Les paroles des uns et des autres finirent par calmer le petit être, qui laissa tout de même échapper des paroles vindicatives, comme s'il pensait avoir une chance dans un affrontement armé, ce à quoi Alrion répondit le plus naturellement du monde en se rasseyant :

- Le mien l'a toujours été.

En ajoutant à cela les paroles de rôdeur, on pouvait voir que le groupe était déjà moitié plus nombreux, et que la moitié des personnes présentes au moins requéraient protection, à moins que la demoiselle ne cache des atouts invisibles dans sa manche. Pas mal de travail pour lui donc, surtout qu'ils allaient dans des contrées des plus dangereuses et inconnues, ce dont il avait assez peu l'habitude, il fallait le dire. Au moins pouvait-il être sur que ses talents serait utile, c'était en soit une satisfaction, mais il ne pouvait qu'espérer qu'ils soient suffisants. Sinon, il lui faudrait faire des choix parmi les personnes présentes, et ceux-ci seraient faciles à faire, parmi les personnes à protéger, car les trois en question n'avait pas du tout le même statut. La dame, en plus d'être une dame, faisait partie des alliés de la Main, quand le mage en était un membre à part entière, comme le colosse. De son coté, le nouvel arrivant n'était, justement, qu'un nouvel arrivant, un étranger. Il n'était pas dans les habitudes d'Alrion de laisser quelqu'un mourir sous sa garde, quitte à se mettre en danger, mais si un choix devait être effectué entre un inconnu et un allié, toute personne doté d'un minimum de bon sens, et c'était bien là ce dont été doté l'humain, le minimum, choisirait l'allié. Il n'y avait donc qu'à espérer qu'un tel choix ne se présenterait pas. Surtout qu'après tout, sur ce barde, Alrion était méfiant, comme ce dernier le disait lui-même, il allait devoir gagner leur confiance par ses actes.
Après cette tension, l’atmosphère sembla se détendre un peu, même si Alrion n'aimait pas trop les insinuations de Wilonah, qui semblait croire que le petit être l'aurait mis à terre, enfin, plus que cela n'était nécessaire pour aller le ramasser dans la poussière où sa tête se trouvait. Il lui fit donc remarquer :

- Le problème n'est pas tant de me faire engager dans un duel par un autre, j'étais déjà bien parti pour le proposer moi-même, si le petit, Dag'épi vous dites ? avait insisté. Par contre, qu'il partage la nourriture que j'ai dans mon assiette, pas question ! Ce serait différent si c'était un plat.
Enfin, si après le repas, le halfelin veut que je lui montre comment on utilise les armes, la chose est toujours possible, une petite joute plus amical que ne l'aurait été un duel, si vous voulez.