Chapitre 1 : Padhiver

Au moins son interlocuteur était-il franc et ne prenait aucun détour dans ce qu'il disait... le damarien pouvait lui reconnaître ça et c'était un trait de caractère qu'il appréciait fortement lors de ses aventures.

Quant aux explications qui lui furent donnés, le guerrier devait malgré tout reconnaître qu'il n'était pas entièrement satisfait, notamment concernant sa camarade elfique. A aucun moment elle ne lui avait donné l'impression de connaître personnellement Ido, que ce soit dans l'arène ou dans la salle où ils avaient patienté juste après le combat.
Cependant son interlocuteur ne semblait pas prêt à perdre de temps en questions à ce sujet. Soit. De toute façon, Hannibal avait des questions bien plus importantes à poser à son interlocuteur.

-J'ai plusieurs questions en effet. L'offre pour la quête parlait d'explorer et piller une tombe ancienne. La voix du guerrier demeurait neutre, comme si la conversation précédente n'avait jamais eut lieu. Je me doute qu'un marchand aussi prospère que celui qui tient cet entrepôt n'a cure des richesses à amasser dans une tombe.

Si l'homme en face de lui était franc, Hannibal avait décidé de faire de même.

-Je serais prêt à parier que sir Mavisul recherche quelque chose de plus précis et particulier, comme une relique ou un texte ancien. Le guerrier fit une légère pause avant de poursuivre, toujours droit et debout face à Ido. J'aurais donc trois questions vraiment importantes au final. Que devons nous chercher précisément? Où se trouve cette tombe? Et enfin, quels sont les dangers qui pourraient nous y attendre?

La dernière question était assez élémentaire en vérité mais pour que lui et ses compagnons passent un tel test d'aptitude que d'affronter une hydre, leur employeur cherchait en effet une certaine qualité chez ses candidats... ce qui reflétaient en partie la dangerosité de la mission à venir.

Derrière un sourire songeur, Karmeth essayait de dissimuler du mieux qu'il pouvait son état de perdition actuel. Il constatait encore une fois qu'entre vouloir et pouvoir, il y avait un grand pas. Et entre l'enseignement théorique et extrêmement basique de la magie qu'il avait reçu au monastère et le résultat de plusieurs vies de recherches il y avait un monde qu'il ne traverserait pas de son vivant.
Force était aussi de constater que son guide n'avait aucune qualité pédagogique, mais ne manquait pas de passion envers les travaux de la Tour. Un vrai chercheur en somme. Et si le nain finissait quand même par comprendre qu'au final les mages n'étaient encore sûr de rien ou pas grand chose concernant le bouclier draconique, il se promit néanmoins de se renseigner sur les relations entre l'Oeil et la Tour. Si ce n'était pas déjà fait il y avait là une alliance à forger.

Il en était là de ses réflexions quand un bruit vint interrompre ses pensées et le discours de son interlocuteur.

¤Oh la belle occasion ! vite, changement de sujet !¤

-Tiens ? Quelqu'un s'est blessé ? Vous faites des expérimentations par là-bas ?

Dans l'esprit du nain, entretenir un parterre et des sous-sols piégés au cube gélatineux indiquait un choix évident de faire prévaloir la sécurité des informations sur la sécurité du personnel.

¤Probablement un test qui a mal tourné¤

Après tout, avec les informations que LeOrd lui avait donné, une intrusion était plus qu'improbable.

5ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
5 Mirtul 1373.
Période de la journée : Début de matinée.
Climat : Ciel dégagé. Vent frais.
Température : environ 3 degrés.

Metzli et Corvo Stern :

Le magicien observait Metzli attentivement pendant qu’elle essayait de gagner sa sympathie en se montrant ouverte et aimable. Le seul moment où il sembla réagir fut la mention de la main des Mystères. Une fois que l’Amnienne eut fini son plaidoyer, il commença à s’étirer mais l’intervention orageuse de Corvo l’arrêta avant qu’il ait pu prononcer le moindre mot. Un maigre sourire sur les lèvres, il tourna son regard vers le Cormyréen et commença à parler avec un peu plus qu’une pointe de dédain.

-Que veux-je ? Voilà une question intéressante! Il me semble que c’est vous qui voulez quelque chose de moi, et non le contraire. Quelque chose que je n’ai pas envie de vendre, de surcroît.

Il se détourna de Corvo pendant quelques secondes, regardant de nouveau Metzli pour voir comment elle réagissait à l’effusion de son compagnon. Le dédain avait clairement disparu de son regard et, si les yeux attentifs du roublard ne le trompaient pas, c’était une sorte de plaisir mêlé d’excitation qui en avait pris la place.

-Je vous prie de m’excuser, Metzli d’Amn, si je vous ai donné l’impression que je doutais de votre intelligence. Cela n’était point mon intention. Mais je dois avouer que je suis surpris par votre candeur ... ou que je suis admiratif devant votre capacité à tisser une toile de mensonges.

Il se tourna de nouveau vers Corvo même si il était évident que son message était pour ses interlocuteurs également. Ses deux mains étaient maintenant sur la table et le Cormyréen avait l’impression qu’il était aussi franc qu’il pouvait l’espérer.

-Vous parlez comme si le monde, et chacun de ses habitants, est soit jour, soit nuit mais son véritable état est aussi changeant et contrasté que peut l’être l’astre du jour. Et, si je vous ai donné l’impression que j’insultais votre intelligence, vous en avez fait autant. Celui que vous cherchez connait le Comte, il connait la Tour des Capes et ses habitants, et pourtant je suis probablement le seul à Padhiver, à part lui, à savoir où il est et pourquoi. N’avez-vous pas considéré que, s’il a décidé de ne pas contacter le Comte et de ne pas partager ses intentions avec qui que ce soit d’autre que mon maître et moi, il pouvait avoir une raison?

Karmeth:

Le regard, et le haussement de sourcil, indiquèrent plus clairement à Karmeth que sa cadence ou ses mots que l’interruption soudaine des paroles de LeOrd n’était pas liée au bruit qu’il avait entendu. Il n’hésita pas à répondre à la question, cela dit.

-Cela dépend de ce que vous qualifiez d’expérimentations. La majorité des tests de nouveaux sorts se font au sommet de la Tour, dans l’une des poches extra-dimensionnelles ou dans la forêt, selon les besoins et la quantité de matériel nécessaire. Les expériences alchimiques, en particulier, n’ont jamais lieu dans le labyrinthe et celles de nos invocateurs et de nos devins se font à l’extérieur pour éviter les interférences de nos protections. Mais il m’arrive souvent, ainsi qu’à mes collègues abjurateurs, de faire la plupart de mes tests préliminaires dans mes quartiers.

Un second cri retentit alors et, celui-là, LeOrd n’ignora pas. Il se tourna vers la direction d’où venait le bruit et fronça les sourcils tout en se mordant l’intérieur de la joue en réalisant qu’il y avait probablement quelque chose d’anormal qui avait lieu.

-Je ne veux pas vous impliquer dans les affaires de la Tour mais je ne suis pas certain que vous puissiez retrouver la sortie seul. Vous feriez mieux de me suivre.

Il commença à courir dans le couloir quelque chose qu’il ne semblait pas complètement habitué à faire. Deux fois, il prit un virage, le premier vers la droite et le second vers la gauche, suffisamment tardivement pour que Karmeth soit obligé de bondir pour l’éviter mais il finirent pas arriver tous deux devant une porte. Celle-ci était entrouverte vers le couloir et un escalier d’une demi-douzaine de marches conduisait dans une pièce éclairée par ce qui semblait être une sorte de champignon fluorescent au plafond. La pièce, qui ressemblait à une sorte d’atelier où tous les outils étaient remplacés par des boîtes et des fioles, devait mesurer une douzaine de mètres de long par six de large.

Au pied de l’escalier se trouvait un humanoïde particulièrement peu épais portant une robe blanche. Ou, pour être plus précis, une robe qui devait avoir été blanche avant qu’elle ne devienne imbibée par le sang qui s’écoulait de la purée qu’était devenue la tête de son porteur. Une autre série d’escaliers faisait face à ceux au sommet desquels se trouvaient le nain et le magicien. La porte à laquelle ces derniers conduisait était elle aussi ouverte.

Hannibal :

Ido Kardein acquiesçait lentement pendant qu’Hannibal lui posait ses questions. Il serra les mains et commença à répondre avec un grand sourire carnassier.

Ido Kardein

- Si vous pensez que quiconque peut s’estimer suffisamment riche, vous n’avez sans doute pas côtoyé beaucoup de marchands. Mais ce ne sont pas pour leur valeur commerciale que les reliques se trouvant dans la tombe d’Aumarkson sont si précieuses. La richesse que la plupart des marchands, en tout cas ceux qui ont du talent, recherche ne se compte pas en pièces mais en influence. Et c’est le genre de chose qui se trouve dans une vieille tombe poussiéreuse. -------------------- Ido Kardein a un physique de gladiateur et n’a aucun scrupule contre l’usage de la force. Et ce n’est que l’un des nombreux outils qu’il utilise pour arriver à ses fins.

Il passa sa main droite dans sa barbe avant de reprendre sur le même ton la discussion.

Ido Kardein

- Mais vous avez raison sur un point, Selger recherche un objet en particulier. Sans vouloir vous ennuyer avec les détails de notre arrangement, Selger a accepté de financer notre expédition à la condition qu’il puisse prendre l’objet de son choix, un certain grimoire excepté. Il cligna de l’œil à la fin de cette phrase avant de reprendre. Le grimoire est ce qui m’intéresse vraiment et le reste sera partagé entre les membres survivants de l’expédition. Si les antiquités ne sont pas votre choppe de bière, je m’engage à racheter les objets qui ne vous intéressent pas. Concernant l’emplacement exact de la tombe, il est difficile pour moi de vous donner beaucoup plus de détails que le fait qu’elle se trouve dans le Valbise. J’ai en ma possession un journal écrit par l’un des magiciens de la cour d’Aumarkson décrivant le trajet. Il ne liste pas vraiment les dangers se trouvant dans la tombe, même s’il décrit avec soin certains des pièges magiques qu’il a installés lui-même. La plupart des dangers se trouvent principalement dans l’accès à la tombe. Les quelques villes du Valbise ne peuvent qu’à peine être qualifiées de civilisation et il y a de nombreuses créatures, et une pléthore de sauvages, qui hantent les zones que nous devrons traverser. -------------------- Ido Kardein a un physique de gladiateur et n’a aucun scrupule contre l’usage de la force. Et ce n’est que l’un des nombreux outils qu’il utilise pour arriver à ses fins.

5ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
5 Mirtul 1373.
Période de la journée : Fin de soirée
Climat : Légère pluie. Vent frais.
Température : environ 2 degrés.

Moreta :

Il n’avait pas fallu longtemps pour que Moreta décide de s’occuper de la porte donnant dans ce qui semblait être un débarras en premier. La serrure était de moins bonne qualité que celle de la porte extérieure et la pièce lumineuse entre ses dents ne l’empêchait pas de se concentrer. Il ne lui fallu qu’une poignée de secondes pour trouver le bon mouvement qui retira le penne de la gâche. La porte n’était plus fermée à clefs mais elle s’ouvrait vers Moreta ce qui voulait dire qu’elle allait devoir décider si elle faisait confiance à la poignée.

Un grincement se fit soudain entendre dans son dos, derrière la porte qu’elle avait laissée close. Ce bruit fut suivit de craquements qui, à son oreille entrainée, semblaient être causés par quelqu’un utilisant les marches d’un escalier en bois. Elle ne pouvait pas en être complètement sûre à cause de la lumière provenant de sa bouche mais elle avait l’impression qu’un fin pinceau de lumière filtrait de sous la porte.

¤ Cherche-t-il à nous dire que l'envoyé de la Main des Mystères a volontairement fui la compagnie du Comte ? Ou est-ce simplement une manière de nous tester? Il commence à devenir agaçant avec ses sous-entendus, qu'il se décide qu'on puisse passer à la suite plutôt que de continuer à parler à demi-mots! ¤

Le petit manège d'Obinus commençait à énerver Metzli, d'autant plus qu'elle savait qu'il n'avait pas totalement tort en évoquant sa candeur. A vrai dire, elle avait tenté le tout pour le tout en livrant à deux inconnus plusieurs éléments essentiels de sa vie... Peut-être que tout cela ne servirait finalement à rien d'autre que d'apercevoir un sourire narquois sur le visage de son interlocuteur. Les arguments de Corvo n'avaient pas eu l'air d'avoir fait plus d'impression sur l'apprenti.

La jeune ensorceleuse choisit de rester conciliante, même si quelqu'un qui la connaissait bien aurait très certainement décelé une note d'irritation dans sa voix :

- Nous avons si peu d'informations au sujet de cette personne que rien n'est à exclure. Il est possible qu'il ait volontairement décidé de ne pas contacter le Comte... tout comme il est possible pour qu'il ne l'ai pas fait pour d'autres raisons. A ce stade de notre enquête, aucune piste n'est à exclure.

Les mots d'Obinus ne l'avaient guère déstabilisée, une "disparition volontaire" était effectivement une option qu'elle avait envisagée.

- Mais, quand bien même cela serait vrai, cela ne changerait pas grand chose. Sans vous manquer de respect, je préférerais discuter de tout cela avec le principal intéressé. Et s'il nous renvoie ou refuse de nous recevoir, dans ce cas, il ne nous restera qu'à rebrousser chemin et à informer le Comte des maigres éléments que nous aurons pu collecter.

Un doute étreint la jolie amnienne. Cet Obinus semblait étrangement serein et bien informé. Et s'il était plus qu'un apprenti trop curieux ?

-Non seulement je n'ai pas envie de me perdre, mais en plus j'ai bien l'intention de vous aider à mon tour si j'en ai l'occasion ! répliqua Karmeth du tac au tac avant de se mettre à courir à son tour.

Dans les faits il n'était pas certain d'être perdu. Son sens de l'orientation et sa connaissance de la pierre lui aurait certainement permis de retrouver la surface, d'autant qu'il avait admiré l'endroit assez consciencieusement.
Maintenant en cas de danger inconnu la première règle était de ne surtout pas se séparer, et il ne voulait pas laisser passer une chance de se rendre utile. Il comptait donc bien ne pas lâcher son guide, ce qui n'était guère difficile.

Le prêtre se serait néanmoins bien passé du triste spectacle qui les attendaient en bout de course. Il prit le temps de scruter les environs avant de reporter son attention sur le corps.

¤Ouch, il va être difficile à récupérer celui-là ! Ca m'étonnerait que ce soit une expérience de métamorphose du visage qui a mal tourné : celui qui lui a fait ça connaissait son affaire.¤

Sortant son symbole divin, il ferma les yeux et murmura une courte prière à sa déesse. Pour l'implorer de l'aider à venger la victime.

Il s'était refréné jusque là, mais il sortit son épée alors qu'il descendait les escaliers vers le corps. Il gardait son attention sur LeOrd, qu'il essayait d'accompagner de son mieux, et le reste de la pièce. Le mort était mort, il ne risquait plus grand chose. En revanche son assassin était peut-être dans le coin pour profiter de la diversion que donnait le cadavre.
Evidemment la porte ouverte était tentante, mais qui savait s'il s'agissait de l'entrée ou de la sortie de l'agresseur ? Mieux valait rester prudent et continuer de coller le mage encore en vie, ce dernier en savait beaucoup plus que lui sur la situation et il convenait de lui laisser les décisions.

-Tes ordres ? La question était sèche, sérieuse. Elle indiquait que le nain comprenait qu'un drame s'était produit, c'était d'ailleurs la seule chose qu'il comprenait pour le moment, et mettait aussi son interlocuteur devant ses responsabilités, pour l'aider à réagir.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Test de perception d'abord, puis lance intuition divine (si pas de danger immédiat) et dégaine son arme en accompagnant LeOrd. Si danger immédiat j'adapterais mon post.

Observant longuement la porte, Moreta finit par s’attaquer à la serrure, la pièce entre les dents, histoire d’avoir les mains libres. Cette dernière n’eut guère le temps de lui résister, même s’il lui restait le problème de la poignée enduite d’un liquide étrange qui avait tout du poison, raison supplémentaire de regarder ce qui se trouvait de l’autre côté, mais ses oreilles d’elfes captèrent quelque chose derrière elle, un grincement. Se retournant, elle rangea ses outils en hâte en apercevant ce qui semblait être de la lumière sous la porte.
Alors qu’elle se dirigeait vers un coin de la pièce, la dame cacha la pièce lumineuse dans sa poche, faisant retrouver à la salle son état d’origine, si on exceptait bien sur la porte déverrouillée, bien qu’encore fermée ce qui pourrait échapper à une inspection rapide, et l’elfe invisible dans un coin, elle aussi discrète, qui profita de ses mains à nouveau libre pour tirer de leur étui ses dagues, qui pouvaient aussi bien servir à égorger “l’intrus” qu’à lancer s’il prenait la fuite. Au moins, ce dernier lui fournirait un moyen sûr d’ouvrir la porte déjà déverrouillée, et peut-être également aurait-il des clefs qui pourraient servir pour la suite.
Silencieuse et discrète, Moreta attendait.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

sort ses dagues en allant se “cacher” (en pratique, ça veut surtout dire pas être dans le passage, je suis invisible, donc se cacher plus serait contre-productif) et planque la pièce (pour que le noir revienne)

Les derniers verrous contenant la bienveillance du roublard cédèrent sous le ton dédaigneux et le sourire condescendant qui s'était greffé sur la face de l'apprenti magicien...

¤ Mais c'est qu'il se prend pour Elminster en personne ! ¤

D'une voix aussi calme que glaciale, Corvo s'adressa une nouvelle - et probablement dernière fois - à Obinus. Il était temps de mettre fin au jeu pervers qui semblait s'installer. Obinus avait les cartes en mains et semblait se complaire d'un sentiment de supériorité non dissimulée... Une erreur de débutant que le roublard comptait bien faire ravaler à son interlocuteur.

- Je ne sais pas ce que Maître LeOrd vous a demandé en vous invitant à nous rencontrer mais le fait est que vous êtes venu... J'ose croire qu'il s'agit de votre part d'une sorte de curiosité mal placée car, si je résume et que je reprends vos mots, vous avez des choses à vendre, que vous ne souhaitez pas vendre... A quoi bon continuer d'en parler donc... A partir de là, je vous remercie du temps que vous nous avez accordé et ne vous retiens pas plus longtemps.

Corvo ne daigna pas accorder son regard plus longtemps à Obinus et s'adressa cette fois-ci à Metzli tout en se levant de sa chaise prêt à partir...

- Metzli ; a moins que tu n'ai quelque chose à ajouter, je pense qu'il est temps d'aller retrouver Karmeth et maître LeOrd ? Ce dernier avait visiblement raison de douter des capacités de l'apprenti Obinus... Peut-être ont-ils fait une rencontre digne d'un peu plus d'intérêt ?

Pour le roublard, il ne servait à rien de continuer ainsi. Si Obinus était un simple apprenti en mal d'intrigue ou d'attention il allait rapidement se mettre à table en voyant son public sur le point de partir. D'un autre coté, la perspective de pouvoir se balader dans la Tour des Capes sans surveillance avec pour motif légitime de rechercher Karmeth et LeOrd était également très séduisante...

¤ Et puis au passage, on pourrait essayer de prendre en filature ce merdeux d'Obinus pour voir comment il réagit à notre rencontre une fois seul... Ça ça pourrait être instructif... ¤

La franchise était de mise dans cette conversation et le damarien ne s'en plaignait pas. Il enregistrait la moindre information du petit briefing dicté par Ido, les mettant dans un côté de sa tête pour y réfléchir à nouveau une fois au calme. Les monstres et les sauvages ne représentaient aucun problème pour le guerrier... en revanche, l'intérieur de la tombe et ses dangers étaient plus nébuleux. Il n'avait jamais été à l'aise avec la magie et si cette crypte en était infestée, son bras et son épée ne risquaient pas de lui être d'un quelconque secours.

-Les monstres et les brigands ne sont pas un problème pour moi... ce ne sera pas la première fois que je ferais le mercenaire pour une expédition. Il attendit que l'homme avait fini son discours pour intervenir. En revanche, je risque de ne pas être d'un grand secours face à la magie... aurons nous avec nous quelqu'un de compétent dans ce domaine?

Il ne fit pas mention du reste car la rémunération promise lui semblait tout à fait équitable bien qu'il bouillonnait de curiosité intérieurement. Quelle était donc cette fameuse relique que leur employeur désirait plus que tout au point d’abandonner le reste du trésor. Et ce grimoire, seule relique intéressant Ido, était sujet à bien des questionnements. Savoir ce genre de détails était utile au damarien lors de ses missions.
Mais pour l'instant, il gardait ses interrogations sous silence. Les mercenaires n'étaient pas recrutés pour leur intelligence ou leur curiosité et c'était un trait de caractère peu apprécié par les employeurs en général.

Le damarien n'en montrerait donc rien... pas pour l'instant en tout cas.

5ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
5 Mirtul 1373.
Période de la journée : Début de matinée.
Climat : Ciel dégagé. Vent frais.
Température : environ 3 degrés.

Metzli et Corvo Stern :

Tandis que Corvo avait visiblement décidé d’essayer de forcer Obinus à admettre qu’il était en train de bluffer, Metzli continuait d’essayer de négocier. Pour la première fois de l’échange, le jeune mage décida d’accorder plus d’attention au Cormyréen qu’à l’Amnienne.

- Je dois vous accorder ce point: c’est par curiosité que j’ai accepté de vous rencontrer. Je ne suis pas encore certain qu’elle soit mal placée, cela dit, et c’est la tâche qui m’a été confiée, que cela me plaise, et vous plaise, ou non que de décider qui est un danger pour notre mission.

Il prit une profonde inspiration avant de continuer comme s’il essayait de se calmer malgré le fait qu’il continuait de parler de façon on ne pouvait plus monotone. Continuant de fixer Corvo du regard, il reprit.

- Je dois avouer que j’ai du mal à vous cerner. Je ne peux imaginer que qui que ce soit cherchant à causer des troubles à celui que vous cherchez soit suffisamment peu subtil pour agir comme vous le faites, mais ce ne serait pas la première fois que je serais surpris par le manque de sens de nos ennemis. Dans le même temps, quand bien même vous ne seriez pas vous-même dangereux, j’ai du mal à croire que vous soyez capables de vous assurer que vous n’êtes pas suivis, ou utilisés, par quelqu’un qui le serait.

Il se gratta de la main gauche la mâchoire droite avant de poursuivre. Il était visiblement réticent à continuer mais il savait qu’il n’avait pas vraiment le choix. Il avait aussi pris une décision et elle était finale.

- Toujours est-il que vous ne pouvez pas quitter cette pièce sans être accompagnés. Je ne pense pas que vous faites partie de nos ennemis, et je ne veux pas que cela change. Mais ce n’est pas ma vie qui est en jeu si je me trompe. Attendez ici quelques minutes. Je vais contacter celui que vous cherchez et je vais le laisser décider.

Karmeth:

En présence d’un danger potentiel, Karmeth était automatiquement passé sur ses gardes et son comportement en était complètement bouleversé . La même constatation était vraie pour LeOrd. Pendant que le nain observait les environs pour essayer d’en apprendre plus sur la situation dans laquelle il se trouvait soudainement, le mage s’était agenouillé vers le cadavre.

Comme sa remarque l’indiquait, le Kaxanar comptait profiter de toutes les informations que son compagnon pouvait lui fournir. De son côté, il avait fait quelques découvertes. La dernière marche de l’escalier, celle se trouvant là où la tête du mort aurait due se trouver, avait visiblement reçu un violent choc elle-même s’il fallait en croire la poussière de roche se trouvant mêlée au sang dans une pièce particulièrement bien entretenue. D’une manière similaire, l’arrête des marches conduisant à l’autre issue semblaient avoir été rabotées par le frottement de quelque chose de lourd, et il y avait une sorte de fine patine rouge dans les rayures que cela avait créé. Et la porte ne s’était pas ouverte seule. Le loquet était encore tiré et une partie du chambranle avait été arrachée. Il remarqua aussi ce qui ressemblait à un morceau de toile froissée au milieu de la pièce.

LeOrd prit la parole pendant que Karmeth achevait de se préparer à la situation périlleuse qui se présentait.

- Barismon était son nom. Il était excité ce matin parce qu’un paquet qu’il attendait depuis un moment venait d’arriver. Visiblement, il contenait quelque chose de plus dangereux que ce qu’il croyait.

Il jetta un regard autour de la pièce avant de reprendre. Sa voix exprimait le même genre de calme que celui du nain, le même que celui d’un commandant avant une bataille décidant de la stratégie à suivre.

- Il y avait un lourd coffre sous cette table. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence qu’il ait disparu. Le paquet devait contenir un piège qui a animé le coffre. Nous devons le retrouver, et le détruire, avant qu’il ne fasse d’autres victimes.

LeOrd n’avait visiblement pas vues les rayures pleines de sang sur les escaliers leur faisant face mais il se dirigea dans cette direction malgré tout. Pister un ennemi, en particulier un ennemi qui ne laissait pas de traces de pas, sur un terrain aussi dure que la roche qui formait le sol du couloir, n’était pas une mince affaire et ce n’était pas vraiment la spécialité du Kaxanar. Mais leur ennemi laissait quelques traces de sang, et quelques menus morceaux de chair, malgré tout qui donnaient une claire indication de la direction à suivre. Le coffre était partie sur leur droite et avait suivi cette direction pendant quelques temps avant de tourner à droite et immédiatement à gauche. Ce n’était pas la route qu’il avait suivi avec LeOrd mais, à moins que ses sens ne le trompent franchement, Karmeth était certain que l’assassin se dirigeait vers la porte que le mage lui avait montré qui protégeait le dispositif anti-dragon. Quand il fut enfin en vue, le coffre se trouvait en effet à quelques mètres de la porte et une douzaine en avance de ses deux poursuivants.

Hannibal :

L’échange entre Ido Kardein et Hannibal semblait aller dans une direction qui convenait parfaitement aux deux. Au final, relativement peu de détails avaient été échangés mais un accord semblait proche.

Ido Kardein

- Certaines de nos recrues sont spécialisée en magie: magie antique, piège magiques, et cætera. Vous avez combattu aux côtés de l’une d’elles. L’elfe, pas l’orque, au cas où vous auriez un doute. -------------------- Ido Kardein a un physique de gladiateur et n’a aucun scrupule contre l’usage de la force. Et ce n’est que l’un des nombreux outils qu’il utilise pour arriver à ses fins.

Son trait d’humour le fit rire un petit peu mais il ne tarda pas à continuer à parler des détails de l’expédition.

Ido Kardein

- Si vous êtes satisfait par ma proposition, je propose que vous signiez ce contrat. Je compte pouvoir quitter Padhiver par la mer après-demain. Vous n’êtes pas trop sensible au mal de mer, j’espère. Nous avons prévu de suivre l’itinéraire le plus court pour gagner du temps mais cela veut dire que nous risquons de rencontrer de la grosse mer et, peut-être, quelques poissons agressifs. Quoiqu’il en soit, l’essentiel des ressources nécessaires pour un tel voyage a déjà été rassemblé. Selger a juste quelques détails à régler concernant l’équipage. Si vous n’avez pas d’autres questions, je peux vous faire reconduire dans les magnifiques rues de ma cité et vous donner rendez-vous sur le port à l’aube de notre départ. -------------------- Ido Kardein a un physique de gladiateur et n’a aucun scrupule contre l’usage de la force. Et ce n’est que l’un des nombreux outils qu’il utilise pour arriver à ses fins.

5ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
5 Mirtul 1373.
Période de la journée : Fin de soirée
Climat : Légère pluie. Vent frais.
Température : environ 2 degrés.

Moreta :

Dans le monde de Moreta, on ne survivait pas longtemps sans être capable de réagir rapidement et efficacement à la moindre surprise. Et cela voulait probablement dire que le monde de l’intrus allait atteindre son terme rapidement.

Placer la pièce lumineuse dans sa poche n’eut pas l’effet souhaité car la pièce continuait d’émettre de la lumière que le tissu invisible de son vêtement ne permettait pas d’estomper. Cacher la lumière sous la poussière du sol n’était par contre pas difficile et ne retarda pas sa mise en place. Elle se trouvait face à la porte derrière laquelle l’inconnu se trouvait prête à bondir lorsqu’elle s’ouvrirait.

Un léger cliquetis suivit d’un grincement similaire au bruit d’une porte s’ouvrant se firent entendre dans l’autre pièce et une odeur particulièrement âcre et acide filtra sous la porte. Cela fut suivit d’un “hum” et de clapotis. L’ombre de la personne se trouvant de l’autre côté de la porte passa pendant une seconde sous la porte avant que Moreta n’entende le bruit de quelque chose de relativement lourd, et apparemment humide, s’écrasant sur une surface dure. Elle entendit aussi le bruit d’une chaise raclant sur le sol de terre battue et l’homme de l’autre côté de la porte, après un ”Au travail!” sur le ton de l’injonction, commença à siffloter. Il n’avait aucun talent pour cela et la musique n’était pas aidée par les bruits de frottements qui l’accompagnaient. Une chose était sûre: pendant les deux ou trois minutes que Moreta avait passée prête à bondir, l’autre ne s’était pas approché à plus de trois pas de la porte et n’avait pas donné l’impression qu’il allait l’ouvrir très prochainement.

Metzli afficha une petite moue en signe de contrariété : visiblement, les manières plus directes et moins diplomatiques de Corvo avaient eu plus d'effet que sa gentillesse et sa sincérité.

¤ Décidément, je ne comprendrai jamais rien à l'esprit humain... Moi qui pensais avoir beaucoup appris au cours de ces derniers mois... ¤

L'ensorceleuse était cependant bien décidée à ne rien changer à sa manière d'être : elle n'aimait pas le conflit et ne souhaitait se montrer désagréable ou violente qu'en cas de nécessité absolue. C'était donc dans ce genre de situation qu'elle se rendait particulièrement compte qu'elle avait besoin de compagnons capables de lui apporter un autre point de vue et d'autres manières de faire : Corvo avait visiblement fait preuve de plus de persuasion qu'elle et elle se réjouissait de l'issue positive de l'entretien.

Ne sachant trop qu'ajouter, elle répondit :

- Très bien, nous attendrons... Quant à nos capacités, ne soyez pas trop prompt à nous mépriser. Je doute que vous ayez vécu la moitié des épreuves que j'ai endurées avant de longues années.

La jolie amnienne se désintéressa d'Obinus et se mit à caresser Tzotzil.