Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> La Fraternité des Runes
écrit le : Mercredi 29 Avril 2015 à 10h35 par Atlas
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Blingabel

La Gnomette cligna des yeux, deux fois, puis se rendormit en s’enfonçant dans sa couverture. Trop heureuse de profiter du confort de la chambre que pour la quitter trop vite, elle se rendormit. Le Thayen attendrait, elle n'était plus à quelques heures prêt...

Christal & Doreah

Les deux amies prenaient le temps nécessaire à échanger leurs découvertes et à chasser les images troublantes du cauchemar de l’Indulgente. La fin de soirée de Doreah avait été moins libertine, moins riche d’information aussi mais le regroupement du tout était plus qu’intéressant. La Fraternité des Sept était l’élément central, Xanesha la pierre angulaire, au minimum à la base d’une de ses ramifications et responsable, d’une manière ou d’une autre, de la mort d’Ader Renaurdin.

Leurs deux compagnons, Raffard et Baltana, l’avaient rejoint dans un but bien précis qui n’avait rien à voir avec les activités de cette bande d’assassins, prenant des risques colossaux pour atteindre chacun leur but personnel de retrouver la femme à leur tête. Il y avait cette histoire de Runes aussi, et la piste détruite des Gobelins par les flammes. Il ne leur restait que la piste du Manoir pour enfin faire la lumière sur cette sombre enquête.


Raffard & Baltana

Baltana salua Raffard rapidement. Sa nuit avait été trop chaotique que pour qu’elle dispose de sa réactivité habituelle, des papillons lui volaient encore devant les yeux, l’empêchant de se concentrer vraiment. Sa réelle identité n’était plus un secret pour ses compagnons d’aventure, c’était une certitude sur laquelle elle pouvait s’appuyer, un risque avec lequel elle devrait jouer.

Elle se servit dans le large plateau, espérant que le sucre des fruits lui redonne sa pleine conscience et déjà Raffard rejoignait-il Zortan qu’il aperçut par le passe-plat, dans la cuisine.



Raffard
L’homme était cerné, il n’avait pas dû passer la meilleure nuit. Le voir ne lui fit pas particulièrement plaisir, lui rappelant la journée de la veille, mais il gardait à l’esprit qu’il faisait partie de ceux qui lui avaient probablement sauvé la vie. L’attirant dans un coin de l’arrière salle pour ne pas gêner le personnel et qu’ils n’entendent pas la teneur de leurs échanges, il répondit à ses questions sans discuter :

- Oui, je savais que le sable de cette commande était spéciale, monsieur avait été très clair. Et je dois confesser mon erreur … qui a peut-être causer la perte de monsieur … C’était le jour où j’ai surpris la conversation avec Xanesha … le temps de me rendre compte de son erreur, c’était trop tard, le verre spécial obtenu avec le sable avait servi à faire d’autres commandes diverses, impossible à reconnaitre. Elle avait commandé sept flacons qui devaient en être faits avec ce sable précis et pas un autre. Je suppose qu’elle avait un moyen de s’en rendre compte et qu’elle lui a fait payer son erreur …

Raffard vit tout de suite que quelque chose dans le résumé trop rapide du fiancé ne tenait pas la route, qu’il y manquait quelque chose. Ader avait été empoisonné par quelque chose d’extrêmement virulent, puissant, qui ne lui avait laissé aucune chance de pouvoir être soigné. Le meurtre de ses employés aurait dû suffire à lui faire comprendre son erreur. Contenants spéciaux, poison spécial …

- Elle a dû lui envoyer les Ecorcheurs pour lui faire payer son erreur à ma place … Tu as vu ce qu’ils ont fait de mes anciens collègues ? Et cette porte … toujours fermée … par laquelle les gobelins sont passés …

Il ne put lui en dire beaucoup plus, juste clarifier que les Ecorcheurs devaient servir Xanesha plutôt que de constituer une faction de plus … et lui rappela qu’il se fiançait ce jour-même et qu’il allait être père dans quelques mois. Il n’avait aucune envie de quitter la ville. Sans un regard pour Baltana qui poursuivait son petit déjeuner, il sortit chercher plus d’informations au sujet des Gobelins et du Rouge arrivé quelques jours au pare avant.
Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Il n’avait pas loin à aller, le Cabaret des Soies Pourpres regorgeait de truands qu’il avait déjà eu l’occasion de croiser et qui n’était pas avare de partager une information qui leur faisait du tort. Les Thayens avaient un talent rare pour s’attirer l’inimitié des crapules locales … ils arrivaient de l’Est, par Port-Crane, et se prenaient pour des dieux parce que leur maitrise de l’Art … le leur permettait.

Un d’eux était arrivé quelques jours plus tôt avec un contingent d’une vingtaine de Gobelins lui servant de garde du corps et de petites mains pour des assassinats qui ne lui coutait rien et ne lui faisait prendre que le risque d’en perdre un. Ils utilisaient le réseau labyrinthesque de Mont-Profond dont il devait posséder une carte précise pour prendre un tel risque. Il devait travailler pour une des puissances locales par contre, parce qu’il leur avait été formellement interdit de tenter quoi que ce soit contre lui, ceux qui s’y étaient tentés avant que cet ordre n’arrive, avaient été retrouvé scarifiés d’un étrange symbole.




" Par delà les brumes "
 
 
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écrit le : Jeudi 30 Avril 2015 à 09h49 par Ţhųnđer Jaċk
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affard profita de l’air frais matinal pour faire quelques pas dans les rues d’Eauprofonde. Il avait une furieuse envie de tabac de feu et de s’enfiler quelques verres de liqueur, même à cette heure. Surtout à cette heure. Parce que les informations glanées n’allaient pas pour simplifier l’affaire. L’enquête se compliquait et les ramifications s’éclairciraient sur… sur de nouvelles zones d’ombres toujours plus ténébreuses.

¤ J’avoue m’y prendre assez mal en réalité, plus j’avance et plus des factions entrent en jeu… quand la politique s’en mêle, ça commence à puer le nain mouillé ¤

Tout en marchant, le Calishite compila mentalement toutes les nouvelles informations dans sa bibliothèque psychique. Il possédait une incroyable mémoire et une capacité de stocker et archiver son esprit quasi surhumaine. Il avait d’ailleurs la faculté de réfléchir à deux vitesses, sur deux sujets différents à la fois. Un don rare et précieux, qui lui vaudrait de finir dans un asile pour aliénation mentale. Au demeurant, il pouvait même se faire la conversation à lui-même.
Ainsi à ce moment précis était-il en train de compiler les nouvelles mais aussi à étudier ses propres capacités latentes qu’il rechignait à montrer au grand jour. C’est au détour ténébreux d’une ruelle jouxtant le bordel que Raffard se mit à se concentrer intensément et à balancer sa paume en avant comme si c’était une arme. Il sentait la densité de l’air changer, se réchauffer. La réfraction donnait l’illusion que le pourtour de sa main vibrait dans une nappe de mirage mais aucun autre phénomène ne se produisit.
L’oiseau diurne espérait maîtriser une technique qui lui permettait de canaliser son énergie pour la dévier sous forme de projectile, et ce de manière quasi infinie, sous forme d’un cycle perpétuel. Mais c’était raté.
Pour le moment.
S’en retournant vers l’auberge, le Calishite retrouva une Vellaï affalée en boule sous sa chaise, ronronnant doucement. Personne n’avait rejoint Baltana à table et l’homme hésita entre réveiller les autres ou s’en aller simplement en quête de Xanesha au manoir. Deux choses le retinrent encore en ce lieu, et l’une d’elles possédait une réponse peut-être cruciale pour l’enquête.



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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écrit le : Jeudi 30 Avril 2015 à 22h27 par Blingabel Boucledor
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- Maman...des tartines au beurre salé s'il te plaît !

L'espace d'un instant, la gnome s'était crue bien au chaud dans son terrier cossu, et s'imaginait sentir les bonnes odeurs du petit déjeuner copieux que sa mère lui préparait habituellement. Il faut dire qu'il s'agissait de l'une des premières fois où elle profitait d'une véritable nuit dans un lit confortable depuis des semaines. Blingabel réalisa toutefois assez rapidement qu'elle se trouvait encore à Eauprofonde et qu'aucun magicien ne l'avait transporté chez elle. Elle soupira un instant, avant de penser à toutes les choses qu'elle allait pouvoir découvrir dans cette ville bigarée. Cette idée la ragaillardie un peu...tout du moins jusqu'à ce qu'elle entende le gargouillis de son estomac. Elle avait faim, c'était indéniable !

Cette idée et celle qu'elle allait être en retard au rendez-vous matinal qu'elle avait fixé à Raffard, la poussèrent à se forcer à émerger du confort de son lit. La jeune gnome posa les pieds par terre, désormais parfaitement réveillée et en pleine forme après cette salutaire bonne nuit de sommeil. Elle ne tarda pas à faire une rapide toilette et à s'habiller, tout en discutant joyeusement avec son familier.

- Qu'est-ce que tu penses de ce bonhomme, Raffard ? Oui...curieux personnage, tu as bien raison. Il me rappelle un peu l'oncle Kaer. Toujours enjoué, mais cachant un peu trop de mystères inavouables derrière son sourire. Il va nous falloir rester vigilants. Quand au reste de la troupe dont il a parlé...ils ont l'air pour le moins bizarres. Enfin, nous verrons bien !

Il s'agissait surtout d'en savoir plus. Même si Raffard lui avait quelque peu décrit la situation et promis une expédition étrange dans les bas-fonds de la ville, la magicienne en savait finalement très peu sur ses objectifs. Elle caressa un moment son familier, lui grattant affectueusement le dessus de la tête, avant de le laisser grimper sur son épaule. Blingabel ferma la porte de sa chambre à clef et descendit dans la salle commune en sifflotant un air joyeux. Arrivée au bas des marches, elle aperçut l'humain qui, visiblement, rentrait d'une balade matinale. La gnome s'interrogea mentalement sur les activités menées à l'extérieur par l'humain, qu'elle imaginait louches, mais cela ne l'empêcha pas de se diriger vers lui.



 
 
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écrit le : Lundi 04 Mai 2015 à 08h24 par Christal
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Pendant leur conversation,Christal virevoltait entre vasque et sac de voyage. Elle secoua la tête en soufflant :

-« Sainte Mère, qu’elle me manque, ma garde-robe… nous devrions commencer la journée par des emplettes… »

Elle passa son armure, prit des armes et elle attira sa collègue vers le rez de chaussée en la trainant par la main. Avant de descendre, elles avaient échangé au sujet de cette idée énoncée la veille par Doréah, soit se servir de Zortan comme appas. L’Indulgente n’était pas très favorable à ce plan. Elle avait expliqué qu’elle craignait que cela tourne mal pour le jeune homme. Corralie ne méritait pas un tel malheur ! Elle avait reconnu toutefois, que, quoi qu’elles puissent en penser, Zortan était déjà en danger, comme un ver pendouillant au bout de l’hameçon. Il leur faudrait donc être habile avec la canne à pêche.

Une fois dans la grande salle, elles aperçurent Baltana, ainsi que Raffard en compagnie d’une petite fille.
Christal fit un signe de la main à l’homme puis ondula jusqu’à la table et s’installa tout en se servant de la nourriture. Sur un ton léger, elle lança :


« Salutations, Baltana. J’espère que la nuit à été douce et le sommeil libérateur. Joli nom, sois dit en passant, je préfère Adeleide… »

Son casse-croute emmitouflé entre deux tranches de pains, elle se dirigea vers Raffard et la fillette :

« La bonne rencontre mademoiselle ! » Elle s’agenouilla face à l’enfant présumée. En observant son visage et son accoutrement, la prêtresse se mit à douter au sujet de la nature de cet humanoïde. Elle était mignone comme tout, souriante, une jolie femme en miniature !



« Le plaisir est un don de Sharess, gratuit pour tous, afin d'apporter le bonheur à tous ceux qui le cherchent, et la joie à tous ceux qui souffrent.»

Présentations
 
 
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écrit le : Lundi 04 Mai 2015 à 09h22 par Ţhųnđer Jaċk
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evenu à la table de l’auberge en compagnie de Baltana, le Blanc s’afféra à regrouper ses feuillets, à les classer puis à les ranger soigneusement dans des pochettes de cuir souple qui trouvèrent place dans son havresac.
Vellaï fut à ce moment chargée d’une mission importante par son maître grâce à une petite impulsion mentale que l’animal avait déjà pressenti. Aussi fila-t-elle comme un éclair blanc jusque les étages de l’auberge à la recherche de Christal et de Doréah afin de les ramener dans la salle commune au plus vite. Son chemin frôla celui de la gnome qui croisa le regard de l’oiseau diurne en train de faire les cent pas. Lorsqu’elle vit sa mine, son visage exprimait clairement un « ha ! » entre agacement et soulagement. Quand elle fut à sa hauteur, il enchaîna sans préambule.


- Adélaïde, voici Blingabel. Bling’ est une consœur venue assister au colloque organisé à Eauprofonde, tout comme moi. On se doit quelques menus services, aussi va-t-elle nous accompagner dans notre enquête parce que… parce que… vous allez voir.

Sortant un petit fusain d’une des nombreuses poches dissimulées de son habit étrange, Raffard pris le bras de la petite jeune femme et y traça les runes qu’il avait examinés à la verrerie.

- Ce signe particulier, ça te dit quelque chose pas vrai ? La question connaissait déjà sa réponse dans l’esprit du jeune homme, qui enchaîna aussitôt. Biensûr que ça te dit quelque chose, c’est la signature du Rouge que tu cherches, j’en mettrai ma main à l’eau. Par conséquent j’ai une bonne, une mauvaise et une très très bonne nouvelle. La bonne, c’est que je sais où est ton homme. La mauvaise est qu’il semble intouchable pour le moment, et quand je dis intouchable, je parle au niveau disons, légal. Ou illégal, bref il bénéficie d’une sorte de récépissé qui l’autorise à faire sa popote en toute impunité sans être dérangé par la loi. Et enfin la très très bonne nouvelle Bling’, c’est que tu vas pouvoir m’accompagner dans cette enquête jusqu’à son dénouement final car nos buts convergent totalement.

Raffard se positionna à côté de la gnome et mit à genou à terre. Ses bras s’élancèrent pour décrire les paroles qu’il allait entretenir afin d’imager ses propos.

- Je vais t’apprendre les rouages chérie, t’apprendre à différencier le verre du diamant, à couper la nuit avec un couteau à beurre magique, à choisir les meilleurs bordels dans une cité inconnue, à trouver les plus beaux partis gnomiques que tu mettras dans ton lit et leur faire faire ce que tu veux, puis je t’apprendrai à incendier le monde par des mots plus tranchants qu’une épée. Les gens scanderont « Raffard, Raffard, Ra-ffard » dans les rues, et « Bling Bling Blingabel ! » Tu verras, nous auront des statues à nos effigies dans tous les squares. Oui… Enfin avant ça on doit démonter deux organisations, lever des malédictions, enlever de la circulation libre un poison magique… Donc les statues ce ne sera pas pour tout de suite.

L’oiseau diurne afficha un sourire en coin plutôt confiant. Même s’il ne connaissait pas l’issue de l’enquête et où cela allait le mener. Il restait plutôt enthousiaste.
Vellaï n'avait pas réapparue que Christal faisait son apparition, armurée comme pour partir sur le sentier de la guerre. Doréah la suivait de près et, chose étonnante, Adélaïde semblait s'appeler Baltana à présent.


¤ Hum. Une donnée intéressante ¤

- Regarde Bling, c'est la femme dont je t'ai parlé hier. N'est-elle pas exquise ? fit-il en désignant discrètement l'Indulgente.
Lorsqu'elle s'approcha, il la salua et il ne lui vint en tête que des adjectifs tels que délicieuse, douce, charmante ou encore sublime. Il présenta bien entendu les jeunes femmes entre elles, d'un air tout à fait distrait. Sa concentration semblait bel et bien perdue à la vue de la prêtresse.



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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écrit le : Samedi 09 Mai 2015 à 09h48 par Blingabel Boucledor
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Alors que la jeune gnome venait de rejoindre Raffard, la première chose qui éveilla son intérêt furent les aliments présents sur la table. Le petite-déjeuner avait l'air tout à fait honnête, ce qui la mit aussitôt en joie. Une bonne journée commençait toujours par un bon repas, se disait-elle, et il était connu que les gnomes appréciaient la bonne nourriture. Blingabel ne faisait pas exception à sa race sur ce point. Aussi, la magicienne ne s'aperçut que tardivement que Raffard semblait converser avec une autre femme. Elle n'eut pas le temps de lui adresser la parole pour la saluer et, par la même occasion, pour satisfaire sa curiosité, que Raffard entreprit de tracer un signe qui capta aussitôt toute son attention.

Effectivement, ce symbole lui rappelait de funestes souvenirs, mauvais au demeurant. Blingabel l'avait déjà vu lors de sa capture par les séides du magicien rouge. Les nouvelles que Raffard lui apportaient la plongèrent dans une certaine perplexité. Devait-elle être heureuse ? Le fait que son homme semblait toujours aussi inaccessible était source de frustration, mais le fait de savoir que l'enquête progressait lui apportait également la satisfaction de se sentir sur la bonne piste. Vraisemblablement, l'étrange Raffard semblait avoir réellement l'intention de l'aider. L’illusionniste ne put finalement retenir une exclamation joviale.


- Excellente nouvelle ! J'ai hâte de pouvoir lui faire rendre gorge !

Cette idée, ainsi que le repas en perspective, la mirent d'excellente humeur. Elle pouffa de rire lorsque Raffard chercha à imager ses propos, frappant dans les mains et tapant du pied en rythme et sans aucune discrétion pour l'encourager dans sa lancée lyrique.
Au même moment, elle aperçut du coin de l’œil une jeune femme qui se dirigeait visiblement vers eux. Après réflexion, la nouvelle venue ressemblait beaucoup à celle qu'elle avait vu quelques instants en compagnie de Raffard la veille au soir, peu après son arrivée à l'auberge. Était-ce la fameuse Christal pour qui Raffard semblait nourrir de doux sentiments ?
Lorsque la jeune femme s'approcha d'elle et la salua cordialement, Blingabel lui répondit par un grand sourire en lui tendant sa petite mimine.


- Blingabel...Blingabel Boucledor ! Pour vous servir !

Elle réalisa une impeccable courbette, puis imitant la jeune femme, la gnome se servit copieusement en nourriture, salant outrageusement tout les aliments jusqu'à vider la salière. Elle remarqua que Raffard semblait perdu dans la contemplation de Christal. Visiblement, il était encore plus atteint que ses interrogations de la veille ne le laissaient supposer. La vision de l'humain enamouré amusait follement la petite gnome, si bien qu'elle s'exclama joyeusement et sans aucune discrétion, comme à son habitude.

- Hey Raff, rentre ta langue, tu vas finir par toucher le sol ! Christal, je ne sais pas ce que tu lui as fais pour lui donner l'air aussi bête, mais ça a du lui faire de l'effet. Regarde sa tête !

Redevenant un peu plus sérieuse, elle ajouta :

- Bon, quel est le programme du jour ?



 
 
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écrit le : Mercredi 13 Mai 2015 à 15h59 par Atlas
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Si elle n’avait pas subitement disparu, Khloé aurait pu aisément guider les aventuriers rassemblés par les dieux seuls savent quel hasard ou projet, mais probablement leur aurait-elle dit de même qu’il ne s’y trouvait rien … d’y avoir rapidement fait un tour à la recherche de son ami. Aguilas, fils du clan des Mongredon, engagé pour la protection rapprochée des biens et des activités commerciales de la famille Renaudin.
La vieille Nan aurait pu leur parler de la famille Renaudin, de la manière dont ils avaient été décimés par une étrange maladie il y a vingt an et comment il était revenu, subitement riche il y a deux ans.

Nos amis n’en savaient rien, sans quoi ils auraient certainement fait les rapprochements qui s’imposent.

Trouver le manoir était plus qu’aisé et ne nécessitait aucune aide. Dans le quartier maritime, si d’autres bâtisses avaient sa taille, elle était seule si proche de la mer. Acrrochée au bord d’une falaise presque à pic, il aurait fallu des ailes ou un talent surhumain en escalade pour ne pas emprunter le pont de bois qui menait droit sur son entrée.

Depuis le passage de la barbare, la porte en avait été fermée et il ne fallait pas être un fin limier pour se rendre compte qu’elle n’était plus du tout aussi inhabitée –au moins d’apparence- qu’elle l’était à l’époque.



Tous sauf Raffard

L’Oiseau de Jour accompagné de sa féline compagne avait tout juste remballé le fruit de ses recherches et surmotivé Blingabel, qu’il … avait tenté de leur fausser compagnie. L’attente s’était faite trop longue, ou sa nuit trop courte, ou peut-être avait-il douté pouvoir approcher de la bâtisse discrètement avec pareille compagnie accrochée à ses chausses, toujours est-il qu’il venait de franchir la porte d’un petit trot aussi discret qu’il l’eut cru possible…

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Si ce n’est qu’à l’exception de Christal qui découvrait, amusée, la petite personne, chacun put le voir ouvrir la porte sur la pointe des pieds -dans son habit aux couleurs dorées et criardes- et s’y glisser rapidement !

S’il ne s’était pas étendu sur le programme qu’attendait la Gnomette, chacune avait compris qu’il se dirigeait vers le Manoir Renaudin plutôt que de visiter les cendres froides de la verrerie qu’il avait lui-même détruite. S’il avait si brusquement changé de plan, alors que quelques secondes au pare avant il tentait de démontrer que leurs intérêts étaient convergents, c’est qu’il avait une nouvelle idée en tête.

Ou qu’il était plus perturbé que les aventurières ne l’imaginaient.

Dans la salle, un semblant d’activité se développait, le monde s’éveillait, les brumes éthyliques de la veille se dissipaient. Dehors, le ciel était clair, il ne tarderait pas à faire chaud.


Raffard

L’homme circulait sans hésitation vers le manoir, d’un pas rapide, conscient que cette assurance était la meilleure manière de passer inaperçu dans la foule matinale de marchands et badauds de tous genres. Au fur et à mesure de son approche, il se rendit compte qu’une approche discrète était … hautement improbable… mais également qu’il s’y trouvait une certaine activité : un mince filet de fumée blanche s’échappait de la cheminée.

Les passants parlaient encore du terrible incendie de la veille et de l’incroyable déploiement de forces magiques et humaines pour en venir à bout. On racontait que l’ensemble était couvert d’une couche de verre fondu, qu’un dragon s’était éveillé d’un des objets fabriqués-là, que Renaurdin y avait perdu la vie … que Kossuth lui-même était apparu, ricanant, au milieu du brasier … il y avait eu de l’animation dont le quidam était friand et la rumeur prenait corps, attirant l’attention de l’autre côté.

Une bonne chose en soit.

Raffard arriva face au pont de bois, deux mètres de large pour dix fois plus de long, pour rejoindre l’éperon rocheux sur lequel se dressait la bâtisse. Pas âme qui vive en vue, juste cette fine colonne de fumée.




" Par delà les brumes "
 
 
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écrit le : Jeudi 21 Mai 2015 à 08h54 par Ţhųnđer Jaċk
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’oiseau diurne ne se posa pas plus de questions. L’hésitation, la tergiversation ou l’indécision ne menaient qu’à éveiller les soupçons et lever les regards interrogateurs.
Dans la cité d’Eauprofonde, les regards étaient tournés vers les évènements flamboyants de la veille et, c’est avec une mine impliquée et un air confident que Raffard répondait aux interrogations des curieux qui venaient lui demander à tout hasard s’il savait quelque chose. A l’intérieur, la malice hurlait silencieusement et les rumeurs concernant un avatar de Kossuth s’étaient relayés de la propre bouche du Calishite.
Tout cela l’amusait.
En réalité tout cela pouvait même lui servir car en distillant une once de peur chez les plus avides commères, une simple rumeur pouvait vite se transformer en un ouragan de terreur et ainsi créer une peur superstitieuse autour de la fonderie qui éloignerait les curieux.
Le temps pour Raffard de jeter un œil neuf sur les lieux si l’enquête le poussait de nouveau là-bas.
Sur le chemin, Vellaï remplissait son rôle d’éclaireur et avertissait son maître des dangers devant lui, mais également derrière. L’homme ne chercha même pas à être discret et à passer par de petites ruelles. Il resta toutefois vigilant jusqu’à se retrouver en face du manoir Renaudin.


¤ Je me demande si une fois la fraternité expulsée, le deuil de Renaudin fait, son honneur restauré et son testament réécrit en ma faveur… je me demande si un tel endroit ne serait pas plaisant, dans une telle cité. ¤

L’oiseau diurne remit son keffieh comme il fallait, chargea un carreau dans son arbalète avec le cran de sûreté mais la laissa dans son étui. Il saisit un ouvrage dans un havresac car, s’il n’avait pas les couleurs d’été criardes qu’il arborait, il aurait tout l’air d’un cambrioleur en reconnaissance.
L’ouvrage n’était là que pour la mise en forme, comme s’il voulait venir vendre une quelconque nouveauté dans le monde religieux des Royaumes.
Sans se soucier de qui le suivait, Raffard s’engagea sur le pont sans que Vellaï ne s’éloigne de trop. Le filet de fumée blanche indiquait un feu mourant dans l’âtre, donc que quelqu’un était présent à cette heure, mais dans une telle bâtisse, il ne voyait ni domestiques ni chambellans. Devant la porte, il toqua bruyamment comme n’importe quel visiteur l’aurait fait.

S’il se souvenait d’un quelconque signe de reconnaissance de la Fraternité lorsqu’il prit la place de sa cible, alors il l’emploierait ici, discrètement.



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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écrit le : Mercredi 27 Mai 2015 à 16h22 par Atlas
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Raffard

L’Oiseau Diurne tenait son rôle car c’était bien là le seul signe qu’il ait pu déceler chez son prédécesseur avant de l’assassiner. A la différence d’autres sociétés secrètes qui aimaient signer leurs méfaits et utilisaient la rumeur pour être craints, la Fraternité préférait jouer de ses couvertures officielles de marchands d’art, d’objets magiques et autres plutôt que de se désigner eux-mêmes ennemis de l’ordre.

Son ouvrage au bras, sa tenue excentrique portée fièrement, le sac et le keffieh, l’ensemble était on ne peut plus convaincant : Raffard était un marchand venu discuter affaire avec Monsieur Renaurdin.

Après avoir toqué, les poils de sa nuque se hérissèrent, l’informant sans que ses sens ne puissent l’expliquer, qu’un danger était trop proche pour ne pas en tenir compte. Il n’y avait personne pour le recevoir, pas de réponse à sa présentation tonitruante à la porte et pourtant, le grand hall n’était pas vide, il en avait la certitude. A ses pieds Vellaï n’en menait pas plus large, les poils de son dos se hérissaient, ses oreilles s’affaissaient … le félin cherchait sécurité et réconfort dans les jambes de son maitre.

Toujours sans savoir pourquoi, il se retourna pour apercevoir quelqu’un à l’autre bout du pont qu’il venait de franchir. S’il avait été suivi, ce devait être par quelqu’un de compétent. La silhouette n’était qu’à trente mètres tout au plus, habillée d’un gris qui contrastait à peine sous le ciel bleu. Aucune agressivité dans son attitude, il était juste là comme Raffard aurait pu l’être s’il avait suivi quelqu’un, sans se soucier d’être aperçu pour ne pas en être suspect.

Notre Oiseau Diurne devait-il s’inquiéter qu’il ait une épée longue au côté et une arbalète dépassant dans son dos ? Ou d’entendre de curieux grognements chuchotés de l’autre côté de la porte ? Ou d’être exactement entre deux menaces potentielles ?




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écrit le : Jeudi 28 Mai 2015 à 09h12 par Ţhųnđer Jaċk
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- Hé bien quoi boule de poil, y-aurait-il un chien qui traîne dans les parages pour réagir ainsi ? Ou pire qu’un chien ?

Raffard s’était attendu à être suivi par la gente féminine rencontrée la veille et c’est pour cette raison qu’il n’avait pas fait grand cas de la discrétion lorsqu’il traversa les ruelles. Manifestement il s’était trompé sur la volonté des femmes à tirer cette histoire au clair.
Peu importait en réalité.
Mais il ne s’était pas attendu à rencontrer un autre visiteur à cette heure-ci. Par chance le manoir offrait un point de vue dégagé et se mouvoir dans les ombres dans un tel endroit relevait du génie. L’oiseau diurne tenta d’ouvrir la porte pour voir si elle était simplement ouverte et le cas échant, lui tourna le dos pour observer la venue du nouveau protagoniste.
Les idées bien claires sur ce qu’il se passait, Raffard resta tout à fait détendu.


- Ecoute pine d’huitre, tu as deux options. La première, tu m’ouvres la porte gentiment parce que je dois m’entretenir avec la patronne. Le seconde, j’ouvre la porte moi-même et je passe sur ton cadavre, qui sera pour information, méconnaissable par ta propre putain de mère qui a engendré un résidus de fausse couche tel que toi. Tu te doutes bien que je ne suis pas là pour vendre un tapis à Renaudin, paix à son âme triste. .ostuv sriac it osiq uat riap osrèpsos’j sralë sëp sugëér ose it osiq ,osrud xiosv osj osiq osc eosub sëp sdeosrpoac ose it us tos

Le timbre grésillant se voulait lent et lourd, très menaçant.
Raffard avait espéré que tout se passe facilement, entrer, revoir Xanesha peut-être, la berner pour trouver le mage rouge. Sauf que le mage et ses gobelins étaient peut-être simplement dans la place. S’il tombait sur la Fraternité en même temps que les Ecorcheurs, il devrait vite adapter ses plans. D’ailleurs, bien que ne comprenant pas le gobelin, le calishite avait tenté le draconien, sachant que certains êtres un peu plus intelligents de cette espèce comprenaient les rudiments de cette langue.
Quelque chose lui disait que le chien gris qui approchait allait s’avérer d’une utilité particulière.



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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