ! »


Le géant se pelotonna davantage dans sa fourrure, en ruminant son égarement. Ses joues et son nez étaient rosis par le froid. Ses cheveux et sa barbe mouillés, dont les boucles toutes brillantes de givre lui fouettaient le visage.

Le rôdeur silencieux et discret revint alors de son tour d’observation. Visiblement nerveux et inquiet sous son ample capuche. Chasseur expérimenté et habitué aux assauts imprévisibles, il avait depuis quelques minutes son arme et une flèche dans la même main.

- J’ai traversé rapidement le village, déclara sèchement Kvoth. Abandonné. Les gens ont disparus… morts, enfuis ou captifs, je ne saurais dire. Les bêtes aussi. Il ne reste rien.

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Mirtzar Boucledacier &Gulmar
Un vent glacial fouettait ce paysage désolé. Tous deux perdus en des lieux stériles, rocheux et enneigés, desquels se dégageait une puanteur sépulcrale. Les êtres menaçants gémissaient bruyamment, des yeux brulants de fièvre et des rictus malsains greffés à la gueule. Mirtzar au bouclier et Gulmar, l’arc bandé, se sentaient comme deux animaux malades, encerclés par les loups.

Face au Nain d’or, assez prêt pour sentir son haleine fétide, la créature le défiait avec son couteau, tout en claquant de ses dents pointues.


- Voleurs et profanateurs, clama-t-il férocement.

- Des menaces, l’Nain nous menace, lui répondit un autre que le rôdeur pointa aussitôt avec son arc. Ils interrompent les rites, châtiment, châtiment !

Le guerrier entrevit un mouvement sur sa gauche. L’un d’eux s’approchait à la périphérie de son champ de vision, par le flanc, légèrement derrière lui.

- Ça a l’air tout froid, reprit l’être au sourire fait de dents de requin. Faudrait y prélever d’la bidoche avant qu’ça soit dur comme la pierre, conclu-t-il en faisant mine de suriner l’air avec son arme.

Sur leur droite, celui qui Gulmar tenait en joug de son arc, squelettique et aussi laid que les autres, parlait d’une voix éraillée. Son regard fou brillait d’une lueur niaise, et l’archer ne savait jamais où le spécimen portait son regard. Il avait les narines dilatées, des tocs nerveux et des éclairs dans les pupilles. Il semblait, avec sa face humaine et son dos vouté, quelques similitudes avec les meutes de hyènes du lointain Shaar.

- Châtiment, châtiment, ruminait-il en boucle. Le maitre ne sera pas content.

Les gémissements se turent, puis les voix s’enflèrent en glapissements aigus et repoussants :

- Chiens ! Traîtres !

Il se jeta en avant. Les créatures lancèrent conjointement des cris et passèrent à l’attaque, d’une démarche simiesque et prédatrice. Celui au visage bestial se dressa brusquement et tituba vers Mirtzar d’un air bancal. Le guerrier pivota pour lui opposer son bouclier, mais le choc n’arriva pas et l’attaque vint brutalement sur sa gauche, rachitique au teint livide, de longs cheveux emmêlés et partiellement absents, violente, véloce et hargneuse. La créature grognait furieusement en lacérant la chair de ses doigts griffus.

Les muscles tendus de Gulmar réagirent presque malgré lui. Sa main trembla, ses longs doigts relâchèrent leur emprise sur la corde et la flèche siffla prêt de la jambe gauche de sa cible.


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écrit le : Samedi 30 Novembre 2019 à 23h09 par Ahuizotl
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En entendant les paroles du rôdeur, Blanche Flamme ressentit un intense désespoir. Tous ces efforts pour un tel résultat!

Lorsqu'il avait quitté Valherse, il était entouré d'une puissante expédition et confiant en l'avenir. A présent, il se sentait terriblement seul et faible, dans un milieu hostile. Nërissa l'avait quitté, puis les puissants elfes qui avaient veillé à leur protection, et enfin Gulmar et Mirtzar avaient disparu et étaient probablement morts, emportés par la tempête ou par les sinistres créatures arpentant les espaces désolés de la Damarie.

Tous ces sacrifices, toute cette souffrance, pour arriver face à une communauté désertée, volontairement ou non. Reïlo avait froid, il était fatigué, il était découragé.


¤ Cela a-t-il un sens d'entreprendre quoi que ce soit ici? Toutes les voies semblent mener au désespoir et à la mort? ¤

Le prêtre s'efforça de reprendre le contrôle. Mais il fut incapable de prendre la parole pendant de longues minutes, profondément perturbé par cette nouvelle épreuve.

¤ Qu'aurais-tu fait, Nërissa, si tu avais été là? Ta puissante magie nous aurait certainement évité bien des tourments... Je... tiendrai ma promesse mais tout semble contre nous... Je ferai de mon mieux et puisse Oghma me venir en aide... ¤

Il ne savait pas très bien par où commencer, perdu dans cette immensité hostile dont il ne connaissait presque rien.

- Ce que nous cherchons se trouve au temple, allons-y sans tarder. Nous y trouverons peut-être quelqu'un... ou des indices sur ce qui a pu se produire. Peux-tu nous y guider, Harold ?

Il marqua une pause avant d'ajouter :

- Si nous n'y trouvons pas l'aide espérée, il faudra que nous cherchions un endroit chaud et facile à défendre pour y passer la nuit : il est déjà tard, s'aventurer où que ce soit dans ces conditions serait suicidaire...

Passer la nuit dans un endroit aussi lugubre ne l’enchantait pas mais il semblait qu'ils n'avaient guère le choix...



Sorts de prêtre :
- niveau 0 (4): lecture de la magie*, lumière, assistance divine*, création d'eau.
- niveau 1 (2 + 1 + 1) : endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, détection des passages secrets* [domaine].

Sorts de mage :
- niveau 0 (3) : Message, Lecture de la magie, Ouverture/fermeture.
- niveau 1 (2) : Armure de mage, Projectile magique.


Présentation

Autres PJ : Metzli Arnesen, Sahadeva, Daphnis
Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri
 
 
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écrit le : Samedi 07 Décembre 2019 à 22h34 par Schninkel
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Mystique de la canopée
Chambre 20
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Gulmar, Kvoth, Reïlo Blanche Flamme & Mirtzar Boucledacier

Reïlo Blanche-Flamme
Onzième jour du cœur de l’hiver
Lieu : Les monts de Galènes, Duché d’Arcata.
Moment : Début de soirée
Météo et températures : Froid (-14°C), brouillard, froid.
Les trois expéditionnaires s’accordèrent rapidement et d’un commun accord, ils poursuivirent vaillamment leur marche dans cette ville désertée, couverte par le gris du givre et un brouillard bas et épais. Dans l’air pesant de froid, comme figé, trois silhouettes sombres avançaient voutées, avec le vent. Chaque pas provoquait un crissement neigeux, longeaient des maisons désertées ou des champs abandonnés. L’hiver était une gomme passée sur le village : pas d’histoires, de mots, la neige absorbant les échos et ne laissant place qu’aux pensées.

Au centre de ce qui devait être jadis la place principale, on discernait les contours d’un banc, d’un abreuvoir, d’un puits et d’une bâtisse de bois, qui semblait avoir résisté aux assauts du temps. Le grand Harold bifurqua brusquement pour emprunter une nouvelle ruelle pour remonter jusqu’à un portail de bois et le sanctuaire. Mais en traversant la place enneigée, Kvoth et Reïlo captèrent un écho particulier en provenance du puits. Les bruissements résonnaient sur la pierre. Il s’agissait de couinements, comme de petits sanglots. Le chasseur et le prêtre s’immobilisèrent et leurs regards se croisèrent, puis après quelques pas prudents, il ne fit plus l’ombre d’un doute : ils découvrirent une petite fille, cachée au fond d’un puits, assise dans le seau. Le regard terrifié, comme un animal traqué.

Ils s’accordèrent pour extirper la pauvre enfant, et après quelques minutes de manœuvre délicate, ils réceptionnèrent une fillette de moins de dix ans, transie de froid, terrorisée par le noir et totalement perdu. Les lèvres bleutées et des larmes gelées aux coins des yeux. Elle attendait son sort, résolue, l’air inquiet et jetait des regards nerveux aux alentours, sans trop savoir.

Harold avec sa voix lourde, parvint à gagner un brin de confiance, il déployait toute la douceur dont il était capable. La petite fille finit par se blottir dans ses bras pour pleurer.


- Suivez-moi, déclara le géant en soulevant la fillette. Pas une minute à perdre.

Le grand homme reprit précipitamment sa marche jusqu’au sanctuaire. Après avoir enfoncé un portail en bois, il grimpa une série de marches qui montait sur cinquante mètres où se trouvaient une terrasse et les portes de l’édifice. Harold avançait prestement vers les deux lourds de portes qui résistèrent à sa poussée, encombré par l’enfant. Kvoth prit le relai et appuya de tout son poids. La glace céda soudainement sous la poussée. Le battant en chêne grinça sur les dalles de pierre, découvrant une salle en désordre. Des volets ne tenaient plus que sur un gond, des bancs, des chaises et des chandeliers renversés à terre. Des bandes d’étoffes aux couleurs fanées, pendaient du plafond jusqu’au sol, masquant une partie des orifices rectangulaires qui laissaient filtrer une brise glaciale.

Après quelques pas, il ne faisait plus l’ombre d’un doute. Le bâtiment avait été saccagé, les meubles et tout le bric à braque qui trainaient au sol avaient subis des dégradations, vraisemblablement récentes. Reïlo trouva une mince flaque de sang qui entachait un coin de la salle, mais nulle trace de cadavres.
Kvoth, de son côté, fit savoir que le foyer d’un braséro diffusait encore de la chaleur. Le rôdeur entreprit dans la foulé de rallumer les flammes pour réchauffer l’enfant.

Au même instant, après avoir délicatement déposé la jeune fille près de Kvoth, le géant aux épaules voutées se précipita dans la nef, vers le fond de l’édifice, où après une série de bancs, on découvrit les contours d’une grande stèle de granite couverte d’inscriptions. Harold arborait un visage grave tout en marmonnant quelques protestations.


- Le temple est complétement détruit. Tant d’effort pour rien, déclara-t-il tristement. Nous arrivons trop tard. L’artefact n’est plus là.

Moins d’une heure plus tard, la neige fondue dégouttait de leurs chaussures tandis que le braséro commençait à diffuser une chaleur rougeoyante et une odeur de braises de charbon, les trois hommes avaient de nouveau tenté de faire parler l’enfant afin d’apprendre quelque chose. Mais même en lui proposant de se nourrir et en déployer des trésors de délicatesse, l’enfant restait là, sans rien dire, sans bouger, muette. Après quelques essais infructueux en matière de diplomatie, Kvoth ronchonna contre le caractère fermé de l’enfant. Selon lui, dure comme fer, puis dans un élan de lassitude, il se dirigea vers l’extérieur du sanctuaire.

- J'abandonne avec elle. J'vais inspecter les alentours, déclara-t-il sèchement. Fouiller les décombres à la recherche de survivants ou d’indices. Sécuriser le secteur.

Et le rôdeur disparu après un nouveau grincement de porte sur les dalles en pierre.

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