Derrière l'Arbre se cache la Forêt, Nirannor,Dinenda,Nob,Thorbjörn,Ashyn

Le scénario pensé par le Gardien des Mystères se déroula et pouvait-il décemment en être autrement ? Probablement pas. A la seule différence que les cavaliers noirs allèrent directement chercher des renforts. Contre trois, ils auraient certainement eu une chance, mais contre toute la troupe… D’ailleurs Thorbjörn ne s’y trompa et fit avancer le chariot au pas de course. Dinenda évaluait la progression des cavaliers du Réseau Noir et la distance qui les séparait de la ferme d’Arguail, et rapidement il devint évident que cela allait être très juste.

Lorsque l’Innatho aperçu des silhouettes familières, il reprit confiance. Les forces n’étaient toujours pas en leur faveur, mais avec l’appui d’Aschyn et de Nirannor tout devenait possible. En tout cas, l’espoir le devenait. Pour autant, l’idée même de combattre le réseau noir devant la ferme d’un allié ne plaisait pas, mais pas du tout au Teu’Tel’Quess. Si représailles, il devait y avoir et concernant une organisation à la réputation aussi sulfureuse, représailles il y aurait. Ce serait le fermier et sa famille qui en pâtirait en premier. Ca n’était pas satisfaisant, mais que faire maintenant ?

Finalement, avec une légère accélération, ils finirent par arriver à destination avant d’être rejoint par la troupe d’hommes d’arme. Bridie sortie du chariot pour se jeter dans les bras de d’une femme charpenté comme certains hommes auraient souhaité l’être pour y trouver refuge. Cette fois, il était certain qu’elles se connaissaient et qu’elles devaient même bien se connaître. L’important maintenant c’était de mettre à l’abri ma petite famille de halfelin et les fermiers, car la vu de la colonne noire qui arrivait à bride abattue, ils ne venaient pas pour partager une pinte de bière naine.

Instinctivement, Dinenda fit avancer sa monture pour se placer juste devant le chariot. C’est alors qu’il se rendait compte, que combattre à cheval n’était peut-être la meilleure des idées pour lui. Certes, il avait plus qu’apprécier ce mode de transport, mais de là à se prendre pour un chevalier. Il démonta donc pour retrouver le plancher des vaches.

C’est alors que celui qui devait être Arguail, lui adressa quelques mots. Il y avait anguille sous roche, car la décontraction de l’homme eut égard aux circonstances n’était pas réellement naturelle. Le Gardien Sylvestres avait les nerfs à vifs et était tendu comme une arbalète. Tournant la tête vers son hôte, avec un regard surprit pour ne pas dire plus. La confiance en lui de cet homme qui n’était visiblement pas taillé pour le combat, sa femme aurait été probablement plus menaçante que lui, forçait le respect. Mais était-ce bien cela, ou une inconscience patentée ?

Ce fut lorsque l’elfe lunaire senti les vibrations de la Toile s’intensifier, l’énergie pure de la magie était à l’œuvre, et l’odeur d’ozone à peine perceptible confirma cette impression, d’une part. Et d’autre par, cela était tout proche de lui puisque c’était Arguail qui incantait. L’ensorceleur tenta d’identifier le sortilège utilisé, et pu se détendre… au moins en apparence. Il adressa finalement un sourire de circonstance, se décidant à faire confiance à l’humain, l’elfe argenté tenta de paraître un peu moins « raide ».

La suite fut une démonstration de ce qu’un esprit fort avec l’aide la magie pouvait faire d’un esprit faible. Manipuler un homme était une chose, mais faire entrer toute une troupe de soldat dans la manipulation était un réel tour de force prouvant que Arguail n’avait certainement pas été un fermier toute sa vie.

Finalement, la troupe récupéra son tonneau de liqueur et tourna casaque. Dinenda, tout comme son hôte garda les yeux rivés sur la colonne de soldat qui disparaissait au détour d’un virage. Alors et seulement là, le Gardien des Mystères se tourna vers Arguail avec un regard nouveau. Il allait le féliciter et surtout le remercier lorsqu’il le vit défaillir. D’instinct, et en même temps que la femme à l’accent rustre, il soutint l’homme.

Margot dit quelque chose dont l’ensorceleur ne comprit que la moitié tant l’accent était à couper au couteau, mais l’intonation tendait à la réprimande. Le fermier avait mauvaise mine, mais il ne se départi pas de sa nonchalance.

- Arguail, je suppose ? Heureuse rencontre, je suis Dinenda Mithrandir pour vous servir. Prenez appui, n’hésitez pas. Par le Loup Argenté, quelle démonstration monsieur ! Je crois que nous vous devons beaucoup mes compagnons et cette famille également. Une imprudence qui a bien failli nous couter chère, sans votre intervention. Une imprudence dont il faudra se garder à l’avenir.

Le regard de reproche se posa sur Nob, il n’était nul besoin d’en rajouter d’avantage, le sagespectre devait déjà regretter suffisamment son action d’éclat et les conséquences qu’elle avait eu.

- Pour le reste, en effet après toutes ses émotions une petite collation sera la bienvenue. Je vous suis.

Dès lors, il n’y avait plus qu’à patienter pour avoir un moment propice pour s’adresser à Arguail de façon plus ouverte, sans les oreilles attentives de Bridie et de ses enfants. Tout d’abord pour la sécurité de la mission, mais aussi pour la sécurité de la hin et de sa famille.

Alors qu'Ashyn et le rôdeur approchaient de la maison d'Arguail pour quelques explications de leurs présences sur ses terres, un chariot arriva à vive allure. Nirannor comprit très vite qu'il s'agissait de leurs amis en voyant une silhouette bien connue, celle de son frère gardien, sur le cheval accompagnant l'attelage. "Enfin" pensait-il mais son soulagement dura le temps qu'une pomme tombe de son arbre, c'est à dire très peu.

A peine le chariot stoppa dans la cour de la ferme, qu'une halfeline s'en extirpa et se réfugia derechef dans les bras protecteur de la fermière tout en criant sa peur. Aussitôt le rôdeur aperçut une troupe de cavaliers noirs et comprit l'angoisse du petit être.

Son ami l'elfe se positionna pour faire barrage aux visiteurs et Nirannor s'apprêtait à tirer sa lame de son fourreau. Bizarrement les deux molosses ne réagirent pas. Mais les aventuriers n'eurent le loisir d'aller plus loin, le maître des lieux s'interposa avec respect et vigueur pour éloigner le danger de la garde noire d'une façon peu ordinaire.

La menace écartée, les aventuriers allaient pouvoir faire le point sur tout ce qui venait d'arriver depuis leur départ d'Eauforte.

- Content de vous revoir les amis ! s'écria le Chondathien. Machinalement il donna une caresse à un des chiens se trouvant à ses côtés. Puis il se tourna vers le fermier Argauil pour le remercier de son intervention.

- Il n'y a pas à dire, vous savez parler aux gens d'une façon tout à faire...comment dire...influençable.

Puis Nirannor prit lui aussi la direction de la ferme tout en observant la petite famille Hin qui venait de sortir du chariot.

Notre Hin ne savait trop quoi penser, il avait certes envoyé une mise en garde aux deux cavaliers mais il ne pensait pas paraitre si menaçant de ses quatre-vingt-un centimètre mêmes avec une fronde prêt à décocher. Son apostrophe avait été claire et si il leur avait demandé de ne plus s’approcher il avait également clairement fait entendre que la sauvegarde de sa cargaison était sa priorité et rien d’autre. Si les hommes d’orlbar avaient détalé à cette simple semonce pour chercher des renforts c’est qu’ils étaient vraiment mauvais coucheur et du genre à chercher noise dès qu’on leur tenait tête.
D’un autre côté, devait on s’attendre à autre chose de gars habitués à rançonner et dépouiller au nom du Zenth.
Une bouffé de rage vite maitriser envahi notre Hin à l’idée que ces ancêtres au nom de Malar n’avaient étés que des dépouilleurs du même genre, voleurs d’enfants et tueurs de veuves.

Ce bref éclat ayant été plus efficace que prévu, Nob en vint à craindre un affrontement plus direct que prévu à l’inverse de ce qu’il avait recherché. Il craignait pour la vie de Bridie et des siens car dans une mêlée un mauvais coup était vite arrivé et les combattants n’étaient pas toujours les premières victimes.

Le chariot avait repris rapidement de la vitesse cahotant plus que jamais sur le chemin et c’est à grande peine si notre prêtre réussit à ne pas se casser la figure. Ce fut à moitié avachi au fond du chariot qu’il découvrit la ferme d’Argail et le petit attroupement ou il put reconnaitre Nirannor et Ashyn en compagnie de deux autres personnages.

La réaction de Bridie lui en apprit encore d’avantage sur les hommes. Il avait effectivement méjugé de la portée de son attitude envers les gardes car celle-ci semblait totalement paniquée. Loin de stopper les hommes du zenth et d’engager des pourparlers de loin il avait plus surement poussé ceux-ci à faire usages de la force afin de faire respecter leur loi….celle du plus fort. ¤ Race bien étrange que celle des hommes, je la connais finalement bien peu. On les tient en respect, ils veulent vous tuer quand même. On vient discuter dans leur camps, c’est pareil ¤

Nob faisait bien entendu allusion au sorcier rouge qui avait déjà tenté de les tuer sans plus de raison. Tout cela ajouté au personnage d’Eirontalar, notre Sagespectre se prit à penser que les membres de son clan avaient probablement raisons. Les hommes n’étaient pas fiables et on se devait de les éviter au maximum.

Il devint rouge de confusion aux paroles du vieil Argail et sa confusion devint plus grande encore quand il sentit la présence du pouvoir. Le vieil homme n’était finalement pas un vieil homme ordinaire et si sa démonstration semblait l’avoir épuisé, influencer l’attitude d’une demi-douzaine d’hommes d’armes belliqueux n’était pas une mince affaire.
Ne sachant trop comment réagir, ayant une bonne part de responsabilité dans les évènements présents, il se contenta prudemment d’aider à descendre à chacun des enfants avant de prendre le chemin de la ferme.

Ce fut un soulagement pour le nain que de retrouver leurs deux autres compagnons même si la pression était toujours avec eux par le biais des cavaliers noirs. Il semblerait que notre prêtre n'était diplomate, encore un point commun avec le guerrier roux qui ne savaient que très peu discuter avec des personnes hostiles. Même si parfois il faut savoir se tempérer.

Dès l'entrée dans la ferme, Thorbjörn ne s'occupa que très peu du chariot et des chevaux. Il avait saisi sa hache mais d'une manière non belliqueuse, comme s'il déchargeait le chariot. Leurs poursuivants ne seraient pas dupes de ses intentions vu qu'une fuite ne peut montrer qu'une position peu cordiale envers les hommes en noir.

Au moins ils avaient réussi à ramener la famille dans un endroit plus ou moins sûr, et les combattants ne les auraient pas eu dans les pattes en cas de conflit. C'était la chose la plus important pour le fils Briselance, quel désastre s'ils avaient causés des ennuis à une famille locale juste par méconnaissance des tempéraments des gardes.

Mais c'était sans compter le vieil Arguail et sa décontraction sans égale et d'une influence sur les autres assez forte pour éloigner d'une phrase une troupe de combattants venus pour en découdre. L'art du combat serait-il aussi du côté de la diplomatie ? Ou plus sûrement d'un tour de magie. Thorbjörn commençait à voir plusieurs émanations magiques depuis qu'il avait quitté son village et à chaque fois il en restait penaud : que ce soit la téléportation ou bien même une langue bien efficace.

Après que les gardes s'en allèrent, le nain se joignit à Dinenda pour remercier Arguail :

- Comme le dit si bien notre compagnon, nous vous devons beaucoup ! Il semblerait que ça devrait être nous qui vous devons un repas et non vous. Vous êtes bien aimable, nous essaieront de ne plus commettre ce genres de choses à l'avenir.

empli de joie dans un premier temps, le roublard compris rapidement que quelque chose clochait : le charriot déboulait à pleine vapeur dans la cour.. Pour sûr, si les compagnons avaient été à la même allure pendant tout le trajet, ils serait arrivés bien avant. Non, définitivement, s'ils allaient aussi vite maintenant, c'est qu'ils avaient accélérer très récemment, et le roublard en compris vite la cause.

Il laissa glisser son sac au sol et chargea les deux arbalètes dont il disposait, tentant de dissimuler sa manœuvre du mieux qu'il le pouvait.

Tout comme ses compagnons, il avait assisté à la démonstration de diplomatie forcée du papy Argail. Même lui, fier commerçant et fils de commerçant, à la langue douce comme la peau d'une pêche lorsqu'il le fallait n'aurait pas pu mieux faire avec ses mots.
Il garda ceci en mémoire et ne manquerait pas de questionner le mystérieux Argail lorsqu'il aurait reprit des forces. A ce propos, il se précipita pour aider l'ancien à rentrer et aller jusqu'à sa chaise s'il jamais il en montrait le besoin.

Une femme hin et ses marmots avait fait irruption avec ses compagnons. Ceci n'était pas dans le plan initial, et le Shaarien s'expliquait cela par la gentillesse de ses compagnons à remorquer une famille en chemin. Se justifiant du fameux dicton "Les amis de mes amis sont mes amis", il s'adressa à ses compagnons, sans pour autant se diriger vers une personne en particulier.

- Avez-vous fait bonne route les amis ? Nous avons entendu ces chevaux quitter la ferme alors que nous étions derrière, cachés. Il jeta un œil aux chiens qui n'avaient pas tarder à les trouver. Nous avons apparemment bien fait d'arriver en douce, ils ne semblaient pas spécialement amicaux. Nous l'avons échappée belle. Des nouvelles de votre voyage ?

Il suivit ensuite le maître des lieux - ou plutôt la maîtresse - et une fois proche de la table, sortit de ses affaires sa boite en bois sculpté, qui gardait jalousement ses épices et aromates depuis plusieurs années déjà. Remercier un hôte pour son accueil, voici comment il le faisait, et tout particulièrement lorsqu'il le débarrassait de six affreux résolus à en découdre.

MJ
Narration: Tous

eaucoup de temps s'était passé depuis l'épisode des cavaliers, et un nouveau jour s'était levé pour les compagnons laissant le temps à leur hôte de pouvoir récupérer quelque peu vu son grand âge. le petit groupe était sonc les heureux invités de ce cher Argail et l avait laissé au bon soin de Margot sa servante de leur préparer le gite et le couvert pour la nuit. Le temps des questions viendrait bien assez leur avait-il dit.

Décharger le chariot, l'installation de la petite famille hin au grenier pour la nuit tandis que les compagnons prenaient leurs aises dans la salle commune qui après avoir servit à dîner une soupe de lard de derrière les fagots, tout juste relevé comme il fallait par les divines épices de ce cher frère aigle. Un morceau de pain,du fromage et une petite liqueur tout aussi aromatisé qui rendait gaillard tout ceux qui en abusaient. Mais nos amis savaient se comporter comme il fallait. avant d'aller se coucher la servante fit installer des paillasse dans la salle commune et ravigota le feu de cheminée.

La veille s'organisa pour la nuit, le groupe ne voulait pas connaître de mauvaise surprise malgré l'assurance de la servant que tout irait bien et pour cause, en voulant assurer le premier tour de garde, en sortant, Nirannor se retrouva pour le premier tout de garde face à une dizaine de chiens de toute race en totale liberté dont le plus jeune, à peine un an, se fourra presque d'instinct dans les pattes du Rôdeur de Solonor. Avec prudence il le repoussa mais non l'animal revint encore et encore jusqu'à ce qu'ils s'endorment aux pieds du natif du Cormyr. L'histoire entre la bête et le rôdeur aurait pu s'arrêter là.

Ce ne fut pas le cas.

Les tours de gardes se succédèrent, juste par mesure de précaution car d'évidence rien ne viendrait troublée cette nuit calme où le ciel même semblait devait s'apaiser laissant une lune éclatante et un ciel de Toril parfaitement limpide et parsemée de milliers d'étoiles. Le fils de la pierre succéda à Nirannor tout près de l'entrée de la maison, Ashyn et Dinenda prirent la suite et enfin Nob Sombreterre qui fut le dernier à apprécier ce moment de solitude alors que la nuit prenait fin et que l'aube lui permettrait de se ressourcer auprès de sa divinité tutélaire.

A peine réveillé, affrontant le petit froid matinal qui chaque matin lui permettait...de faire ce qu'il avait à faire, Nirannor eut la surprise de tombez nez à nez avec le même animal que la veille, qui comble d'ironie allait le suivre à la trace quoiqu'il le face,, battant joyeusement la queue à chaque fois qu'il le regardait et stoppait quand ce dernier stoppait ou trottait quand celui-ci essayait d'adopter une marche rapide pour être seul avec la nature. Ce qui aujourd'hui allait être problématique pour la porteur du Loup Argenté. En rentrant dans la maison le chien s'assit face à la porte qui se refermait sur lui, là où un commentaire sans équivoque de Margot qui accueillit Nirannor d'un: Dam, j'crois ben qu'il vous aimes bien le bestiau.

Et une heure après le lever du soleil, le groupe était attablé à partager un solde petit déjeuner. La famille hin n'était pas encore levée mais Arguail si, ce dernier réapparut tenant un rouleau de parchemin sous le bras.

- A vous voilà réveillés en pleine forme, de bonne humeur et bonne heure, fort bien. Comme le disait ma trisaïeul, c'est le matin que nous gagnons la journée. Trèves de bavardages, vous trépignez de repartir, je puis le sentir alors titillons un peu votre curiosité !

Comme si rien ne s'était passé la veille, le vieille homme se'installa entre Dinenda et Ashyn, face à eux se tenaient, Nob, Thorbjörn et Nirannor.

- J'ai dans ces mains, deux cartes, celle du village qui vous préoccupe et d'une partie de la forêt qu'il vous faudra traverser pour le rejoindre si c'est ce chemin là que vous préférez et il se pourrait même que je puisse vous aider en répondant à certaines de vos questions et si je connais les réponses. Mais me faites vous confiance?

Vous postez dans l'ordre que vous voulez, nouveau post sûr en milieu de semaine prochaine avec la carte. Pour mon prochain post, vous serez sur le départ quoi qu'il arrive....



Ce message a été modifié par Isórion le Lundi 05 Mai 2014 à 17h02

La halte chez le Viel Arguail fut une véritable bénédiction. Ce fut un peu comme de ce retrouver dans l’œil du cyclone, aux vus de ce qu’ils avaient traversé pour arriver là. La rêverie de l’ensorceleur fut un mélange étrange entre Thüldae et des écailles dorées tapissant le Cœur des Mystères. Il était là discutant avec la Gardienne, ou plus exactement questionnant Nil-Garith Eärfalas. Impossible pour le Teu’Tel’Quess de se rappeler des questions et encore moins des éventuelles réponses que la magicienne de Thüldae avait bien pu lui apporter. La seule chose qu’il se rappela fut la douce beauté du visage de l’elfe du soleil s’approchant de lui alors quelle s’apprêtait à poser ses les longs doigts fins de part et d’autre du crâne de Dinenda. Et au moment du contact, un grand œil à l’iris doré et à la pupille allongée à la façon d’un reptile s’imposa à l’esprit de l’Innatho. Un regard d’une intensité à couper le souffle, un battement d’une lourde paupière écailleuse et l’œil recula pour s’inscrire dans la tête d’un dragon qui remonta son énorme tête haute dans le ciel étoilé avant de plonger gueule ouverte sur Dinenda qui se réveilla en sursaut.

Probablement que les paroles de Dhargrîm Loderr avait touché plus profondément l’elfe de la lune qu’il ne l’avait cru. Le nain avait raison, le Gardien des Mystères ne devait pas rester seul avec ce secret qui lui rongeait le sang et ne cessait de la tarauder sur sa véritable nature. Finalement, ce fut Nirannor qui s’approcha pour lui donner le relai du tour de garde. Dinenda revêtit son armure et récupéra ses armes avant d’aller retrouver Ashyn, non sans souhaiter une bonne nuit à son Frère de la Confrérie.

La garde se passa silencieusement, Dinenda étant préoccupé par sa rêverie, il était plutôt distant, répondant par de simples oui, non ou autres onomatopées dont la principale fut hum hum, aux questions d’Ashyn. Sortant de sa torpeur pour se forcer à se concentrer sur la mission, Dinenda eut une question pour son camarade de garde.

- Dis moi Ashyn, votre ami Artus Lanquefort est bien un nain non ? Serait-il possible que lui et le nain qui serait, selon le druide Madeen, capable de pouvoir trouver le Cairn de Dumathoïn et le cercle de pierre pourrait être une seule et même personne ?

S’était presque plus une réflexion à voix haute qu’une réelle question. Mais ça indiquait surtout que l’elfe était pleinement revenu dans la partie. Ashyn retourna se coucher pour terminer sa nuit, alors que celle de Dinenda était déjà achevée, une bénédiction de Corellon qui permettait à ses enfants de récupérer bien plus vite que la plupart des autres races de Faerûn. L’ensorceleur en profita pour approfondir l’étude de la dague qu’il avait trouvée sur le corps de Ganalon Zarhen. Il fit appelle à sa magie, pour tenter d’en savoir d’avantage.

Le lendemain matin, le petit manège entre le petit chien et Nirannor prêta à sourire. Il était amusant de voir comment le rôdeur pouvait être embarrassé avec ce chien, alors qu’il avait tant de dispositions naturelles pour gérer la faune sauvage, alors le voir ainsi avec cet animal avait un petit touchant. Margot avait raison, Nirannor semblait bien être apprécié par l’animal, mais Dinenda connaissait assez bien Nirannor pour savoir qu’il n’était pas indifférent au canidé non plus. L’elfe lunaire vit alors ce petit manège d’un autre œil. Il avait peut-être quelque chose qui était entrain de se jouer à ce moment là. Quelque chose de grand, de beau et fort, une chose qui pourrait peut-être combler le vide que laissait Cynwall lorsque le rôdeur se retrouvait loin d’elle. Le Gardien des Mystères sourit simplement à son Frère, il n’avait pas besoin d’en dire d’avantage pour qu’ils puissent se comprendre.

Enfin, la petite famille Halfeline n’étant pas présente et Arguail lançant les hostilités, il était grand temps de pouvoir donner les renseignements que l’elfe lunaire avait pu recueillir. Et cela concernait également le charpentier devenu agriculteur.

- Si l’on vous fait confiance ? Etant donné que vous nous êtes adressé par un ami commun et qu’il faut avoir un sauve conduit du Guet pour vous rencontrer, je dirai que oui. Je pense que l’on peut vous faire confiance. Entre outre, votre action d’hier pour nous tirer des pattes du Zentharim, au péril de votre vie. Bon, alors des questions j’en ai des tonnes. Mais il y a aussi des choses que j’ai apprise et qu’il faut que je vous les transmettes. Pour commencer, j’ai retrouvé le corps de votre ami Ganalon Zarthen. Il a été récupéré dans une rivière par un paysant qui le conduisait à Eauforte pour qu’il puisse avoir une sépulture décente. Il y a plus, Galanon était en fait l’un des mercenaires de la Compagnie des Vauriens de Ritèj. Il semble bien que d’avoir évité ce gars là, t’a sauvé d’une mort brutale Ashyn. Car, il y a fort a parier que le mage ou le prêtre qui a tué Ganalon et qui a bien failli faire subir le même sort à Nirannor et Nob ne soit autre que le Seigneur Felishar Ivarzin. Il se trouve que ce seigneur est également l’employeur de Ritèj et de sa bande.

Le regard d’émeraude de l’elfe lunaire se posa sur leur hôte, et il était plutôt grave.

- Arguail, nous savons que la Compagnie des Vauriens de Ritèj doivent rejoindre Chênevraie, il est donc possible qu’ils ne passent par ici. Cette fois, il y a un pratiquant des Arts ou du Pouvoir des dieux à leur tête. Visiblement il est plutôt puissant, et j’ai bien peur que la prouesse que vous avez réalisée hier avec la soldatesque ne soit suffisante face à cette personne.

Dinenda revint au reste de sa petite troupe.

- Madeen, le druide blessé que j’ai rencontré à Eauforte m’avait dit que l’accès à Chênevraie était surveillé, mais libre. Hors, si l’on s’en réfère à ce parchemin, il faut bel et bien un laissé passé pour entrer à Orlbar, Llork et Chênevraie. Ca ne sera donc pas si simple que cela d’entrer là-bas. Vos cartes pourront nous êtres d’un grand secours, Arguail. Maintenant, vous vouliez des questions ? En voici est-ce que ce Seigneur Felishar Ivarzin vous dit quelques choses ? Qu’est-ce qui pourrait attirer le Zentharim à Chênevraie ? ET… comment s’appelle ce petit chenapan qui ne quitte plus mon ami ?

Dinenda tenta d’alléger un peu l’atmosphère fraîche du petit qu’il venait sans doute d’alourdir considérablement.

Dinenda lance détection de la magie sur la dague trouvée sur Ganalon

L’orage menaçant des cavaliers passé, Nirannor aida ses amis et ses hôtes aux différentes tâches à venir. Bien sûr, le gardien sylvestre raconta comment lui et Ashyn, pourtant tout deux expert en discrétion s’étaient fait piéger par Margot et ses deux molosses. Riant de cette mésaventure, le rôdeur adressa à la vieille femme un clin d’œil.
Puis l’heure du dîner arriva et Nirannor trouva un nouveau talent à la servante.

- Diable ! s’écria-t-il S’il ne tenait qu’à moi, je vous incorporerai dans notre petite troupe. Quel délice ! A en faire pâlir le nain Dhargrîm.

Le noir de la nuit s’empara soudainement du paysage, le feu crépitant de la cheminée éclairait sommairement la salle commune et les visiteurs purent s’installer pour un repos bien mérité, après cette longue journée. Les aventuriers prudents, décidèrent unanimement de monter la garde. Le gardien sylvestre Nirannor se voyait prendre le premier tour.

Le froid persistant de ces derniers jours incita l’humain à se couvrir chaudement. Il s’équipa du mieux qu’il put et sortit de la ferme afin de trouver un endroit adéquat à l’observation. Une fois dehors, quelle ne fut pas sa surprise de voir une dizaine de canidés errer librement dans la cour. Aucun d’eux n’eut envers le rôdeur une attitude agressive et ce dernier put sans difficulté se placer à l’abri du vent dans une position idéale pour prévenir tout danger.

A peine s’était-il installé qu’un jeune chien vint se fourrer dans ses jambes. De race husky, son pelage sombre sur le dos et plus clair sur le ventre le protégeait certainement des températures basses de cette région. La première réaction de l’humain fut de le pousser gentiment pour qu’il rejoigne ses congénères mais l’animal têtu revint vers le Chondatien. Après plusieurs tentatives et autant d’échec, Nirannor se résolu à le laisser faire, la lumière de la lune se reflétait dans les yeux clairs de l’animal et une force mystérieuse empêchait le gardien sylvestre d’être plus virulent. Il adopta donc une attitude différente envers l’animal et le flatta en tapotant son flanc tout en lui chuchotant quelques mots.

- Brave bête. Tu as l’air d’apprécier mes caresses.

Bien sur le chien ne répondit pas mais le battement de sa queue laisser à penser qu’il trouvait dans les mains de l’humain un bien être. Si bien qu’il se coucha à ses pieds.
Nirannor et son nouveau compagnon passèrent donc le tour de garde côte à côte. La présence du chien rassurait d’un part l’humain et d‘autre part, apportait une chaleur bien agréable.
Le gardien sylvestre passa le relais à son compagnon nanesque et se réfugia dans la ferme pour s’allonger sur sa paillasse laissant son binôme d’un soir à l’extérieur.

Le lendemain matin, l’husky retrouva l’humain et par peur, peut-être, d’être abandonné une nouvelle fois, le suivit comme son ombre. Le gardien ne pouvait plus faire un pas sans que le canidé ne soit à ses côtés, tel un caneton avec sa mère. Agacé les premières minutes par l’attitude du chien, le Chondatien tenta de le persuader de continuer ce petit manège mais malgré tous les subterfuges utilisés, il ne parvint à ses fins.
Pour couronner le tout, la servante Margot se rangea du côté de l’animal et Nirannor ne put que constater l’évidence, surtout lorsqu’il aperçut le sourire complice de son frère gardien.

- Effectivement, ce chien m’a pris à la bonne. Je ne peux pas lui reprocher ce n’est qu’un animal. Et puis je dois vous reconnaître que sa présence m’est… comment dire…agréable. Mais je ne suis pas sur que vous soyez d’accord pour qu’il me suive pour toujours…

Margot n’avait pas répondu à la question de Nirannor qu’Argail se présenta avec des cartes et attisa la curiosité de chacun en dévoilant ce qu’elles représentaient. Dinenda fut le plus prompt à questionner leur hôte et résumer les connaissances des aventuriers sur cette histoire. Sa dernière interrogation fit sourire l’humain et ce dernier ajouta sur un ton plaisant.

- Crois-tu que son nom nous servira de laisser passer ?

MJ
Narration: Tous-Post intermédiaire

shyn ne répondit pas immédiatement à la question de Dinenda, c'est leur hôte qui le fit.

- Felishar Ivarzin un mage? Sornettes que voilà messire Dinenda ! Un manieur d'acier assurément mais rien d'autre croyez moi ! Mais sa position à Orlabar est influente, un bainite fanatique qu'il convient de garder à l'oeil.

Le vieil homme déposa les rouleaux sur la table et vint tapoter l'épaule de Nirannor.

- Anikeï est son nom, du nom d'un marchand qui disait être un rashemen, rencontré par hasard, il possédait une couple de chien qu'il disait utilisé chez lui en guise d'attelage. J'ai payé une petite fortune pour les obtenir! Anikeï est le fruit de leur dernière et ultime porté. Messire Nirannor? vous pouvez vous fier à l'instinct des animaux, ils ne choisissent jamais quelqu'un par hasard, jamais. M'est avis que vous pourriez peut-être repartir avec un nouveau compagnon, qui sait?

Arguail revint vers la table, près des rouleaux. son regard se porta sur Dinenda, les autres compagnons semblaient écouter attentivement et laisser le soin à l'elfe argenté de mener l'offensive des discussions, pour le moment

- Annexer Chênevraie fut un jeu d'enfant pour les sbires du Zentharims, au grand dame des autorités de Eauforte et ceci au même titre que Orlbar. Et ce n'est certainement pas pour le cadre bucolique de ce village que ces sinistres individus ont mis la main sur lui et je ne m'étonnerais qu'à moitié que la véritable raison est liées quelque chose de plus sombre ou d'approchant qui se trouverait dans d'anciennes terres qui appartenait autrefois au Peuple Vigoureux. Mais ceci n'est qu'une supposition ami elfe, une simple supposition.

Visiblement Arguail connaissait bien le sujet et n’appréciait pas vraiment la tournure que prenaient les évènements de la région. Ses révélations avaient une grande importance car si pour l’heure le Réseau Noir avait jeté son dévolu sur les ruines antiques des nains, il était fort à parier que s’il parvenait à leurs objectifs sombre, quels qu’ils soient, les ruines d’Ammarindar et peut-être même que celles de l’ancienne Eaerlann seraient aux nombres de leurs prochaines conquêtes avec tout ce que cela pouvait comporter d’avenir obscure pour la Haute-Forêt et ses peuples. Il fallait réellement stopper cette expansion menaçante et pour ce faire contre carrer leur projet. Cela allait bien au-delà des intérêts de Chênevraie.

Ainsi donc, le jeteur de sort qui avait terrassé Ganalon Zarthen n’était pas le Seigneur Felishar Ivarzin. Ce dernier devait être bien plus dangereux, mais probablement qu’il ne trainait pas directement sur le terrain, ou alors c’était bien le genre d’homme qui savait s’entourer. Quoi qu’il en soit Arguail était maintenant prévenu que la petite troupe de la Compagnie des Vaurien de Ritèj pouvait éventuellement chercher à se ravitailler ici.

Le Gardien des Mystères en apprenait un peu plus à chaque fois, mais pour le moment la vérité de tout ceci restait bien cachée dans les nimbes des mystères. Arguail semblait bien disposé à l’endroit de ces hôtes, aussi Dinenda décida-t-il de lui faire d’avantage confiance en espérant qu’il pourrait l’aider à percer le secret de ce sombre Seigneur. Pour l’elfe lunaire le seul moyen de pouvoir lutter efficacement contre cet homme et ses projets passait par la connaissance des secrets qu’il recherchait.

Un sourire de complicité s’afficha sur le visage de l’Innatho lorsque Nirannor évoqua la possibilité que le nom du husky puisse être un mot de passe. Qu’il était bon de savoir que même dans l’adversité, son Frère gardait sa bonne humeur.

- D’accord Nirannor, peut-être pas en effet. Encore que…

Puis revenant à Arguail les yeux plongés sur les cartes posées devant lui, Dinenda tenta d’aller plus avant dans la confidence.

- Alors, mon ami, les agissements de ce Felshar Ivarzin inquiète grandement plusieurs guildes dans le secteur. Il se pourrait bien que vos simples suppositions soient fondées. Nos investigations nous conduisent à penser que le Réseau Noir pourrait en vouloir aux secrets du Cairn de Dumathoïn. Ce qui rejoint vos déductions. Est-ce que vous pourriez nous apprendre d’avantage sur les légendes qui entour ce lieu et ce qu’il pourrait renfermer pour intéresser à ce point le Zentharim ? Une autre possibilité concernerait un Cercle de Pierre. Savez-vous quelque chose à ce sujet ? Ou connaissez-vous quelqu’un qui pourrait nous en apprendre d’avantage ? On nous a parlé d’un nain à Chênevraie qui pourrait peut-être nous renseigner sur le sujet. Mais le renseignement est vague, puisque nous ne connaissons pas le nom de ce fils de la pierre, en outre il semblerait bien qu’il pourrait s’agir d’affabulassions sans fondement. Aussi, il me semble inutile d’aller se jeter dans la gueule du loup sans nécessité. Si vous savez quelque chose, où si vous connaissez un informateur plus fiable, nous sommes preneurs. Sachez que nous sommes ici pour lutter contre le Zenth, non pas pour des intérêts personnels, mais pour le bien de toute la région et notamment de la Haute-Forêt. Nos intentions sont bonnes. Mais tant que nous n’en saurons pas plus sur ce qui motive le Réseau Noir, il me semble prématuré d’aller s’aventurer sur une terre tenue par le Zentharim.

Les dés étaient en partis jetés, et mis à part l’appartenance des membres de la troupe à la Compagnie des Marches et aux Gardiens Sylvestres, Dinenda n’avait pas caché grand-chose à Arguail. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il était bien du bon côté. Patientant en attendant la réponse de l’humain Dinenda caressa distraitement sa broche du Loup Argenté.