Ad impossibilia nemo tenetur, Chapitre II

"Pourquoi tu l'jettes", la phrase avait été dite. Le clerc avait quasiment arraché l'inutile feuillage des mains du druide avant de le lancer dans l'air du soir. La feuille retomba en un mouvement de balancier mal assuré et le vent tenait à être de la partie dans le jeu. Sphaelin suivait l'étrange spectacle d'un air presque rêveur s'il ne cherchait pas à trouver dans les produits floraux de son compagnon le remède aux maladies des gnomes. Avec quelque chance, tous les infectés pourraient ressortir indemnes de cette maladie.

- Pour ça... Je la jette pour ça, fit-il calmement en désignant la "langue de misme". Elle est à peu près comme ton esprit, mon ami. Belle et capable de donner quelques inspirations.

Le clerc retourna ensuite à sa mécanique recherche en laissant son oreille trainer dans les discussions des autres membres de la compagnie. Le nain Godrick, lui n'avait pas perdu le nord, il revenait poser dans la situation nocturne le plan d'action qui s'était esquissé durant la journée pour faire face à celle qui venait, pleine de faces enlaidis de phacochères sombres aux rires gutturaux. Le sort de l'elfe n'était qu'une faible prémiçe à des évènements plus graves. Comme il était plus simple parfois de penser à devenir tel ce loup et ce rapace en une sorte de calme symbiose.

Dans le groupe nouvellement formé se trouvait bel et bien des gens d'expérience dans le domaine martial et cela était un bénéfice certain. Toutefois, cette connaissance était inutile dans le phénomène inquiétant de l'épidémie fiévreuse qui sévissait. L'idée de Godrick était bonne. Mais il restait encore l'avis des forestiers gnome qui n'avaient pas encore montrés signe d'eux. Le clerc espérait en apprendre plus pour une manière appropriée de défendre le village et trouver des indices sur les raisons de ces tribulations orques dans le coin et l'intérêt à empoisonner les sources. Même pétri du plus infamant Mal, tout être agité par le souffle de la vie véritable avait encore besoin de boire de l'eau, Sphaelin n'avait jamais entendu une histoire contraire. Le concernant, sa place était sans doute près des sources d'eau, surtout de la nouvelle découverte par les gnomes. Aucun de tous ceux présent ne savait précisément comment se propager la maladie, ni même si elle était véritablement issue d'une eau corrompue, par la magie, par un mystère matériel, par une punition divine aveugle et arbitraire. C'était un doute, toujours.

Sans quitter sa place, car il y était bien, Spahelin éleva la voix à l'intention de Lorindol notamment, mais pour tous il parlait:

- Il serait de bon ton de prévenir le Patriarche des suites des évènements. Nous pensons déjà à demain, et nous ne savons rien de cette nuit.


Test Connaisance Nature (+4) pour tenter de retrouver parmi les fleurs et feuilles déposées par Malaric celle pouvant guérir de la boursoufflante cadavérique des gnomes.

* Un esprit beau et qui respire ? Mortes-couilles ! Mais l'a tout l'air d'avoir percé à jour mon déguisement, ce gredin de Vive-Plume ! Va falloir qu'j'essaie d'avoir l'air encore moins brillant, moi, si j'veux qu'on m'fiche la paix... *

Le druide de Sylvanus continuait à analyser les végétaux récoltés ces derniers temps en tentant de maintenir son masque d'impassibilité, mais il était bien malgré tout ennuyé par la réponse de Sphaelin qui mettait à jour des qualités qu'il tentait de masquer. Deviner sa vaillance sexuelle, oui ! Tenter de sonder les merveilles de son insondable esprit, pas question ! Il grommela dans sa barbe comme un vieillard mécontent durant les interventions respectives de ses compagnons de route. A la première occasion, il tenta de détourner l'attention du prêtre de Shaundakul sur un sujet sans importance.

- Une source à poison ? Intervint-il tout haut. On putoie un lac quand on veut faire déguerpir les bestioles qui y gitent. Un rufian fait ça pour vider la zone et faire virer les bestioles ailleurs, non ? C'est pas l'style normal des Orques, ça. Eux c'est castagne et incendies. Y a forcément que'qu'chose dans l'coin qui mérite qu'les Orques, ou quelqu'un qui sait les asticoter, prennent la peine de gicler les habitants en place. Même c't'histoire de gamins enlevés, c'est pas leur genre. Faudrait s'tuyauter auprès du Gnome en chef. Y p't'être un truc qu'il a oublié de nous dire sur c'qui a d'l'importance par ici le vieux ?

Les yeux se tournaient vers lui. Bien ! Ils en oubliaient certainement la remarque de Sphaelin et se lanceraient stupidement sur cette piste sans intérêt. Maintenant, les faire se pencher vers quelqu'un d'autre, mais en douceur...

- Avant d'parler batailles, j'connais quelques trucs sur les poisons qui viennent des herbes ou des bestioles. Faudrait p't'être que j'm'y intéresse avant de filer ailleurs. Œil-Flamme aussi s'y connait y m'semble, non ? Oh grand magicien, z'avez ramené un peu de cette flotte pouilleuse ?

Le visage respectueux qu'il tourna vers le mage transpirait l'effort à plein nez.

* Voilà, c'est ça... Regardez le, lui. Oubliez ce bon vieux Malaric... *

Le druide avait chaud au crâne. Que d'efforts intellectuels pour détourner la conversation...


Test de Connaissances (Nature) sur les feuilles et sur l'eau souillée si elle est disponible

Rak de Delzoun sentait l'exaspération l'envahir. Les Gardiens Sylvestres, il n'avait rien contre. Mais il n'avait rien pour.

¤ Eux et la nature ! Indécrotable ! L'urgence, c'est ces enfants. Bien que... ¤

En effet, la vision du village détruit le hantait encore. Il en avait vu des horreurs depuis qu'il était dans la Compagnie des Marches. Mais ce village vidé de ses enfants et où tous les adultes avaient été tués, feraient partie de ses pires souvenirs.

Son visage se tourna en direction du village gnome, se demandant si effectivement il ne valait pas mieux assurer la sécurité de ce lieu qui risquait de subir le même sort. Retardé par les enfants, les orques ne pourraient pas les emmener très vite.

- Bon, puisque personne ne veut me suivre, et que je pense que ce village pourrait être attaqué, je vais rester. Je veux pas voir tous ces gens massacrés. Et en plus, sans mon poney, je n'irais pas loin, réalisa-t-il également.

-Compagnons d'infortunes, je me propose de compléter nos échanges par le rappel des faits afin de nous prononcer sur la meilleur des choses à faire.

Le village du patriarche gnome Lérényo est actuellement victime d’une épidémie de boursoufflante cadavérique. Les guérisseurs du village étant pour l'instant absent seul Sphaelin a put s'occuper des malades.

L'apparition de cette maladie coïncide avec le faite qu'il y a peu un groupe d'orque est venu de l'extérieur de la haute foret chez le clan autochtone des Lunesnoires. Ils sont apparemment repartis avec certains de leurs guerriers dont l'un des fils du chef de clan, un dénommé Iruck. Pour Lérényo, cela ressemblait à une ambassade.

Certains de ces guerriers, dont un grand orque à l’œil rouge, sont resté chez eux. Enfin plusieurs émissaires d'autres clans plus petit ont été vus chez les Lunesnoires. Eux mêmes, sont partis avec les orques venus d'au-delà de la frontière. Il est à noter que la présence de l'orque à l’œil rouge est associée à la maladie selon les gnomes.

Les forestiers du village sont repartis, ils ne reviendront que d'ici quelques jours sauf si un danger imminent allait s'abattre sur le village. Ils ont pris les devants et veillé à accroître la surveillance des abords du village.

Les craintes du patriarche sont qu'un raid de grande envergure se prépare et qu'une alliance se soit formée avec des orques venus des montagnes.

Nous avons identifié la maladie et trouvé une caverne pouvant éventuellement servir de refuge au villageois selon Lérényo. L'attaque du village ne reste cependant qu'une possibilité.
Les premières familles touchées par la boursoufflantes étaient des porteurs d'eau ce qui nous a permis d'apprendre qu'une nouvelle source avait été utilisée au moment de l'infection.

Godrick est le plus " gradé" des gardiens sylvestres, je me rangerai donc à son avis mais effectivement nous avons deux options devant nous : poursuivre les orques et leurs malheureux prisonniers ou assurer la défense ou l'évacuation du village. Nos options semblent difficilement conciliable immédiatement.-

Braldur écoutait les discours des autres d'une oreille distraite en aidant Godrick à déplumer le piaf. De toutes façons il suivrait les ordres de Rak de Delzoun, mais à son avis, il valait mieux poursuivre les orques sans perdre de temps. Les discussions n'en finissaient pas et ils perdaient du temps pendant que leurs camarades restaient au village en cendres et que les enfants kidnappées mourraient de peur aux mains des peaux-vertes.

Il haussa les épaules à la remarque de Malaric sur les attitudes des orques
-Bah, au moins avec castagne et incendies, on sait à quoi s'en tenir et on ne discutaille pas pendant des lunes. Une horde d'orque ça se calme à coup de haches, mais une épidémie, qu'est-ce que j'en sais moi... baragouina-t-il dans sa barbe.

*Et cette saleté de volatile, c'est plus long à préparer qu'à manger.

Il comprenait tout à fait l'enjeu de ces discussions et les deux alternatives qui s'offraient à eux n'étaient pas complémentaires et pourtant vitale toutes les deux.

Seulement le fait de rester assis à se demander quoi faire n'était pas dans sa nature de guerrier nain. Il préférait foncer la tête la première et voir ce qu'il advenait.

*J'espère que Fonceur ne vas pas tarder à retrouver son chemin. Tout seul dans cette forêt, ne va pas le rassurer et je vais encore mettre un certain temps à le calmer.[I] pensa-t-il quand l'image de son compagnon équidé apparut dans son esprit.

Dixième jour du Couchant, Année des Dragons Renégats.
(10 ches 1373)

Lieu : Haute-Forêt
Temps : Froid, températures négatives
Moment : Tombée de la nuit.

MJ
Narration: Tous

es discussions allaient bon train et chaque intervention des compagnons était réfléchit. Et à l'heure des choix, un vrai dilemme s'imposait pour Rak de Delzoun et Braldur qui avaient laissés derrière eux trois frères des marches dans un environnement qu'il ne pouvait que supposer qu'hostile. Mais les deux éclaireurs qui accompagnaient le prélat du Bastion possédaient une expérience certaine, Rak était certain qu'ils feraient le nécessaire pour rester en vie, sans la moindre témérité le temps de voir revenir Rak auprès d'eux et le jeune novice qui aspirait )à rejoindre les rangs de la Compagnie.

Lorindol fut le dernier à prendre la parole tandis que Sphaelin et Malaric cherchaient dans les trouvailles du druide quelque chose qui pourrait leur être utile...le regard des deux novices s'arrêtèrent en même temps sur une racine rouge veinée de noire que l'on appelait Alkaneth ou la racine des tombes. elle était souvent surmontée de large feuille qui la faisait ressemblé à du choux brun. Il suffit aux deux humains de se regarder pour savoir instinctivement qu'ils tenaient là quelque chose.

Lorindol terminait juste sa phrase quand le gnome à la fronde leste surgit et chuchota à celui qui était désormais le traducteur en titre que les premiers forestiers venaient de revenir au village et faisaient leur rapport au patriarche



Dixième jour du mois du Couchant, Année des Dragons Renégats
(10 Ches 1373 CV)

Lieu : Entre les Montagnes Néthères et la Haute-Forêt
Temps : temps froid,
Moment : Tombée de la nuit

MJ
NarrationJaricie

arircie Desflots s'était approchée du hameau du Tertre Noir, sans but particulier, elle voyageait de ville en village, de village en hameau à la rencontre des habitant des Marches d'Argent, une rude contrée que la paladine découvrait avec curiosité, surtout après avoir quitté l'Aglarond. Epidémies, monstres sanguinaires et invasions sont combattus vigoureusement par le clergé Maitre du Palais de Cristal car personne ne doit mourir avant son heure et ici dans les Marches, Jaricie savait qu'elle pourrait faire son office et rendre ainsi hommage à don dieu. C'est pourquoi elle se rapprocha instinctivement du village où elle découvrit trois nains qui se hissaient sur de solide poneys. L'odeur qui se dégageait du brasier ne laissait aucune doute sur son origine, ils venaient de faire brûler des dizaines de corps humains. Les deux nains les plus jeunes se détournèrent subitement en percevant la présence de la jeune femmes, leur arbalètes armé, tandis que le troisième nain, plus agés, haussa un sourcil à la vue de la jeune femme.

- Ola voyageur, Tertre noir n'est plus un endroit sûr ! A moins d'être fou. Rebrousse chemin et poursuit ta route où tu risques de subir le sort de ces malheureux !

Arrivant près d'un nouveau village, Jarircie enleva sa capuche pour la mettre sur ses épaules, ayant rapidement appris que ceux qui la gardait sur la tête avait des choses à se reprocher et attirait l'attention de la mauvaise manière, ce qui n'était certainement pas ce qu'elle voulait faire, surtout si l'odeur qui se dégageait était bien celle des morts que l'on revoyaient vers leurs dieux respectifs. Car quels qu'ils soient, le petit ange était là pour prendre soin des morts, des mourrants qui ne pouvaient être sauvés, mais également de ceux dont l'heure n'était pas venu. L'autre partie de travail qu'elle faisait pour son dieu était fondamentalement différent et ne semblait pas être requis en ce lieu, à savoir châtier ceux qui abrégent les vies et ceux qui veulent les prolonger par la non-mort, créant des abominations qui ne doivent qu'être détruites.
Portant la main dans son gilet, le long d'un des cordons qu'elle avait au cou, Jarircie fit ressortir le symbole sacré qu'elle transportait et leur annonça, comme si elle n'était pas menacée de toutes parts :

- Je sers le Seigneur des Morts, et si d'autres risquent de finir comme ces malheureux, comme vous dites, c'est que je suis exactement là où il faut que je sois, au moins pour le moment. Si certains sont malades ou blessés, je peux peut-être les aider, même si c'est seulement en étant à coté d'eux dans leurs derniers moments, et en leur permettant de rejoindre la mort dignement.

Rak commençait à s'impatienter. Il n'était pas fait pour les longues discussions, mais pour l'action.

¤ Je me demande si j'ai bien fait d'accepter de rester avec ces adorateurs des arbres. Quand est-ce qu'ils vont se décider à faire quelque chose ? ¤

- Vous trouvez pas qu'on pourrait manger plus tard, et commencer à faire quelque chose ? Si vous voulez sauver ce village, il faut arrêter de parler et passer à l'action. Qu'est-ce que je peux faire ? Dites le moi.

Le guerrier fixa tour à tour les différentes personnes présentes, attendant une réaction.

¤ Il faut que je parle à Godrick. C'est leur chef et un nain. ¤

- Mon ami, tu es le chef de ce groupe. Donnes tes ordres.

Impatient, le nain d'écu attendit la réponse de son frère de race.

Le temps n’était plus à la parole, dorénavant le moment était de passer à l’action, et c’est bien ce que signifiait Rak dans ses dernières paroles. Godrick comprit rapidement que ce dernier était pressé de rejoindre ses camarades laissés au combat, si l’on put dire ainsi. Ce qui signifiait qu’il fallait régler le problème du village au plus vite afin de s’occuper des enfants disparus. Cependant cela ne voulait pas dire qu’il fallait bâcler le travail et laisser les villageois dans l’insécurité…
Tout d’abord ce qui semblait important aux yeux du nain était de trouver un remède à la maladie propagée par les orcs. Il avait remarqué que le druide et l’humain semblaient être sur une piste, ce qui le rassura sur ce point. Il leur demanda néanmoins, après avoir répondu à Rak :

- Tu as raison mon ami, bien que cela m’écorche la gorge de le dire, nous mangerons plus tard, nous avons trop de choses à régler en si peu de temps avant de nous poser.
Malaric, Sphaelin, avez-vous trouvé un remède contre la maladie, ou pensez-vous vous en approcher ?
Le temps qu’ils se concentrent là-dessus nous ferions mieux, nous autres, d’aller nous renseigner auprès des forestiers fraichement arrivés. Nous en saurons un peu plus sur ce qu’il se passe et s’il y a un moyen de trouver un lieu pour mettre les villageois en sécurité ou s’il faut revoir nos plans et trouver une nouvelle option…
Si nous nous dépêchons nous avons peut-être le temps de partir demain dans la journée à la recherche des enfants. Sinon, si cela prend trop de retard, nous pouvons toujours nous séparer, du moment qu’il y a un Gardien Sylvestre dans chaque groupe nous pourrons garder le contact.

Tout en se dirigeant sur le chemin qui le mènerait au patriarche il demanda :

- Qu’en pensez-vous ?

Malaric releva les yeux vers le prêtre de Shaundakul en même temps que ce dernier, le regard plein d'excitation. Le druide crachat un jus noir et épais issu de la mastication d'un belle mousse grisâtre dont il tentait encore de définir les propriétés. Puis il se releva d'un bond pour faire écho aux interrogations du vaillant Godrick.
- Bordes-gouilles ! Yé bon, Gro zivre ! Degardez ! On da droubé de la radine des dombes !
Apparemment, la mousse possédait un certain pouvoir anesthésiant. Le druide avait le plus grand mal à articuler intelligiblement sans laisser un peu de ce jus répugnant sourdre à chaque mot... Il recrachât davantage en essayant de faire passer l'effet secondaire qui tombait mal, puis s'ébroua telle un animal mouillé.
- Brrr ! De la racine des tombes, que j'disais. Pour sûr qu'ça peut les r'mettre sur pattes ! Faut juste qu'on file les bons tuyaux à ceux qui les veilleront. Pour sûr, deux jours critiques et après, ça s'ra plus tranquille ! Oui, Sphaelin, j'ai bien compris que t'appelles ça de l'Alkaneth, mais moi j'te dis que c'est de la racine des tombes ! Par le gland céleste, c'est qui le druide ici ?!!
Un sourire noir brusquement figé aux lèvres, le serviteur de Sylvanus stoppa pour regarder son compagnon Draak venir sentir le jus infâme en se retenant de rire. Un loup à la gueule anesthésiée. Il avait hâte de voir ça... Mais le loup se détourna avec dédain.
- Mauviette ! Commenta Malaric. J'disais quoi ? Ah, oui... Y s'ront alités au moins une semaine les bougres... Et faudra les surveiller tout l'long. Leur filer le remède à heures fixes. Tout un boulot... On s'ra p'têt forcés de les bouger à l'abri avant de les soigner, sinon on pourra plus le faire avant une dizaine. Enfin, les Gnomes ont p't'être pas b'soin de nous pour les déménager...
Le druide se rassit pensivement, réfléchissant aux détails nécessaires.
- C'est coton comme traitement... Hmmm... Y z'auront besoin d'quoi calmer la tremblote qu'va leur filer l'remède.
Abaissant les yeux vers l'éventail de végétaux disposés autour de lui, Malaric se saisit d'une poignée de lichen humide.
- De la barbe-nuit ! Ça d'vrait suffire pour la tremblote. Faut qu'j'montre aux Gnomes comment ça s'prépare... Hein ? Quoi qu'ça s'appelle du Belramba ? Sphaelin, qu'est-ce que j'en sais moi des noms qu'donnent ceux qui s'trimbalent en collants ?!!

Le druide arrêta là. Le nécessaire était dit au sujet du remède à la maladie qui sévissait au village. Ne restaient que les indications que Sphaelin et lui devraient transmettre à ceux qui feraient office de soigneurs parmi les Gnomes.
Quant à la question de ce qu'ils devraient faire ensuite, il n'était pas enchanté à l'idée de poursuivre les Orques qui avaient emporté les enfants d'humains. Connaissant la vitesse de progression des peaux vertes, il doutait qu'ils soient capables de les rattraper rapidement. Pendant ce temps, le village pourrait être attaqué et cela ferait alors deux groupes à peut-être devoir sauver. Et puis, il se méfiait particulièrement de cette histoire de source empoisonnée. Combien de victimes pourrait encore être faites parmi les êtres intelligents comme les animaux ?
Mais il n'était ni un guerrier, ni le chef. Alors il garda le silence sur le reste de ses pensées et se contenta de ramasser ses nombreuses trouvailles végétales...
Lorsque finalement Godrick prit le chemin de la demeure du patriarche gnome, il lui emboita le pas en arborant fièrement la racine des tombes et la barbe-nuit...