Chapitre 1 : Padhiver

Il était dommage pour Moreta de ne pas avoir eu d'avance, mais mettre la main sur le matériel revenait presque au même. Et puis elle n'était pas celle qui faisait les courses pour un, et même peut-être plusieurs, cambriolages. Aussi la dame finit sa soirée tranquillement, n'ayant point besoin de se lever en pleine nuit, et même si elle n'était pas encore totalement habituée à cet instrument tout neuf qu'était sa guitare, ses habitudes à la mandoline et sa voix correcte lui permirent d'attirer les regards, quelques sous et de briser la glace avec les locaux.
Malheureusement, ces derniers étaient tous ou presque des rustres, et pas uniquement parce qu'ils étaient humain. Il s'agissait principalement d'ignare qui ne s'intéressaient qu'à eux, et rares furent les informations intéressantes qu'elle put dégoter, si bien qu'elle se contenta de jouer pour le reste de la soirée, jusqu'à ce que les clients partent se coucher, puis elle partit faire de même.
La rêverie de la dame fut tranquille, et comme à son habitude, elle se leva avant même l'aurore, son métabolisme elfique étant très efficace de ce coté-là. Prenant son temps dans sa chambre, elle avait l'habitude des auberges, le tenancier devant également dormir, il valait mieux ne pas descendre trop tôt, la dame réfléchit longuement à ses plans pour la journée. Son seul impératif actuellement était le soir même, au même endroit. Pour le reste, elle avait quartier libre. Aller voir l'extérieur des bâtiments à visiter était à prévoir, mais il lui faudrait se faire discrète de ce coté-là, autant attendre donc que les rues se remplissent un peu. Pour le reste, elle n'aurait aujourd'hui pas le temps de faire ses recherches personnelles, mais elle pouvait toujours chercher une bonne bibliothèque pour plus tard, les bâtiments de ce genre n'était pas du genre à se déplacer d'un coin de la ville à l'autre.
La jolie dame, après s'être occupé longuement de ses cheveux, finit par descendre, et put voir que l'aurore était dans le coin une heure normale pour être réveillée. Elle s'installa à table et se fit servir son petit déjeuner. Moreta profita de la présence du serveur pour indiquer qu'elle étendait sa réservation au lendemain, ainsi que demander la localisation d'une bonne bibliothèque auquel le public pouvait accéder, après tout, il s'agissait d'une recherche assez longue qu'elle comptait mener par là-bas, et elle ne voulait point avoir à entrer par la fenêtre et craindre d'éventuels gardes et les locaux. Bien sur, elle s'attendait à ce que ce genre de lieu fasse payer un droit d'entrée, mais après tout, n'avait-elle pas accepter sa dernière mission dans le but d'avoir des fonds pour ses recherches ?

4ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
4 Mirtul 1373.
Période de la journée : Soirée.
Climat : Nuit étoilée. Vent frais.
Température : environ 3 degrés.

Moira :

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Perception : 19(Dé) + 8 contre DD 25 = Réussite

Maintenant qu’elle était à l’extérieur, Moira n’avait pas grand chose de mieux à faire qu’attendre la fin du sort. Cela n’avait rien de bien excitant mais, le bleu qu’elle avait à l’épaule depuis sa rencontre avec un banc en étant la preuve, c’était aussi moins inconfortable que de le faire dans les ténèbres de l’auberge.

Si les passants ne semblaient pas vouloir se précipiter vers le tohu-bohu du Marché des Lames, cela ne voulait pas dire qu’ils n’allaient pas signaler le trouble aux forces de l’ordre. Cela faisait moins de deux minutes que la Damarienne était sortie quand elle vit à la lueur des lanternes de l’éclairage public deux soldats en armure s’approcher à cheval.

L’impression d’un mouvement dans sa vision périphérique la fit détourner le regard des gardiens de la paix et contempler le toit du bâtiment qu’elle venait de quitter. Dans la nuit étoilée, il était difficile d’en être complètement certaine mais elle avait l’impression de voir une forme contre les étoiles. Celle-ci passa devant ce qui devait être la cheminée de l’auberge en courant et se retrouve au bord de la faîte. Elle ne ralentit pas mais sembla se transformer en sphère avant de reprendre forme humaine plus de 3 mètres plus bas sur le toit du bâtiment voisin. Elle passa alors de l’autre côté de la pente du toit et disparu de la vue de Moira. Cela n’avait duré qu’une dizaine de secondes, juste assez pour permettre aux deux gardes d’atteindre Moira qui semblait être l’une des seules personnes sur la place qui regardait la taverne enténébrée.

« Madame, savez-vous ce qui se passe ici ? »

Corvo Stern et Karmeth:

Pendant que Karmeth et Corvo indiquaient qu’ils n’étaient pas contre l’option de collaborer avec elle, Bylgja les avait regardé attentivement. Elle leur sourit avant de commencer à répondre à leurs questions.

Bylgja

- Concernant les récompenses pour votre mort, elles sont rarement datées de manière précise et il est donc difficile de savoir s’il y a d’autres personnes impliquées qui sont menacées. Autant que je le sache, le Comte Tørshavn, Talian, moi-même et vous deux sommes les seuls concernés. Mais les informations qui me sont accessibles sont limitées. Mais j’ai l’impression que je mets une fois de plus la charrue avant les bœufs, laissez-moi revenir un peu en arrière. Enfin, pas trop, je ne voudrais pas que vous vous endormiez. Elle ne put s’empêcher de glousser un peu à sa propre pointe d’humour. Je pense que vous savez déjà au moins une partie de ce que je vais vous dire mais cela vaut le coup de remettre les pendules à l’heure. Il y a de cela un peu plus d’un an, une maladie commença à frapper Padhiver. Elle a décimé la population de la cité en il faudra bien longtemps avant que nous ne nous en remettions. Contrairement à la plupart des fléaux, cette affliction a frappé aussi durement la vieille noblesse de la ville que ses plus humbles citoyens. Plusieurs riches familles marchandes ont profité de cette occasion pour demander que le Conseil s’ouvre à d’autres que les plus vieilles familles. La plupart des membres du Conseil s’y opposèrent mais le Roi prit la décision d’ouvrir une place. Elle fit une courte pause à ce moment-là pour voir si ses deux interlocuteurs suivaient son histoire. Simultanément, un grand dragon rouge est sorti de sa torpeur récemment et a commencé à s’attaquer à la ville. Sa première attaque a été repoussée et le Comte Tørshavn et ses disciples maintiennent une sorte de bouclier qui empêche le dragon de s’approcher trop de la cité. Pendant quelques mois, j’ai mené des raids pour protéger les villages un peu plus isolés de ses attaques ... Elle se tourna alors vers Karmeth. c’est la raison pour laquelle le Guerrier de l’Ombre vous a envoyé ici à la demande du Capitaine. Mais le Conseil a décidé qu’il s’agissait là d’un gaspillage des ressources de Padhiver et le Comte Tørshavn, ayant les poches profondes mais pas suffisamment pour équiper une compagnie complète de chasseurs de dragon seul, a dû changer ses plans. C’est là que les deux pans de cette histoire se rencontre. Il a été décidé que la place au Conseil serait offerte à qui pourrait ramener quelques artefacts de la tombe d’un roi mort avant la disparition du royaume elfe qui se trouvait dans la forêt de Padhiver. Il n’y a que très peu d’informations sur où se trouve sa tombe et ce qu’elle contient mais le Comte est presque certain que, en plus des artefacts qui sont probablement dangereux eux-mêmes, se trouvent des objets que le Culte du Dragon recherche. Il a donc décidé de trouver cette tombe en premier et de s’assurer que ce qui s’y trouve soit placé entre de bonnes mains. Elle jeta un nouveau regard vers Karmeth. Talian Tauvenal a été recruté pour affréter cette expédition et, à ce qu’il semble, le Trône de Fer préférerait que quelqu’un d’autre obtienne la place au Conseil et à donc essayer de nous mettre des bâtons dans les roues ... ou une dague dans le dos. Mais je n’ai pas encore répondu à l’une de vos questions les plus importantes: votre récompense. Je ne suis pas en charge des finances du Comte et ne peux donc pas vous faire de promesse, ni même vraiment négocier, en son nom. Mais, si vous le souhaitez, il est prêt à vous rencontrer pour discuter de tout cela. Je suppose que vous avez encore moult questions. -------------------- Bien que de petite taille, Bylgja a l’air prête à affronter un dragon en face à face. Et avec suffisamment d’assurance pour faire douter le grand ver.

Metzli :

Le Comte ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement quand Metzli accepta de l’aider. Il fit un grand sourire mais celui-ci disparu rapidement quand il commença à répondre à ses questions.

Aksel Tørshavn

- Je crains que, en effet, vous ne soyez en danger et qu’il ne vous faille vous montrer prudente. J’étais probablement la cible de l’attaque et Nybold était seulement un obstacle pour nos ennemis. Je lui avais demandé de ne pas intervenir et se seulement me prévenir si une menace s’approchait mais il semble évident qu’il a été forcé à agir. -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Le regard d’Aksel démontrait une détermination évidente et aussi une trace de culpabilité mais il passa au sujet suivant rapidement.

Aksel Tørshavn

- Croyez-moi, il est bien plus simple d’avoir une compréhension correcte du fonctionnement de la Toile que de la politique de Padhiver. Si le but des attaques est, comme je le pense, d’empêcher qui que ce soit, ou en tout cas une majorité des candidats, d’arriver à trouver la tombe d’Ammagamir, n’importe quel membre du Conseil peut être derrière les attaques et, à mon grand regret, plus de la moitié d’entre eux pourraient le faire. Au moins aussi probable, l’un des participants à la chasse pourrait essayer de décourager ses compétiteurs. Il semblerait qu’un groupe de marchands ayant la main dans des affaires troubles soit le principal sponsor derrière l’un des concurrents mais je ne sais pas lequel. Je sais aussi, de source sûre, que le Culte du Dragon est intéressé par les objets contenus dans la tombe et ils ont clairement les moyens de causer les problèmes que la ville traverse. Concernant l’affliction qui frappe leurs victimes, il est presque certain qu’il s’agit d’une sorte de magie. Une sorte de malédiction pour être précis que les prêtres ont du mal à contrecarrer. Hélas, je n’en sait pas beaucoup à ce sujet. Le lien entre les victimes n’a été fait que récemment et la plupart d’entre elles appartiennent à des factions qui ne sont pas prompte à communiquer leurs infirmations. -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Hannibal :

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Charisme : 13(Dé) + 3 contre DD 10 = Réussite

Au moment où Hannibal commença à expliquer son plan, il réalisa qu’aucun son ne sortait de sa bouche. Il se retourna et usa de signes pour faire comprendre au garde ce qu’il attendait de lui. Ce n’était pas particulièrement aisé mais le Damarien était plutôt doué et inventif et il ne lui fallut pas beaucoup plus de temps que ce qui est nécessaire pour prononcer les mots pour que son message soit compris par son compagnon. Celui-ci acquiesça d’un pouce vers le haut et se mit en position pour réceptionner d’un coup d’épée quiconque essaierait de passer la porte sans son autorisation.

Trouver le briquet d’amadou dans son sac prit quelques secondes à Hannibal. Le briquet n’était pas très grand et avait tendance à sortir de la poche intérieure qui lui était consacrée mais il n’avait pas glissé bien loin et reposait sur l’étui de ses outils de cambrioleur. Une fois la lanterne allumée, il se mit à avancer vers l’autre côté de la pièce tout en regardant tout autour de lui afin d’éviter d’être surpris. Les caisses formaient des sortes de couloirs de　hauteur variable qui donnaient à un éventuel adversaire caché énormément d'opportunités de se cacher. L'absence de son était oppressante et le Damarien restait concentré pour ne pas être pris au dépourvu s'il était attaqué. Il sursauta malgré tout un peu quand il cessa d’être sourd. Le bruit du vent qui faisait bouger les rideuax aux fenêtres lui parvenait enfin. À peu près au même instant où son ouïe lui était revenue, Hannibal passa prudemment une pile de caisses qui dissimulait le mur opposé à celui par lequel il était entré. Face à lui, et sur la droite du bâtiment par rapport à la porte qu’il avait empruntée, se trouvait une autre porte qui était entrouverte et par laquelle une forme, celle d’un homme grand et fin, venait de se faufiler.


5ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
5 Mirtul 1373.
Période de la journée : Début de matinée.
Climat : Ciel dégagé. Vent frais.
Température : environ 3 degrés.

Moreta :

Le petit-déjeuner qui fut servi à Moreta n’avait rien d’exceptionnel mais il était nourrissant. Quand elle demanda au serveur de prolonger sa réservation, celui-ci lui dit qu’il n’y avait aucun problème. Se souvenant visiblement de la musique de la veille, il ne lui demanda pas non plus quelle était sa chambre. La seconde demande attendait une réponse un peu plus élaborée.

« Je pense que ce que vous cherchez est la Maison du Savoir. La plupart des habitants de Padhiver n’ont pas vraiment le temps de lire et ceux qui ont plus de loisirs ont tendance à posséder leurs propres collections. Et à ne pas vraiment vouloir les partager avec des inconnus. Je n’ai jamais essayé d’aller à la Maison du savoir pour y lire un livre mais je crois que tout le monde peut y accéder et que, à moins que vous ne vous vouliez copier un livre, ils ne demandent pas de paiement. “

Pendant qu'elle mangeait, l'elfe pouvait entendre la ville à l'extérieur se réveiller progressivement. Une fois son petit-déjeuner avalé, Moreta était libre de parcourir les rues du Joyau du Nord qui avait retrouvé leur activité normale. Il ne faisait pas très chaud, rien d’inhabituel pour la native de Lunargent, et le soleil qui commençait à pointer au-dessus des toits des bâtiments avait un ciel sans nuage à traverser. Les bruits typiques d'une ville de la taille de Padhiver commençaient à se faire: des marchands sur un marché proche vantant la qualité de leurs produits, les roues ferrées des chariots dans les rues principales frappant les pavés, les hennissements et mugissements des bêtes qui tractaient carrioles et cabriolets, ...

Metzli hocha gravement la tête :

- Merci pour ces précisions...

La jeune femme laissa sa phrase en suspens. Si elle s'attendait en partie aux réponses qu'Aksel venait de lui fournir, il n'en restait pas moins qu'elles étaient peu encourageantes. Premièrement, à peine arrivée en ville, elle était d'ores et déjà potentiellement en danger du fait de cette entrevue. Deuxièmement, les autorités de Padhiver n'avait aucune piste pour le moment, ni sur les personnes à rechercher, ni même sur leur objectif précis.

¤ L'affaire s'annonce bien plus corsée que celles auxquelles j'ai été confrontées jusqu'à présent... et bien plus dangereuse également... ¤

L'ensorceleuse se remémora brièvement les deux enquêtes en questions. Il y avait d'abord eu cette histoire de disparition de cadavres à Bulborp mais le coupable, plutôt que de chercher à se dissimuler, s'était efforcé dès que possible d'éliminer les enquêteurs. Si l'affaire s'était avérée par la suite être complexe, l'enquête, elle, n'avait guère duré. Il y avait ensuite eu cette épineuse recherche d'un meurtrier dans le monastère perdu de Vrillecorne, une sombre histoire dont elle n'aurait jamais pu dénouer les fils sans l'aide de ses compagnons.

Tandis qu'elle caressait Tzotzil, ses pensées s'arrêtèrent à nouveau sur l'enquête en cours. Elle reprit la parole, exprimant à haute voix le cours de la pensée :

- Si nous n'avons aucune idée des commanditaires et de leurs objectifs précis, il faudra, je suppose, essayer de surprendre sur le fait. Soit, en tentant de les devancer et en les interceptant lors de l'une de leurs prochaines interventions... soit en leur tendant un piège en leur proposant un appât, quelqu'un qui serait mis sur la piste de cette "tombe d’Ammagamir"...

Metzli fit une nouvelle pause avant d'ajouter :

- Mais je suppose que vous avez déjà réfléchi à tous ces plans d'action. Qu'attendez-vous de moi exactement ?

Tout en s'entendant parler, elle s'étonnait quelque peu elle-même : la naïve jeune fille qui avait fui Athkatla avait bien mûri en quelques années, acquérant expérience et confiance en elle.

S'asseyant à une table, l'elfe n'eut guère à attendre avant de voir venir son repas. Ce dernier était intéressant, mais moins que les informations qui l'accompagnaient, au moins aurait-elle un lieu pour commencer ses recherches si jamais son employeur venait à prendre son temps pour monter l'expédition, une fois qu'elle aurait accomplie sa mission. Si l'homme disait vrai, elle ne trouverait pas grand chose sur le culte de Tiamat, mais peut-être que les bibliothécaires sur place pourraient aussi lui indiquer qui pourrait avoir des documents intéressants, en espérant avoir affaire à autre chose qu'à des singes.
Après avoir demandé comment se rendre à la Maison du Savoir, Moreta finit tranquillement son petit déjeuner en prenant son temps. Une fois le repas terminé, la dame repassa dans sa chambre pour récupérer ses affaires, elle n'avait guère confiance dans les établissements publiques, même lorsque les employés étaient honnêtes, il suffisait d'un être mal intentionné et ayant une connaissance des serrures pour vider les chambres de leurs biens de valeur. Moreta connaissait bien la technique pour l'avoir déjà appliqué par le passé.
Toutes ses affaires réunies, l'elfe finit par sortir de l'établissement pour prendre la direction de la Maison du Savoir, en tant que première étape, simplement pour voir le bâtiment en question, et donner le change si quelqu'un la regardait partir. Une fois l'endroit repéré, la barde voleuse se dirigea vers le bord du lac, elle comptait commencer par jeter un œil sur le manoir des Kaldein, la seule des habitations pour laquelle elle avait une position actuellement. L'idéale aurait été pour elle d'aller chercher ses informations à la source, mieux valait éviter les copies de copies quand c'était possible lui avait appris son expérience de faussaire, mais les bâtiments publiques ne lui inspiraient pas confiance, le voyage lointain non plus, et il faudrait en plus s'introduire au moins dans deux lieux, Tørshavn n'ayant pas à disposition les informations venues du Haut Prêtre. A moins que le cambriolage ne s'annonce des plus faciles ici, il lui faudrait aller voir les autres villas. Et pour prévoir un plan de fuite, il lui faudrait repasser à la Maison du Savoir pour prendre des informations sur les trois familles, mieux valait éviter de trop compter sur les connaissances incertaines du mystérieux homme de la veille.

Karmeth resta un instant immobile, la bouche légèrement entrouverte, pendant qu'il digérait les informations.

¤Voilà qui est plus constructif !¤

Il avait effectivement des questions. Beaucoup de questions. Il s'agissait maintenant de faire le tri entre celles qui pouvaient attendre et celles qui ne pouvaient pas.

-J'ignorais tout ça, murmura-t-il.

Et par tout il entendait bien tout. Qu'il ne sache rien de l'état lamentable de Padhiver n'était guère surprenant vu sa sociabilité sur les routes, mais qu'il ignore même qu'on l'attendait ici - qu'il avait été envoyé ici ! Ca c'était fort.

¤Comment s'y sont-ils donc pris ? Je n'ai rien vu !¤

C'était en tous cas une excellente nouvelle. Il y avait encore une lueur de vie chez ses alliés. Il n'était peut-être pas si livré à lui-même qu'il l'avait d'abord cru, et surtout....

¤Gnéhéhéhé Dragon héhéhé¤

-Vous parlez d'une demande du Capitaine, est-ce ce fameux Comte Tørshavn ou quelqu'un d'autre ? Il semble qu'il faudra au moins que je le ou les rencontrent en effet. D'ailleurs qui est le Comte ? Il est au centre de l'histoire apparemment. Est-il déjà membre du Conseil ou est-ce que l'expédition lui permettrait en plus d'y briguer une place ? Et quelle est sa relation avec la Garde ? Avec vous ?

Le prêtre se méfiait un peu des bonnes nouvelles quand elles arrivaient par tonneaux entiers comme c'était le cas actuellement. Talian engagé pour affréter l'expédition c'était l'assurance d'un équipement de premier choix. Il y avait aussi la possibilité de tacler deux organisations maléfiques d'un coup, celle de chasser un dragon en bonne compagnie, des artefacts légendaires...

¤Presque trop beau pour être vrai¤ songea-t-il avec un air épanoui sur la figure qui démentait clairement le ton dubitatif qu'il avait compté mettre dans ses questions.

Hannibal ne put cacher sa surprise lorsqu'il constata qu'aucun son ne sortait de ses lèvres... non, il n'y avait plus aucun son en réalité. Le garde derrière lui semblait être lui aussi devenu aphone et ils durent tous deux user du langage des signes pour se faire comprendre. Le damarien n'eut aucun mal à se faire comprendre par son interlocuteur et c'est en brandissant sa lanterne allumée qu'il s'enfonça dans les allées ténébreuses de l'entrepôt.

Ce silence étrange et inhabituel laissait au guerrier matière à réfléchir quant à la nature de celui qu'il poursuivait. Il n'était qu'un profane dans le domaine des arcanes magiques mais ses années d'aventure derrière lui l'avaient amené à fréquenter quelques mages et autres jeteurs de sorts. Son ancienne compagne d'aventure qui était elle même illusionniste lui avait parlé de quelques uns de ces sorts dont l'un particulièrement prisé des roublard. Mais n'étant qu'un néophyte en la matière, il ne pouvait en aucun cas affirmer qu'il avait affaire au sort silence bien qu'il commençait à en être convaincu.

Et cela ne pouvait signifier qu'une seule chose... celui qu'il traquait savait comment lancer des sorts et il en avait sûrement d'autres en réserve. C'est donc avec une prudence redoublé que le damarien avançait un pas après l'autre au milieu des allées de caisses et de marchandises. A mesure qu'il progressait, les ombres projetées par sa lanterne s'étiraient un peu plus pour désorienter le guerrier et créer des caches d'ombres où n'importe qui pouvait l'attendre pour lui tendre un guet-apens.
D'un autre côté, si la personne qui se cachait ici avait employé le sort silence, c'était sans aucun doutes pour masquer sa présence et sa fuite. Peu importe qui se cachait ici, il semblait préférer la discrétion à la lutte... mais il était toujours bon de faire preuve de prudence.

Il ne fallut pas longtemps pour que le souffle du vent ne revienne caresser ses oreilles tant et si bien que le damarien en sursauta. Il eut à peine le temps de reprendre ses esprits qu'un mouvement furtif et vif à la limite de son champs de vision attira son attention. Une silhouette venait de quitter précipitamment le bâtiment par une porte qui était jusqu'ici dissimulée par les ténèbres de l'entrepôt. Le guerrier réagit au quart de tour...

-Quelqu'un s'échappe par derrière!!! Venez vite!!!Cria-t-il, convaincu que si lui n'était plus sourd, ce devait également être le cas du garde qui surveillait la porte par laquelle ils étaient entrés.

Il avait à peine commencé à crier qu'il était déjà en mouvement, avalant la distance qui le séparait de la porte à grandes enjambées, l'épée au poing. nul doute qu'il allait ouvrir la porte à la volée d'un violent coup d'épaule pour poursuivre l'inconnu qui venait de s'échapper tout en restant prêt à une éventuelle attaque surprise, bien que sa proie semblait plus tentée de fuir que de combattre.

*Au moins sont-ils polis.*

Arrêtant de tailler dans le bois, Moira se redressa pour faire face à l'homme de lois.

-Ah ça, je n'en sais fichtre rien mon bon monsieur. J'étais en train de boire un verre, quand soudain: obscurité.

L'espace d'une seconde, elle avait cru que le vin de champignon lui faisait voir des choses, mais non: ses yeux s'étaient bien habitués à la faible luminosité au point de déceler la présence d'un individu pourtant fort discret rôdant sur le toit. Tout ceci était bien une diversion comme elle le supposait; mais pour qui, pour quoi, la réponse venait probablement de disparaître avec cette silhouette étrange, qui sembla à un moment même changer de forme.

-Remarquez, ça a peut-être un lien avec la personne qui vient de se barrer par le toit, juste là-bas... elle désigna l'emplacement avec la pointe de son couteau. Mais le temps que je cligne des yeux, il avait déjà disparu.

La grande mercenaire haussa les épaules, avec l'attitude de celle qui avait déjà vu des choses plus bizarres. Elle se remis de nouveau à gratter la figurine de bois inachevée, imperturbable.

-Je vous cache pas que cette histoire me pourrit un peu la soirée...

Autant que cela puis l'être, la synthèse de Bylgja sur les évènements récents avait le mérite de rendre la situation un peu plus claire. La compétition pour la prestigieuse place au Conseil était lancée et il était dans l'ordre des choses que des individus aux sombres desseins veuillent aussi y participer.

¤ Manquait plus que le Culte du Dragon dans l'affaire... ¤

L'esprit de Corvo était de nouveau envahi d'un millier de questions mais il décida de s'abstenir de les poser pour l'instant. Il était clair qu'il fallait rencontrer ce fameux comte pour monter d'un cran dans la qualité de l'information.

- Très bien Dame Bylgja. Au risque de passer pour un esprit lent, je ne vous demanderai qu'une précision avant d'aller à la rencontre de Messire Tørshavn. Si je lis entre les lignes, l'aide que vous nous avez demandé à l'instant ne porte finalement pas tellement sur l'enquête destinée à retrouver les intrigants du Trône de Fer ? A moins que je ne me trompe, vous ne voudriez pas plutôt que nous rentrions dans cette course à l'artefacts contre eux et le Culte du Dragon au final ? D'après moi, la solution la plus simple pour vous est de gagner la compétition plutôt que de vous perdre dans les méandres d'une enquête qui fera du sur place pendant des lustres non ?

Pour l'heure, Corvo était bien décidé à rencontrer le fameux comte. Peu importe finalement l'aide qui allait lui être demandé, il accepterai et négocierai sa récompense comme il en avait l'habitude. Au passage, il en profita pour essayer de convaincre Bylgja de réussir là où il n'avait pas réussi avec le marchand...

- Ah ! Euuuh, une dernière petite chose Colonel. Récompense ou pas, je pense vous apporter mon aide. Mais pour cela, il me faudra de l'équipement. Celui que je comptait notamment acheter chez Messire Tauvenal. Pourriez-vous lui glisser un mot en notre faveur pour obtenir un prix acceptable sur ses articles ? Après tout, nous allons rentrer dans une sorte de partenariat et le gros de mon équipement sera financé par mes propres lions d'or. Ce pourrait être une maigre contribution à notre effort collectif sachant que si nous réussissons dans la mission que vous allez nous confier, les menaces qui pèsent sur Messire Tauvenal devraient logiquement cesser...

4ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
4 Mirtul 1373.
Période de la journée : Soirée.
Climat : Nuit étoilée. Vent frais.
Température : environ 3 degrés.

Moira :

Les deux gardes étaient descendus de cheval pendant que Moira racontait de façon assez succincte qu'elle n'avait pas énormément plus d'informations qu'eux.
Ils regardèrent tout deux dans la direction qu'elle leur indiqua mais il était évident qu'au moment où ils avaient appris la présence de quelqu'un sur les toits, ce quelqu'un avait déjà disparu.

L'attitude de la Damarienne contrastant avec l'agacement évident reflété par ses mots faillirent forcer une réaction des gardes mais ils parvinrent à rester stoïques. Ils la remercièrent rapidement avant de se diriger vers l'auberge. Arrivés à l'orée de la zone de ténèbres, ils s'arrêtèrent et l'un des deux ordonna à tout le monde se taire et d'arrêter de s'agiter. Au même instant, l'autre commença à faire des gestes étranges et à balbutier des paroles incompréhensibles. Lorsqu'il cessa, il se retrouva entouré d'une zone lumineuse mais celle-ci s'arrêtait là où les ténèbres commençaient.

Visiblement déçu, il se retourna et un troisième garde, une femme à la chevelure grise coupée courte arriva à son tour. Elle arrêta sa monture à quelques pas de la porte de la taverne et commença elle aussi à incanter. Elle fut néanmoins couronnée de plus de succès et la salle principale de l'auberge redevint normalement éclairée. Elle se tourna vers les deux gardes et, toujours à cheval,
commença à leur donner des ordres.

« Fouillez la taverne, je veux savoir ce qui s'est passé ici! »

Corvo Stern et Karmeth:

Comme elle s'y attendait, les réponses de Bylgja avaient donné naissance à autant de questions, si ce n'est plus. Cela était naturel et la volonté de collaborer de ses deux interlocuteurs faisait qu'elle était parfaitement satisfaite de leur donner satisfaction. La première question à laquelle elle choisit de répondre n'était pas de celle qu'elle s'attendait à recevoir, toutefois.

Bylgja

- Non, le Capitaine est Jebeddo que je pensais que vous connaissiez. Beaucoup des informations que j'ai pu vous transmettre viennent de lui ou de son réseau. Comme le château des ancêtres du Comte est sur une île, il a probablement le pied marin ... Elle ne put s'empêcher de pousser un petit rire à cette boutade que ses deux interlocuteurs ne pouvaient pas comprendre ... mais je ne crois pas qu'il ait le moindre grade militaire. En ce qui concerne le financement de votre équipement, je ne pense pas avoir, personnellement, beaucoup d'influence sur Talan Tauvenal mais la même chose n'est pas vraie du Comte. Il faudra donc voir avec lui. Elle fit une courte pause le temps de réfléchir à ce qu'elle allait dire ensuite. Le Comte est membre du Conseil, oui. Sa famille est l'une des plus vieilles de Padhiver, une branche issue du frère cadet d'un roi d'un lointain passé. S'il était celui qui ramenait les trésors, il aurait le droit de choisir qui serai le nouveau membre. Et c'est la direction que nous voulons donner à cette enquête. Soyons honnête, c'est un plan qui a ses défauts mais je préfère agir que réagir. Concernant ses relations avec la Garde Citadine, elles sont tout ce qu'il y a de plus normales. Il la finance au même degré que tous les autres membres du Conseil suivant le budget qu'ils décident de voter. Il est, par contre, le seul à financer mes travaux. La Garde accepte que j'utilise un coin de ses locaux par égard pour mes services passés mais je n'en suis pas officiellement membre. Je propose que nous allions lui rendre visite. Je ne sais pas s'il pourra nous recevoir tout de suite mais il est rare qu'il me refuse une audience. -------------------- Bien que de petite taille, Bylgja a l’air prête à affronter un dragon en face à face. Et avec suffisamment d’assurance pour faire douter le grand ver.

Metzli :

Le Comte écouta attentivement la description que Metzli fit de la situation.
Il y avait plus qu'un peu d'admiration dans ses yeux pour la jeune fille qui venait de poser une question qui était plus une affirmation qu'elle était consciente des risques qu'elle prenait.

Aksel Tørshavn

- Votre analyse est correcte, nous avons besoin d'en savoir plus sur nos ennemis et le chemin le plus direct passe probablement par la capture de l'un d'entre eux. J'ai quelques amis qui essayent aussi d'attaquer ce problème par un autre côté, en essayant d'infiltrer leurs rangs, mais leur situation fait qu'ils ne peuvent pas transmettre si facilement les informations qu'ils pourraient avoir obtenues. -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Le Comte était visiblement tendu mais il continua en revenant à la question de Metzli.

Aksel Tørshavn

- Mon plan est de leur tendre un piège. Comme vous le dites, si nous parvenons à les convaincre qu'une cible en sait assez pour trouver la tombe, ils seront probablement forcés de se concentrer sur elle. Je pense que vous l'aurez deviné mais cette cible, c'est moi. Dans les faits, j'ai une idée assez précise d'où se trouve la tombe et de comment y pénétrer, deux informations très différentes et que je doute que qui que ce soit d'autre ait. Lorsque nous aurons quitté Padhiver, votre rôle sera de me servir d'yeux. Et probablement d'épée. Il est probable que leurs attaques soient moins subtiles une fois qu'il n'auront plus à craindre d'être révélés à tous. Ceci dit, tant que nous ne sommes pas partis, j'aurai besoin de votre aide pour autre chose. Mes actions sont surveillées de près, y compris par des adversaires moins hostiles que ceux qui cherchent à nous tuer, et il fut donc faire preuve de plus de ruse pour garder quelques atouts dans nos manches. La Main des Mystères a envoyé quelqu'un à Padhiver qui devrait avoir des informations sur ceux qui nous attaquent et comment s'en prémunir. A part qu'il est censé être arrivé en ville, je n'ai aucune information et j'aimerai que vous essayiez de le trouver. Il détient beaucoup d'informations qui pourraient nous être vitales. -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Hannibal :

S'il voulait rattraper le fuyard, Hannibal n'avait pas le temps de vérifier que le garde l'avait entendu. D'un coup d'épaule, il ouvrit la porte et se retrouva dans une ruelle sans éclairage autre que la lune. Cela n'était pas grand chose mais l'assassin n'avait pas assez d'avance pour qu'Hannibal ne le voit pas tourner un coin.

Dans sa poursuite, le Damarien souffrait d'un sensible désavantage: à chaque obstacle à sa vision, et il y en avait des dizaines dans les ruelles nocturnes de Padhiver qu'il traversait en courant, un piège pouvait l'attendre. Il arriva malgré tout entier dans ce qui ressemblait à une basse-cour avec des cages à lapins le long des murs. Celui que le roublard avait poursuivi était assis de manière presque nonchalante sur le toit du poulailler qui faisait face au portail qu'il venait de franchir. A la droite d'Hannibal, une oie visiblement mécontente d'avoir son sommeil troublé par leur irruption se dirigeait vers lui de manière belliqueuse. Une voix de baryton s'éleva de sous la capuche de la personne perchée sur le poulailler.

"Tu ne fais pas partie du contrat. Et je n'ai pas pour habitude de tuer de futures cibles potentielles. Mais, si tu es curieux, je te conseille de chercher Verdhandi."

5ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
5 Mirtul 1373.
Période de la journée : Début de matinée.
Climat : Ciel dégagé. Vent frais.
Température : environ 3 degrés.

Moreta :

Maintenant qu'elle avait un plan assez précis en tête, Moreta n'avait plus qu'à le mettre à exécution. Trouver la Maison du Savoir et ne pas attirer l'attention en s'y rendant étaient des tâches d'une facilité enfantine pour l'elfe. Il s'avérait qu'il y avait deux bâtiments qu'il était particulièrement facile de repérer en ville et il s'agissait du château royal et de la Maison du Savoir, deux bâtiments qui se faisaient face et qui n'étaient séparés que par le pont du Dauphin. Ils étaient aussi sur l'axe le plus actif de la ville. Une sorte de marché occupait les parvis des deux bâtiments avec des étalages éparpillés devant les deux bâtiments et même sur le pont. Passer inaperçue dans la foule qui se pressait là n'avait rien de difficile.

Trouver le lac ne s'avéra pas particulièrement difficile non plus. Moreta eut juste à remonter un peu la rivière sur la rive nord jusqu'à arriver au canal y menant. Localiser le manoir Kardein fut un peu plus complexe le lac étant littéralement entouré de manoirs au point qu'il n'était possible d'entrevoir ses eaux que depuis le pont traversant le canal par lequel l'eau entrait et quittait le lac et à travers quelques haies un peu défraîchies séparant la rue des jardins. Le plus ostentatoire des manoirs toutefois, sinon le plus grand, était assez clairement celui qu'elle cherchait. Le nom de la famille était gravé au centre du portail gardé par deux soldats à la mine patibulaire. La haie qui entourait la propriété rendait l'étude du jardin impossible mais Moreta pouvait apercevoir en s'éloignant un peu le second étage et le toit. L'étage ne manquait pas de fenêtres mais celle qui faisait face à la rue, en tout cas, ne semblaient pas être faites pour s'ouvrir. A l'exception d'une porte-fenêtre donnant sur un balcon au-dessus de ce qui était probablement la porte principale.

Metzli avait écouté pensivement les propos d'Aksel tout en passant de temps à autres sa main dans longue chevelure noire de geais.

L'un des plans qu'elle avait suggéré correspondait en grande partie avec ce que son interlocuteur avait prévu de son côté. Ce à quoi elle ne s'attendait par contre pas, c'était que celui-ci joue lui-même le rôle d'appât. Elle était sincèrement admirative : cela prouvait son grand courage et sa détermination à mettre définitivement fin aux agissements de ces "ennemis de l'ombre" qui frappaient sa ville sans la moindre pitié.

¤ Pour un érudit tel que lui, la folie ou l'amnésie sont probablement des châtiments pires que la mort... Les efforts d'une vie effacés en une seconde par une malédiction... ¤

La jeune femme s'intéressa ensuite à sa mission immédiate : trouver un membre de la Main des Mystères en possession d'informations capitales. Elle essaya de se remémorer les membres de l'organisation qu'elle avait eu l'occasion d'apercevoir : Arzhaelig, bien évidemment, qu'elle avait beaucoup côtoyé ; cette femme qui lui était apparue en songe ; l'illusion de cet étrange sage qui les avait renseigné sur la liche Silax ; et peut-être Joinon qui, lui semblait-elle, avait dû travailler pour l'Assemblée. Des profils très différents les uns des autres et aucune marque distinctive.

¤ En l'état, autant chercher une aiguille dans une botte de foin... ¤

La jolie ensorceleuse avait besoin de davantage d'informations et sollicita Aksel:

- Avez-vous un début de piste à me communiquer à ce sujet? Un endroit où les membres de l'organisation ont pour habitude de se rendre? Un contact susceptible de me renseigner? Un signe de reconnaissance?