Chamaeleontis - Chapitre I, 20 Tarsakh 1373

La vue du corps nu gisant à ses pieds contenta la colère de la jeune barbare qui retrouva peu à peu une certaine sérénité. Ce n’était que justice, pas de sépulture pour les fourbes !
Elle ne fut ni surprise ni émerveillée par les trouvailles de sa fouille mais nul doute qu’elles s’avèreraient utiles par la suite. Avant de rejoindre le groupe à quelques mètres de la, elle attacha à sa ceinture, de façon volontairement apparente la bourse trouvée sur le mécréant tailleur de mollets. Elle remercia Lyloo, pour les fioles tendues. Cela dit, l’inconnu la reboutait et elle s’en mefiait. Qu’allait elle faire de ces deux flacons dont elle ignorait le contenu ? Elle les cala au milieu de sa couverture pour eviter les mauvaises surprises, à l’exception de la potion de soins qu'elle laissa facilement accessible...Elle pourrait bien lui servir bientôt.
Quant à l’armure, les dagues et dards, et l’arbalète, le peu d’enseignement martial dont elle avait bénéficié dans sa jeunesse lui avait fait déduire qu’elles étaient d’excellentes factures. Elle les proposa au groupe, les posant au sol, et s’assurant que Gweadal et Melkiot, adepte de l’arbalète et de la dague, prennent bien connaissance tous les deux de la nature du butin, et les rassurant sur la qualité du matériel.


« Si d’aventure les vôtres sont ébréchées, celle-ci sont de grande qualité … »


Ceci étant fait, elle proposa à Lyloo de s’alourdir des quelques pierres qu’elle avait trouvées, s’étant elle-même emparée de la plus belle à son gout (à savoir la moins régulière possible, quant à sa forme, et au blanc prédominant) avant de les montrer au reste du groupe.
L’idée de soigner la prêtresse pour l’achever ensuite laissa Boroneth indifférente, sauf concernant le gâchis d’une potion. Elle doutait qu’ils puissent apprendre quoique ce soit d’exploitable sortant de la gueule de cette créature ragoutante.
Souhaitant avancer et ne pas s’éterniser en intérieur ou l’air était irrespirable. L’elfe regarda l’escalier et l’accès à l’étage. De la tête, et du regard, Elle fit signe à Lyloo, espérant que celle-ci aurait la même envie qu’elle de prendre de la hauteur , et fit mine de se diriger vers l’escalier qui leur faisait face, la main sur la garde de son épée…

Melkiot fut déçu, il n'y avait pas la possibilité de réveiller leur patiente et cela l'irritait au plus haut point, il tenta de lui mettre une claque sur la joue pour voir si elle avait une réaction.
"Oh, réveilles toi !"
Mais non, ses blessures devaient être trop sérieuses pour qu'elle se réveille.
Quant à Lyloo elle proposait de lui donner une potion.
"On va pas gâcher une potion pour elle ? On sait jamais on peut en avoir besoin plus tard, il faudrait mieux la garder."

Il alla alors vers la cuisine puis prit un morceau de viande séchée qu'il renifla avant d'enfourner dans sa bouche, il commençait à avoir une petite faim.
Il vit un citron puis s'en empara d'un pour plus tard, pour le cas où leur prisonnière se réveillerait.
Puis il se mit à suivre Boroneth pour lui aussi explorer les étages.
"Appelez moi si elle se réveille, j'ai ce qu'il faut pour la faire parler."
Il faisait sauter le citron en l'air et le rattrapait.

La halfeline avait bandé les blessures de leur prisonnière en souriant et fredonnant, comme si la situation était une banale sortie entre amis. Si quelqu'un avait regardé le visage de la halfeline, il y aurait cependant discerné ce rictus caractéristique d'un plaisir sadique et malsain. La perspective de duper et de faire souffrir était pour le moins satisfaisante dans l'esprit pervers d'Enmorien.

Lorsque Lyloo puis Melkiot vinrent vers elle, la halfeline attrapa la potion et en vérifia le contenu.

-Nous allons utiliser la potion, merci. Répondit-elle aux deux aventuriers. "Je ne veux pas utiliser le pouvoir de Kelemvor s'il est possible de m'en dispenser, et je pense que l'on a actuellement plus besoin d'explications que d'une potion de soins. Mais je vais tout d'abord m'assurer que notre victime ne tentera rien une fois consciente."

Prenant l'une des dagues disposées par Boroneth, qu'elle remercia d'un large sourire affable, la halfeline découpa et retira tous les vêtements de la prêtresse, déposa le symbole sacré de la victime sur la table à proximité, et utilisa les lanières de tissus pour attacher solidement la prisonnière.

-Soyez prêts, le spectacle va commencer. Affirma-t-elle en versant sans ménagement la potion dans la gorge de la prêtresse.

Gweadal écouta poliment les propos de la prêtresse de Kelemvor puis accueillit aimablement la proposition de Melkiot de prendre le temps d’étudier les écrits magiques ensemble au calme, une fois cette journée mouvementée terminée. Voyant qu’il semblait se contenter du grimoire glissé sous son coude, peut-être trop occupé à imaginer par quels moyens il allait torturer leurs pauvres ennemis tombés au combat. Le laissant à ses propres priorités, la magicienne céda à son intime curiosité de découvrir quels objets ou baguettes magiques l’arcaniste pouvait-il bien cacher dans les plis de sa robe. Elle ne renierait pas non plus quelques petites richesses qui lui seraient d’un grand recours pour recopier les parchemins magiques qu’elle avait accumulés jusqu’alors.

Lyloo vint ensuite la rencontrer pour lui tendre trois potions. Deux de plus non identifiées glissées dans sa besace, plus ce qui avait tout l’air d’être un feu grégeois ou une flasque d’acide, ou ce genre de projectiles destructeurs toujours pratiques à avoir sous la main pour les combats qui s’éternisent au-delà de ses capacités magiques. D’un hochement lent, elle remercia sa compagne de voyage et tourna ensuite la tête vers Boroneth qui venait de l’interpeler pour elle aussi leur faire part de ses trouvailles.

Quand son regard se posa sur la dague et l’arbalète, un léger sourire s’esquissa sur son visage serein. Son arbalète contre son dos ? Elle était presque neuve et pour cause Gweadal pourrait compter sur les doits d’une main le nombre de fois où elle avait seulement pensé en faire usage. A vrai dire, ce satané Telkoun qui l’avait emprisonnée et privée de son grimoire n’y était pas pour rien. Maintenant qu’elle avait pu mettre la main sur une seconde baguette de projectiles magiques, elle se demanda bien pour quelles raisons elle continuait de transporter cette arme ridicule entre ses mains non expertes en la matière. Quant à la dague, elle n’était pas peu fière de pouvoir s’en passer et faire confiance désormais à ses poings en cas de nécessité. Sauf si elle était vraiment de meilleur qualité ou possédait des propriétés magiques, s’encombrer d’une seconde dague de l’intéressait nullement.

Un dernier point attira l’attention de la moniale. Cette nouvelle prêtresse étrangement enjouée la mettait mal à l’aise. Un représentant du clergé de Kelemvor avait tout pour rassurer la fidèle d’Azouth, il n’empêche qu’elle avant toujours du mal à comprendre ces personnes toujours radieuses et le sourire aux lèvres, surtout quand c’était pour des raisons qu’elle ne saisissait pas.

- Allez-y, je vous regarde.

Lança-t-elle alors sur un ton anormalement neutre, face à l’excitation palpable des deux comparses qui se préparaient à donner la question à cette femme sans défense. Sa baguette de projectiles magiques toujours dans la main, elle resta debout les bras croisés, quelques pas en arrière et face à leur... victime ? Ce dernier mot prononcé par la prêtresse n'avait pas échappé à l’esprit très rationnel et intellectif de la magicienne, toujours soucieuse de prendre le temps de savoir avec qui on lui demandait de collaborer.

Tous

'elfe monta alors au premier étage sans attendre Lyloo, occupé à distribuer et ranger les potions et autres trouvailles qu'elle venait de faire. Particulièrement attentive lors de la montée des escaliers, rien de fâcheux ne se produit -c'est en tout cas ce qu'elle était portée à croire-. L'étage était de toute évidence la partie résidentielle de la maison. Elle fit un tour rapide et reconnut facilement les trois fenêtres qui donnaient sur la rue, dont celle qu'avait emprunté le fuyard juste avant. Quatre chambres spacieuses et une pièce supplémentaire faisant autant office de salon que de bibliothèque. Le tout était richement meublé comparé aux standards de l'homme du peuple. Dans chacune des chambres se trouvaient un lit, une ou deux armoires, une table associée à une ou deux chaises. L'une des deux chambres sans fenêtre devait être celle du mage : de nombreux ouvrages se trouvaient sur des étagères et un bureau plus spacieux que ceux des autres chambres était encombré de parchemins, plumes, encriers et autres affaires d'érudits. La deuxième fenêtre sans chambre n'avait rien de bien particulier sinon que plusieurs étaient tirés et avaient été fouillé récemment de toute évidence. La première chambre avec fenêtre était de toute évidence la chambre du prêtre étant donné l'autel qui avait été aménagé dans un coin, avec bougies, statuettes et autres effets de culte. Les bougies étaient encore allumées et répandaient dans l'air une odeur d’encens bien caractéristique.
La dernière chambre était celle que l'homme en cavale avait utilisé pour s'enfuir. Elle non plus ne présentait rien de particulier. Baissant les yeux par terre, Boroneth remarqua qu'elle avait posé le pied gauche sur un petit sac gris, vide. Elle s'en saisit et mis la main dedans, par réflex plus que par raison. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle sentit une petite boule de poil grosse comme la main... Par surprise, elle laissa le sac tomber, retirant la main qui laissa échapper une chauve-souris. Elle virevolta un moment avant de s'approcher de nouveau de Boroneth, cherchant de toute évidence un endroit où se suspendre et finit par faire son affaire en s'accrochant à une lanière de l'armure de cuir clouté de la barbare.

Pendant ce temps, au rez de chaussée, Gweadal fouilla le mage. Il avait peu de choses sur lui, dans les restes de sa robe brulée, mais cependant suffisamment pour contenter la genasi. Elle trouva trois parchemins dans l'une de ses poches arrières ainsi qu'une perle autour du cou. D'apparence normale, elle était cerclée de fins fils d'argent qui se prolongeaient en un collier. Elle regarda la perle avec plus d'attention, mais ses compétences d'orfèvre n'avaient jamais été son point fort : aucun idée de sa valeur. Néanmoins, l'apparence soignée du bijoux ainsi disposé autour du cou portait à croire à quelque chose de valeur, en tout cas pour le magicien.

En parralèle, Enmorien donna la potion de soin à la prêtresse, qui se réveilla en sursaut, toussant. A la vue des quatre compagnons plantés devant sa chaise, elle paniqua et commença à se tortiller. Les liens furent mis à rude épreuve et même si le nœud sembla tenir (on put voir par la suite que le nœud avait tenu bon), la piètre qualité de la corde improvisée ne parvint pas à contenir le regain de force dont la dame avait bénéficié face à l'épouvante de la situation. Les liens tombèrent à terre et elle se leva immédiatement, fit un pas en arrière en prenant la chaise comme arme et prépara son coup en la portant au dessus de l'épaule.
Dans un effet de surprise, Enmorien manqua de tomber, dans sa course arrière déséquilibrée elle s'écrasa le dos sur le côté de la commode, toujours debout cependant. Dans sa demie-chute, elle marcha une ce qu'elle entrevit être un béret ayant appartenu au roublard ; il glissa sous le meuble.

- Par Hoar, hors de ma vue, fous !Hurla-t-elle.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de maîtrise des cordes Enmorien : 5(1d20) + 3(Comp) = 8 (DD18 évasion)
Jet d'évasion prêtresse : 13(1d20) + 1(Comp) = 14
Jet de force prêtresse : 20(1d20) + 3(FOR) = 23

Aussi beau que pouvait être le mobilier et l’architecture de ce lieu, rien ici ne lui faisait oublier la splendeur et le confort de sa montagne. Combien d’arbres parfois séculaires avaient été élagués pour meubler ces lieux. Combien de créatures délogées, mutilées, voire même assassinées. Elle s’était mise en tête de passer du temps en ville pour comprendre. Mais là, ca la dépassait. Pour elle, le confort ne pouvait justifier un tel excès. Et peut-on parler de confort, en se privant de l’odeur de sève au crépuscule, et de la brise fraiche du soir, ou encore du chant des oiseaux forestiers qui peuplent les bosquets que la frénésie citadine a épargnés. C’est les yeux chargées de larmes, que la barbare fut surpris par la dernière chose qu’elle pensait trouver ici… Un souffle de vie animale. Une chauve-souris, telle celles qui peuplaient les grottes au pied de sa montagne. Aussi perdue qu’elle, elle s’installa la tête en bas à sa ceinture. Il n’en fallut pas moins à la jeune elfe pour retrouver du baume au cœur. Elle détacha un morceau de viande séchée d’une de ses rations et la tendit à la boule de poil. Puis elle se saisit du sac dans lequel la créature avait cruellement été gardé, et l’attacha vide devant la chauve souris, afin de la laissé dans l’obscurité sans l’y enfermer.
Ceci étant fait, elle entreprit ensuite de fouiller cette dernière chambre. Nul doute que ses compagnons de quête seraient intéressés par les autres pièces. Cela dit, pour une raison qu’elle ignorait, elle entreprit d’abord de jeter un œil à la fenêtre qui avait servi d’échappatoire à l’un de leurs adversaires, avant d’ouvrir chacune des armoire qui se laisseraient faire, commençant par celle de la chambre où elle se trouvait puis celle n’appartenant ni au prêtre, ni au mage. Elle se méfiait de tout ce qu’elle n’en connaissait pas notamment ces quidams qui avaient ce genre de pratique. Elle ne toucherait pas à ces dernières…

Les bras croisés de Gweadal ne restèrent pas longtemps sans bouger. C'était pas de chance que la prêtresse ennemie parvienne à se libérer de ses liens."fou" était un qualificatif plutôt fort mais pas si éloigné de la situation actuelle. Cette femme souffrait le martyre pour la simple raison que son camarade espion n'avait pas correctement fait son travail. Elle ne s'attendait sans doute pas à ce qu'ils soient attaqués si brusquement et sans retenue de la part des mercenaires et comparses engagés par Eldrad. C'était un concours de circonstances assez maladroit pour elle mais de là à les traiter de fous et de jurer par Hoar...

Il fallait réagir rapidement et surtout l'empêcher de s'enfuir ainsi vêtue, sa chaise à la main assez peu intimidante pour la moniale. Sans la moindre parole superflue, Gweadal s'élanca d'un bon prodigieux en avant comme poussée par un courant d'air venu l'assister dans son élan. Les pieds de la genasi quittèrent le sol ; quant à son genoux droit,  il se dirigea sans détours vers sa cibe pour venir se fracasser dans le creux de l'abdomen de la prêtresse sans protection. Ce coups ne nécessiterait sûrement de la réanimer, mais ne la laisserait pas indemne pour autant. Si elle parvenait ainsi à couper le souffle de leur adversaire, Gweadal aurait tous le loisir de débarrasser la prêtresse de cette chaise ridicule, puis avec l'aide des autres, de l'immobilier sagement pour son interrogatoire.

- Vous serez libre de réclamer vengeance auprès de votre dieu après notre petite discussion cordiale, si vous coopérez bien sûr...

coup étourdissant et dégâts non létaux, charge contre la prêtresse si champs dégagé.

Tous

a barbare s'approcha de la fenêtre et constata la même chose qu'Eldrad, depuis le rez-de-chaussée : une fenêtre entrouverte, une corde de soie -notons-le, intacte- attachée à la poignée, et une porte de secours pour le dernier de la troupe, qui assurément aurait passé un mauvais quart d'heure. Probablement avait-il vu la situation en partant, et avait préféré se faire la malle. Cette chambre ne contenait pas grand chose d'intéressant, Boroneth avait par ailleurs remarqué que plusieurs tiroirs étaient tirés, une porte de l'armoire ouverte.
A y regarder de plus prêt, aucune pierre précieuse ou argent comme elle en avait trouvé plus bas. Des vêtements étaient disponibles, pantalons, chemises, braies de lin ou coton, une dague, une arbalète, trois dards, une cape et ce qui devait être proche d'une trousse à outils.
L'autre chambre contenant les mêmes types de vêtement, un manteau épais, un sac à dos avec paillasse, tente, outre et une ribambelle d'objets d'aventure, mais aucune arme ou armure. Les tiroirs contenaient plusieurs livres et divers parchemins. En les feuilletant, on pouvait y voir de nombreuses cartes et autres dessins de fanions ou autres écussons. Un coffre se trouvait derrière le lit, fermé à clé ; la clé ne semblait pas se trouver dans ces deux chambres.

De leurs côté, le coup de Gweadal fut simple rapide et efficace face à la prêtresse qui venait tout juste de se réveiller d'un coma. Sans un mot, elle s'écroula à terre, dans une position assez proche de celle qu'elle avait quelques minutes avant, inconsciente. Son état était malgré tout meilleure, en cela qu'aucune marre de sang ne s'étalait sous elle.
Rapidement, elle fut placée de nouveau sur la chaise, et alors qu'Enmorien refaisait ses liens, avec toutes les précautions cette fois, Melkiot ne ménagea pas la prisonnière, qui après quelques baffes bien senties, finit par se réveiller. Elle semblait sonnée, hagarde, le regard vide semblait avoir du mal à accommoder sur les personnes l'entourant.

Alors qu'il s'apprêtait à tirer avec son arbalète sur la prêtresse, gweadal lui mit un violent coup de genou à cette dernière qui s'écroula inconsciente.
Elle fut relever sans ménagement et Melkiot la réveilla avec quelques claques bien placées sur la joue droite.
"Allez, réveilles toi."
Elle ouvrit les yeux et les regarda d'un air distant.

"Bon, maintenant on va jouer à un petit jeu si tu réponds bien y a des chances que tu t'en sortes vivante, sinon..."

Il prit une chaise et s'installa juste en face d'elle puis il posa en évidence le morceau de citron qu'il venait de couper avec un couteau et une feuille de parchemin vierge.
"Alors, pourquoi un de vous nous suivait ? Faites vous parti d'une guilde ? Aviez vous un ordre de mission nous concernant ? Parle !"
Il la regarda d'un air mauvais attendant qu'elle réponde à ses questions, prenant un morceau de citron et le faisant circuler entre ses mains.

Surprise par la réaction de la prêtresse de Hoar et par la fragilité des liens, Enmorien resta stupéfaite et vulnérable quelques instants. N'eût été la réaction rapide et radicale de Gwaedal, la halfeline se serait trouvée dans une situation particulièrement délicate et elle se maudissait de son manque de réflexe.

Elle adressa un hochement de tête reconnaissant à la genasi, réajusta ses atours pour regagner sa prestance et son calme, puis revint vers la prisonnière avec un regard plein d'une feinte compassion.

-Allons, irascible et violent compagnon. Lança Enmorien à Melkiot après sa réplique, en prenant bien soin de fixer des yeux la prêtresse de Hoar. "Je connais le plaisir que vous éprouvez à ce genre d'amusements, mais nous pourrions nous en dispenser. Laissez-moi une chance de régler cela de manière pacifique."

Puis, elle prit un regard grave mais affectueux et parla d'une voix sereine à la prisonnière.

-Hoar n'est pas un doux maître. Il acceptera difficilement que vous manquiez de vous venger, n'est-ce pas? Plus vous souffrirez, plus vos griefs à notre égard augmenteront, mais plus vous risquez de périr. Or, comment prendrez-vous votre revanche si vous êtes morte? Si vous voulez comparaître la tête haute devant le Vengeur, vous feriez mieux de répondre rapidement à nos questions."

Intérieurement, Enmorien riait de sa prestation. Il était d'autant plus jouissif de feindre la gentillesse et l'honnêteté que ses compagnons savaient à quoi s'en tenir à ce propos.