Un havre de paix - Chapitre 1, Badrok, Elrik, Hiielle

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Sec et ensoleillé - 15°
Moment: Début de matinée


Narration: tous

n certain malaise planait dans la salle qui demeurait étrangement silencieuse après l'éclat de l'officier. Bedesk digérait la pique du nobliau dans un mutisme tel que même ses hommes n'osaient bouger ou parler. Seuls Elrik et Badrok rompirent le silence, s'engouffrant dans la brèche qu'ils avaient déjà ouverte en menaçant et en tentant de négocier avec le lionar. L'intervention de Talstag n'avait fait qu'élargir cette brèche...

Bedesk était dans une intense réflexion, l'agacement visible sur son visage avait fait place à un froncement de sourcil et des hochements de têtes au rythme des paroles du roublard et du petit guerrier. Même Talstag ne semblait pas vouloir répondre aux questionnements pleins de craintes de ces derniers. Tous attendaient maintenant la réaction le l'officier...

- La rumeur... Ainsi vous aussi Talstag, commencez à pratiquer ce jeu pourri... Bien... Ai-je vraiment le choix alors ?

La voix du commandant en second du Dragon Pourpre avait retrouvé son calme, un calme, glacial et amère... Le lionar se tourna alors vers le trio de prisonniers et désigna les deux soldats qui encadraient Badrok.

- Vous deux, quinze jours de patrouille en fôret de Hullack ! Vous partez avec l'escouade de ce soir. Allez faire votre paquetage et au passage, envoyez-moi Barbepointe, qu'il vienne sur le champ ! Il ne sera jamais dit que je suis homme à humilier quelqu'un, même si il s'agit de la pire des raclure...

Les deux soldat blêmirent et posèrent Badrok à terre avant de décamper au pas de course. Deux autres gardes présent dans la salle se rapprochèrent pour flanquer de nouveau le petit guerrier lorsque le lionar intima l'ordre de relâcher les prisonniers.

- Messire Talstag ici présent prétend que je ne puisse assurer votre sécurité efficacement. Visiblement, il n'est pas le seul à le penser dans cette ville. Vous êtes donc libres de vos mouvements jusqu'à l'établissement de votre procès. Toutefois, mon aide de camp, Gulden Barbepointe vous suivra où que vous alliez. Il arrivera d'ici quelques minutes et sera une ombre en plus de votre ombre jusqu'à votre procès. Il me reportera vos moindres faits et gestes. S'agissant du seul nain de la garnison de Pierre-Tonnerre, tous les soldats de la ville le connaissent. Ils seront informés de sa mission. Si jamais un garde vous croise sans lui, je vous ferais enfermer sur le champ. Si jamais il lui arrive quelque chose, vous serez tenus pour responsables et exécutés sur le champ. Si jamais vous fuyez la ville, vous serez considérés comme coupables, ma cavalerie vous rattrapera et vous serez exécutés sur le champ. Profitez de votre liberté pour essayer de constituer votre défense, si tant est que vous puissiez vous défendre... J'informerai Barbepointe de la date de votre procès lorsque celui-ci sera mis en place, d'ici quelques jours. Un seul conseil, méfiez-vous ! Aussi gardée qu'elle soit, cette ville est loin d'être un havre de paix...

Sur ce dernier conseil qui avait également la délicate saveur d'un avertissement, Bedesk laissa en plant les trois ex-prisonniers. Il laissa dans l'auberge quatre Dragons avec l'ordre de dégager lorsque l'aide de camp serait arrivé. Ce qui se produisit une bonne dizaine de minutes plus tard...

vec l’aide du petit guerrier Elrik avait appuyé là ou ça faisait mal et il était visiblement fier de lui en arborant un sourire des plus provocateur malgré son arrestation injustifiée. Il avait réussit à mettre un bazar sans nom entre les principaux interlocuteurs. Un silence d’outre tombe régna pendant un instant dans la grande salle. Pendant ce lapse de temps très court les regards s’échangèrent tous plus inquiets les uns que les autres. La réaction du Lionar était toutefois attendue.

Apparemment le chef des Dragons Pourpres ne devait pas beaucoup apprécier les nobles comme Talstag vu le surnom de nobliau qu’il lui avait donné précédemment et à priori cette histoire de prisonniers qui n’arrivaient pas à leur procès était véridique. Cette rumeur était cependant des plus inquiétante pour le groupe car même s’il avait réussi à semer le doute dans la tête de Messire Talstag le jeune homme et ses compagnons n’étaient toujours pas tirés d’affaire.

Visiblement après ces quelques minutes de réflexion Segor Bedesk s’était calmé. Enfin presque. Faute d’arguments et ne pouvant s’en prendre physiquement au noble l’officier hurla sur les deux hommes qui avaient la garde de Badrok et les envoya en patrouille dans la forêt de Hullack.

¤ Allez oust ! Deux de moins qui se rappelleront de cette histoire. Et qui auront de quoi maudire ce stupide officier. ¤

Les deux hommes prirent la poudre d’escampette et deux autres sbires de Bedesk prirent la relève. La tension était palpable jusqu’à ce que l’officier parle à nouveau.

Quand le roublard entendit que le trio allait être libéré jusqu’à leur procès il poussa un ouf de soulagement ! Soulagement qui ne dura qu’un très bref moment puisque ce bougre de Bedesk allait leur coller son aide de camp sur le dos. Elrik écoutait toutefois d’une oreille attentive les paroles de l’officier.

¤ Décidément cet officier ne connaît que l’expression « exécutés sur-le-champ » dans son vocabulaire. ¤

Apprenant que ce lèche-botte de Barbepointe était un nain le mercenaire reprit cependant espoir. Puisque celui-ci ne devait pas les lâcher d’un pouce il suffirait à Elrik et ses comparses de faire ami-ami avec lui en lui offrant quelles pintes.

Alors que le mercenaire reprenait confiance en l’avenir, Bedesk prononça une dernière phrase avant de quitter la pièce laissant semer le doute sur le futur des accusés. Ses derniers mots préoccupèrent cependant quelque peu le roublard mais cela ne l’empêcha pas de penser que le départ du commandant leur retiraient une épine du pied. Au moins ils pourraient essayer de démêler cette affaire.

Une fois le Lionar partit, le jeune homme alla chercher ses vêtements et s’adressa à Badrok tout en chaussant ses bottes :

- Je pense que nous devrions essayer de sympathiser avec ce Barbepointe. Il ne nous lâchera pas. Essayer de quitter la citée n’est pas envisageable. Nous devons enquêter par nos propres moyens et leur prouver notre innocence. Je pense que tu devrais lui parler en premier. Tu es … disons plus courtois que moi et puis une fois dans la poche il nous aidera peut être ?

Jetant un coup d’œil vers Hiielle, Elrik l’apostropha en lui demandant :

- Nous devons également nous renseigner sur cet aide de camp. Derdek pourrait peut être nous fournir des informations sur cet homme ? Il se pourrait que le charme d’une demoiselle soit mieux perçu par l’aubergiste plutôt que mon faciès balafré ? Voulez-vous vous charger de le questionner ?

adrok fut pour le moins surpris par le soudain changement d'attitude de la part du Lionar. L'halfelin se voyait déjà pendu à une corde avant la fin de la matinée, mais il avait, selon toute vraisemblance, sous-estimer l'influence des paroles du noble nommé Talstag. En effet, l'aristocrate avait su faire la bonne remarque au bon moment, permettant à Elrik et au petit guerrier de s'engouffrer dans la faille qu'il avait ouverte et créant le malaise au sein des Dragons pourpres.

Badrok n'en revenait pas, l'officier renvoya d'abord les deux soldats ayant oublié de retirer sa dague, les punissant sévèrement au goût de l'halfelin. Puis, il annonça au groupe de suspects qu'ils étaient relâchés et placés sous la surveillance d'un autre Dragon Pourpre. Finalement, Bedesk avait peut être une certaine conscience professionnelle ou un certain sens de l'honneur. Le Lionar n'oublia pas de faire passer ses conditions au trio, expliquant clairement que le moindre écart de conduite se terminerait par l'exécution des trois suspects.

Enfin, l'officier quitta la Tanière de l'Ours, laissant ses hommes surveiller le groupe. Badrok ne manqua pas de se jeter sur son pantalon et sa chemise afin de les enfiler, histoire de ne plus avoir l'air d'un satyre. Une fois ses vêtements mit et sa ceinture serrée autour de ses petites hanches, l'halfelin se tourna vers Talstag et s'inclina en signe de remerciement. Grâce à son intervention, il n'avait pas traversé la ville en caleçon, ni finit dans une geôle humide, ou pire. Il déclara donc tout en exécutant sa référence :

"Merci beaucoup, messire Talstag. Grâce à vous, je peux retrouver ma dignité et trouver un moyen de laver mon nom de ses fausses accusations."

Par son nom, Badrok voulait bien sûr parler de celui de la famille Pierredor. Si l'un de leurs hommes se retrouvait condamner pour meurtre, surtout au cours d'une mission aussi importante pour la prospérité de ces marchands, l'avenir deviendrait bien sombre, pour eux et, plus important, pour la famille du petit guerrier.

Tout en s'avançant vers l'endroit où était posé son armure, Badrok fut interpelé par Elrik. Ce dernier lui demanda s'il pouvait trouver un moyen de sympathiser avec l'aide de camp chargé de les chaperonner, un dénommé Barbepointe. L'halfelin fit d'abord la grimace. Comment ça il était le plus courtois ? Était-ce là un moyen déguisé de dire qu'en tant que non-humain, il lui serait plus facile de faire ami-ami avec un nain ? Puis, en y réfléchissant un peu, le visage du petit guerrier se détendit. Il était un simple soldat et l'autre un aide de camp après tout, en faisant jouer son côté militaire, il pourrait plus facilement nouer le contact avec le Dragon pourpre :

"Je veux bien essayer." Finit-il par répondre. "Mais ça dépendra surtout de son caractère."

Avant de se préparer à enfiler sa cotte de maille, Badrok entendit l'humain vairon parler à Hiielle et lui demander de prendre des renseignements auprès du tavernier. Après le grabuge du matin, pas sûr que ce bon vieux Derdek veuille adresser la parole ou côtoyer ceux qui avaient presque ruiner la réputation de son établissement. Néanmoins, avec un peu de chance, la jeune femme connaissant le patron des lieux depuis plus longtemps que ses complices, peut être qu'elle pourrait en tirer quelque chose. De son côté, Badrok réfléchit à un plan à mettre en place. Quelques idées germèrent alors dans sa tête et il ne tarda pas à les exprimer à ses camarades d'infortunes :

"Bonne idée, Elrik. De toute manière, j'aimerai qu'on attende ici encore un peu. Comme je l'ai dit au Lionar, mes anciens clients doivent venir me passer le bonjour ce matin à la taverne. Ce sont des marchands qui, j'en suis sûr, auront des informations sur la victime du meurtre, l'état de ses finances, ses rivaux commerciaux, ce genre de chose. Nous pourrions donc nous remettre de nos émotions en les attendant et faire tout ce que vous avez dis Elrik."

Il se tourna ensuite vers le noble et continua :

"Après m'être habillé, je souhaiterai, si c'est possible, m'entretenir avec vous, messire Talstag, au sujet de ses rumeurs de prisonniers assassinés. Mais aussi, j'aimerais savoir si vous saviez où en ville nous pouvons envoyer des messages à nos familles et relations. Si procès il y a, je pense que ça ne serait pas de trop d'avoir des témoins de moralité à nos côtés. Hiielle, Elrik, vous connaissez des gens que vous pourriez contacter dans ce but ?"

Badrok avait pour lui qu'il était un travailleur honnête. Pas un acharné ou un ambitieux, mais ses employeurs ne s'étaient jamais plains de lui. En pensant à tout ça, il commença à attacher sa côte de maille. L'entreprise serait sans doute assez longue, mais il pensait être près avant l'arrivée de Barbepointe.

- ...oui. Oui, les charmes d'une demoiselle...

Qu'elle eut été volontaire ou non, l'ironie de la proposition d'Elrik était appréciable. Sortir du cambouis dans lequel le destin semblait les empêtrer, elle et ses deux larrons, nécessiterait à la fois de l'ingéniosité, de la coopération, et les charmes d'une demoiselle. Nul doute à ce sujet. Elle ne pourrait malheureusement pas s'en donner à cœur joie. Son manque d'expérience lui poserait des limites, et choisir ses cibles serait de prime importance. Mais ces pensées lui donnaient le tournis.

Elle avait l'impression de sortir d'une vague torpeur, comme si son esprit avait été empêché et occupé ailleurs depuis presque un mois. Bien sûr, toute cette accusation lui avait semblé si irréelle depuis le début qu'elle avait déjà eu cette sensation plusieurs fois sur les quelques minutes écoulées. Mais comme un glas qui résonnait dans ses oreilles, les dernières remarques de ses compères étaient ce qu'il lui fallait. Oui, il était temps de prendre les devants. Une liberté relative certes, mais s'ils ne perdaient pas leur temps, ils pourraient user de leurs talents respectifs pour prouver leur innocence. Ou tout du moins, son innocence. Elle n'avait toujours aucune certitude sur les deux autres. Même si elle se laissait aller à les croire. Après tout, si elle avait été accusée à tort, rien n'empêchait qu'il en soit de même d'eux deux.

- D'accord, Elrik. Sa voix était un peu étouffée. Elle se racla la gorge. D'accord.

Sa voix était revenue à la normale. Elle jeta un oeil autour d'elle pour s'assurer de ne pas être trop facilement entendue avant de continuer:

- Je ferais probablement mieux de vous le dire tout de suite pour qu'on puisse s'organiser. Je suis une spécialiste des enchantements. Ma magie peut manipuler les esprits faibles pendant quelques temps. J'imagine que vous avez vos propres talents. On verra ça plus tard. Donc. Badrok fait ami-ami avec le nain. J'imagine que tu trouveras bien quelque chose d'utile à faire aussi Elrik. Moi, je m'occupe du tavernier.

Ce disant, elle tourna les talons promptement, sans attendre de réponse, et se dirigea vers le propriétaire de la Tanière de l'Ours. Elle tentait d'adopter un pas assuré, bien qu'une partie d'elle se sentait toujours secouée par toute cette agitation, et qu'une autre s'inquiétait de récupérer son familier et son grimoire aussi vite que possible. Étirant légèrement ses épaules vers l'arrière pour se remettre d'aplomb, elle se concentra sur l'immédiat.

- Comment allez-vous, Derdek? Je suis sincèrement désolée de toute cette agitation. ... mais vous devez me croire, je suis innocente... Je sais que tout ça doit être difficile pour vous, mais j'aurais besoin de vous poser quelques questions. Vous êtes d'accord?

Elle s'était approchée de Derdek en laissant glisser sa main sur le comptoir. Une pause en arrivant près de lui, avait baissé la tête, s'était mordu la lèvre, et fait un dernier pas vers lui tout en ajustant une de ses mèches. User d'un sort maintenant ne serait peut-être pas la meilleure course d'action. Derdek pouvait percevoir le trio comme une menace à présent, ce qui amenuiserait l'emprise du sort sur l'esprit de l'aubergiste. Elle préféra commencer par évaluer l'état de leur relation. Arrondir les angles peut-être. Ensuite s'il le fallait, elle userait de ses charmes de demoiselle.

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-tonnerre - Cormyr
Temps: Sec et ensoleillé - 15°
Moment: Début de matinée


Narration: tous

ettant à profit les dix minutes de libre qu'ils avaient avant l'arrivée de Gulden Barbepointe, les trois aventuriers en profitèrent pour s'habiller - ou se rhabiller - de manière convenable et s'équiper comme il se devait. Rapidement et assez naturellement, ils s'étaient répartis les tâches en vue de débuter la collecte de renseignements qui leur permettrait peut-être de prouver leur innocence.

De son côté, Hiielle trouva un nain renfrogné derrière son comptoir en la personne de Derdek. Après quelques échanges plutôt glaciaux, la magicienne eu l'impression que le tenancier leur en voulait et qu'il avait cru les accusations du Lionar. Rapidement pourtant, le tavernier expliqua à la jeune femme que ce qui l'agaçait le plus était finalement que tout ce tapage dans son auberge nuisait à la réputation de l'établissement. Il avoua à la magicienne ne pas porter les soldats royaux dans son cœur et que cet état de fait était commun à une grande majorité des habitants de Pierre-tonnerre.
Derdek ajouta qu'il ne pensait pas les trois compagnons d'infortune coupables des faits qui leur étaient reprochés. Sûr de lui, il expliqua que la pègre et les aventuriers peu recommandables ne venaient que rarement dans son établissement, les tires-laine et les coupe-jarrets préférant de loin l'auberge "Le Bruit du Tonnerre" bien plus grande et plus anonyme que "La Tanière de l'Ours" ou encore la Taverne "Le Destin des Meubles"... Sans plus rentrer dans les détails le tavernier coupa court à la conversation et s'en alla en cuisine, car peu à peu les clients cloitrés dans leurs chambres commençaient à redescendre dans la grande salle.

Non loin de la magicienne et à l'initiative du petit guerrier, Badrok et Elrik cherchèrent à se rapprocher du noble qui avait œuvré en partie à leur libération. Les deux compagnons remercièrent l'homme de son aide et purent obtenir quelques informations assez intéressantes. Talstag leur expliqua qu'un groupe d'aventuriers avait été accusé de faits similaires à ceux avancés par Segor Bedesk avant d'être - selon une rumeur qui circulait en ville - assassiné dans leurs cellules. Le Hin et le jeune homme voulurent savoir sur quoi était fondée cette rumeur...
Talstag leur expliqua que le Dragon Pourpre avait quasiment "privatisé" l'une des taverne de la ville, "Le Nid de Dragon". La taverne n'appartenait nullement aux militaires mais était devenue une sorte de QG des soldats. Les très rares clients qui n'appartenaient pas à la garnison et qui y étaient acceptés en ressortaient toujours avec des informations croustillantes émanant de soldats plus ou moins imbibés - quand ce n'était pas des soldats ivres qui fanfaronnaient directement dans les rues...
Dans le cas présent, le noble avait ouï dire par un de ces clients "privilégiés" qu'un petit groupe de soldats avait été chargé de nettoyer les cellules et d'emmener les corps des prisonniers morts dans Les Jardins de Kelemvor, le cimetière locale, pour y être enterré... Le noble ajouta également que les aventuriers étaient sensés comparaitre devant un tribunal présidé par la prêtresse de Tempus de la ville: Saerlia. Ne désirant pas s'attarder, Talstag s'adressa aux aventuriers et leur souhaita bien du courage pour prouver leur innocence. Il leur expliqua le plus poliment du monde qu'il ne valait mieux pas pour lui rester avec des personnes qui étaient encore suspectés de crimes. Toutefois, il invita le groupe à venir lui rendre visite chez lui une fois innocenté.

Prenant la direction de la sortie, au moment où il ouvrit la porte de la taverne pour s'éclipser, Evendur Talstag croisa un nain chauve doté d'une longue barbe brune taillée en pointe. Le vigoureux marchait d'un pas rapide et déterminé en direction des aventuriers. Vêtu d'une tunique de laine grise recouvrant subtilement une chemise de maille étrangement scintillante et équipé d'une hache de la meilleur facture, l'intendant n'avait pas réellement l'allure d'un secrétaire ou d'un simple gratte papier... Le nain toisa les trois aventuriers tour à tour et semblait vérifier sur un bout de parchemin qu'il avait dégainé de son escarcelle si ceux-ci correspondaient bien à la description qui y était indiquée. Assuré de leur identité sans même leur avoir demandé, il s'adressa alors au trois compagnons.

- Gulden Barbepointe, aide de camp du Lionar Segor Bedesk. C'est moi qui vais vous coller aux basques pendant quelques temps. Un conseil les gars, n'essayez pas de m'enfumer, ça se passera mal pour vous. Sinon je suis disposé à coopérer avec vous le temps pour le Lionar de définir une date pour votre procès. Je suis un nain honnête et franc, parfois trop peut-être mais vous voila prévenu. Peu importe ce que mon chef ou même mes camarades soldats pensent de vous, je suis là pour vous surveiller et veillez à ce que vous ne mettiez pas les mains dans la merde. De toute façon vous y êtes déjà pas mal dedans hein ?! Ahahahah ! Bref, si vous devez trouver des preuves de votre innocence je suis là pour vous accompagner. Voyez moi comme votre assurance vie pour le moment quoi.

La fin de son monologue laissa quelques secondes de blanc avant que les aventuriers ne puisse répondre. Barbepointe en profita pour s'adresser à la volée au tavernier tout droit sortit de sa cuisine pour venir s'enquérir de l’identité du nouveau venu.

- Bonne rencontre Derdek ! Visiblement ça a chauffé par ici. Les instructions son claires, ces trois là logeront ici jusqu'à la fin de leur procès. Ils se débrouilleront pour te payer après le procès si il sont innocentés. Si il sont coupables, nous vendrons leurs effets et te rétribuerons en conséquence.

e bilan de la courte discussion avec Talstag et Derdek avait rapporté quelques informations pour le moins utiles. Hiielle avait de son côté apprit qu’il existait deux emplacements susceptibles d’accueillir des criminels et brigands ; l'auberge « Le Bruit du Tonnerre » et la Taverne « Le Destin des Meubles ». S’il y avait des informations à obtenir c’était bien dans ce genre d’établissements qu’il fallait aller et puis le roublard avait l’habitude de fréquenter ces lieux donc il saurait quoi dire et à quelles personnes le moment voulut. Cette idée d’aller là bas était sa préférée et puis au cas ou il pourrait peut être revoir une vieille connaissance et obtenir plus de renseignements sur les crimes qui avaient été commis.

Elrik et Badrok avaient quand à eux appris l’existence du « Nid de Dragon » taverne plus ou moins privatisée pour les soldats du Lionar. L’hypothèse d’y aller pouvait également porter ses fruits. Barbepointe serait avec eux, donc ils rentreraient facilement mais pour obtenir des informations cela semblait plus délicat.

La suite des dires de Talstag n’avait par contre rien de très ragoûtant. D’autres innocents avaient bien subis le même sort que le trio mais la fin de l’histoire s’était par contre mal terminée pour eux puisqu’ils avaient finis dans les jardins de Kelemvor. Sur ces dernières paroles le nobliau les invita chez lui si jamais ils étaient innocentés puis quitta la demeure de Derdek en même temps que Barbepointe qui lui faisait son apparition. Gulden venait à peine d’entrer qu’il se présenta à Derdek en lui signifiant bien qu’il hériterait des biens des trois aventuriers au cas ou ils seraient coupables.

Le voleur voulut faire bonne impression auprès du nouvel arrivant qui serait désormais leur garde chiourme jusqu’à la conclusion de toute cette affaire alors il l’accueilla de la plus courtoise des façons possible et lui tendant la main afin de lui serrer la pogne :

- « C’est dans de mauvaises conditions que nous faisons connaissance mais je suis heureux de vous rencontrer très cher Gulden. Mon nom est Elrik Valrok.» Le roublard s’arrêta un instant en prenant un visage grave et continua son discours :

- « J’espère que nous arriverons à démasquer ensemble l’imposteur qui nous a fait porter le chapeau.» Il se retourna vers ses deux acolytes et reprit la parole :

- « Excusez mon impolitesse voici mes deux compagnons d’infortune. Je vais les laisser se présenter à vous. Toute cette histoire m’a pour le moins déconcerté.» Son visage avait reprit son apparence triste.

¤ Espérons que ce sous fifre soit un brin sensible. ¤

Les trois compères eurent cependant le temps de se mettre d’accord sur ce qu’ils devraient faire. La décision collective avait été prise d’attendre les marchands pour lequel le petit guerrier avait travaillé. Ensuite ils prendraient la direction du « Nid de Dragon » en espérant obtenir quelques informations sur tout ce qui se tramait. Puis ils iraient dans les bas fonds de la citée et plus précisément à l'auberge « Le Bruit du Tonnerre » et la Taverne « Le Destin des Meubles ». Le mercenaire s’y sentirait peut être un peu comme chez lui et puis Barbepointe serait moins à son aise dans ces endroits et il aurait également moins l’œil sur les trois malheureux.

Quoiqu’il en soit l’hafelin avait aussi eut l’excellente idée de faire un bon repas avant d’aller enquêter. Si c’était leurs derniers jours sur cette terre il fallait au moins le quitter le ventre plein.

Elrik commanda sans connaître les tarifs de Derdek. De toute façon s’il mourrait il ne paierait pas et s’il vivait et bien il trouverait bien une bonne pomme pour payer son repas. Il s’empressa de commander du pâté, des saucisses et aussi de la charcuterie. Le plat qu’avait engloutit Badrok la veille au soir lui avait donné envie alors autant s’engraisser pendant qu’il pouvait le faire. Et puis il rajouta aussi sur sa liste du pain frais avec du beurre et puis de la confiture. Après un repas aussi copieux il pourrait trépasser au moins il en aurait profité.

Elrik fait un Test de diplomatie : 0 (Degré) + 2 (modif. CHA) = +2 sur Barbepointe pour sympathiser avec lui.

es informations glanées par le trio étaient éparses, mais utiles pour Badrok et ses compagnons d'infortunes. L'halfelin lui même se sentit quelque peu niais en apprenant que les Dragons Pourpres agissaient plus comme un groupe de mercenaires indépendants que comme une vraie force militaire au service de la cité. Il était clair que le Lionar se contenterait de croire les fameux témoins oculaires qui auraient vu le petit guerrier sévir sans faire de plus amples recherches. Comme Elrik, il était aussi intrigué par l'existence de la taverne appelée "Nid du Dragon", toutefois, sans être pressé de s'y rendre. Si jamais cette affaire n'était qu'une machination de la milice, le trio se retrouverait dans la gueule du loup, ou plutôt du dragon.

Sans en révéler beaucoup plus, Talstag quitta la Tanière sous les nouveaux remerciements de Badrok. Au moins, l'halfelin et ses camarades avaient un potentiel allié avec un semblant de pouvoir en ville. En parlant de potentielles relations amicales, l'aide de camp des Dragons se présenta dans l'auberge. C'était un nain chauve à la pilosité faciale typique et à la cotte de maille d'un brillant qui attira l’œil du petit guerrier. Loin d'être un expert en armures, il avait toutefois entendu parlé de la qualité des forges naines et de la robustesse de leurs alliages. Quoi qu'il en fut, il était clair que le nain était peut être d'un petit grade, mais avait du métier. Au moins, maintenant que Badrok était enfin habillé, lui aussi pouvait faire un peu plus sérieux.

L'aide de camp se présenta sous le nom de Gulden, et expliqua la raison de sa venue. Il fit aussi un bref résumé de son caractère direct. S'il ne mentait pas, Badrok en était plutôt content. Il avait l'habitude de côtoyer des soldats francs du collier, lui même n'étant pas un grand menteur ou un beau-parleur. Si la situation avait été différente, l'halfelin se voyait bien se jeter un godet avec Barbepointe dans une taverne bon marché. Cependant, avec son appartenance au Dragons Pourpres, il valait mieux rester méfiant. D'ailleurs, le petit garde attendit sagement qu'Elrik ait fini de se présenter pour, à son tour, se lancer dans la conversation d'un ton neutre :

- Si vous êtes direct, permettez-moi de l'être aussi. Je me nomme Badrok et j'avoue ne pas savoir quoi penser des Dragons Pourpres pour le moment. Je pourrais vous surveiller autant que vous nous surveillez. Du moins, je ferais ce que je peux, parce qu'il faut que nous trouvions un moyen de prouver notre innocence, mes camarades et moi.

Badrok jeta vite fait un coup d’œil vers Hiielle et Elrik, pour voir si son honnêteté les fit grincer des dents. Pour remédier à un quelconque malentendu, il s'empressa d'ajouter d'un ton un peu plus diplomate :

- Après, ne vous en faites pas pour moi, Messire Barbepointe, je suis un simple soldat, je sais obéir aux ordres et ne pas faire de vagues. Du coup, à part deux trois regards de temps à autres, vous n'avez rien à craindre, je ne vous fausserez pas compagnie. J'ai une famille près d'Ahm et j'ai envie de la revoir, vous avez donc ma totale coopération.

Espérant avoir brisé la glace de la bonne manière avec Gulden, Badrok ne tarda pas à rejoindre Elrik à la table où il avait commandé son repas. En attendant la venue de son ancien client, autant prendre des forces. La journée allait sans doute être longue. Contrairement à son compagnon d'infortune, l'halfelin prit un repas plus léger. Une soupe de poisson accompagnées de quelques tartines feraient l'affaire. En plus, ce type de repas était plus dans son budget, si jamais le trio arrivait à s'innocenter. Tout en attendant son plat, le petit guerrier eut l'idée d'y inviter Gulden, histoire de faire plus ample connaissance :

- Dites, Messire Barbepointe, avez-vous déjeuné ? Voudriez vous vous joindre à nous ? Prenez ce que vous voulez, c'est nous qui invitons.

Badrok se dit qu'il s'arrangerait avec Elrik et Hiielle. Au pire, il paiera seul pour les consommations du nain. Autant ne pas y penser en mangeant, mais plutôt après avoir prouvé son innocence.

Je lance un test de Diplomatie (+4) sur Gulden

es trois aventuriers malheureux avaient pu glaner quelques informations. Ils étaient au courant du nom de trois auberges, Le Bruit du Tonnerre, Le Destin des Meubles, et Le Nid du Dragon, toutes trois fréquentées par une clientèle peu recommandable. Chacune à sa façon. Après tout, si la pratique d'accuser des aventuriers de passage et de tenter de les réduire au silence avant qu'ils puissent au minimum être entendus devenait pratique courante dans Pierre-Tonnerre, nul ne pourrait sérieusement douter que les Dragons Pourpres aient, au mieux, quelques éléments malhonnêtes.

Hiielle avait profité du temps passé par Badrok à remettre son pantalon en place pour récupérer ses propres affaires et retrouver son familier. Le lien magique qui reliait la chouette et la magicienne leur permettait de ressentir les émotions de leur partenaire, aussi Maddie semblait-elle quelque peu inquiète, et elle s'ébroua de l'honnêteté dont Badrok fit preuve dans son dialogue avec leur nain chaperon. La réaction initiale de Hiielle fut la même ; être trop direct avec un membre du groupe qui les accusait semblait peu prudent. Cela dit, l'halfelin se récupéra très vite et offrit au nain de l'inviter à manger.

- Oui, Gulden. Servez-vous. dit-elle. Récupérer les faveurs du nain paraissait effectivement la voie à suivre.

Tout en accompagnant les hommes dans ce qui ressemblait au dernier repas de prisonniers, l'enchanteresse se questionnait. Quelle marche à suivre pour récupérer des informations? Visiter les trois auberges serait probablement nécessaire. Nul doute que quelque chose clochait au sein des Dragons Pourpres, aussi était-il indispensable d'aller discuter avec ceux d'entre-eux qui seraient déjà imbibés, voire d'offrir généreusement quelques verres aux autres. Les deux autres auberges leur permettraient probablement de rencontrer de petits malfrats de la région, et soit certains seraient liés à toute cette affaire, soit ils devraient être inquiets que leur propre tour d'être accusé à tort ne vienne. Mastiquant distraitement pendant ce temps, elle prit le parti de sonder l'avis de Barbepointe.

- Dites-moi, Gulden. Si vous êtes autant là pour nous surveiller que pour nous assister, alors d'après vous, où devrait-on commencer par chercher?

Date: 13 Tarsakh 1373 - Treizième jour de la Griffe des Tempêtes
Lieu: Pierre-Tonnerre - Cormyr
Temps: Sec et ensoleillé - 15°
Moment: Début de matinée

Narration : Lyria

ette fin de journée du 10 Tarsakh 1373 laissait un goût amère dans la bouche de Lyria... Cette amertume n'était pas vraiment due aux multiples entailles et aux contusions laissées par son dernier combats contre ce groupe de gobelins non, mais plutôt liée à la perte de son destrier bien aimé, Feu-Neige... Comme souvent, la bête s'était montrée fidèle et brave au combat mais tout le courage du monde ne pouvait lutter contre un poison virulent... C'était donc à pied et le cœur lourd de chagrin que la fidèle de Torm avait franchi la porte sud de Pierre-Tonnerre.

Son entrée en ville avait été une formalité. Le lugubre et inévitable sous-officier balafré de faction à la seule entrée de la ville franchissable en soirée n'avait pas mis bien longtemps pour reconnaître les armoiries de la famille de la Haute-Cour. De leur côté, fidèles à leur blagues coutumières consistant à envoyer les nouveaux arrivants solitaires se faire refouler sans ménagement à l'auberge du « Nid du Dragon », les deux plantons de faction à la porte avaient été déçus en apprenant que Lyria escomptait un jour être adoubée Chevalière de l'Ordre du Dragon Pourpre. En bons ignares qu'ils étaient, ils n'avaient pas compris l’ascendance noble de le jeune femme...
Arrivée dans le fief des Dragons Pourpres, la paladin avait été accueilli avec tout le respect dû aux guerriers saints. Épuisée par sa journée de traque, ses blessures et son chagrin, elle ne demanda pas son reste et sombra rapidement dans un sommeil sans rêves après un repas frugal...

Au matin du 11 Tarsakh, la jeune femme avait entrepris un tour de la ville avec pour objectif d'aller jeté un œil au fameux pont du Crâne du Cerf. Ce dernier, seul rempart à la terrible forêt de Hullack et connu dans tout le Cormyr pour être un lieu d'escarmouches épiques, était gardé en permanence par huit gardes spécialisés dans l’extermination des créatures monstrueuses. L'élite des gardes de la citée en somme. Captant les discutions des sentinelles, Lyria avait entendu qu'un groupe d'aventuriers venu de la Côte des Épées s'était vu accusé des meurtres de plusieurs citoyens de la ville une dizaine de jours auparavent... Résolue à en apprendre plus et prête à défendre ses compatriotes Cormyriens, la Tormite avait décidé de se présenter au Bastion du Dragon Pourpe afin d'obtenir une audience avec un responsable de la garnison pour lui proposer ses services... Un rendez-vous avec Segor Bedesk fût alors fixé pour la fin d'après midi...

Après une longue promenade le long de la rive sud de la Tonnerre en attendant l'heure de son entrevue avec le Lionar Bedesk, la jeune femme fit une découverte des plus macabres.
Lyria était tombée par hasard sur le cadavre flottant de ce qui avait été jadis un homme - ou tout du moins un humanoïde - de taille moyenne... L'être ne s'était pas simplement noyé, il avait été écorché des pieds à la tête. Son être tout entier avait été dépouillé de sa peau, ne laissant apparaître qu'une masse spongieuse de chaire rendue gluante par l'eau. Même pour un soldat, la vision d'une telle horreur était difficile à supporter... Nombres des Dragons Pourpres alertés par la guerrière sainte ne purent se retenir de rendre leurs entrailles... L'alerte donnée eut pour effet de mettre un terme prématuré à l'entretien de Lyria avec Segor Bedesk.

Profondément révoltée à l'idée que de tels crimes puissent être perpétrés dans une citée du Royaume Forestier et afin d'apporter son aide, Lyria essaya d’accompagner les soldats désignés au transport du corps jusqu'au Jardin de Kelemvor. A l'entrée du temple, des sentinelles refusèrent toutefois que la paladin entre et assiste aux rituels de la prêtresse du Dieu des Mort. Un ordre de Segor Bedesk lui avait-on rétorqué.
Lyria passa le reste de la journée et une partie de la nuit à enquêter seule et en vain dans le nord de la ville... Ce soir là, la jeune femme rentra tard à l'auberge et trouva le « Nid de Dragon » étrangement vide, une grande partie des Dragons Pourpres semblait mobilisée. De l'un des rares soldats au repos, elle pu apprendre que la prêtresse de Tempus de la ville, Saerlia, était sensée présider le Tribunal destiné à juger les aventuriers emprisonnés...

Le 12 Tarsakh, la jeune femme décida alors de se rendre au temple de Tempus, afin de rencontrer la prêtresse en question. Cette dernière était réputée n'officier que pour les membres du Dragons Pourpres et ne pas recevoir les civils et les aventuriers... En tant que guerrière divine, Lyria espérait bien trouver porte ouverte... Mais la prêtresse ne semblait pas présente au temple et la jeune noble passa une grande partie de sa journée à attendre en vain...

Au petit matin du 13 Tarsakh, frustrée et presque résignée à s'en retourner à Arabel, Lyria s'essaya une dernières fois à quelques investigations aux abords des quais au nord est de la ville. La Tormite fit alors la rencontre d'un groupe de marchands visiblement éreintés de leur nuit de labeur. Les pauvres hères avaient œuvré la nuit entière à décharger leurs cargaison et discutaient activement d'une rumeur colportée par un client ayant fraîchement quitté la taverne de la « Tanière de l'Ours » un peu plus tôt dans la matinée. Le sujet de la discutions était centré sur l'arrestation d'un nouveau groupe d'aventuriers fraîchement sortis du lit...
A la mention et à la description d'un Hin en caleçon, le chef des marchands - un certain Elias Florin – avait cru connaître l'un des accusés. Il laissa alors ses compagnons prendre la direction de la sortie de la ville et entreprit rapidement d'aller s’enquérir des problèmes de son ex compagnon de route présumé, Badrok. Lyria, emboîta alors le pas d'Elias en direction de la « Tanière de l'Ours »...


Narration : Elrik, Badrok, Hiielle

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Test d'aide de Badrok à Elrik dans sa tentative de diplomatie

1d20 + 4(compétences) = 14 + 4 = 18
VS
DD10

Réussite: Badrok aide Elrik à réussir son test de diplomatie

Test de diplomatie de Elrik sur Gulden Barbepointe (indifférent)

1d20 + 2(compétences) + 2(aide de Bardok) = 15 + 4 = 19
VS
DD15 (pour devenir amical) + 2(suspicion) = DD17

Réussite: l'attitude de Gulden Barbepointe passe d'indifférente à amicale

es trois compagnons s'attablèrent ensembles et commencèrent à discuter avec leur « garde chiourme », l'invitant de manière légèrement intéressée à se joindre à leur petit déjeuner... La réaction du nain fut comme il s'était annoncé, franche et directe.

- Merci bien mais non ! J'ai déjà mangé et on m'paie pas pour ripailler avec vous ! Pis si vous étiez pas d'ja suspects, je dirai que vous v'lez m'corrompre !

La réponse de Barbepointe avait de quoi refroidir les espoirs diplomatiques des aventuriers. Sans compter qu'à cet instant, Derdek fulminait derrière son comptoir face à la commande gargantuesque d'Elrik. L'ambiance était lourde...

Malgré son refus de rompre le pain avec eux, Gulden Barbepointe grimpa sur un tabouret pour faire face aux trois compagnons. Un silence gêné demeurait tandis que l'aide de camp jaugeait les aventuriers en les fixant tour à tour au plus profond des yeux. Son petit jeu s’arrêta enfin alors qu'il finissait de scruter les yeux vairons du roublard...

-Bah, franchement, je miserai pas tripette sur vous trois comme seconds couteaux, z'avez pas vraiment l'air de mauvais bougres. Bon il y a pt'être toi euh... Elrik c'est ça ?... qu'a pas l'air blanc, bleu, mais z'êtes loin d'êtes aussi louches que la moitié des aventuriers qu'on voit défiler ici toute l'année... Faut vraiment pas avoir mauvais fond pour proposer d'offrir un repas au second du type qui vous a humilié en calfouette devant tout le monde Ahahah !

Pour leur plus grand bonheur, les aventuriers comprirent enfin qu'ils avaient fait mouche. En plus d'être direct, Gulden les avait finalement à la bonne...

- Bon, trêve de plaisanterie. Concrètement, si vous voulez commencer quelques part, faudrait au moins justifier où vous étiez le soir de vos méfaits y'a deux nuits... Ça risque d'être dur pour vous, on a bien un registre qui prouve que vous étiez présent en ville au moment des faits... Pis y parait que c'est un de nos gars qu'aurait identifié Badrok juste à la sortie de chez le type qu'il aurait soit disant zigouillé... Concernant le vol avec effraction reproché à Elrik, je ne dirai rien. La victime étant belle et bien vivante, faudrait pas que z'alliez me l'intimider ou quoi hein !


Narration : Tous

ce moment précis, deux personnes poussèrent la porte de la "Tannière de l'Ours". Un marchand connu sous le nom d'Elias Florin suivi d'une belle et jeune guerrière en armure...

¤ouloir te corrompre ? Hé bien oui nous essayons de te corrompre ! ¤

Tout en dégustant l’amas de charcuterie qu’il avait commandé Elrik écoutait les sous-entendus du nain. Il levait de temps à autre la tête en direction de Derdek et admirait le regarder rougir de colère devant son énorme commande.

Suite aux paroles du nain l’atmosphère devint pesante. Mais cela ne déconcerta pas le moins du monde le roublard qui mangeait calmement. Même quand Gulden vint s’asseoir en face d’eux en les dévisageant. Le voleur était habitué à être soupçonné. Il avait parfois subit des interrogatoires musclés alors ce n’était pas un petit jeu de regard qui allait le déstabiliser.

Barbepointe reprit ensuite son monologue. Et d’après ses dires il ne semblait visiblement pas les suspecter. Sauf peut être Elrik. Mais quoi qu’il en soit il semblait être un fidèle soldat difficile à corrompre et qui mènerait son travail jusqu’à son terme.

Les trois compères n’avaient certes pas corrompu Barbepointe mais au moins ils avaient réussi à l’amadouer. Du moins Badrok et son caleçon.

Ayant terminé son plat principal et après une gorgée d’eau pour faire passer le tout le jeune homme attaqua le plat suivant avec enthousiasme. Il se tailla une bonne tranche de pain frais et croustillant. Un morceau de choix qu’il tartina avec une épaisse couche de beurre. Pendant ce temps Gulden continuait ses allégations et déclarait qu’un garde pourpre avait vu l’halfelin sortir de chez la victime. Elrik écoutait attentivement. Pour lui il était impensable que le petit guerrier ait pu commettre un meurtre. Le beurre commençait à fondre sur le pain encore tiède. Pour le vol il n’indiqua bien évidemment pas l’identité de la victime de peur qu’elle trépasse subitement. Le mercenaire avait plongé son couteau dans le pot de confiture et avec la plus grande délicatesse étalait celle-ci sur la tartine gigantesque. Il admirait son œuvre. Cette fois ci il allait se régaler. C’est à ce moment précis qu’un homme suivit par une jeune et très jolie guerrière entrèrent dans l’établissement. Le voleur n’avait d’yeux que pour la demoiselle. Il avait toujours été charmeur et il aimait séduire. Il avait eut bien des conquêtes mais depuis qu’il était arrivé dans cette citée ses charmes n’avaient pas encore opéré positivement. Il restait sur un cuisant échec avec la magicienne et comptait bien remettre les pendules à l’heure.

C’était une bien belle jeune femme qui entrait. Une personne noble à ses habits. Le roublard là contemplait. Il en avait oublié sa tartine qui inondée de marmelade glissa subitement et vient s’aplatir face la première sur la table.