Chapitre II : La route vers le Fort, Chapitre II : La route vers le Fort

Vieltal et Sahadeva restaient en retrait tandis que deux des nouveaux venus s’enfonçaient dans le sous-bois à la poursuite de ce qui avait tout l’air d’un lycanthrope ‘bon’, aberration pour le barde comme pour le paladin. Concentrés sur leur traque et sans pouvoir profiter de la détection du mal dont ils étaient dépourvus, ils ne les virent pas avant que ce soit … trop tard ?

De curieux grognements se firent entendre et ce qu’ils avaient pris pour une possible embuscade se referma sur eux. Ils devaient être une douzaine, peut-être plus, des paires d’yeux luisant dans les fourrés, derrière les arbres, à couvert, pas ou peu. Ce n’était pas l’attaque d’une meute, concentrique et organisée, faisant corps même. C’était bien des rats. Ils étudiaient les intrus en attendant que le premier s’approche au point d’être dangereux ou qu’il se montre trop clairement menaçant à distance.

Quand Aimeric vit la forme hybride se redresser, un frisson lui parcourut l’échine. Pour femelle qu’elle fut, il avait la certitude d’être face à une rate-garou… Mais qu’était-ce donc que ce pendentif autour de son coup ? Pour Tùrambar, il n’y avait aucun doute, c’était une représentation simpliste du symbole de Séluné et de ses sept étoiles.

Elle dressa la tête, humant l’air, pointant tour à tour de son long doit tendu aux griffes trop longues, chacun des membres de la compagnie.

A distance, Sahadeva était prêt à tirer mais le couvert des premiers arbres et l’agilité évidentes des créatures compliquerait la tâche, c’était certain … S’il s’agissait de lycanthrope et si les légendes étaient vraies, ses flèches les blesseraient à peine, avec beaucoup de chance. Lui comme les deux autres avaient devant eux le tableau d’une situation … dangereuse pour leur deux amis … désespérée ? Et pourtant, les monstres ne bondirent pas. Ils attendaient encore.

-Séluné...Le paladin ne s'attendait guère à voir un pareil symbole autour du coup d'une tel créature. Ou plus exactement, il ne s'attendait pas à tomber ainsi sur toute une colonie des rares lycanthropes bon de la dame d'argent. Il ne savait pas si elles pouvaient lui répondre, mais il préférait tenter de parlementer avec elle.
Doucement, le paladin relâcha son auréole de lumière. Symbole aux yeux de toutes créature bonnes que lui aussi servait le bien. Il leva doucement une main, paume en avant comme signe de paie. Il s'adressa à la femelle qui semblait avoir autorité sur les autre.
- Je te salue servante de dame Seluné. Nous ne vous voulons aucun mal. Je suis Tùrambar, paladin d'Ilmater.Il montra doucement son symbole sacré. Voici, Aimeric et nous avons deux autres compagnons, comme vous avez pu les voir. Nous venons en paix, nous étions intrigués par vos personnes. Avez vous besoin d'assistance ? Ces cavaliers en noir étaient ils du zentharim ?

Alors que l'étau se resserrait sur les deux nouveaux compagnons, le barde comprit qu'il devait agir pour renverser la vapeur. Pour lui, il était clair que ces créatures étaient hostile et comme une meute de loup, encerclait leur proie avant de fondre sur celle-ci. Les auras n'avaient pour lui aucune signification concrète. S'agissaient-ils de créatures capable de cacher leur intention?

Sahadeva cherchait un angle pour cibler une des silhouette dans la forêt sans grand succès, la végétation et l'agilité de ces ennemis qui avaient réussi à se mouvoir si près d'eux sans qu'on puisse les voir ne leur permettraient pas d'attaquer à distance.

D'un pas décidé, l'arme au poing, le barde s'avança vers les premiers arbustes. Jetant un œil à son compagnon du Sud, il lui fit comprendre qu'il allait attaquer au moindre mouvement, peut-être pourrait-il prendre quelques créatures à revers alors que celles-ci avaient les yeux rivés sur les deux compères.

- Au compte de trois? murmura-t-il à l'intention du Maquar. Rêvant d'en découdre, le barde leva une main pour amorcer le décompte.

¤ Le Maquar n'inflige la mort qu'en ultime recours... ¤ se remémora intérieurement Sahadeva.

La créature était loin d'être seule, ce qui changeait complètement la donne : les chasseurs pourraient bien devenir les proies. Les deux cavaliers étaient en effet dans une posture délicate, s'il venait à l'esprit des lycanthropes de passer à l'attaque.

Vieltal avait anticipé cette éventualité et s'était d'ores et déjà préparé pour le combat : il suggérait même de frapper en premier. Mais les créatures ne semblaient pas hostiles et Turumbar leur avait, semble-t-il, adressé la parole. Il fallait autant que possible éviter un affrontement inutile, éviter de transformer une rencontre fortuite en un bain de sang. Il murmura d'un ton ferme :

- Attends! N'allons pas trop vite en besogne... Ils ne semblent pas hostiles pour le moment... Et si nous attaquons, nos deux amis seront dans une bien fâcheuse position. Restons prêts à intervenir mais donnons une chance au dialogue. Jusqu'à présent, ils n'ont rien à nous reprocher et nous n'avons rien à leur reprocher.

L'arc à la main, il s'approcha encore un peu plus des créatures, d'un pas lent mais décidé.

Sur sa monture, le barde ne vit que trop tard la masse qui se cachait dans les sous-bois. La hauteur n'aidant en rien quand il s'agit de percevoir des créatures manifestement habituées à se dissimuler... Surpris de cette découverte, il se fit violence pour ne pas menacer cette horde de sa lance et pour maintenir le fer en l'air. Il était clair que ni lui, ni son compagnon paladin ne pourraient en réchapper vivant, si cette troupe venait à les attaquer. Ils avaient été imprudent et c'est peu dire. Aimeric grommela, sans que cela soit perceptible, qu'on ne l'y reprendrait plus.

Naïrod prit la parole, il avait le don de prendre les initiatives et de parler pour les autres. Chose que le barde appréciait particulièrement dans cette situation de crise. Pendant que le paladin tentait de se faire entendre, Aimeric, lui observait leurs interlocuteurs. Fasciné par leur nombre et leurs caractéristiques, le barde montrait un visage ravi et serein. Il n'oubliait en rien le risque de mourir, mais la découverte amoindrissait son angoisse.

Du coin de l’œil, il remarqua leurs compagnons qui approchaient avec prudence, au moins si la situation venait à dégénérer, ils seraient là pour tenter quelque chose. Il tourna son visage vers celle qui semblait être leur cheffe. C'était une intrigante créature, de laquelle se dégageait un aura naturel de leader. Comment s'appelait-elle ? Que faisait-elle ici avec cette horde ? Le mystère serait probablement bientôt levé, il suffisait de ne pas se faire tuer...

Capitaine Férale

- Je ne sers personne que les miens Tùrambar, paladin d'Ilmater. Tu viens en paix dis-tu ? Et lui –lança-t-elle en désignant Vieltal- ? Il cueille des champignons ? Et ton ami archer ? Et lui là ? Et le vieil homme ? Mais je connais bien la dame d’Argent, comme chacun de mes marins même si je lui préférais Valkur jusque-là. Et quoi, paladin, tu ne tentes pas d’occire les créatures démoniaques que nous sommes ? -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

Bistan était resté en retrait. Moins fougueux que ses compagnons, plus sage ou plus prudent, mais la Ratte Garou l’avait vu et l’avait associé au groupe de Tùrambar. Quelques-uns de la douzaine se levèrent, s’étendant et confirmant par leur habillement sur leur peau couverte de la fourrure des rats, qu’ils avaient pu appartenir à un équipage.

Capitaine Férale

- Edward est mauvais pour passer inaperçu. C’est vrai. Mais je suis surprise que pour des ‘intentions bénéfiques’ vous quittiez la route pour vous enfoncer à notre recherche dans les bois. C’est dangereux, les bois sont pleins de … monstres. Elle sourit, tête dressée, montrant ses dents pointues comme autant de dagues. Je ne connais pas ton zentharim mais ce je suis contente de ne pas avoir à faire avec eux, c’est certain. -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

Il y avait de quoi perdre ses repères. Visuellement, rien ne distinguait les créatures d’un équipage infecté de lycanthropie mais ils étaient bien loin du premier port et n’avait pas l’attitude terrifiante des garous. Certains étaient armés de longs poignards, d’autres pas mais nul n’aurait parié sur l’efficacité de leurs griffes animales.

Capitaine Férale

- Passez votre route et laissez-nous poursuivre la nôtre ou donnez-nous une bonne raison de ne pas vous faire disparaitre. Nous sommes assez traqués depuis la ‘bénédiction’ de Séluné pour que des aventuriers en manque d’histoire ne nous ralentissent. -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

Le paladin écoutait calmement les dire de la capitaine garou. Il n'était ni apeuré, ni même agressif.
- Allons ma dame, je vous l'ai dit, nous sommes venue en paix. Cela ne veut pas dire non plus que nous ne sommes pas capable de nous défendre.
Pour ce qui est de monstres démoniaques... Comme je vous l'ai dis, je suis un paladin. Mon dieu m'accorde le pouvoir de lire dans les cœurs.
L'ilmate fit appel à son pouvoir de détection du mal, une foi de plus, montrant c'est yeux nimbé d'une légère aura bleuté.
-Et je le voie clairement, comme je vous l'ai déjà dit, vos cœurs ne son pas habité par le mal. Du moins, vous n'y êtes pas perdu.
Il prit un moment pour laisser ses paroles vibrer dans l'esprit des rat garou.
-J'ai l'impression que vous ne vouliez pas de cette "bénédiction" comme vous dîtes. Peut être pourriez vous nous dire comment cela vous est arrivé ? Peut être que parmi les textes que j'ai eu l'occasion de lire ou les récit que mes amis ont entendu, nous trouverions un moyen de levé ce que certains parmi vous peuvent voir comme une malédiction. Ou alors, comme vous l'avez dit, nous pouvons nous séparer et repartir chacun de son côtés. Nous ne sommes pas venue en ennemis.

Sociale*4 +1+1 +3 (modif. CHA)=9 (11 si bon)

Sahadeva était trop éloigné de Turumbar et de la lycanthrope que pour comprendre parfaitement la teneur de la discussion. Au vu de sa posture et de son attitude, le rat-garou semblait faire preuve d'une certaine irritation. Le paladin semblait quant à lui conserver son calme, bien décidé à user de diplomatie afin d'éviter toute effusion de sang.

Le Maquar approuvait cette attitude. L'espace d'un instant, il s'était demandé s'il ne convenait pas d’éradiquer des créatures mi-homme, mi-rat, qui semblaient contraires à l'harmonie créée par l'Adama. Mais l'état de ces créatures n'était pas profondément contre-nature comme l'était celui des morts-vivants, ressuscités par le seul orgueil de quelques individus se prenant pour des dieux. Il aurait aimé avoir l'avis d'un gourou sur le sujet mais, pour l'heure, il estimait que ces créatures avaient subi un coup du sort, peut-être le châtiment d'une erreur commise dans leur vie ou lors d'une de leurs précédentes existence. Dans ce cas, si elles ne faisaient pas preuve d'hostilité et ne répandaient pas le chaos, il fallait éviter toute provocation à leur égard.

Malgré la distance, le guerrier d'Estagund comprit distinctement un mot : "Séluné".

¤ C'est sous ce nom qu'ils désignent Lucha dans ces contrées. Une divinité qui respecte les principes fondamentaux de l'Adama. S'ils la vénèrent, ils ne doivent pas être voués au Mal... ¤

Zionel, Curna et Lucha étaient les dieux les plus vénérés en Estagund et ils étaient tenus en haute considération. Le Maquar conserva son arc à la main mais l'abaissa totalement, il ne voulait pas que l'on se méprenne sur ses intentions. Il se rapprocha ensuite encore un peu plus de Turumbar et de son interlocutrice.

Le barbe observa la scène avec un très grand intérêt. Il est vrai que l'on croisait rarement des rats-garous aussi loin des villes et quand de surcroît il s'agissait de marins aussi loin de la mer, cela titillait Aimeric. Il imaginait déjà leurs aventures, tout ce qui avait pu les mener là, dans cette forêt épaisse, à lorgner une sombre caravane. Ce serait probablement une affaire qui mériterait quelques vers affûtés et bonnes notes, mais l’ambiance n'était pas aux confidences. Le paladin se heurtait à une ratte particulièrement méfiante et revancharde, qui montrait très clairement son agacement.
Le chevalier divin persista quand même, Aimeric lui reconnaissait facilement cette qualité qui l'animait, cette persévérance dont il pouvait user parfois lui aussi, avec autant d'habilité d'ailleurs. Il ne dit rien. Dans un discours aussi vif et tendu, moins il y avait d'interlocuteur et mois il y aurait de maladresse verbale et autre bévues, dues principalement à l'ignorance de tous les éléments qui composaient ce monde.

Au loin, le reste de la troupe semblait avoir perçue la non menace que représentait leur rencontre. Déjà, ce regard d'archer Maquar perdait de sa menace quand il baissa son arc. Il y aurait peut être une issue sans heurt, ni sang, cela était en bonne voie du moins...

e Maquar comprit avant le barde que la situation n’était pas critique. Rappeler à l’ordre, Vieltal baissa son arme, sa vision brouillée par l’excitation d’un combat qui ne viendrait peut-être pas se clarifia. Du même coup, sa tête reprit le contrôle.
En observant les créatures devant lui, il comprit ce qu’elles étaient. La lycanthropie n’était pas une chose simple. En mission pour la compagnie, il avait eu affaire à un étrange sorcier dont les expériences tournaient autour de la lycanthropie. Il avait ramené le livre contenant les notes du vieux fou au bastion. Curieux, il en avait dévoré le contenu avant de le rendre…
Le barde s’était approché comme Sahadeva et était en mesure de parler à tous. Une main devant pour exprimer la paix, il déclama :

- Pardonnez-nous notre maladresse. Il est rare de croiser des Férals.

Votre ami sournois nous a mis sur nos gardes. Vous savez comme nous que les routes ne sont pas sécuritaires. Permettez-moi de vous demander ce que de braves marins font si loin dans la forêt?
Le barde prit une pause, il expira et rengaina son épée. Il jouait le tout pour le tout.

- Nous sommes à la recherche d’un navire disparu. Nous croyons que ce qu’il contenait est très dangereux. Depuis sa disparation, un mal couve dans les villes portuaires et tuent beaucoup d’innocent. Umberlee est derrière cette noire manigance.

Vous qui parcourez les mers, savez-vous quelque chose à ce sujet?

Le barde avait entendu la créature mentionné Valkur, l’allié de Séluné, il savait qu’en nommant leur ennemi Umberlee, il pourrait peut-être soutirer de l’information aux Férals.