L'apprenti de la ruine, Village de Bulborp

En fin de compte, malgré les avis proposant de partir vers Borcoline et de prendre le risque d’un trajet bien plus long, ils partaient vers les Gorges du Crane comme le barde l’avait conseillé. C’était un bon point de départ, presqu’aussi bon que de voir Dalcaer prendre la tête de leur expédition malgré ses craintes auxquelles il ne put répondre que d’un hochement de tête entendu.

Il avait essayé de convaincre Metzli que Borcoline était peut-être pire que le pont : Non seulement c’est un détour de taille mais l’apparente innocence d’un passage par un village pourrait leur faire plus de mal que l’affrontement d’un obstacle connu, aussi dangereux fut-il. Un nid à vipères, plein de couteaux à planter dans le dos d’aventuriers pas assez prudents de se croire en sécurité, un repère de brigands tuant les gens de passage pour leur prendre leurs bourses, leurs montures et le reste.

Il ne fallait pas chercher le mal dans les humanoïdes monstrueux ou dans les morts-vivants, les hommes étaient dans ce domaine comme tant d’autres, tout à fait compétents, souvent bien pire d’ailleurs par une imagination qui dépassait de loin celle dont les autres étaient capables. Mais ils partaient pour le Pont. Et c’était, de son avis, le mieux qu’ils eurent pu faire.

La route était agréable, la compagnie tout autant. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait plus fait partie d’un groupe aussi nombreux et diversifié. Il eut tôt fait de trouver en chacun – à l’exception du Nécromancien face auquel il se limitait au minimum, par politesse - des traits de caractères agréables d’une belle compagnie. Leur diversité couplée à cet entente naissante feraient la différence, il en était convaincu et ravi.

Gabrielle, qui lui avait choisi un diminutif après avoir écorché son prénom à quelques reprises, avait pris les devants en passant une bonne soirée avec N’Djouma, faisant preuve par l’exemple qu’il ne fallait pas la prendre pour une pauvre dame sans défense et qu’au contraire, elle était femme sur laquelle on pouvait compter. N’Djouma qui, derrière des airs barbares, avait une sagesse pratique qui ramènerait les choses à ce qu’elles sont, l’aidant à ne pas se perdre dans des réflexions sans queue ni tête dans lesquelles il sombrait trop souvent. Il ne semblait pas trop souffrir de scrupules non plus, ce serait utile, toujours trop tôt.

Metzli serait probablement la personne avec laquelle il aurait le plus d’accointance. Elle était charmante d’une part, et utilisatrice de l’Art d’une autre. Très vite, il essayerait de la connaitre mieux pour, peut-être, la diriger vers la Main des Mystères … dont il ne parlerait pas à Malphax avant que cette aventure ne soit terminée et qu’il ait fait vraiment la preuve de sa valeur et de sa bonne foi. Et finalement Dalcaer, moins joyeux que les autres Gnomes qu’il avait pu croiser jusque-là mais pour d’excellentes raisons, il devait le reconnaitre.


Tandis que leur chariot avançait bon train et qu’ils furent arrêté par le vieil homme présumé pèlerin, il fit signe à son compagnon de chariot de se tenir prêt et prudent : – « Bel rencontre vénérable Pèlerin ! Par quel hasard voyagez-vous seul, à pied sur cette route et où vous rendez-vous donc ? Nous pourrions vous aider mais vous détourner de votre route ne vous serait pas d’un grand secours. »

La situation était bien trop improbable, sa logique lui criait que ce vieil homme –s’il était vraiment ce qu’il semblait être- n’avait rien à faire là. De sa ceinture il était prêt à sortir une baguette et se tenait prêt à réagir à une attaque, soit de l’homme, soit d’autres qui profiteraient de l’instant et de la diversion de celui-ci. Il espérait que ces compagnons fassent preuve de la même prudence …

C'était la première fois que Metzli montait sa jument, Jubel : pour l'instant elle ne regrettait pas son investissement. L'animal était docile, ce qui était bien nécessaire car, citadine qu'elle était, elle n'avait guère eu l'occasion de pratiquer l'équitation durant sa jeunesse. La jeune femme avait néanmoins un bon sens de l'équilibre et un bon contact avec les chevaux, ce qui lui permettait de monter son cheval sans difficulté.

Pendant près de deux heures, elle chevaucha avec ses compagnons en direction des Gorges du Crâne, l'option qu'ils avaient finalement retenue. Metzli avait émis quelques réserves mais s'était vite laissée convaincre : elle avait vraiment envie de mettre la main au plus vite sur Malakias et ses complices.

Chemin faisant, elle discuta un peu de chevaux avec Gabrielle qui semblait attachée au sien et qui, contrairement à l'ensorceleuse, semblait être une cavalière émérite. Elle l'interrogea également quant au nom de son chien.

Elle prit également quelques minutes pour chevaucher aux côtés de N'Djouma, s'enquérant de l'évolution de la blessure que Malakias lui avait infligée quelques jours auparavant...

Néanmoins, c'était aux côtés d'Arzhaelig et de Dalcaer qu'elle avait passé l'essentiel du trajet. Très vite, elle s'était sentie à l'aise aux côtés du barde qui, comme elle, manipulait la magie. Histoire de faire la conversation, elle leur avait fait le récit de ses précédentes aventures dans la région de Tilverton.

Alors qu'elle achevait de raconter ses péripéties en Cormyr, un vieil homme les avait interpellé. La jolie ensorceleuse en fut surprise et c'est silencieusement qu'elle avait écouté Arzhaelig lui répondre. A priori, il ne semblait pas dangereux mais Metzli restait méfiante : Malphax et le barde avaient décrit la route comme étant dangereuse et elle ne se souvenait que trop bien qu'un puissant nécromancien avait pu prendre les traits d'Opwin sans que personne ne le remarque... personne, pas même Télim qui était pourtant aussi circonspect qu'observateur...

Elle décida de garder le silence pour le moment et d'observer la réaction du pèlerin afin de déterminer l'attitude qu'il convenait d'adopter.

Metzli écoute la réponse du pèlerin et utilise "psychologie" pour essayer de déterminer s'il est sincère ou s'il essaie de les tromper.

De retour sur les routes a nouveau, c'était là que Gabrielle se sentait le mieux, malgré un léger mal de tête a cause de ses excès de la veille, elle appréciait le voyage, les paysages nouveau et loin de la civilisation.

Chose rare mais pas nouvelle, elle était accompagnée cette fois, les chariots de ses compagnons lui rappelait les caravanes marchandes qui faisaient son quotidien quelques année auparavant. Elle passait la majorité de son temps a l'arrière, dans la tranquillité et le silence qu'elle appréciait tant, discutant avec ceux qui venait a elle mais ne s'étendant pas plus.

Le chemin choisit était celui qui était réputé le plus dangereux, mais ils n'avaient pas vraiment le choix, mieux valait prendre des risques que de laisser les nécromanciens préparer leurs défenses, Gabrielle n'était pas habituée a faire des choses aussi dangereuses, elle était loin d'être la fine lame qu'était son maître d'armes, et doutait légèrement de ses capacités, mais tout allait bien se passer, elle n'était pas seule...

Les divagations de la jeune guerrière furent interrompue par la voix du vieillard que leur groupe venait de croiser, située en queue de file, Gabrielle ne voyait pas parfaitement l'homme, mais elle le jugeait comme n'étant pas un danger, et laissa Arz' s'occuper de lui, il était bien entendu hors de question de prendre un homme avec nous, beaucoup trop dangereux au vu de ce que le groupe comptait accomplir, Gabrielle laissa son regard se perdre dans le paysage, alors que la cohorte s'arrêtait...

En fin de compte ce fut le trajet du pont de la Gorge du crâne qui fut choisi, itinéraire le plus rapide pour rejoindre leur destination, au sud de la Bataille des Ossements. Malphax étant le plus apte à les guider, il prit la tête du convoi avec son nouveau chariot. L'autre nouvelle recrue du groupe, Gabrielle, une jeune femme à la chevelure rousse et aux beaux yeux verts qui semblait tout aussi jeune que Metzli et N'Djouma, lui demanda si elle pouvait déposer ses sacs de nourritures dans son Chariot. Le magicien accepta avec politesse, et en profita pour échanger quelques paroles afin de faire plus ample connaissance. Durant le voyage, il n'eut l'occasion de converser avec personne d'autre, la plupart ce méfiant de lui comme s'il avait égorgé un enfant devant eux.

À l'avant de la troupe, il sentait les lourds regards de méfiance qui se posaient sur lui. Ses compagnons se méfiaient de lui, pensant qu'il pourrait être véritablement dans le camp des nécromants et agissant dans leurs intérêts. Et d'une certaine façon, c'est ce qu'il faisait. En menant son groupe au repère du culte, il servait autant les intérêts des défenseurs de Bulborp que des nécromanciens : Sa mission première étant d'amener des humains résistant pour accomplir diverses expériences sur eux, il n'y dérogeait pour l'instant en aucune façon en guidant cette équipée.

De par sa position, Nemethar fut le premier à apercevoir le marcheur. Quand il le signala, Arzhaelig le rattrapa avec son propre chariot et une fois à niveau du vieil homme, fut le premier à lui répondre.

¤ Belle rencontre ! Quelle introduction stupide pour saluer. Qui lui dit que ce sera une belle rencontre ?¤

Le pèlerin, comme il se nommait, n'avait certes guère l'allure d'un brigand, mais de là à dire qu'il s'agissait d'une belle rencontre, loin s'en fallait. Il pouvait très bien ne pas être celui qu'il prétendait être. Le nécromancien laissa le barde mener la conversation avec le vieillard, laissant le soin à ses camarades de décider si oui ou non il pouvait faire un bout de chemin en leur compagnie. Quelle que soit la décision, Malphax s'en moquait éperdument, prendre le vagabond présenterait peut-être quelques avantages tout comme il pourrait présenter des problèmes. Il laissa donc son regard scruter les environs, s'assurant que nul danger ne si dissimulait.


Malphax utilise détection (avec son corbeau proche de lui) pour repérer d'éventuels dangers.

Sorts mémorisés :
Niveau 0 : Langue mordue, son imaginaire, destruction de mort-vivant, destruction des morts-vivants
Niveau 1 : Frayeur, armure de mage, rayon affaiblissant

Drôle d’équipage, oui, c’était un drôle d’équipage qui faisait route vers la gorge du crâne. Je savais pouvoir compter sur Metzli. Arz était solide et il semblait connaitre son affaire dans cette Histoire. Je ne connaissais pas Gabrielle et elle ne m’avait guère donné l’occasion de mieux la connaitre la veille mais elle représentait une deuxième lame. Le fameux Malphax, bien que s’étant présenté comme un homme cherchant à détruire les sectes de l’intérieur me faisait plus penser à un ruffian. Sa façon de s’accaparer le grimoire du nécromant et son style me soufflait de ne pas laisser Metzli lui tourner le dos.
Dans tous les cas, nous étions loin de représenter une troupe de Paladins luttant pour la justice même si au final, le but était le même quel que soit les motivations des uns et des autres. Seul Dalcaer luttait clairement pour son Village. De mon côté, je ne savais pas vraiment si j’y allais pour débarrasser le monde de cette engeance, pour les gains que je pouvais escompter à moins que ce ne fut simplement pour me venger de Malakias. C’était probablement un mixe de tout cela teinté d’une pointe d’excitation du combat que cela allait procurer même si je préférais me mesurer à des combattant bien vivant plutôt que de tailler de la chaire morte et fracasser des os dénudés.

Pour cette première étape du voyage, j’avais opté d’accompagner les chariots à pied. Ils offraient certes un confort relatif mais ne permettait guère de réagir rapidement en cas d’attaque. De plus, sur les chemins, leur vitesse était peu ou prou celle d’un homme marchant d’un bon pas. Il n’était guère difficile de sauter dans l’un ou l’autre des chariots pour se reposer les jambes une petite heure si nécessaire. Dans la caravane d’Azram, seul les impotents, les femmes et les esclaves voyageaient en chariot.

La première partie de leur voyage se déroula sans réelle difficulté. Je pris au sérieux la mise en garde de Dalcaer à propos des gardes de Baine. Ceux-ci semblaient de redoutables adversaires dotés de pouvoir impressionnant.
Je pus également rassurer Metzli sur mon état, les brulures s’étaient fortement estompées après ces deux nuits de repos et il ne restait plus que quelques rougeurs. Arz et Dalcaer avaient eux-mêmes dut recevoir des soins au temple pour récupérer aussi rapidement. Gabrielle tenait toujours une certaine distances vis-à-vis d’eux tous et Malphax continuait de paraitre inquiétant voir hautain a mes yeux. Je ne savais pas trop ce qu’il pensait mais même si je doutais de son honnêteté nous étions dans le même bateau. Les nécromants du repaire ne lui pardonneraient probablement pas la perte des leurs pas plus que le vol du Grimoire. Le mauvais côté de cette histoire c’est que nous ne pouvions plus compter sur lui pour infiltrer le culte. Le groupe de Flint avait été absent suffisamment longtemps pour qu’ils se saisissent de lui dès son arrivé. Ce genre de secte sans morale ne badinerait probablement pas surtout si Malphax était effectivement une nouvelle recrue.
Restait à savoir si Malphax nous avait vraiment tout dit. L’affaire d’Owpin m’avait démontré que l’apparence ne signifiait pas grand-chose et si je n’avais pas passé une bonne partie de la soirée à boire avec Gabrielle, j’aurais pu aussi douter de son apparence et craindre qu’un malakias ou autre soit caché derrière ses traits. Je pensais tout de même que ce genre de sortilège avait une durée limité et Gabrielle ressemblait toujours à Gabrielle. Qu’en était-il toutefois de ce vénérable vieillard qui nous interpelait du bord du chemin ?
Je ne devais pas être le seul à me poser la question car je senti presque un mouvement de recul à cette apparition. A tel point que nul ou presque ne pipa mot.

Les seuls lieux dont j’avais entendu parler dans le coin étaient tous liés à la mort et réputés hantés par des démons voir pire. Bref, il ni avait pas grand-chose de respectable à des lieux à la ronde et je craignais plus de tomber sur un autre nécromant que sur un saint homme.
Un vieux d’apparence inoffensive était l’idéal pour focaliser l’intention d’une troupe pendant que des complices se tenaient en embuscade.
Je passais à l’arrière du convoi gardant le dernier chariot sur mon côté pour protéger l’un de mes flancs et encochait discrètement une flèche de guerre sur mon arc au cas où tout en scrutant les environs. Je notais que Malphax tout aussi suspicieux que moi recherchait un éventuel danger pendant que les autres surveillaient notre étrange bonhomme.



Arc prêt avec flèche de guerre a l'arrière du convoi et a l'opposé d’où ce trouve le vieux (histoire d'être plus ou moins hors de vue). A gauche si il est a droite ou vice versa et avec une ligne de tir dégager si nécessaire d'un pas de dégagement.

Date : 23 Ches - La Griffe des Soleils Couchants 1373
Lieu : Quelque part sur la route entre Bulborp et l’Accessible.
Temps : ensoleillé
Moment : milieu de l'après-midi

Le vieillard sourit en voyant les différentes réactions que causait son apparition, Dalcaer s’était lui aussi tu et avait laissé parler Arzhaelig. Le vieux prit un certain temps pour répondre, on aurait dit qu'il les examinait un par un et s'amusait à étudier leurs différentes réactions et leur caractère. Il prit enfin la parole.

-Magicien rappelez votre familier je ne crois pas qu'il y ait d'ennemi à craindre dans les environs. Je sais qu'elle quête est la votre, mais avant de vous décider à me porter de l'aide, je vais vous donner mon nom afin de finir les présentations. Certains m’appellent le marcheur des brumes et d'autres Iskaujir ou eznorb ed eliotos.
Inutile de vous présenter à votre tour car je vous connais déjà, surtout toi Arzhaelig, j'ai autrefois eu le plaisir de visiter les locaux de l'ancienne Assemblée aujourd'hui connue sous le nom de "Main des mystères" .

Dîtes-moi comment comptez-vous affronter Silax la liche? C'est une créature d'une puissance indéniablement intéressante et certainement maléfique. Je crains que vous ne couriez à votre mort.

Sans dire un autre mot le vieil homme s'approcha de la charrette, les chevaux semblaient inquiets et hennirent de toutes leurs forces à son approche.
Dalcaer lui fit signe de monter à côté de lui et le pèlerin prit place sur la banquette.

Le prêtre gnome fut le suivant à prendre la parole.

-Vénérable Iskaujir, j'ai entendu parler de vous, je sais que vous aimez observer les conflits qui déchirent notre terre et qu'il est rare que vous y preniez part. Pourquoi vous vous intéressez à nous et à notre quête?

Le vieil homme Leur demanda de reprendre la route il répondrait à leurs questions en cours de route.

Malphax et Arzhaelig sont les seuls à comprendre la signification du nom du vieil homme

Avant de donner sa réponse qui fut pour le moins étrange, le vieux pèlerin observa attentivement chacun des aventuriers lui faisant face. Il paraissait amuser de les voir se méfier de lui de la sorte. Il demanda en premier à Malphax de rappeler son corbeau, ce que fit ce dernier, mais seulement une fois sûr qu'aucun danger ne rôdait.
Lorsqu'il se présenta, le vagabond fournit plusieurs appellations, dont l'une en langue draconique, mais aucune n'était familière au magicien.
Chose étrange, ce « marcheur des brumes » savait qui ils étaient et pourquoi ils voyageaient. Nemethar le soupçonna d'être un adepte de la divination, sans cela, il lui serait presque impossible de connaître leur dessein. Seconde chose étrange, il fit allusion aux locaux d'une assemblée maintenant connue sous le nom de "Main des mystères" à laquelle semblait appartenir Arzhaelig. Il devait sans doute s'agir d'une guilde d'initié à la magie ou aux poèmes pour que le barde en fasse partie supposa le nécromancien. Dans le premier cas, si la suite des événements et les mœurs de cette confrérie le permettaient, il irait peut-être si intéresser afin d'en apprendre toujours plus sur la sorcellerie.

Quand Iskaujir mentionna le nom de Silax la liche et de sa puissance, il confirma ce que pensait Malphax sur leur aventure : Attaquer de front le repère du culte et vaincre son maître s'avérerait hors de portée, et il serait plus judicieux de rester de son coté. Toutefois, quand Dalcaer parla de l’Étoile de bronze, le définissant comme un homme aimant observer les conflits et n'y prendre que rarement part, il laissa penser au pratiquant des arcanes noirs que ce mystérieux individu, intéressé par leur quête, pourrait peut-être leur confier le moyen de l'accomplir.

Alors que le vieil homme s'approchait des chariots, les chevaux se mirent à paniquer et à hennir comme des diables. Le mage réussi difficilement à les calmer puis regarda d'un air interrogateur l'objet de leur crainte qui prenait place au côté du prêtre gnome.

¤ Se pourrait-il que ce soit... Non, ce n'est pas possible. Mais sait-on jamais, l'avenir nous le dira. ¤

Une fois qu'ils se remirent en route, Malphax resta à son niveau autant que le permettait la route et l'interpella d'une voix calme :

- Dites-moi Iskaujir, comment nous connaissez-vous, nous et notre mission, êtes-vous un devin ?

- Devin ! Devin ! Devin ! Croassa Nelzar en écho à son maître.

- Qui êtes-vous exactement et qu'est-ce qui vous amène en ces lieux ?



Sorts mémorisés :
Niveau 0 : Langue mordue, son imaginaire, destruction de mort-vivant, destruction des morts-vivants
Niveau 1 : Frayeur, armure de mage, rayon affaiblissant

Metzli fut impressionnée par la force qui se dégageait du vieillard et par le fait qu'il sache exactement ce qu'ils étaient en train de faire. Son nom ne lui disait par contre rien du tout : Dalcaer et peut-être Arzhaelig semblaient par contre le connaître, au moins de réputation. D'où venait-il et qui était-il pour être si bien informé? Elle flatta Jubel, pensive.

¤La seule chose à laquelle me raccrocher, c'est cette mention de cette mystérieuse "Assemblée"... Si je me souviens bien, Joinon avait évoqué son existence en ma présence à Tilverton. Il semble qu'Arzhaelig en fasse partie lui aussi : il faudra le questionner à ce sujet quand nous aurons tiré cela au clair...¤

Un autre élément retint son attention : la mention de la liche Silax. Bien qu'elle n'en ait jamais entendu parler, le seul fait qu'il s'agisse d'une liche la fit frissonner.

¤Décidément, après la dracoliche Aurgloroasa de Pics du Tonnerre... Tymora, tu aimes placer des obstacles insurmontables sur ma route!¤

Une liche ne devait pas être prise à la légère, aussi l'ensorceleuse se permit-elle à son tour de poser une question à l'étrange pèlerin:

- Enchantée de faire votre connaissance, Iskaujir. Vous avez évoqué la présence d'une liche parmi nos adversaires. Je suppose que c'est à dessein : pourriez-vous nous en dire plus à son sujet?

Je n’étais vraiment pas tranquille. Visiblement, le vieux était seul ou ses complices étaient très bien cachés mais j’optais pour la première solution. Dalcaer avait accepté la présence de l’individu et comme il était mon employeur, je n’avais pas grand-chose à y redire mais je n’aimais pas ça. Certes, si il disait vrai, le bonhomme pouvait être un allié utile si ce n’est puissant mais j’avais très mal prit la réaction des chevaux.
Ce marcheur de brume devait être un mage ou un truc de ce genre et peut être qu’il dégageait un je ne sais quelque chose qui pouvait perturber les chevaux, cela pouvait être aussi dut à quelque chose de plus maléfique. J’avais bien en tête que le complice de Malakias avait pu prendre l’aspect d’Owpin et rien ne me disait que ce n’était pas lui qui était là au côté de Dalcaer que ce soit sous une fausse ou véritable apparence.
Tous semblaient accepter sa présence excepté Gabrielle et Arz qui n’avait encore rien dit. L’homme connaissait beaucoup de chose sur nous mais cela ne prouvait pas ses bonnes intentions. Ses informations auraient pu être obtenues au village ou notre présence n’était pas un secret et comme personne n’avait jamais vu ce marcheur de brume, personne ne pouvait l’identifier de toute façon.
Quittant ma place et en gardant toujours mon arc en main même si je n’en tendais plus la corde j’ajoutais.

-Je ne voudrais pas offenser notre visiteur mais je ne connais pas ce marcheur de brume et sauf votre respect, c’est encore plus facile de se faire passer pour lui que pour Owpin au village. Vous autre qui êtes versé dans l’art de la magie, il ni a pas de moyen de s’assurer des intentions d’un homme ? Malakias aurait bien pu filer vers le repaire de ce silax en nous laissant son complice sur le chemin. Là encore voyageur, vous êtes peut être bien ce que vous dites mais peut être pas.

Une liche étant notre adversaire, je devais bien avouer que cette mission m’apparaissait de plus en plus mal engagée. Toute aide semblait donc le bienvenu mais tomber justement sur cette aide à l’instant précis où l’on en avait besoin me semblais une trop singulière coïncidence.
J’avais toutefois confiance au jugement d’Arz, c’était, contrairement à nous autres, un homme d’expérience. Mon jugement des hommes se limitait aux gladiateurs et a une certaine pseudo ingénu qui m’avait roulé dans la farine.

- Paix N'Djouma, paix ...

L'inconnu en connaissait beaucoup trop sur eux pour réagir ... autrement ... Comment pouvait-il donc être au courant de leur quête? Qui parmi eux avait seulement connaissance de la présence de la Liche sur la Bataille des Ossements ? Arzhaelig doutait même que Malphax le fut !

Silax ... son nom seul tenait plus de la légende que du récit historique et si le barde avait lu à son sujet, il n'avait pas jugé utile d'inquiéter ses compagnons d'aventure avec de vieilles histoires ... même s'il ne savait que trop bien que ces vieilles histoires se basaient toujours sur une large part de vécu, aussi coloré fut-il au travers des ans.

Avait-il pu intercepter les notes envoyées à la Main des Mystères? N'était-ce ... que ça? A bien y réfléchir, c'était Ahtifaar qui lui avait donné le sien. Même s'il avait fait vérifié l'objet et s'était assuré que leur ancien maître ne pouvait plus profiter de ces échanges, qui pouvait savoir de quoi était capable ce démon et quels alliés il pouvait encore avoir?

- Je pense qu'il nous serait profitable de poursuivre notre route en compagnie du Marcheur des Brumes qui -cela va sans dire- n'a de fait absolument pas besoin de notre aide et pourrait nous suivre que nous le voulions ou pas.

Tandis qu'il répondait au guerrier, il se creusait les méninges à laisser paraître une ride au milieu de son front couronné de sa chevelure blanche. Qui pouvait donc bien être cet Iskaujir? Quand était-il passé à l'Assemblée? Comment avait-il fait le lien avec la Main des Mystères?
Le barde connaissait les animaux, assez pour s'inquiéter de la réaction des chevaux, une réaction qu'il pouvait associer avec quantité de choses mais aucune de plaisante. Seule la réaction du prêtre gnome le rassurait un peu, il semblait l'accepter et ne se verrait pas aller contre sa volonté.

- Ainsi donc nous nous connaissons? Certains souvenirs m'échappent parfois mais aucun d'aussi récents que mon passage à l'Assemblée.