Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Introduction: De l'écume aux cimes blanches, [Gon, Gulmar, Reïlo & Mirtzar]
écrit le : Samedi 26 Août 2017 à 14h34 par Schninkel
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Dix-neuvième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Début de Soirée.
Météo et températures : Froid et Humide. (1°C) Vents forts.
Bande-son de l'auteur

Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La journée avait filée et peu avant la tombée de la nuit, la cloche du navire sonna le temps du repos. Les aventuriers avaient répondus à la modeste invitation et joignirent donc l’équipage pour l’heure du dîner. Toujours soucieux des notions d’hospitalité, l’obligeant Gendry conduisit les trois Hérauts de Nërissa dans le corps du navire en empruntant des escaliers amovibles pour circuler entre les ponts. Ils débouchèrent dans la batterie située au sous-sol, le lieu de vie des navigants. L’atmosphère y était sombre, humide et étouffante. Les bannettes s’enchainaient. D’innombrables marins y étaient entassés et rappelaient, à peu de choses près, des volatiles dans un poulailler. Les odeurs rances de l’alcool, de la sueur, du goudron et du tabac étaient pour le moins agressives. Il fallut parfois baisser la tête pour éviter un marin suspendu dans un filet. Les nombreuses discutions créaient un tumulte sonore constant mais l’intrusion des aventuriers, au fur et à mesure qu’ils avançaient, calma quelque peu la ferveur des conversations. Les salutations se mirent à affluer depuis les innombrables couchettes, d’abord timides, parfois plus euphoriques ou vulgaires mais toujours sympathiques. Ils étaient difficiles de retenir tous les noms qui furent donnés, ou plutôt les drôles de sobriquets dont ils s’étaient conjointement baptisés. Des visages enfantins, jeunes bourgeons fraichement embarqués aux trognes marqués qui trahissaient des années de périples, ils rencontrèrent rapidement une cinquantaine de personne avant d’être installés au centre des bannettes. Les marins s’étaient installés en cercle sur une petite plateforme au croisement des rangées de couchettes. Un espace plus bas de plafond mais aussi plus large où l’essentiel des hommes semblait regrouper afin d’attendre le repas. Ils étaient tous calmes et les trois invités étaient désormais au centre de toutes les attentions. Les marins étaient heureux qu’ils aient acceptés et traitèrent les hérauts comme des hôtes d’honneur.

Un moment de calme intervint.


D’innombrables yeux contemplaient les trois compères.

L’un des matelots interrogea naïvement pour savoir si la prestigieuse elfe partagerait un repas avec eux.
Quelques éclats de rire puis il reçut un coup de planche sur le sommet du crâne en réponse puis l’hilarité de nombreux coéquipiers.


- Il doit te manquer quelques minutes de cuisson ! Redescends sur terre, railla lourdement un vieil homme dont le seuil œil valide paraissait mauvais. - Le jour où une Haute-Elfe de Haute Naissance dinera avec un Petit rat comme toi, les mendiants seront rois et les catins des reines. Enchaina-t-il afin de prolonger les rires du groupe.

Un grand matelot apporta une énorme marmite au centre de la batterie. Dans un splendide effort collectif, les plats et les boissons passèrent de mains en mains afin que chaque navigateur affamé puisse trouver contentement. Un copieux repas fut servi composé d’un potage de légume (de fèves et de pois), de tranches de lards très salés et d’un pain, souple, léger et moelleux. A ce sujet, un jeune garçon au nez retroussé se fit mousser pour sa qualité de boulanger par un grand nombre de personne. Humblement, il rétorqua que cela provenait de la qualité des ingrédients et vanta le mérite des Vaux à ce sujet. Les aventuriers apprirent que les fourneaux n’étaient logiquement allumés que par temps calme afin d’éviter les incendies à bord et qu’à ce titre, chaque pain était le fruit d’une accalmie salutaire, un don en soit.

Un vieux marin à la mâchoire édenté et aux épaules ornées d’une Rune Naine, la Rune de la Certitude, le manteau de Moradin (Un F aux bras inclinés vers le bas), serti d’un bandeau vermeil usé par le temps, se mit à parler à qui voulait bien l’entendre parmi les nouveaux venus, de l’espace dans lequel ils se trouvaient actuellement. Il expliqua que l’emplacement des balistes se trouvait au-dessus de leurs têtes et qu’un habile système de pivot permettait d’orienter aussi facilement qu’une girouette les encombrants armements. (Il désigna, à l’attention de ceux qui lui prêtèrent attention, une ouverture circulaire de la taille d’un poing qui ornait le plafond.) L’estampe d’une rune Naine, la Rune de la Certitude ou le manteau de Moradin (Un F aux bras inclinés vers le bas) était conjointement tatouée sur ses deux épaules à nues. A voir la fierté que le vieillard avait à donner ce modeste cours d’architecture navale, il devait avoir pour sa part dans l’ouvrage. A moins que ce ne fût simplement l’amabilité d’un homme qui se devait d’accueillir convenablement ses hôtes.

Des meuglements se firent fortement entendre depuis le fond d’une allée qui amenait en proue. Un musculeux marin blond, à la chevelure tressée, s’esclaffa d’un air condescendant et attira l’attention sur sa personne. Il se mit à dénoncer le fait que malgré le prestige de leurs invités et le fait que le Sceptre Vert venait de quitter un port de prestigieux fermiers, leurs nourritures étaient passées et semblaient composées des restes de la veille (il souleva ce qui sembla être un navet dans sa cuillère). Son voisin de chambré rétorqua que les venaisons étaient toujours réservés aux ronds de cuirs et aux autres officiers, la tradition. Il remerciait le fait d’avoir des témoins extérieurs pour contempler les présentes conditions (sans pour autant leur jeter un regard). A dire vrai, le repas n’avait aucune prétention, un peu fade, mais il restait tout de même décent. Le Sceptre Vert n’est qu’un bateau de plaisance ! Reprit à haute voix un autre marin au chignon doré. « N’a-qu’un-Œil » se leva d’un air furieux et fut le seul à répondre aux gaillards blonds qui rouspétaient. Il fit gronder sa sévère voix afin d’être audible de tous et expliqua que la tradition voulait que l’on ne jette jamais nourritures à bord du Sceptre Vert par respect pour les anciens qui souffrirent un jour de famine comme le rappelaient le journal de bord ou l’expérience des survivants. Quelques marins hochèrent la tête en guise d’acquiescement, d’autres décrivirent quelques gestes thaumaturgiques en marmonnant pour éloigner une étrange déité appelée « la reine des garces ».
– L’bons sens, hurla un homme depuis le couloir opposé. – S’ils t’filent les restes, t’les manges sans poser d’questions ou tu n’survivras pas bin longtemps l’Nordien !

Visiblement des Nordiques formaient un clan appart. Après seulement quelques minutes, l’on pouvait déjà imaginer quelques clivages au cœur du navire. Les sermons séchèrent proprement les contestataires qui se mirent à boire leurs chopines en silence. Les mauvais souvenirs aux allures de remontrances et les regards insistant de nombreux marins obligèrent même les querelleurs à quelque peu se cacher dans leur coin, à l’ombre de leurs couchettes. Si les officiers dinaient séparément, il subsistait tout de même une certaine hiérarchie dans les bas-fonds du navire.

Une vague frappa contre la coque du vaisseau puis une voix rocailleuse sortie d’une couchette suspendue et brisa le léger silence qui avait suivi querelles et sermons. L’homme devait peser un quintal à la résonnance de sa voix et pourtant il était invisible, calfeutré dans sa bannette, invisible à l’œil. La voix, donc, commanda une chanson pour réchauffer l’atmosphère. Aussitôt, non loin des trois hôtes, comme en réponse à la soudaine réclamation, un gars au crâne enturbanné, assis sur le sol lui aussi, sortit une flûte de sa besace et se mit à parcourir l’instrument de ses doigts. Son corps se mit à se balancer au rythme d’un air guilleret. La fine mélopée résonnait dans les couloirs exigus et la science opéra, les gammes au son pure apaisèrent nettement le climat. Les conversations reprirent alors généreusement. Un homme à la peau brune, assis non loin, Jaris « Coutelas » tel qu’il se présenta, dont le visage était constellé de petites cicatrices qu’une barbe grise parvenait à peine à recouvrir, s’adressa aux trois hérauts d’un ton cordial et chaleureux. Il expliqua d’un air amusé que la vie en collectivité offrait parfois quelques tensions, que les Nordiens étaient des nouveaux venus. Le ton de sa voix laissait présager qu’il voulait mettre ses invités à l’aise. Jaris tenta aussi de rassurer tout le monde au sujet des compétences du cuisinier. Il affirma même, en riant, qu’il n’avait encore empoissonné personne.

- Les hommes sont nerveux, le Sceptre Vert n’est techniquement pas fait pour affronter le grand Nord, ce n’est pas un brise-glace. Mais la plupart ne connaissent pas Nërissa, affirma-t-il avec un sourire évocateur avant d’enchainer : - Puis il y a eu beaucoup de changement ces derniers temps. Le nouveau Capitaine. Le navire de nouveau au service de l’honorable. L’arrêt impromptu de nos activités dans le Sud. Des objectifs pour le moins… inhabituels.
« Coutelas » ouvrit grand les yeux, comme s’il venait d’avoir une révélation.
- L’aiguillon ?! Il chercha du regard l'un de ses compagnons. L’aigui… Hey, t’as parcouru les terres de Nord avant d’être débauché ici ? C’était comment ?

Un matelot avec une plausible ascendance elfique, assis au sommet de sa couchette, ses fines jambes suspendues dans le vide, salua sobrement les hommes au sol et se mit à parler d’un air enfantin.

- Quand je voyageais dans cette terre froide, je m’attendais à ce que les Damariens soient sévères et misérables. J’ai aussi voyagé en période hivernale, comme vous vous apprêtez à le faire, mais sachez que partout où je suis allé, j’ai rencontré la vie et l’humour.
L’humour noir, il faut le dire, mais qu’est-ce qui pourrait encore fleurir dans un pays tellement frappé par le malheur que Damara ?

A cette évocation, des hommes se mirent à parler entre eux vers la passerelle d’entrée. Le ton y était bien moins chaleureux. L’un d’entre eux affirmait que c’était tout de même une drôle d’idée que d’affronter les glaces au cœur même de l’hiver. - Une folie, reprit l’un de ses voisins. - A ’image du Capitaine, se mit à surenchérir un troisième membre d’équipage avant de continuer à se nourrir discrètement comme s’il n’avait dit mots - La place du capitaine est sur le pont, pas dans les jupons d’une princesse, glissa celui qui avait parlé en second.

- Soyez pas vaches les gars ! Faut reconnaitre que le capitaine est compétent. Juste un peu absent sur le pont, justifia « l’aiguillon ». D’autres marins protestèrent aussi.
- Puis je parlais de la Damarie avec... De quoi ils se mêlent ? Glissa-t-il plutôt discrètement aux aventuriers comme pour confier sa consternation.

Décidemment, rien n’était rose au sein du Sceptre Vert qui voyait de nouvelles tensions émerger très rapidement.

Un homme élégant (pour le standard commun), avec un fort accent soutenu, habillé d’une belle étoffe en fourrure d’écureuil et d’un foulard savamment noué autour du cou, se mit à déambuler entre les navigateurs (comme pour fuir la soudaine hostilité). Il parlait comme s’il récitait quelques vers de poésie ou chantonnait une comptine monotone.


- C’est pourtant au capitaine qu’incombe
La navigation dans les eaux traitresses,
De suivre le vent qui se lève,
De prévoir la survenue des tempêtes
Et de prévoir comment y survivre.
Le capitaine est tel un monarque
Dans un petit royaume de bois, de cordages et de lin…


L’homme aux frusques élégantes (néanmoins rapiécées) continua de se frayer un chemin à travers les marins et les plats. Le borgne, qui semblait faire office d’autorité, continuait de jeter un œil noir aux Nordiens sans doute pour s’assurer qu’ils ne blasphèmeraient point à nouveau. Un grand homme mâte de peau, avec un cou de taureau, s’accouda près du marin aux traits elfiques. Un sourire sardonique gravé sur ses épaisses lèvres.

- Si le lien du sang n’a normalement pas lieu ici, faut être de noble naissance pour diriger plus de cent hommes. Eduqué, avisé, bien peigné, railla-t-il en riant généreusement. Pour diriger une bande de fumiste comme vous…

- Il faut au minimum être pâtre, répliqua « l’aiguillon » en provoquant un certain nombre de rires.

L’homme élégamment vêtu esquiva une paire de jambes et passa sous des branles puis acheva de se frayer habilement un chemin jusqu’à sa couchette, non loin des aventuriers. Au-dessus de lui, un homme aiguisait du métal, des outils, sans doute un énième charpentier. Une cicatrice lui barrait le visage en lui fendant horizontalement le nez. Le guerrier pouvait aisément reconnaitre un homologue sous les empreintes du guerroyeur.

C’était donc ça la vie de marins, ou tout du moins celle au sein du Sceptre Vert. Le trio fut ainsi contraint à des gestes et quelques mots et n’eurent de choix que de paraitre sans doute tous trois timides. Chacun à sa manière, habituellement plus familiers avec le silence, les trois Hérauts de Nërissa du Valhumble ne purent littéralement pas en placer une, contraint à suivre les échanges aux aspects théâtraux. Un vrai poulailler en définitif. Mais le calme revint légèrement et on entendit à nouveau le léger bruit des cuillères dans les écuelles. Il y avait tant d’êtres réuni au même endroit et chacun semblait avoir déjà vécu mille vies. Les interactions, qu’elles fussent querelleuses ou égayantes, n’avaient pas réussis à troubler quatre gaillards formant un demi-cercle. Ils jouaient à un jeu de dé appelé le hublot où se misait, sans risque, de faibles sommes d’argent.



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écrit le : Dimanche 27 Août 2017 à 18h02 par Ana N' Si
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ans la cabine, Mirtzar parvenait presque à oublier qu'il se trouvait sur un bateau, même si le sol était un peu trop instable pour qu'il puisse complètement oublier qu'il n'y avait pas de terre ferme autour de lui. Heureusement, la présence de Gulmar lui permettait de penser à autre chose. Sa question était intéressante et Mirtzar hésita un peu avant de répondre. Il s'agissait de l'une de ses pires humiliations et il ne prenait aucun plaisir à se la remémorer.

-

Leur discussion continua jusqu'à ce qu'il soit temps d'aller manger. Le menu n'était pas particulièrement enthousiasmant mais le nain d'or n'était pas du genre à se plaindre de la qualité de la nourriture. Ce n'était pas la première fois qu'il voyageait sur un bateau mais c'était la première fois qu'il faisait le voyage en compagnie des membres de l'équipage. Il n'imaginait pas vraiment qu'il y avait autant de personnes sur le bateau. Encore moins qu'il puisse y avoir plusieurs groupes en désaccord sur des points assez importants.

Ce qui lui semblait le plus étrange, toutefois, était que certains marins semblaient montrer fort peu de respect pour leur capitaine ou ses décisions. Cela lui semblait incompréhensible. Leur travail était d'obéir aveuglément à ses ordres: comment pouvaient-ils le faire s'ils contestaient ses consignes? Assurément, si servir sur ce navire ne leur convenait pas, ils pouvaient chercher un autre travail où leur esprit critique serait plus utile. Mirtzar se demanda s'il devait reporter le comportement de ces marins mais, comme il était évident qu'ils ne cherchaient pas à cacher leur mécontentement, le capitaine ne devait pas ignorer ce qui se passait sous le pont et il devait considérer que le risque de mutinerie était faible.


¤Tu n'y connais rien! Si les matelots doivent faire confiance à leur capitaine, tu dois en faire autant.¤



Etre le meilleur n'est pas un but, ce n'est que le moyen de protéger les innocents.
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écrit le : Lundi 28 Août 2017 à 12h57 par Ahuizotl
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Comme Reïlo s'y attendait, la conversation des marins était tout aussi médiocre que la qualité du repas qu'on leur servit. Le demi-drow avait cependant vécu des années de vaches maigres en compagnie de sa mère et il n'accordait que peu d'importance aux plaisirs de la table, si bien qu'il s'accommoda relativement bien de sa pitance.

Quant à la conversation des marins, elle changeait bien plus souvent de cap que le vaisseau sur lequel ils avaient appareillés : l'adepte d'Oghma ressentit quelques tensions au sein de l'équipage, quelques griefs contre le capitaine mais aussi des tensions entre des hommes issus de diverses régions. En temps normal, Blanche Flamme s'en serait probablement inquiété, redoutant qu'au premier malheur venu des rumeurs circulent à propos de l'étrange descendant de drow monté à bord du navire. Mais les hommes semblaient lui faire assez bon accueil et, surtout, il avait toute confiance en Dame Nërissa et en ses visions.

La seule chose à laquelle il prêta véritablement attention fut l'intervention du matelot à l'ascendance potentiellement elfique. Celui-ci avait affirmé s'être déjà rendu en Damarie et il pourrait peut-être procurer quelques informations intéressantes au prêtre d'Oghma. Celui-ci mémorisa donc le visage du marin, en se promettant de le questionner plus tard.

Mais pour l'heure, laissant les marins jouer aux dés, Blanche Flamme souhaitait s'entretenir avec ses deux compagnons de cabine. Il ne leur avait guère adressé la parole depuis l'appareillage du navire, trop occupé à étudier ou à observer le spectacle totalement neuf pour lui d'une mer à perte de vue. S'approchant de Mirtzar et de Gulmar, il leur dit :


- Salutations! L'équipage semble compter plusieurs membres aguerris et l'un d'eux semble avoir connu les rivages de Damarie, ce qui est plutôt bon signe pour la suite de notre expédition.

Il essayait de retirer du positif du repas qui venait de se dérouler, mais bientôt les formules de politesse firent place à une curiosité non dissimulée :

- Il y a probablement pas mal de bourlingueurs parmi eux. Mais, contrairement à moi, vous semblez aussi avoir beaucoup voyagé tous les deux... Aviez-vous déjà fait l'expérience d'un tel voyage en mer ? J'aurais aussi aimé prendre un moment pour vous écouter me parler des nombreuses contrées que vous avez parcourues avant d'atteindre les Vaux...



Sorts de prêtre :
- niveau 0 (4): lecture de la magie*, lumière, assistance divine*, création d'eau.
- niveau 1 (2 + 1 + 1) : endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, détection des passages secrets* [domaine].

Sorts de mage :
- niveau 0 (3) : Message, Lecture de la magie, Ouverture/fermeture.
- niveau 1 (2) : Armure de mage, Projectile magique.


Présentation

Autres PJ : Metzli Arnesen, Sahadeva, Daphnis
Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri
 
 
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écrit le : Mardi 05 Septembre 2017 à 10h28 par Khelrod
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Alors qu'ils étaient encore dans leur cabine, Gulmar avait écouté attentivement les propos du nain d'or concernant la distance que celui-ci avait pris avec sa terre natale. Il nota l'hésitation, regrettant un peu d'avoir posé une question qui au final se révélait un peu trop personnelle et embarrassante pour Mirtzar. Comme pour tenter de le soulager, il lui envoya une petite claque dans le dos, comme le faisait son mentor avec lui lorsqu'il était un peu fatigué ou n'avait pas trop le moral. Il lui adressa quelques paroles qui, à sa façon, se voulaient réconfortantes.



Il avait bien employé le tutoiement. Comme si leur relation venait de changer en une fraction de seconde. Ou alors était-ce parce qu'il ne supportait pas le vouvoiement ? Il n'était visiblement pas très doué pour la diplomatie et le tact. Il était évident qu'il tentait de dire quelque chose de sympathique, mais les mots employés pouvaient aisément être mal interprétés. Ils quittèrent alors la cabine pour se rendre à la table de l'équipage en vue de partager leur repas.

Quand ils furent arrivés, le shaarien ne fut pas mécontent de son choix. En effet, lui qui préférait la solitude était désormais certain de ne pas être trop dérangé pendant ce repas. Lui, un homme du sud dont le père venait du Nord passait plutôt inaperçu parmi la multitude d'humains que l'on trouvait au sein de l'équipage. Finalement, quoi de mieux pour être tranquille que de se trouver seul au milieu d'une foule qui ne vous prête qu'une attention toute relative ? Bien entendu, il faisait parti des invités sur le navire, aussi il était évident que certains des hommes s'intéresseraient à lui, comme ils s'intéresseraient à ses camarades, mais au moins, au milieu de tant de marins, il n'aurait pas à répondre aux multiples questions que n'auraient certainement pas manqué de lui poser les officiers... Et puis il était bien plus à son aise avec les hommes du peuple qu'avec les ronds de cuir...

Pendant tout le temps que dura le repas, il écouta d'une oreille distraite les différents protagonistes, laissant le cours d'architecture navale aux bons soins de l'érudit du groupe, bien qu'il ait un peu tiqué sur la rune qu'arborait leur "professeur". Les quelques échanges entre gens du Nord et du Sud lui arrachèrent un léger sourire. Il fut plus attentif toutefois lorsqu'on leur parla de la Damarie, comme s'il souhaitait en apprendre plus. L'état d'esprit dans lequel il se trouvait l'empêcha tout de même de prendre part à la conversation autrement qu'en hochant la tête. Manifestement ce marin avait déjà mis les pieds si loin dans le Nord, ce serait certainement un atout s'il devait faire une partie du voyage avec eux. Bien entendu, Reïlo Blancheflamme ne manqua pas cette information, et c'est en utilisant celle-ci qu'il leur adressa la parole. Le rouquin écouta le demi-drow avec nonchalance avant de lui répondre, sur un ton tout de même courtois.


- C'est sur qu'on aura besoin de quelqu'un qui connais le territoire. Pour ma part, je peux décrire le Shaar les yeux fermés. Pour le reste, je n'ai fait qu'un seul voyage : celui qui m'a conduit dans les Vaux en passant par L'Amn, les Contrées du Mitan Occidental et le Cormyr. D'ailleurs, depuis l'académie, tu as vu les mêmes choses que moi...

Là aussi il était passé au tutoiement. Ca devait lui sembler beaucoup plus simple. Ou alors était-ce un manque d'éducation ? Quoi qu'il en soit, il n'était pas des plus loquaces et s'était contenté de répondre à la question, sans rien ajouter. Pour autant il ne semblait pas désagréable, juste peut-être un peu "sauvage"...



Un bon gnoll est un gnoll mort.
 
 
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écrit le : Mercredi 06 Septembre 2017 à 22h06 par Ana N' Si
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omme il n'avait vraiment aucun désir de passer du temps sur le pont, Mirtzar en venait à réaliser que vivre sur un bateau ressemblait beaucoup à vivre dans une caverne ... si on oubliait que cette caverne n'arrêtait pas de bouger. Le moins qu'on puisse dire était que le Frère-Molosse ne pas cette situation des plus agréables mais cela valait mieux que traverser la mer à la nage.

Cela lui laissait plus de temps pour faire connaissance avec ses compagnons. Ou, en tout cas, ceux qui n'étaient pas occupés ailleurs. S'il avait bien compris, Nërissa essayait de définir leur itinéraire avec le capitaine du bateau, une tâche pour laquelle le nain d'or n'avait absolument aucun talent. Les trois elfes chargés de sa protection semblaient plus disponibles mais Mirtzar avait l'impression qu'ils ne l'appréciaient pas vraiment et il préférait ne pas rendre sa relation avec eux plus difficile que nécessaire alors qu'ils allaient avoir à partager un long chemin. Quand à Aldriss, il semblait faire partie de l'équipage du navire au moins autant que de leur équipée et était donc le plus souvent entouré d'autres marins.

Cela laissait Gulmar et Blanche-Flamme, ce qui était bien suffisant au bonheur du fils de la roche. Il était plaisant de discuter avec le Shaarien, même si Mirtzar n'était pas certain de partager sa philosophie que le passé était mieux laissé derrière soi, mais leurs traits de caractères en commun faisaient qu'ils étaient tout deux des hommes de peu de mots et cela n'était pas forcément l'idéal pour alimenter une conversation.

Le demi-elfe était plus loquace mais, étrangement, lors de la plupart de leurs échanges, il se trouvait dans une situation où c'était lui qui parlait le plus. Cela ne voulait pas dire qu'il parlait principalement du sujet qui intéressait probablement Blanche-Flamme le plus. Mirtzar se souvenait assez clairement de la discussion qu'ils avaient eu sur le sujet de ses voyages, et en particulier le fragment à propos de l'Anauroch dont le Frère Molosse était certain qu'il s'agissait d'un environnement différent de ceux familiers à l'érudit.


-Voyons voir, comment pourrais-je décrire l'Anauroch? Si vous avez déjà été dans l'Outreterre, imaginez exactement le contraire. Au lieu d'être assez uniformément frais, le désert est très chaud quand le soleil est présent et, comparativement, froid quand ce n'est plus le cas. Aussi, il est possible de voir très loin ce qui donne l'impression de ne jamais avancer. Le paysage est toujours le même. D'une certaine manière, l'Anauroch est similaire au Shaar de cette manière. Il est très facile de s'y perdre. Heureusement, je n'étais pas seul quand je l'ai traversé. Narvarth, l'un de mes meilleurs amis, était avec moi et il est bien plus doué que moi pour tout ce qui est de survivre dans la nature. C'est un halfelin et un membre de la Compagnie des Marches, comme moi. Il a passé de nombreuses nuits à me présenter les étoiles et à m'expliquer comment les utiliser pour ne pas se perdre. Je crains de ne pas avoir été un très bon élève et je ne me souviens pas de grand chose. Ah, si, j'ai retenu dans quelle direction le soleil se lève et dans laquelle il se couche, ce qui peut être utile, je suppose. Quelle était la question, déjà?



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écrit le : Jeudi 07 Septembre 2017 à 15h51 par Schninkel
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Vingtième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Une constante et fine pluie apportait une humidité froide et pénétrante qui rendait le séjour des entreponts insupportable, face au conflit des éléments, le baromètre éprouva des alternatives subites et inexplicables de hausse et de baisse.

Bon présage pour la suite des évènements selon Matt Thurley. Le second du capitaine était un homme captivant qui semblait ne jamais avoir besoin d’hausser le ton pour faire respecter ses consignes, une autorité naturelle malgré sa constante nonchalance. Des cheveux et de très longs cils blonds, des anneaux argentés ornant ses oreilles, des vêtements sobres et un sourire arrogant accroché à la gueule.

Depuis la veille et les contours d’Yrlaphon, le Sceptre Vert avait continué de suivre la côte et longeait à présent une étrange forêt inondée qui s’étendait au-delà de la rivière de Lis. La végétation avait clairement dévorée la partie la plus excentré de la cité et paraissait croitre jusqu’au lointain Cormanthor. Mais la zone qu’il observait sur les rives sud du Vaste devenait particulièrement inquiétante. Un marécage brumeux dans un bol rempli d’eau. L’érable et les chênes s’y côtoyaient et étaient, bien que centenaires, pour la plupart morts au contact de tant d’eau. Certains peinaient visiblement à rester debout tant ils paraissaient fragiles. Des histoires se mirent à s’élever parmi les rangs des marins superstitieux devant cet étrange spectacle. Arn Bonne-chance parlait d’une ville à moitié creusé dans les plus lointaines profondeurs du marécage, de mirages étranges, de lutins vampiriques, de grenouilles géantes et d’un cercle de stryges qui cherchaient désespérément des amants et de choses bien pires encore.


***


La nuit fut couverte pas une affreuse nuaison, les vents tinrent presque toujours et les rafales surpassèrent tous ce que l’expédition avait éprouvé jusqu’alors. Les hommes n’étaient pas encore descendus des vergues, que la tempête éclata avec tant de fureur qu’un homme fut projeté avant d’être secouru. La pluie tombée par torrent, le tonnerre grondait dans toutes les directions laissant de pâles éclairs sillonnaient le navire d’une lueur sinistre. Les violents roulis du navire, les hurlements du vent, le fracas des vagues su la coque et de temps à autres les cris de l’équipage. Matt Thurley était toujours optimiste, très confiant, à la limite de l’euphorie.

- Avec l’honorable Nërissa à nos côtés. Naviguer devient aussi simple que de lire une portée musicale, affirma-t-il d’un sourire de dément.

Le second du Sceptre Vert avait ordonné à l’un de ses hommes d’accompagner la manœuvre d’un air dramatique. Un marin à l’air familier, coiffé d’un long turban trempé par les intempéries, accroupi non loin de son officier qui tenait la barre, sifflotait vigoureusement dans sa flûte, à travers le fracas des éléments. Une improbable euphorie, que la tempête semblait animer tandis que les matelots accouraient pour répondre aux nombreuses consignes, Thurley le blond riait aux éclats.



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Vingt et unième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Naviguant dans un épais rideau de brume, les lieux revêtaient un aspect des plus étranges. Connu par les elfes comme Nuathlis et pour les orcs comme la rivière du sang, le fleuve de Lis était une rivière marécageuse reliant la mer de lune au bief du dragon et à la mer des étoiles déchues. L’expédition entra dans les marécages de Lis dans la matinée et évita habillement les zones tapissées de tourbes. L’œil avisé du capitaine Saukko, perché sur le pont du navire, semblait habilement manier l’imposant bâtiment comme une charrette dans une ruelle. Le chef d’orchestre n’agitait pas les bras mais au son de sa voix, tel le berger et son troupeau, Saukko le jeune guidait son équipage. Les matelots serrèrent les voiles qui furent carguées en montant dans la mâture.

Protégé des intempéries par l’épaisse frondaison, le navire sillonna timidement le bois inondé. Les lieux étaient dominés par les graminées, les joncs, les roseaux mais démontraient une importante biodiversité. Le paysage était animé par le grand et le petit qui s’y côtoyaient, ici la végétation prenait le temps de pousser dans les sinuosités et nombreux méandres. Ensemble dans les bruns, les verts et les gris, dominé par l’opposition du sec et de l’humide, de la terre meuble et du roc dur, les différentes essences d’arbres, autour d’une profusion de plantes aquatiques. Le cours des eaux semblait être aménagé harmonieusement par un peintre comme aurait su le faire la nature elle-même, avec sa souveraine habilité. Voyageant parmi de sinistres mangroves, les aventuriers purent apercevoir deux immenses orbes d’un serpent à la dimension titanesque. Deux yeux brûlants injectés de feu et de sang. L’immobilité du regard reptilien surplombait ses grands anneaux écailleux couchant sur le fleuve. Le poitrail se dressa, bruissa quand écuma la mer et il menaça léchant l’air de sa gueule sifflante. Il semblait dominer les eaux du fleuve Lis depuis des siècles. Immuable et Impérial. Le Sceptre vert s’attarda un moment dans cette soudaine audience avec le gardien de Nuathlis.

L’hostile cliquetis de la baliste chargée se fit entendre. Plusieurs archers se mirent en position. Les yeux fendus de la bête brillaient d’un feu consolant, voir hypnotisant, le temps se suspendit. Le capitaine de la garde personnelle de Nërissa sortit des roufs pour approcher le bastingage dans le plus grand silence. Il chemina sordidement entre les membres de l’équipage, marmonnant le langage du beau peuple comme s’il s’agissait d’une incantation. Dirialhn foudroyait le gardien Nuathlis du regard. Il avait laissé la belle armure qu’il portait au Valherse et son sabre pour une sombre cuirasse plus fine, dénuée de signes ostentatoires, loin du prestige qu’il émanait auparavant. Dans le silence hébété des marins, l’Elfe fit front à la créature gigantesque. Il décrivit dans les airs un signe de sa main gantée et ploya un genou à terre. La scène parut surréaliste. Certains timoniers se mirent à commenter, d’autres hésitaient à imiter le prosternement pour tenter de conjurer un mauvais sort.


Son corps est gonflé de venin ! Partons ! Ordonna Matt Thurley depuis sa plateforme de commandement, il fut le seul à prendre une initiative. La tension s’estompa progressivement au gré du fleuve de Lis. Cette rencontre et ce funèbre décor entamèrent grandement les nerfs de l’équipage. Les volontaires aux postes de gardes doublèrent cette nuit-là.


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Vingt-deuxième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
L’équipage était ravagé par les hordes de moustiques, plusieurs cas de fièvres furent annoncés. S’enfonçant progressivement dans de sombres canopées, le Sceptre Vert manqua plusieurs fois de s’enliser dans des coins du fleuve de Lis peu profond. De nombreux marins se relayaient en proue du navire équipés de longues tiges et s’efforçaient de sonder la profondeur du lit de la rivière. L’atmosphère devint rapidement bien plus austaire au sein des matelots. Comme de funestes présages, les épaves parsemaient le rivage chaotique du fleuve. Les vestiges des malheureux qui avaient tentés la même expérience entamèrent naturellement le moral des troupes mais les regards affutés du Capitaine et de ses officiers permirent à nouveau d’éviter les fourberies que présentait l’environnement. Malgré cela, la progression fut un temps écourtée et le navire obligé de jeter l’ancre, d’innombrables végétaux barraient désormais l’accès. Le Sceptre Vert ne devait sa survie qu’aux récentes pluies. Sans se laisser abattre par la situation, le capitaine commanda aux charpentiers de s’improviser bûcherons afin de dompter la végétation luxuriante.

C’est à cet instant, que Nërissa du Val’Humble sortit pour la première fois de la salle des officiers, appuyée sur une longue hampe de bois noueux mais toujours droite et superbe, précédée de ses acolytes silencieux. La présence de l’honorable fit aussitôt s’arrêter les activités du Sceptre Vert, le temps sembla se figer un instant. La noble elfe des Vaux demanda aimablement aux artisans de reposer leurs outils, qui acquiescèrent bouche-bée. Puis avec une surprenante agilité, sous la stupéfaction commune, elle grimpa jusqu’à l’une des plus hautes vergues en quelques graciles sauts. Comme flottant dans les airs, à peine aidée par ses légers appuies. Une fois au sommet, elle entonna des incantations, ses psaumes étaient à peine perceptibles et pourtant chacun entendit son murmure. L’intégralité de l’équipage, du Capitaine Saukko au chef cuisinier, semblait avoir pris place pour prendre part aux événements. Seuls les trois Elfes, dont les sombres armures ne trahissaient plus aucune hiérarchie, restaient impassibles devant la situation, plus vigilant encore aux réactions des spectateurs.

Quelques secondes supplémentaires s’écoulèrent, les psaumes s’achevèrent et soudain, le paysage et le navire furent instantanément baignés dans un halo lumineux verdâtre, l’aura de la prêtresse irradiait intensément si bien que certains durent se couvrir le visage et détourner le regard. Seuls les plus érudits dans les domaines Arcaniques purent reconnaitre le crépitement caractéristique que produisait l’utilisation de la Toile. L’équipage se regroupa progressivement sur le pont principal pour assister au spectacle qui s’offrait à eux. Il n’y avait plus que la prêtresse et le déchainement de ses pouvoirs Arcaniques. La canopée environnante se mit à réagir, à frémir sous l’appel de sa maitresse. Un passage se matérialisa devant les yeux ébahis, les menaçants branchages se recroquevillèrent sur eux-mêmes, tels des doigts griffus se rétractant en un poing. Les ordres fusèrent sur le pont, les officiers se saisirent de cette soudaine opportunité et l’ancre fut levée à la hâte. La transe de Nërissa perdura un long moment, les frondaisons vibrèrent à nouveau, débordantes de vie. D’épaisses racines se mirent à émerger des eaux boueuses et encerclèrent délicatement la coque du navire, avec une infime bienveillance, la forêt extirpa le couffin de la tourbe et le repoussa dans le courant.

Sous de nombreuses acclamations, timides ou tapageuses, Nërissa descendit de son perchoir avec la même grace que précédemment puis saluât sobrement son expédition et retourna dans sa cabine sans un mot. Ses gardes fermèrent la marche, toujours impassible aux évènements. Les plus observateurs remarquèrent derrière cette modestie que l’honorable paraissait éreintée par son exploit.
La huée continua longuement après son départ, l’équipage semblait galvanisé par cet évènement puis l’abrupt commissaire ramena l’ordre de sa lourde voix.



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Vingt-troisième jour du Crépuscule. (DR1372) Année de la magie sauvage.
Milieu de journée.
Météo et températures : Nuageux. (5°C)
Bande-son de l’auteur

Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
La journée était pourtant bien entamée mais pourtant le Sceptre resta un long moment dans la pénombre tant la végétation était dense. Malgré cela, la canopée était bien plus ordonnée que la veille, elle formait ici un étonnant dédale similaire à n’importe qu’elle couloir ou allée. On avait peine à croire que cette formation était le fruit d’un phénomène naturel. En fin de matinée, le vaisseau et son équipage passèrent une large arcade de branches et de lianes puis débouchèrent dans une immense baie semblable à un entonnoir végétal. Transportés d’aise, ils bifurquèrent à bâbord, toutes voiles sorties afin de profiter des nouvelles conditions climatiques. La brise se leva dès que le bâtiment quitta l’ombre de l’immense forêt, des reflets turquoise se mirent à tapisser les fonds marins et ils sortirent rapidement du fleuve de Lis pour s’éloigner sur la mer des étoiles déchues.

Bois d’Elm était une petite communauté agricole située sur les rives sud de la mer de lune, une escale pour les navires vers et depuis la rivière Lis. Cet endroit tranquille où les occasions de se distraire manquent quelque peu. La partie la plus occupée du village située sur la partie nord de Bois d'Elm; Il a été fait par une série de quais de bois et des piles où les bateaux du village et les navires marchands passants amarraient. Près des quais, trois structures robustes en chêne et en brique étaient utilisées comme entrepôts.

Le vent resta faible tout le jour et la beauté de la mer permit de nettoyer et de peindre la frégate à l’extérieur. Les voiles de cape furent déverguées. Plusieurs bateaux se découvraient à mesure que le Sceptre Vert se rapprochait de la cote. Le capitaine décida de se tenir à distance du lieu d’escale. Carguant les voiles, le vent se serra et le navire vint mouiller fort au large. Le Capitaine annonça, par l’intermédiaire de ses officiers, que seuls les chargés de cuisines, les intendants du subrécargue et les hommes de l’honorable du Valhumble auraient autorisation de poser le pied à terre. La Noble Elfe (et ses ombres) n'était pas sortie de son antre depuis sa récente apparition.


***


C’était un bâtiment de mer destiné au service et à la communication des grands vaisseaux, équipé de trois matelots dont un Maître qui la gouverne, d’un Telier qui tire la rame devant et d’un Arrimier qui titre au milieu. ; C’était le Quartier-Maître Schreidzer qui la commandait, un homme d’un âge avancé, aux tempes grisonnantes et au regard cristallin. Le petit bâtiment fut donc mis en mer. Les poulies grincèrent sinistrement et les hommes tirèrent ensemble sur le bout. Les matelots se préparèrent le long du bord une échelle de corde. La chaloupe sautait sur les lames et, grâce aux efforts de son équipage, se retrouva rangée le long de leur bord. On envoya une amarre. Reïlo, Gulmar et Mirtzar se portèrent volontaire quand on proposa de rejoindre le rivage et de découvrir le Bois d’Elm. Les trois marins, glissant le long de l’échelle ou s’accrochant aux manœuvres courantes, se laissèrent tomber dans la chaloupe. Ils réceptionnèrent lourdement quatre caisses frappés d’une serpe et d’une choppe. Puis les aventuriers purent ensuite les rejoindre à bord avec la dextérité qui les caractérisait chacun.

Ici, les eaux de la Mer de Lune étaient froides, claires et verdoyantes. Il était évident que le paysage submergés qui tapissait les fonds avait changé. Le port, selon les dires des marins à bord, était incroyablement vide en cette période de l’année. Alors que le lien, qui retenait l’esquif au Sceptre Vert, venait d’être lâché, une étrange silhouette apparut et se mit à courir le long du bastingage. Vive comme l’éclair. En quelques amples pas, l’individu se courba sur lui-même et se projeta soudainement dans le vide. Sous le regard écarquillé des Marins et hérauts de Nërissa, un bruit sourd frappa le fond de la chaloupe ne provoquant au passage qu’une faible secousse. Quand elle se déplia de sa réception, ils reconnurent l’un des gardiens silencieux de l’honorable, Elialann, rencontrée lors de l’entretien dans la demeure Draganoë. Elle ne devait pas dépasser le mètre cinquante, avait de jolis yeux noisette, des fossettes creusaient ses joues et elle était vêtue d’une armure de cuir sombre, cintrée et gravée de longs entrelacs argentés. Sa cape et ses longs cheveux virevoltaient au gré du vent. Dressée à la pointe du petit bâtiment, dos à l’horizon, comme si elle ne pesait aucune masse, les deux bras sagement croisés derrière le buste, elle décrivit une courte révérence et ouvrit la bouche pour la première fois :


Elialann, auxiliaire de Nërissa du Valhumble
- Aiya, nobles marins et voyageurs, je suis mandé par l’honorable afin de regagner le rivage, déclara-t-elle de sa courte voix. Ne prêtez pas attention à moi.

Le Quartier-Maître qui était le plus proche et probablement le plus surpris par la soudaine apparition, retira machinalement son couvre-chef orné d’une plume d’aigrette en signe de respect. Une réaction emprunte de stupeur. Les yeux de l’Elfe se plissèrent légèrement en signe d’amusement.

- Allons, allons, reprit-elle. Je ne dois pas vous interrompre dans vos tâches. Nous avons un devoir à accomplir.

--------------------
...


Aussitôt, l’officier reprit des couleurs, se coiffa de son feutre, tourna les épaules vers ses hommes et gueula quelques ordres. Les deux barreurs très athlétiques se mirent à l’œuvre avec la vigueur d’un forgeron luttant sur son acier. Ne prenant aucun risque en distractions, la dénommée Elialann tourna les talons face aux quais du Bois d’Elm, figée comme une figure de proue affrontant fièrement les fortes rafales de vent.

Arrivée au quart de distance, « l’aiguillon », l’aimable marin aux airs de métisse Elfe, assis aussi confortablement que cela fusse possible à l’arrière de la chaloupe, reprit la conversation avec les trois curieux aventuriers. L'homme s'avéra être un ancien marchand qui avait longtemps "baroudé" sur les routes terrestres de Faerûn avant de finalement explorer les mers. Il était l'agent chargé de veiller aux intérêts de l'armateur ou de l’affréteur mais avec la présence de la Grande Inspiratrice il était devenu un simple "chargé de cargaison". Une situation plus confortable selon lui.

"L'aiguillon"
- Lors de notre première conversation, je vous ai parlé des amabilités que j’ai eues l’occasion d’observer en Damara. Aussi je vais devoir vous apporter une précision sur la région. La Mer de Lune est une région où la vie est difficile. Froide, brutale et dangereuse, et cela pousse les hommes à vivre de la même manière, forgeant l’acier de leurs esprits à froid, un acier terriblement affuté. Les autochtones son durs et impitoyables car autrement ils seraient déjà morts face aux hordes de monstres, de malveillants tyrans et surtout par la cruauté de la nature elle-même.

Il se redressa sur les caisses qui lui servaient d’assise et son air grave s’estompa rapidement pour faire de nouveau place à un jeune homme souriant.

- Cela étant dit, reprit-il. Ne vous étonnez pas de ne trouver que peu d’hospitalité en Bois d’Elm. (Il se pencha de biais pour jeter un œil au port.) Le Capitaine veut simplement s’assurer que nous aurons des vivres à notre retour. Je vais devoir m’entretenir avec un fournisseur, cela devrait durer une petite heure, le temps de négocier les vivres en période hivernale… (Il soupira et tapota sur les marchandises sous son fondement) Ce vin d’orge devrait nous assurer cela, précisa-t-il plus gaiement. Ensuite, nous pouvons nous retrouver dans une taverne située dans le centre-ville. « Le phare d’Ailinon ». Le temps de profiter de la chaleur avant les terribles fjords, je dirais que nous retournerons à bord dans… Quatre heures ?! cria-t-il vers l’officier qui trônait plus loin et sembla surpris en flagrant délit, visiblement occupé à contempler la petite Elfe.

Le Quartier-Maître acquiesça d’un hochement de tête et l’aiguillon fit de même pour confirmer sa propre compréhension.

- Mes avis que cela vous laisse amplement le temps de contenter votre curiosité !

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...


Les marins guidèrent l’embarcation au rythme des lames et se dirigèrent vers les quartiers les plus au Nord du Bois d’Elm. La marée se retirait pour l’heure, abandonnant la place à de larges étendues brunes et boueuses ponctuées de laisses que de la lumière faisait rutiler d’or. L’atmosphère exhalait une odeur saumâtre de pourriture, et le sol qui aspirait goulûment les pieds ne les libérait qu’avec molles succions et visqueux soupirs. Il y avait aussi des nuées de sables dorées au loin, de saillies rocheuses rougeâtres et grises que des écheveaux d’algues vertes et noires recouvraient. Plus loin encore, d’étranges échassiers déambulaient parmi les creux remplis par le reflux de la marée et les crabes détalaient à la surface des flaques pour fuir les prédateurs volatiles.


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écrit le : Lundi 11 Septembre 2017 à 17h09 par Ana N' Si
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nfermé dans sa cabine, essayant d'oublier le monde qui ne cessait de danser sous ses pieds, Mirtzar avait failli rater l'occasion de quitter le "Sceptre Vert" pour visiter ce qu'il espérait être un charmant petit village. Sa qualité de marchandise se bringuebalant sur un navire au progrès duquel il ne pouvait espérer contribuer lui laissait beaucoup de temps pour s'occuper de ses tâches ménagères et c'était donc avec des vêtements propres, quoique encore un peu humides, qu'il s'était dirigé en courant vers la barque qui devait les mener sur la rive.

Descendre du bateau pour rejoindre le frêle esquif ne fut pas une expérience particulièrement agréable, le grimper de corde n'ayant jamais été une discipline à laquelle il excellait, mais il s'en sortit de manière tolérable malgré le fait qu'il garda les yeux fermés pendant l'essentiel de la distance pour ne pas voir le fleuve essayer de sauter contre la coque du "Sceptre Vert" pour le happer. Assis dans la coquille de noix, il ne se sentait pas plus à l'aise mais il pouvait au moins voir leur destination et garder l'espoir qu'il n'allait plus trop tarder à pouvoir marcher sur la terre ferme.

Son coeur faillit jaillir en-dehors de sa poitrine, et le reste de son corps en-dehors de l'embarcation, quand l'une des protectrice de Nërissa décida encore plus tard que lui qu'elle voulait être du voyage. Le nain d'or était certain qu'ils allaient se retourner et qu'il n'allait pas être le seul longtemps à avoir des vêtements un peu humides mais l'elfe avait visiblement plus d'aisance que lui.

Il écouta attentivement les propos de "l'Aiguillon", heureux que cela puisse occuper son esprit le temps qu'il arrive à un endroit où le sol ne risquait pas de l'engloutir. Sa description des environs était loin d'être idyllique, toutefois. Mais le Frère-Molosse comprenait comment quelqu'un pouvait choisir de changer son propre corps, et coeur, en pierre plutôt que d'abandonner ce que ses ancêtres lui avaient légué. Il n'avait pas vraiment envie de se lancer dans la politique mais il résolut de demander à la Compagnie s'il n'y avait pas moyen d'aider ses pauvres gens quand il serait de retour à Sundabar.

Ayant enfin atteint la rive et la terre, presque, solide, Mirtzar sentit un énorme poids disparaitre de sa poitrine et il se surprit même à sourire. Le village n'était pas particulièrement beau ou accuaillant mais le nain d'or était content de pouvoir poser ses pieds sur autre chose que du bois. Il n'avait pas grand chose à faire dans le village et devait admettre qu'il n'avait décidé de participer à cette expédition que pour passer un peu de temps loin du navire. Du coup, il décida de suivre les directions de ses compagnons.


-Vous avez quelque chose de prévu? Ça vous dérange si je vous suis?



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écrit le : Mardi 12 Septembre 2017 à 09h31 par Ahuizotl
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Reïlo avait lu nombre de récits de navigateurs narrant l'ennui qui pouvait régner à bord de certains navires, générant des tensions menant parfois à de véritables mutineries. Le voyage qu'il vivait ne lui laissait absolument pas cette impression : les journées se succédaient et chacune d'entre elles apportait son lot de découvertes, le demi-drow n'avait donc aucunement le temps de s'ennuyer. A vrai dire, il était même très satisfait, pour le moment, d'avoir accepté l'offre de Nërissa.

Il passait la moitié de son temps libre en cabine, à étudier ses notes relatives à la magie profane ainsi que celles qu'il avait fugacement prises dans la bibliothèque de l'Académie à propos de leur destination. Il pratiquait également quotidiennement ses dévotions à l'égard de son dieu. Il échangeait enfin de temps à autres quelques polies banalités avec ses compagnons. Ceux-ci l'intriguaient et ils avaient visiblement beaucoup plus voyagé que lui, comme ils le lui avaient confirmé en répondant à ses questions. L'adepte d'Oghma avait néanmoins noté que la plupart des régions qu'ils avaient mentionnées étaient liées à la chaleur des contrées méridionales, notamment le terrible désert d'Anauroch et l'Amn lointain, ce qui contrastait avec les étendues gelées de Damarie. On disait que le désert d'Anauroch recelait les vestiges de l'ancien empire de Netheril ce qui intéressait au plus au point Blanche Flamme qui se promit d'interroger davantage Mirtzar à ce sujet.

L'autre moitié de son temps libre, il la passait sur le pont à observer les marins qui travaillaient ou le paysage morne et hostile que lui offrait la vue de la côte. Aussi peu amène que soit le paysage, Reïlo le trouvait des plus intéressants : n'ayant jamais quitté les Vaux et ayant vécu toute sa vie à ValHerse, il n'avait jamais vu de spectacle similaire. La nature pouvait être dangereuse, bien évidemment, mais il se sentait en sécurité, un sentiment renforcé grâce aux interventions de Dirialhn et de Nërissa lorsqu'un problème s'était mis en travers de la course du navire. Lorsqu'il voyait que Stef disposait d'un peu de temps libre, il lui proposait systématiquement une petite séance d'exercices de lecture : le prêtre d'Oghma préférait multiplier les courtes séances que de lui imposer de longues leçons. Au terme des premiers jours de cours, le jeune mousse avait réalisé des progrès encourageants, même s'il lui faudrait encore du temps pour être capable de lire convenablement.



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Le Sceptre vert allait faire escale dans une petite bourgade nommée "Bois d'Elm", avant de gagner le nord de la Mer de Lune. Reïlo regarda attentivement la localité qui s'offrait à son regard car c'était la première fois qu'il en apercevait une sur cette côte inhospitalière. Il ne connaissait pas grand chose de la région, encore moins de la localité en question... Tout au plus se souvenait-il d'une expression que l'un de ses maîtres utilisait parfois : "Comme une horloge du Bois d’Elm ", ce qui lui servait à désigner une tâche tellement simple qu'elle se réalisait d'elle-même. La bourgade semblait donc réputée pour son caractère paisible.

Même si elle n'avait probablement rien de très particulier à offrir aux visiteurs, Reïlo était bien décidé à mettre pied à terre. Sa curiosité le poussait à saisir chaque opportunité d'accroître son savoir et il lui semblait plus intéressant de découvrir Bois d'Elm que de rester à bord un peu plus longtemps avec des marins qu'il côtoyait déjà au quotidien.


¤ Mes premiers pas hors des Vaux : une expérience en soi! ¤

Gulmar et Mirtzar manifestèrent leur désir de gagner la côte et de mettre pied à terre et Reïlo se joignit à eux, bien décidé à explorer la localité. Pendant le court trajet en barque, L'aiguillon qui semblait décidément être l'érudit des marins, leur décrivit une localité relativement hospitalière bien que la vie y soit difficile. Le prêtre d'Oghma le remercia pour ses précieux conseils et calcula que quatre heures seraient amplement suffisantes pour se faire une idée de ce qu'était Bois d'Elm.

Tandis qu'ils atteignaient enfin le rivage, Mirtzar lui fit part de son désir de se joindre à lui ou à Gulmar. Blanche Flamme était habitué à ce que l'on fuie sa compagnie plutôt qu'on lui demande poliment l'autorisation de l'accompagner, aussi fut-il heureusement surpris. Le nain était un aventurier expérimenté qui ne perdait pas son temps en vaines paroles et le laissait se concentrer lorsqu'il étudiait ses manuscrits dans la cabine, il lui accordait donc une certaine considération. Pour toutes ces raisons, le métis accepta la proposition qu'on lui faisait :


- Tu peux bien évidemment te joindre à moi. Je pensais dans un premier temps me promener dans la localité, prendre le temps de l'observer et de me dégourdir les jambes. Je suppose qu'il doit bien y avoir ici un temple ou deux et si tel est le cas, je m'entretiendrai bien volontiers avec un prêtre pour en savoir un peu plus sur l'histoire des lieux... et qui sait, peut-être apprendrai-je quelque chose d'intéressant sur le voyage qui nous attend en discutant avec eux ?

Il ajouta :

- Une fois ce petit tour terminé et nos membres engourdis par le froid, je pensais aller rejoindre l'Aiguillon dans la taverne qu'il a évoquée, « Le phare d’Ailinon ». Je n'apprécie guère ce genre d'endroit mais nous pourrons y passer un moment au chaud et y prendre connaissance des dernières rumeurs...



Sorts de prêtre :
- niveau 0 (4): lecture de la magie*, lumière, assistance divine*, création d'eau.
- niveau 1 (2 + 1 + 1) : endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, endurance aux énergies destructives, détection des passages secrets* [domaine].

Sorts de mage :
- niveau 0 (3) : Message, Lecture de la magie, Ouverture/fermeture.
- niveau 1 (2) : Armure de mage, Projectile magique.


Présentation

Autres PJ : Metzli Arnesen, Sahadeva, Daphnis
Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri
 
 
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écrit le : Vendredi 15 Septembre 2017 à 15h46 par Schninkel
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Reïlo Blanche Flamme, Gulmar & Mirtzar Boucledacier
Le soleil pendait dans le ciel, orangé et bouffi, derrière des rangées de mâts et quelques nuages grisâtres. A l’entrée des quais du Bois d’Elm, la journée, déjà bien entamée, s’annonçait avec un froid vif et une atmosphère limpide et brillante. Un gros choucas au bec jaunâtre somnolait sur un panneau indicatif planté au milieu des quais de bois et de pierres. Trois flèches de bois y étaient clouées et filaient en autant de différentes directions.

QUOTE
-> (Sud) Le Bosquet/ Montéloy / Arbrelfique
-> (Est) Le centre
-> (Ouest) Les Granges


« Huitres, Palourdes et Coques !! Qui veut mes Huitres, Palourdes et Coques !! »

Une carriole cliquetait bruyamment sur les pavés produisant par là une dissonante musique. Le marché au poisson, non loin, grouillait encore de vendeurs de harengs, de marchands de morues, d’ostréiculteurs, de ramasseurs de palourdes, d’intendants, de cuisiniers, de bonnes femmes et de matelots fraichement débarqués des quelques navires qui marchandaient tous en échangeant des grands coups de gueule pendant qu’ils examinaient la pêche du jour. L’odeur nauséabonde de la vase et les rafales de vents marins ne parvenaient pas à masquer les effluves de poiscailles et de saumure qui émanaient du tumulte des affaires.

Au sud des débarcadères, vers l’intérieur des terres du Cormanthor, un sentier remontait une colline abrupte à travers les herbes folles, les ronces, les rochers érodés par le vent du large et des taillis d’arbre épineux qui se cramponnaient avec ténacité à la pente rocailleuse. Tout en haut, tournoyaient lentement au gré de la brise les ailes de bois tendues de toile à voile d’un moulin.

L’essentiel du Bois d’Elm se situait à l’opposé, dans la partie la plus orientale du village et dominait les étendues de vasières et des eaux lointaines de la baie. Les lacets sinueux, que formaient les ruelles pavées, acheminaient à de modestes chaumières blanchies à la chaux et surmontés de toits pointus de chaume. Certaines, de forme basse et arrondie, en l’absence de fenêtre, conféraient un aspect de ruche de pierre. Des bâtiments plus imposants semblaient s’étaler plus loin encore, des résidences et des boutiques de bois et de briques souvent dressés sur pilotis et surplombés par des cabanes suspendues à la végétation.

A l’Ouest, après une nouvelle série de quais, se trouvait trois grandes structures en chêne et en brique qui devait sans doute être des entrepôts destinés à servir les intérêts d’affairistes traitants avec les bateaux du village et les autres navires étrangers. Entre deux de ces bâtiments, l’on pouvait deviner la fin du village et des étendues de mangroves sauvages.

C’est dans cette direction que se dirigèrent les quatre matelots du Sceptre Vert. Les deux colosses qui avaient efficacement barrés jusqu’au rivage ne laissèrent pas l’atmosphère refroidir leur motivation et se lestèrent rapidement des lourdes marchandises. Le Quartier-maître et l’aimable aiguillon réitérèrent le programme et après une nouvelle civilité, filèrent le train des deux mules qui progressaient vers les entrepôts.


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écrit le : Mardi 19 Septembre 2017 à 16h32 par Ana N' Si
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e plan proposé par Blanche-Flamme plaisait plutôt bien au nain d'or. Il n'était pas nécessairement un grand amateur d'Histoire, celle-ci ayant tendance à être pleine de personnages et de lieux dont il ne parvenait jamais à se souvenir des noms, sans compter les nombreuses dates qu'il avait tendance à ne pas pouvoir mettre dans le bon ordre.

Plus que l'Histoire, Mirtzar aimait les histoires. Celles d'un temps lointain, devenu immémorial pour les humains même si les nains et les elfes continuaient de lécher leurs blessures et de ressasser les événements. Le Frère-Molosse ne savait rien de la région, si ce n'est que les villes construites aux alentours de la Mer de Lune n'avaient pour la plupart pas une très bonne réputation. La seule qu'il pouvait nommer avec certitude était Château-Zhentil, toutefois, et il était conscient qu'il y avait une possibilité non nulle que, dans son esprit, toute la région hérite de la mauvais réputation du seul endroit dont il avait entendu parler.

Toujours était-il que, en tout cas pour lui, Bois d'Elm comptait différemment. Il était impossible, vue la proximité des arbres du Cormanthor, de ne pas considérer qu'il se trouvait encore dans la région qui avait vu la majorité de ses exploits, et de ses échecs, et que l'influence des elfes avait complètement disparue du lieu.


-Visiter un temple me semble être une excellente idée. Je ne suis pas certain que mes prières atteignent le Roc de Bataille quand je me trouve à bord d'un navire qui ne cesse de tanguer! Maintenant qu'il n'était plus à bord, la navigation fluviale ne lui semblait plus vraiment aussi insupportable, même s'il n'avait aucune hâte d'y retourner. Qui sait, on y trouvera peut-être aussi quelqu'un qu'on pourra aider. Bois d'Elm ne semble pas être le pire endroit où vivre, à part si on a l'odorat un peu développé, mais même les plans supérieurs ne sont pas vides de personnes qui ont besoin d'un coup de pouce.



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