Chapitre 1 : L'astre Pourpre

Reïlo Blanche Flamme, Serana & Mirtzar Boucledacier

Reïlo, Serana, Kvoth & Mirtzar
Toujours fermement attaché dans une position inconfortable, un gloussement sinistre s’échappa du captif, ce qui dût éveiller l’irritation de la demi-Dragonne. Il souriait, sans répondre. Son visage défiguré par les stigmates d’une violente altercation dont subsistaient une lèvre enflée et une légère rougeur dans ses trois yeux. Pourtant il n’avait pas le tempérament d’un type abattu.

- Les Gobelins pullulent dans ses montagnes, les goules viennent prélever leur lot de chair et les Dragons survolent beaucoup la vallée en ce moment… Les villageois ont jugés bon de quitter leur domicile pour se cloitrer derrière des murailles de pierre. Nous, on ne fait que voler. Surtout la nourriture. Et là, on a eu qu’à se servir…

Il regardait le prêtre d’Oghma dans les yeux. Son regard se fit plus incisif. Le timbre de sa voix se fit progressivement plus bas, demandant à Reïlo de se rapprocher de quelques pas.

Soudain, le rôdeur qui, jusque-là, semblait bouder comme un enfant privé de dessert, se redressa d’un bond en postillonnant et en brandissant un poing rageur.

- Tu crois que j’me déplacerais pour d'simples voleurs ?! (son visage s’empourpra subitement) Assassins ! Menteurs ! Vous avez attaqués Sturmburg. Mais vous avez laissés un survivant et vos traces remontaient jusqu’ici !

Le captif plissa ses trois yeux en ayant vaguement l’air surpris. Il soupira et répondit après un instant d’hésitation :

- Vous êtes bien renseignés, pour des étrangers… Il y avait des pillards. On a fait fuir les corbeaux.

Kvoth baissa le poing sans détourner le regard.

- Le médaillon, l’autel et le sang versé par le sacrifice ? Parle !

Le bandit velu grimaça devant le rouquin. Du mépris teinté d'arrogance. Il se racla la gorge et cracha à ses pieds. Le rôdeur dut faire un effort pour ne pas franchir le mètre qui le séparait pour venger l’affront.

- Ignorants étrangers que vous êtes. Hé hé. L’médaillon est enchanté ! Peu importe la gravure car seul la magie qui l’imprègne compte à mes yeux. (il pencha la tête pour dévisager tour à tour ses interrogateurs.) Les démons et les dieux, comme les hommes, nous ne servons aucun d’entre eux, ils n’ont jamais rien fait pour nous. Les sacrifices ? Il n’y en a qu’un qui fait ça… C’est son truc.

irtzar assistait à l'interrogatoire plus qu'il n'y participait. Il avait faille esayer de contribuer, au début, mais il avait dû admettre, au moins à lui-même, qu'il ne comprenait pas toutes les questions de la Dragonne et encore moins ce que le brigand impliquait.

Mais il n'avait pas besoin d'être bien érudit pour réaliser que la quantité d'information qu'ils étaient capables d'extraire était plus que limitée. Mirtzar aurait voulu pouvoir donner des conseils à ses équipiers mais il doutait qu'entendre ses geoliers discuter stratégie motive leur prisonnier vers plus de coopération. Et Mirtzar n'avait aucune idée de comment conduire cet interrogatoire, de toutes façons.

Au moment où il allait prévenir Kvoth de rester à distance, il était évident que le voleur prévoyait d'essayer d'utiliser son épée, quand ce dernier parvint à prendre contrôle de la discussion et à obtenir quelques informations. Le Compagnon des Marches d'Argent s'approcha de Kvoth et de s'assurer qu'il y avait un obstacle entre lui et leur prisonnier. Il ne pensait que leur compagnon allait se jeter sur
l'homme attaché mais il ne savait pas quel était le plan de ce dernier.

Mais, si Mirtzar comprenait ce que le prisonnier venait de dire et s'il ne mentait pas, deux conditions sur lesquelles le nain d'or n'était pas prêt à parier sa vie, le médaillon était plus important qu'il ne le pensait. Et un seul des voleurs était vraiment au service d'un démon. Le nain d'or se tourna vers Blanche-Flamme pour voir si ce dernier était capable de lui en dire plus sur l'enchantement du médaillon.

Le prisonnier leur avait fait toute une série de déclarations mais, comme à son habitude, il parlait uniquement par allusions et demi-vérités. Son propos semblait confus et obscur aux oreilles du demi-drow.

Il y avait bien cette révélation sur le médaillon et Blanche Flamme avait cru percevoir un frémissement dans la bouche de Mirtzar à ce moment-là. Mais le prêtre d'Oghma n'avait pas l'intention de se jeter sur son butin pour l'étudier frénétiquement, pas maintenant… C'était probablement ce qu'espérait le chef et le métis ne voulait pas lui offrir cette satisfaction, à supposer même qu'il dise vrai.

Il s'efforça de garder un air impassible, tout en faisant mine de jouer avec la dague.

- Tu n'as pas répondu à ma question : où en trouves-tu d'autres ? Et qui veut tous ces sacrifices ? Pour qui et pourquoi ? Et assez de secrets comme ça, parle clairement, si tu veux éviter un coup de griffe de mon amie…

Reïlo Blanche Flamme, Serana & Mirtzar Boucledacier


Serana, Reïlo Blanche-Flamme & Mirtzar
Le captif hirsute laissa passer quelques secondes suite à l’intervention de Reïlo. Trois yeux se plissèrent, soudain ombrageux et colériques. A Nouveau, le brigand dévisageait son interlocuteur avec mépris.

- Celui qui profère des menaces ferait mieux d’avoir le bras assez fort pour infliger la sentence, étranger. Ou il devra prendre garde à ne jamais se retrouver de l’autre côté du bâton…

La menace dans la voix était palpable.

- Et tu ferais mieux d’ouvrir les deux fentes qui te servent d’oreilles. J’viens de te l’dire. On a trouvé tout ça dans les villages aux alentours, il y a plus un rat dans les boutiques. Il n’y a qu’à se servir.

Il grommela quelques choses dans une langue rauque, que chacun reconnu comme des jurons en Damarien. Puis d’un mouvement de la tête, il balaya la salle avant de retourner sur l’adepte d’Oghma.

- Pour les sacrifices, qu’est-ce que j’en sais ? J’ai une gueule de prêtre ? Certains se lèvent à l’aurore pour glorifier leur dieu, d’autres sacrifies des animaux pour honorer leurs aïeuls. Tant qu’on ne contredit pas mes ordres, ils peuvent bien prier ce qu’ils veulent.

Le dialogue ne menait à rien. "Je pourrais te dire où je l’ai récupéré, et où en avoir d’autres, si vous m’éloignez de cette furie…", voilà ce qu'avait promis le captif mais, interrogé, il n'avait fait qu'une vague allusion au village. Et que dire de ses déclarations sur les sacrifices et "celui" dont "c'était le truc".

Blanche Flamme commençait à se lasser. Ils perdaient du temps, sans grands résultats. Il fit mine d'être indifférent aux propos insultants du chef et répondit laconiquement :

- Pas besoin d'un bras fort pour trancher la gorge d'un captif, un geste sec et précis suffit amplement.

A vrai dire, il ne savait s'il aurait la détermination de le faire si les circonstances l'exigeaient. Mis à part quelques insectes gênants, il n'avait jamais tué de créature de sa vie. Mais l'instant n'était propice pour de telles confidences.

Le prêtre d'Oghma se contenta d'ajouter, en s'adressant à ses trois compagnons :

- Je pense qu'on en a fini avec lui, il ne nous dira rien de plus… du moins rien d'intéressant. Je vous le confie…

Lentement, il sortit de sa pièce. Il espérait que sa théâtrale sortie inciterait le chef à prendre la parole et à se montrer plus loquace. Dans le cas contraire, Reïlo éviterait au moins la pénible discussion quant au sort à réserver au prisonnier.

Une fois hors de la pièce et hors de vue du prisonnier, il prit le temps d'examiner le médaillon de plus près, espérant en apprendre davantage sur son éventuel enchantement.

- Fais en ce que tu veux Kvoth.

La dragonne haussa les épaules et recula d'un pas. Soit l'action le poussait à parler, soit le rôdeur pouvait exorciser une visible colère. Dans les deux cas, elle estimait désormais que l'homme ne méritait pas la charité qu'elle lui offrait.

Elle hocha la tête de gauche à droite et alla vers la porte. Elle se demandait ce que Reilo pourrait découvrir du médaillon. Les princes d'en bas semblait bien mêlés à l'histoire, mais elle savait que dans ce genre de combat, seuls les plus puissants des mortels pouvaient réellement agir. Si Orcus était directement mêlé à la chose, et malgré ce qu'elle avait pu dire, elle doutait d'être encore en mesure de faire quoique ce soit.

Passant la porte, elle laissa la fin au paladin et au rôdeur. Leurs personnalités respective lui semblait équilibrer cette petite court de justice.

- Et bien ? Quelque chose d'autre, Reïlo ?, elle observait l'oghmite. Malgré la dureté de ses yeux, elle gardait ce talent de rassurer ses alliés, j'espère que nous n'allons pas faire un tour à Château-Suif pour trouver les réponses. je crains que cela nous prenne bien trop de temps pour être utile ? Peut-être devrions nous descendre examiner plus allant ce que Mirtzar à vu en bas.

Sans attendre trop Reïlo, elle se dirigea vers l'escalier afin de mettre un œil supplémentaire, après celui de Mirtzar sur l'autel et le portail. En prenant bien soin avant toute chose, de sortir son arme.

es échanges avec le prisonnier ne semblaient pas mener bien loin et le nain d'or n'en savait pas assez pour en tirer des conclusions. Ou, en tout cas, des conclusions qui ne soient pas hâtives. De ce que le prisonnier disait, le village était déjà abandonné quand ils l'avaient attaqué, ce qui n'était pas ce qu'il avait compris des explications de Blanche-Flamme mais il pouvait avoir mal compris.

Quoiqu'il en soit, le Compagnon des Marches d'Argent voulait se montrer pragmatique et il était évident que les villageois ne se trouvaient dans aucune des parties de ce repaire qu'ils avaient visitées jusque là. Il était possible qu'ils fussent retenus de l'autre côté du portail mais Mirtzar n'y croyait pas vraiment. Ce qui voulait dire que les villageois ne se trouvaient probablement pas dans les environs.

Cela voulait dire que l'objectif, autant que le nain puisse en juger, devenait de s'assurer que l'adorateur de démon, si le témoignage de leur prisonnier était vrai, ne présente pas de danger pour la région. Et cela voulait dire que leur intérêt devait donc se porter sur le portail dont il avait maintenant la clef.

Blanche-Flamme étant occupé à étudier le médaillon et Kvoth ayant pris le rôle de geolier, cela laissait la Dragonne et le nain pour étudier de manière plus approfondie le temple démoniaque. Cela semblait être l'intention de la Dragonne et Mirtzar suivit donc la marche. Il ne savait pas si ce qui se trouvait derrière le portail était dangereux mais il ne comptait pas s'y aventurer sans avoir reçu l'aval de ses compagnons.

Reïlo Blanche Flamme, Serana & Mirtzar Boucledacier

Ainsi, aucun des aventuriers ne pris la responsabilité de statuer sur le sort du bandit hirsute, songeant sans doute que la situation contenait encore bien trop de zones d’ombres. Ils laissèrent le soin à Kvoth de garder un œil sur leur captif tandis qu’ils rebrousseraient chemin pour terminer l’exploration de l’édifice. Le chasseur roux y alla de sa menace et invita son prisonnier à attendre dans le plus grand silence.

Avant le départ du Nain, Kvoth lui rappela que le village de Sturmburg se trouvait à quelques heures d’ici, en suivant un contrefort rocheux et boisé. Selon sa propre expertise, les lieux ne présentaient pas de signe de bataille. Le chasseur doutait de la bonne foi de leur captif, et moins de sa propre capacité de pisteur, mais il avoua pouvoir se tromper. Leur visite s’étant effectuée de nuit. Il rappela au passage que la Grande Prêtresse de Wallonburg avait invité le groupe à rejoindre Kamisrav après avoir récupéré l’artefact, le fameux « plus vieux des plus vieux ». Kvoth avoua qu’il comptait justement proposer de laisser Reïlo, Mirtzar et la demi-dragonne partir vers l’Est en direction de Kamisrav tandis qu’il retournerait seul à Sturmburg. Il comptait rejoindre Harold, leur guide, ainsi que la jeune fille secourue dans le village abandonné. En agissant ainsi, il voyagerait plus vite, et serait peut-être même capable de rejoindre les trois aventuriers avant leur arrivée auprès de la Grande Prêtresse Yoline.

Pour Reïlo, l’examen du pendentif ne donna rien de particulier. Il eut beau le retourner entre ses doigts longilignes de bibliothécaire, aucune révélation ne vint heurter sa pensée. C’était un pendentif métallique frappé d’un symbole étrange, un objet à priori sans grande valeur. Il lui faudrait user de magie pour en révéler les propriétés exactes, si tant est que l’objet soit vraiment enchanté et qu’il ne s’agisse pas de simple superstition.

***

Enfin, suivant Mirtzar à la clef noire, Serana et le jeune prêtre rejoignirent la partie maçonnée comme un temple, ils arpentèrent les grandes dalles de pierre et dépassèrent l’autel pour ouvrir la grille. La clenche claqua et les gonds grincèrent, et ils s’avancèrent prudemment dans un couloir sombre aux torchères vides. Un mur d’angle, quelques tentures noirâtres en lambeaux, des toiles d’araignées. La maçonnerie faisait suite à l’ouvrage réalisé dans la partie précédente. Le couloir aboutissait à une porte en chêne de belle facture.

Non verrouillée, le Molosse la poussa avec vigilance et ils découvrirent une petite pièce carrée sans fenêtre avec deux ouvertures voutées. Deux torches brulaient à l’entrée, fixées au mur de chaque côté de la porte. On distinguait l’air rance dut au manque d’aération. Le plafond était noirci. Un grand tapis rouge recouvert de tâches. Quelques meubles abimés, des étagères bancales encastrées dans les murs en pierre. On y trouvait des morceaux de papiers chiffonnés et des parchemins enroulés, certains trainant négligemment au sol. Quelques ouvrages éparpillés, entassés et majoritairement abimés.

L’ouverture de gauche menait à une salle plus petite après une dizaine de mètres, baignant dans une étrange lueur bleutée, et au centre de laquelle se tenait un promontoire en bois où reposait un grand livre aux pages ouvertes.

L’ouverture de droite menait à une grande pièce où l’on distinguait les contours d’une cage, une paroi faite de barreaux de fer. Au seuil, une fixation au mur maintenant un petit trousseau avec trois clefs. A l’intérieur de la salle, la cage était divisée en deux, occupant l’espace au trois quarts. Une seule cellule était occupée par un homme au teint sombre, aux lèvres charnues, grand, mal rasé, les joues creuses et le visage marqué. Une paillasse, un sceau et un plateau avec un bol vide.

Lancers...

Serana - Jet de compétence : Connaissance (géographie) : 2(d20) +4(deg) +2(Int) = 8 ~ Echec
Reïlo Blanche Flamme - Jet de compétence : Connaissance (géographie) : 1(d20) +4(deg) +3(Int) = 8 ~ Echec
Reïlo Blanche Flamme - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 13(d20) +5(deg) +3(Int) = 21 ~ Réussite

Ils avaient laissé Kvoth avec le prisonnier. Si le rôdeur optait pour un itinéraire différent du leur, Reïlo le regretterait : c'était un compagnon fidèle et utile pour évoluer dans un milieu aussi difficile que ne l'était la Damarie. Le prêtre n'oublierait jamais non plus comment le rôdeur lui avait sauvé la vie… Entre temps, il restait à espérer qu'il se montre prudent avec son prisonnier et qu'il n'hésite pas à l'exécuter en cas de problème.

Les révélations du chef n'avaient finalement rien apporté. Même l'examen du médaillon n'avait fourni aucun résultat. Dépita, Blanche Flamme se dit cependant que c'était peut-être de sa faute : il était jeune, épuisé et incapable d'user de magie.

¤ Sans compter qu'il pourrait s'agir d'un objet comme ce plus ancien des anciens… d'une origine tellement lointaine que sa nature même échappe à la plupart des individus, aussi érudits soient-ils ! ¤

Bien que déçu, il avait silencieusement rejoint ses deux compagnons. D'une moue, il leur indiqua que ses investigations n'avaient rien donné.

Ils avaient ensuite progressé ensemble et découvert un bien triste spectacle. La vue des ces écrits dispersés, désordonnés, endommagés… révulsait le métis. Une bibliothèque aux riches rayonnages bien ordonnés constituait sans doute le spectacle le plus à son goût et le chaos qu'il contemplait lui brisait le cœur.

Il n'eut cependant que peu de temps pour se lamenter. Comme ses deux compères, il avait aperçu le livre, visiblement différent des autres, et le prisonnier. Par où aller ? Son penchant naturel le poussait vers le livre, mais il demeurait un être doté de sensibilité et il avait aussi envie d'en savoir plus sur la malheureuse créature qui se tenait devant eux.

Il fit quelques pas en direction de la cage, tout en restant à bonne distance de celle-ci et brisa le silence qui s'était établi.

- Bonjour, l'ami. Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?

Ce disant, il étudia attentivement l'homme et sa réaction.

L'homme pour tenter de mieux discerner son origine et de voir s'il souffrait éventuellement de malformations plus légères que celles de leurs précédents interlocuteurs… sans compter qu'il fallait s'assurer qu'il n'était pas armé et ne constituait pas une menace.

Sa réaction pour essayer de cerner son état d'esprit, la sincérité de sa réponse éventuelle… et d'en savoir tout simplement plus à son sujet en étudiant son maintien, son élocution, son accent et son vocabulaire. A supposer qu'il réponde, bien évidemment.

ncore une… Encore une journée derrière les barreaux de sa petite cage en fer. A attendre que l’on vienne le tirer de sa torpeur, pour une brimade ou pire, un repas. Pas une lucarne, pas un rayon de beauté dans cette cave perdue sous la montagne. Des horreurs ça par contre, il y en avait et à revendre ! C’est tous les jours que Mâakhérou les voyait défiler. Tantôt agressives, tantôt bienveillantes, mais toujours affreusement incommodantes.

¤ Quand la mort viendra t’elle me délivrer de cette infamie ? ¤

A peine cette pensée eut-elle traversée son esprit que la poignée de la porte s’abaissa. L’homme de foi poussa un soupir d’exaspération. Il se leva péniblement en s’appuyant aux barreaux de sa geôle. Depuis des semaines maintenant son dos hurlait de douleur et ses jambes tremblaient de faiblesse mais son esprit refusait toujours de plier. Jusqu’au bout il s’accrocherait, obstiné, aux bribes de dignités qu’on lui abandonnait. Même sale, hirsute, forcé à vivre aux limites de l’animalité, il resterait un prêtre Mulhorande.

¤ Allez, vennez maudits des dieux ! Montrez moi vos faces de chacals ¤

Il banda ses muscles et serra ses poings de colère, mais à sa grande surprise, ce ne sont pas ses geôliers qui franchirent le pas de la porte. Sans trahir la moindre émotion, Mâakhérou regarda trois individus lourdement armés s’avancer dans la petite pièce. Un nain, une femme et… un drow !? Bavard en plus. Voilà qui n’annonçait rien de bon. Allait-il tomber de Charybde en Sylla ?

- Bonjour. Il inclina légèrement la tête. Je me nomme Mâakhérou et comme vous le voyez je suis retenu ici contre mon gré. A qui ai-je l’honneur ?