Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Exondation
écrit le : Dimanche 03 Mai 2020 à 11h41 par Ina
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Ina, durant le trajet a pieds avait réussit à trouver une pierre d’une taille un peu supérieure à son poing. Etant donné que le marin avait refusé son offre d’argent pour le dédommager, elle voulait trouver de quoi alimenter la mémoire des elfes aquatiques envers le petit groupe. Cette pierre, elle pu lui donner forme grâce a sa magie druidique. Elle n’était nullement tailleuse de pierre et n’avait en outre pas les outils pour faire un travail si délicat sur une si petite pièce. Dans son imaginaire, elle façonna la pierre pour lui donner la forme du groupe. Il y avait évidement Baelsul en première ligne au milieu, avec un signe sur la poitrine pour bien le distinguer des autres. Ses oreilles pointues et son visage apaisant. A sa gauche, en retrait, elle avait façonné Kyu. Grand, large, dégageant la puissance et la force. Ses traits de demi-orc ne pouvais pas échapper à un observateur. Il avait également Calcifère sur l’épaule. Cette petite flamme si discrète ces derniers temps leur avait évité bien des embrouilles. Finalement, sur le même plan que Kyu, elle se représenta elle aussi. Un visage apaisé, ce qui ne devait pas lui arriver tant que cela et Leth sur son épaule. Ce cadeau, aussi insignifiant soit il pour elle, était ce que son instinct lui dictait de faire pour leurs sauveurs.

***

La nuit fut longue et pleine d’aventure également. Ce débarquement devant Yar et Orn dans la cité aux milles dangers où cohabitent toutes ces créatures qui ne sont pas faites pour cohabiter était époustouflant. Tout comme la tenue d’accueil de leur hôte. La jeune femme ne se priva pas d’un tel spectacle, mais su garder contenance. Ils avaient une sorte de divinité en face d’eux, elle ne pouvait décemment pas faire une réflexion graveleuse à cet instant. De plus les habits qu’il revêtit ensuite étaient de toute beauté et à la foi semblaient bien pratiques.

¤Pourvus qu’il soit effectivement comme ça a notre arrivée et pas un bébé…¤

-Comment peut-on être aussi serein à nous décrire la ville, aussi belle soit il si on oublie la population locale, face à tant de chaos et une mort presque certaine ? Votre personne restera pour moi une énigme longtemps Yar.

-J’aurais une question cependant, à quelle époque sommes-nous ? Je reconnais assez bien le ciel et depuis notre arrivée chaque nuit il me met au doute. J’ai le sentiment d’être non loin du lac vapeur mais tout est similaire et à la fois différente, c’est déroutant. Seriez-vous en plus un être intemporel ?

Cette cité, elle l’avait déjà arpentée pendant un long moment. Les souvenirs flous qu’elle en avait n’était pas tous bon, loin de là. Mais avec Yar et Orn à leurs coté, elle s’y sentait bien plus en sécurité.

Le chemin était tout aussi dangereux que prévu cependant. Des combats de rue, des histoires de vol et de pillage. Pendant que Yar fumait son cigarillo, détendu en apparence, il les guidait tout en leur rappelant l’énigme qu’ils avaient à résoudre. Au départ Ina ne savait trop par où commencer, mais l’idée de Baelsul de séparer en trois groupes de quatre lui fit mettre sa tête au travail. IL y avait un point de départ, on peu toujours essayer.

Perdu dans ses pensées, elle ne regardait que d’un œil peu attentif le chemin. Cette énigme lui demandait beaucoup de réflexion. Elle mimait même les plateaux qui montent et qui descendent devant elle pour tenter de visualiser un peu mieux la situation.



-1er pesée A et B : si égale alors paquet C faussé.
-2eme pesée C1C2C3 en face de A1A2A3. si égales alors défaut dans C4
-3eme pesée C4 face à A1 on voit de suite si plus lourd ou plus léger

-2eme pesée : C1C2C3 en face de A1A2A3 pas égal avec C1C2C3 plus lourd(léger)
-3eme pesée : C1 en face de C2 celle qui descend (monte) est la fausse. SI égalité alors C3 est fausse lourde(légère)
-1ere pesée A et B pas égales avec A lourd (léger). Donc C1234 OK
-2eme pesée : A1A2B3 en face de A3B1C1 si égale fausse dans A4B2B4
-3eme pesée : B2 face B4 coté léger(lourd)est fausse ou si égalité alors A4 est fausse lourde(légère)

-2eme pesée : A1A2B3 en face de A3B1C1 si pas égale
-Soit A1A2B3 lourd donc la lourde est A1 ou A2, ou B1 légère
-3eme pesée A1 face A2 la lourde est fausse ou si égalité B3 légère
-Soit A1A2B3 léger donc A3 fausse lourde ou B3 fausse légère

Sans l’aide au départ de Baelsul elle n’aurait surement jamais peu penser à faire des paquets de 4.

Sur le chemin elle put néanmoins remarquer le trou que Yar a fait dans le torse d’un assaillant potentiel. ET se rappela un peu la suite des endroits à visiter. En sortant du port, se diriger vers le temple de l’eau qui nous laisseront entrer soit pas Yar soit par Baelsul avec sa scarification divine. Ensuite la terrasse du châtiment. Un nom peu engageant s’il en est. Sans parler du labyrinthe interminable et mouvant qui s’offrait à eux. La jeune femme espérait qu’elle n’aurait pas à y aller. D’ailleurs aux vues du nombre de personnes présentent dans la ville par rapport a son dernier passage, elle se demandais si ce n’était pas à cet endroit qu’elle avait passé le plus claire de son temps lors de son dernier passage.

Malheureusement ils devaient y aller. Le chemin ne serait pas évident à retenir surtout si tout change. Peut être retrouveront ils ces gargouilles protectrices.

C’est finalement devant la porte du manoir de Yar que celui-ci disparut et que tout ce petit monde retrouva conscience dans leurs corps.


***

Au réveil, Argnar les informa de la durée de leur sommeil. Ils en avaient effectivement bien besoin mais quand même. En même temps les rêves précédents avaient duré des fois bien plus que cela. Quelques jours pour le premier d’ailleurs.

La cité se trouvait maintenant en chaire et en pierre devant eux. Ina eut l’impression de se faire écraser par la grandeur et le danger que représentait les prochains moments de leur existence.


-Et bien, voila qui ravive quelques souvenirs bien peu agréables. J’aurais préféré ne jamais avoir à revenir ici. Sur ces mots, elle alla vérifier son équipement, et s’harnacher correctement en plus de faire sa prière matinale.

Avant que le bateau n’arrive à destination, Ina tendit à la femme du marin la pierre façonnée en cadeau.

-C’est peu de choses en comparaison de l’aide que vous nous avez apporté et j’espère que vous comprenez l’idée derrière le geste. Ceci est pour vous et les vôtres, en gage de notre gratitude éternelle. Notre arrivée vous a fait voir votre dieu et votre aide nous a évité les pires troubles sur le chemin. Je ne saurais jamais assez vous remercier pour ce que vous avez fait.

Inclinant la tête, elle présentait sa sculpture au creux de ses deux mains attendant que la femme de l’eau ne la prenne.



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écrit le : Dimanche 03 Mai 2020 à 14h17 par Yvhann
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Dans le rêve, les discussions qui s’étaient entretenues restaient marquées comme au fer rouge.
À la question d’Ina Yar eut un sourire contagieux, doucement il arrêtait son avancé puis prit le temps de se tourné vers eux pour répondre à plus d’une…


-Ceci est pourtant simple. Le chaos est l’essence première, le possible dans l’impossible, le changement en tout temps en tous lieux, dans un non-temps et un non-lieu. Vous êtes ici et maintenant ou tout est possible, vous êtes le maitre de votre choix, je suis celui qui vous ouvre le sentier que vous avez choisi d’emprunter, celui qui ouvre la porte choisie ou ferme celle que vous avez délaissée. Imaginez-vous si vous auriez choisi de ne pas aller chez le père terreux, seriez-vous ici présentement? Eh bien oui, vous auriez passé par un autre chemin tout simplement, les épreuves auraient été différentes, vous auriez évolué différemment avec un bagage de vécus différent, mais vous seriez au même endroit pour les mêmes raisons.
Vous n’avez pas tort Ina, la région est bien celle de votre lac des Vapeurs de votre époque de conscience de la Ina que j’ai devant moi et sachez qu’il y a des autres Ina. En fait il y en a autant que le nombre de question que vous vous êtes posée, il s’en créera autant que le nombre de choix que vous prendrez dans votre existence de l’Ina devant moi. Imaginer que vous avez une porte à franchir et décidez de ne pas le faire: il y a celle qui n’ouvre pas et celle qui l’ouvre. Ici c’est comme ça. Il n’y avait pas mille solutions pour créer l’équilibre, il fallait créer l’ordre dans le chaos. De là, une guerre sans fin. Malheureusement ce qui se passe ici doit se passer dans votre monde conscient, cela explique les nombreuses guerres de tous acabits qui sévissent.

J’ai porté, je porte et porterai plusieurs noms, plusieurs images, mais pour vous, je suis Yar, celui que vous voyez là devant vous, d’autre verrons une vieille femme rabougrie, certaine un arbre robuste, d’autre ce sera le vent qui souffle. Personnellement, ce que vous voyez là est mes formes préférées.

Baelsul, Ina, pour l’énigme vous partez sur de mauvaises bases, vous chercher sur la base de la matière et sur des principes ordonnés, il y aura alors toujours des ‘’SI’’. Alors cela me porte à vous poser une autre question : si six scies scient six cyprès, six cent six scies scieront six cent six cyprès? -


Il se mit à rire bruyamment ainsi qu’Orn, ils semblaient avoir tous deux, compris l’impensable. Ce qui fit hausser les épaules de Kyu qui tout bas répondit naïvement…


-Eh bien oui, une scie par cyprès!-

Yar riait de bon cœur puis regardant Kyu répondit…


-Mais cela ne nous dit pas par combien de scieurs, ni même que c’est une scie par cyprès… SI!-

Orn riait tellement qu’il donnait un puissant coup de poing à Yar qui ne semblait pas broncher pour le coup reçu. La puissance du coup aurait dû le projeter à des mètres plus loin, mais Yar était resté en place accusant le coup d’un regard désapprobateur. Orn s’excusait dans une langue ancienne et les rires reprirent entre les deux étranges et poursuivirent leurs chemins.

Sur l’embarcation au réveil, chacun se réveillait à leur façon, pour Kyu il semblerait qu’il s’était levé d’un mauvais pied. Calcifer tentait de le raisonner, mais le demi-orque ne semblait pas de bonne mine et lorsque Baelsul discutait du rêve, le moine restait muet et belliqueux dans ses mouvements. Calcifer dit simplement…


- On s’en fout des énigmes Kyu, du poids et des scies, ce qu’il nous faut c’est de partir d’ici au plus tôt, alors de traverser la citée et trouver le manoir.-

L’intervention de la druidesse semblait toucher le cœur d’Argnar qui de suite donnait une série de coups dans le fond de l’embarcation qui laissait apparaitre la compagne du pêcheur. Elle ne sortit pas de l’eau, restant à moitié immergée et prenant le colifichet offert. De ses grands yeux elle regardait la gardienne sylvestre et celle-ci reçut mentalement des remerciements. Il n’y avait pas de mots, juste une émotion pure que la druidesse reçue en elle profondément dans tout son être. Ensuite, avant de disparaitre elle déposait l’index de sa main gauche sur la cuisse de Baelsul, lui aussi reçut une immense émotion d’amour.

Argnar avait les larmes aux yeux et très difficilement tentait de le cacher, il feignait travailler fort pour approcher l’échelle du port pour que la compagnie puisse débarquer. Le pêcheur n’attachait pas l’embarcation, retenant juste l’échelle de bois maintenant ainsi l’équilibre demandé pour une sortit sécuritaire. Une fois toute la compagnie les pieds sur le bois du quai, Argnar donnait un puissant coup d’épaule pour s’éloigner. Il levait la main en guise de salut semblait communiquer avec des coups de pieds puis disparut rapidement guidé par les Utruzs. Argnar était un homme de peu de mots, Ina comprit cependant, qu’il n’était pas resté outré par le comportement de présentation qu’ils avaient eu ensemble et que les évènements qui s’étaient produits avec eux venaient de les lier d’une façon ou d’une autre.

Une fois sur le quai et l’émotion passée, la réalité frappait fort, ils se souvenaient tous du rêve, ils savaient qu’il y aurait des rixes, mais de là à savoir que cela commencerait aussi vite, il ne se l’était pas imaginé. C’est Calcifer qui alertait la compagnie. En se tournant tous vers la cité, ils virent devant eux et bloquant leur passage de quatre mètres de large pour atteindre la grande rue qui menait à la porte de la terrasse de l’eau, une troupe pour le moins hétéroclite.

Ils avaient devant eux trois gnolls fortement armés, ils retenaient chacun, trois hyènes, derrière eux, se tenait droit comme une montagne, rien de moins qu’un homme lion vêtu comme un pirate des temps anciens arborant à sa ceinture un fauchard plus qu’impressionnant, de derrière lui en apparut un autre tout aussi costaux et dans l’ombre des deux êtres que la druidesse n’eut aucun problème à reconnaitre comme des Rakshasas, une ombre, à peine visible, un fourbe assassin qui devait attendre le bon moment pour leur sauter dans le dos. Le premier Rakshasa prononçait un ordre incompris de la compagnie puis les hyènes furent lâchées.

Le passage du quai, fait de planche de bois avait du côté droit l’eau du lac, celui de gauche était bâtit des petites cabanes de bois rustique qui servait de hangars et d’entrepôts pour les débardeurs qui donnait plus ou moins quatre mètres de largeur entre les bâtisses et l’eau du lac, et ce, sur une trentaine de mètres de long pour se rendre à la rue derrière le comité d’accueil.


Lancers...



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écrit le : Dimanche 03 Mai 2020 à 15h55 par Baelsul
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Les paroles de Yar sur le chaos et les différentes voies possible n’étaient pas dénuées de sens pour Baelsul, mais il préférait opter pour une vision beaucoup plus simple et moins agressive du monde dans lequel chaque individu traçait sa route et que l’équilibre était une somme des comportements de chacun. Bref il préférait une approche plus terre-à-terre qui le caractérisait bien.

Ina venait de résoudre avec brio l’enigme posée par Yar, il n’aurait pas trouvé lui-même la solution le mélange des paquets ne lui étant absolument pas venu à l’esprit. Il la félicita d’un regard appuyé ! La boutade de Yar, ne fit pas rire le demi, qui interloqué, n’avait pas compris le sens de cette répartie. Kyu avait certes joué le jeu, mais Baelsul s’était rapidement douté qu’aucune réponse ne devait être apportée à pareille question. Le point de vue de Calcifer au matin aurait toute son approbation.


***

Au réveil, Ina avait rapidement mentionné son expérience dans cette cité, la curiosité poussa immédiatement le demi-elfe à l’interroger :
« Ainsi, tu es déjà venue ici par le passé ? C’est une cité bien étrange, quelles raisons t’y avaient conduit ? »

Il poursuivit en remerciant lui aussi le marin « C’est avec une profonde gratitude que nous vous quittons vous et vos amis Utruz. Votre compagnie nous a certainement été d’une aide encore plus précieuse que celle que nous aurions pu imaginer. Transmettez nos pensées à vos amis aquatiques, nous garderons toujours une place pour vous dans nos cœurs. »

Le contact avec l’Utruz qui était venu recevoir le présent confectionné par la druidesse, emplit le cœur et le corps du demi. Décidemment, quelle expérience époustouflante que l’aventure. Jamais il n’avait imaginé pareil parcours, pareilles rencontres et pareilles amitiés. C’était de l’ordre de l’inouï pour lui, qui ne regrettait absolument pas sa décision de devenir aventurier pour le pire comme pour le meilleur.

L’archer ne s’était pas attendu à une telle violence dès le débarquement, il s’attendait plutôt à vivre le même moment et d’être reçu par Yar. La déception laissa place à l’action, sortant flèches et arc, Baelsul se tint prêt à faire feu dès que l’ennemi serait à portée.



 
 
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écrit le : Mardi 19 Mai 2020 à 19h41 par Ina
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Tout ceci n’avait aucun sens. Un coup il demande un truc, le suivant il parles de cyprès à couper. Sont-ils au moins malades ces arbres pour nécessiter d’être coupés ? Et pourquoi autant ? Enfin, pas vraiment la tête à cela, Ina rebouta la question et les rires d’un revers mental de la main. Ils avaient d’autres chats à fouetter, et en cela, elle n’était pas si loin de la vérité, mais elle ne le savait pas encore.
Elle pu répondre rapidement a Baelsul concernant sa précédente visite ici. Elle lui expliqua le coup du portail défectueux et de sa mission de base, enfin ce dont elle se souvenait. Elle mentionna Lahmee, mais sans en dire plus sur lui.

Au moment de quitter l’embarcation, elle salua tout ce petit monde et se prépara à rencontrer une fois de plus Yar, qui leur posa le premier, et elle l’espérait le dernier, lapin de leur relation. Quel dommage, lui qui avait des atours si avantageux. Une deuxième observation pour des fins purement de recherches n’aurait pas été de refus.

A la place, une troupe de chien mal léchés et de félins hargneux. Eux n’étaient que trois plus Calcifère, à ne jamais oublier ! Et ils faisaient- face à au moins quinze adversaires. Les neuf hyènes, les trois gnolls, les deux chatons, et un truc dans l’ombre. L’environnement était fait de sorte a ce que l’échappé serait impossible à entreprendre. Enfin, s’ils souhaitaient s’échapper.


-Et bien, il est temps de montrer à tous ces bestiaux qu’il est préférable de ne pas nous prendre la tête.

Elle aurait bien pris la forme d’un géant de feu, puissants et très impressionnants, mais sur des pilotis de cette trempe, passer au travers serait probable. Pourtant dans cette ville, les plus gros mangent les plus faibles. Alors autant ne pas passer pour mangeable !

Ina puisa dans les ressources magiques de sa divinité. Partant de ses pieds, elle ressentait la force des géants se propager à travers son corps. D’abord les jambes, puis le ventre le dos, les bras. Les épaules. Tout ses membres grandissaient et grossissaient à vue d’œil. Sa tête également. Elle gardait des traits similaires aux siens sous une forme étonnement moche et peu engageante. Un front petit et large, des yeux bien enfoncés dans les orbites, un nez grotesque de travers, une mâchoire bancale. Tout y était pour être le plus répugnant possible. Mesurant maintenant trois mètres de haut avec des bras démesurés, Ina poussa un hurlement rauque en direction des gnolls et des hyènes. Ces bêtes sont assez bêtes pour s’échapper devant un adversaire aussi imposant. Avec de la chance seul les félins et autres fourbes resteraient et elle leurs gardait une autre surprise en réserve.

Ina observa les barils qui se trouvaient à sa portée pour les balourder allègrement sur les gnolls et Rakshasas, espérant qu’ils éclatent sous l’impacte et que les adversaires huilés fassent une cible de choix pour Calcifère. Au pire, si les flammes devaient s’emporter, il y avait du sable à disposition pour étouffer le feu et créer des passages sûrs pour traverser.



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écrit le : Mercredi 20 Mai 2020 à 14h10 par Yvhann
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L’attaque était commencée et chose certaine c’est que les hyènes ne perdirent pas de temps à parcourir le peu de distance entre eux et s’éparpillèrent chaotiquement comme elles savent si bien le faire. Kyu fut prompt à faire une barrière entre les compagnons et la meute qui fonçait sur eux. Deux des trois hyènes qui avaient passé auprès du moine trouvèrent la mort. Les craquements d’os de la deuxième résonnèrent macabrement. Les efforts que le demi-orque avait mis à la disposition ne suffirent pas, quand neuf hyènes affamées sont lâchées en même temps, peut en ressorte vivant. La survivante de l’attaque du moine redoublait d’efforts, l’instinct de survie probablement, voyant deux de ses congénères éliminés aussi rapidement. Elle tentait un coup de griffe qui manquait sa cible puis d’un puissant coup de gueule elle réussit à saisir la gorge de son adversaire, mais une barrière magique semblait empêcher la morsure de déchiqueter le cou. L’hyène retombait sur ses pattes et semblait incertaine.
Les horreurs courantes, en se dispersant ici et là réussirent à contourner chaotiquement la compagnie et attaquèrent l’une après l’autre et de tout côté. Celles sur Baelsul ne réussirent pas à l’atteindre, l’une d’elles d’ailleurs se retrouvait presque a ses pieds couchés sur tout son long, un avantage à ne pas manquer. L’archer réussit à se faufiler entre leurs attaques sans problème pour se trouver un endroit pour mieux viser et profiter qu’une était au sol.
Ina eut les mêmes chances que son compatriote, la première hyène qui entrait dans la mêlé, vint frapper sa compagne et tous deux se retrouvèrent une par-dessus l’autre se chamaillant entre elles, ce chaos donnait la chance à l’autre de contourner l’attention de la druidesse et de venir mordre l’arrière de la cuisse de la sylvestre surprise par tant de mouvement. La druidesse avait devant elle deux hyènes en position de faiblesse. Peut-être dû à la morsure ou autre, la gardienne se transformait en géant, rien de moins sa transformation perdurait dans le temps, mais ne manquait pas d’attirer l’attention de l’ensemble des présents. Les Rakshasas eurent ensemble un étonnement dramatique, tandis que les gnolls semblaient vouloir abandonner, mais ne le firent pas, par contre les hyènes ne se firent pas attendre et déguerpissaient à toute patte dans un chaos s’éparpillant ici et là.

L’archer trouvait la situation parfaite pour lâcher ses traits meurtriers, mais la chance l’avait-elle abandonné, la cohue du moment, le chaos engendré par les hyènes, il ne le saurait sans doute pas. Sa première flèche disparut entre deux bâtisses tandis que l’autre tombait littéralement à ses pieds. Baelsul sentit entre ses doigts que sa corde allait briser, seulement un craquement sonore se fit entendre, la corde ainsi que l’arc était sauve.



Les deux volatiles piquèrent vers le sol à une vitesse qui dépassait presque l’entendement, celle de Baelsul prit comme cible l’un des Rakshasa et celle de de la gardienne sylvestre le Tiefelin qui tentait de se faufiler entre deux fût dans l’ombre de ceux-ci. Naira qui manquait sa première attaque au visage de l’un des Rakshasa réussi quand même à lui griffé l’œil droit qui se mit à couler de larme, ne l’empêchant pas de faire son sort qu’il préparait. Leth eut plus de chance atteignant lui aussi le visage de sa proie du moment en lui lacérant sévèrement la peau du visage atteignant elle aussi les yeux du fourbe qui ne dit mot pour ne pas trahir sa position, l’habile thiefelin réussi à se faufiler dans une autre ombre et changer de position. Au vol de Leth, celle-ci semblait quand même savoir où se trouvait le fourbe ombrageux.

Calcifer préparait une chauffe de son cru, quelque peu plus brulant qu’une étincelle, sa lueur prenait de l’ampleur puis du ciel apparut une immense colonne de feu rugissante telle les fougues d’un volcan vint entourer celui qui en appelait à l’Art et qui avait été happé par les griffes de Naira. Le rugissement de la colonne ne suffire pas à empêcher le cri de douleur de celui qui subissait les flammes meurtrières.

Les gnolls voyant cela prirent un peu de distance entre les Rakshasa et se mirent ensemble puis tirèrent toutes de leurs arbalètes vers le géant qui se transformait. Si deux d’entre eux touchèrent la cible, les flèches rebondirent dans un fracas laissant un petit bout de roche partir. Ina géante ne sentit qu’un picotement qu’elle oubliait sans plus.

L’homme lion restant qui était à en appeler à son dieu lâchait le pouvoir autorisé, déconcentré par ce qui venait de se produire à son acolyte, il reculait d’un pas pour en appeler encore une fois, à la puissance de son dieu.

Le fourbe évoluait toujours vers son emplacement voulu, mais Leth avait l’œil bien affuté et ne manquait aucun de ses déplacements.

La géante ramassait deux fûts au hasard et les lancèrent, croyait-elle vers les gnolls, sa nouvelle forme ne lui permit pas d’évaluer sa force soudaine, le premier fût dépassait les gnolls et vint s’écraser sur la bâtisse derrière les hommes lion démolissant le coin supérieur du balcon et vint s’écraser au sol dans une explosion de liquide qui se répandit sur le sol boisé du quai et coulait dans le lac. L’autre passait bien au-dessus d’eux allant briser sur le sol de la rue laissant un nuage de poussière lourd s’élever à peine et retomber au sol.

L’instinct des gnolls leur fit faire un pas de placement vers l’arrière tandis que la torche homme lion criait sa détresse et cherchant à plonger dans le lac passait malheureusement dans la flaque de l’eau de vie qui venait à peine de s’écraser au sol. La qualité supérieure de cette eau de vie que les Rakshasa avaient transportée jusqu’à la cité pour les festivités qui suivrait l’attaque de l’empereur démon était telle qu’un embrasement général se produisit. Le quai, les deux bâtisses, l’autre homme lion ainsi que le dessous du quai s’enflammèrent à l’unisson laissant devant eux un mur de feu gigantesque ne laissant pas les autres occupants du port dans l’indifférence. Des cris de toute part alertaient l’ensemble que le feu était pris au quai des hommes lion. Les deux pauvres marchants qui croyaient se faire voler leur marchandise sur leur quai privé essuyaient une bien triste défaite et des pertes énormes pour leurs affaires. Si les pirates et les marchants n’hésitaient pas à s’entretuer sur l’eau, sur terre il y avait une forme de respect et d’entraide unique pour eux, et si quelqu’un osait voler la marchandise à l’un d’eux, c’est l’ensemble qui œuvrait à trouver le ou les coupables et c’était leurs justices qui prévalait.



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écrit le : Mardi 26 Mai 2020 à 17h45 par Baelsul
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Alors qu’il avait brandi son arc, Ina qui ne se laissait pas abattre fit appel à la puissance divine de son dieu. Le demi qui avait beaucoup apprécié les récents événements et le lien créé avec Sashelas ne pouvait cependant rivaliser avec la proximité qu’entretenait la rôdeuse et l’entité qui lui offrait ses pouvoirs quotidiennement.

Comme à son habitude, mais néanmoins toujours aussi surprenant elle prit la forme d’un être capable de défaire l’ennemi, sa taille décuplée, elle était méconnaissable. Mais elle avait raison, on nous prendrait carrément moins la tête comme ça !

Profitant de la mauvaise posture de l’hyène à ses pieds, Baelsul saisit l’occasion pour tirer à bout portant dans une partie du corps qui laisserait peu de chance de survie à la bête. Kyu venait de faire un beau ménage, mais aucune occasion ne devait être manquée. Dans la furie du combat, l’archer de l’art manqua ses tirs par manque de concentration. Il ne savait plus où donner de la tête et malheureusement il semblait bien incapable de tirer mieux que ça. Il réfléchit à une potentielle magie qui pourrait l’empêcher.

Calcifer entré dans la danse, permettait d’attaquer directement la tête de l’ennemi, alors même que celui-ci allait invoquer une magie qui aurait pu l’avantager grandement. Le lunargentais en profita pour souffler de soulagement. S’ajouta à ce coup de maître la fureur chaotique du géant et de ces fûts. La scène était un beau carnage et la compagnie de la chose ombreuse se trouvait encerclée.

L’archer rencocha une flèche mais fit un signe de tête a ses alliés, il souhaitait négocier plutôt que prolonger le combat :

« Vous avez vu de quoi nous sommes capables, moi et mes alliés possédons de nombreuses autres ressources. Laissez-nous passer et vous pourrez de nouveau vaquer paisiblement à vos occupations. »


 
 
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écrit le : Jeudi 04 Juin 2020 à 20h56 par Ina
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Baelsul était diplomate. C’était certain. Il trouvait toujours les mots pour ponctuer les actions diverses qui se produisaient. Ils avaient été agressés, on avait lâché les chiens sur eux sans même dire un mot, quitte à ce que ce mot soit une insulte ! Cette capacité à être capable de relativiser et tenter de parlementer, Ina la trouvait digne du plus grand respect, bien qu’elle n’en soit pas capable. Et elle qui mettait à l’épreuve les pouvoirs divins de son protecteur n’était pas prête parler.

Le combat était mal parti pour la ville. Il ne resterait probablement plus rien pour l’empereur démon une fois que la jeune femme et cette troupe d’aventuriers rêveurs en auraient terminé. Et cela bien malgré eux.

-On viens de foutre le feu à ses fesses…je ne suis pas certaine que le mot paisible soit des mieux trouvé, Baelsul. Mais parlementons. Enfin, rapidement j’aimerais ne pas finir en grillade.

Pour appuyer les dires de son compagnon de route, Ina se redressa de toute sa hauteur pour d’une part observer la situation et trouver une échappatoire, et gueuler un bon coup aussi. Elle avait pour la première fois une taille presque correspondante à sa grande gueule.

Elle cria donc aux quelques personnes qui se dressait entre eux et la sortie :


-Vous l’avez entendu ?! Je vous conseille de bouger vos culs de là avant que je vous jette dans le feu vous aussi !!! Ecartez-vous ! On PASSE !!!

Serrant les poings et les remontant au niveau de sa poitrine, elle commença son avancée en direction de la sortie. Leth avait visiblement trouvé une cible intéressante en la personne de ce Thiefelin qui ne semblait pas impressionné par la situation. Il fallait garder un œil sur lui.



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écrit le : Samedi 06 Juin 2020 à 12h41 par Yvhann
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Dans ce grand chaos peu en profite, seuls les plus doués des opportunistes arrivent à gagner profil d’une telle situation et c’est exactement ce que fit le thiefelin qui, tel un serpent, profitait de l’explosion pour déjouer la vigilance exemplaire de Leth. Aarssyrv, adroitement, avait tiré profil de l’explosion et des ombres accentuées qu’avait créé la forte intensité de la lumière pour se déplacer stratégiquement tout en restant dissimulé à l’oeil vif de Leth. De l’endroit où il était maintenant il pouvait voir qu’une partie de la scène, mais surtout très peu des protagonistes, seul Kyu était visible et c’était pour lui amplement. Il fit secrètement son sort de coup au but puis tirait de sa sarbacane, l’aiguillon de son cru. Kyu ne ressentit rien, dans le chaos de la tempête de feu sur le quai et le bruit sourd des flammes faisaient en sorte que le sensible être qu’était le demi-orque ne sentit pas l’aiguillon lui piquer le mollet droit. Aarssyrv n’avait pas été recrutée pour rien, il ou elle, était un mélange fou de succubes et de Svirfnebelin, ce qui n’avait pas aidé son sort parmi son clan et avait été rejeté très tôt dans sa jeune enfance. Dans les dédales glauques de l’Outreterre se trouvaient des pièges mortels, mais aussi de nombreux passages et l’un d’eux portaient jusqu’ici, dans la cité interdite même, plus précisément dans le sous-sol du temple du crâne, celui dédié à la terre. Il avait été ensuite recruté par l’un des espions du crâne pour le servir, Alarion lui avait donné mission d’intégrer la guilde des pirates du lac, ce qu’il avait fait majestueusement, et là, en ce jour fatidique, il se retrouvait devant ceux qu’Alarion l’avait mis en garde, mais Yar n’était pas avec eux. Coute que coute, les suivre.

Dans cette cité interdite, les règles connues ailleurs n’avaient rien de commun. Ils étaient présentement dans un monde sauvage, surtout ici dans le port, où la loi du plus fort existait encore et toujours. Ils étaient sur un terrain privé qui appartenait à une guilde qui avait réussi, après de nombreuses pertes, à se faire une place et à la garder tout en se faisant respecter des autres habitants du port. Ceux à qui la compagnie ombreuse venait de faire combat n’étaient que les gardiens de ce quart de garde, la pointe infime d’une organisation puissante et redoutée dans cette ville. Bien certainement, ils ne pouvaient le savoir, par contre, Calcifer, grâce à la promiscuité de son paternel non loin sur la terrasse du feu, eut un semblant de vérité sur eux. Suite aux recommandations de pourparlers de Baelsul et l’intervention d’Ina, Calcifer augmentait la puissance des flammes puis fit savoir à leur groupe que la seule issue serait la fuite. Ina avait vu la menace mieux que quiconque, grâce à sa nouvelle grandeur puis réalisait avec sagesse qu’effectivement le nombre était juste trop important pour tenter un affront.

Il n’y avait pas mille solutions, il y avait les flammes ou le lac et c’est dans le lac qu’ils plongeraient après une judicieuse recommandation de l’élémentaire pour détourner le quai et tenter de rejoindre une sortie qui serait moins achalandée. Calcifer fit une protection autour du moine et fermait les rideaux de la lanterne pour ne pas faire d’éclairage. Les volatiles voyant le stratège s’envolèrent pour aller se déposer sur le pic d’un haut bâtiment sur le mur qui séparait le port à la terrasse de l’eau. Dans cet immense labyrinthe de quais, ponton, navires, ils réussirent à contourner sans peine les quais devenu achalandé des malfrats du port pour trouver une sortie simple au ras le lac qui donnait sur un début de plage presque au bout du sud du même lac. De petites embarcations typiques de pêche y étaient attachées et les bâtisses semblait endormies, les pêcheurs partaient tôt pour aller quérir leurs pitances.

Après être sortie de l’eau, le chemin qui menait à la porte de la terrasse de l’eau était plus ou moins libre de passants, des malheureux qui prenaient fuite de leurs agresseurs devenus trop occupé à saisir les voleurs. Le reste de l’ensemble des résidents était tout à tenter d’éteindre les feux propagés par Calcifer et Ina. Ils auraient voulu meilleure diversion qu’ils n’auraient pas trouvée.

Une fois près de la porte, ils se demandèrent comment ils réussiraient à passer sans Yar et c’est seulement lorsqu’ils vinrent pour tenter de parler aux gardes qu’une gargouille se déposait auprès d’eux. Elle avait la taille filiforme et celle étrangement apparente d’un halfelin, mis à part les ailes dans le dos. Elle ne se présentait pas au groupuscule et ne dis aucun mot, elle regardait simplement l’un des gardes qui lui ouvrit la porte sans demander quoi que ce soit.

Une fois les larges portes qui entre elles résidaient plusieurs autres gardes fortement armés, ils tombèrent sur la terrasse dédiée à l’eau et une nette différence de mœurs y régnait. Les populaces étaient, semble-t-il, plus à l’aise et richement habillées. Les couleurs des bâtisses avaient l’ensemble de la palette coloré, ayant le bleu en prédominance, les rues fraichement lavées et l’air y étaient parfumés avec goût. Sans demander rien, la gargouille disparut dans les airs pour aller s’installer sur le contre-bord d’un toit où elle semblait faire partie de l’architecture. D’ailleurs il semblerait que l’ensemble des bâtisses avait leur lot de gargouilles. Étaient-elles toutes vivantes et animées?

Ils étaient sur la rue des abattoirs, jamais de leurs vies ils n’auraient pu croire y voir autant de représentation de cette manie de découper de la viande, poissons, gibier et autres… Ils ne reconnurent pas sur l’instant le chemin à prendre puis lorsque Leth et son acolyte retournèrent auprès de leurs maitres respectifs pour leur faire savoir qu’ils étaient de retour, une rue, plutôt un long escalier apparut exactement comme dans leurs rêves. L’échelle des cordonniers portait elle aussi son nom, car la multitude de ceux-ci y avait boutique et pignon sur rue. Le groupuscule serpenta en montant dans les avenues les plus larges éclairées magiquement aux multiples couleurs, comme dans le rêve jusqu’au moment où ils débouchèrent sur une rue d’où l’on pouvait apercevoir un temple majestueux fait de verre et semblait empli d’eau. Une statue de cristal en forme de dauphin prédominant l’architecture, laissant la lumière intérieure éclairer le quartier d’une lueur bleutée argent. Baelsul eut des frissons et pour cause, sans aucun doute, ce temple était dédié à celui qui la veille, était intervenu en leur faveur. Le temple du poisson d’argent prônait fièrement et de là une vue magnifique sur le contre-bas de la terrasse qui donnait sur le port, où, toujours, brûlait des docks et où grouillait multitudes de pirates de tous acabits pour éteindre ce feu magique. Le contraste du bleu et de l’ocre du feu donnait au spectacle une beauté sans nom.

Les gardes de cette terrasse étaient habillés de façon forte excentrique, d’ailleurs l’ensemble des résidents l’étaient. L’habillement, ici, dans cette cité, était autre que celle connue auparavant. Plus légère, plus osé, coloré et extravagant, les tissus étaient d’une qualité exemplaire et les femmes pour la plupart avait le buste libre, ayant seulement de quoi couvrir les épaules légèrement et certaine n’avait qu’un simple voile diaphane qui les couvraient très légèrement. Comme il fallait s’y attendre, trois gardes lourdement armés s’approchèrent du groupuscule qui visiblement détonnait de l’ensemble présent. Ils approchèrent souriants puis une fois à portée de mains, ils demandèrent gentiment de ne jamais dégainer leurs armes sur aucune terrasse de la citée. L’un d’eux allait même jusqu’à celer avec de la cire bleue le carquois de Baelsul, sa dague, le cimeterre et la dague coup de poing d’Ina en les avertissant que si un autre garde voyait que la cire avait été décelée qu’ils se verraient arrêtés sur-le-champ. Ils leur souhaitaient un bon restant de nuit, mais l’un d’eux semblait épris d’un malaise ou plutôt d’un songe puis décidait de les accompagner. Le garde quittait son groupe pour guider le groupuscule plus haut sur la terrasse du poisson d’argent les faisant passer le long du mur de la terrasse du feu jusqu’au bord de la crevasse centrale qui séparait la cité en deux. De là, ils leur proposaient de suivre le mince filet de route qui longeait la crevasse jusqu’à la terrasse du châtiment, puis le garde leur fit une prestance et quittait la compagnie ombreuse.

Ils se retrouvèrent en marge de la cité. La crevasse faisait peur tellement elle était escarpée, d’un côté des centaines de mètres de dénivelé abrupt où au fond y serpentait une rivière déchainée et de l’autre côté du mince chemin d’à peine un mètre un haut mur pratiquement impossible d’escaladé longeait le sentier qui montait toujours vers le ciel. Aucune lumière de ce côté. Ils étaient vraiment entre la mort et la vie de la citer. Ce mince filet de sentier semblait se rendre du port jusqu’au sommet de la citée sans passer par les terrasses, raccourci dangereux que seul le plus brave ou le plus fou de cette citée, empruntaient pour multiple raison. L’imagination de tous pouvait amplement s’imaginer le nombre de corps qui devaient se retrouver en contre bas de la crevasse qui semblait sans fin, seul le sourd son du torrent de la rivière laissait croire à une certaine profondeur, mais il était impossible d’y voir le fond. Ils gravirent sans cesse se tortueux sentier morbide passant sous deux ponts gigantesque qui traversait la crevasse et l’ascension n’y était pas facile, mais l’agilité de tout présent faisait son œuvre et ils réussirent à atteindre la terrasse du châtiment sans avoir rencontré l’un des nombreux assassins de cette citée maudite. Ils avaient croisé plusieurs entrées qui semblait creusées directement dans le haut mur de pierre qu’ils suivaient, elles semblaient descendre sous la citée et il était facile d’imaginer le nombre de personnes qui pouvait s’y abriter, les moins nantis possiblement, ainsi que les reclus de cette société chaotique de se plans intérieurs.

Une ouverture en arche dans le haut mur faisait office d’entrée, tout comme sur la terrasse du feu, y était gravé dans la pierre en lettre commune ‘’ Ruines du temple des anciens ‘’ et gravé à la main plus basse ‘’ Le Châtiment’’. Si sur le sentier la vision y était facile de l’autre côté de l’antre, une brume semblait déjouer tout entendement. L’opacité de celle-ci était surprenante, passé deux mètres vous perdiez tout contact visuel. Les volatiles n’eurent d’autre choix que de se déposer sur les épaules de leurs maitres respectifs.

Comment allaient-ils retrouver leur chemin dans cette brume à couper au couteau, sachant très bien que dans le rêve, les bâtisses semblaient bouger et changer de place, comme un immense labyrinthe qui cherchait qu’à vous engloutir dans le néant qui laissait des vapeurs pestilentiels frapper votre sens olfactif, une puanteur atroce, celle de la putréfaction semblait omniprésente. Puis vinrent les sons, des cris de douleurs, de souffrances, des larmoiements, des pleurs de nourrissons, des craquements douteux et inquiétants comme si l’on écrasait des corps, des étouffements, des grincements incessants, laissant en arrière plans, un silage aiguë qui pouvait rendre fou n’importe qui s’il fallait supporter cela plus de quelques heures. À certaines occasions, des ombres diffuses passaient ici et là dans la tourmente des lieux, des visages tortueux apparaissaient et disparaissaient laissant une horreur sans nom s’imprimer dans leurs esprits, des démons gloussants, des fantômes hurlants, des zombies déambulant et se disloquant. Le temps semblait disparaître, s’étirer, se modeler, étaient-ils intangibles, étaient-ils encore en vie, étaient-ils encore eux. Était-ce ici qu’Ina avait déambulé près d’un an et un jour avant de se retrouver sortante de ce portail sombre tout près de fort Olostin? Possiblement. Une voix connue, lointaine, celle de Calcifer, confirmait qu’ils étaient perdus.

Ina se souvint, dans le rêve ils retrouvaient leur chemin dans ce dédale chaotique, il y avait Yar avec eux puis soudain un battement d’ailes se fit entendre, une gargouille se déposait près d’eux, elle faisait dans les trois mètres, faits de pierre sans aucun doute due au son qu’elle avait fait en se déposant, sans dire mot elle leur fit signe de les suivre. Ils le firent sans vraiment savoir pourquoi, puis après un temps indéterminé qui leur parut une éternité, ils arrivèrent devant d’immenses portes inimaginables qui se perdait en hauteur dans la brume incessante. Elles étaient faites d’un bois inconnu, les charnières étaient démesurées, ces portes devaient laisser passer des êtres colossaux en d’autres temps. La gargouille déposait sa main gauche sur l’une des portes puis une ouverture se fit a même le bois qui se distordait. Ina reconnut facilement une distorsion du bois, comme elle savait si bien le faire. L’être de pierre aux ailes maintenant refermé les invitait à entrer sans dire mot et lui aussi, tout comme le garde de la terrasse de l’eau, fit une prestance. Une fois entré, de la noirceur locale, une faible lueur semblait venir vers eux, minuscule lueur d’une flamme qui s’approchait tranquillement, ensuite le son lointain de pas pressé approchait. Le son de l’endroit laissait savoir que la grandeur de la pièce dans laquelle ils étaient devait être colossale à l’entendement.

Apparut devant eux un humain d’un âge avancé, presque chauve arborant une couronne de cheveux blancs, il était habillé proprement d’un tailleur noir ligné blanc, une serviette de soi blanche pendait soigneusement sur son bras gauche et sa main du même côté tenait un plateau d’argent ou reposait quatre verres fins emplit d’un liquide que la flamme de la lanterne qui pendait sous le plateau, rendait d’un rouge vermeil. Il souriait plein d’étiquette puis dit avec adresse et talent…


-Bien à vous, je me présente, Oscar, majordome du manoir de Yar. Nous vous attendons depuis longtemps, l’année c’est bien passé?-

Dit-il amusé en leurs servants chacun verre, celui de Calcifer était différent, une allonge de feu se fit voir sortant de la lanterne de Kyu, prenant le verre et la calant d’un trait. Oscar reprit…


-Pour vous Sir Calcifer vous pouvez prendre vos aises, Ina, Baelsul, Kyu, veulent me suivre S.V.P. Le repas vous attend.-

Calcifer suite à son boire disparut instantanément. Ils marchèrent longuement, c’était interminable jusqu’au moment où ils arrivèrent à un escalier en colimaçon qu’ils gravirent tout aussi longuement pour débouché sur une pièce unique, en fait oui c’était une pièce, mais tellement grande que l’on ne voyait pas les trois autres murs, ni le plafond, seul descendant de la noirceur des hauteurs, une lourde chaine maintenaient un gigantesque chandelier de mille bougies qui au-dessus d’une table apparente à celle du père terreux, éclairait d’un or resplendissant. Au bout de cette table prônait confortable dans une chaise noble, un yar souriant et invitant. Sur le seul mur visible y était accroché, tout autour de l’inimaginable et grandiose foyer ou reposait docilement Calcifer, des milliers de cadres arborant différents paysages et à bien y regarder les toiles, elle bougeait, comme vivante. Certaines toiles, plus en retrait dans les ombres lointaines, laissaient voir des visages qui semblaient discuter entre eux.

La table était mise et lorsqu’ils prirent place le repas de leurs choix et le ou les breuvages de leurs choix apparurent sortants directement de la table. Il ne fallut pas chercher longtemps et profondément à Ina pour comprendre que cette table n’était en fait, dame nature, rien de moins.

Yar était tout sourire, paisible, reposé, il sirotait un boire qui semblait délectable, il tenait la coupe de bois délicatement comme si elle allait briser facilement et en même temps fumait un cigarilos. Il les saluait simplement ne disant mot, attendant surement que les convives posent leurs nombreuses questions, ne voulant pas les brusquer après cette lourde et éprouvante épreuve qu'ils venaient de traverser pour le libérer.



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écrit le : Lundi 08 Juin 2020 à 13h49 par Baelsul
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Ina avait promptement soutenu la tentative de négociation et d’intimidation du demi, et ce dernier l’avait grandement apprécié. Il savait que les chances de réussite de la tentative étaient minces mais que le jeu en valait la chandelle. Malheureusement au vu de la réaction du camp adverses, il semblait que ça ne suffirait pas. C’est d’ailleurs Calcifer qui vint avec la proposition suivante, fuir. Au vu du nombre d’adversaires qui semblait se regrouper l’option apparaissait effectivement comme la plus raisonnable.

L’entrée dans l’eau bien que glaçante permis de relâcher un peu la pression, toute tension directe semblant s’éloigner. Laissés tranquille par les énergumènes du ponton, la compagnie pu enfin souffler une fois arriver sur la plage. Ils ne perdirent pas une minute pour profiter des quais en feu et s’introduire discrètement dans la cité. Malgré le fait qu’ils aient les vêtements trempés, ceux-ci séchèrent vite étant donné la chaleur ambiante et la tension qui parcourait de nouveaux le corps de Baelsul depuis leur retour dans la cité.

Dès leur entrée à la terrasse de l’eau, le demi eu une pensée marquée accompagnée d’une prière pour Shashelas, le dieu qui leur était venu en aide récemment. La connexion semblait se poursuivre par un frison qui traversa le corps du demi au moment où des symboles du Prince Dauphin étaient apparus. Tymora devait être avec eux puisqu’en plus d’être pacifiste, cette terrasse venait de fournir un guide au groupe ! Voilà qui ne pouvait qu’être profitable, en tout cas la balade et le moment de répit étaient bien appréciés !

L’arrivée au quartier du châtiment mit un goût amer dans la bouche de l’elfe. Comment pouvait-on imaginer pareil espace ? Qui pouvait avoir conçu et même vivre dans un tel endroit ? La vue coupée par un épais brouillard, seule la présence de Naira réconforta quelque peu le demi.

Interloqué par le fait que leur hôte les attende depuis si longtemps, l’archer jeta un coup d’œil à Ina qui semblait être la personne réellement concernée. Il se laissa néanmoins guider jusqu’au repas, même si ses tripes étaient encore retournées du passage à la terrasse pourrie du châtiment. N’ayant pas goût à s’empiffrer malgré les propriétés magiques il se contenta d’un bouillon parfumé à la coriandre et légèrement vinaigré.

Le demi laissa la priorité à Ina pour qu’elle puisse interroger l’être avec lequel elle devait avoir beaucoup plus de liens notamment dans son histoire personnelle.


 
 
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écrit le : Mardi 16 Juin 2020 à 22h54 par Ina
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La fuite. Un procédé qu’elle n’avait pas beaucoup utilisé dans sa vie. Face à tant de monde avec de si puissants adversaires, autant se suicider que tenter de les affronter. Lorsqu’elle plongea dans l’eau, elle reprit forme humaine pour nager plus facilement. Et puis maintenant tout le monde devait chercher un géant, pas une humaine. Au pire ils pourront feindre l’ignorance avant de devoir se battre.

Cette ville était aussi majestueuse qu’immonde. Aussi belle et pleine de ressources que d’horreurs et de déchéance. Comment peut on envisager d’être dans cet endroit de son plein gré.

Elle finit par y répondre d’elle-même quand elle découvrit ce cartier de personnes a moitié nues. Finalement il peut y avoir de bons endroits ici aussi. Mais à quel prix ? Elle se doutait que même dans cet endroit le prix d’une telle liberté était très cher payée. Le coup de la cire sur ses armes l’amusa un peu. Elle respecta scrupuleusement les directives, pour une fois. Il ne fallait pas se faire arrêter et inviter à rester plus longtemps que prévu dans cette ville.

Le chemin continuait. Combien de temps, de méandres ou de détours avaient ils faits. Le retour dans cette brume angoissante ne fit que raviver sa peur de la ville. Les cris, elle le savait bien, pourrait être les leurs en quelques secondes d’inattention. Heureusement, ils purent sortir de là indemne. Sauf pour les cauchemars qu’ils subiront le reste de leur vie. Qu’est-ce qu’un cauchemar face à l’équilibre du monde ?

L’humour d’Oscar ne laissa pas l’humaine indifférente.


-J’aimerais pouvoir vous répondre sur cette année, malheureusement les souvenirs me manquent, ou alors se sont les mots pour décrire les horreurs dont je me rappelle. Peut être pouvez vous envisager de déménager vers ce cartier un peu plus frivole avec la cire bleu ? Ça serait du plus bel effet pour vos hôtes.
Elle lui avait répondu avec un ton un peu cinglant, tout en gardant le sourire et la mine d’une conversation de salon.

Elle empoigna son verre et gouta rapidement le liquide qu’il contenait.

Quand elle s’installa à table, elle ne put réprimer un véritable sourire cette fois ci. Avec dame nature à sa portée, elle ne pu que ressentir tout le bien être du monde. Elle se fit servir une bière légère un peu acide, pour accompagner un plat de caille rôtie aux noisettes, de fondue de poireaux et de pommes de terre au beurre. Un véritable régal ! Elle ne refuserait probablement jamais un repas gratuit. Surtout quand il était préparé par une entité aussi divine.

Elle mangeait délicatement son plat, savourant chaque bouchée et entrecoupant de bière pour rincer. Tout était parfait, et elle ne savait pas quand elle pourrait savourer un repas tel que celui-ci.

Arrivée a la moitié de sa caille, elle finit par commencer à poser des questions. Visiblement Baelsul n’en avait pas ou préférait digérer les récents évènements avant de parler.


-Au risque de décevoir l’assemblée et de paraitre égoïste, j’aimerais enfin savoir ce qui m’est arrivé ici pendant un an, aussi pourquoi nous ? Avec tous les serviteurs que vous avez ici ? Qu’avons-nous de plus que les autres ? Vous avez un lien avec la Silver Wheel ? Comment je peu les contacter en rentrant ?

-Est-ce que cette histoire d’équilibre rompu est bel et bien fini ? et mes compagnons dans la caverne au lac ? Ils sont encore en vie après l’affrontement avec les Drows ?

-Qui est Syrynia ? Et Xale ? Ils vont et viennent n’importe comment, cela n’a pas de sens.

-Votre lien avec le père terreux ?

-C’est quoi la suite ? Les rêves vont continuer ?

-Enfin je parle je parle mais je ne laisse même pas le temps d’en placer une. Je suis tout ouïe.



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Le meilleur moyen de ralonger sa vie, c'est d'essayer de ne pas la racourcire.
 
 
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