Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Chapitre III : La quête de l'Opale, Chapitre III : La quête de l'Opale
écrit le : Mercredi 17 Octobre 2018 à 02h36 par Vieltal 'Vuurdan
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L'attitude du barde avait changé. Renfrogner sur le même, il n'avait pratiquement pas dit un mot depuis les retrouvailles avec Braz’ah As’Hyars Il s'était contenté de le présenter à Hermine et de lui offrir ses condoléances pour ses confrères décédés. Il avait ensuite travaillé à sortir les coffres du navire et transporté Hermine jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience.

Ils suivaient désormais Braz’ah As’Hyars à travers les marais. Dans un long silence ou tous semblaient se demander qui allait briser le voile, Vieltal parla d'une voix plus grave qu'à l'habitude.


- Il m'a dit quelque chose...

En sueur, le barde essuya son front du revers de la main. Il ne se soucia même pas de replacer une mèche de ses cheveux qui lui barrait le visage. Il avait l'air dans un sale état. Et pourtant, il se jouait en lui bien plus qu'il n'y paraissait encore. Constatant qu'ils étaient tous tournés vers lui et qu'il ne pouvait plus reculer, le barde poursuivit lentement :

- L'aboleth, j'ai tenté de lui soutirer de l'information... C'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas déclenché les hostilités...

Il trouva le regarde de Sahadeva pour se déculpabiliser de son inertie alors que le Maquar s'apprêtait à tirer. Soupirant, le skald reprit :

- Il m'a dit de rejoindre ce que je crois être une organisation... Les Celliers et Plombiers. Il m'a aussi parlé de l'effondrement du temple, quand les évènements commenceront. Parlait-il du temple d'Umberlee à Eauprofonde? J'aurais surement pu lui en soutirer davantage... Il en savait tellement...

Dans cette dernière phrase se mêlait des émotions contradictoires. La peur, le dédain et l'admiration vibrait dans la voix du barde alors qu'il parlait de la créature mythique qu'ils avaient occis plutôt. Il avait livré sa carte cachée, c'était la bonne chose à faire dans les circonstances. Ces compagnons étaient d'honnête gens qui se battaient pour le bien. Il leur devait bien cette franchise, qu'aurait-il eu à gagner à le leur cacher? Et pourtant, il y avait songé... La connaissance est une ressource certes inestimable mais également dangereuse. Elle peut se révéler salvatrice tout comme elle peut se retourner contre nous. Tout est une question de dosage et surtout, de savoir dans quelles oreilles la susurrer. Pourtant, dans le silence, elle reste la perle cachée dans l’huître, sans valeur apparente.



La vie est tout comme un scintillant diamant... De cette façon dont il brille lorsqu'on le polit bien.
Vieltal 'Vuurdan
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écrit le : Mercredi 17 Octobre 2018 à 09h00 par Atlas
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- Hermine, les miens veulent d’abord survivre. Il faut plus d’efforts des humains pour que la confiance revienne, une reconnaissance que ce marais est le nôtre par exemple et la fin de la chasse. J’ai surveillé longtemps un homme du Fort et son loup. Chacun de nous le tuera à sa prochaine incursion, il se serait emparé d’oeufs. En absence de preuves nous n’attaquerons pas le Fort, nous ne sommes pas des ‘aventuriers’, mais nous le remettre serait déjà un bon signe. La sorcellerie de ces coffrets ne nous intéresse pas.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Le mépris pour le terme ‘aventuriers’, en parfait écho de l’acte irréfléchi qui avait mis fin à la paix dans le marais, était perceptible par tous. Il suivait un logique tribale évidente, relayant les richesses à l’accessoire, considérant la survie comme un but en lui-même.
Pour Vieltal et Sahadeva, l’identité de l’homme au loup ne faisait aucun doute, il devait s’agir d’Erik, le second homme capable de les mener au travers du marais. Tous deux pouvaient se faire une idée de la manière dont se serait passé leur entreprise s’ils l’avaient préféré à Florian dans la Taverne de Dame Chance. Hermine l’avait rencontré plusieurs fois et savait qu’il organisait des chasses –sans en préciser la nature- dans les marais. C’était un homme foncièrement mauvais, le paladin qui les avait accompagné un court moment aurait pu le leur dire mais il avait préféré risquer les fers en s’attaquant à un marchand esclavagiste.

Etait-il acceptable de leur remettre cet homme quand sa mise à mort faisait si peu de doute ? Ne la méritait-il pas s’il avait pris possession d’oeufs hommes-lézards ? Sahadeva se trouvait confronté à des questions morales complexes sous l’éclairage de l’Adama puisque même la mort d’une créature aussi terrifiante et potentiellement destructrice d’un aboleth lui posait question.

Vieltal choisit ce moment pour partager le sombre secret qu’il avait obtenu du monstre et qui plaçait l’ensemble de leur quête dans un éclairage nouveau, soulignant ce qui pourrait passer alors pour des évidences. L’aboleth connaissait les coffrets, souhaitait par-dessus tout qu’ils arrivent à destination, qu’un temple s’effondre sur des actions liées à une organisation obscure –probablement dans les profondeurs d’Eauprofonde selon leur nom.
Les évidences s’arrêtaient là mais constituaient un pas en avant prodigieux dans leur compréhension de la situation. Etait-ce suffisant pour camoufler le trouble du barde ?

Florian fut surpris à plus d’une reprise quand Braz’ah As’Hyars le fit passer par des passages qui lui semblaient impraticables pour sa barge. S’il connaissait remarquablement le marais, il était encore bien loin du talent de l’Homme-Lézard auquel il faisait montre d’une confiance aveugle.


- Nous y sommes presque. Ne tenez aucune arme en main. Je traduirai quand ils parleront. Certains vous comprendront soyez prudents.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Et heureusement pour Vieltal et Hermine qui voyait leur peau pâlir à vue d’oeil et les veines se dessiner de plus en plus.



" Par delà les brumes "
 
 
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écrit le : Jeudi 18 Octobre 2018 à 10h34 par Hermine
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orrifiée, Hermine regarda Braz’ah As’Hyars qui avait terminé de parler. Elle n'avait pas tout de suite saisi la portée de ses dires ; maintenant, elle imaginait ce qui s'était passé quasiment sous ses yeux depuis qu'elle résidait au Fort : Érik, se glissant subrepticement dans une couveuse du village d'hommes-lézards avec un sourire mauvais. Un club d'horribles « gourmets », le visage dans l'ombre, la bouche bien trop grande et la bave aux lèvres, déguster des plats impies. Des parents éplorés, pleurant la disparition de leurs enfants ...
L'esprit de la jeune femme en imaginait peut-être trop ; néanmoins, son cœur se serra et elle eut le souffle court. Rapidement, elle dut s'agenouiller sur le bord de la barge et, de ses mains, aspergea son visage d'eau, tandis que Biscotte, perchée dans sa capuche, poussait de petits cris inquiets. Cela allégea quelque peu sa nausée, mais le mal qui lui empoisonnait les veines n'arrangeait rien.

Lorsque Vieltal s'exprima, elle se tourna vers lui pour l'écouter, l'eau ruisselant sur ses joues. Il parlait d'une voix qu'elle ne lui connaissait pas, emprunte de regrets et de sentiments ... plus étranges, qu'elle ne sut interpréter sur le moment. Le souffle difficile, elle ne put que s'assoir tout à coté du barde, sa main serrant le bras de son ami, afin de lui manifester de manière muette, son soutien. C'était là, pour l'instant, tout ce qu'elle pouvait faire ...

Après un moment, Hermine reprit ses esprits. Lentement, elle sortit une plume et un parchemin de son étui, qu'elle déploya sur ses genoux avant de se mettre à griffonner lentement, faisant des pauses régulières, visiblement en proie à d'intenses réflexions. Au fur et à mesure qu'elle posait les mots sur le papier, Biscotte blottie dans son giron, elle devenait visiblement plus calme. Qui l'observait pouvait constater un mélange étrange : tandis que son corps s'affaiblissait, son esprit se concentrait. Sa volonté semblait progressivement devenir plus forte, comme si elle la matérialisait par écrit. Cela lui prit de longues minutes, pendant lesquelles la barge progressait avec aisance à travers les méandres du marais.

Lorsqu'elle eut terminé, elle leva les yeux vers ses compagnons de voyage, mais il était cependant trop tard : ils arrivaient au village des hommes-lézards.
Avec un regard amical envers Vieltal qui avait éventuellement pu l'observer par dessus son épaule, Hermine se releva péniblement et rangea son matériel d'écriture. Suivant le conseil de leur guide, elle resta ainsi : vêtue de sa tunique de mailles, mais conservant son bouclier dans le dos et, surtout, son épée dans son fourreau.

Le parchemin, lui, était enroulé dans son étui, marqué de larmes et de quelques ratures. Il devrait encore attendre avant de dévoiler ses idées ...


Cliquez ici pour dérouler le parchemin...



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écrit le : Vendredi 19 Octobre 2018 à 21h15 par Ahuizotl
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Les propos de Vieltal puis ceux de Braz’ah As’Hyars tirèrent le Maquar de son introspection.

Les révélations du barde avaient quelque chose d'inquiétant : si l'aboleth disposait de soutiens, ses alliés tenteraient probablement de récupérer les coffrets transportés dans la cale de l'Opale... à moins que leur organisation ne se disloque suite à l'élimination de la créature. Tout était possible et Sahadeva regrettait de ne pas en savoir plus sur la région et les différentes factions qui y étaient actives. Quelle ironie qu'un étranger à peine débarqué d'un navire tout droit venu de Portcalim ait été embarqué dans une telle intrigue! Le guerrier d'Estagund hocha légèrement la tête, l'air grave, signifiant par là qu'il avait pris bonne note des informations que Vieltal leur avait fournies.

Les déclaration de l'homme-lézard avaient suscité une certaine répulsion en lui, un dégoût pour sa propre espèce. Cet Erik ne lui avait pas inspiré confiance et on leur avait immédiatement conseillé de suivre Florian plutôt que lui mais le Maquar n'imaginait pas qu'il trempe dans une affaire aussi sinistre : voler les petits d'autres personnes, voilà un crime contraire à la morale la plus élémentaire, voilà qui pouvait compromettre la paix et la stabilité dans une région pourtant déjà peu avenante.


¤ Quelle cruauté et quelle insolence! ¤

Sahadeva savait toutefois que les hommes-lézards exécuteraient probablement Erik s'ils parvenaient à le leur remettre, ce qui contrevenait à ses valeurs morales. Les autorités du Fort, si elles étaient prévenues, ne prendraient sans doute aucune mesure contre ce sinistre personnage : même si elles faisaient preuve de compassion pour les hommes-lézards, ce qui était loin d'être certain, il faudrait encore prouver le vol et la culpabilité de l'accusé... Le guerrier imaginait mal les hommes-lézards venir témoigner dans un tribunal. Restait enfin la possibilité de faire justice soi-même mais cette solution n'était pas sans risque et pourrait mécontenter tout le monde. Sahadeva décida de prendre le temps de réfléchir à tout cela et répondit simplement :

- Ce criminel doit être puni. Si nous en avons l'occasion, nous veillerons à ce que justice soit faite.

Ils arrivèrent ensuite au terme de leur voyage. Vieltal et Hermine semblaient à nouveau très faibles et le temps pressait. Sahadeva écouta attentivement les prescriptions de leur guide et se contenta de déclarer :

- Nous suivrons tes instructions. Merci encore pour ton aide.



Fiche de Sahadeva

« Lutte contre ce qui est contraire à l’Adama »

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écrit le : Lundi 22 Octobre 2018 à 14h17 par Atlas
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Braz’ah As’Hyars hocha la tête, faisant signe à Florian de suivre un chemin d’eau plus claire au milieu de la végétation. Parler de village aurait été une erreur, il n’en était absolument pas question. Sans doute disposaient-ils de constructions, de limites clairement définies que ce soit pour l’intérêt tactique de la défense, de la protection de leurs enfants ou le dessin d’un territoire indiscutable mais c’était avant que les inondations ne transforment tout.

De l’ouest, la voie d’eau tourna droit vers le Nord, dans la direction générale du Fort, s’élargissant en un petit lac sombre. A leur droite, quelques arbres malades se dressaient, tortueux, devant une série de troncs couchés abattus par le temps ou les occupants des lieux. Après un rétrécissement, le lac reprenait forme et, au bout de celui-ci une petite plage surmontée fermée par une tanière de branches, d’algues et de végétation diverses l’intégrant si bien dans le paysage qu’il était totalement impossible d’en estimer le volume intérieur –ni même de le voir en l’approchant par un autre côté. D’après leurs souvenirs de navigation de la veille, et les informations sur le campement de la Griffe Blanche, ils avaient été plus de deux fois plus vite.


- Nous y sommes.

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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Dans l’entrée, difficile à percevoir, mais certainement d’un bon vingt mètres de large, se dressait un Homme-lézard moins musculeux que leur guide mais à l’apparence autrement plus féroce et belliqueuse. Sahadeva reconnut sans peine le guerrier qu’il avait affronté et gardé en vie envers et contre tout ... avant de l’avoir convaincu de parler. Il leur fallut s’approcher encore pour en être surs mais ils repérèrent chacun à leur tour qu’il était accompagné d’un crocodile au moins aussi puissant que lui.
Un corbeau croassa bruyamment, attirant l’attention des aventuriers une fraction de seconde suffisante pour qu’ils se retrouvent entourés de neuf humanoïdes menaçant équipés de javelots.




Hermine reconnut le mot « manger » pour peu que la ressemblance entre leur langue et le draconique permette de faire un tel lien ici encore. Trois corbeaux de plus apparurent, tournoyant autour de la barque en criant, comme s’ils se félicitaient déjà du goût des intrus.



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Créature puissante, de près de deux mètres de haut bien que voûtée, sous un lourd manteau vert profond à capuche camouflant son visage, on pourrait craindre faire face à un demi-ogre en maraude ... jusqu'à apercevoir sa queue de crocodile et voir doutes et espoir disparaître face à cet homme-lézard.


Une créature plus petite que Throzok se glissa de derrière son dos. Tout son corps, de sa tête à sa queue, était plus allongé et mince. Sur la tête, il portait une parure de plumes noires et grises, ses yeux brillant d’une lueur de cuivre. Il tenait à la main un bâton tortueux terminé par un nouvel ensemble de plumes de la même couleur et, autour de la taille, un pagne. Rien de plus.

- Voici donc les assassins des Griffes Blanches ? –leur lança-t-il dans un Commun parfait.



" Par delà les brumes "
 
 
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écrit le : Lundi 22 Octobre 2018 à 18h13 par Hermine
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ouche bée de découvrir le spectacle qui s'offrait à elle, Hermine prit du retard pour sauter de la barge. Au delà de la nouveauté que présentait le cœur du territoire des Griffes Blanches, plusieurs détails de cet habitat primitif lui firent revenir l'espace d'un instant, tels des déclencheurs d'une mémoire oubliée, le souvenir de sa propre jeunesse au sein de sa propre tribu "barbare", les Nomades du Loup. Mais elle n'était pas chez elle, et la jeune femme se ressaisit bien vite, et sauta souplement sur la terre ferme.

Alors qu'ils étaient accueillis plus ou moins manu-militari par les humanoïdes, la guerrière ne fit montre d'aucune agressivité mais resta néanmoins ferme, campée sur ses pieds, scrutant gens et lieux. Elle savait que la tribu comptait une trentaine d'adultes, plus les jeunes, mais seule une douzaine les entourait ... même en déduisant les quatre cadavres de l'épave, et un certain nombre sûrement restés garder les jeunes à l'intérieur d'une des huttes, le compte n'y était pas. Soit la tribu avait récemment subi de lourdes pertes, soit une partie était en expédition à l'extérieur, soit d'autres devaient encore se cacher, les épiant, prêts à surgir en renfort. Ce n'était vraiment pas le moment de déclencher des hostilités ... ce qui n'était, de toute manière, pas l'intention des aventuriers. Du moins, si on leur en laissait le temps.

Hermine avait tant à dire à ces gens ! La peine qu'elle ressentait à la pensée de tout ce qu'ils avaient du traverser, son respect pour les quatre guerriers dont le trépas leur avait en partie permis de sortir victorieux de leur dernier et terrible combat, son admiration envers ceux qui avaient été capables de mettre en fuite les rats-garous, sa gratitude envers le fait qu'ils avaient évité de s'en prendre dans la foulée à un Fort pourtant affaibli, ... Mais il y avait un temps pour tout. Vieltal, Sahadeva et elle n'étaient pas entouré d'amis ici : ils devaient faire attention aux mots qu'ils allaient employer.

Lorsque Chirnikki, le chef des hommes-lézards, ou plus probablement leur chaman, s'adressa à eux en langue commune, Hermine ne put cependant s'empêcher de répondre. En guerrière aguerrie, elle devait malheureusement s'attendre à devoir gérer les suites de la mort qu'elle devait parfois dispenser. Le mieux était de rester fidèle à ses principes :


- Nous nous sommes défendus. En en épaяgnant autant que nous avons pu ... De son interlocuteur, son regard passa temporairement au guerrier féroce. Elle le salua en hochant brièvement la tête : « ... »

Lorsqu'elle-même avait écouté l'échange entre Braz’ah et Throzok, Hermine avait rapidement évalué les risques et bénéfices de s'exprimer en commun ou en draconien. Chirnikki lui avait évité d'avoir à choisir, lui permettant de ne pas avoir à dévoiler tout de suite qu'elle comprenait plutôt bien leur langue, sans passer pour autant pour une dissimulatrice. Cependant, elle avait tenu à prononcer correctement le nom de son interlocuteur, en signe de respect. Il semblait que lui-même ne ressentit pas de gratitude particulière envers les aventuriers qui avaient épargné sa vie -mais ça n'était pas pour autant une raison pour brûler les ponts et perdre une occasion de tendre la main à qui elle pouvait ...

- Depuis un ceяtain temps, de nombяeux toяts s'abattent suя votяe tяibu. Son ton restait grave et conçis, mais franc et sans aggressivité. « Nous sommes de passage, mais ... si nous le pouvons, nous vous aideяons à les яedresseя. »

À ces mots, la jeune femme s'écarta de devant leur embarcation, afin de dévoiler aux hommes-lézards assemblés ce qu'elle contenait : les quatres membres de leur tribu, tombés au combat contre le monstre aquatique, et reposant maintenant côte à côte.
Il y avait beaucoup à dire, mais elle-même s'abstint de continuer. Le spectacle parlait pour elle : ils avaient assez de respect pour avoir ramené leurs morts pour leur permettre de les manger, comme leurs coutumes semblaient le demander. L'état de maladie avancé des hommes-lézards ne laissait aucun doute sur le fait qu'ils n'avaient pas été tués par les quatre humains. Mais de même, ils n'auraient pas pu récupérer les dépouilles si ils n'avaient pas débarrassé la région de leur véritable assassin ...

Hermine ne voulait pas commettre de maladresse, en ayant l'air par exemple de faire l'importante et d'amenuiser la valeur de ceux qui étaient tombés. Et puis, même si elle n'avait pour l'instant pas l'intention de pleurnicher en demandant de l'aide, parler lui était de plus en plus difficile ...

De sa main libre, elle se massa péniblement la gorge. Son cou portait, bien visibles, les marques de la malédiction laissée par l'aboleth ...



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écrit le : Mardi 23 Octobre 2018 à 21h33 par Ahuizotl
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Le Maquar avait docilement suivi Braz’ah As’Hyars, se conformant en tous points aux recommandations de leur guide. Il savait que le moment était important : si la tribu refusait de les aider, ils risquaient la mort qu'elle leur soit infligée par les hommes-lézards ou par leur incapacité à guérir les blessures d'Hermine et de Vieltal.

L'homme-lézard au bâton et à la parure de plumes semblait être le chef de la tribu, peut-être aussi le chamane capable de prodiguer les soins dont ses compagnons avaient tant besoin. Son accueil fut loin d'être chaleureux. Hermine prit la parole en première, son discours était courtois et conciliant mais fort bref, son état ne lui permettait pas d'en dire beaucoup plus.

Sahadeva n'était pas un grand orateur. A son arrivée à Eauprofonde, il avait systématiquement laissé Celestia et surtout son ancienne employeuse, Azru'ael, prendre la parole à sa place, estimant qu'elles avaient plus d'éloquence que lui et une meilleure connaissance de la situation. Mais, à présent, il sentait qu'il était de son devoir de parler avec son cœur, en tant que membre le plus ancien et le plus valide de l'expédition.


¤ Espérons que ma franchise ait les mêmes résultats sur lui que sur Braz'ah. ¤

Il s'inclina légèrement devant l'homme-lézard au bâton. Puis, improvisant en grande partie tout en mobilisant quelques techniques oratoires que lui avait enseignées Yudhishthira, il prit à son tour la parole :

- Merci de nous avoir accueillis parmi vous, c'est un geste sage et bon. Comme ma compagne vous l'a dit, nous ne sommes pas des assassins. Nous avons croisé Braz’ah As’Hyars, il y a quelques jours, et nous lui avions expliqué que nous cherchions l'épave du navire qui s'est échoué près d'ici. Nous ne voulons aucun mal aux hommes-lézards, ni à personne d'autre d'ailleurs : mes croyances religieuses m'incitent à épargner les vies, à tout prix.

Il marqua une courte pause et poursuivit :

- Les guerriers de votre tribu se sont approchés furtivement, de manière menaçante, de notre campement, armes à la main, croyant sans doute nous surprendre pendant notre sommeil. J'ai cru bien faire en bondissant de ma couche en criant pour les effrayer. J'ai espéré qu'ils fuient, face à une résistance inattendue, mais ces guerriers étaient braves et ont lutté. Nous avons sauvé celui qui pouvait l'être et l'avons libéré mais il était trop tard pour les autres. Nous nous sommes défendus et je suis sincèrement désolé que ces guerriers soient morts, il n'était pas dans notre intention de tuer qui que ce soit.

Le guerrier d'Estagund marqua une nouvelle pause avant d'ajouter :

- Comme ma compagne vous l'a dit, nous ne voulons préserver un certain équilibre dans la région, c'est ce qui nous a amené près de l'épave et c'est ce qui nous a incité à éliminer la créature malfaisante qui s'y trouvait... et qui avait tué bien d'autres de vos guerriers. Elle ne menacera votre territoire...

Il s'arrêta là, n'osant pas aller plus loin pour le moment.



Fiche de Sahadeva

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écrit le : Mercredi 24 Octobre 2018 à 11h00 par Atlas
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Le guerrier survivant grognait, sa respiration se faisait plus rapide et ses muscles se contractaient de rage tandis qu’Hermine avait répondu à la provocation du Shaman. L’enchainement de Sahadeva, décrivant l’attaque dont il avait été l’instigateur, ne fit que renforcer sa rage. S’il n’avait été si proche du vieil homme-lézard, il aurait bondi sur l’un ou l’autre, ça ne faisait aucun doute. Braz’ le comprit bien avant les aventuriers, reconnaissant les signes de son peuple avant qu’ils soient visibles par des étrangers.
Une analyse objective des explications aurait pu conclure que le vrai responsable de la mort de l’attaque nocturne était Throzok, aucunement ces humains qui avaient pris des risques inconsidérés menant à l’affrontement contre une créature beaucoup plus puissante qu’eux. Il le savait, et Chirnikki le comprit aussitôt que le Maquar expliqua la raison de leur présence.

Le crocodile ouvrit grand la gueule, en réponse à la rage à peine contenu de son maître et grogna à son tour. Sur les neuf guerriers présents, quatre assurèrent leur prise sur leur javelot, prêts à les lancer si la situation dégénérait.
Le souvenir d’Hermine de la composition de la tribu était juste. Même en considérant d’autres guetteurs, la moitié des adultes se cachaient encore, susceptibles d’apporter un renfort pour peu qu’il soit nécessaire. Sans compter la participation des enfants qui, dans de nombreuses tribus, n’attendaient pas que l’âge permette à leur bras de porter une épée pour défendre les leurs...
La tension montait au point que pendant une fraction de seconde, ils auraient tous pu penser que la présence du Shaman ne suffirait pas à les contenir.

Et le temps se figea.

Les yeux du Shaman étaient devenus blancs, laiteux comme ceux d’un aveugle -ou d’un mort- et la brume froide qui les entourait dans ce marais presque gelé s’épaissit au point que les aventuriers ne furent plus capable de voir les guerriers, il ne voyaient plus que la créature au bâton de plumes.


- Vos gestes, étrangers, ont fait de vous des assassins. Qu’importe que ce fut la peur de mourir à leur place, la volonté de vous défendre, une noble quête, l’espoir ou le désespoir. Vous avez tué et vivrez avec cette noirceur sur votre conscience. Vous vous êtes défendus ? Nos guerriers défendaient notre territoire dans lequel vous avez mangé notre poisson trop rare pour nourrir nos enfants.

Curieusement, le discours accusateur du Shaman n’en avait pas l’intonation. Ils les replaçaient dans la vision de la situation par les Hommes-Lézards. Pas pour les accabler ou les juger mais pour leur permettre de ... comprendre.

- L’équilibre de la région n’existe plus, ou le monstre qui a tué nos guerriers a participé à son retour, d’une certaine manière, en régulant notre nombre. S’il était proche de l’épave comme vous dites, il nous protégeait d’une nouvelle attaque des Rats de la mer. Les enfants s’adaptent plus vite, les guerriers ont plus de mal à s’adapter aux changements.

Le temps reprenait son cours, lentement, la brume perdait en intensité et les guerriers menaçant leur place. Le Shaman leva son bâton au ciel et les corbeaux s’envolèrent en croassant, couvrant la rage et les forçant à détourner leur regard des aventuriers.

- Vous n’aurez aucun merci pour vos actions, étrangers, nous ne vous avions rien demandé et le prix qu’il nous en a couté est trop lourd -de sa main libre, il toucha le bras de Throzok dont la colère fondit, reconnaissant de n’être ni accusé, ni diminué. Les meurtres de ses propres compagnons étaient considérés à leur juste valeur- mais il est hors de question que vous emportiez une maladie au travers de nos terres et que vous risquiez de contaminer le fruit de nos chasses.

Sans qu’ils en parlent, il l’avait compris, peut-être à l’attitude d’Hermine ou peut-être parce que peu de choses dans le marais lui était inconnues, les aventuriers ne pouvaient le savoir.

Vieltal se mit à hurler de douleur, tout son corps le brulant soudain comme s’il venait d’être plongé dans la lave, il perdit connaissance, son esprit incapable de supporter une brulure si intense, et dans un état comateux, il ne voyait que les ténèbres, et le regard rouge, encadré de tentacules d’un Aboleth.


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Florian dut rester dans la barge, et Braz’ à son côté –tant pour lui interdire d’entrer dans l’abri des hommes-lézards que pour qu’il ne soit pris pour cible. Sahadeva dut aider Hermine à se déplacer tandis qu’elle sentait le mal qui avait terrassé Vieltal s’en prendre à elle également. La maladie reprenait le dessus.

Le ‘seuil’ franchit, les aventuriers encore en état découvrirent un dôme de bois et de plantes percé çà et là pour offrir la lumière nécessaire et récupérer, par un astucieux système de gouttières végétales, l’eau qui aurait vite fait de noyer l’ensemble. Ils découvrirent les familles de la Griffe Blanche, trois anciens probablement aussi âgés que le Shaman, des femmes, des hommes et des enfants se partageant sans distinction des préparations de repas, de tapis de roseaux, d’affûtage de javelot, d’entretien de feux ne dégageant pratiquement aucune fumée, de salage de poissons. C’était une seule pièce immense, sans installation plus importante que des couchettes installées au fond.

Sur la gauche, trois crocodiles paressaient, un jeune enfant escaladant le dos du plus gros.
Sur la droite, un homme-lézard se faisait soigner une large griffure sur la cuisse, rappelant aux aventuriers la chance qu’ils avaient eu de ne croiser aucun prédateur sur leur traversée des marais. Ils y furent installés sur une natte tressée, à côté du seul cadavre retrouvé en dehors de l’épave.
De temps en temps, Vieltal ouvrait un œil, incapable de discerner ses instants de veille et de délire. Il vit, comme Hermine et Sahadeva, qu’on vidait l’Homme-Lézard de son sang et que celui-ci était mélangé à quantité d’autres liquides impossibles à identifier. Le shaman buvait chacun pour les recracher dans un large bol, psalmodiant tout du long.
Hermine s’effondra avant qu’il eut terminé. Le Maquar dut les aider à déshabiller ses amis pour que d’un kriss noir charbon, il puisse entailler le centre de la blessure des deux aventuriers et y verser précautionneusement le mélange qui remplaça le sang noir qui sortait de la plaie.

La seule vieille femme-lézard expliqua à grand renfort de gestes, que les corps des morts vidés de leur sang ne serait pas mangés comme ils l’avaient cru mais seraient placés en procession, à une lieue de là, au cœur de leur territoire de chasse. Les corps attiraient les prédateurs que les chasseurs tuaient avant qu’ils aient pu toucher leurs compagnons tombés. En ces temps de disette, les carnivores des marais se faisaient charognards.

Une heure était passée quand Vieltal et Hermine se réveillèrent, torses nus, guéris.




" Par delà les brumes "
 
 
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écrit le : Jeudi 25 Octobre 2018 à 07h09 par Hermine
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entement, précautionneusement, elle ouvrit les paupières. Elle resta ainsi quelques instants, immobile, regardant ce plafond qui laissait filtrer une lumière verte -peu à peu, elle reconnut un tressage de branches, de roseaux et d'ajoncs. Pendant ce temps, elle écoutait ces bruits étranges ; d'abord à la lisière de sa conscience, elle les entendait maintenant clairement, même si elle n'en comprenait pas exactement la provenance : bruits de travaux domestiques, paroles dont elle ne comprenait le sens que par bribes et, de temps en temps, ce raclement sourd ...

Elle se redressa, échevelée. Après avoir considéré l'intérieur de la hutte brièvement, et presque passivement (
¤ Ah, le raclement était produit par la queue de ce ... crocodile !? D'accooord ... ¤), s'être assurée que Vieltal, allongé non loin d'elle, était sain et sauf, et avoir caressé gentiment Biscotte, rassurée de savoir son amie vivante, elle prit quelques instants pour s'examiner elle-même. Une incision avait été pratiquée sous son sein gauche, près de son cœur, au milieu de la contusion provoquée par le coup de tentacule qu'elle avait reçu. Cautérisée avec des herbes médicinales, cette chirurgie artisanale laisserait peut-être une cicatrice. Peu lui importait : dans sa culture, les cicatrices étaient autant une marque d'honneur qu'un souvenir ou une leçon ; les circonstances actuelles étaient dignes de laisser leur marque sur son corps.

Elle laissa échapper un croassement : sa gorge était sèche. Pour une fois, elle se ferait bien un petit casse-croûte. Elle avisa son havresac, parvenu non loin de sa paillasse on ne savait trop comment (peut-être une attention de Sahadeva ?), et en sortit une bouteille de vin qu'elle avait acheté au Gué de la Dague avant d'en partir. En faisant sauter le bouchon, elle en but quelques gorgées au goulot, avant de se rendre compte que certaines vieilles humanoïdes la regardaient avec un intérêt teinté de méfiance. Par gestes, elle leur proposa la bouteille.

Toujours avec des gestes lents et précautionneux, car elle était encore un peu comateuse, elle se remit à fouiller dans son sac pour en tirer quelques graines et morceaux de lard. Sans conviction, elle engloutit une poignée d'amandes, davantage pour réveiller ses muscles que pour satisfaire une fringale, tout en regardant le crocodile -qui la regardait aussi.


hrp.gif Hermine lance Communication avec les animaux.

- [crocodile] 'Lut, machonna-t'elle à l'adresse du saurien. « Cha va, la vie ? »

Vaguement surpris, l'intéressé lui répondit par l'affirmative, avec la lenteur, la concision et la puissance contenue qui caractérisait son espèce, tout en l'avertissant de ne pas faire de mal aux enfants, qui étaient sous sa protection.

- [crocodile] 'T'inquiète, ch'est pas mon intention ... Elle déglutit, avant de lancer un morceau de lard dans la gueule de l'animal.

Les enfants ... Les mots de Braz’ah As’Hyars sur les vols d'œufs d'hommes-lézards lui revinrent en mémoire.
Pour la troisième fois, la jeune femme fouilla dans son sac, pour en sortir son vieux jeu de Talis. Se redressant, elle proposa une seconde fois aux humanoïdes présents dans la hutte de partager ce qu'elle avait, en poussant doucement vers eux ses rations de voyage. Il y avait de quoi nourrir une personne pendant deux jours, ce n'était donc pas suffisant pour leur faire un vrai repas, mais peut-être un goûter d'une saveur dont ils n'avaient pas l'habitude ...


- , demanda-t'elle aux petits, assise en tailleur sur sa paillasse. Elle leur proposa un jeu simple dont elle expliqua les règles en trois phrases, avec l'aide de Biscotte. Peut-être que les cartes d'atout colorées et les tours de la belette les amuseraient ? Ces enfants avaient certainement besoin de se changer les idées ... Et elle aussi.

Attendre un peu avant de quitter la hutte lui permettrait aussi de reprendre pied avec la réalité, tout en veillant sur Vieltal jusqu'à son réveil, et en étant prête à rassurer Sahadeva.


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Vieltal réveillé, les trois amis avaient eu un peu de temps pour se retrouver et décider de la prochaine action qu'ils allaient entreprendre. Leurs options étaient nombreuses, à commencer par examiner les coffrets maudits qu'ils avaient récupérés dans La Conque d'Opale. Convaincue que les petits actes d'altruisme avaient autant de valeur que les grands hauts faits héroïques, et que les troubles qui agitaient la région ne pouvaient se régler d'un seul coup, Hermine était d'avis que leur prochaine destination devait être le Gué de la Dague. En effet, le vol de leurs œufs attisait les tensions entre la tribu des Griffes Blanches et le village fortifié. Malgré la pondération dont semblaient faire preuve Chirnikki et Braz’ah As’Hyars, ce chaudron risquait bien de bouillir et la situation de dégénérer si les personne n'agissait. Peut-être même que les actes présumés d'Erik n'étaient qu'une énième facette de la machination visant à déstabiliser la Côte des Épées ?

Aussi, l'aventurière alla trouver le chaman et le guetteur. Si ceux-ci étaient accompagnés d'autres membres de leur tribu, même d'éléments inamicaux comme Throzok, Hermine ferait avec. Ce qu'elle allait dire serait probablement aussi soutenu par ses compagnons.

Devant les deux hommes-lézards, elle garda la tête haute et le regard franc ... mais posa quelques instant son genou à terre. Elle s'exprima en commun ou dans la langue de leurs hôtes ou encore dans les deux dialectes à la fois, suivant ce qui était le plus approprié à son auditoire :


- Chirnikki. Toi et les tiens m'avez encoяe sauvée. Meяci. Je ne l'oublieяai pas. Elle se releva, se campant sur ses pieds et, fermant le poing, pointa fermement son pouce vers sa poitrine. « Je vis. Je combats. Il m'aяяive de tueя. Je ne suis qu'une femme, je ne changeяai pas le passé, je n'effaceяai pas les douleuяs. Mais tant que je яespiяeяai, j'essaieяai d'amélioяeя la situation. »

Un bref instant, Hermine détourna les yeux. À ses pieds, dans la boue, puis vers la hutte dans laquelle elle avait côtoyé les petits hommes lézards et une partie de leur famille. Rapidement cependant, elle replongea le regard dans celui de ses interlocuteurs. Dans ses yeux, ils pouvaient lire la force de sa volonté.

- Braz’ah As’Hyars nous a paяlé de ce qui aяяive à vos enfants. Je l'ignoяais, mais je ne le tolèяeяai pas. Je feяai ce qui est nécessaiяe.
Яetяouvez-moi au pяemieя quaяtieя, dans la claiяièяe à l'Ouest du Gué de la Dague. C'est un teяяitoiяe neutяe. J'y amèneяai le coupable, et des humains de bonne foi. Elle se tourna vers le guetteur : « Peux-tu nous guideя, pouя nous peяmettяe d'atteindяe le Foяt au plus vite ? Et tu pouяяas aussi jugeя de nos actes. »

La date, le jour de la demie-lune montante, laissait à Hermine juste le temps de retourner au Gué de la Dague et de tenter de démêler cette affaire. Le délai était tendu, cependant : elle n'ignorait pas que ses deux amis étaient pressés par le temps, et elle ne voulait pas leur en faire perdre trop. Si nécessaire, elle était prête à se séparer d'eux temporairement, pour les retrouver plus tard, à Eauprofonde, une fois les tensions entre humains et hommes-lézards apaisées ... temporairement.



Ce message a été modifié par Hermine le Dimanche 28 Octobre 2018 à 21h07



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écrit le : Vendredi 26 Octobre 2018 à 15h17 par Ahuizotl
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Pendant l'heure qui s'était écoulée, Sahadeva avait beaucoup repensé aux récents événements et en avait conclu que les hommes-lézards avaient une vision totalement différente de la sienne : lorsqu'il avait été qualifié à nouveau d'assassin, sa longue plaidoirie n'ayant eu aucun effet sur l'homme-lézard au bâton, le Maquar s'était senti insulté et incompris. Il avait été tenté de poursuivre le débat, expliquant qu'un assassin préméditait un homicide, ce qui n'était aucunement leur cas mais aurait pu s'appliquer aux guerriers de sa tribu, attaquant en pleine nuit des voyageurs endormis. Mais l'heure n'était pas aux débats de casuistiques comme le lui avait bientôt rappelé l'état de santé inquiétant de Veiltal et le guerrier avait gardé le silence.

¤ Les voies de l'Adama sont si complexes... Tant de peuples, tant de croyance, tant de perturbations possibles pour l’Équilibre de l'univers...¤

Il avait ensuite attendu, angoissé, le réveil de ses compagnons, espérant que les soins quelques peu étranges prodigués par les hommes-lézards aient les effets escomptés. Les voyant à l'oeuvre, il se réjouit de ne pas avoir été blessé lors de leur affrontement avec l'aboleth.

Finalement, Hermine et Vieltal avaient repris connaissance et semblaient aller beaucoup mieux. La première avait entamé une conversation avec des enfants hommes-lézards et paraissaient avoir pleinement récupéré. Le Maquar s'enquit donc de la santé du barde :


- Est-ce que ça va mieux? Penses-tu être en état de reprendre la route?




Fiche de Sahadeva

« Lutte contre ce qui est contraire à l’Adama »

Autres PJ : Metzli Arnesen, Daphnis
Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme

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