Infiltration de l'Ordre déchu

Arzhaelig avait insisté pour avancer, tant pour s’écarter du lieu du carnage que par crainte qu’une créature volante ne les suive et ne termine l’œuvre des gardiens du pont. Ils leur avaient pris un si lourd tribu déjà ...
Aux premiers instants de l’affrontement, il s’en était voulu, se sentant coupable de ne pas être parvenu à prévoir l’attaque, puis il prit conscience que l’homme en armure était de leur côté du gouffre et que, pris en tenaille ou pas, ils auraient tenté la fuite par le pont et se seraient trouvés dans la même situation.

Perdu dans l’adrénaline du combat, le cri des brulés vifs, la fumée, il n’avait pas remarqué que les villageois plein de la sagesse qu’on devait leur reconnaitre, s’étaient chargés du contenu des malles du premier chariot. Même si les conditions de voyage se complexifiaient considérablement, ils avaient de la nourriture dont ils pourraient charger les deux chevaux survivant et de l’eau pour remplir un maximum de récipients. Ses affaires étaient sauvées de même, le barde leur en était reconnaissant.

Ses compagnons n’en menaient pas large, et il y avait de quoi … Si de plus longues années d’aventures avaient placé sur sa route d’autres morts plus ou moins atroces, celles-ci tenaient la palme de l’horreur, il eut été malhonnête de ne pas le reconnaitre... Même Malphax et son attrait pour la Non-Mort et N’Djouma qui avait dû en voir plus d’un dans ses combats d’arêne semblaient choqués, ce n’était pas rien …

- Nous serions tous morts sans ce feu. Aussi monstrueux que ça puisse paraitre … Prions nos dieux pour que leurs âmes les rejoignent et rentrons au plus vite à Bulborp…

Il lui fallait l’exprimer à haute voix, comme un exorcisme du choix aussi malheureux qu’inévitable.
Il ne vit rien du singulier échange entre le guerrier et le prêtre, considérant seulement qu’il lui apportait des soins après sa charge héroïque pour lequel il le congratulerait quand la tension serait redescendue.

Déjà le barde pensait-il à la suite. Au contact nécessaire avec la Main des Mystères, l’annonce qu’il prolongerait sa mission vers Borcoline, qu’il voyageait en compagnie de trois recrues possibles au potentiel évident même s’il devait continuer à se montrer prudent envers Malphax, qu’il aurait besoin d’un leurre pour que l’amulette, une fois réparée, porte une aura la plus proche possible de celle qu’il avait détecté …

Autant que possible, penser au futur plutôt qu’au sinistre présent …

Flattant Hemnir, un petit sourire aux lèvres de le voir grignoter le fémur d’un squelette, il le quitta aussitôt en observant les survivants reprendre le dessus … ou s’enfoncer un plus profondément dans le désespoir suite aux derniers morts... Pour les aventuriers ce n’était que des prisonniers libérés, qui avaient au moins échappé aux tortures des nécromanciens et dont l’âme ne leur resterait pas prisonnière, ni leurs corps profanés, pour les villageois c’était qui un voisin, qui un oncle, un père, un grand-père, une sœur, une mère, des amis …

Il fallait avancer, aucune sépulture n’était à faire ici. S’organiser pour la suite de leur voyage et avancer.

Je sentais la chaleur du brasier dans mon dos alors que je me jetais droit en direction des gardes de Baines. J’étais dans mon élément, le feu, le sang, le combat avait baigné toute ma courte vie. La frustration des dernières minutes embrasait également mon cœur qui ne rêvait que d’une chose, tailler un adversaire en pièce.
Le dernier squelette encore debout commença à peine à lever son arme pour se défendre qu’il fut pulvériser par un coup de taille de mon épée alors que je criais le nom de Tempus. Un squelette ne montrait ni blessure, ni fatigue mais je présentais qu’il devait déjà être bien entamé par mes compagnons.
La passe d’arme avait été si rapide que je ne me sentais pas encore suffisamment calmer, cherchant un autre adversaire à trancher.

-Bordel de Dieu, qu’est-ce que !!

Surpris, j’examinais ma main d’où suintait un filet de sang rapidement absorbé par l’épée que je tenais encore en main. Je regardais Dalcaer plein d’interrogation.

-Pas vrai ça, maudite mais en plus, elle s’abreuve de mon sang ? Tu as raison, elle n’a pas fait cela quand j’ai combattu dans la crypte. Qu’est-ce que cela signifie ? Le prix du sang, pourquoi pas mais encore faudrait-il qu’elle m’apporte quelques avantages.
Cette épée est comme une mégère, de plus en plus envahissante et bien ingrate, j’ai comme dans l’idée que le prochain combat pourrait me couter bien plus.

Heureusement, on pouvait penser que je n’aurais pas besoin de me battre avant de rejoindre le village ou j’espérais qu’on pourrait en savoir plus. Je pensais également à la ceinture magique que je gardais dans mon sac, il nous faudrait aussi en savoir plus sur celle-ci avant de prendre le risque de la passer à la taille.

Derrière eux, le pont de la Gorge du Crâne s’effondrait dans les flammes, devant eux, leurs ennemis n'étaient plus que poussière. Ils se trouvaient tirés d'affaire. Les morts à déplorer n'attristaient en rien Malphax qui se faisait plus de soucis pour les chevaux, ses ouvrages et certaines de ses affaires. Mais même là, l'essentiel était sauf.

Voyant N'Djouma et Dalcaer en pleine discussion il alla vers eux afin de voir de quoi il retournait. L'épée du guerrier, visiblement maudite, semblait boire le sang de son porteur. Il tâcha d'en apprendre plus et d'aider s'il le pouvait, toujours dans le but de s’octroyer la confiance du groupe. De sa voix froide et calme, il questionna la victime de l'objet.

- On dirait que cette arme se nourrit de ton énergie vitale... Ça ressemble bien à un objet maudit. Arrives-tu à t'en séparer ? As-tu une envie irrépressible de toujours l'utiliser ? As-tu une peur irrationnelle de la perdre ? Y a-t-il d'autres effets, changement que tu aurais remarqué ?

Laissant une petite pause pour laisser N'Djouma répondre, il finit par conclure avant de s'éloigner :

- Il existe certainement un sort pour lever la malédiction ou délier de l'arme. Je pense à des sorts de souhait ou de miracle. On devrait pouvoir t'aider ne t'inquiète pas. Mais si possible évite le plus possible son contact.

Époussetant sa robe de mage grise, essuyant la sueur sur son front et réajustant son havresac sur son épaule, il se remit en route avec ses compagnons. Le danger était écarté mais mieux valait ne pas trop s'attarder.

- Ne traînons pas, il vaut mieux nous éloigner le plus possible de cet endroit, on ne sait quel autre danger pourrait nous guetter.

Amenant par la bride le cheval qu'il avait libéré il l'attela au chariot restant et en prit la conduite. Cette fois le nécromancien prit beaucoup plus de soin à scruter les environs et il envoya son familier Nelzar tournoyer autour de certains endroits suspects. Cependant rien ne semblait plus troubler la quiétude du lieu. Du moins pour l'instant.


Sorts mémorisés :
Profane
Niveau 0 : Détection de magie (x2), destruction de morts-vivants, lecture de la magie
Niveau 1 : Armure de mage, contact glacial, décharge électrique
Divin
Niveau 0 : Langue mordue, détection du poison, assistance divine
Niveau 1 : Convocation de morts-vivants I, injonction, détection des morts-vivants

Ils avaient une fois de plus surmonté les obstacles qui se dressaient devant eux et triomphé de leurs ennemis. Néanmoins, la tâche avait été ardue et Metzli se dit qu'ils l'avaient échappé belle. Sans doute feraient-ils moins montre d'excès de confiance à l'avenir, en cela au moins, l'expérience leur serait profitable.

La jeune femme constata avec soulagement que ses deux chevaux, protégés par les chariots, avaient échappé aux attaques des squelettes et que les villageois avaient pris le temps de les détacher pour les sauver. Cela lui procura un certain réconfort, de même que les paroles apaisantes d'Arzhaelig, même si rien ne pourrait chasser pour l'instant le sentiment d'horreur qu'elle avait éprouvé en contemplant, impuissante, les villageois qui avaient été transformés en torches humaines.

Tentant de chasser ces horribles images, l'ensorceleuse flatta tour à tour les deux chevaux avant d'annoncer à la compagnie :

- Je mets mes chevaux à votre disposition pour le transport des blessés éventuels et du matériel que nous avons pu sauver. Je récupérerai Jubel une fois que nous seront arrivés mais nous pourrons discuter du cas de Janasson : vous avez plus perdu que moi dans cette embuscade et je veux bien offrir la monture de Gabrielle à l'un d'entre vous s'il en avait besoin...

Elle se tourna ensuite vers N'Djouma qui occupait l'attention de ses compagnons, en raison de son étrange épée magique. Elle observa attentivement l'objet, avant de conclure :

- Malphax a raison, ne traînons pas ici. Au plus vite nous serons rentrés, au mieux ce sera...

Metzli ressentait toujours les effets de sa blessure. Bien que l'apparition liée à l'amulette l'ait quelque peu découragée, elle conservait un mince espoir, celui qu'on puisse la soigner à Bulborp...

Metzli utilise "Art de la magie" pour essayer d'apprendre quelque chose à propos de l'épée de N'Djouma.

Malgré les efforts combinés de Malphax, Metzli et Dalcaer ils ne purent déterminer pourquoi l'épée de N'Djouma agissait de la sorte alors que jusque là elle avait plutôt bien marché. Enfin de comptes ils avaient tout de même compris quelque chose elle semblait avoir besoin de sang chose que les gardiens de Baine n'avaient pas...

Quoi qu'il en soit ils reprirent la route sans s’arrêter plus longtemps et sans prendre le temps de prier pour les villageois morts. Il était vrai que plus longtemps ils resteraient proches de ce lieu maudit plus les chances de rencontrer des ennemis augmenterait.
Par chance sur leur chemin ils ne rencontrèrent plus aucune péripétie le destin semblait être devenu plus clément avec eux depuis la bataille du pont.

Après des heures de route éreintantes ils arrivèrent enfin en vue du village de Bulborp celui-ci semblait pareil que quand ils étaient partis quelques jours plus tôt. Quand les agriculteurs aux alentours du village virent le convoi arriver avec les villageois libérés avec à leur tête Dalcaer et le groupe d'aventuriers, le convoi ne tarda pas à entendre sonner les cloches du village et une foule de gens vinrent les accueillir avec des clameurs enthousiastes.

Dalcaer prit congé du groupe et alla faire son rapport au chef du village, Il leur demanda de le retrouver au temple le lendemain à midi, il jura à Meztli qu'il passerait la nuit à chercher un remède contre le mal qui le rongeait si nécessaire. Pour l'instant ils pouvaient aller se reposer à la taverne locale, et demain matin ils pourraient vendre ou faire identifier leurs trouvailles dans l'échoppe du village.

Il était tard et ils avaient peu de temps devant eux pour se préparer la caravane avec le reste des villageois partirait le lendemain après le déjeuner.

Donc vous pouvez vendre votre matos en trop dans l'échoppe, si vous voulez faire quelque chose de particulier pendant cette nuit et demi journée de repos faites-le moi savoir hrp. L'échoppe du village fournit des identifications à moitié prix 50po et possède le matériel de base. Vous recevez chacun 250po de la main de Dalcaer le lendemain matin.

Ils étaient enfin arrivés. C'était avec soulagement que Metzli avait aperçu, au loin, la bourgade qu'ils avaient protégée quelques jours auparavant. Il était temps qu'ils arrivent : la jeune femme était épuisée. Tout comme ses compagnons, elle avait livré un combat difficile à la gorge du crâne et cela en plus de ceux qu'ils avaient menés dans le repaire du culte. Qui plus est, elle avait placé sur ses chevaux les villageois blessés et elle marchait depuis des heures, tout en portant son sac sur son dos.

Le village atteint, Daelcar lui avait promis de faire tout son possible pour guérir la blessure que lui avait infligée le vampirien. La jeune femme espérait de tout cœur qu'il y parvienne car elle la faisait constamment souffrir, non pas d'une douleur violente et insupportable mais plutôt d'un sentiment de malaise constant, d'incomplétude dérangeante. La vision qu'elle avait eue avant qu'ils ne détruisent l'amulette laissait entendre que le prêtre ne pourrait rien pour elle. Quelque part, Metzli redoutait que cela ne soit vrai. Mais la jeune ensorceleuse était d'un naturel optimiste et elle conservait l'espoir de pouvoir être guérie.

La nuit commençait à tomber, aussi décida-t-elle de gagner la taverne où elle avait logé les nuits qui avaient suivi son arrivée à Bulborp. En temps normal, elle aurait proposé une partie de Talis à ses compagnons ou de boire un verre de vin en sa compagnie mais, elle était trop épuisée pour cela, trop exténuée même pour prendre un repas avec eux. Elle se contenta de les saluer :

- Chers amis, je suis épuisée. Je vais immédiatement me coucher pour reprendre des forces. Bonne nuit!

La jeune amnienne installa ses chevaux dans les écuries de l'établissement et les flatta quelque peu, avant de monter dans sa chambre avec son matériel. Après un brin de toilette, elle se coucha pour immédiatement sombrer dans un sommeil sans rêves.

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Le lendemain, Metzli se réveilla de bonne heure. Contrairement à ce qu'elle craignait, elle avait relativement bien dormi et n'avait pas été hantée par le souvenir des villageois qui avaient été brûlés vifs sur le pont, pas plus que par toutes les horreurs qu'elle avait découvertes dans le tumulus. Elle se lava, s'habilla et se coiffa de son mieux : au cours des derniers jours, elle n'avait guère eu l'occasion de prendre soin d'elle mais cela restait important à ses yeux d'être aussi séduisante que possible. Elle se regarda dans son miroir, assez satisfaite du résultat. La jeune femme rangea ensuite ses affaires afin d'être prête à partir puis, elle descendit prendre un déjeuner consistant.

Elle était impatiente d'avoir des nouvelles de Dalcaer mais celui-ci ne leur avait donné rendez-vous qu'aux alentours de midi. Elle décida de mettre à profit son temps libre pour faire quelques achats. La jolie ensorceleuse laissa un mot à l'aubergiste en indiquant à ses compagnons qu'elle partait acheter du matériel en vue de leurs futures expéditions.

Visitant tour à tour les différents commerces du village, elle acheta d'abord une selle de bât et une corde pour équiper le cheval de Gabrielle. Avec ses deux chevaux, elle pourrait transporter beaucoup de matériel, aussi décida-t-elle de se munir d'une tente qui pourrait l'abriter en cas de mauvais temps. Elle acquit également des pieux et une potion de soins, des objets qui pourraient s'avérer être des plus utiles en cas de mauvaise rencontre avec des morts-vivants. Pour finir, elle se procura de la cire à cacheter.

Rentrant à l'auberge, elle s'assit dans la salle commune et sortit de son sac encre, plume, parchemin et la cire à cacheter qu'elle venait d'acquérir. Metzli se mit alors à rédiger une longue missive à destination de son père chéri : voilà bien trop longtemps qu'elle ne lui avait écrit. Elle lui décrivit toutes ses aventures depuis son arrivée à Bulborp et le rassurait quant à son état de santé. Afin de ne pas l'alarmer, elle ne fit toutefois pas mention de la blessure dont elle souffrait. Elle confia sa lettre à l'aubergiste en lui demandant de la remettre à quelqu'un de confiance se rendant à Athkatla.

Elle se fit ensuite servir une légère collation en attendant d'aller retrouver ses compagnons...

J’avais repris la route à penser à cette histoire de sang. L’épée m’avait vampirisé en quelque sorte et je me demandais si elle l’aurait fait face à des adversaires en chair et en os. De toute façon, quel que soit ces pouvoirs, me battre avec cette seule épée ne me réjouissais guère. Je n’étais même pas sûr que cela me procure un avantage quelconque face à un adversaire ordinaire.

Les heures passèrent et le voyage devint rigoureux, les villageois suivaient tant bien que mal en l’absence de chariot même si les moins solides étaient restés dans l’embuscade. Les plus jeunes devaient véritablement être épuisés parc cette marche car même moi je commençais à avoir les jambes de plus en plus lourdes. La nature hostile et rocailleuse finit par faire place à des pâturages puis des champs de plus en plus nombreux signalant l’approche du village. Voir les premiers villageois remonta un peu le moral même si je déplorais que nous n’ayons pas pu sauver tout le monde. Enfin, Malakias ne sévirait plus et les deux clans du village allaient pouvoir faire la paix et ramener le calme à Bulborp.

Dalcaer aussi, ne semblait guère enthousiaste et nous donna rapidement congé, il est vrai qu’il devait être aussi fatigué que nous et presser de tenir les autorités informés. Annoncer que son propre frère était responsable de la situation ne devait pas être une tache gratifiante surtout quand ce frère avait été un vampire.

Le petit groupe se retrouva à l’auberge en cette fin de journée escorté par des habitants heureux et des rescapés qui ne devaient pas l’être moins. De mon côté, j’observais la petit Metzli qui avait beaucoup perdu et qui ne tarda pas à aller se coucher, moi, même épuisé, je passais encore deux bonnes heures à siroter des chopes de bières fraiches afin d’en apprécier l’amertume. Un plaisir simple mais qu’on avait failli perdre lors de la dernière embuscade. La destruction du pont avait toutefois une bonne conséquence, le village se trouvait bien séparé d’une région peu recommandable et n’en souffrirait peut être plus les exactions.

Passablement éméché, j’allais regagner ma chambre avec la ferme intention de profiter d’une nuit et d’une matinée de repos. Le soleil était déjà haut dans le ciel quand je sortie de l’auberge afin de trouver l’échoppe qui m’intéressait. La nuit avait été calme et ne m’avait pas apporté de conseil mais j’avais la ferme intention de me renseigner sur le ceinturon et l’épée maudite. Peut-être me faudrait-il même tenté de me débarrasser de cette dernière mais j’espérais simplement que cela ne me couterait pas plus chère que cette aventure m’avait rapportée.
Le ceinturon, lui, pourrait être cédé à l’un de mes compagnons en fonction de ces qualités, même si je ne savais pas si j’englobais Malphax dans mes compagnons car celui-ci avait joué un rôle troublant dans la mort de la fillette et je ne pouvais me défaire de l’idée qu’il était plus proche du mal que du bien. Je devais toutefois reconnaitre que sans lui, nous ne serions peut être pas arrivé à survivre, ce n’était donc pas un traitre mais il me semblait d’une nature tortueuse aux objectifs troubles. Les Dieux seuls savaient si du bien ou du mal naitrait d’un tel individu.

De mon côté, j’avais également mon chemin à tracé et si j’excellais dans les armes, j’étais conscient d’être ignare en sorcellerie. L’enseignement de man ancien laniste m’avait toutefois permis de comprendre bien des choses, notamment celle que j’avais certainement l’ouverture d’esprit pour apprendre ce que je ne connaissais pas même dans un domaine aussi particulier. Je me savais intelligent même si je doutais d’avoir les capacités de devenir un magicien de premier ordre. Allié la magie à l’acier d’une épée pourrait me rendre plus efficace face à toute les situations, il restait que je n’avais jamais eu d’enseignement dans la voix des arcanes et qu’il me faudrait trouver un maitre suffisamment tolérant pour prendre un étudiant aussi âgée que moi.

Les dernières heures de marche furent pénibles, éreintantes … L’éveil du sang féérique avait offert au barde de nombreux atouts mais pas celui de la résistance à pareil exercice, que du contraire. Il se fatiguait plus vite et ici, frôlait l’épuisement…

De plus en plus souvent, il flattait le chien de Gabrielle et marchait à son côté plutôt que de survoler le convoi à la recherche d’une autre embuscade. Il gardait bonne figure, soutenant moralement ses compagnons et les villageois, mais à plusieurs reprises il dut compter sur ses ailes pour se rattraper de trébucher sur un obstacle imaginaire.

Arrivés au cœur du village, il aurait peut-être du s’assurer que chacun trouve un lieu pour reprendre des forces et que personne ne reste seul pour cette première véritable nuit mais il pour le peu qu’il en avait vu, il se persuada que les villageois s’en chargeraient fort bien. Leur accueil faisait plaisir à voir mais n’effaçait rien de ce qu’ils venaient de vivre. Rassuré que Metzli faisait de même, pour l’heure, il lui tardait de retrouver un lit. Et de dormir.

Portant son sac bien trop lourd auquel il avait attaché, en plus du reste, l’épée maudite jumelle de celle de N’Djouma, il demanda à l’aubergiste une maigre collation qu’il mangerait dans sa chambre pour ne pas s’endormir le ventre vide, et autant pour Hemnir qui le suivait comme une ombre.
Une fois à l’étage, il se débarrassa de ses affaires et sortit de son sac son matériel d’écriture et son étui à parchemin, vestige de l’Assemblée.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Cher Dallen,

Me voici de retour de l’expédition vers le tumulus de la Bataille des Ossements, repère de nécromanciens, suivant de Silax.

Si la chance avait écarté fort heureusement la Liche de notre route, nous avons eu fort à faire contre certains de ses hommes dont un Nécropolitain, un Dobbelganger et rien de moins qu’un Vampirien.
Ce dernier a blessé gravement Metzli, l’ensorceleuse que Gweneth a déjà rencontré en rêve. Votre ami Dalcaer craint d’être incapable de l’en guérir. Si les légendes disent vrai, c’est un morceau de son esprit qu’il lui a arraché de ses griffes avides et chaque jour diminue ses chances de le reprendre … Votre savoir en la matière nous serait d’un grand secours ici.

Pour en revenir à notre mission, nous avons trouvé son journal et le phylactère que nous avons détruit après qu’il ait tenté de nous tromper : Il nous poussait à rejoindre Borcolline, et y trouver un Thayen du nom de Vesper auquel nous aurions du remettre l’amulette.

Une dernière chose : avant de rejoindre le tumulus nous avons rencontré le Marcheur des Brumes, Iskaujir ou Etoile de Bronze. Un Vénérable Dragon de Bronze qui connaissait notre mission ou l’a lue en nous comme nous pourrions le faire en effeuillant nos pensées de surface. Je pense qu’il me connaissait du temps d’Enil.

La Main me manque et j’ai hâte de vous présenter mes compagnons qui feraient d’intéressantes recrues mais nous devons poursuivre, même ou surtout en connaissance des dangers qui nous attendent. Nous partirons demain midi pour Borcolline ou Ravkin, à quelques kilomètres de la Tour de Durlag pour tenter d’y défaire des esclavagistes associés aux Nécromanciens.

Au plaisir de vous revoir,
Plume Chantevent.

Le temps de remplir le vélin de son écriture fine, il avait avalé la miche de pain noir agrémentée de quelques fruits secs et vidé le pichet de vin. Après quoi il se dévêtit et s’affala sur la paillasse, impatient de replonger dans le délicieux rêve de sa rencontre sylvestre.


Arzhaelig avait peu à faire sur sa matinée. L’identification des poisons trouvés, une aide éventuelle pour les objets de N’Djouma et le rachat d’un cheval pour combler la perte de ceux des charriots et il serait prêt à repartir s’il ne recevait aucun contrordre via son étui à parchemins.

A l’auberge, il retrouva Metzli et s’enquit aussitôt de sa nuit et de son état.

- Bonjour Metzli, bien dormi ? Je suppose que tu n’as pas encore vu Dalcaer ?

La matinée de Metzli avait été bien occupée et elle était en train de manger une grosse tranche de pain agrémentée de fromage lorsqu'elle aperçut Arzhaelig. S'arrêtant de manger pour un temps, elle répondit à son salut:

- Bonjour, Arzh'! Oui, j'ai mieux dormi que je ne le pensais : je me suis endormie dès que je me suis couchée. Il faut dire que la journée d'hier a été riche en émotions... J'espère qu'il en va de même pour toi car, d'après ce que j'ai cru comprendre, nous ne tarderons pas à reprendre la route. Pour répondre à ta seconde question, non, effectivement, je n'ai pas encore vu Dalcaer. J'espère que les nouvelles seront bonnes. Je suppose qu'il ne va plus tarder...

Elle marqua une courte pause, avant de poursuivre en changeant de sujet, afin de masquer son anxiété :

- Et toi, comment cela se passe-t-il avec tes ailes? Elles ne te font plus souffrir? En tout cas, tu virevoltais véritablement lors du combat à la Gorge, c'était impressionnant à voir...

L'ensorceleuse ajouta promptement:

- Mais j'en oublie la plus élémentaire des politesses : souhaites-tu te joindre à moi? Je viens à peine de commencer à manger.

Alors que le jour déclinait, Malphax et ses compagnons purent voir le petit village de Bulborb se dessiner à l'horizon. Leur expédition à l'encontre de l'antre de Silax ayant abouti, le repos et le réconfort les attendaient. Satisfait de ses trouvailles, le magicien n'avait qu'une envie : continuer leur étude. Il possédait dorénavant dans son grimoire un puissant sortilège qui lui faudrait encore travailler pour le lancer à la perfection. Il comptait aussi dans ses affaires un très vieux manuscrit, sorte d’essai sur la nécromancie, lui permettant d'améliorer sa compréhension de cette sinistre forme de magie.

La vue des bâtisses redonna du baume au cœur des marcheurs exténués, du moins aux miséreux ayant dû marcher. Nemethar lui, à la conduite du chariot restant, se trouvait beaucoup moins indisposé.

Leur arrivée dans le village même fut triomphale : la plèbe les accueillis avec ferveur et applaudissements dans un bruit d'apothéose que seuls les cloches parvinrent à supplanter. Dalcaer finit par les quitter non sans leur promettre une récompense en sonnantes et trébuchantes. Le mage s’arrêta à la même auberge que ses compagnons et après un rapide dîner il monta dans sa chambre, un verre de vin de Sang à la main. Seul, au calme dans la petite pièce, assis à un bureau, il consulta l'ensemble de papyrus portant sur la magie noire. Quand il vint l'heure de se coucher, il rangea délicatement le précieux ouvrage dans son havresac et s’endormit avec une facilité déconcertante. Au milieu de la nuit, son horloge interne le réveilla pour sa prière nocturne. Son symbole en argent de Velsharoon à la main, il médita sur les deux faces de la vie avant de se recoucher.

Profitant d'une grâce matinée qu'il jugeait emplacement mérité, il ne se leva que tard dans la matinée. Avant de descendre dans la salle commune de la taverne, il feuilleta son lourd grimoire pour en mémoriser les sortilèges, dont des nouveaux, issus de ses propres recherches ayant enfin abouti.
C'est à midi qu'il devait rejoindre le prêtre gnome dans le temple de Bulborp certainement pour discuter de la suite. Le groupe vaudrait sans doute s'occuper des esclavagistes de Durlag et libérer les prisonniers. Le nécromancien n'avait que faire d'eux et hésitait même à se joindre à cette seconde expédition. Toutefois les gains pourraient toujours être au rendez-vous, et cette organisation liée à Silax pouvait détenir des choses intéressantes confiées par celui-ci.

Déambulant dans les rues du village, Malphax souhaitait racheter l'équipement perdu dans l’embuscade de la Gorge du Crâne. Cependant, il hésitait à prendre un nouveau chariot : cela nécessitait deux chevaux de trait et ne pouvait guère atteindre une vitesse prodigieuse.
Il fit tout d'abord une halte dans l’échoppe du négociant général du village, pour en apprendre plus sur son bâton. En l'étudiant lui-même, il avait pu déterminer de quoi il retournait mais souhaitait des clarifications sur son utilisation. Il en profita aussi pour acheter une petite tente ainsi qu'une paillasse.

Il se rendit ensuite à l'écurie du hameau pour acquérir un cheval léger. Le patron lui montra les quelques bêtes en sa possession et le nécromancien sut d'entrée de jeu laquelle il voulait. Fin et élancé, aussi noir que les plus sombres ténèbres, il regardait son futur propriétaire d'un œil vif. Le jeune magicien demanda à ce qu'il soit sellé et que des fontes soient ajoutées. Il laissa la paillasse et la tente au vendeur afin qu'il les accroche puis partie en direction du temple, non sans laisser un acompte. Il verserait le restant de la somme en partant, une fois la récompense de Dalcaer en poche.


Sorts mémorisés :
Profane
Niveau 0 : Lecture de la magie, Manipulation à distance, Lumière, Fatigue
Niveau 1 : Armure de mage, Boule de neige de Snilloc, Orbe de feu mineur, Volte-face
Divin
Niveau 0 : Création d'eau, Purification d'eau et de nourriture, Détection de la magie
Niveau 1 : Frayeur, Injonction, Pierre magique