Đémởŋ đeş Ińtŗiġůeş
Aucune chambre
Aucune gemme
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Entretien avec l'Horreur 'horreur n'était plus indicible, ni tapie dans les ténèbres, ni sourde ou fabuleuse. La terreur impérieuse se manifesta au travers d'une très ancienne légende que l'on aurait souhaité resté contée dans les sagas antiques. Les miraculés de cette tragédie le savaient désormais : le désespoir absolu avait un nom. Elle était physique, tangible et terriblement fatale. Pis que la personnification de la Mort ou de la définition du Mal. Ils avaient ressenti au plus profond de leurs entrailles un affolement tel qu'il était capable de paralyser sur place les plus braves. Foudroyés par l'épouvante, les meilleurs étaient tombés comme des béjaunes, suppliants, fondants en larmes. Il fallait avoir un instinct tout à fait animal pour mesurer la gravité d'un tel adversaire sans se retrouver cloué sur place car, la considération d'une telle monstruosité ne signifiait que deux choses : Vous mourrez. Et si vous lui échappez, vous n'aurez nulle part où vous réfugier jusqu'à ce qu'elle vous traque, vous débusque, vous chasse et vous engloutisse dans sa noirceur. Nym’E’Ria possédait cet instinct sauvage qui, sans crier gare hurla à la mort et fonça tête baissée vers les sommets escarpés. Sa maîtresse et quelques autres furent sauvés par les aboiements du chien de selle qui s'enfuit à travers les conifères, les faisant s'arracher à la contemplation morbide de leur destin.- FUYEZ !!! hurla quelqu'un. Fuyez vers les hauteurs ! Ceux qui le purent détalèrent comme du gibier pris en chasse dans toutes les directions. Un groupe se forma à la poursuite du chien et grimpa le versant rocheux. La nuit ne facilitait pas l'évasion et il semblait que la nature elle même déployait tous ses stratagèmes pour ralentir les survivants. Certains tombèrent dans des crevasses ou furent pris dans les éboulements rocheux. Les branchages griffaient la peau, la neige ralentissait considérablement l'allure par endroits lorsque les plaques de verglas ne faisaient tout simplement pas chuter les corps lourds, et transis de peur. L'ascension était périlleuse, personne ne savait où se diriger. Il sembla aux fuyards avoir parcouru des kilomètres, pendant des heures. En dépit de la facilité de certains à évoluer sur des terres hostiles, les muscles étaient incontestablement endoloris, la respiration haletante et la sueur perlait malgré le froid désagréable de la région. Une flèche noire vint se ficher au dessus de la tête d'Horace. Luisante et suintante de sang, elle avait déjà du traverser le corps de quelqu'un sans casser et se loger dans l'écorce de l'arbre en face de lui. La force du tir devait être considérable et s'il avait fait quelques centimètres de plus, il aurait sans doute péri. Mais le plus désagréable ne fut pas de penser à sa mort imminente, mais bien à la vision cauchemardesque de l'empennage qui se rétractait, telles les pattes d'une araignée monstrueuse et qui s'attaquait au tronc comme une nécrose fulgurante. Au prix d'efforts considérables ils arrivèrent sur la crête abrupte, écorchés, essoufflés : condamnés. Le grondement d'une cascade résonnait de manière assourdissante et la chute semblait vertigineuse. Ils n'étaient plus qu'une poignée. Une jeune femme qui traînait un arc brisé sortit un couteau de chasse de son étui, se mit à genoux en pleurant et chuchota une litanie avant de s'enfoncer la lame dans le cœur. La peur rendit son geste malhabile et elle ne mourut pas tout de suite. Ses râles de douleurs paraissaient plus audibles que le bruit de l'eau et son sang se répandit comme une mare sous son corps animé de spasmes. Pourtant elle souriait. Cette mort était préférable à celle qui attendait les prochains. Et comme pour appuyer ses dires, tandis qu'un autre survivant gémissait à genoux sur le cadavre de la femme, des pas lourd firent trembler le sol. Le grondement massif des sabots et les grognements des pisteurs faisaient l'effet d'un roulement de tonnerre. Ca claquait, cliquetait, hurlait. Faryl tentait quant à elle de trouver une échappatoire. C'était la moins fatiguée de tous grâce à son habitude du terrain mais ses dernières résistances cédèrent lorsque le pauvre hère, toujours a genoux fut transpercer par une javeline noire. Le jet avait été magistral, net, précis. La distance ? difficile à évaluer mais le lancer venait de loin, et dans le noir qui plus est. L'hémoglobine gicla en plusieurs gerbes aux pieds de la rôdeuse. L'artère avait été touchée. Il y avait du sang partout. On y voyait quasi rien, mais on le sentait à la chaleur du liquide qui aspergeait la peau et qui avait un gout de plomb désagréable. Mei'Y'An se cramponnait à son compagnon animal, dernier réconfort avant de disparaître totalement.
Les carnyx de chasse sonnèrent le glas. Le seul son effroyable de cet instrument destiné à terroriser suffisait à faire perdre tout espoir chez l'ennemi. D'autres cors et olifants se joignirent à la cacophonie alors que les premières silhouettes se détachèrent des ténèbres au bas de la pente. Lentement, sans même se cacher, leurs yeux luisants dardaient d'un regard courroucé les derniers témoins de leur chasse infernale.
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