Exondation

Tout allait si vite et en tout sens. Cette fuite interminable arrivait à un terme. Espérons que ça ne soit pas celui des aventurier. Ina, toujours dans ce corps de félin mortel, accusait quelques blessures qui allaient surement laisser des marques. Pourtant les adversaires, enfin, la première série, gisait au sol. A quelques mètres de l’objectif à peine. Vue la situation continuer de fuir semble tout à fait valable.

Le petit Yar faisait des sauts entre les bras des meilleurs protecteurs selon les circonstances. Les mains calleuses et écailleuses d’Orn semblait avoir sa préférence. Mais au moment ou Orn prit le petit dans ses mains, déjà le mur magique commençait à tomber. Pas le temps de se féliciter du multimiracle d’être encore en vie ici. Les premiers éclats de voix parvenaient au groupe que la jeune femme bondit en direction du lac. Le mur allait surement tenir encore quelques secondes.

Mais quel ne fut pas la surprise de découvrir un lac plutôt joli, mais qui se trouve aussi occupé de bien trop d’adversaires pour le petit groupe. Les Orcs et les Drows ensemble, plus une matrone qui donnerais déjà du fil à retordre juste elle contre tous. Tout était là pour une fin rapide et efficace au moins.

-Dites, si jamais quelqu’un d’entre vous peu lancer un éboulement devant pour nous débarrasser de tout ça, ça serait le moment idéal avant qu’ils ne sortent de leur tronçon de caverne.

¤On est véritablement coincé entre le marteau et l’enclume ici. Il fa valoir taper le sprint de notre vie. ¤

-Sinon il va falloir courir comme jamais on a couru de notre petite vie !

Disant cela, Ina étudia rapidement l’eau a proximité. Elle aurait bien un sort ou deux en réserve pour faire tomber un morceau de plafond, mais ils n’étaient pas préparés. Si cette eau scintille de magie, un coup de pouce divin pourrait aider.

Ina bondit donc à toute pattes vers le lac pour comprendre le phénomène.

Les bruits du combat et le champ visuel obscur, firent prendre conscience à l’archer qu’Ina n’avait pas disparue mais qu’elle était entourée d’un voile des ténèbres. D’ailleurs, les coups semblaient continuer de pleuvoir. Impossible pour l’archer de Lunargent de venir en aide à la druidesse. Il aurait pu sauter dans la bataille, mais il aurait risqué de se faire blesser par Ina ou à l’inverse la blesse par inadvertance, et le combat à l’épée était tout bonnement pas le mode qu’il affectionnait le plus.

Immédiatement après, le voile d’ombre fut levé. Ina était toujours en vie, et en forme qui plus est. Le demi qui n’avait pas relâché la prise sur le cordage de son arme courbe pouvait de nouveau faire office ! Une de ses flèches fit mouche malgré la difficulté du tir et la nécessité d’éviter Ina et ses mouvements de tigresse imprévisibles.

L’apparition soudaine d’Orn n’était pas ce qui réjouissait le plus Baelsul. Il avait en effet des doutes sérieux sur la volonté d’une telle créature… Qui sait, peut-être finirait-elle par se retourner contre eux ? Détournant la quête du groupe à son profit ? Déjà l’armure posait des soucis sur le libre arbitre de l’individu, voici que le groupe entier pouvait se retrouver pris au piège ? En tout cas la compagnie fit bloc et suivi les instructions.

*Mais c’est une véritable armée qui grouille dans les boyaux de cette forteresse souterraine ! Que pouvons-nous faire, s’interrogea-t-il ?*

Après qu’une douce chaleur eut envahi son corps et son cœur, il raffermit sa volonté et se laisser happer la grâce de sa déesse. Il s’adresse à se compagnons aussitôt « suivons la lumière !» Ina bondit d’un coup et il s’engagea a sa suite sans attendre !

Une fois devant le lac, les médaillons de chacun brillèrent de mille feux opales, s’assemblant dans l’éclat dans un seul rayon qui allait percuter la surface de l’eau du lac limpide, Calcifer avait réussi la symbiose des médaillons aidés par l’énergie que lui avait offerte Syrynya avant de disparaitre dans la porte. Il s’ouvrit alors un vortex tourbillonnant qui se redressait pour former un passage rond entouré d’eau, le centre était d’un bleu azur allant jusqu’à une lumière vive doré. Des pas derrière eux ainsi que la voix de la matrone confirmaient que les assaillants seraient sur eux dans moins de deux et des traits de carreaux d’arbalètes drows plongeaient dans l’eau et sifflaient aux dessus d’eux, ceux-ci venant du côté du lac. Les tireurs bien tapis dans les ombres tiraient sans relâchement et réussirent à toucher dans la jambe gauche du bébé ogre puis dans l’épaule droite de l’archer.

Les tireurs embusqués furent surpris rapidement par l’attaque-surprise de Maïkan qui arrivait avec son groupe de forestier aguerri. Ina eut juste le temps de croiser le regard du Lycan qui semblait heureux qu’elle puisse, avec le groupuscule, réussir à passer la porte et ainsi accomplir la mission. Ina reconnut ici et là, des gardiens sylvestres qui avec la symbiose des gardiens, combattait férocement les drows ainsi que les orques en présence. Son message avait été reçu et les gardiens avait secourut. Ina reçu une forme de soulagement tellement intense qu’elle ressentit un bienêtre salvateur de son état actuel, elle ressentait la symbiose des gardiens sylvestre s’opérer en elle.

La druidesse qui avait déjà été dans la cité interdite sut sur le moment qu’elle devait passer la première pour ouvrir le passage et sans attendre plus longuement, elle bondit droit au centre du vortex d’eau qui se dressait devant elle. En passant dans la porte liquide, les uns à la suite des autres, tous eurent une sensation bienfaitrice, un soulagement total du corps et de l’esprit les portait doucement comme en apesanteur, sensation nouvelle pour l’ensemble mis à part Cacifer. Soudain ils sentirent une odeur d’ozone puis la lumière disparue les laissant chuter dans le vide dans un semblant de tunnel sinueux aux abords incertains. À l’extérieur du tunnel il était possible d’y apercevoir ce que tous purent concevoir comme la voute céleste. Le tunnel serpentait très, très rapidement entre étoiles, planète, voie lactée et autres merveilles de l’espace que certains ne pouvaient mettre de mots. Comment de temps durait ce voyage, ils ne purent le savoir, car le temps ainsi que les dimensions semblaient maintenant se jouer de la compréhension de tout un chacun puis soudain, comme s’ils se regardaient dans un miroir difforme et grossissant, ils virent leur propre image déformée et ensuite celle-ci se changeait pour leurs donner une vision d’une planète de laquelle ils approchaient rapidement.

Le tunnel continuait de s’ouvrir de plus en plus proche de cette immense boule puis d’un continent puis ensuite d’une immense ville qui semblait être la seule sur des lieux à la ronde, mis à part au bout du lac en forme d’ogive d’où se tenait cette ville, une autre ville de moindre envergure était bâtit à la jonction des deux lacs visible, la végétation entourant cette seconde ville était luxuriante et d’un vert magnifique. Un immense désert semblait couvrir le reste du monde derrière la ville où ils semblaient se rendre. En s’approchant de plus en plus ils virent au nord, dans les hautes montagnes enneigées, une immense tour solitaire tandis qu’au sud de la ville semblait apparaitre un gigantesque marais qui lui aussi avait en son centre une tour presque identique à celle du nord.

Ina devait choisir maintenant l’endroit précis ou tous arriveraient. Le choix était multiple et la vitesse d’approche pressait malheureusement la druidesse à faire un choix éclairé sur l’endroit. Les autres sentirent en eux un immense soulagement et un bien n’être, pour aucun d’eux, mis à part, Calcifer, Yar et Orn, le voyage qu’ils entreprenaient, étaient uniques. La dimension de grandeur qu’ils reçurent leur donnerait sans aucun doute, une nouvelle compréhension du monde ou des mondes. Pour Baelsul, l’immensité qu’il venait de traversé lui confirmait que ceci n’était qu’un court chemin emprunté et qu’il y avait encore plus grand que cela l’ensemble de ce qu’il vivait présentement le dépassait grandement ainsi que la druidesse qui se demandait s’ils n’étaient pas tous morts en même temps et s’ils ne se dirigeaient pas vers les enfers directement. Ina par contre reconnaissait intérieurement cette ville, elle y avait déjà séjourné, un an et un jour.

Le coup reçu a l’épaule par l’archer limitait désormais ses capacités à décocher. Heureusement que les forces sylvestres s’étaient réunies en force pour monter au créneau face à cette armées des noires profondeurs au service de Lolth. Suivant Ina, qui s’engouffrait dans le vortex, le demi-elfe. La sensation de bien-être lui fit oublier sa blessure reçu un instant plus tôt, ses pensées étaient de nouveaux à la sérénité.

Le vide intense pris la place du dernier moment de légèreté ressenti et le poids les amena jusqu’à ce qui semblait être la voute céleste ! Incroyable, ils allaient donc venir à bout de leurs péripéties ? La distorsion du temps et de l’espace fit perdre toute notion à Baelsul, il n’essaya pas de lutter et se laissa porter par une forme d’extase proposée l’expérience. Planète, villes et lacs défilèrent dans sa tête sans lui laisser le temps de comprendre.

Le voyage qu’il venait de vivre, déroutant, prolongeait cette sensation de bien-être initiale. C’était à Ina de guider le groupe et c’est en toute confiance que l’archer de l’art s’en remettait à la druidesse. Il savait que sa sagesse la guiderait dans la bonne direction.

Il profita de ce moment de ce répit pour communier avec ses dieux Khalreshaar, Corellon et ses ancêtres originaires de cette belle forêt plus que millénaire.

La garde sylvestre ! En voilà une aide plus que bienvenue. Le petit groupe de Gardiens mené par le Lycan arrivait à point nommé. Un tel soulagement de cette synergie de broches et de pendentifs du loup argenté ne s’opérait que rarement en dehors de la citée sylvestre. Préférant les petits groupes discret et rapide que les grands mouvements armés, la jeune femme aurai pu soulever des montagnes avec ce courage insufflé par ses compagnons de guilde. Si un tigre avait pu sourire, elle l’aurait fait. Elle découvrit par ailleurs que les tigres pouvaient laisser couler des larmes. Probablement un mélange de l’émotion humaine et de défenses naturellement présentes pour les yeux d’un félin. Enfin, pas le temps de s’éterniser non plus et de se sentir sentimentale ici. Elle pourra bientôt rejoindre cette ville et les gens qu’elle peut appeler une famille. Un an entier qu’elle n’avait senti un tel bien être. Elle hésita presque à sauter dans le vortex pour absorber encore plus de cette sensation. Sachant en plus leur destination, il serait probable que la chaleur humanoïde leur serait indispensable pour conserver leur objectif en vue une fois de l’autre côté. La cité interdite n’était pas un endroit particulièrement prisé pour un séjour de repos.

Jetant un dernier coup d’œil à la troupe de gardiens en plongeant dans le vortex, elle pria silencieusement tous les dieux de sa cité de gardiens de veiller sur eux et de les ramener sain et sauf à la maison. Il n’était pas question qu’elle ne puisse revoir ses amis de la citée sylvestre et que certains d’entre eux meurt dans cette forteresse maudite.

Le trajet en vortex aquatique fut intéressant. Moins surprenant que la dernière fois, mais en même temps la dernière fois le vortex n’était pas aquatique. Et il n’était pas bien réglé. Elle croisait les griffes pour ne pas ressentir l’état de malaise qu’elle avait eu lors de son premier voyage en portail.

Sous ses yeux la cité interdite prenait place. A mesure qu’elle approchait, la vie qui s’y développait s’agitait. Comme dans toute ville normale. Pourtant le malaise de cette ville aux vices innombrables enserra le cœur de la jeune humaine alors qu’elle observait partout où trouver un point d’entre ni trop sale ni trop loin de l’objectif. Leur groupe ne passerait surement pas inaperçu une fois entrer dans la ville. Mails en même temps prendre l’endroit le plus malsain de la ville pour se baigner n’est pas tellement une bonne option non plus. Bonjour les mycoses et autres saloperies que l’on peu trouver dans l’eau croupie des ports.

Naturellement la végétation luxuriante aurait eu sa préférence, pourtant dans son fort intérieur, elle se disait que les apparences seraient surement trompeuses dans cette ville. Du coup, son choix pencha pour un lac en retrait de la seconde ville. Il serait probablement moins fréquenté qu’un lac devant la ville et moins dégeulasse qu’un lac dans le port.

29 Tarsakh 1373 : -La Griffe des tempêtes. Temps de Toril.
En présence dans le port de pêche à la cité des Olizes.
Fin de journée et noir.
Temperature:28*c
Vent: nul
Précipitation: nulle
Levé du jour:???
Nombre d'heures de la journée: ???
Selûne: Pleine lune pour l'une des deux lunes, la plus grosse et la deuxième plus petite presque pleine.


Les aventuriers plongèrent rapidement vers une terre inconnue puis à un moment lorsque dans l’esprit de la druidesse son choix s’arrêtait sur la seconde ville qu’elle ne connaissait pas, mais qui de sa luxuriante végétation l’attirait plus que tout, il se produisit un évènement majeur. Un grand éclat magique bleuté détonait au-dessus du lac principal séparant le groupe en deux, Orn ainsi que Yar prirent la direction de Yian-Hô, tandis que le groupuscule, Ina, Baelsul, Kyu et Cacifer prirent la direction du lac intérieur de l’autre côté de la seconde ville. L’éclat qui venait de se produire n’échappait presque à personnes sur les 500 lieux autour, les plus érudits purent croire à un morceau de l’espace qui venait de passer la couche de l’atmosphère, les mages étaient assurés qu’une porte dimensionnelle venait d’ouvrir, les prêtres savaient qu’une sommité céleste venait de revenir et les autres, stupéfiaient la lumière riant avec les enfants d’un tel spectacle. Chose certaine, leur arrivée ne fut aucunement discrète.

L’avantage qu’ils eurent et le seul, fut de trouver de quel côté, car du côté de la cité interdite un grand port d’importance s’y trouvait et l’achalandage y était grandiose. Du port ils purent voir sans exception qu’une écluse traversait la ville pour atteindre l’autre lac qui lui allait jusqu’aux pieds des titanesques montagnes qui entouraient le plus petit lac. Un port de moindre importance s’y trouvait et l’eau était d’un azur jamais rencontré jusqu’à lors.

Lorsqu’ils arrivèrent à une vitesse inimaginable, ils crurent sur le moment qu’ils percuteraient l’eau, mais à une dizaine de mètres au-dessus du lac un vortex s’ouvrit laissant un passage apparaître et c’est là que Calcifer créait un pont qui leur permettraient de se déposer sur l’un des quais flottants de l’endroit, au sec. Le groupe se portait bien, aucun d’eux n’eut un mal des transports, ils se retrouvèrent tous debout, à l’aise et en pleine possession de leurs corps et esprits, seul bémol les blessures reçues avant le passage n’avaient pas été guérir par magie, Kyu et Baelsul ainsi qu’Ina avaient des blessures et pour certains, elles étaient empoisonnées.

La chance, la piété de Baelsul ou le moment avait fait qu’il n’y avait personne sur ce côté de la ville mis à part un homme d’un certain âge dans une barque les yeux grandement ouverts d’émerveillement accompagné d’une drôle de créature, ce qu’Ina reconnue comme une elfe aquatique, mais différent de ce qu’elle avait déjà croisé, elle avait les oreilles palmées ainsi que les doigts de mains et de pieds, sa peau était lise et parsemé de tache plus foncé que le bleu pâle qui la couvrait, les branchies de chaque côté de sa gorge étaient d’un rouge clair et ses yeux grandioses avait une pupille verticale d’un orangé avec une paupière interne qui ne cessait de pulser, sa grandeur semblait dépasser les deux mètres et son corps filiforme laissait croire à une fragilité extrême. Ce port contrairement à l’autre était celui des pêcheurs, l’odeur, les bateaux, l’équipement du port, tout indiquait qu’ici, c’était un marché de poisson, d’algue et produit locaux. À cette heure tardive, tout était fermé et seul l’azure de l’eau qui semblait être la seule source d’éclairage, leurs permettaient de voir le couple qui allaient accoster à leurs quais flottants, mais qui présentement se tenait à trois-quatre mètres de distance. Le haut mur de pierres qui retenaient les pontons flottants et qui traversait l’étroit passage des deux lacs en allant se fondre dans la pierre des montagnes de chaque côté, ne laissaient voir que les six tours carrés de la même pierre que le mur qui prônait en haut de leurs trois cents mètres. Une légère lumière orangée qui laissait paraitre les contours des fenêtres laissait croire que nul ne pouvait les voir, mais aller savoir. Seule façon de traverser le mur était sans nul doute par l’escalier et la route qui menait à la large porte de fer de trente mètres de largeur et d’une soixantaine de mètres de haut qui était fermée au niveau de l’eau. Surement la porte de l’écluse qu’ils avaient entrevue à leur arrivée. L’autre passage serait par le mur même en escaladant, mais au bas, où ils se situaient, le mur était glissant et les pierres finement ouvragée et lisse.

La créature des eaux éructait un langage étrange en cherchant à vouloir plonger dans l’eau limpide et éclairée tandis que l’homme la retenait en demandant une question d’après l’intonation, au groupuscule nouvellement arrivé. Voyant les yeux s’écarquiller, il se raclait la gorge puis tentait une nouvelle fois avec une autre langue puis une autre et ce fut à la quatrième tentative que tous comprirent dans un commun éraillé…


-Vous ne serez pas les bienvenus ici, le matriarcat des Olizes vont vous emprisonné, au mieux, elles vont vous tuez rapidement.-

Pourquoi une missive aussi rapidement et légèrement amicale? Surement que les Olizes n’étaient pas en toutes tendresses avec les étranges. Car pour l’homme et sa compagne ce qu’ils voyaient sur le quai était un demi-orque mâle avec une drôle d’armature qui retenait une lanterne, un jeune elfe mâle et un tigre. L’elfe aquatique ne semblait pas du tout apprécier ce dernier d’ailleurs et Ina comprit rapidement le pourquoi, car l’odeur que dégageait l’aquatique lui donnait étrangement faim, elle qui dans une autre forme avait tous les avantages olfactifs de la bête.

Ils avaient quand même très peu de temps pour trouver une solution, car leur arrivé n’avait pas été discrète et à en croire l’homme, s’il disait vrai, cette ville ne semblait pas d’humeur à recevoir des mâles et qui plus est, des étranges.

Sans se poser aucune question sur la ville d’atterrissage, Baelsul avait suivi en toute confiance, et aussi avec peu d’autres options, la druidesse. Ce qui le surprit le plus fut la lumière dégagée à leur arrivée ! C’est sûr, ils ne passeraient pas inaperçus. La chaleur ambiante donnait une impression presque tropicale à la végétation à profusion qui bordait le lac. Au-delà du décors, l’archer n’oublia pas la situation de danger que la compagnie venait de quitter et les risques potentiels qui pouvaient désormais se présenter à eux. Prenant le temps d’observer les alentours, il remarqua vite que deux membres du groupes manquaient à l’appel. Il demanda d’ailleurs à voix basse :

« Où sont Yar et Orn ? »

Orientant son regard sur les environs il chercha à détecter toute présence extérieure ou tout mouvement. Puis l’adrénaline liée au combat puis au voyage redescendit et laissa réapparaître de douloureuses blessures, notamment une sale entaille faite par une flèche. Il sentait que la douleur ne restait pas localisée mais se propageait. Recherchant dans son paquetage, le lunargentais sorti 3 potions de soin qu’il proposa à ses acolytes, en prenant une lui-même au passage.

Personne n’était sur place semblait-il, jusqu’à ce qu’apparaissent un homme et une elfe aquatique. Certe le demi-elfe avait entendu parler de ce peuple de lointain cousin, mais il avait pensé plus à une légende ou à un peuple oublié qu’a une réalité. L’apparition avait tous les traits d’un elfe en plus des caractéristiques propres aux créatures aquatiques. La dialogue entre l’elfe et l’homme semblait totalement étranger à ce que pouvait comprendre l’archer. Il se demanda même si le rapport entre les deux n’était pas une forme de soumission ou d’esclavagisme, ce qui le révulsa immédiatement. Ce ressaisissant pour comprendre, il distingua alors la dite phrase.

*Mais qu’est-ce donc de matriarcat ? En tout cas rien qui semble pacifique au vu du discours…*

« Vous semblez bien connaître les lieux, pourriez-vous nous indiquer comment éviter la capture ? » Questionna le demi de manière quelque peu ingénue.

À la demande de Baelsul, le vieil homme et sa compagne discutèrent dans une langue étrange et il semblait bien qu’il y avait un différend entre eux. En haut du mur rien ne semblait laisser percevoir qu’ils avaient été repérés. Après un instant qui parut quand même assez long l‘elfe aquatique primitive plongeait à l’eau et disparut sous l’eau quoiqu’à certain moment il était possible de l’apercevoir parmi les phytoplanctons locaux. Le pêcheur s’approchait avec sa barque sans l’accoster au ponton flottant et demandait très à l’aise.

-La seule façon et sans danger est de rejoindre l’une des rives, soit celle du nord, soit celle du sud et cela je peux vous aider pour la moyenne somme de trois pièces de platine chaque et cinq pour la tigresse, payable d’avance. Peu importe le choix de votre destination, vous y serez avant le zénith et si vous doublez la somme, juste avant le lever du soleil.- Il restait éloigné du ponton puis il ajoutait. -Si l’une des gardes du matriarcat vous met la main dessus je peux vous confirmez que vous ne sortirez pas des geôles avant plusieurs années et votre arrivée n’est pas passé inaperçu, elles ne tarderont pas à arriver par la porte de l’écluse.-

Il attendait patient qu’ils prennent une décision. Il était visible dans l’embarcation que celle-ci servait à la pêche, car un filet y était bien roulé, ainsi que plusieurs autres agrès et appâts dans des barils de bois huilé. Il y aurait amplement de place pour tout le monde, et c’était possiblement le meilleur endroit pour se soigner pendant le trajet.
Pendant qu’ils réfléchissaient des bruits sourds se firent entendre venant du mur en direction de la porte de l’écluse, avec plus d’attention, ils purent tous entendre des voix féminines très autoritaires qui passaient plusieurs ordres d’ouverture et plus haut qui semblait venir d’un peu plus bas que les meurtrières avec la lumière des sons perceptibles de fer qui frottait contre de la pierre.

Le pêcheur entendit lui aussi le frottement et commençait à devenir nerveux et semblait fortement plus vouloir s’éloigner qu’approcher et désespéré il dit…


-C’est le moment ou jamais, vous vous décidez? À coût simple ou double ? -


Que feraient-ils, allaient-ils tenter de combattre les Olizes aux risques de se voir emprisonné, ou allaient-ils monter avec le pauvre pêcheur qui venait d’avoir une opportunité qu’il ne connaitrait surement plus jamais de son existence?

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Ina - Jet de compétence : Perception : 14(d20) +10(deg) +3(Sag) +2 (vigilance) = 29 vs DD15 ~ Réussite
Baelsul - Jet de compétence : Perception : 13(d20) +0(deg) +0(Sag) +3(faucon qd lumière vive) = 16 vs DD15 ~ Réussite
Kyu - Jet de compétence : Perception : 5(d20) +12(deg) +3(sag) = 20 vs DD15 ~ Réussite

L’archer venait de déclencher une belle conversation entre celle qui semblait sa très lointaine parente et le vieil homme. Le ton laissait entrevoir des positions différentes jusqu’à ce que l’être aquatique disparaisse. Finalement, l’homme venait de faire une proposition, celle d’aider le groupe moyennant rémunération. Une somme d’ailleurs importante, 3 pièces de platine pouvait représenter plus d’un an de salaire dans certaines professions. Mais quand il était question de vie ou de mort et de sauver le monde, il était nécessaire d’y réfléchir à 2 fois.

*Je possède bel et bien cette somme, j’imagine que mes compagnons aussi. Au pire je pourrais peut-être les aider à financer, mais nous ne pouvons pas rester plantés-là.*

D’ailleurs le risque mentionné par l’interlocuteur, la présence du matriarcat et la mention des geôles, finirent de convaincre le demi-elfe.

« Très bien, nous acceptons votre proposition – à cout simple, dit-il en jetant un coup d’œil à ses compagnons. Puis il en profita pour présenter le groupe : voici Ina, Kyu, Calcifer et je me nomme Baelsul. Nous formons la Compagnie de la Chose Ombreuse, et vous ? »

Baelsul cherchait à faire redescendre la pression et l’anxiété démontrée par les gestes du vieillard en mettant un peu d’humanité dans ces échanges. Pour la direction, nord ou sud, il laissait cependant le soin à la tigresse de se prononcer. Elle avait visiblement l’expérience de cet endroit et l’habitude de guider des groupes d’aventuriers.

Le lunargentais chercha ensuite du regard la compagne primitive-aquatique. Où était-elle passée ? Les aiderait-elle aussi ?

Tout allait si vite que la tigresse n’avait pas le temps de dire ouf. Le pécheur et sa femme demandaient une somme considérable ! Ils se moquaient d’eux tout simplement. Profitant de l’urgence visible de leur situation pour gagner de l’argent facile. Un comportement loin d’être apprécié par l’humaine.

Heureusement, cette humaine avais plus d’un tour dans son sac. Elle entendait également les gardes arriver à pleine vitesse il fallait se décider rapidement. Le plus simple était effectivement de se joindre aux propriétaires de ce bateau pour traverser facilement. Les autres chemins qu’elle connaissaient étaient particulièrement long et très probablement dangereux.

Baeulsul, peut être un peu naïvement était prêt à donner l’argent demandé. Mais bien loin d’être pingre, Ina ne souhaitait pas du tout se délester pour un homme malhonnête. Elle qui avait passé un an entier dans cet endroit maudit, devait faire un effort de mémoire rapide pour se souvenir de la forme qu’avaient ces Olizes. L’image d’une de ces femmes finit par lui revenir alors qu’elle regardait le pécheur avec une envie de viande fraiche. Mais peut être que c’était la tigresse en elle qui souhaitait se sustenter comme avec le poisson juste avant.

Sous les yeux des personnes présentent, Ina se redressa dans un ballet de fourrure et de peau. Son équipement repris sa forme d’origine, tout en épousant une nouvelle silhouette féminine qui n’était pas la sienne mais celle d’une de ces dangereuses Olizes.

Elle planta un regard froid dans les yeux du marin avant de le menacer ouvertement.

-Dit moi marin, escroques-tu tous les voyageurs en détresse ainsi ou c’est une exception parce que tu ne m’avais pas vu avant ? Nous serions ravis de monter à bord avant que les gardes n’arrivent, ou souhaite tu questionner mon autorité devant eux ? Je peux également me changer en requin et te dévorer si c’est cela ton souhait.

¤Ce coup de bluff a intérêt à fonctionner !!! J’ai pas envie de me manger ni la garde ni la prison…Il a l’aire déstabilisé et en désaccord avec sa femme…c’est le moment d’enfoncer le clou. Toujours plus loin !!!¤

-Nous montrons sur ton bateau. La seule question qui reste pour nous c’est quand ? Cependant, la seule question qui reste pour toi, c’est avec ou sans vous à bord. On m’a dit que les prisons étaient tout à fait confortables à cette période de l’année…et les gardes sont en chemin… quelle chance…

En faisant ce coup de bluff elle espérait renverser la vapeur et prendre le dessus sur les négociations. Évidement, elle ne traverserait pas sans son lui verser une somme à l’arrivée car tout aide mérite récompense, mais cela, lui ne le savait pas encore.