Chapitre II.2, [Xarss et Ashura]

Alors que la tension montait entre le drow peut-être un peu trop fier et l'humaine peut-être un peu trop sèche deux évènements vinrent troubler leurs tractations quant au nécessaire camouflage du drow.

D'abord, la lourdeur du temps tomba d'un seul coup, laissant place à une légère brise légèrement humide mais rafraîchissante. Chose, il fallait l'admettre, des plus étonnantes. En règle générale, ce genre de chaleur ne disparaissait qu'en laissant place à une orage. Et en se décalant suffisamment pour ne pas avoir l'horizon dissimulé par les bâtiments ils pourraient voir au loin, l'énorme nuage noir remarqué plus tôt se déchirer en deux, ne laissant qu'un fin nuage blanc se vider sur les campagnes environnantes.

Le second évènement lui, se passa bien plus proche d'eux, et son introduction fut des plus spectaculaire. Quelques mètres au dessus d'eux, une fenêtre s'ouvrit et un halfelin, rapière pointée vers l'intérieur sauta sur le rebord, dans un équilibre presque miraculeux.

- Ne nous y trompons Kalem, je ne doute pas de ton honnêteté, seulement voilà, faire tant de bénéfices que tu pourrais acheter la moitié d'Adbar, cela me semble être une vision des plus égoïstes du commerce !

Le semi-homme lança quelque chose dans la pièce, ce qui dégagea une épaisse fumée, et donna à l'halfelin, qui se retourna vers la foule, un renfort de décor des plus théâtraux. Il était vêtu d'une armure de cuir et de vêtements élégants sans être ostentatoires, d'un rouge et d'un jaune éclatant. Alors qu'un garde commençait à le menacer en dessous, mais que la plupart des passants semblaient plutôt amusés, l'halfelin au visage tout à fait banal, sourit.

- Mes chers lunargentais, il semblerait que les plus pauvres de nos marchéens manquent un peu de tout, qui plus est, je crois que le temple de Sunie à besoin de quelques réparations, je compte sur vous pour leur transmettre mes respects !

Il lança un gros sac en l'air et tira dessus à l'aide d'une arbalète camouflée sous son poignet, répandant une pluie d'or et d'argent dans la rue. Il sortit ensuite un grappin et une corde, et dans une acrobatie élégante, fit un salto et atterrit sur le toit au dessus de lui.

Après une révérence, il disparut sur les toits alors que la garde tentait de le pourchasser dans les rues. En bas, autour du duo, ce qui flottait n'était pas tant de l'indignation que de l'amusement, parfois même soutenue par quelques applaudissements. Et les pièces commencèrent vite à disparaître.

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En fonction de ce que tu choisis comme déguisement Xarss, je t'enlèverais un peu d'argent et te donnerais les caractéristiques.

L’air fraiche et nouvelle redonnait un brin de vigueur au sombre renégat le laissant chercher pour sa prochaine tenu qui aurait le travail de le faire disparaitre comme drow pour devenir, il ne savait quoi. Il cherchait sans grand contentement un peu lasse de cette besogne anodine. De temps à autre il reluquait Ashura, riant intérieurement de la situation burlesque qu’il avait proposé. Avec un peu de recul, il trouvait que l’expérience aurait put être satisfaisant mais qui sait, le temps et ses fourberie aurait bien des chance à lui donner.

L’idée de sa compagne de fait pour les bandages lui plut, qui plus est, ceux-ci lui laisserait tout la mouvance qu’il aurait besoin puis recouverte d’une vieille pelisse comme le disait la bretteuse, il serait difficile de le reconnaitre. * Pourquoi pas.* Se dit-il quand soudain un spectacle amusant et intéressant se produisit. C’était tellement caricaturé que Xarss fut persuadé que c’était du théâtre expérimental. Il trouvait le halfelin fort habile et expérimenté, une tel prouesse démontrait des talents et compétence assuré de plus, il savait foutrement bien tiré.

Une lumière bienfaitrice s’allumait subitement dans le for intérieur du faussement appelé Kryssyyor lorqu’il vit le rouge éclatant sur l’être mètre, bien sur cela lui fit penser à la cape du feu fuyard puis les paroles de l’acrobate tireur le fit songer plus profondément qua son habitude; les subtilité d’auparavant venait de prendre la route des ombres.

*les plus pauvres de nos marchéens manquent un peu de tout, qui plus est, je crois que le temple de Sunie à besoin de quelques réparations.* Se mémorisait-il trouvant une piste qui serait sans doute une fausse mais quand même une.

Et si tout cela venait d’une rivalité entre des adeptes de différents cultes?* Songeait-il en mettant en ordre les derniers évènements puis il y avait aussi ce ...

*Ne nous y trompons Kalem, je ne doute pas de ton honnêteté, seulement voilà, faire tant de bénéfices que tu pourrais acheter la moitié d'Adbar, cela me semble être une vision des plus égoïstes du commerce.* Se mettant ces paroles en mémoire aussi.

Et le père de la jeune fille blessé qui est dans le commerce!* S’exclamait-il pour la toile qui tentait de tisser.

Donc tout cela lui fit passer l’envie pressante de poursuivre l’halfelin sur les toits, non pas que ses pieds ne lui chauffèrent pas d’envie et que la monotonie de cette enquête l’ennuyait solide mais sa dernière expérience d’une poursuite lui avait valut de perdre un dard et de se faire insulter, une fois par jour c’était amplement suffisant.

Son cerveau bouillait et son corps restait immobile sauf pour son pied droit qui vint cacher une pièce d’or sous sa semelle tendre et souple de son Jikatabi droit, juste avant que Vorn gagne cette opportunité d’un saut que trop prévisible pour son maître. Affichant un sourire complaisant et très égoïste, il se penchait pour récupérer la pièce d’or et son chat vint lui sauter sur le dos, laissant par vengeance, ses griffes sortie pour une meilleur monté. Cette douce douleur récupérait le sourire du fils de Merenwen Symryvvin qui se relevait ambivalent sur la suite.

Il regardait Ashura puis roulant la pièce entre ses doigts agiles confirmait l’idée de la jeune fille...

Vous avez eut une bonne idée Ashura, les bandages sont un excellent moyen à mon problème, la vieille pelisse un peu moins mais quand même meilleur que mon manque de choix personnel, alors allons-y avec cela. -

Son attention se portait maintenant sur une échoppe où il pourrait trouver de quoi le satisfaire dans l’attente de se satisfaire mais son coté d’investigateur néophyte travaillait sans arrêt. entrant dans l'une d'elle il lançait bonnement à sa suivante...

-Chez nous ont se bat entre famille et non à cause de différentes croyances, ici en surface il me semble courant qu'entre certain culte, qu'il y ait animosité mais dans Lunargent si il n'a pas de culte contraire aux autres; est-ce qu'un culte étranger pourrait vouloir s'infiltrer? Je dit ça car chez mon ancien chez nous, les troubles sont arrivé avec la disparition du soutient de L... L'innommable et que depuis peu, certain de mes oiseaux ont mentionné le retour d'un dieu autrefois disparut, Baine, si quelque adepte fou de ce dernier voudraient s'établir en ses murs, j'imagine que des tensions surgiraient?-

Dit-il comme si il se faisait un bol de thé matinal toujours en cherchant dans l'échoppe des rouleaux de bandage et une veille pelisse ou de quoi qui lui ressemblerait.

- Un lépreux, tant qu'à être méprisé et rejeté pourquoi pas, cela ne changera pas grand chose.-

Dit-il rieur.



Compétence investigation pour faire des liens possible avec le dernier évènement, celui du père de la jeune fille blessé, les différents cultes et le halfelin et le feu fuyard.

Les douceurs de l’halleberge garnissant son repas apaisèrent son assombrissement passager. Tout en se revigorant dans les rues de la cité joyau, la guerrière perçut un changement météorologique, un changement dans l’air. Mais la variation du temps n’apporta pas le fracas de l’orage. C’est alors qu’elle vit ce monticule nuageux se fendre en deux. Manifestation naturelle ou intervention magique ? Se questionna la jeune femme. Elle se contenta de penser que l’humidité formée ou la chaleur produite par les rayons du soleil était trop peu considérable pour occasionner beaucoup d’électricité

C’est alors qu’un nouveau phénomène troubla ses réflexions sur les bizarreries de la météo. Un spectaculaire filou Halfelin attira l’attention de l’ensemble des passants, répandant le fruit de son larcin pour couvrir sa fuite et démontrant toute son habileté en gambadant sur les toitures de la cité.

Fascinée plus que scandalisée, le regard toujours porté sur le semi-homme fuyant, Ashura écouta les suggestions de son associé.

- Non, le commandant et le capitaine ont suggérés que les cultes malfaisants n’avaient aucun pouvoir en ces lieux. Et j’aurais tendance à aussi penser que tout ceci est l’œuvre d’un parti plus isolé. Lâcha-t-elle sèchement. N’oubliez pas que pour s’établir ici, il faudrait rompre la bienveillance des Gardesorts. L’étincelante Alustriel a décidé que le commerce devrait rester équitable, et a donc bannis même les plus avides marchands, limitant les guildes commerciales... Alors au sujet d’un culte dédié à la main noire… Je suis sceptique.

A cette pensée, tout en furetant entre les citadins cueillant cupidement les fruits dorés et argentés du cambriolage, Ashura s’étonna des propos tenus par le voltigeur et se questionna sur l’identité de la victime.

Xarss n'eut aucun mal à trouver de quoi faire un déguisement de lépreux des plus efficace. De vieilles chutes de lin tâchées de teintures et de saumure feraient parfaitement l'affaire. Le tissu ne lui coûta guère plus que quelques pièces de cuivres, et il ne lui resterait plus qu'à s'en enturbanner, une fois qu'ils seraient à l'extérieur.

L'agitation qu'avait provoqué l'halfelin volant se dissipa rapidement, et l'humaine et le drow purent continuer leur route dans un silence logique après leur froide altercation. Remontant la rue, ils observèrent maintenant les préparations dans la haute ville. Les marchands de céréales et de légumes avaient baisser leurs prix, des marchands d'épices avaient ouverts des étals odorantes au milieu de la rue le temps du festival. Un moment, ils passèrent devant une forge agitée où une demie-elfe et un gnome travaillaient sur une étrange machine de cuivre et d'acier qui, bien que mystérieuse, n'en était pas moins élégante.

En s'approchant du palais et de la grande place, l'architecture ne variait guère mais des touches ostentatoires de richesses apparaissaient peu à peu, essentiellement sur les demeures et échoppes les plus humaines. Mais le bois des demeures sylvestres et la pierre des maisons naines n'en semblait pas moins plus brillant.

Sur la grande place était dressée à grand renforts de madriers et de cordes une scène solide, qui pourrait accueillir toute sorte de spectacles. Une piste de danse de taille respectable avait aussi été délimitée par une élégante peinture vert d'eau au sol. Toute champêtre qu'elle était, il fallait admettre que Lunargent ne faisait pas dans la demie mesure quant il s'agissait de faire la fête. Le festival n'aurait certainement rien à envier aux célébrations de Lliira. La déesse aux trois étoiles avait d'ailleurs le droit à son oriflamme que flottait au vent au dessus de la scène en compagnie de bien d'autres dieux de la nature, de la fête et de la vie.

Enfin, le duo arriva aux portes qu'ils cherchaient. Bien entendu, les caravanes n'avaient pas disparus, il y en avait même tout un campement qui s'était établi autour de la porte. Il leur faudrait traverser la ville ou prendre le chemin dans l'autre sens pour rejoindre la zone que Beiran leur avait indiquée, mais Ashura avait maintenant l'embarras du choix pour assouvir son envie de questions.

Le jeune drow rangeas l'ensemble de ses achats dans son havresac puis sorti de l'échoppe. Ses déductions sur les possibles liens entre les brides informels d'informations qu'ils avaient recueillit donnait plus mal à la tête qu'une voie à suivre, il décidait donc de se laisser aller dans ses souvenirs et d'arpenter les avenues qu'il avait dû emprunter pour être où il était en ce moment.

Il en avait bavé et pour sur il avait trouvé des failles dans les méandres pour pouvoir survivre en Outreterre, il avait usé d'opportunités multiple et avait sut avec un certain brio ou lâcheté, tout dépendant d'où l'on se plaçait, pour pouvoir sortir des affres mortel des griffes de sa génitrice de matrone. Avec recul, il devait s'avouer qu'il avait eut beaucoup de chance d'avoir sut avec qui s'approcher et vendre ses différentes salades, il faut dire qu'à la Bregan D'Aerthe tout se vendait et tout s'achetait, ainsi il avait réussi à disparaitre de l'ombre pour enfin s'exposer à la lumière.

Sa grande marche lui avait offert multiple possibilité de se refaire et lui avait donné le temps nécessaire pour placer ses idées dans un certain ordre, rien n'était encore vraiment en place mais un gros ménage avait été réalisé. Il se souviendrait longtemps de son passage auprès du Bois l'Orme où il avait réussi avec difficulté à approcher le temple d'Eilistraée et d'y épier un rituel qui l'avait marquer profondément. Sa mémoire était telle que sans s'en apercevoir, il chantait dans un presque murmure les mots de la chanson rituel qu'il avait entendu et qu'il chantait plus que régulièrement. Le plus étonnant était qu'il la chantait en commun de la surface et non en drow, cela lui avait permis de pratiquer cette langue qui fut pour lui, longtemps un rempart. Sur une teinte douce, Ashura pouvait entendre le chant qui devait certainement manquer de justesse dans la mélodie...

-Sors des ténèbres et embrasse la lumière.
Tourne ton visage vers le ciel et oubli ta vie première.
Danse dans la forêt et chante avec la brise.
Et prend place sous la lune au milieu des arbres et des frises.
Soutient les nécessiteux et combats le mal avec l’acier.
Joint-toi à la chasse et rejette ton ancienne loyauté.
Chasse le monstre qui te dévore à l’extérieur et à l’intérieur.
Car ton sang te nettoiera, n’aie pas peur.
Accepte la confiance de tes soeurs et ne laisse pas ta voix au-dehors.
Car en entrant dans le cercle, les faibles deviennent forts.-

Instinctivement il accompagnait la chanson de pas judicieusement choisi pour les paroles et Vorn, comme à son accoutumé, passait entre les pas de danse de son maitre, cherchant lui aussi, à avoir une harmonie distinctive qui lui était sienne. Sans en faire un spectacle comme plus tôt dans la matinée, le jeune renégat prenait plaisir et il n'était pas difficile de s'en apercevoir. Tout son être respirait une joie tangible qui détonnait avec son air impassible que portait le ténébreux depuis le début de l'enquête.

Tout sourire presque niais, l'ilythiiri stoppait net ses élan de danseur et de joie de vivre au moment même ou ils virent la porte des marchants. Son visage s'embrumait de nouveau et l reprenait son air placide au apparence de cire grise cendre; La besogne reprenait, les questions sans suite et encore plus d'informations pour embrouiller encore plus l'indigestion qu'il allait bientôt poindre.

Intérieurement il soupirait puis se questionnait soudainement quand il verrait la lune dans ce ciel, il avait maintenant fort hâte à la tombé de la nuit mais il avait encore tellement à accomplir.

Les investigateurs quittèrent la soudaine perturbation et cheminèrent jusqu’à la grande place. La cité, comme partout ailleurs, s’affairait à démultiplier les attractions. L’animation semblait constante et la soirée promettait d’être longue tant les festivaliers mettaient du cœur à l’ouvrage. La jeune guerrière se fit la réflexion que la fête semblait communicative même au plus austère en surprenant le renégat à ses côtés entonner un étrange chant et quelques pas de danse. Des aspects de joyeux drille aux manières infantiles, des manières contrastantes avec la sagesse que l’on pouvait attendre d’un être probablement centenaire.

La bretteuse aperçue enfin le campement familier des caravaniers. Elle décida d’aller sonder la sagesse du vieil Horatio avant son escapade à l’extérieur de la cité joyau, l’homme qu’elle avait accompagné depuis la cité voisine de Sundabar s’était toujours montré pertinent.

- Je n’en ai pas pour longtemps, déclara-t-elle à son compagnon. Ne faites pas de vagues je vous prie.

Elle se désolidarisa d’un pas assuré jusqu’au cœur du campement, cherchant du regard le doyen des caravaniers. Ashura chemina quelques instants, salua quelques têtes connues et le vieil homme absent, se présenta finalement à l’un de ses associés. Samuel était un homme d’un âge avancé qu’elle s’avait sérieux dans le travail, si elle doutait de son intérêt pour les ragots Lunargentais, il n'en restait pas moins un être rigoureux et serviable. Elle s’installa naturellement prêt de l’homme avec un sourire franc. Virilement installé sur une souche de bois, il sirotait au goulot d’une outre de peau. Rien ne laisser penser qu’il s’agissait d’alcool au bon plaisir de l’enquêtrice.

- Me revoilà Sam. Comment se porte la troupe ? Questionna-t-elle par politesse. J’ai retrouvé une activité dès les premières heures. As-tu entendu parler d’un crime qui aurait eu lieu ce matin près de la Rauvin ? Je cherche des renseignements.

Elle laissa un instant filer pour laisser le soin à l’homme de sonder son esprit puis continua de questionner son interlocuteur d’un air amical pour dissimuler l’importance de sa mission.

- Connaitrais-tu l’existence d’un réseau capable d’importer des produits illégaux ici ? « Un marché gris ». On m’a dirigé vers un apothicaire appelé Morn ou peut être des fournisseurs traitant avec le conclave. Cela t’évoque quelque chose garçon?

Les paroles d'Ashura sonnèrent comme un ordre, encore une fois le renégat ressentit un agacement; il était de moins en moins tolérant vis à vis les ordres donné des femelles et en même temps ressentait le besoin de se calmer à cet égard de la jeune fille. Le pire était qu'elle semblait se débarrasser de lui pour aller chercher des informations. Maugréant un jurons silencieux tout drow le jeune sombre commençait à sentir venir en lui une colère. Le " je vous prie" le fit sourire néanmoins, cette fâcheuse manie des surfacions de toujours renforcer une demande lui paressait faible puis il se rappelait qu'il avait commencé à l'utiliser lui même. Soupire.

Il se détendit en profitant du temps seul pour observer l'attroupement des caravaniers et encore prendre le pouls de la ville qui se préparait pour une fête nocturne se repassant toujours les évènements derniers. Il revoyait la blessure de la jeune fille et quelque chose le chicotait, l’endroit de la frappe, il la trouvait anodine et ne comprenait pas pourquoi une telle blessure, une simple coupure aurait fait l’affaire avec un tel poison… Et si la cible n’était pas la fillette mais sa mère, celle-la même qui avait disparut, car on ne laisse pas une fillette seul dans une ville, l’avait-il manqué et il en avait payé de sa vie, était-il seul lors de l’attaque, si non avaient-ils enlevé la mère, ect, ect…? Mais surtout est-ce que cela avait un lien avec sa propre mission!? Perdait-il sont temps pour gagner quelques pièces? Non quelque chose en lui le forçait à vouloir réussir cette mission et une autre le laissait indifférent. Toujours un choix et ce choix le définirait à la longue. Il réalisait soudainement que la surface était plus compliqué qu’il l’avait imaginé.

La lassitude surement s’imaginait-il ne pouvant trouver un liens entre toutes les informations diverses. Il espérait fortement trouver des indices sur l’endroit du meurtre de l’agresseur et comme l’avait précisé le commandant, cela avait été rapide et expéditif pour ensuite disparaitre par téléportation. * Une organisation fortement influente et organisé. Nous sommes trop bas dans l’échelle pour y voir plus haut.* Réfléchissait-il. Combien de temps leurs prenaient-ils pour gravir les échelons?

Jouant avec Vorn pour passer le temps il remarquait que son félidé semblait terne et lasse lui aussi. * Décidément, ils nous faut bouger mon cher cette vie n’est assurément pas fait pour nous, et si nous détroussions quelques bourses et commencions une rixes? cela nous donnerais de quoi se dégourdir, n’est-ce pas Vorn?* Le félidé zébré le regardait semblant affirmer les dires de son animal de compagnie puis allait rapidement entre les les pas des caravanier pour y voir de plus près ce que faisait la belle Ashura.

Autour d'eux les caravaniers jouaient au carte, ou prenait un en-cas (souvent alcoolisé) pour passer le temps. Lorsque le drow apparut, les messes-basses se firent bientôt entendre, pas si basses que ça. Plus encore que dans la ville. Certes, Lunargent avait subie les attaques des drows, mais il était bien rare que les caravaniers en réchappe eux. Il ne ferait certainement pas bon rester ici trop longtemps.

Mais Ashura connaissait le vieux caravanier, aussi lui accorda t-on, au moins pour un temps, le bénéfice du doute. Sam se gratta une oreille tout en bouchant son outre.

- Nope, rien d'grave ma ptite. Oh, y'a bien ce crétin d'Ablis qui s'est fait éjecté raide comme une pelle de la taverne d'la porte, mais c'est bien tout ! On rentre pas beaucoup dans la ville tu sais, surtout aujourd'hui, on va monter le marché de nuit là, ça va être une sacré soirée, j'te le dis !

Il s'adressa à une jeune adolescente non loin pour lui dire d'aller chercher un certain Jean et de mettre en branle les préparations. Elle disparue bientôt dans la foule des caravaniers.

Il prit son temps pour répondre à l'autre question de la bretteuse. Se frottant la barbe. Il regardait autour de lui, et puis repris.

- Le gris est connu. Tout le monde l'utilise, c'est pas tant pour ne pas participer aux taxes que pour ramener des trucs un peu exotiques. Les accords marchands entre les villes empêchent certains trucs d'entrer, alors on s'arrange pour que ça rentre quand même. Les épices, la viande, les métaux des fois, et les marchandises plus rares évidemment. Les trucs magiques, c'est pas le plus courant, mais ça arrive régulièrement. Techniquement, certains trucs ne peuvent pas entrer, moins parce qu'ils sont dangereux mais à cause d'une certaine éthique... mais bon, tu le sais aussi bien que moi : ça dépend plus de l'utilisation que de ce que c'est. Et puis les mages ont besoin de trucs, alors on leur amène, c'tout.

Morn, ça me dit rien, mais c'est bien rare qu'ils utilisent leurs vrais noms. Les autorités sont plutôt tolérantes là dessus, quand c'est des savants, mais ils prennent quand même leurs précautions. Et tu te doutes bien que nous, on garde pas trop de traces de ça. Va donc lui demander directement, à moins qu'il soit sacrément pincé du cul, ça m'étonnerais qu'il se cache.

Au cœur du campement de caravaniers, la bretteuse resta quelques secondes accroupie à coté de Samuel. Les flammes d’un feu camp crépitaient, les campeurs évacuaient les tensions de leur dernier voyage. La jeune guerrière et Samuel revinrent rapidement à des sujets plus triviaux, telles les festivités en préparation, l’étrange orage qui semblait avoir disparu et les anecdotes de précédents voyages. Ashura voulait autant dédramatiser le sujet de ses préoccupations qu’éviter que ces informations ne se répandent. Elle observa du coin de l’œil le renégat d’Outreterre s’aventurer dans le camp et l’hostilité que cela provoqua chez certains compagnons. Elle soupira intérieurement. Il y avait une raison derrière chacun de ses actes et de ses mots, en stratège qu’elle s’évertuait d’être ou de devenir, ses conseils avaient parfois les atours de consignes. Mais le Drow ne semblait pas décider à l’accepter. La guerrière se questionna rapidement, cela venait il du ton qu’elle employait pour s’adresser à lui ? D’un quelconque racisme ou sexisme ? Elle coupa rapidement court en se convainquant qu’un parjure en sa propre cité ne pouvait qu’être disposé à faire confiance qu’en lui-même. Peu importe. Ashura décida de ne pas prendre de risque et écourta la conversation. Le visage toujours souriant à son ancien collègue. Elle promit de repasser dans quelques heures pour le festival et fit jurer en retour de ne pas retrouver toute la troupe complétement ivre avant son arrivée. Elle fit rappeler d'une voix forte à Samuel qu’il devait garder assez de neurones pour retrouver le chemin jusqu’à sa famille avant que celle-ci ne l’oublie définitivement. La guerrière se releva accompagnée par quelques rires et quitta la compagnie des caravaniers tout en saluant quelques têtes connues à son passage. Captant l’attention de l’investigateur Elfe noir, elle lui fit signe qu’elle s’éloignait vers les écuries. Quelques pas suivirent avant qu’ils ne puissent se retrouver. Elle s’adressa à lui d’une voix confidentielle tout en continuant de marcher vers leur prochain objectif.

- Ce n’est pas encore très révélateur, mais nous avons l’avis d’un consommateur et d’un transporteur. Il ne nous reste plus qu’à questionner le revendeur. Tout du moins si nous explorons cette piste. Acheva-t-elle d'un ton songeur.

- J’ai tendance à penser que les éléments d’enquête exposés à l’extérieur de la cité joyau ont plus de chance de disparaitre que ce fameux apothicaire, ne pensez-vous pas ? Questionna-t-elle par pure rhétorique.

Un fin rictus se décrivit à la commissure de ses lèvres.

- … Et une séance d’équitation nous fera le plus grand bien avant le début des festivités.

En bon drow, le renégat ignorait totalement les marchants, au fond de lui il sans foutait, leurs regard insignifiants, la rogne au coeur, le regard vide, sinon de la colère. * Des rats, voila tout, prêt à vous trancher la gorge car il n'aime pas votre regard. Ils aiment haïr, simplement. Beaucoup mieux comme esclaves ceux-la.* Se disait-il en regardant où allait Vorn puis soudainement, la belle Ashura apparaissait avec son air complice et une invitation à s'approcher. Un sourire aussi léger que son humeur apparut un bref instant puis il s'approchait sur un pas non-chalant jusqu'à sa hauteur.

Il écoutait comme à son habitude les dires de la jeune guerrière et remarquait un rictus moqueur à sa dernière phrase. Sans grand changement dans son attitude il ajoutait sur une teinte tout aussi confidentiel...

-Effectivement, une sortie nous feras un grand bien et je vous averti Dame Ashura, même si je trouve les chevaux d'une beauté pur et que j'apprécie leurs grâce, je n'ai jamais monté et si jamais je blesse la monture, le commandant va me la faire payer et j'ai bien peur ne pas avoir les moyens d'une telle dépense et si je blessait un passant par manque d'habitude, je vois déjà les troubles s'abattre sur nous avant même que nous ayons sortie de la ville.-

Il prit une pause pour que Vorn puisse reprendre sa place sur le dessus de son havresac puis continuait simplement...

-Il faut tout de même une première et pourquoi pas aujourd'hui, qui sait au mieux la bête sera docile, au pire, je la vendrai pour la viande.-

Rit-il seul suite à son humour déplaisant. Il soupirait une seconde fois en reluquant les courbes charnelles de la bretteuse puis une autre pensée pieuse pour sa belle Félicia qui était partie trop vite. Il c'était imaginé bien des fois avec elle en surface et il aurait dû l'écouter quand elle lui avait proposé de quitté l'Outremer avec lui. Il aurait cette décision longtemps sur la conscience. Ils auraient été sans doute heureux tout les deux en surface... Parti dans ses pensées il en oubliait de regarder la ville et ses habitants. Les yeux dans le vide il marchait tel un pantin, mené par l'amour vers des lieux qui seraient peut être sa perte ou bien sa réussite, il l'ignorait, comme tant de chose encore, son adolescence tardait à partir, il devait devenir adulte, il avait choisi la voie de l'extérieur pour cette raison, après sa lâcheté de combattre une maison adverse bien sur mais quand même, à quoi servait l'héroïsme et l'honneur une fois mort?

Il crachait au sol son fiel et son dégoût de son ancienne existence, en fin de compte, il ne lui manquait pas grand chose depuis sa sortie, qu'une rencontre amoureuse et il était certain que tout son être s'épanouirait et il serait voué à un meilleur destin. La route vers l'écurie fut bref, le temps avait cessé pour lui et il revint à lui quand un enfant passait auprès de lui faisant une grimace à Vorn, il sourit au jeune enfant tandis que son félidé sorti les crocs en restant bien blottie sur le havresac.