Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> La Fraternité des Runes
écrit le : Samedi 21 Mars 2015 à 13h13 par Doreah Naelys
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Aventurière
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La jeune humaine s'approcha doucement, une sollicitude non feinte habillait à merveille son regard et couvait ses mots d'une chaleur réconfortante. La douceur de son étreinte, la légèreté de sa caresse, toutes ces attentions réveillèrent les braises encore incandescentes du désir de l'ensorceleuse. Il ne s'en fallu d'un rien pour qu'elle ne s'abandonne de nouveau, un instant de lucidité, un souffle de raison pour refaire surface...

Elle s'écarta un instant, le souffle court elle adressa un timide sourire à Baltana. Elle voulait dire quelquechose, mais dans la pagaille de mots qui effleurait son esprit aucun ne lui permettait d'expliquer la situation... Résignée, elle baissa les yeux quelques instants incapable de lutter plus avant...



Lorsqu'elle releva la tête, elle savait qu'elle serait sa réponse, ses lèvres s'ouvrirent et vinrent déposer un doux baiser sur les lèvres de cette dangereuse et séduisante jeune femme, puis l'instant d'après elle se retira sans ajouter un mot



Parvenu dans le couloir, Doreah s’efforça à vider son esprit, elle devait enfouir au plus profond d'elle même cette tempête d'émotion qui l'avait assaillie. La providence lui vint en aide lorsqu'elle tomba nez à nez avec Christal, elle ne s'embarrassa pas de détail, ne s'attarda pas sur ce qui la troublait, de but en blanc elle déclara

- " Adélaide est un agent de la fraternité, elle se nomme Baltana... Elle peut nous aider à faire la lumière sur cette sombre histoire. J'ai un plan pour infiltrer la fraternité, mais il ne va pas te plaire. Adela, euh Baltana était chargée de surveiller Zortan, nous devons nous en servir comme appât... "

La belle Calishite avait déblatéré ces mots d'une traite, elle reprit son souffle un instant, puis prît enfin le temps de dévisager la prêtresse. Elle avait les joues rosies et affichait sans fard sa satisfaction...

- " Et toi, que faisais-tu là ? Tu n'étais quand même pas en train de... "

C'est alors que les mots lui manquèrent... En cet instant, l'ensorceleuse revécue la scène précédente, mais la prêtresse de Sharess avait remplacé Baltana...



 
 
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écrit le : Dimanche 22 Mars 2015 à 20h50 par Ţhųnđer Jaċk
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Le Blanc
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affard laissa s'en aller la belle, presque à regret.
Sans même avoir besoin de lui demander, Vellaï suivit spontanément Christal dans les couloirs afin de veiller sur elle. La petite chatte s'emblait s'être amourachée de la jeune femme, et quoi de plus normal, elle n'avait plus vu son maître agir de la sorte depuis des années. Si elle pouvait bénéficier d'affection supplémentaire, elle n'allait pas rater l'occasion.

De son côté, toujours torse nu dans une chambre où la lueur des bougies tremblait comme des lucioles agitées, l'oiseau princier ouvrit sa petite fenêtre et profita de l'air frais. Le crépuscule, ce voile dont se drapaient les êtres nocturnes pour commettre leurs méfaits commençait à ourler lentement les contours de la cité. Les intrigues allaient se poursuivre, les ficelles se tirer et les rideaux, bientôt tomber.
Presque laissé aller à une mélancolie lascive, Raffard en oublia la douleur de son derme meurtri. Ses pensées fusaient dans tous les sens et à dire vrai, il n'arrivait pas à focaliser son attention. Le bain allait le détendre mais finalement, il était encore trop tôt pour cela, lui qui ne dormait pratiquement jamais.
Un vent soudain s'engouffra par l'ouverture et fit grincer les gonds de la fenêtre. Un grincement pareil à un rire déformé, venant le narguer et lui murmurer dans un souffle glacé que tout ce à quoi il aspirait n'était que du sable entre ses doigts.
Vellaï hésita un instant à revenir sur ses pas alors qu'elle observait Christal et Doréah, captant la fureur interne de son maître. Elle savait qu'il ne valait mieux pas rester dans les parages lorsque l'humeur de Raffard s'assombrissait ainsi.
L'humeur resta toutefois égale et le calishite finit d'enfiler sa tunique et de remettre son keffieh avant de le laisser finalement pendre comme une capuche. Ceinture remise en place et matériel prêt à l'emploi, Raffard quitta sa chambre en l'état, referma la porte puis emprunta l'escalier le plus proche pour rejoindre la salle commune.
Impossible de prévoir la réaction des invités, plus tôt dans la soirée face à sa prestation et quand bien même, il s'en fichait. Le Blanc alla tout droit vers le bar et prit place près du coin, de façon à voir à la fois l'accès aux étages et la porte d'entrée de l'établissement.


- Amène moi un verre de vin noir de Berdusk, ou un vin ambré, ou encore une bière des sables dorés si tu n'as pas de vin, pourvu que ça vienne du Calimshan.

Raffard commanda quelque chose à boire, même s'il ne buvait rien, mais il avait l'intuition que quelque chose d'intéressant allait se passer. Il l'avait senti dans l'air nauséabond de cette cité.



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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écrit le : Lundi 23 Mars 2015 à 16h40 par Atlas
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Maître des Exilés
Chambre 29
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BLINGABEL

Blingabel avait bourlingué depuis qu’elle avait quitté sa Thesk natale et l’héritage de son père.
Impiltur, le Vaste, les Vaux, le Cormyr, Amn … De région en région, de cité en cité, de caravane en caravane, elle avait voyagé toujours plus loin vers l’Ouest, suivant les traces d’un sorcier rouge qui avait fui Thay pour l’Ambassade d’Eauprofonde.

Pour téméraire qu’elle fut, apprendre qu’il existait un portail reliant le Mont Thayen et Port-au-Crane ne lui fit guère gagner de temps, c’était comme d’imaginer de traverser Féérune dans la mâchoire entre-ouverte d’un dragon. Il lui avait fallu des mois, mais elle était arrivée aux portes de la Cité des Splendeurs en un seul morceau, riche de rencontres et de souvenirs de paysages que peu avaient eu la chance d’observer sur une vie.

Sa piste c’était arrêtée-là. Si l’homme était effectivement passé par l’enclave dans le Quartier du Château, il n’y était pas resté et avait disparu avec ses Gobelins.

Alors qu’elle était en droit de sombrer dans le désespoir d’être partie si loin pour rien, elle s’était prise une chambre dans l’auberge de Gunar et un repas frugal pour combler les dernières heures de la soirée. En grande amatrice d’histoires en tous genres, elle avait choisi le bon établissement, débarquant au dénouement d’une belle histoire dans laquelle un amoureux revenait près de sa belle qui le craignait mort à la veille de leur mariage –ou de leurs épousailles, difficile à dire.

Des aventuriers –c’est du moins l’air qu’ils avaient d’être si bigarrés et d’arriver de concert- avaient probablement secouru le jeune homme et un d’eux s’était lancé dans le récit extravaguant des prouesses du futur gendre du maitre des lieux !
Très vite, les convives s’étaient éclipsés, laissant la plus grande part du plateau de mets qu’ils avaient reçu pour monter à l’étage et laisser un Zortan guère plus que la moitié de lui-même sous le regard plein d’amour de sa douce Korraline. L’Illusioniste avait pu à loisir profiter de bien plus que des restes et reçut, comme les quelques personnes à être restés dans la salle commune, une assiette qui aurait comblé un Nain affamé.

Il y avait bien des mystères derrière tout ça et … sans savoir exactement pourquoi lui venait cette idée, elle s’imaginait fort bien les « taquins » ne pas être des hommes mais de l’engeance de … gobelins.

La nuit était tombée, Blingabel était repue et prête à prendre un repos bien mérité quand elle vit redescendre l’homme qui avait dépeint avec tant de verve les exploits de Zortan.



RAFFARD
Était-elle déjà là quand ils étaient revenus de la verrerie ou était-elle arrivée ensuite ?
Raffard, attentif, découvrit un enfant ou à mieux y regarder une gnome, habillée d’une robe blanche aux épaulettes jaunes criardes et aux chausses rouge vif.




" Par delà les brumes "
 
 
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écrit le : Mardi 24 Mars 2015 à 15h26 par Blingabel Boucledor
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¤ Enfin ! ¤

Blingabel était tout ce qu'il y avait de plus fourbue. Voila des mois qu'elle voyageait à toute allure, sans trêve ni répit. Elle était bien heureuse d'avoir enfin atteint le but de sa quête : la célèbre ville d'Eauprofonde. But provisoire cependant, car c'est en réalité ici que tout commençait pour elle. Remonter une piste était une chose, il lui restait encore à trouver l'objet de ses recherches. En cette soirée, elle voulait toutefois oublier un bref instant ce maudit magicien rouge qu'elle poursuivait sans relâche. La magicienne devait avouer être épuisée. Elle qui n'avait jamais voyagé au delà du Thesk de toute sa vie, on pouvait dire qu'elle avait été servie. Elle avait vu plus de choses durant son voyage qu'il n'en fallait pour toute une vie. Les grandes personnes la prenant la plupart du temps pour une enfant, elle n'avait pas eu à rencontrer d'ennuis majeurs durant son périple.

L'illusionniste avait grandement apprécié l'Impiltur dont les nombreux marchands lui rappelaient, a maints égards, son défunt père, ainsi que la merveilleuse beauté des paysages verdoyants du Vaste, des Vaux et du Cormyr. Tout cela avait grandement satisfait son insatiable curiosité et son intarissable soif de connaissances, mais une autre partie d'elle-même regrettait son douillet terrier de gnome qu'elle avait quitté dans les montagnes de Croc-dragon de la lointaine Thesk. Le souvenir de ses joyeux compagnons de son clan gnome avait le don de la rendre nostalgique. L'érudite aurait préféré pouvoir s'attarder dans chaque ville et dans chaque région qu'elle avait parcouru pour en étudier les légendes, les habitants et tous les secrets qu'ils pouvaient contenir, avant de pouvoir rentrer chez elle munie de nombreuses histoires à raconter à ses congénères. Au lieu de cela, elle n'avait pu rester que peu de temps à chaque endroit, reprenant la route aussi vite que possible en direction d'Eauprofonde.

La jeune gnome avait découvert avec émerveillement cette cité cosmopolite, sans cesse attirée par la curiosité de découvrir ce qu'il pouvait s'y passer d'intéressant. Maintenant qu'elle était arrivée à bon port, la gnome se trouvait cependant quelque peu désoeuvrée. Comme lorsqu'on atteint un but tant recherché et que l'on ne sait plus quoi faire. C'était exactement le cas : tous ses efforts avaient tendu vers son arrivée la plus rapide possible à Eauprofonde. Désormais, elle n'avait aucune idée de comment poursuivre sa quête. La piste du magicien rouge s'arrêtait là, et elle n'avait plus guère trouvé d'indices pour lui mettre la grappin dessus.

A chaque jour suffisait toutefois sa peine. Blingabel avait choisi l'auberge de Gunar un peu par hasard, alors qu'elle déambulait dans le quartier maritime. Cet établissement en valait bien une autre, et ce pouvait toujours être l'occasion d'écouter les dernières rumeurs ou d'entendre de nouvelles histoires. Les quartiers maritimes sont généralement les lieux où une oreille attentive a le plus de chance d'entendre des choses intéressantes. Sans parler de son estomac qui criait famine : elle n'acceptait pas de sauter le moindre repas, même si elle trouvait la nourriture préparée par des humains un peu trop fade. Elle ne perdait d'ailleurs pas une occasion de saler à outrance les plats qui lui étaient servis, vidant généralement la salière au grand dam de ses voisins de table.

Blingabel avait été comblée à tout point de vue par cette soirée. Non seulement elle avait obtenu un repas digne de ce nom, mais en plus elle avait pu écouter une histoire rocambolesque même si elle n'en avait pas nécessairement saisie toutes les nuances, faute d'avoir été présente dès le début de la soirée. Elle devait toutefois reconnaître que l'individu dont elle ignorait le nom avait un certain don pour raconter les histoires, ce qui était assez rare pour les humains, selon ses critères personnels.

La suite de la soirée avait été plus calme, et la gnome était restée un moment à rêvasser et à ses remémorer les évènements passés depuis son départ des montagnes de Croc-dragon, dans la lointaine Thesk, échangeant quelques mots avec Farceur, sa belette familier. Elle se demandait bien ce qu'elle pourrait faire pour poursuivre sa quête, mais rien ne lui venait à l'esprit. Partant de l'adage selon lequel la nuit porte conseil, elle était résolue à aller profiter d'un repos bien mérité, quand elle aperçut l'humain qui avait conté cette histoire il y a un moment venait de revenir dans la salle commune. La gnome se dit qu'une personne connaissant des histoires à raconter pouvait peut-être avoir des informations intéressantes. Elle le regarda s'asseoir et commander un verre, puis se décida à l'interpeller. Sans plus de mesure, la gnome leva la main pour faire un grand geste de salutation depuis l'autre bout de la salle à l'égard de l'humain, et s'exclama à voix forte, sans aucune discrétion.


- Hého, messire ! Bien le bonsoir, votre histoire de tout à l'heure était fort intéressante ! Vous n'en avez pas d'autres en stock ?



 
 
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écrit le : Mardi 24 Mars 2015 à 20h13 par Ţhųnđer Jaċk
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Le Blanc
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- Par Sunie, mais qu'est ce que c'est que ça ?!

Raffard avait crié malgré lui, pris de stupeur comme s'il avait vu un troll jouer du violon. Son visage se tordit en une grimace mélangeant étonnement et méfiance. Il regarda rapidement tout autour de lui : qui les observait, qui l'avait envoyée jusque lui. Le plus facile eut été de la repousser directement, mais elle avait mis tant d'entrain à venir le saluer qu'il se vit mal la congédier. Malgré sa taille, elle restait une femme, une fille, une gamine ? Enfin, quelque chose du sexe opposé qui n'avait pas la même taille que lui, et seul un rustre mal élevé l'aurait éconduite sans ménagement.
Le Calishite soupira bruyamment et reposa sa main droite sur le comptoir. Il avait toutefois pointé ses deux doigts vers elle comme un viseur, par précaution. Peut-être faisait-elle partie de ces aventuriers égarés ou solitaires qui ne recherchaient qu'un peu de compagnie, tentant de faire connaissance, ou bien juste là pour extorquer un verre gratuit et pourquoi pas une chambre.


- C'est plus tellement le bon moment pour les histoires, petite. Bien que... je pourrais te raconter l'histoire de la naine qui devait changer de tailleur, ou du gobelin qui apprenait à devenir le roi du silence. Je suis certain que tu ne dois pas les connaître !

Heureusement, ses deux grands yeux d'émeraude rattrapaient son manque de gout flagrant pour sa tenue vestimentaire.
Retrouvant le sourire un instant, Raffard interpella le serveur avant qu'il ne lui avance son verre et lui fit deux de la main. Espiègle et charmeur, il enchaîna :


- Je t'invite, petit bout de femme. Si tu refuses de boire avec moi, c'est que tu veux garder toutes tes capacités mentales pour m'interroger et me... me torturer, car tu, hum, tu fais partie de, de l'alliance du kraken, comme les illithids. Ce qu'on va boire va nous décaper l'estomac, et tu en profiteras pour me dire ce que tu veux, à part des histoires.



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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écrit le : Mercredi 25 Mars 2015 à 12h13 par Blingabel Boucledor
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La jeune gnome n'avait fait preuve d'aucune discrétion, c'était un fait indubitable. Après avoir traversé la salle en saluant gaiement l'humain, elle s'installa au bar non loin de lui. Toute la salle l'avait clairement entendu, mais Blingabel ne semblait guère s'en soucier pour le moment, elle semblait même n'avoir pas remarqué l'expression de surprise et l'exclamation initiale de l'humain. Joviale, elle le dévisagea avec une certaine curiosité qu'elle ne prenait aucune peine de masquer. Elle semblait avoir remarqué que l'individu la prenait à cet instant pour une jeune humaine.

Plus elle s'était éloignée des régions du Thesk et du Grand-Val, plus les individus capables de reconnaître les gnomes au premier coup d’œil étaient rares. L'illusionniste avait pourtant entendu dire qu'il y avait plusieurs représentants de sa race non loin d'ici, dans les Contrées du Mitan Occidentale, particulièrement du côté de la Porte de Baldur, mais les gens d'Eauprofonde se trompaient souvent, même si on pouvait également croiser quelques gnomes dans la ville. Ceci étant, elle était presque persuadée que l'individu ne venait pas du coin, ou en tout cas qu'il n'en était pas originaire. Son visage et sa tenue différaient de ce qu'elle pouvait voir dans les rues, mais elle ignorait totalement d’où il pouvait venir. Le plus simple était probablement de poser la question, et c'est ce qu'elle décida de faire.


- Vous avez une tête bizarre, vous n'êtes pas d'ici ?

L'expression pouvait passer pour une insulte ou une provocation, mais la gnome l'avait prononcé sans aucune once d'agressivité ou de méchanceté. Elle était tout simplement franche, ce qui, ajouté à sa curiosité naturelle, provoquait bien souvent des malentendus culturels avec les peuples non habitués aux gnomes. De son côté, Blingabel s'apercevait rarement que certains de ses propos pouvaient être mal interprétés. Elle enchaîna aussitôt, tendant sa petite main à son interlocuteur, non sans afficher un large sourire amical.

- Bizarre comparée à celles des gens d'ici, bien sur. Elle semble tout à fait normale pour un humain, même si je ne suis pas spécifiquement spécialiste de la race humaine. Je suis Blingabel Boucledor, enchantée de te rencontrer, cher conteur d'histoires. J'accepte avec grand plaisir ta proposition, il ne sera pas dit qu'une gnome digne de ce nom refusera de trinquer ! Quand au fait de faire partie de l'alliance du kraken, ou des illithids, je n'y avais jamais songé, mais ça pourrait certainement être très marrant ! Tu peux peut-être me pistonner ?

Se faisant, la magicienne mima avec ses petites mains les tentacules des illithids, avant de pouffer de rire. L'image de sa propre silhouette affublée des excroissances des illithids s'était imposée à son esprit et semblait beaucoup l'amuser. Il était difficile de déterminer si elle prenait au premier ou au second degré les propos de son interlocuteur. En même temps, elle avait volontairement révélée son appartenance au peuple gnome, curieuse de la réaction de l'humain.



 
 
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écrit le : Mercredi 25 Mars 2015 à 13h16 par Ţhųnđer Jaċk
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Le Blanc
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affard retint un toussotement gêné. Heureusement qu’il ne buvait pas à ce moment, auquel cas il aurait peut-être avalé de travers.
Avec un claquement de langue pour souligner l’agacement lié à cette interrogation étrange, lui qui se considérait comme un bellâtre, il répondit.


- Quoi ma tête ? Non mais tu t’es regardée avec ces !.. et ce ! Haaaa !

Le Calishite roula des yeux, désespéré, il ne trouvait même pas les mots et n’avait pas envie d’argumenter. La petite reprit son phrasé, surement pour éviter un malentendu et révéla ainsi beaucoup de choses sur elle, si tant est que ce qu’elle dit fut vrai. Il ouvrit la bouche pour répondre, fronça les sourcils, mais sa figure se décomposa et ses yeux s’ouvrirent comme des soucoupes.

¤ Oulà, on a un cas là… Au moins elle sait ce qu’est une face de poulpe à tentacules, ce qui ne doit pas être le cas de beaucoup de péquenauds ici ¤

Le Blanc recula imperceptiblement sur son assise quand Blingabel avança sa main. Il avait eu son lot de contacts pour la journée et bizarrement, il souhaitait prolonger cette sensation encore un moment.
Se passant une main dans les cheveux pour remettre ses mèches en arrière, l’oiseau princier détailla du regard la petite femme de pied en cap.


¤ Ce n’est donc pas une gosse trop avancée sur les hormones. Elle doit même peut-être être plus âgée que moi. Elle est plutôt directe. Trop innocente ? hum. Se méfier des apparences. ¤

- Je ne suis pas du coin non. Comme toi on dirait. A vrai dire les seuls gnomes que j’ai croisés dans les laboratoires avaient un nez comme une patate, la peau grise et pendante et plus un poil sur le crâne. Souvent avec un accent nasillard. Tout le temps en train de poser des questions ou à fouiner partout. Tu dois être la première fi.. femme gnome avec qui je parle, et j’imagine que pour les standards de ta race, tu dois être plutôt jolie.

C’était un bon point pour elle qu’elle accepte de trinquer, et puis sa façon de mimer ses paroles était assez amusante. Bien que son esprit soit toujours concentré sur son affaire, une légèreté supplémentaire n’était pas de refus. Le Calishite continuait de planter son regard de cuivre en fusion dans celui de la gnome, sans aucune discrétion.

- Désolé, mais pour le piston c’est raté, j’imagine qu’ils ne recrutent que les laiderons avec des tentacules qui aiment vivre dans des cavernes toute leur vie. Je ne suis pas conteur d’histoires non plus. Je dirais que mon métier est, affabulateur et coureur de jupons. Inventeur et fainéant. Je suis ici pour un temps indéterminé, avec quelques amies, dont une très belle que tu as surement du apercevoir à la table lors du dîner, si tu étais là.

Raffard se pencha comme pour dire une confidence.

- Tu crois que j’ai une chance avec elle ? Je veux dire, sur le long terme. C’est une prêtresse de Sharess, je ne sais même pas si dans leur façon de vivre, être avec un seul homme, ce soit « légal ».

¤ Je suis pire qu’un gosse, mais je sais pas quoi dire pour engager une conversation anodine… ¤



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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écrit le : Jeudi 26 Mars 2015 à 11h03 par Blingabel Boucledor
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La gnome s'amusa fortement de la réaction de l'humain, surtout en voyant le visage quelque peu atterré qu'il affichait. Elle prenait cela pour une grimace et songeait qu'il avait un potentiel comique certain, même s'il n'en avait probablement pas encore conscience lui-même. Les humains manquaient généralement d'humour, mais quelqu'un qui savait si bien raconter les histoires devait probablement être différent. C'était bon signe.

Visiblement, l'humain avait cependant cotoyé bien peu de gnomes dans sa vie, et la description qu'il fit de ses congénères ne fit qu'agrandir encore le sourire présent sur le visage de l'illusionniste. Elle se devait de le renseigner sur sa race, c'était un devoir dont il convenait de s'acquitter promptement. Selon elle, le Peuple oublié gagnait à être connu, elle était donc intarissable sur les caractéristiques et les coutumes des siens.


- A vrai dire, la description convient assez bien, mais tu as dû croiser essentiellement des vieux schnocks d'au moins 150 ans. Les autres ont encore leurs cheveux, en général. Même si certains ont une calvitie précoce. Pour la peau grise, il s'agissait peut être de nos cousins des profondeurs, mais je te déconseille leur compagnie, ils n'ont aucun humour. Un comble pour un gnome ! Il y a aussi nos cousins des forêts, mais ça, c'est une autre histoire. A part ça, tu ne veux pas me dire ton nom ? Ca me semble nécessaire si l'on veut pouvoir trinquer convenablement.

Elle s'exprimait avec un débit difficile à suivre : ses phrases s'enchaînaient comme s'il s'agissait d'une immense phrase qu'elle débitait sans reprendre sa respiration jusqu'au point final. Elle jeta un coup d'oeil au barman en se disant intérieurement qu'il n'était pas particulièrement rapide, puis reporta son regard sur son interlocuteur humain, avec un comportement toujours aussi jovial, comme si elle le connaissait depuis des lustres et qu'elle venait de retrouver un vieil ami. Blingabel devint songeuse quand il évoqua le cas de la prêtresse de Sharess, semblant entamer une profonde réflexion, comme le laissant entendre ses sourcils froncés.

- Oui, il me semble bien t'avoir vu avec une dame tout à l'heure. Tu es amoureux ? Je ne saurais trop dire si elle était belle ou non, les standards humains ne me sont pas vraiment familiers... J'imagine qu'elle doit l'être, bien qu'elle soit un peu trop svelte pour les standards gnomes. Chez nous, les mâles apprécient de voir quelques rondeurs là ou il faut. Avec modération, bien sur. Attends, Sharess, Sharess...ce n'est pas la divinité qui demande à ses adoptes de coucher avec tout le monde ? Si c'est le cas, je ne sais pas si elle va vouloir t'épouser. Ceci étant, une vie d'amusements et de banquets, ça peut être intéressant, mais pas certain que ce soit le mieux pour se fixer, sentimentalement parlant.

Toute à ses réflexions, Blingabel ne s'aperçut pas immédiatement d'un mouvement dans ses affaires. C'est pourtant à ce moment là que le familier de la magicienne choisit pour sortir sa tête de son sac. Son regard intelligent pointé sur l'humain, sa petite carcasse se secouait de haut en bas comme s'il se moquait de lui. La magicienne lui lança un regard réprobateur et appuya délicatement sur sa tête afin qu'il retourne dans le sac. Elle haussa ensuite les épaules en signe d'excuses.



 
 
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écrit le : Jeudi 26 Mars 2015 à 15h14 par Ţhųnđer Jaċk
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e Calishite se tapa le front du plat de la main, visiblement confus.

- Ho bon sang, mille pardons ! Mon nom est Raffard. Mais tu peux m’appeler simplement ; Raffard.

A ses paroles, l’homme exécuta un petit baisemain fort cérémoniel pour se rattraper et afficha un sourire en coin tout à fait délicieux. Ses traits s’adoucirent quelque peu et les rides qui marquaient son front sous le coup de la contrariété s’estompèrent également. La journée avait été riche en couleurs, mêlée entre enquêtes, renseignements, découvertes, explosions et rencontres inattendues. Le désir du bain se fit impérieux et malgré qu’il ne puisse ressentir de réelle fatigue physique, l’épuisement mental le guettait depuis un moment. Sa peau commençait également à le démanger sérieusement de nouveau.

- C’est ingénieux de garder un garde-manger dans son sac, pour les jours difficiles dit-il en désignant d’un coup de tête le familier. Si tu veux bien m’excuser deux minutes...

Son visage était moite et il commençait à suer à grosses gouttes. La mâchoire serrée en un sourire presque pincé, Raffard se leva et quitta le comptoir pour se diriger vers les couloirs où aucun client ne passait. S’assurant que personne n’était dans les parages, il s’effondra à genoux, s’appuyant difficilement contre le mur et retint un grognement douloureux. Ses membres tremblaient et la chaleur montait en lui, il avait l’impression que son corps allait le lâcher et exploser en une gerbe de feu. Retenant ses larmes, sa main passa à sa ceinture et il s’administra une charge magique pour soulager son tourment. Le flux curatif lui fit un bien fou et il se sentit instantanément revivre.
Grande inspiration. Réajustement de la tunique, recoiffage.
Tout était convenable. L’oiseau princier revint comme une fleur vers le comptoir et reprit sa conversation, tout à fait normalement.


- L’Amour, c’est très complexe. Plus qu’une guerre ou que les intrigues politiques. D’ailleurs, ça engendre des conflits politiques et des guerres, c’est dire… J’essaie d’éviter autant que faire se peut cette voie, mais parfois les émotions sont incontrôlables et il faut beaucoup de force pour résister à ce que l’on souhaite vraiment au fond de nous. J’ai parfois l’impression d’être une corde que l’on tire par les deux bouts, prête à rompre, à se déchirer et à finir divisée à jamais. J’essaie de maintenir cette cohésion en moi, cette unité qui me maintient debout aujourd’hui. Haussement d’épaules. Qui sait un jour peut-être, j’arriverais à retrouver un sourire sincère.

Le regard perdu dans des pensées lointaines, Raffard se surpris à repenser à une époque où tout semblait plus facile, insouciant et sans conséquences. Un temps où le soleil brillait comme un diamant en fusion, avant de s’abattre sur lui pour le punir de son mauvais karma. Certains diraient que le feu fut son baptême vers une rédemption purificatrice, une réincarnation divine, une seconde chance… des foutaises.

- Côté religion, je suis une bille Blingabel. Sharess, je sais juste qu’elle aime les chattes. Haha, heu enfin les félins je veux dire. Je n’étais pas très bon élève dans cette matière. Bon mis à part tout ça, qu’est ce qui t’a amenée à Eauprofonde, tu n’as rien dit là-dessus. Tes petits cousins laborantins peut-être ?



L’amour réjouit comme le rayon de soleil après la pluie, mais la luxure a le même effet que la tempête après le soleil. Le doux printemps de l’amour reste toujours frais ; l’hiver de la luxure arrive bien avant la fin de l’été. L’amour n’est jamais écœuré ; la luxure meurt de gloutonnerie. L’amour est tout vérité ; la luxure est pleine de mensonges perfides.
Luxure ou Amour ? Difficile de trancher.


Il n'est de plus belles flammes que celles qui sortent des ténèbres, envoûtant clair obscur aux courbes ondulantes et hypnotiques. Belles à en mourir, douloureuses à en vivre. De flammes à femmes il n'y a qu'une syllabe.


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écrit le : Vendredi 27 Mars 2015 à 11h28 par Blingabel Boucledor
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Blingabel, toujours fort amusée par la situation, fit une élégante courbette, digne de celle que ferait une noble dame lors d'un bal donné dans l'un des palais des seigneurs d'Eauprofonde, à l'humain en réponse à son baisemain. A vrai dire, elle n'avait jamais assisté à un bal donné par la haute société d'Eauprofonde, mais c'est en tout cas le type de révérence qu'elle imaginait que les dames devaient faire lors de ce type d’événement. Se faisant, elle s'exclama joyeusement.

- Enchanté, Raf !

Ca y est, l'illusionniste avait adopté un surnom pour l'humain. Ou plutôt un diminutif. Elle avait toujours eu du mal à retenir les noms humains, alors même qu'en général, ils étaient bien plus simples que les noms gnomes, et donc logiquement plus faciles à retenir. Ce n'était cependant pas le cas pour elle. Adopter un surnom était donc plus pratique, et une fois que son cerveau l'avait enregistré, il était peine perdue de vouloir le lui en faire sortir. Ce qui lui avait parfois joué des tours, selon que l’intéressé acceptait plus ou moins bien de s'en faire affubler. Ses petites gambettes avaient dû s'activer le jour où elle avait surnommé un pêcheur aux yeux trop ronds de merlan frit, et sa femme de baleine bleue. Blingabel fut toutefois très étonnée du comportement de Raffard qui suivi. Celui-ci semblait souffrir, ce qui ne manqua pas de susciter la perplexité et l'inquiétude de la gnome. La magicienne plissa les yeux, inclinant la tête de droite à gauche en le détaillant du regard.

- On dirait que tu es constipé, Raf...

Son interlocuteur quitta précipitamment le bar. La gnome songea un instant à le suivre, mais elle se dit que son silence signifiait qu'il voulait probablement rester seul un petit moment. D'autre part, elle surveillait toujours le garçon du bar et elle voulait éviter que les verres qu'il devait servir ne se retrouvent sans surveillance. Lorsque Raffard revint au comptoir comme si de rien n'était, la gnome songeait déjà à l'interroger sur son étrange mal dont elle ignorait tout, mais la suite de la conversation détourna son attention de ce qui venait de se passer. Pour la première fois, la mine gaie et joviale de la gnome s’assombrit nettement, un voile de colère contenue passant dans son regard. Blingabel serra un bref instant la mâchoire et s'exprima d'une manière, fait apparemment exceptionnel, tout à fait sérieuse. Sa voix était calme, mais elle ne masquait pas la détermination dont elle faisait preuve à ce sujet, contrastant avec la frivolité qui semblait la caractériser, en apparence, jusqu'à présent.

- Je cherche un magicien. Habillé tout de rouge et venant d'une contrée orientale dont tu as probablement déjà entendu parlé. Est-ce que tu aurais entendu quelque chose à ce propos depuis ton arrivée dans la ville ?

La question de l'humain la replongeait violemment dans sa quête, sa colère froide à l'encontre du thayen qu'elle recherchait sans relâche, et ses doutes sur ses chances d'aboutir. Cependant, toute information était bonne à prendre, et elle espérait toujours que quelqu'un pourrait l'aider à reprendre sa piste là où elle s'était arrêtée.



 
 
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