Chamaeleontis - Chapitre I, 20 Tarsakh 1373

Elle avait doucement récupéré de la fatigue que générait à chaque fois ce délicieux état dans lequel elle se trouvait quand elle ouvrait les vannes, lâchait prise et se laissait envahir de tout son être par la colère.
Elle observait tout ce petit groupe s’affairant à gérer la situation. Finalement ils n’avaient pas avancé dans leurs investigations. Et même si le temps ne leur était pas compté pour le moment, la jeune elfe commençait à s’impatienter.
Le gredin avait pris la poudre d’escampette avec une facilité qui l’agaçait au plus au point. Elle avait vu les regards presque méprisant de certains par rapport à son intervention, mais en même temps qu’auraient ils fait de plus eux… rien !
Si le fuyard avait été derrière cette porte, ils auraient crié au génie et maintenant ils se permettaient de la mépriser. Si tel était le cas, ils ne méritaient même pas qu’elle en fasse autant.
Souhaitant se rendre utile et discrète à la fois, elle s’approcha doucement de la rue afin de s’assurer que tout ce grabuge n’avait pas rameuté de forces de l’ordre. Elle conservait le secret espoir d’apercevoir à nouveau le fugitif. De plus, elle commençait à se sentir à l’étroit dans cette petite ruelle, elle qui avait l’habitude des grands espace montagnards ou forestiers.
Cette pause lui permit de prendre tous ces événements avec une certaine philosophie. Son intervention avait entraîné des réactions de chacun, et ils se connaissaient finalement un peu mieux. Il était préférable de se découvrir sur des événements anodins, plutôt que lorsqu’il serait dans une situation critique.
Elle savait désormais que si elle devait charger une créature au combat, il lui faudrait laisser de l’espace pour Lyloo, car elle en ferait de même et qu’elle courait presqu’aussi vite qu’elle. Elle savait désormais qu’il y avait deux membres de leurs groupes qui était bercé dans l’art de lancer des sorts, même si ses connaissances ne lui permettaient pas de savoir leurs types, et d’où ils puisaient leur pouvoir : le savoir, la foi, un héritage, ou encore autre chose…
Elle s’installa en restant dans l’ombre pour avoir une vue satisfaisante de la rue dans laquelle elle était passée en trombe quelques minutes auparavant, afin d’observer la vie qui y regnait.

Tous

weadal s'approcha du vieil homme qui la regarda d'un air méfiant. Vu l'accoutrement de la troupe, il y avait fort à parier que le voleur dont ils parlaient était tout relatif : une telle compagnie probablement d'aventurier s'attire souvent des ennuis, voire en provoque. Malgré tout, il vit la porte défoncée avec plusieurs personnes autour, le contact chaud de la genasi et ses paroles réconfortantes, quoique étranges le mirent à l'aise avec la situation.

- Par ma cane, voilà qu'notre ruelle s'met à de mèche avec des salopiots. Je n'ai rien vu et personne n'est entré dans ma maison d'tout l'matin. J'étais moi-même derrière la porte, là ! Dit-il dans un signe, montrant un siège non loin de son seuil d'entrée. "Laissez-moi m'en occupez !"

Clopinant, il se dirigea alors vers chez son voisin et tambourina la porte, avant d'ouvrir. Un homme d'âge mûr se montra au milieu de chez lui, de carrure plus fine. Un rapide échange dans une langue locale, du Chondathan, et tout était dit. L'homme trapu fit de même avec la troisième porte du côté gauche de la ruelle, avant de se retourner vers les compagnons.

- Personne n'a vu. Mais Ilberht a entendu quelques chose dans cette maison là. Il montra la dernière maison, celle dont la porte était verrouillée, la deuxième à droite dans la ruelle.

La ruelle était revenu au calme et au silence. Boroneth avait pris le temps de vérifier la rue principale bordant la propriété : rien à signaler. Aucun mouvement dans la rue sinon quelques passants : le brigands ne les avait pas roulé, pas une seconde fois en tout cas... enfin, pour l'instant.

Pendant ce temps, Eldrad inspecta la maison. Ceci prit peu de temps tellement elle était petite. Une grande chambre commune, trois lits, jouxtaient la pièce de vie. La cuisine était faite dans le foyer du feu, situé dans une corniche du mûr opposé à l'entrée. Les seules ouvertures vers l'extérieur étaient la porte, ou ce qu'il en restait, et la fenêtre située juste à côté, sur le même mûr. Il n'y avait pas d'étage ; probablement que le niveau au dessus de cette modeste demeure était utilisé par une autre maison, adjacente à celle-ci. Le brigand n'était pas là, c'était une certitude.
Il n'y avait rien de bien intéressant dans la maison - ou dans les poches de la femme -. Etaient malgré tout visibles trois torches neuves, de la nourriture -légumes frais, pain et viandes séchées-, des couverts, assiettes, chopes et marmites, des vêtements et des outils : une pelle, une pioche, un grappin, un marteau et des pitons de bois.
La femme avait été allongée sur son lit par Lyloo, l'endroit le plus discret - et confortable - qu'elle aurait pu trouver.

Vu la situation, tout le monde se regroupa devant la porte verrouillée. L'homme trapu, dont le nom avait été entendu - Asgremi - s'en retourna chez lui et tira le verrou, non sans avoir souhaité bonne chance aux compagnons. Il avait dit qu'il ne connaissait pas les habitants de cette maison-là, qui était d'ailleurs beaucoup plus grande que les autres demeures de la ruelle. Il ne voyait ses occupants que rarement, et lorsque cela arrivait, ils n'échangeaient pas même un regard.
Qu'ils défoncent leur porte ou non, cela ne lui faisait ni chaud ni froid.

Heureusement, il n'avait pas l'intellect pour se demander pourquoi la porte où était probablement le brigand était encore intact, alors que l'autre était en charpie.

La façade de la maison ciblée était sur deux niveaux. Au vu ce qu'avait dit Asgrim sur la taille de la maison et la richesse de ses propriétaires, il était bien probable que les deux niveaux soient effectivement liés à une même demeure, voire aussi le second niveau au-dessus de la maison à la porte défoncée. Une fenêtre au rez de chaussée plus trois à l'étage, ceci faisait quatre entrées potentielles - ou sorties -, en plus de la porte épaisse qui se présentait à eux. Une fenêtre à l'étage était entrouverte. La serrure quant à elle semblait de qualité habituelle.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de Fouille Eldrad : 19(1d20) + 7(comp) = 26
Jet de Bluff/Diplomatie Gweadal : 6(1d20) + 1(comp) = 5

Lyloo sortit de la maisonnette pour se retrouver dans la ruelle, elle écouta la conversation avec attention. Apparemment les voisins n'alerteraient pas la garde c'était déjà ça. Une maison semblait louche d'après les dires du voisinage, Lyloo prit son épée à deux main et s'approcha de la porte donnant sur la maison à deux étages. Alors c'était là que les attendait leur énigmatique ennemi...

Lyloo réfléchit avant de se décider à frapper la porte avec son épée, défoncer des portes n'était pas ce qu'elle aurait espéré en signant le contrat. Elle s'était attendu à plus d'action et maintenant elle se retrouvait à casser des portes...
Bref au moins celle-ci ne risquerait pas de se défendre pensât pour elle même la guerrière psionique en abattant son arme de toutes ses forces sur cet ennemi en bois inerte.

Au fond d'elle même, elle espérait que l'individu se tint encore dans la battisse mais avec tout le temps qu'ils avaient perdu elle était sure qu'ils ne trouveraient que des murs vides. Cependant l'homme aurait pu piéger la maison et cela elle n'oublia pas de le préciser à ses compagnons et surtout à Boroneth qui avait tendance à foncer tête baissée sans trop réfléchir comme la bonne barbare qu'elle était.

- Faites attention à l'intérieur, il pourrait y avoir des pièges.

Lyloo défonce la porte à coups d'épée et laisse les autres rentrer d'abord dans la batisse, elle prend son temps pour ne pas tomber dans un piège, Détection, Fouille etc. Et envoie son amulette araignée observer l'étage du haut de la maison.

Le vieux ne semblait pas se poser trop de questions et encore mieux il les aidiat, il leur donna de précieux renseignements leur indiquant une autre maison, Lyloo s'y dirigea et commença à fracasser la porte, Melkiot leva les yeux au ciel toute en armant son arbalète.
*Tout dans la finesse à ce que je vois.*
"Oui, enfin on aurait pu y aller plus subtilement, quelqu'un du groupe aurait pu tenter de crocheter la serrure, non ? Comme ça on aurait eu l'effet de surprise pour nous, là on va encore alerter toute la galerie."
Il se tint prêt visant la porte au cas ou un ennemi se déciderait à pointer le bout de son museau, il scrutait la rue aussi au cas où une patrouille viendrait voir le raffut qu'ils faisaient.
*A force, ça va finir par arriver.*
Si c'était le cas, il prendrait ses jambes à son cou sans demander son reste, de toute façon, ils étaient pas de taille à affronter une patrouille bien équipée.

Quand on considérait les choses avec calme et qu'on agissait avec finesse, les résultats étaient peut-être moins expéditifs et éclatants mais toujours plus prometteurs. L'approche de la genasi d'air auprès du vieux Asgrim en était la preuve. Un mensonge de la part de ce vieil homme parti frapper ainsi à la porte de se voisins était très peu probable. Ses compagnons auraient-ils pu imaginer une seconde enfoncer les portes de ces habitants qui ne demandaient rien d'autre que de passer une après-midi tranquille, tout en parlant de discrétion ?

Gweadal commençait à penser que leur groupe avait assez fait de dégâts sur son passage et qu'il était temps de prendre les choses en main pour éviter d'autres dérives plus impardonnables. Elle n'avait pas pour habitude d'user d'autorité mais elle n'appréciait guère que les choses ne se passent pas comme elle l'avait prévu. Ceci était encore plus vrai qu'elle devait subir les conséquences des actes imprévisibles de Boroneth ou de Lyloo. Si le missionnaire du Saphir noir ne calmait pas le jeu il faudrait bien que quelqu'un ici s'en charge. Melkiot lui avait inspiré une impression de danger mais tout compte fait, s'il finissait par s’avérer relativement digne de confiance, son esprit visiblement plus rationnel et subtil rassura intérieurement l’invocatrice.

¤ Heureusement qu’ils n’utilisent pas tous leurs cerveaux et bras comme ces deux-là ¤ finit-elle par penser en regardant les deux autres femmes du groupe.

Cette seconde porte semblait résister un peu face aux coups portés par Lyloo. Gweadal en profita pour invoquer une seconde protection magique, contre le mal cette fois. De toute manière, s’il n’avaient pas affaire à des être maléfiques ou dotés d’intentions malveillantes, Gweadal ferait tout son possible pour qu’un affrontement ne soit pas à l’ordre du jour. Il était tout à fait compréhensible que cette personne qu’elle avait nommé « bandit » n’en soit pas un. Il pourrait même leur apporter une aide précieuse comme le vieux Asgrim venait le de faire, à condition de se montrer digne d’obtenir cette aide, par la diplomatie voire la négociation.

- Vous me laisserez passer la première et gérer la situation tout en douceur. On va éviter de s’attirer d’autres ennuis. Nous ne connaissons pas la réelle identité de cette personne qui n’a pour l’instant pas grand chose à se reprocher. On ne tue ou torture pas pour le simple fait d’avoir été espionné. Je vous demande juste de retenir vos épées le temps de procéder à quelques éclaircissements nécessaires.

Désormais protégée par deux sortilèges défensifs, l’invocatrice se sentait confiante pour s’avancer seule et déclarer ouvertement ses intentions aux assiégés. Qu’ils lancent la première pierre, flèche ou attaque magique après ses mots pacifiques et leur sort en sera fixé. Bien consciente du danger potentiel qui se terrait derrière la porte, elle se tint sur le côté, invisible aux habitants de la maison, et attendit que Lyloo termine son œuvre musclée.

Lance protection contre le mal sur elle-même et s'écarte de l'entrée de la porte.

Boroneth fut surprise mais aussi un peu fière que sa méthode inspiré Lyloo. Elle avait récupéré de la fatigue que lui avait provoqué son état de rage. Elle prit parti de rester un peu en retrait , estimant que ses réflexes n'étaient pas forcément les plus adaptés dans le contexte actuel . Elle se mît a sourire pendant que la porte pliait sous l'imposante force de la guerrière . Elle avait observé chacunes et chacuns, et selon elle personne n'avait vérifié si la porte était tout simplement ouverte .
Elle-même ne l'avait pas fait, mais elle s'était déchaîné sur une porte surtout pour calmer sa colère et non pour servir la mission qui les unissait.
Pendant que la porte vivait probablement ses derniers instants, la jeune barbare prit du recul afin d'observer les hauteurs de la bâtisse . Une fenêtre ou une porte dérobée pourraient permettre a leur fuyard de se faire la belle , ce qui était manifestement sa spécialité .
Maintenant tous ses sens au service de son observation, elle saisit son arc , prête a ajuster quiconque voudrait leur fausser compagnie .

Eldrad hallucinait tout bonnement, ou tout du moins, c'est ce qu'il se demandait...

¤ Mais c'est quoi ce groupe de fous...¤

Il avait bien compris que l'elfe, prit dans sa rage incontrôlable, ait dût déverser celle-ci sur le premier obstacle venu, en l’occurrence la porte de la pauvre habitante assommée, mais là c'est Lyloo qui s'y mettait et elle n'y allait pas de main morte.

La porte qu'elle attaquait, était supposé être celle que l'individu qui les avait espionné avait franchi pour s’échapper mais ce n'était pas une raison pour continuer à faire tout ce raffut.

Il leva les yeux au ciel, se demandant ce qu'il avait fait pour mériter pareil punition.
C'était la première mission qu'on lui confiait et il n'avait rien trouvé de mieux qu'une bande d'excité pour l'aider dans sa tache, et cela commençait à sérieusement l’inquiéter...

D'autant plus, que par instinct, son esprit s'était mis à formuler diverses hypothèses quand à la nature de l'individu croiser précédemment, et Eldrad en arrivait souvent à la conclusion la plus plausible, à savoir que c'était certainement un homme de main d'Imuav Grandblanc.

Il se demandait maintenant s'il devait mettre le reste du groupe au courant. Visiblement il n'en avait pas vraiment le temps, la porte allait lâcher d'une seconde à l'autre. Il prit donc le parti de faire court, on verrait ultérieurement pour rentrer dans les détails.

- Bon, écoutez moi bien vous tous ! Il se pourrait qu'on ne soient pas les seuls sur cette affaire. Je n'ai guère le temps de tout vous expliquer maintenant mais il y a de grandes chances pour que les personnes qui se trouvent à l'intérieur de cette maison, soient non seulement des concurrents mais aussi des ennemis. Je vous recommande à tous la plus grande prudence !

Et se tournant vers Gweadal.

- N'espère pas trop que ta diplomatie fonctionne sur eux. Je vais me tenir à tes côtés pour essayer de détecter de possibles pièges et Lyloo reste près de nous également. Boroneth et Melkior, surveillaient les autres issues s'il vous plait !

Tous

e quintette finit par résoudre le problème de la porte, d'une manière presque devenue commune pour la ruelle. Trois coups d'épée et l'affaire était réglée, la porte éventrée.

Lyloo déposa son cristal sur le mûr à l'intérieur, cristal qui avait gardé ses pattes ectoplasmiques depuis sa démonstration de l'auberge, avant de se reculer et de laisser Gweadal passer. Il commença son ascension du mûr.

Derrière la porte était une salle, de bien meilleure allure que les précédentes maisons visitées dans la même ruelle. De lourds tapis sur un sol de pierre, un foyer central seulement pour le chauffage et la décoration. Une longue table à manger entourée de huit chaises bordait ce foyer. L'appartement n'était apparemment pas plus traversant que le précédent, laissant espérer qu'il n'y ait aucune sortie donnant de l'autre côté de la rue. La première pièce, à l'instar de la précédente maison, était apparemment la pièce de vie. De beaux meubles de bois siégeaient ça et là. La pièce était vide.

Une seconde pièce était visible, apparemment une cuisine servant aussi de sellier pour le vin et les victuailles, de ce qu'ils pouvaient voir par l'ouverture entre les deux pièces.

A peine étaient-ils entrés qu'un homme sortit de la cuisine en trombe et sauta dans les escaliers qui menaient à l'étage et les monta quatre à quatre en hurlant d'un air terrorisé.

- Merde, ce sont eux... !

En quelques secondes, il avait disparu, après avoir averti ses compagnons, de manière évidente. Néanmoins, tous purent constater que ce n'était pas celui qu'ils avaient déjà croisé. Celui-là avait guerre meilleure allure, mais semblait plus jeune.

Les compagnons étaient dans l'entrée, devant eux et au centre de la pièce se trouvait le foyer, sur leur droite était la table, sur la gauche l'ouverture vers la cuisine et de l'autre côté de la pièce se trouvait donc l'escalier droit, vu de profil et dont la balustrade le séparait du reste de la pièce.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de dégât Lyloo : 6(1d6) + 6 - 5(solidité) = 7
Jet de dégât Lyloo : 5(1d6) + 6 - 5(solidité) = 6
Jet de dégât Lyloo : 4(1d6) + 6 - 5(solidité) = 5

Melkiot continua à pointer son arbalète armée devant lui, en entrant dans la maison à la suite de ses autres compagnons, lorsqu'il vit l'homme courant dans les escaliers, il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit, ce dernier était trop rapide.
"Je crois qu'Eldrad a raison, je suis d'avis de tirer et de discuter après, surtout qu'en plus ils semblent nous connaitre."
*Lorsqu'on veut discuter on se barre pas dans l'escalier en gueulant ce sont eux.*
Il trouvait Gweadal imprudente il s'avança dans la pièce au pied de l'escalier.
"Bon ben y a plus qu'à aller les chercher, non ?"

Puis il se dit que la pièce contenait peut être des choses de valeur et se mit à fouiner un peu partout pour voir s'il trouvait quelque chose d'intéressant, voyant les meubles en bois de belle facture, il se dit que les habitants de cette demeure devaient être riches.
*Autant prendre ce qu'on peut tout de suite, on sait jamais ça pourra me servir par la suite.*

[fouille]

Pour la moniale, traiter avec diplomatie avant de se lancer dans un combat relevait surtout de l'honneur et du respect qu'elle jugeait nécessaire d'accorder à ses opposants. A l’image du célèbre serment instauré par Grand Père des Mages, un bon combat était un combat qui se déroulait dans les règles de l’art. Gweadal était suffisamment lucide pour ne pas s’exposer désarmée devant des adversaires fourbes et corrompus, il n’empêche qu’elle portait une assez grande importance à connaître ses ennemis avant de décider de les abattre par la force de la magie ou des poings.

Une chose semblait se préciser, ces individus n’étaient plus de simples inconnus à interpeller et questionner à propos de leurs intentions douteuses. Tout comme Melkiot, Gweadal avait bien entendu et cerné la nuance des quelques mots prononcés par le cuisinier avant de s’enfuir à l’étage. Toute la petite compagnie qu’ils étaient venu rendre visite dans cette maison confortable devait être sur le même coup : espionner le groupe d’aventuriers recruté par Eldrad Ulthrane, si ses intentions n’étaient pas plus malintentionnées et déloyales.

Comme l’avaient souligné Eldrad et Melkiot, Gweadal finit elle aussi par croire sur la diplomatie ne serait vraisemblablement plus d’un grand secours. Il ne fallait cependant pas se précipiter bêtement dans un piège sans s’assurer de la réelle identité et puissance de leurs adversaires. Déclarant de toute voix ses intentions, l’invocatrice commença à user du pouvoir des mots pour cerner ses assaillants. Avec un peu de chance, pourra-t-elle les intimider ou les provoquer suffisamment pour qu’ils commettent l’erreur de sortir de leur cachette.

- Je vois que vous êtes tous de très bons coureurs ici ! Je suis cependant rassurée de voir que vous semblez aussi capables d’aligner deux mots ! Cessez cette mascarade futile et venez nous prouver que nous avons eu tort de vous poursuivre. Le Seigneur des Sorts saura reconnaître votre honneur et votre franchise.

La génasi d’air fit une pause et se déplaça vers Melkiot pour le retenir et l’empêcher de foncer dans la gueule du loup. Elle lui chuchota alors à l’oreille :

- Je pense que c’est exactement ce qu’ils veulent que nous fassions. Grimper ces escaliers les uns après les autres pour pouvoir nous prendre lâchement en embuscade. Et avec tout le respect que je vous dois, je ne pense pas que vous soyez forgé pour vous risquer le premier dans ces escaliers. S'ils ne peuvent pas fuir plus en avant, nous avons tout notre temps.

La magicienne soutint le regard de son homologue sans aucun sentiment désapprobateur à son encontre. Ses propos étaient sincères et sans artifices, la sécurité de chacun avant tout. Pour l’intérêt du groupe il ne fallait pas prendre ces ennemis à la légère. S’adressant cette fois de nouveau aux propriétaires des lieux, elle reprit haut et fort :

- Votre maison est remarquablement bien aménagée, ses meubles bien remplis et ses cuisines bien fournies. Ce sera un plaisir pour nous de profiter de tout ce confort le temps que vous vous décidiez à venir discuter avec nous, comme je l’aurais souhaité depuis le début. Faisons tous en sorte que cette situation ne dégénère pas inutilement.

Devant le comportement des individus auxquels ils avaient eu affaire, Gweadal elle-même était persuadée que ce genre de discours avait relativement peut de chances d’être efficace. Elle savait en revanche que ces fuyards devaient commencer à sentir la peur et le désespoir grandir en eux, s’ils avaient du moins quelque chose à se reprocher. L’important maintenant était de travailler le mental de leurs potentiels adversaires. La magicienne s’était très bien rendu compte avec le temps que les êtres intellectuellement inférieurs pouvaient avoir des comportements irrationnels et irréfléchis pour pas grand-chose. Tout l’intérêt pour la magicienne était ici de pousser les fuyards à commettre une erreur sous la pression verbale qu’elle ne cesserait pas de faire peser sur leurs épaules. L'avantage, c'est que tout en parlant, elle aurait le loisir de participer à la fouille du rez-de chaussez de la maison. Il n'était pas impossible qu'il mettent la main sur quelques objets magiques ou intéressants.

Intimidation (verbale), Lance Détection de la Magie et scrute tout le rez-de chaussez + Fouille.