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Chapitre III : La quête de l'Opale, Chapitre III : La quête de l'Opale
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Soeur des Marches
Chambre 14
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'humectant le doigt de sa langue pour tourner chaque page, Hermine feuilletait rapidement les relevés comptables à la lumière de son pendentif de bois flotté. Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait ... ou plutôt, quelque chose qui ressemblait à ce qu'elles cherchait : quand on savait ce qu'il fallait en comprendre, les cahiers relataient le braconnage de plusieurs ressources rares des marais telles qu'entre autres les œufs d'homme-lézard, peut-être l'une ou l'autre manœuvre d'intimidation ou autre acte peu recommandable ... cependant tout cela était obfusqué par des termes vagues -les œufs étaient notamment référencés comme des œufs de crocodile- et, évidemment, les noms des clients n'étaient pas couchés sur papier. Bien que, pour l'aventurière, cela contribuait à confirmer qu'Érik était loin de dédaigner d'arrondir ses fins de moins de diverses activités illicites, ces livres de comptes ne constituaient pas une preuve tangible, et seraient insuffisants à convaincre des officiels. Outre ce semi échec, la révélation de la duplicité de l'homme mit la jeune femme mal à l'aise : elle aussi avait été élevée dans la nature et avait durant sa jeunesse développé des compétences de survie apparemment similaires à celles du rôdeur ; cependant, elle-même avait chevillé au corps la croyance en un ordre plus grand qu'elle, et le respect des incarnations de la Nature, ses habitants et ses esprits, respect qu'Érik semblait avoir perdu depuis des années.
Refermant le carnet, elle en effleura la couverture de cuir, et plus précisément les armoiries et le sceau de la famille de l'homme, songeuse. Il semblait aussi que les actes du malfrat avaient une motivation qu'on pouvait qualifier d'ordinaire : l'appât du gain. Il n'y avait pas là non plus confirmation de l'existence d'une organisation criminelle complexe derrière ceci, nulle conspiration régionale dont cet homme n'aurait été qu'un maillon, ... La paranoïa naturelle de la Nordique ne lui avait-elle pas, une fois de plus, fait faire d'une anguille un serpent de mer ? Elle laissa échapper un soupir. Aucune confirmation n'équivalait pas à une infirmation.
Poursuivant sa quête de preuve, Hermine fit sauter la serrure d'un gros coffre suspect. Celle-ci était d'une qualité à l'épreuve de ses tentatives de crochetage ... mais sa solidité ne pouvait rien contre sa lame d'adamantium, dont le métal embrasé avait traversé des millions de lieues, avait été forgé dans la fournaise par des milliers de coups de marteau, et se faisait aujourd'hui incarnation de la volonté de la guerrière. Lorsqu'elle ouvrit le couvercle, ses yeux s'ouvrir grands, et une clarté dorée inonda son visage. Que d'or ! Le coffre était plein de bourses pleines de monnaies de diverses origines. Apparemment, s'aperçut-elle en fouillant lentement, certaines provenaient même de ... Chateau Zhentil. Cela constituait un élément de preuve de plus mais pas une preuve en soi. Tentée, Hermine considéra un instant toute cette richesse. Un instant, son esprit vagabonda. En était-il vraiment ainsi ? Mettez de coté votre conscience, et vous vivrez dans le luxe et le confort. Essayez de faire le bien, et vous gagnerez juste de crapahuter des jours durant dans un marais, avec au bout la promesse d'une mort violente ou une vie d'esclavage. Ainsi, comme on dit, le Mal ... paye ? Et après tout, qu'était le Mal ? N'en faisait-elle pas déjà partie, cambriolant la maison d'un notable en pleine nuit, déteriorant et volant ses biens ? Elle cligna des yeux plusieurs fois, et ses lèvres esquissèrent un sourire mauvais.¤ Allez ma fille, ressaisis-toi ! Ce n'est pas le moment de philosopher ... ¤ Après avoir pris quelques instants pour dissimuler les traces de son passage (replacer les objets déplacés dans leur position initiale, frotter les quelques rayures qu'elle avait créées, réparer ce qui était brisé, emporter les éclats de verre, s'assurer qu'elle n'avait rien oublié d'autre, ...), l'aventurière s'approcha de la fenêtre. Enjambant le rebord, elle joua une dernière fois les équilibristes. S'accrochant au linteau, elle referma la fenêtre depuis l'extérieur, la verrouillant en passant son poignet par le carreau brisé. Puis, une fois la vitre réparée comme par ... heu, "par " magie, elle bondit silencieusement et se réceptionna souplement dans la rue, en évitant la zone d'activité de l'alarme. Enfin, Biscotte toujours en éclaireur et en restant hors de vue des gardes, les deux hermines disparurent dans la nuit à travers le dédale de ruelles ... Ce message a été modifié par Hermine le Vendredi 21 Décembre 2018 à 10h39
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Maître des Exilés
Chambre 29
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HERMINELe coffre ne résista pas longtemps à l’épée d’Hermine. Il ne faisait aucun doute qu’il rencontrait l’adamantium pour la première fois et qu’il devait partager la surprise de la voleuse.
Les richesses étaient aussi diverses que l’on pouvait s’y attendre en ce lieu de transit d’assez de marchands, aventuriers, caravaniers de passage ou simples voyageurs que pour assurer au rôdeur une vie luxueuse en exerçant son activité professionnelle officielle. Sa comptabilité allait dans le même sens, le travail ne manquait pas pour quelqu’un capable de parcourir de grandes distances pendant que ses employeurs profitaient d’une halte dans une ville fortifiée. Que dire de pouvoir profiter des services d’un homme qui ne s’embarrassait pas de considération philosophique et qui était prêt à vous ramener des oeufs de crocodiles si vous en aviez envie ?
Les barres de commerce étaient anciennes, elles devaient être des cadeaux de papa pour s’assurer que le fils puisse s’en sortir toujours sans avoir jamais besoin de lui demander l’aumône. Erik était riche, très riche, probablement autant que les plus notables de la ville. Hermine remarqua très vite le sac de vélin bleu profond dans lequel se trouvaient les perles les plus grandes et belles qu’elle ait jamais vu. A elles seules, elles devaient valoir une véritable fortune. Au petit matin, elle retrouva Bistan au temple d’Illmater, en grande discussion avec un homme qui se révéla être le paladin de l’Ordre dont les derniers faits d’armes avait poussé les aventuriers à quitter le Fort précipitamment. Lui cédant le livre de compte –la libérant d’une preuve manifeste de son larcin- et lui expliquant toutes les précautions à prendre à son sujet, elle reçut en retour ce dont elle se doutait aussi : pire que l’absence de preuve d’activités illicites, il était la preuve d’une tenue rigoureuse de sa trésorerie, opposable à quiconque pourrait discuter de l’origine de ses richesses. Ils ne prirent pas le temps de s’appesantir sur leur combat dans le marais. La rumeur –puisqu’elle avait finalement accepté que Florian en parle- aurait vite fait le tour de la cité et d’attirer l’attention sur les aventuriers. Ce qu’elle ne souhaitait pas dans l’immédiat.SAHADEVA & VIELTALLe marchand avait ri de bon coeur à la proposition du barde, le livre valant sans doute vingt fois le prix de ce qu’il proposait, même pour lui qui lui était si sympatique. Il mit la proposition sur le ton de l’humour. A contre coeur par contre, une curieuse gène dans le lobe frontal, il dut se résoudre à le lui laisser et lui faire promettre de le lui garder quelques temps. La demande était maigre pour ce genre d’ouvrage mais il était inconcevable pour le marchand qu’il était de céder quoi que ce soit pour un montant si loin de sa valeur.
Ragaillardis par la soupe, les compères se justifièrent vouloir prendre l’air avant de profiter de leurs chambres. Ils apprirent par la même occasion qu’ils étaient pour l’heure les seuls étrangers dans la ville –à cause du froid et de la proximité du Fort, plus accueillant pour les marchands empruntant la route de commerce.
Prenant congé, et garde de ne pas se faire repérer, ils avaient prendre un premier aperçu de la maison du cousin. Une belle masure de pierre de la région au toit de chaume. Plusieurs peaux de bovidés étaient tendues à l’extérieur et un mince filet de fumée blanche s’élevait de la cheminée. Tout contre la façade, dans un abris bas en bois, sans doute pensé pour stocker un supplément de bois, le loup d’Erik était allongé le museau entre les pattes avant, profitant d’un fond de foin et d’un abri au vent. La maison profitait de plusieurs portes et de peu de fenêtres, il était totalement impossible de voir à l’intérieur sans s’en approcher dangereusement –pour peu que réveiller un loup puisse-t-être dangereux.
De retour à l’auberge, il ne leur fallut que quelques instants pour s’endormir. Au milieu de la matinée, Hermine les avait rejoint.
" Par delà les brumes "
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Soeur des Marches
Chambre 14
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ccroupie sous un buisson, les oreilles bouchées par du coton maintenu en place par son bandeau, Hermine tira précautionneusement les feuilles de mandragore. Peu à peu, la terre en libéra le fruit. De forme curieusement humanoïde, celui-ci semblait pousser un cri muet. Avec une moue légèrement dégoûtée, la jeune femme nettoya le petit être, lui coupa les feuilles et le rangea, enveloppé d'un chiffon, dans sa trousse d'herboriste. Alors qu'elle ôtait son bandeau en soupirant de soulagement, elle aperçut Biscotte qui courait vers elle pour la rejoindre. Dans sa bouche, quelques plumes de hibou ; un ingrédient très utile pour le sort de sagesse qu'elle étudiait en ce moment. Lorsque son familier lui tendit son butin qu'elle rangea dans un compartiment dédié de sa sacoche à composantes, elle remarqua son museau blanc maculé de jaune d'œuf : apparemment, le petit rongeur, visiblement repu, n'avait pas hésité à piller le nid qui leur avait semblé vide. C'était bien normal : après tout, bien que rendu intrinsèquement intelligent par le rituel magique qui l'avait créée, Biscotte n'en restait pas moins un animal, guidé par ses instincts. Manger ou être mangé. Des œufs sans défense. Voilà qui faisait étrangement écho à l'affaire qui les occupait en ce moment ...
Se redressant en faisant craquer son dos, la Nordique se remit en route. Elle était plus lourdement chargée qu'à son habitude. Comme pour se consoler de rentrer pour ainsi dire bredouille de son enquête au Gué de la Dague, elle n'avait pu résister à emporter ce qui serait certainement utile à Sahadeva et Vieltal. Et puis, si les aventuriers atteignaient leur objectif, leur ancien propriétaire n'en aurait certainement plus l'usage ; alors, autant éviter un affreux gâchis. Du moins, c'est ainsi qu'elle justifiait ses actes. Chacun s'arrange comme il le peut avec sa propre moralité et, contrairement au prêtre ou au paladin qu'elle venait de quitter, la jeune femme ne prétendait aucunement être un parangon de vertu, une championne du « Bien » ou de la « Loi ». Même Sahadeva, le Maquar, la faisait se sentir un peu perplexe et vaguement inférieure. Elle n'avait jamais profité (ou subi) d'enseignement formel, et encore moins pour lui enseigner de grands principes de vie. Elle faisait simplement ce qu'elle pouvait, ce qu'elle ressentait au fond de ses tripes, et ce en quoi elle croyait n'étaient en grande partie que de vagues principes généraux, à adapter au cas par cas : fais aux autres ce que tu voudrais qu'on te fasse, fais preuve de loyauté envers ceux qui te confient leur vie plutôt qu'en des gouvernements sans visages, aide de ton mieux ceux qui ne peuvent pas s'aider sois même, et ainsi de suite ...
Tout en marchant sur le sentier, elle remit la lanière de son sac en place d'un coup d'épaule, et celui-ci émit un tintement métallique. Outre le poids, ce bruit la dérangeait : la guerrière savait se déplacer vite et sans bruit, et ce qu'elle portait actuellement était un frein à ces deux niveaux. Elle songea à ces contenants magiques dont elle avait entendu parler. À la réflexion, un tel espace de stockage extra-dimensionnel lui serait bien utile. Elle n'avait pas forcément l'habitude d'avoir recours à l'école d'invocation, mais quand elle aurait le temps, elle commencerait à plancher sur la mise au point la formule d'un enchantement stable. Fidèle à elle-même, elle imaginait déjà les nombreuses applications pratique d'un tel sac. Avec une si grande capacité de stockage, elle pourrait transporter suffisamment d'armes et d'armures pour équiper une petite armée. Ou même l'armée elle-même , si un jour elle se décidait à étudier et à utiliser vraiment les pouvoirs de l'école de la nécromancie, de laquelle elle s'était pour l'instant toujours tenue à l'écart. Sans aller jusqu'à user de magie noire, elle pourrait aussi remplir un tel contenant de lourdes pierres, le suspendre en hauteur, lui adjoindre une ficelle permettant de l'ouvrir à distance, et ainsi déclencher une avalanche potentiellement mortelle sur ses ennemis. Les possibilités étaient nombreuses, mais elle n'était pas sûre que toutes soient une bonne idée, désirables, ou mêmes possibles dans cet univers. Surtout si, en considérant qu'un tel sac pouvait contenir une réserve d'air, même finie, et du moment que l'ouverture du sac était assez large, elle pourrait y mettre des personnes . Tout d'un coup, les idées affluaient : par exemple, elle ne craindrait plus des chuter de grandes hauteurs, et pourrait aussi disposer d'un abri, d'une cachette ou même d'une prison de fortune lui permettant de littéralement « livrer » les méchants à la justice ... Ce qui lui serait bien utile dans le cas présent.
Tiens, justement, elle arrivait à la Colline de Gillian. Il ne lui restait plus qu'à retrouver Vieltal et Sahadeva, et à leur faire part de ce qu'elle avait réussi à accomplir -ou pas. Ensuite, il leur faudrait agir. Elle leur avait fait perdre suffisamment de temps comme ça.
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Maquar
Chambre 2
2 gemmes
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Si Sahadeva se réjouissait du retour d'Hermine qui leur permettrait de passer enfin à l'action, les nouvelles qu'elle apportait n'étaient pas totalement satisfaisantes. Les preuves qu'ils auraient pu espérer collecter chez Erik étaient relativement peu probantes. Que fallait-il faire à présent? La configuration de la maison du cousin du voleur d'oeufs n'était pas non plus très engageante.
Sahadeva était perplexe mais savait que le temps jouait probablement contre eux. Le Maquar laissa échapper un soupir avant de déclarer :
- Bon, il ne faut pas trop tarder à agir contre Erik, sinon l'oiseau se méfiera ou s'envolera du nid... Attaquer frontalement est une mauvaise idée, beaucoup de risques pour nous et beaucoup de risques de faire des victimes collatérales : la maison où il se terre semble facile à défendre et, si nous attaquons, il y a fort à parier que les villageois porteront secours aux leurs, agressés par des étrangers.
Le guerrier d'Estagund repensa aux techniques mises en oeuvre pour chasser les tigres qui importunaient les communautés villageoises de son pays.
- Nous avons deux possibilités : attendre qu'il sorte spontanément de sa cache ou inventer une ruse pour l'inciter à la quitter. Une fois dehors, il faudra être prêts à frapper pour le neutraliser rapidement, ainsi que son loup.
Il poussa un nouveau soupir avant d'ajouter :
- Reste aussi à décider ce que nous ferons de lui si nous le capturons. J'ai réfléchi à la question et je me refuse à le livrer sans condition aux hommes-lézards : ce serait le condamner à une mort certaine, probablement atroce. Il l'a sans doute méritée mais cela va à l'encontre de mes convictions : tout homme à le droit de pouvoir essayer de réparer sa faute et toute vie est, a priori, sacrée.
Il poursuivit :
- Le livrer à la justice du Fort semble la meilleure solution mais nos preuves sont faibles. Je doute que les hommes-lézards soient entendus comme témoins ou que Torleth témoigne contre son fournisseur. L'essentiel reposera sur notre propre témoignage, indirect, et il nous faudra compter sur un orateur particulièrement doué pour nous faire entendre.
Sahadeva marqua un moment d'hésitation puis déclara :
- L'ultime solution serait de faire justice nous-mêmes pour l'empêcher de nuire à nouveau sans le tuer. Mais cette idée me déplaît, j'aurais l'impression d'agir comme l'acteur d'une vendetta et non comme un représentant de l'ordre et de la justice.
Fiche de Sahadeva« Lutte contre ce qui est contraire à l’Adama »Autres PJ : Metzli Arnesen, Daphnis Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme
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Soeur des Marches
Chambre 14
Aucune gemme
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a Nordique partageait l'opinion du Maquar sur bien des points. Elle aussi était déçue de ne pas avoir réussi à trouver plus de preuves à charge au Gué de la Dague. Elle aussi préférait éviter d'assassiner Érik, pour une raison évidente : elle n'était pas une meurtrière de sang froid. Elle était donc aussi d'avis de le livrer à la justice du Gué, en particulier celle d'Illmater, qui lui semblait particulièrement juste et compréhensive. Enfin, elle aussi désirait aller vite : non seulement le rôdeur ne devait pas pouvoir leur échapper, mais ils devaient en plus garder en tête la menace de grande ampleur qui planait sur la Côte des Épées, et qui les occupait depuis quelques jours : les trois aventuriers ne devaient pas se laisser distraire trop longtemps.
Mais lorsque ses compagnons eurent tous les deux donné leur opinion, il restait un point sur lequel elle-même n'était pas de leur avis. Apparemment vexée, elle se leva de table. Elle fit craquer ses phalanges mais, notamment pour Vieltal qui connaissait son amie depuis longtemps, un pétillement dans son œil trahissait le fait que son irritation n'était que feinte.- Valeuяeux Durpari, teяgiveяseя tout en voulant alleя vite te laisseяa dans une impasse, tant que tu peяdяas de vue quelque chose d'essentiel : lui, il est seul, nous, on est tяois, et dans les tяois, il y a moi. Joignant le geste à la parole, la jeune femme pointa sa poitrine du pouce, avec une moue mi-décidée, mi-orgeuil blessé. Adoptant un ton de conspiratrice, elle continua à voix basse, les dents serrées en un sourire carnassier : « On va lui claqueя le beignet, le captuяeя, l'emmeneя à Illmateur pieds et poings liés, et pяeuves à l'appui. Яestez deяяièяe moi, "petits" hommes, et vous veяяez la foяce d'une meute soudée ! » Avec un petit rire, Hermine tourna les talons, avant de se raviser et de revenir auprès de Sahadeva et Vieltal. Se penchant auprès d'eux, elle leur glissa à chacun un sac lourd environ d'un kilo et demie, avant de leur confier à voix basse :- J'oubliais : voilà un cadeau que je voulais vous faiяe. Considéяez ça comme votяe paяt de ce que nous avons fait jusqu'ici. Avec un petit clin d'œil, elle sortit de l'auberge avant de se rendre aux Trésors de Torleth. Là, évoquant le besoin tout naturel pour une aventurière de se détendre entre deux quêtes périlleuses, elle acheta à l'avide marchand une paire de menottes, une corde en soie (« ouais, le chanvяe a tendance à me donneя de l'eczema ») ainsi qu'un dose de cheval de préparation somnifère (« juste au cas où, je suis pas une machine non plus »). Prétendant avoir le nécessaire, elle refusa poliment une potion de vigueur animale avant de ressortir de l'échoppe et de se diriger vers la maison du cousin.
Après s'être assurée que le chien loup était toujours dans sa niche d'élection, elle s'accroupit derrière un gros rocher et arrosa généreusement de la préparation somnifère quelques boulettes de viandes qu'elle avait mis de coté dans un papier à la fin de son repas.- Bon aloяs, voilà le plan , chuchota-t-elle à ses deux compagnons. « Je lance les boulettes au chien -même si ça n'est pas tout à fait un loup, il évoque tяop mon totem pouя que je puisse lui faiяe du mal, ce seяait tabou. Espéяons que ça l'endoяme ... » Elle regarda d'un air inquiet le chien, qui se reposait toujours, bien éveillé, avant de continuer : « Quand c'est fait Vieltal, tu fяappes à la poяte, tu mitonnes un tяuc à Érik pour l'éloigneя de la maison -tu veux un autogяaphe, tu as яemaяqué que son chien est malade, tu veux acheteя la baяяaque, impяovise-, et diяect apяès je l'attaque, je le maîtяise, l'un de vous fait le guet pendant que l'autяe le ligote, et on se caяapate veяs le Gué. Éventuellement, si besoin Vieltal peut aussi яesteя яéconfoяteя le cousin et fouilleя sa baяяaque, peut-êtяe que des tяucs y sont planqués ... Bon, vous êtes pяêts ? On y va ? »
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Frère Tigre
Aucune chambre
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Maître des Exilés
Chambre 29
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L’aventure est pleine de miel et de cailloux, couverte de l’un, parsemée de l’autre. Avec un peu de chance, on profite du miel, avec moins, on se casse une dent sur un caillou bien recouvert. Dans un cas comme dans l’autre, les aventuriers oublient trop souvent les abeilles ... mais Hermine n’était pas de ceux-là.
Torleth avait été surpris des demandes de Sirène mais tellement content de se débarrasser du livre -pour cinquante pièces d’or- qu’il en oublia ces demandes si tristement banales, remisées dans un coin d’une des annexes du complexe labyrinthique. Le poison titilla sa curiosité par contre, elle le vit à l’étoile de malice qui s’était allumée dans son vieux regard.
- « On voit trop souvent que les somnifères comme un poison, c’est un tort ! Je partage votre point de vue ! Pour autant, il est thérapeutique et devenir le meilleur soin ! le manque de sommeil peut tuer aussi bien qu’une épée ! J’ai une préparation particulièrement efficace à vous proposer, elle nous viendrait tout droit du grand désert de l’Anauroch préparée par un alchimiste qui dort depuis dix ans, quand sa préparation a mal tourné et qu’elle lui explosé au visage. A la base, il devait s’agir d’une poudre de sommeil mais pour pouvoir la transporter, elle a été stabilisée en une forme de gelée. » Cliquez ici pour dérouler le parchemin... Sable du sommeil (Vigueur, DD15 ou sommeil pour 1 minute) : 50PO la dose, stabilisée(ingestion) ou volatile(respiration)
Prenant congé du fournisseur de merveilles, les conspirateurs prirent la direction de la maison du tanneur. Il faisait plus doux que la veille, quelques villageois les saluèrent sans s’attarder tandis qu’ils repassaient devant l’auberge et s’approchaient de la tour de guet, par pure politesse et sans s’attarder sur l’exotisme de Sahadeva. La Colline offrait une toute autre vue de jour que lorsqu’ils étaient arrivés, le village était bien loin d’être désert.
Trouvant un endroit d’où voir sans être vu, contre le vent pour éviter que l’odeur de viande ne les trahisse trop vite, Hermine & Sahadeva. Manipulant une petite cible entre ses doigts et prononçant un mot de pouvoir, Hermine vit soudain sa cible avec une précision que seul l’Art pouvait rendre possible. Le temps sembla ralentir, elle percevait parfaitement l’influence du vent contraire et pouvait presque voir se dessiner la trajectoire de ses projectiles improvisés vers la gueule du loup. Alors qu’elle n’aurait dû avoir aucune chance, profitant d’un bâillement qui se fit attendre, elle parvint à lui envoyer le premier, manquant l’étouffer de surprise tandis que la nourriture glissait sur sa langue pendue, directement avalé.
Eveillant son attention, le canidé se redressa, les oreilles hautes et la truffe au vent, cherchant de ses yeux perçants l’origine de cette nourriture providentielle. Il en avala une seconde, puis une troisième –lancées au mieux, au plus près de lui, et à la troisième, se frotta la truffe d’une patte et se laissa choir calmement, mâchouillant la préparation avec plaisir.
Vieltal rentra en scène, s’approchant seul de la porte principale. L’animal fit mine de tourner la tête dans sa direction mais dans un jappement étouffé se reprit et s’allongea sur le dos. A peine le barde avait-il frappé à la porte que leur cible lui ouvrit, dans l’attitude parfaitement sereine de celui qui n’a rien à se reprocher.
- Vous devez chercher Dan, je dois vous informer qu’il n’est pas là pour deux jours. Il m’a par contre chargé de prendre note des commandes en son absence... mais je vous reconnais ! Vous étiez dans la groupe qui cherchait un guide pour traverser les marais ! Votre ami est toujours au service du Temple pour trouble de l’ordre d’ailleurs. Même s’ils ne s’étaient pas présenté, ils ne s’en étaient pas cachés non plus et l’esclandre avait fait assez de bruit que pour attirer l’attention de l’ensemble des présents à cet instant dans la Taverne. Erik était du nombre.- Alors ? Vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? Même si nos approches diffèrent, Florian est presque aussi bon que moi, je dois le reconnaitre, mais je suppose que si vous venez me trouver, c’est que vous avez échoué. Erik menait la discussion, assez habilement, et restait dans l’entrebâillement de la porte. Passant la tête vers l’extérieur, il se tourna ... vers la masse endormie de son loup. C’était-il rendu compte que quelque chose n’allait pas ? S’il n’en montrait aucun signe, il gardait sa position, évitant de s’exposer. - Vous n’êtes plus avec vos compagnons ? Plus avec votre guide non plus. Tout va bien pour mon vieil ami ? Mais entrez donc, il fait chaud à l’intérieur et, comme je vous l’ai dit, mon cousin n’est pas là, nous serons plus tranquille pour me parler de ce qui vous amène ici plutôt que d’attendre mon retour au Fort. Ça doit être urgent -ou demander une discussion que la Dague n’apprécierait pas. La suite du plan d’Hermine s’enchaina à une vitesse surprenante. Deux Zhents dont un géant chargèrent le groupe, un rayon quittant la main tendue d’Hermine-Zhent pour frapper le front d’Erik. La protection presque complète que lui offrait Vieltal et sur laquelle il avait dû compter, aurait fonctionné à merveille contre un tir, elle fut sans effet sur le rayon qui manqua le barde d’un cheveu...
Diminué, et plus petit qu’elle, même sans être surpris le rôdeur n’eut aucune chance et fut proprement ceinturé, Sahadeva se chargeant de refermer la porte sur eux quatre pour se cacher de la vue des villageois.
" Par delà les brumes "
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Soeur des Marches
Chambre 14
Aucune gemme
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omme à son habitude, Hermine avait tenté d'envisager tous les cas de figure -ou, du moins, suffisamment de cas de figure pour ne pas risquer de perdre un compagnon, et d'avoir une chance d'atteindre leur objectif. Évidemment, avec plus de temps à sa disposition, elle aurait pu faire quelque chose de mieux, en recrutant des complices ou en trouvant suffisamment d'argent pour se procurer un parchemin de sort adapté, par exemple. Mais les aventuriers en manquaient. Le temps ... c'était peut-être la plus grande richesse au monde. Cependant, pour hâté qu'il fut, le plan des trois compère avait fonctionné étonnamment bien : Sahadeva et elle même, déguisés en hommes de main maléfiques, vêtements noirs et armures cloutées à l'avenant, le tout frappé d'un Z qui voulait dire ... Zhent ? Ils avaient chargé en toute hâte à l'intérieur de la maisonnette et, bien que Vieltal ait lui-même senti le souffle de son rayon magique chatouiller son oreille, et qu'elle-même s'était peut-être un peu trop enthousiasmée par sa puissance nouvelle, et par le fait de voir ainsi le monde de plus haut, Tymora était ce jour-là de leur coté -et, comme toujours, elle était la bienvenue.
Après qu'Érik, menotté, se fut évanoui sous la pression de son propre bras sur sa jugulaire -bras qui était, il est vrai, maintenu en place par Hermine, ses genoux faisant de leur coté pression sur la fémorale du rôdeur, la jeune femme ligota leur ennemi grâce à la corde en soie achetée à Torleth, sans oublier de le priver de son équipement et de le baillonner avec son écharpe pour faire bonne mesure, car on ne savait pas combien de temps l'homme mettrait avant de reprendre ses esprits. Se redressant tout en restant accroupie -par Berronar, que cet intérieur lui paraissait exigu!-, elle parcourut des yeux le mignon petit foyer, et son regard tomba sur ... Vieltal. Un sourire désabusé ourla ses lèvres.¤ Espérons qu'aucun témoin ne nous a vus, sinon notre Vivi va développer la réputation de s'acoquiner avec les Zhents ! ¤ Ce message a été modifié par Hermine le Jeudi 24 Janvier 2019 à 15h34
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Maquar
Chambre 2
2 gemmes
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Bien qu'il eut pu tourner au cauchemar, le plan suggéré par Hermine s'était finalement parfaitement déroulé : Erik avait été facilement maîtrisé et son loup s'était paisiblement endormi, leur laissant les mains libres.
Le Maquar rengaina sa lame et observa la scène. Hermine terminait de ligoter Erik et Vieltal s'apprêtait probablement à fouiller la maison, en quête de nouvelles preuves de culpabilités et, sans doute aussi, de richesses à s’approprier. La prochaine épreuve à surmonter était d'exfiltrer aussi discrètement que possible Erik du village, avant leur déguisement ne s'estompe et que quiconque ne puisse s'alarmer à propos de la disparition du guide.
Une discussion s'ensuivit durant laquelle Sahadeva suggéra finalement d'envelopper Erik dans des couverture pour le soustraire à la vue des sentinelles et des passants. Hermine améliora le plan en proposant de le transporter dans une petite charrette, dissimulé sous des peaux qu'ils auraient pu se procurer chez lui. Un plan simple qui avait toute les chances de fonctionner.
- L'un d'entre vous se sent-il l'âme d'un marchand capable de négocier au mieux l'acquisition d'une charrette-à-bras ou d'une brouette ?
Le guerrier d'Estagund préférait laisser ce soin à ses compagnons, plus à l'aise que lui dans l'art de la parole et de la dissimulation. Pour sa part, il se mit à fouiller la maison du cousin d'Erik et à entasser auprès de lui tout ce qui s'apparentait à des peaux. Il entrouvrit également légèrement la fenêtre qui s'ouvrait non loin du loup endormi. Il murmura à ses deux compagnons :
- Bon, on peut essayer de rentrer le loup à l'intérieur de la maison afin qu'il ne nous suive pas. Il a l'air bien endormi et pas trop lourd : je peux le faire passer par la fenêtre, si vous le réceptionnez.
Ce plan exigerait une grande discrétion, car il faudrait déjouer la surveillance des guetteurs installés non loin de là, mais c'était sans doute mieux que d'avoir à craindre que le loup ne les prenne en chasse dès son réveil. Le Maquar saisit quelques assiettes découvertes dans la maison et les remplit d'eau à l'attention du compagnon d'Erik : il ne souhaitait pas tuer inutilement le moindre être vivant. Il s'approcha ensuite prudemment de la porte, en attendant les réactions de ses compagnons.
Fiche de Sahadeva« Lutte contre ce qui est contraire à l’Adama »Autres PJ : Metzli Arnesen, Daphnis Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme
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Maître des Exilés
Chambre 29
1 gemme
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L’habitation était remplie d’assez de peaux et de couvertures que pour les cacher tous s’ils le souhaitaient. Non seulement pour l’usage propre du cousin Dan, mais sans doute pour une commande de l’un ou l’autre des villageois. Soucieux de ne pas voler l’artisan qui n’était probablement pas complice des actions d’Erik, Vieltal insista pour n’en prendre que le nécessaire et de ne pas déforcer ce qui était clairement préparé à la vente.
Tandis qu’Hermine profitait de sa force pour emballer le rôdeur, Vieltal et Sahadeva avaient commencé la fouille des lieux, méthodique. La maison était exactement ce qu’elle semblait être, rien de plus ni de moins.
Un escalier menait aux combles, seulement rempli de peaux diverses, profitant de la chaleur de l’habitation et l’isolant en partie. Au rez-de-chaussée, un sellier contenait assez de vivres pour tenir ces jours froids sans avoir besoin de se ravitailler. Il y avait des poissons et des lanières de viandes séchés, un gros sac de farine, et une belle collection d’aliments divers preuve d’un commerce florissant –ou de l’aide d’un cousin fortuné. Tandis que le Maquar se chargeait du loup, le barde, cherchant mieux, découvrit la trappe dissimulée au pied de l’escalier pour y trouver une petite pièce normalement éclairée par une lampe à huile évidemment éteinte. Deux tonneaux de bière, un autre d’huile, un dernier d’eau, un petit bureau et une chaise et, dans un tiroir, une cassette remplie des richesses du marchand. Hermine aurait pu reconnaitre une barre de commerce en tout point semblable à celles trouvées chez Erik, sans doute l’aide financière à laquelle il pensait.
Sahadeva, conscient des capacités du loup et peut-être du lien qui le reliait à son maître, se chargea sans tarder de l’animal. Le recouvrant d’une couverture, il le porta à l’intérieur comme s’il rentrait une cargaison, en parfaite discrétion pour un éventuel guetteur. Peu de gens étaient vraiment curieux des activités des Zhents et sans la corpulence d’Hermine géante, il n’attira aucun regard appuyé –de ce qu’il put en voir. Avec précaution et sans aucune envie de lui porter le moindre préjudice, il l’attacha à une laisse de fortune à l’aide d’une corde de chanvre roulée dans un coin.
La question de la charrette à bras fut vite résolue, le tanneur disposait de la sienne, à côté de la maison, bien suffisante pour charger et camoufler leur prise sans être trop lourde que pour être manipulée seule même si la qualité des routes rendait la manipulation de l’engin plus aisé à deux.
Reprenant leur apparence normale, les aventuriers laissèrent Vieltal terminer ses recherches, lui proposant de les rejoindre en lisière de forêt quand il aurait terminé.
Vieltal trouva encore les affaires de leurs cibles, séparées de celles du propriétaire, dans un grand sac de voyage pratique et de bonne facture. Son épée ouvragée, son armure de cuir cloutée posée sur un tabouret, son lourd manteau attaché à un crochet dans le mur. De ce qu’il put en voir, Eric profitait du matériel à sa disposition pour se construire un nouveau sac quand il l’avait interrompu.
A un moment, sans se l'expliquer, le livre nouvellement acquis par le barde et posé sur le dessus de son sac glissa de côté, et s'ouvrit sur le plancher. La page de droite était couverte d'une écriture torturée, pleine de ratures et de tâches d'encre, celle de gauche du dessin d'une araignée monstrueuse.
Pendant ce temps, ses compagnons remontaient le sentier vers la forêt au Nord, saluant un bucheron, un fagot de brindilles énorme sur les épaules. Ils arrivèrent tous deux à couvert des premiers arbres les séparant des Collines des Géants. L’exercice physique leur fit oublier un temps le froid pourtant mordant, ils trouvèrent sans trop de difficultés un endroit à l’abri du vent et de la vue des éventuels autres villageois.
" Par delà les brumes "
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