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Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Introduction: Les affres de l'hiver profond, [Chaebera & Druasil]
écrit le : Vendredi 17 Mars 2017 à 21h42 par Rondell
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Bien que les pitreries de Nameedia avaient tendance à irriter son nouveau compagnon de route, l’histoire qu’elle lui conta tout en chantant attisa la curiosité de l’halfelin. D’après ce que la bardesse lui révélait durant sa performance, lever le voile sur le mystère de ces étranges rituels pourrait bien lui octroyer une place de choix auprès du seigneur ou tout autre personne d’influence dans la région ce qui lui permettra ensuite de se rapprocher de son but.

Un léger doute naquit tout de même dans l’esprit du prêtre. L’hiver profond venait à peine de commencer et semblait avoir jeté sur ces contrées toute sa fureur. Dans l’enseignement des préceptes d’Aurile, Druasil se souvenait que certaines pratiques rituelles demandant des sacrifices humains étaient parfois exercées par le clergé de la dame gelée. Le sang pouvait parfois apaiser la colère de sa déesse et rendre les temps plus clément durant un hiver rigoureux.
Etait-ce donc là le fruit de quelques fidèles de la vierge glacée ? Mais trois villages entiers, cela semblait tout de même bien excessif.

Alors que le petit être, tout en marchant, se tapotait la lèvre d’un air penseur vis-à-vis des informations que sa nouvelle "amie" lui avait fourni, cette dernière sauta de joie et interpella une carriole se dirigeant vers eux.

- J’t’avoue que j’suis, et cela me peine un peu d’l’avouer, être tout à fait d’accord avec toi. Cette charrette tombe à pic et il me tarde de reposer mes jambes... Mais tu connais vraiment ces gens ?


 
 
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écrit le : Dimanche 19 Mars 2017 à 04h09 par Schninkel
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Druasil
Tout en contemplant le véhicule arpenter le sinueux chemin, la saltimbanque expliqua vaguement qu’elle connaissait les deux intervenants. Que loin des dorures de la noblesse, ses proches étaient probablement les plus prestigieuses personnes que le petit-être aurait la chance de rencontrer dans le duché. Nameedia semblait avoir un certain goût pour le sensationnel et l’équivoque, restait à savoir si cela ne faussait pas l’information. La brunette rangea son instrument dans son sac et se mit à faire signe aux nouveaux arrivants.

La bruyante charrette se rapprocha lentement des lieux, elle était tirée par une épaisse bête de somme au pelage laineux. Deux larges roues émettaient un vacarme irrégulier sur la route tourmentée. A la tête du chariot, empoignant les brides du colossal ruminant, se tenait un homme au visage buriné par les âges et au regard sévère. Une épaisse barbe noirâtre et surmonté d’un feutre aux mêmes teintes. A la droite du conducteur se trouvait une femme d’un âge au moins aussi avancé. Les lignes de son visage étaient gravées d’innombrables ridules, ces marques du temps encadraient harmonieusement deux pupilles emplies de bienveillance. Son dos dignement dressé lui donnait une certaine prestance. Leurs vêtements laissaient présager d’éventuelles modestes origines.

Le rustre ne prêta que peu d’attention à la bardesse et au prêtre quand la charrette se rapprocha, il tira d’un coup nerveux sur la bride et le véhicule se mit à ralentir. La vielle femme entama la conversation quand ils se retrouvèrent prés des deux marcheurs. Sa voix était claire et douce, malgré les hurlements du vent, ses mots restaient audibles.


- Nous te retrouvons enfin ma belle enfant. Déclara-t-elle d’un ton familier.
En apercevant la silhouette de ton compagnon nous avons imaginés que tu avais retrouvé Beran…

Nameedia
- Malheureusement je n’ai pas croisé leur chemin ma dame, comme je vous le disais au village, il y a fort à penser, que l’enfant et son père aient choisis de bifurquer vers le duché d’Ostel. Soyez certaine qu’ils n’auraient pu échapper à ma vigilance dans cet océan de givre.

Loin des farces et des pitreries, il était aisé de discerner la gravité de la situation.

- Beran et Heptus n’ont pas affrontés de tempête la nuit dernière. Soyez rassurée dame Darene, ils doivent être prés de l’âtre d'un feu.

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Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.


La vieille femme parue ennuyée par la réponse de la rosace Damarienne, elle plissa les yeux pour instinctivement observer d’elle-même l’horizon. L’homme grogna quelques mots incompréhensibles et aussitôt, sa compagne se mit à réagir.

- Mon époux a sans doute raison, le temps semble se gâter depuis les monts de Galènes. Nous ne devrions pas trainer dans les parages.

La saltimbanque contempla la chaine de montagnes mentionnée et émit un long sifflement en signe d’impressionnabilité, d’obscurs monticules nuageux surplombaient la région. Les yeux de la doyenne se posèrent sur le petit-être.

- Tu ne nous as pas présentés..


Nameedia
- Vous avez raison ! Je manque à toutes les bonnes conventions ! Sir Halfelin, voici maitresse Ellen Rean de la cité de Praka, sage conseillère et admirable cuisinière. L’homme silencieux à ses côtés est Rhoam Rean,…

Nameedia s’arrêta un instant, les yeux grands ouverts, incrédule, ce moulin à paroles semblait manquer de verve et ce à son propre étonnement.

- Y a-t-il un métier que vous n’ayez pas accomplis sir Rhoam ?! Elle se mit à rire suite à sa boutade.

Le vieil homme plissa les yeux, toujours marmonnant et incompréhensible mais visiblement amusé par l’humour de la jeune brunette. Cette dernière reprit la parole et d’un pas chassé, elle se rapprocha du prêtre, les deux bras en équerre pour l’introduire à ses camarades.

- Mais monsieur n’a pas eu le temps de courtoisement se présenter ! Elle ponctua son accroche d’un délicat clin d’œil. Seul dans le gel, il semble tenter de rejoindre la capitale.

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Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.

Aussitôt la dénommée Ellen Rean désigna le chariot d’un geste délicat.

- Ne restez pas ici mes enfants. La route est encore longue.
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Chaebera
Le disque solaire disparaissait dans le blizzard, il était impossible de discerner correctement la hauteur du soleil. Un vent vif se leva, amenant une violente tourmente de neige. Chaebera traversa un terrain semé de coteaux de moins en moins boisés, suivant les méandres du vallon brumeux et laissant derrière elle les funestes rocheuses. Le poids sur ses épaules était très lourd, trop pour ses étroits patins qui s’enfonçaient profondément dans la neige. La poudreuse de neige jusqu’aux cuisses, ses pas étaient ralentis par les ronces, les épines et les bruyères. Invariablement, des frissons lui parcouraient l’échine et ses muscles étaient douloureusement contractés.

La talassane avait le souffle court, ses paupières étaient désespérément lourdes et elle sentait progressivement son organisme s’éteindre. Elle ne connaissait que trop bien ces signes alertant qui annonçaient irrévocablement l’arrivée de la blanche mort et son sommeil envoûtant. Elle ne pouvait se résoudre à abandonner. Derrière elle, l’horizon était voilé d’un brouillard parsemé de neige. Face à elle, à travers les cimes des arbres dénudés, elle parvint à distinguer les plaines qui tapissaient le fond de la vallée. Le royaume de Damarie était désormais à ses pieds et la direction à prendre devenait évidente. Cette constatation lui redonna un semblant de vigueur. La prêtresse poussée par un vague espoir se remit en marche.

C’est au pied d’un escarpement rocheux, après une nouvelle enjambée, que la prêtresse aperçue les profondeurs insondables d’une caverne. Au creux d’un amas rocheux, deux colonnes de pierre effondrées l’une sur l’autre formaient un accès dans la falaise. Chaebera s’arrêta quelques instants pour jauger la situation. Devant elle s’étendait la pente recouverte de glace, quelques rochers épars émergeaient de cet océan qu'il restait à parcourir avant d'atteindre les terres Damariennes.


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écrit le : Lundi 03 Avril 2017 à 15h00 par Schninkel
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Druasil
La charrette avançait au rythme saccadé de la créature, deux longues cornes se balançaient d’un bord à l’autre de la route. Les passagers étaient secoués par la route accidentée qui s’étendait vers le Nord. Nameedia et le petit prêtre avaient pris place entre les fourrures qui amortissaient les chocs et les caisses en bois qui leurs servaient d’accoudoirs. La cargaison semblait être aussi modeste que ses propriétaires, sans doute du butin d’éventuels braconnages ainsi que des essentiels de survie. La bardesse était adossé au siège des conducteurs, parfois de biais pour parler avec la doyenne. Les deux femmes bavardèrent un long moment, les deux hommes restèrent silencieux. Druasil s’était naturellement installé à l’arrière de la charrette d’où il pouvait paisiblement apercevoir le paysage défiler et garder un œil vigilant ces humains. Il intercepta quelques bribes de la conversation tenue par la bavarde artiste et la vieille femme. Elles évoquèrent un père et son enfant qui avaient discrètement fuis la malveillance de certains collecteurs de taxe il y a deux journées de cela. Elles parlèrent un moment de la terrible hausse du tribut qui avait sans doute poussé ses deux infortunés à braver l’hiver. Le vent se mit à couvrir leurs paroles et le prêtre n’eut plus qu’à contempler silencieusement la tempête s’installer.

Ainsi ils continuèrent à longer le petit bois qui reposait au pied des monts de Galènes. Peu à peu le paysage prit une teinte plus sombre, chacun savait que les nuits survenaient tôt en cette saison, mais c’est la présence de nombreux nuages parsemant le ciel qui vint accentuer ce phénomène. Le vent se mit à vrombir avec violence, les arbres se mirent à pencher vers l’Est et la température chuta progressivement. Nameedia n’eut aucun scrupule à se recouvrir d’une épaisse fourrure, les jambes recroquevillées et grelotante sous cette couverture improvisée. Ellen Rean était accolée à son époux, la silhouette immobile donnait l’impression que le chariot avançait de lui-même. Druasil put jeter un œil par-dessus les rambardes et regarder les arbres défiler. L’environnement fut lentement plongé dans une épaisse brume de neige mais malgré une visibilité réduite, il put observer le bois se densifier. La végétation était pauvre en cette saison, mais assez dense pour comprendre que le véhicule venait de bifurquer dans la forêt de conifères et de pins, délaissant en conséquence la grande route pour une destination désormais inconnue.

Après un temps que Druasil estima être approximativement deux heures. Alors que la charrette s’était déjà pleinement enfoncée dans les bois, la bardesse se pencha vers le petit invité.

Nameedia
- Sieur Rean pense que nous n’atteindrons pas le prochain relais, nous allons devoir passer la nuit dans un abri.

Une main posée sur le sommet de son crane pour retenir son couvre-chef, elle s’efforçait de lever la voix tant le vent soufflait fort en cet instant. Elle était sensiblement affectée par les prémisses du cataclysme émergeant, la saltimbanque tremblait sans discontinuer.

- Pour sûr, nous avons de la chance d’être en compagnie d’un vétéran. Elle continuait de sourire malgré la situation.

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Gracieuse, grande, fine et agile. Ce n’est pas la beauté qui vous transcende en regardant Nameedia, mais ses humeurs et son charme sont extrêmement communicatifs. Elle semble maitriser moult expressions artistiques et possède de nombreuses connaissances tant sur les légendes de Faerûn que sur l’histoire contemporaine des royaumes. Joviale, chaleureuse et bavarde.


La charrette se mit à ralentir, ils étaient désormais au cœur de la forêt. Les signes ne trompaient pas, et Druasil était bien placé pour l’affirmer, ils étaient désormais immergés en pleine tempête. Finalement, une large bâtisse en boiserie perdue au milieu de l’immensité apparue à travers le chaos. Il y avait un tas de buches coupées en rondins de diamètres différents. Le véhicule s’immobilisa dans la neige et le vieil homme fut le premier à descendre pour soulager la bête de somme qui s’ébroua une fois le harnais ôté.

La rosace Damarienne mit pied à terre, et proposa son aide à la vieille dame pour descendre. Quelques bagages sous les bras, elles se dirigèrent vers l’entrée du bâtiment. L’encadrement de la porte semblait immense même face au deux humaines. Nameedia força les gonds de la porte d'un frêle coup d'épaule, le bois avait certainement gonflé, dans un craquement soudain, l'ouverture se fit enfin et elles purent finalement s'abriter dans la bâtisse. Rhoam Rean avait attiré sa créature sous un porche, ils disparurent non loin du bâtiment. Malgré son imposante taille, le bovidé laineux paraissait plutôt docile et répondait aux ordres.

- Entrez! Entrez! Déclara l'ancienne.

Il n’y avait qu’une seule pièce, le bâtiment semblait être un ancien grenier aménagé à la hâte afin d’être habité. Une subtile odeur de moisissure et de renfermé laissait présager que les lieux n’avaient pas été habités depuis un moment. Un escalier amenait à une pièce dissimulée dans les combles. Au milieu de la salle, des fauteuils sculptés grossièrement dans du bois étaient disposés autour d'un âtre de grès et de pierres. La vieille femme s’affaira aussitôt de rallumer le feu. Tout ici faisait penser à l’antre d’un géant, la hache accrochée au mur, ces sièges aux dimensions surprenantes et des plats en terre cuite grandes comme des écus. Et soudain une étincelle se fit, les flammes se mirent rapidement à danser et une lueur tremblotante illuminait désormais la pièce. La bardesse grelotante se jeta prés du feu, se frottant les mains énergiquement pour tenter de récupérer le maximum de chaleur.


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