Un havre de paix - Chapitre 2, Badrok, Elrik, Hiielle, Stor

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Averse - 10°
Moment: Soirée

Narration : Tous

Derdek s’empressa d’apporter les sièges adéquats aux petites personnes et l’ensemble de la compagnie pris place dans l’alcôve la plus proche du bar. Le nain débarrassa la table et la briqua avant de prendre les commandes des uns et des autres.

Comme à l’accoutumée l’ambiance feutrée de la Tanière-de-l’Ours était chaleureuse et rassurante. Les effluves de bière fraîche et d’hydromel emplissaient la salle commune et se mélangeaient délicatement avec la fumée qui sortait tout droit des cuisines. De là, un fumet de viande grillée, de soupe de légumes et de pain chaud achevait de briser toute résistance à quiconque prétextait ne pas avoir faim...

Pour la première fois de la journée, les aventuriers avaient donc la sensation d’être en sécurité. Ils étaient enfin redevenus maîtres de leur destin et n'avaient plus qu'à planifier la suite de leur enquête. En moins de temps qu'il ne fallu pour commander, le tavernier apporta boissons et victuailles à la petite assemblée.

- A votre santé et bon appétit ! Si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre faites moi signe !

ine de rien, Stor avait suivi le petit groupe d'aventuriers, s'installant même, avant qu'on ne l'y invite, à leur table. Certes, les gens bien élevés ne s'imposent pas de la sorte auprès de parfaits inconnus, mais le jeune barde ne voyait pas où pouvait se trouver le problème. Après tout, il était destiné à partager la chambre de l'un d'entre eux et il mourait de curiosité, ce dernier aspect justifiant, à lui seul, tout manque de délicatesse. De plus, la mésaventure mésaventure de son concitoyen halfelin méritait davantage de détails et l'état de fatigue de ce dernier et de ses compagnons semblait difficile à attribuer à un simple interrogatoire par la Prévôté.

- La journée semble avoir été difficile, constata le petit être, piochant sans gêne aucune dans le plat de charcuteries qui trônait sur la table. Il fallait dire que son précédent repas remontait bien à trois quarts d'heure, une éternité à l'échelle de l’appétit d'un Halfelin. Je voudrais pas me montrer indiscret ¤Tu parles...¤ mais je n'ai pu faire autrement que d'apprendre une partie de vos mésaventures - elles sont sur toutes les lèvres en ville - et je me demandais à quelle points elles étaient fondées. J'y vois matière à une chanson si vous le permettez. ¤Même si vous ne le permettez pas, d'ailleurs.¤ Sans vous citer trop précisément, bien sûr...

Interrompant temporairement son verbiage, le barde but une longue gorgée de la chope posée devant lui.

- Hum, fameuse cette bière. Où en étais-je ? Ah oui. Confiez-moi le récit de vos aventures et votre renommée est faite. À propos, gente dame, de quelle substance parlez- vous ? Je peux, peut-être, vous aider. J'ai pas mal bourlinguer et vu un nombre incroyable de choses au cours de mes voyages.

Les yeux brillant de curiosité, le jeune Halfelin scrutait Hielle du regard, espérant en apprendre un peu plus.

n souci relevé, la magicienne regardait le petit être, qui semblait plus curieux qu'un enfant, et aussi peu discipliné. Une chanson? Pourquoi pas.

- Le récit de mes aventures? C'est bien tentant. Très bien, je vais te raconter une histoire, mais ensuite il faudra que j'aille me reposer, c'est d'accord?

Hiielle n'avait pas de bonne raison de commencer ce petit jeu, mais son côté taquin prenait parfois les commandes. Les bons jours, ses interlocuteurs étaient particulièrement crédibles, ou ne parvenaient simplement pas à lire le sarcasme caché derrière son visage impassible.

- Qu'est-ce que tu préfères? Veux-tu entendre l'histoire du rat parlant qui terrorisait les égouts de Velprintalar, ou préfères-tu que je te raconte cette dizaine où j'ai voyagé avec un demi-orc divin qui m'a appris l'art de la séduction?

C'était bien sûr une mauvaise habitude, car beaucoup manquaient soit de l'humour, soit de l'intelligence nécessaire pour voir ses blagues comme ce qu'elles étaient. Mais cette charcuterie lui semblait trop délicieuse pour ne pas profiter du moment.

- Aubergiste. Une autre pinte.

Heureusement que Hielle était là pour entretenir la conversation car le mutisme de ses compagnons aurait presque été de nature à décourager Stor. La journée avait certainement dû être éprouvante pour les amener dans cet état d'indifférence où la seule chose semblant compter était de se restaurer machinalement avant de filer se reposer.

Heureux de voir qu'il avait un auditoire, le jeune Halfelin adressa un large sourire à la magicienne. Visiblement, celle-ci avait dû côtoyer des bardes pour proposer d’emblée des histoires aussi extraordinaires, dignes d'une véritable saga.

- Êtes-vous certaine que vous n'étiez que l'élève de cet être céleste ?, demanda-t-il d'une voix ingénue. Votre beauté et votre grâce me laisseraient plutôt penser que c'est lui qui bénéficia de votre enseignement.

La frimousse de Stor se plissa dans une mimique amusante mêlant espièglerie et curiosité. Si la belle croyait qu'elle allait pouvoir noyer le poisson et changer aussi facilement de sujet de conversation, elle se trompait largement.

- J'adorerais vraiment entendre tous ces récits de votre vie aventureuse. Celle-ci a l'air de vous avoir entraînée dans bien des endroits mystérieux et plein d'intérêt., poursuivit-il, l'air engageant. Nous aurons largement le temps d'aborder ces aspects plus tard mais je m'intéresse surtout à des événements plus récents. Les soldats, aux portes de la ville, m'ont parlé d'une arrestation qui alimente toute les conversations, évoquant des aspects qui me paraissent extravagants. J'ai d'ailleurs commencé à composer une chanson sur ce sujet mais je manque cruellement de détails et je comptais sur vous pour rétablir la vérité et me permettre de peindre un tableau conforme à la réalité.

Non pas que la vérité soit primordiale dans les chansons du barde, mais cela ne coûtait rien de le faire croire, surtout si cela pouvait amener des confidences.

- Oui, je suis sûre. Il m'a bien appris, vois-tu ? Après notre séparation, j'ai pleuré pendant une dizaine, mais j'ai fini par me remettre sur le droit chemin et faire tourner les têtes comme un passe-temps.

Le petit être n'était pas dupe, et revenait à l'attaque pour obtenir plus d'informations. Une chanson, disait-il.

- Je ne suis pas sûre des rumeurs qui circulent, et il y a certainement beaucoup d'arrestations qui qualifieraient comme sujets pour vos chansons, si d'aventure, tu manquais aussi cruellement d'inspiration que de détails pour tes balades. Pourquoi ne pas plutôt aborder un sujet plus universel? L'amour de la famille. Je ne suis pas la plus indiquée pour t'aider là-dessus, [i]dit-elle avec un sourire en coin cachant une trace d'amertume, mais mon ami Badrok, est un parfait exemple. Demande lui donc, je suis certaine qu'il te parlera de son futur retour parmi les siens.

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Averse - 10°
Moment: Soirée

Narration : Tous

L’atmosphère feutrée et chaleureuse de la Tanière-de-l’Ours avait souvent un effet soporifique sur les voyageurs fourbus. Après une longue journée, un client lambda succombait souvent face aux douces mélodies des bardes, après quelques gorgées d’une bière de la meilleure qualité ou encore après une assiette de cette nourriture si roborative préparée par le brave Derdek... Alors quand on avait passé une journée aussi longue que celle d’Elrik, Hiielle et Badrok, toute promesse de veillée tardive était une chimère !

Seule la multitude de questions assénées par le barde nouvellement introduit à la tablée maintenait un semblant d’éveil parmi le groupe. Elrik était muet et semblait perdu dans ses pensées. Badrok lui, généralement si affable avec ses congénères et lorsqu’il fallait parler de sa famille, demeurait coi, une expression pleine de mélancolie et de douleur figée sur le visage. Restait la magicienne qui, bien que sans réelle motivation, se laissait aller à quelques taquineries envers le compagnon de chambre du petit guerrier…

- Bon, lança Elrik, j’y vais ! Vous m’excuserez mais je ne tiens plus. On avisera notre plan demain matin quant-on aura la tête reposée ! Maître barde ce fut un plaisir, Badrok, Hiielle, reposez-vous bien.

Sans plus d’explications, le roublard ramassa son barda. Son havresac gonflé par le butin ramassé dans la ruelle fiché sur une épaule, il regagna sa chambre d’un pas nonchalant. Ainsi, Elrik donna le signal… Badrok à son tour se leva, d’une traite il termina sa pinte, puis s’excusa à son tour.

- Elrik a raison, on y verra plus clair demain. Et pi d’toute façon on doit attendre qu’les hommes du Lionar passent nous chercher. C’est c’qui l’a dit non ? On aura bien le temps d’aviser d’main. Bonne nuit Hiielle. Cher compagnon d’chambrée, j’verouillerai pas la porte au cas où vous restez ici à jouer quelques accords en plus. Cherchez pas à être discret en v’nant vous coucher, dans mon état j’écraserai encore plus qu’un mort !

Sur ces dernières paroles, le Hin prit à son tour la poudre d’escampette en boitillant et en ronchonnant d’épuisement et de douleur.

Peu à peu, la conversation retombait et les efforts de Stor pour tirer les vers du nez de son interlocutrice restaient pour le moment lettre morte. Tout cela était fort logique, en fait, tant il est vrai qu'on ne se confie pas spontanément au premier venu, surtout sur des sujets aussi personnels. Témoins de ce dialogue, les deux compagnons de Hielle se contentaient de suivre vaguement la conversation, tournant machinalement le regard vers celui qui parlait, mais sans y participer d'aucune manière. La fatigue accumulée durant cette journée éprouvante prenait le pas sur toute autre considération et, rapidement, Elrick, puis Badrok décidèrent de prendre congés et d'aller se reposer.

Voyant là l'occasion de rendre service et, pourquoi pas, de s'incruster dans ce petit groupe dont l'attitude éveillait sa curiosité, le petit barde se leva en empoignant son Yartling.

- Attendez quelques secondes, nobles voyageurs, demanda-t-il avant de se diriger vers la scène. Faites-moi l'honneur d'écouter cette ballade et je vous garantie une nuit de sommeil bien réparatrice.

Grattant doucement sur les cordes de son instrument pour s'accompagner, le jeune Halfelin commença à chanter de sa voix chaude et envoûtante :

- Une chanson douce
Qui s'élève dans la nuit.
Moi, haut comme trois pouces,
Je fredonne cette mélodie.
Cette chanson douce
Apaise tout vos tourments.
Toutes vos peurs repousse
Et vous rend forts et vaillants.

D'après "Une chanson douce" de Henri Salvador.
Profite de la chanson pour lancer "Hymne de guérison"

es compagnons avaient conservé leur calme et avaient l'air plus qu'éreintés. La vie elle-même, ou l'envie de la continuer semblait leur manquer. Et leur attitude, volontaire ou non, avait son effet sur elle aussi. La jeune magicienne se sentait bizarrement amorphe, alors qu'elle se levait pour aller prendre un repos bien mérité.

L'attention de Hiielle fut malgré tout happée par le petit être qui avait tenté de lui tirer les vers du nez. Il essayait réellement de s'attirer leurs bonnes grâces, c'était évident, et ce type de comportement avait plutôt tendance à l'agacer qu'à l'amadouer. Mais les premières notes jouées par le barde eurent un effet apaisant. Si douces, en réalité, qu'Hiielle ne pu s'empêcher d'écouter jusqu'au bout.

Une fois la chanson terminée, Hiielle resta debout quelques secondes, fixant le hin d'un regard perçant, sans vraiment que beaucoup de pensées traversent son esprit, elle continua, jusqu'à finalement se retourner en glissant ces quelques mots.

- Bonne nuit, maître hin. Merci pour la balade.

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Averse - 10°
Moment: Soirée/nuit

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Hiielle, Badrok, Elrik : Repos 8h + Hymne de guérison

Hiielle recouvre 2 points de vie x 2 (hymne de guérison)
Passe de 10/10 PV à 10/10 PV

Badrok recouvre 3 points de vie x 2(hymne de guérison)
Passe de 32/37 PV à 37/37 PV

Elrik recouvre 3 points de vie x 2(hymne de guérison)
Passe de 17/21 PV à 21/21 PV

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Test de représentation de Stor :
1d20+8 => 13(Dé)+8 = 21 (superbe prestation)

Stor gagne 3d10 pièces d’argents :
3d10 => 7+7+10 = 24 pièces d’argent gagnées

Narration : Tous


Dès les premiers accords joués par le barde, Hiielle, Elrik et Bardok ressentirent une sensation de bien être qu’ils n’avaient pas connus depuis bien longtemps… La balade de Stor avait quelque chose d’apaisant, d’envoûtant aussi et ses effets rassurants allaient les accompagner une bonne partie de la nuit et jusqu’au plus profond de leur rêves…

Les trois compagnons d’infortunes avaient compris que l’halfelin n’était pas qu’un vulgaire musicien, qu’il était de ces bardes capables d’imprégner leurs compositions d’une magie bienfaitrice… A la fin de la balade, tous trois remercièrent sincèrement Stor avant de s’en aller rejoindre leurs chambres respectives pour un sommeil étrangement réparateur.

En bon professionnel, Stor avait rapidement compris que ce genre de ballade était le style de la maison. Il ne s’arrêta pas tout lorsque les trois aventuriers s’en allèrent rejoindre leurs quartiers. A dire vrai, pour un habitué de la Tanière de l’Ours, il était chose rare d’apercevoir Derdek Valprofond stopper toute activité pour prendre le temps d’écouter les artistes... Stor n’était certes pas un habitué des lieux, mais les regards surpris des locaux envers le patron de l’établissement ne lui échappèrent pas… Ainsi, le petit barde enchaîna quelques chansons supplémentaires avant de ramasser son obole pour la soirée. Bien que de courte durée, sa prestation avait été d’une excellente qualité et le montant des dons s’en ressentait. Depuis bien longtemps, Stor n’avait pas rempli sa bourse aussi facilement…

C’est après de vifs remerciements et à la lueur d’une bougie que Derdek guida le Hin vers la chambre de Badrok. Son lit ayant été préparé durant le repas, le barde n’eut qu’à se coucher sans crainte de devoir réveiller son compagnon de chambrée qui ronflait déjà comme une forge naine…


Date: 14 Tarsakh 1373 - Quatorzième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Ensoleillé - 15°
Moment: début de matinée

Narration : Tous

Après une nuit plus que réparatrice, Hiielle fut la première debout. Comme de coutume, la magicienne commença sa journée par préparer ses sorts avant de prendre la direction de la salle à manger accompagnée de Maddie.

La grande salle était relativement vide en ce début de matinée. Quelques clients solitaires étaient installés ça et là. Un groupe de cinq était sur le départ et réglait ses dettes au comptoir tout en échangeant quelques amabilités avec le patron…

La magicienne s’installa dans l’alcôve de la veille et attendit patiemment l’arrivée d’une serveuse lorsqu’elle fut rejointe par un Badrok encore tout ensommeillé. Le petit guerrier avait toutefois bien meilleure mine que la veille, il ne boitait plus et les traits de son visage n’affichaient plus de grimaces de douleur lorsqu’il se déplaçait…

Au bout d’un petit quart d’heure, après avoir entamé une petit déjeuner copieux et échangé sur le programme de la journée, Hiielle et Badrok assistèrent à l’arrivée du petit barde dans la salle commune. Stor, qui s’était réveillé alors que Badrok avait déjà quitté la chambre fut invité par un signe de ce dernier à rejoindre la table.

- Bienvenu maître barde, bien dormi !? Moi, j’avais pas passé une nuit comme ça d’puis que j’ai quitté mon foyer, y’a des lustres d’ça… Et c’est grâce à toi ! Merci bien l’ami !

Retenant un bâillement et les yeux encore bouffis de sommeil, Stor venait d'arriver dans la salle commune, avec l'idée de prendre un petit-déjeuner particulièrement copieux, histoire de commencer la journée de la meilleure façon qu'il soit. Somme toute, la soirée s'était particulièrement bien passée comme en témoignait le tintement des pièces dans sa bourse, même si la curiosité maladive du Halfelin était, quant à elle, restée sur sa faim.

Alors qu'il se demandait comment reprendre contact avec les aventuriers pour leur tirer les vers du nez, Badrok vint involontairement à son secours en l'invitant à sa table. Sans hésiter, le petit barde vint s'attabler avec eux, répondant aux salutations joviales de son compatriote.

- Bien le bonjour, ami Hin. Et à vous également, gente dame, répondit-il en souriant largement. Je suis heureux de voir que mes modestes talents aient pu servir à quelque chose. À vrai dire, je n'ai pas fait que le voir, je l'ai également entendu...

Une lueur ironique traversa le regard de Stor qui ne put s'empêcher de plaisanter.

- Es-tu bien sûr de ne pas avoir de sang nain dans les veines ?, conclut-il avec un sourire amical aux lèvres.

Alors qu'il devisait joyeusement, l'attention du Halfelin fut attirée par la serveuse qui arrivait, portant un plateau abondamment pourvu en victuailles. Se reculant légèrement pour lui permettre de le poser sur la table, l'affamé perpétuel eut une petite moue d'approbation tout en se léchant intérieurement les babines.

Attaquant, sans plus attendre, le premier repas de la journée, Stor essaya d'engager la conversation, prouvant que, pour quelqu'un d’entraîné, il n'était pas si compliqué que ça de parler la bouche pleine :

- Y-a-t-il longtemps que vous séjournez en cette belle ville ?, demanda-t-il innocemment. Avez-vous quelques endroits pittoresques à me conseiller ?

La nourriture était excellente et le barde se régalait. La journée commençait vraiment bien.