Un havre de paix - Chapitre 1, Badrok, Elrik, Hiielle

- eut être qu'elles ont entendu parler de mes exploits de ce matin.

Badrok sourit d'un air embarrassé en direction d'Hiielle après avoir répondu à la remarque de la mage par rapport aux deux femmes ayant fuit la taverne. Malgré la plaisanterie, l'halfelin se sentait mal d'avoir détruit une piste pouvant l'aider à sauver la vie de ses camarades et la sienne. Un sentiment qui s'accentua quand Barbepointe lui révéla qu'elle étaient les fournisseuses officielles en vin du Nid du Dragon. Il était donc fort probable qu'elles soient au courant de certaines rumeurs.

Ne pouvant s'apitoyer sur son sort trop longtemps, sa vie étant en jeu après tout, Badrok se concentra sur les infos fournies par l'aide de camp les chaperonnant. Des révélations qui devinrent de plus en plus inquiétantes. En plus du marchand, une prêtresse avait été retrouvée assassinée. Pire encore, elle semblait faire partie d'une série de meurtre perpétré en ville depuis quelques mois. Du coup, l'hypothèse d'un complot couvert par les Dragons Pourpres semblait se confirmer, mais pas de la manière dont l'halfelin le pensait. En effet, les officiers de la milice donnaient l'impression de vouloir éviter une panique générale en mettant les assassinats sur le dos d'étrangers plutôt qu'être les cerveaux de cette opération sordide. Pourquoi les Dragons Pourpres ruineraient le morale de leur propres troupes en éliminant une célébrité leur étant chère ? En y réfléchissant, le petit guerrier finit par réaliser que deux des victimes faisaient, en quelque sorte, parti du gratin de Pierre-Tonnerre. Quelque peu inquiet, il se tourna vers Barbepointe et lui demanda :

- Les autres victimes de ces derniers mois, c'étaient plutôt des personnes importantes en ville ? Ou la prêtresse et le marchand étaient-il les seuls ?

Malgré son petit grade, Badrok gardait un esprit militaire et, pour lui, supprimer des figures de la cité désorganiserait les défenses tout en ruinant le morale des habitants. Bref, un terreau idéal en vue d'une attaque militaire. Plongé dans ses pensées alarmiste, l'hafelin sursauta quand Elrik revint à la table et la frappa du point avec colère. Il avait découvert que le borgne à l'entrée de la ville avait été tué et remplacé depuis plusieurs jours, ruinant l'alibi du trio. Il voulait partir à la poursuite de l'usurpateur dans les tavernes mal famés dont le groupe avait entendu parler. Une bonne idée somme toute, mais qui ne mènerait à rien si un Dragon Pourpre se rendait là-bas avec eux. Nul doute que les voleurs et truands du bourg ne se montrerait pas très loquace en présence des autorités locales. Il décida donc d'en faire part :

- Bonne idée ! Seulement je doute que l'on découvre quelque chose là-bas en la présence de Messire Barbepointe, du moins dans son uniforme. A moins que Ma Dame Lyria se propose de garder un œil sur nous ? De notre côté, nous avons appris que la prêtresse de Tempus de la ville a été assassiné et elle ne serait pas la seuls depuis ces derniers mois. Je pense que tous ces meurtres sont liés et j'aimerai bien que nous allions parler à la personne ayant autopsié les corps, peut être que cela pourrait nous aider.

ielle adressa un sourire à Badrok. Le pauvre avait l'air honnêtement gêné, et même si son confort n'était pas la priorité, elle ne voulut pas qu'il s'occupe trop l'esprit avec cet incident.

- Aucun problème, Badrok. On a déjà pu trouver quelques informations importantes. Surtout grâce à Elrik je crois. Au final, manquer de subtilité n'est pas forcément une mauvaise chose.

Elle adressa cette fois un clin d'oeil au roublard. Puis le regretta, car elle se rappela de leur rencontre et de son attitude de charmeur. Il aurait été malheureux de lui donner une raison de recommencer. Enfin, de retour à l'important.

- Oui, je pense aussi que tous ces meurtres sont liés, Badrok. Enfin, pas que des petits. Assassiner la prêtresse de Tempus, ça n'est pas rien. Ce n'est probablement pas n'importe quel quidam qui peut accomplir ça, non plus.

La magicienne fit une courte pause. Les idées se bousculaient dans son esprit. Trop de personnes étaient déjà mortes pour qu'il ne s'agisse que d'une petite histoire sans vraie incidence sur le cours des choses dans la ville. Badrok avait l'air de partager son avis puisqu'il se demandait si d'autres figures importantes de la ville avaient disparu.

- J'ai aussi l'impression que faire disparaître des personnes connues accapare trop d'attention pour que ça ait été réellement voulu. Ce n'est pas impossible que le marchand et la prêtresse aient découvert quelque chose et aient dû être supprimés. Et dans ces cas, si les vrais coupables, dans l'ombre, ont pu prendre le contrôle des portes et des registres, ils peuvent faire concorder l'arrivée de personnes comme nous pour couvrir leurs meurtres. Ensuite ils les assassinent pour éviter qu'ils parlent. Hiielle avala sa salive, et Maddie eut un sursaut au même moment. C'est ce qui a failli arriver pour nous aussi. On a été sauvés in extremis.

Une chose turlupinait encore la jeune mage. Une sentinelle savait que le garde borgne avait été retrouvé mort, mais un borgne était toujours là à faire rentrer les gens dans la cité. Comment les autres sentinelles et les supérieurs de ce borgne pouvaient ignorer ça? Étaient-ils de mèche? Ou la situation était-elle encore pire? Elle avait déjà entendu, par son vieux maître, parler des doppelgängers, et de leur façon de remplacer les morts en prenant leur apparence. Et les pouvoirs d'un prête auraient pu voir clair dans leur déguisement. Ou peut-être Hiielle se faisait-elle des idées. D'abord l'enquête, les conclusions plus tard.

- Dardek, avant que nous ne partions, j'aimerais comprendre une chose. Comment est-il possible que le garde borgne de la porte sud soit reporté mort depuis avant l'arrivée d'Elrik, mais qu'Elrik affirme qu'un garde borgne l'ait reçu à la porte? J'ai du mal à croire à une coïncidence, et j'ai du mal à croire que les autres gardes de cette porte et leurs supérieurs y soient impassibles...

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Averse - 15°
Moment: vers 18h00

Narration: tous

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Test de Renseignement des Aventuriers :

Badrok
1d20 + 5(compétences) = 4 + 5 = 9
VS
DD10 renseignement hors objet de l'enquête
DD15 renseignement en lien avec l'e nquête
DD20 renseignement très précis en lien avec l'enquête

Echec

Elrik
1d20 + 4(compétences) = 6 + 4 = 10
VS
DD10 renseignement hors objet de l'enquête
DD15 renseignement en lien avec l'enquête
DD20 renseignement très précis en lien avec l'enquête

Echec/Réussite partielle

Hiielle
1d20 + 0(compétences) = 16 + 0 = 16
VS
DD10 renseignement hors objet de l'enquête
DD15 renseignement en lien avec l'enquête
DD20 renseignement très précis en lien avec l'enquête

Réussite: Hiielle obtient un renseignement relativement précis sur l'objet de son enquête.

Durée du renseignement = 1d4 + 1 heure = 4 + 1 = 5 heures

es aventuriers commençaient à entrevoir l'ampleur du complot dans lequel ils avaient été entrainés bien malgré eux. En toute logique donc, les suppositions fusaient à leur table et les questions commençaient à converger à l'attention de Gulden Barbepointe.

Le nain, à l'image de Lyria qui venait de terminer la rédaction de ses multiples missives, semblait partager les questionnements d'Elrik, Badrok et Liielle. Il ne fut toutefois pas en mesure de les renseigner plus que ce qu'il leur avait déjà indiqué.

- Le marchand et la prêtresse, c'étaient les seuls notables de la ville qu'ont été massacrés. Pour sûr que celui qu'à occis la prêtresse y d'vait s'y entendre au combat. Pour être franc, j'peux pas vous en dire plus. Si j' connais dans les grande ligne ce qui se passe, j'suis pas toujours au courant des détails. Je savais même pas qu'on venais d'obtenir l'identité du type qu'on à r'pêché dans la Tonerre. Ca doit pas daté d'y plus d'quelques heures comme info ça !

Le nain s'empressa de griffonner de nouveau des notes dans son carnet. De son coté, Lyria qui n'avait pas encore jugé utile et qui n'en avait pas encore eu l'occasion, s'empressa d'expliquer à ses compagnons qu'elle était la jeune femme qui avait trouvé le corps. Elle n'omis aucun détails sur les circonstances de sa découverte et le caractère inidentifiable du corps ni sur les raisons qui l'avaient menées à venir à la rencontre des aventuriers.

Les explications de Lyria furent coupées par l'arrivée d'une nouvelle fournée de clients lorsqu'une bonne dizaine de soldats accompagnés de quelques civils qu'ils connaissaient visiblement firent leur entrée dans la taverne. Les hommes était taquins et braillards et de temps à autre certains d'entre eux lançaient des regards intrigués et mauvais à l'encontre des aventuriers. Sentant qu'il valait mieux s'éclipser avant que la compagnie ne soit prise à partie par les gardes les plus inamicaux, Barbepointe invita ses compagnons à déguerpir.

Lorsque tous furent sortis du "Nid de Dragon", Gulden, après quelques instants de réflexion et visiblement aussi tracassé que ses compagnons daigna répondre aux dernières interrogations d'Elrik et de Hiielle:

- Ce sous-officier d'la porte sud, le Borgne, j'vois c'est qui mais j'connais pas son nom... J'me renseignerai sur lui quand j'irai faire mon rapport ce soir. Mais z'avez raison, à mon avis c'est pas l'même type.. J'vois qu'ça. Sinon c'est pas possible qu'vous l'ayez vu alors qu'il était d'ja canné... Ca m'plait pas c't'affaire. J'en profiterai pour jeter un œil dans le registre et voir qui est de garde à la porte sud ce soir... Bon où vous voulez aller maintenant ?

Les aventuriers décidèrent unanimement de continuer à visiter les tavernes de la ville dans leur quête de renseignements. Gulden leur indiqua tout d'abord le chemin du "Destin des Meubles".

L'auberge était tenue depuis des années par un gnome haut en couleur prénommé Borffo Arglebargle Cosgrove Bullwubble II. L'établissement avait été nommé ainsi en hommage aux centaines de pièces de mobilier qui avaient vaillamment péri lors des inévitables rixes de fin de soirée... Le panneau et la devanture de l'auberge elle même étaient construits à partir des pièces de bois récupérées sur les meubles détruits.

A eux tous, Hiielle, Lyria, Elrik et Badrok purent obtenir un certain nombre d'informations tandis que Gulden restait en retrait tout en surveillant leurs faits et gestes. L'aubergiste Borffo et son videur Stig, un humain ex aventurier à la force incroyable, organisaient des combat clandestins dans le sous sol de la taverne. Certains grands soirs, il arrivait que des combats soient également organisés directement sur la place de l'Assemblée. Bien entendu, le tout était "toléré" par certains gardes qui participaient directement aux paris.
Les aventuriers purent également apprendre que le 12, soir de l'arrivée d'Elrik et Bardok, un combat avait été organisé à l'Assemblée vers dix heures, soit peut de temps après l'entrée du roublard, du guerrier et de la magicienne à la Tanière de l'Ours...

L'information la plus intéressante fut toutefois celle recueillit par Hiielle. Un des clients visiblement bien renseigné lui expliqua que les combats en extérieur allaient probablement cesser quelques temps après les mésaventures d'un des parieurs habitué. L'homme interrogé par la magicienne avait entendu dire que le parieur en question avait été victime d'une agression et d'un vol chez lui la veille au soir du combat du 12 Tasakh. Sa maison avait été fouillée et son or en partie volé, sans compter qu'il avait été roué de coups au passage lorsqu'il avait surprit le voleur en flagrant délit... Plus intéressant encore, le parieur aurait expliqué avoir croisé son agresseur le lendemain de son agression, le soir du combat donc, lorsqu'il se rendait à la place de l'Assemblée. Il s'agissait d'un homme encapuchonné aux yeux vairons avait-il assuré, la "lueur de la lune faisant briller l'un de ses yeux plus que l'autre..." La parieur avait expliqué que son agresseur lui avait soit disant demandé son chemin sans même le reconnaitre et en le traitant de "gentilhomme". Le parieur s'était par la suite enorgueilli d'avoir pu dénoncer son agresseur au Dragon Pourpre après l'avoir suivi jusqu'à voir où il se rendait...

Ainsi donc les aventuriers quittèrent le "Destin des Meubles" en ayant découvert comment ils avaient été dénoncé au Dragon Pourpre. Il ne leur restait plus qu'à pouvoir identifier le parieur en question... Toutefois, les questions sur le sujet dérangeaient quelques peu et les aventuriers choisirent d'en rester là pour cette auberge avant de se faire remarquer. Incontestablement, la présence d'un Dragon Pourpre, aussi discret était-elle n'aidait pas à rendre loquaces les habitués...

Les investigations du groupe se déroulèrent ensuite dans la plus grande taverne de la ville, la plus bruyante aussi : le "Bruit du Tonnerre". Pas moins d'une cinquantaine de personnes, de toutes conditions, de tous les âges, sexes, races et professions. Tous s'adonnaient à tous les plaisirs que pouvait procurer une taverne sans grande discipline. Trop rapidement à leur goût, Hiielle, Lyria, Badrok et Elrik durent quitter les lieux. Une bagarre générale ayant éclatée sans que personne n'ait réussi à vraiment savoir pourquoi. Une histoire de taverne en somme.

Les aventuriers par le biais d'Elrik, avaient néanmoins réussi à obtenir quelques informations générales sur Pierre-Tonnere. Des informations qui pourraient se révéler utiles pour comprendre la situations et les enjeux géopolitiques de la ville.

Contrairement à la réputation de droiture et de noblesse du reste de l'armée du Dragon Pourpre, les soldats royaux ne jouissent pas d'une bonne réputation en ville. Depuis de nombreuses année, la gouvernance de Pierre-Tonnerre est laissée au Dragon-Pourpre et son représentant, Feril Leharalson. Toutefois, la ville possède bien un seigneur et maître, le Seigneur Sarp Barberouge, également seigneur de la ville de Wehloun.
Depuis plus de dix ans, bien avant la mort du roi Azoun, Sarp Barberouge est en conflit ouvert avec le commandant des Dragons Pourpres Faril Leharalson. Ce conflit est né suite à une pétition des habitants de la ville visant à dénoncer les agissements et le comportement peu honorable des soldats de Leharalson. Les habitants reprochaient à Leharalson de se comporter à la manière d'un chef de bande d'aventuriers plutôt que comme un protecteur du Royaume. Ils demandèrent alors à Sarp de faire limoger Faril Leharalson en faisant remonter leurs doléances au roi Azoun en personne. Azoun ne prêta pas attention à ces demandes jusqu'au jour où les querelles entre le seigneur et le chef militaire ne finissent par l'agacer.
Contre toute attente, le roi trancha en faveur de Leharalson et lui laissa son poste. Fidèle à la couronne mais toujours entrain de contester les décisions du roi, Sarp fut humilié et reçu la rançon de son comportement contestataire. Il jouissait également d'une réputation de mauvais gestionnaire aussi bien à Wehloune qu'à Pierre-Tonnerre. Barberouge demeure à ce jour le seigneur officiel de Pierre-Tonnerre mais ne s'occupe plus de la gestion de la cité, préférant rester à Wehloune il est aujourd'hui aussi détesté que Leharalson.

Ayant terminé d'écumer les tavernes et forts de nouvelles informations, les aventuriers n'avaient plus qu'à se décider sur la suite de leur enquête... Le soleil du début d'après midi avait maintenant fait place à des nuages gorgés d'eau qui assombrissaient le ciel et déversaient une fine pluie qui poussa les compagnons à se réfugier sous un porche. Non loin de là, ils apercevaient l'auberge qu'ils avaient évacué pour éviter de se retrouver dans la bagarre générale. Une fuite salvatrice puisque déjà les gardes alertés commençaient à embarquer les casseurs par dizaine. Il restait quelques heures avant la tombée de la nuit, quelques heures durant lesquelles les aventuriers pourraient continuer leur enquête...

La guerrière se contenta principalement de suivre le groupe et d'observer, vigilante comme toujours. Elle essayait de comprendre toutes les ramifications de cette affaire, mais à sa grande déception, tout pointait indéniablement vers les Dragons Pourpres. La paladine de Torm le vivait comme une trahison personnelle, rêvant depuis la mort de sa Ashen de rejoindre cet ordre en le croyant honorable et bon. Il y avait donc eu au moins trois morts. La prêtresse de Tempus, un riche marchand et un garde. Quel lien y avait t-il entre les trois victimes? Avaient-elles appris des choses qu'elles n'auraient pas dû savoir? Si oui quoi donc? Ou bien les meurtres avaient-ils un motif plus sombre, comme un rituel dédié à un Dieu du mal ou à un démon? Toutes les pistes étaient à explorer. Considérant que l'hypothèse du rituel maléfique était la moins susceptible de s'avérer exacte mais en sachant que si c'était le cas, les conséquences seraient bien plus néfaste, c'est celle là qu'elle proposa au groupe lorsqu'ils purent être à l'abri d'oreilles indiscrètes

-Barbepointe? J'aurais besoin de connaître le plus haut gradé mage de guerre en ville. Ainsi éventuellement de tous les jeteurs de sorts notables de la cité. En tant que paladine de Torm, je ne peux pas écarter l'éventualité d'un rituel maléfique. Torm soit avec nous si cela s'avère le cas.

Elle marqua une légère pause puis, s'adressant davantage aux accusés:

-Il nous faudrait aussi essayer de gagner l'accès aux demeures des victimes. Peut-être étaient-ils en possession de renseignements qui pourraient pointer en direction du coupable... Peut-être même est-ce le motif du meurtre, qui sait.

Le roublard était des plus perplexe. Adossé contre le mur d’une bâtisse il regardait le soleil disparaître sous les nuages pendant que la pluie commençait à tomber finement. Le jeune homme était en pleine réflexion. Lyria, qui prit la parole soudainement le sortit de ses sombres pensées. La jeune femme parlait de rituel maléfique et de jeteurs de sorts. Cette idée fit aussitôt frissonner l’échine d’Elrik. Il n’avait jamais rien comprit dans la magie et cela ne l’attirait nullement et puis il n’avait jamais eut une grande confiance en ce genre de personnes. Enfin sauf peut être quelques-unes unes comme Hiielle.

Il y avait toutefois quelque chose qui intriguait Elrik. Pourquoi le parieur l’avait accusé de l’avoir agressé et dévalisé ? L’avait on payé pour qu’il débite cet amas de mensonges ? Certainement ? Le jeune homme serra fortement le poing quitte à s’en casser les articulations en pensant à ce bougre d’imbécile qu’il avait poliment salué. Il lui faudrait mettre la main sur cette petite fouine le moment voulut et là il lui ferait tâter du bâton pour avoir mentit.

Quoiqu’il en soit le mercenaire avait écouté attentivement les propos de la guerrière. Mais il était quand à lui persuadé que ce complot était autre qu’une histoire de magie et de sortilège. Les personnes tuées étaient plus ou moins influentes dans cette cité et celui qui organisait tout ce chambard souhaitait sans doute saper l’autorité dirigeante de la ville ?

Il avait sa propre opinion sur la résolution de toute cette histoire de fous. La divergence d’avis entre Feril Leharalson et Sarp Barberouge pouvait être le fin mot de toute cette histoire. Il décida alors de prendre la parole :

- « J’ai ma petite idée sur la question, les amis ! D’après vous est-ce que le conflit entre Feril Leharalson et Sarp Barberouge ne pourrait pas être à la base de notre mésaventure ? Quand on y pense Feril et Sarp se détestent mutuellement n’est-ce pas ? Et Feril Leharalson à tout fait pour faire subir une humiliation à Sarp Barberouge ! Alors peut être que Barberouge a organisé tous ces meurtres pour faire accuser Leharalson et sa clique de Dragons Pourpres ? Cela permettrait aux citoyens de le haïr encore plus ? Peut être aussi qu’avec cette popularité en baisse et tous ces meurtres le Roi Azoun pourrait destituer Feril de son poste et ainsi Sarp pourrait reprendre tranquillement sa place ? »

La pluie fine commençait doucement à se faire ressentir et le mercenaire lui commençait à avoir mal à la tête à force de réfléchir. Remettant sa capuche il attendit les réactions de ses acolytes.

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Averse - 15°
Moment: vers 18h00

Narration: tous

andis que l'averse battait son plein, les aventuriers, fort des informations récoltées dans l'après midi, commençaient à émettre des hypothèses sur l'origine du complot dans lequel ils étaient tombés. Lyria et Elrik exposèrent alors chacun leur vision des choses.

La paladin supposait que quelques rituels maléfiques pouvaient se cacher derrière tous les crimes de ces dernier jours. Un hypothèse qui trouvait probablement son fondement dans la découverte du cadavre mutilé du sous-officier quelques jours auparavant. Déjà, la jeune femme questionnait Barbepointe sur le sujet...

- Ehehm, comment dire, M'dame de la Haute-Cour, c'est qu'on est pas à Suzail ou Arabel ici, on a pas d'détachement d'mages de guerre. L'unique présence d'un contingent d'Dragons Pourpres ici, c'est les monstres de la forêt d'Hullack d'l'autre coté du pont. Sans ça, pour sûr qu'on serait même pas là et qu'Pierre-tonnerre s'rait comme toutes les autres citée de pt'ite taille, elle s'rait gardée par une milice locale et par par l'armée d'métier. Pour c'qui est des magiciens, y'en bien un ou deux qui résident ici mais z'on pas d'quoi casser trois pattes à un gob'. Enfin, j'les connais pas, y s'font pas enregistrer chez nous. Pour ceux des aventuriers d'passage, comme M'dame Hiielle, j'les connais pas non plus. J'irai faire mon rapport ce soir et d'mander au Lionar si j'peux vous donner ces informations, j'pense que ça ira. J'vous f'rez une liste en revenant de tous les mages recensés.

A son tour, le roublard y alla de son hypothèse, bien différente de celle de Lyria. D'après lui, il s'agissait plus d'un problème de politique que d'un rituel maléfique. Il fallait dire qu'en tant qu'étranger, Elrik au même titre que Hiielle et Badrok d'ailleur, ne connaissaient que très peux de choses sur le Cormyr et les informations sur les rivalités entre Barberouge et Leharalson qu'ils venaient de récolter ne pouvaient qu'attiser une certaine suspicion...

Suite à l'exposé du jeune homme, Gulden Barbepointe s'empressa de rectifier quelques informations:

- Si j'peux m'permettre Elrik, certes c'est bien l'roi Azoun qu'à pris cette décision mais une décision royale n'est que rarement modifiée par la suite au Cormyr. Donc même si Sarp voulait regagner la faveur royale, c'était peine perdue. D'plus, visiblement vous l'savez pas mais not' bon roi est mort et c'est sa fille, Son Excellence la Régente Alusaire Nacasia Obarskyr qui porte la couronne maint'nan. Faut dire qu'entre la guerre contre ces foutus gob's y'a deux ans et la guerre qu'on mènent contre les Shadovars, on a perdu pas mal d'hommes de valeur, la jeune Reine de Fer est d'ja bien occupée et les nobles sont mis à contribution. Barberouge c'est pt'être un mauvais gestionnaire, mais c'est un grand guerrier et un meneur d'homme sur l'champ d'bataille. A mon avis l'est plus tourné pour foutre une raclée à ses tordus de Shadovars que vers ses p'tites querelles avec Faril. Pis il a bien plus à gagner auprès de la reine en s’illustrant au combat qu'en complotant comme vous l'pensez Elrik.

Rentrant la tête entre ses épaules pour se protéger des goutes, le nain interrogea à son tours les aventuriers.

- Bon, par où vous voulez aller maint'nan ?

epuis qu'il avait quitté le Nid du Dragon, Badrok n'avait pas beaucoup agit. Il avait certes tenté d'obtenir des informations, sans succès, mais se contenta surtout de rester à l'arrière, silencieux. Après tout, l'halfelin a toujours voulu éviter les ennuis et, avec sa malchance de début de journée, il n'avait pas envie de déclencher un conflit ou une bagarre générale en faisant un peu trop de zèle, déjà que certains n'avaient pas eut besoin de lui pour le faire. De plus, Elrik semblait bien plus à l'aise que lui dans les deux bouges qu'ils visitèrent. Hiielle et lui eurent d'ailleurs de bien meilleur résultat que le petit guerrier.

Tout d'abord, il y avait cette histoire de parieur dévalisé par un type encapuchonné et vairon. Une personne avec le même physique qu'Elrik que la victime confondit avec l'aventurier le lendemain soir. Bardok trouva cette information pour le moins incongrue. Si Elrik était innocent, et l'halfelin n'avait vraiment de raison de penser le contraire pour le moment, alors il avait joué d'une malchance digne d'une malédiction divine ou le coupable avait prévu de le piéger depuis avant son arrivée. Si cette dernière hypothèse était bonne, alors le voleur connaissait Elrik et le petit guerrier se demanda si ce n'était pas réciproque. Alors que le ciel s'était assombri de nuages menaçant et de des gouttes de plus commencèrent à ricocher sur la côte de maille de Badrok, ce dernier attendit que tout le monde en ait fini avec leur théorie pour poser sa question :

-Dites-moi, Messire Elrik. Le voleur qui à sévit à votre place à l'air de vous connaître, au moins physiquement, depuis avant votre arrivé ici. Du coup, peut être qu'il s'agit d'un type qui vous en veut personnellement ? Vous connaitriez pas quelqu'un capable de se déguiser et assez énervé contre vous qu'il puisse vous faire un coup pareil ?

Attendant la réponse, l'attention de Badrok se tourna ensuite vers Barbepointe et mit le groupe à jour sur la situation politique de Pierre-Tonnerre. La ville était régulièrement en proie à des conflits qui ne semblaient pas vraiment prospère pour le développement d'intrigue politiques trop complexe. Bien que n'y connaissant rien dans le domaine, l'halfelin se disait qu'une menace commune et sans cesse présente avait tendance à souder les gens plutôt qu'à les diviser. Néanmoins, en liant l'histoire de cette rivalité au fait que deux figures importantes de la cité ce soit faite abattre en peu de temps fit germer des interrogations dans l'esprit du petit guerrier. Il demanda alors à, d'un air simplement informatif, à Barbepointe :

- Je me demande où se situé le commerçant assassiné dans cette "rivalité" entre Barberouge et Leharalson ? J'imagine que la prêtresse était plus enclin à soutenir les Dragons Pourpres et leur représentant, mais qu'en était-il de lui ?

Alors que l'averse battait son plein et que Badrok se mit rapidement à l'abri histoire de ne pas laisser son équipement rouiller ou prendre l'eau, il réfléchit à la dernière question de Barbepointe concernant leur destination. Pour l'halfelin, l'inspection des corps était une obligation, tout comme les scène de crimes, comme l'avait suggéré Lyria, étaient une obligation, il parla donc dans ce sens :

- On ne peut pas se permettre d'avancer que sur des théories, il nous faut des indices. Ma Dame Lyria à raison, nous devrions nous rendre sur les lieux des crimes et, si possible, aller inspecter les corps. Avec nos quelques compétences dans différents domaines, on pourrait trouver quelque chose d'utile qui nous aiderait à avancer."

Elrik écouta avec attention les propos de Barbepointe. Toutes les hypothèses politiques qu’il avait énoncé étaient apparemment fausses d’après les dires de l’aide de camps. Ce n’était donc pas un complot politique. Cela ne semblait pas non plus être en lien avec de puissants magiciens. Tout s’emmêlait et semblait de plus en plus floue pour le roublard. Il avait l’habitude de tremper dans des histoires louches mais pas aussi tordues que celle là en tout cas. Se grattant le menton tout en regardant vers les cieux Badrok interrompit soudainement ses réflexions.

Captivé par les explications du petit guerrier, le mercenaire attendit la fin du monologue de Badrok avant de répondre du tac au tac au petit hafelin :

- « Hé bien je dois avouer que j’ai croisé ce froussard dans la rue avant de vous rencontrer. Il était effrayé rien qu’en m’apercevant. Alors si quelqu’un s’est déguisé pour me ressembler il doit être sacrement fort ! Ou alors on en revient à la magie. Ce qui serait plus probable. Quelqu’un possédant un pouvoir pour se métamorphoser sans doute ? Je ne vois que ça ! Saleté de magie ! » Le jeune homme cracha aussitôt à terre avant de reprendre :

- « Sans vouloir vous offusquer Dame Hiielle ! »

Le voleur continua à réfléchir à ce qu’avait prononcé le petit guerrier avant de lui répondre:

- « Cette idée d’aller inspecter les lieux et les corps est excellente. Cela sera peut être plus productif après tout ? Certains indices pourraient peut être nous venir en aide ? Faute de nouvelles idées je suis partant pour y aller. »

Lyria semblait légèrement mal à l'aise. Elle n'aimait pas l'idée de briser la loi, surtout celle du Cormyr. La Tormite avait vécu sa vie armée de sa morale inébranlable durant de nombreuses années et elle ne sacrifierais pas ses principes pour quiconque mais en même temps elle ne voulais pas abandonner des gens, surtout s'ils cherchaient la justice et la vérité.

- Je crois que nous devrions prendre garde en menant notre enquête. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas réellement brisé de lois mais profaner des cadavres et entrer par effraction chez une victime de meurtre, c'est différent. Je pensais davantage à trouver une autorisation d'effectuer notre enquête. En tant que servante de Torm, je ne peux enfreindre sciemment la loi.

- Aucun souci, Elrik. De toute façon, tu sais, la magie n'est qu'un outil. Un peu comme tes couteaux. Ou le pic à brochette de Badrok. C'est la façon dont on les utilise qui compte. Mais je suis assez d'accord pour les métamorphes. Je ne pense pas que ça puisse être un simple quidam que tu connais et qui se serait déguisé en toi. D'après un témoignage, quelqu'un a "vu" Badrok faire quelque chose de mal. Sans parler du soldat mort qui a continué à faire son travail post mortem ? Oui, ça mérite d'être creusé.

Les idées semblaient fuser dans la tête de chacun. Les théories s'enchaînaient - et Hiielle suspectait que tout le monde n'ait pas exposé l'ensemble de ses théories - et leur compagnon les rejetait. D'après lui, il ne s'agissait ni d'un rituel maléfique, ni d'une obscure tentative de complot visant à gagner les faveurs de peu importe quelle tête se trouvait aujourd'hui sous la couronne du Cormyr, non. Mais le bougre n'avait pas l'air de pouvoir proposer d'autre explication non plus. Enfin, il y avait plus important que le lui faire remarquer.

Badrok avait fait deux remarques intéressantes. Oui, la position du marchand offrirait au pire une vue plus complète de la situation et au mieux un nouvel indice. Et oui, il fallait chercher activement ces nouveaux indices. Des choses concrètes. Et pas des hypothèses forcément incomplètes.

- Badrok a raison. On devrait y aller maintenant. Et Lyria a raison aussi. On devrait faire attention à nos fesses. Mener cette enquête va forcément déranger quelqu'un.

Elle avait déjà fait deux pas quand elle s'arrêta brusquement, s’apercevant qu'elle avait négligé les réserves de l'exemple de droiture qui les aidait maintenant.

- Excuse-nous Lyria. Je me rends compte que je ne t'ai pas encore remerciée de nous aider. Je ne suis pas convaincue qu'on devra vraiment "profaner des cadavres". Je comprends tes doutes, mais pour l'instant je pense qu'il faut qu'on les mette de côté pour pouvoir avancer.

En disant cela, elle avait regardé la guerrière dans les yeux, la tête légèrement penchée comme pour appuyer ses propos, mais essayant du regard d'obtenir son approbation. Hiielle ne s'attendait pas vraiment à une réponse. Qu'y avait-il à ajouter ? Elle se retourna sur les deux de ses compères qui étaient effectivement accusés, et leur dit, simplement, tout en faisant un rapide movement du cou pour les inviter :

- On y va?