Derrière l'Arbre se cache la Forêt, Nirannor,Dinenda,Nob,Thorbjörn,Ashyn

Le rôdeur et son compagnon réussirent à tenir en respect les deux molosses, mais les grognements de ces derniers avaient sans doute alertés leur maîtresse. C'est donc une femme du cru, habituée à manier la fourche ou le bâton qui arriva. Le gardien sylvestre se demandait si le face à face avec elle n'était pas plus dangereux que celui avec les deux chiens. Bien sûr, tels des enfants pris à chaparder des cerises, ils furent soupçonnés de venir voler quelques poulets. Nirannor tenait toujours dans sa main un morceau de viande séchée mais il s'abstint d'en proposer à la mégère afin d'éviter quelques représailles. Pourtant Ashynn et lui devaient trouver un stratagème pour se sortir de ce guêpier.

Le seul point positif de cette situation un peu rocambolesque, venait des bruits de sabots qui confirmaient l'éloignement des cavaliers. C'était toujours un problème de moins à gérer pensait le rôdeur, accaparé à surveiller et les chiens et les mouvements de la femme. Le Chondathien tenta la diplomatie pour se tirer de ce mauvais pas.

- Bonjour Madame. Ne vous méprenez pas, nous ne sommes pas venus vous prendre une poule ou saccager votre jardin. Nous ne tenterons rien qui puisse vous nuire. Inutile de prononcer le mot, nous ne souhaitons pas goûter aux morsures de vos chiens.

Il regarda les deux molosses et continua.

- Je suppose que vous habitez cette ferme ? Nous sommes venu voir le père Arguail et nous arrivons d'Eauforte.

Nirannor resta sur une ligne de conduite franche tel qu'on le lui avait appris lors de sa prime enfance. Inutile de vouloir biaiser les gens de la terre, ces derniers sont souvent plus intelligents qu'on pourrait le penser. D'ailleurs le rôdeur n'imaginait pas que cette femme puisse les prendre pour des voleurs de poule vu l'attirail qu'ils trimbalaient sur eux.

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idenda se montrait incisif certes mais le gardien des Mystère avait fait sien l'adage qui disait que Prudence est mère de sûreté. C'est la femme hinqui arborait un air confus qui répondit à la question du porteur du Loup Argenté.

- L'un des cavaliers m'a peut-être reconnu...ce sont des hommes de Orlbar...

Etait-ce qu'une regrettable coïncidence? toujours est-il non loin de là, la femme qui tenait en respect nos deux aventuriers confirmés, se laissa aller à la réflexion...

- Vous vl'a emprinté comme ine poule qu'trouve un coutai faut dire. Sia, c'est ben moi qui ten la queue d'la poêle dans la maisonnée d'Arguail. Me demande plutôt si mes garçailles voulaient-y pas plutôt nous échampiez hein ! vous v'nez pas du bon chemin on dirait; ms costauds là y ont ben sentis !

Il ne restait que peu de temps avant que les cavaliers noirs ne soient sur eux. Et les mots que venaient de prononcer Bridie résonnaient étonnamment dans la tête du Teu’Tel’Quess. La Hin n’avait pas dû tout dire à Nob et Thojörn. Et maintenant, c’était un peu tard. On avait essayé de leur faire prendre des vessies pour des lanternes et ça avait une légère tendance à irriter l’ensorceleur.

Il prit une grande inspiration et souffla longuement pour garder constance. A partir de là, on pouvait tout imaginer et notamment le pire. Alors pourquoi cela serait-il problème que les membres du réseau noir n’aient reconnu la Hin ?

- Ma dame, sans vouloir vous manquer de respect, il va falloir parler et vite. Pourquoi cela serait-il un problème que les gardes noirs ne vous aient reconnu ? Qu’est-ce qu’ils ont à vous reprocher ? Et pourquoi ne rien avoir dit à ces hommes de bonnes fois qui vous aidé et que visiblement vous mettez en danger maintenant ?

La voix était sèche et pressente. Et pour l’heure, Dinenda ne savait toujours pas s’il allait livrer la Hin, si les gardes la demandaient. Ou s’ils allaient tous se mettre en danger au risque de faire péricliter la mission pour une inconnue dont on ne savait rien, et qui, si cela se trouvait était recherchée pour de bonnes raisons.

- Parlez vite Bridie, je me retrouve lié à vous bien malgré moi. Et j’avoue que je ne sais pas encore ce que je vais faire.

Il allait falloir jouer serrer. Dinenda espérait bien avoir une explication de la part de la halfeline. Car pour l’heure, il n’avait pas bluffé et ne savait vraiment pas comment il allait réagir face aux cavaliers noirs. Il restait un mince espoir que ces derniers n’aient pas fait demi tour pour eux, mais le Gardien des Mystères ni croyait pas vraiment.

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inenda gagna le gros lot en voyant le visage de la mère de famille se décomposa, mais l'elfe argenté était à deux doigts de se méprendre sur une éventuelle culpabilité de la hin...

- Mais, mais je n'en sais rien... souffla la femme sur un air soudainement paniqué."Ils sont suspicieux pour un rien ! Si suspicieux et si imprévisibles! "

La voix de la femme trahissait certes une crainte avérée mais résonnait aussi des accents de la vérité. Elle ignorait proprement le pourquoi du comment de ce revirement de situation. Et dans le chariot, Nob Sombreterre avait déjà intimé aux enfant le silence et en leur ordonnant de se coucher complètement dans le chariot tandis qu'il s'armait de sa fronde et lança à l'avant

- Une de mes billes peut en atteindre un dans quelques secondes mais il va falloir se décider les amis ! Car ils se rapprochent.

Bien loin de ses considérations, nos amis ashyn et Nirannor avaient fort à faire également. Tenu en respect par une gente féminine imposante et deux molosses qui l'était tout autant (quoique) ils en étaient sûrement à chercher une réponse convenable quand la porte de la réserve derrière les deux aventuriers s'ouvrit à la volée.

- Et ben la où est-elle fourré la Margòt ?

L'homme qui venait de faire son apparition devait avoir été grand, mais le poids des années avait fait courbé son échine, le tout agrémenté de cette véritable affliction qu'était l'arthrose. Maigre, une tignasse de cheveux blanc assez bien pourvue pour un homme de son âge, au visage extrêmement ridé et au sourire édenté. Il était vétu simplement, à la mode paysane, d'une une tunique sur des braies, une cape courte à capuchon et des housseaux élimées.

- Et bien, encore des visiteurs ! pas moyens d'être tranquille on dirait !

Passant devant les deux hommes, il renifla bruyamment.

- M'ont pas l'air bien féroces ces garçons la Margòt, pas féroce du tout !

Il se rapprocha un peu des compagnons.

- Par contre sans doute mal élevés! C'est quoi ces manières de visiter ma propriété sans y être invités? Hein? Ahlalalalala, ces jeunes, aucun respect ni éducation ! Allez faites le tour et frapper à la porte principale, comme tout le monde Hein....

Et l'homme reprit le chemin inverse et referma la porte du cellier sur lui tandis que la femme, les mains sur ses imposantes hanches leur adressa un vif

- Allez ! Faut v’mouver l’sang !et à l'adresse des chiens" Mes costauds aussi, avec ces garçailles !"

Nirannor et Ashyn devaient à ce moment là parfaitement saisir ce qu'ils devaient faire....ou ne pas faire...

auvaise idée que d'enlever le sac et le poser aux pieds, les cabots n'avaient pas vraiment apprécié. La femme se pointa, puis l'homme... Le roublard n'était pas vraiment sûr d'avoir moins peur des deux humains qui lui faisaient face que de leurs deux bêtes féroces. N'empêche, Nirannor et lui-même venait de se faire inviter, de la manière la plus courtoise du monde -mais on en devinera aisément les raisons- à rentrer se mettre au chaud.

Pas la peine de tergiverser plus longtemps : les visiteurs quels qu'ils étaient avaient mis les voiles, autant profiter de la situation et se laisser couler le long de ce fleuve tranquille qu'était le sabotage des plans du réseau noir dans cette douce et accueillante ville de Chênevraie.

- Veuillez nous excuser pour cette intrusion pour le moins inattendue. Nous apportons des nouvelles et de l'aide de vos amis. Nous avons à discuter, et comme vous dites, nous serons mieux à l'intérieur.

Une brêve introduction pour détendre sinon relâcher l'atmosphère et éviter à la belle Margot de solliciter ses chiens plus longtemps. Ashyn remit le sac sur ses épaules et fit signe à son ami des feuilles de le suivre devant la maison.

Ne se pressant pas, il regardait les alentours et tentait d'observer, écouter et sentir toutes les informations qu'il pourrait trouver. Les visiteurs étaient-ils bien partis ? Combien étaient-ils ? Y avait-il des traces au sol ? Avaient-il une charrette avec eux ?
Ne forçant pas l'inspection des lieux et de la situation, il se résout à entrer et prit soin de frapper ses bottes avant de s'exécuter. Il déposa son sac à l'entrée après en avoir précautionneusement retiré sa boîte d'épices.

Il attendit dans l'entrée un moment avant que les maîtres des lieux ne l'invitent à entrer plus en avant dans la demeure.
En attendant, il glissa à Nirannor :

- Je m'inquiète un peu pour nos amis. Ne devraient-ils pas déjà être là ? J'ai tenter de communiquer avec Thorbjörn avec notre anneau de murmure, mais je n'ai aucune réponse.

-Thorbjörn ! Arrête-moi cette carriole que je puisse me mettre sur mes deux jambes. Pas facile de viser juste en étant ballotté dans tous les sens.

La voix de notre Hin avait claqué comme un coup sec en ce milieu de journée. Nob ne savait pas ce que leur voulaient les gardes mais il n’aimait pas ça et ne voyait pas pourquoi il se forcerait à le cacher. Officiellement, ils faisaient un bout de chemin pour apporter des provisions au vieil Argail et il avait bien l’intention de livrer tout le chargement. Il n’était pas à Orlbar et n’avait pas envie de plier l’échine face à une paire de garde mal dégrossit.

-Bridie a sans doute raison. Ces gars-là ne doivent pas apprécier de voir un de leur villageois se promener tranquillement hors du village. Ils ne sont que deux, peut être veulent ils simplement voir ce qu’il en est mais j’imagine que leurs comparses doivent les attendre juste après ce coude. Par ma foi, ils ne pouvaient pas tranquillement apporter leur ravitaillement au village sans faire de zèle.


Nob Fit signe au jeune de rester bien sagement au fond du chariot, fit un signe apaisant en direction de la jeune Hin tout en marmonnant.

-Serait tout de même fous de chercher des noises à trois gars dont un solide nain d’eauforte parce qu’après tout, ils ne savent rien de nous sauf qu’on apporte un chargement à un gars qui les approvisionnent.

Il songeait tout de même que si les gars revenait vers Orlbar, c’est la pauvre Bridie qui pourrait bien s’attirer des ennuis. Se redressant de toute sa hauteur il jeta en direction des gardes tout en tenant sa fronde de maître prête, une bille d’argent bien encoché.

-Holà les Hommes, arrêtez-vous avant que je ne sois trop nerveux. Si vous voulez des victuailles, c’est à Argail qu’il faut vous adresser. On a bien l’intention de lui apporter ce chariot et tout son chargement. Mais comme vous semblez venir de là, vous avez certainement déjà ce que vous cherchiez et vous comprendrez qu’il tient à être correctement approvisionner.

Niveau 0

Assistance Divine /Assistance Divine/lumière /lumière/Détection de la magie /

Niveau 1

Arme magique /Frayeur(domaine) /Injonction / convocation de monstres I/ Sanctuaire

Niveau 2

Ténèbres/Silence/Mise à mort(Domaine)/Convocation de monstres II/ Force de Taureau

Niveau 3

Façonnage de la pierre (domaine)/ Convocation de monstre III/Cécité-surdité/Communication avec les morts

En un rien de temps, voilà que la tranquillité du voyage s voyait perturbé. Pour le nain, des gardes qui viennent vérifier un chariot ça reste normal. Surtout dans une zone qui attire le réseau noir, mais qu'en est-il de leur véritable attention ? Le nain préféra donc faire comme Nob l'avait suggéré : ralentir puis s'arrêter complètement.

- Eh bien Nob, il semblerait que as ta position stabilisée. Je pense qu'ils viennet nous voir juste parce qu'ils ne nous reconnaissent pas et qu'ils ont vu une des habitantes avec nous. Laissons-les parler, au pire je pourrai remettre le chariot en route mais d'un pas plus pressant.

C'est la dernière phrase qui ne plaisait pas au guerrier roux. Il avait l'habitude de se battre mais pas de lancer un véhicule à vive allure poursuivi d'ennemis et en transportant des enfants. Il fallait jouer serrer mais tout à fait détendu lors des prochains dialogues, et comme Nob le dit, les aventuriers ne transportaient que des vivres et être armés semblait être une des nombreuses idées pour protéger un chariot des voleurs. Il chuchotta tout de même à Bridie :

- Si ça tourne vraiment mal, j'espère que vous savez tenir des rênes car il se pourrait que je sois plus utile avec d'autres instruments. Mais pas la peine de vous inquiétez, personne n'aura rien. En tout cas de notre côté !

Thorbjörn restait confiant, les gardes n'avaient peut être pas eu le temps de voir qu'ils étaient bien armés et n'avaient vu que deux personnes un peu aguerries. Le nain laissa donc les cavaliers répondre à Nob pour voir leurs réactions. L'attente était maintenant présente, comme si le temps ralentissait quelques peu. En tout cas, le nain savait que la petite troupe ne manquerait pas d'idées de surprise à faire si les hommes se montraient clairement malveillant.

La jeune halfeline venait de convaincre Dinenda qu’elle ne savait pourquoi des gardes du Réseau Noir pouvaient bien lui en vouloir. La franchise qui trainassait dans sa voie avait eu raison des doutes du Teu’Tel’Quess. Ou alors, elle était tout bonnement excellente dans un rôle d’actrice. Quoi qu’il en fût, le temps manquait et l’Innatoh ne pouvait pousser plus avant ses investigations.

Il allait donner ses recommandations pour affronter cette situation le plus sereinement possible. Le but était non seulement d’éviter un bain de sang devant la ferme d’Agail tout en tentant d’obtenir un maximum d’information. Mais voilà, coquin de sort, Nob prit les choses en main et d’une manière des plus radicales.

¤ Nob, Nob, Nob… par toute la Seldarine ! Mais qu’est-ce que fout ? ¤

Décontenancé par la prise d’initiative du dévot du Chien Noir qui venait ni plus ni moins de défier ouvertement deux gardes Zenths, sachant que le reste du reste du groupe ne se trouvait qu’à quelques pieds de dragon et qu’il était même fort probable qu’ils tous entendu ce que venait de dire le gardien lugubre. Quel étaient les options pour eux si ce n’était de relever le défi ? Perdraient-ils la face s’ils laissaient un petit groupe de colporteurs leur parler da cette manière ? Probablement que oui, et qui plus est il n’y avait probablement pas beaucoup de manière de laver l’affront. C’était tout du moins ce que pensait l’elfe lunaire à cet instant précis.

En outre et avec un peu de chance, Agail ne verrait certainement pas d’un bon œil que l’on terrasse toute une escouade devant chez lui. Si tant est que le petit groupe fût capable d’un tel exploit. Et ce n’était pas trois saucissons et un tonneau de bière qui allait changer la donne.

Dinenda fronça les sourcils et tenta d’apaiser le courroux qui commençait à lui brûler les veines. Il garda la voix basse pour qu’elle ne soit entendue que de ceux qui étaient dans le chariot, mais l’intonation en disait long sur l’état d’esprit du Gardien des Mystères.

- Non, mais, t’es malade Nob !?! Tire leur dessus directement aussi tant que tu y es ! Si ça trouve, ils avaient juste oublié quelque chose à la ferme. Maintenant, t’as les deux pieds dedans et jusqu’au coup. Trois gars ? je suis désolé de te le dire Nob, mais sur ce coup vous n’êtes que deux. Les gars, jouer les ouvreurs de route pour vous, je veux bien. Mais aller se frotter au Zentharim, il faudrait un peu plus qu’une soirée arrosée dans une taverne pour que je vous suive là-dedans. Thorbjörn a raison, laissons voir venir, je crains qu’après ta sortie, ils ne soient guère bien disposé. Je ne sais pas dans quoi vous magouillez les gars, mais là… comptez pas sur moi.

Bien entendu, il n’en était rien. Mais il y avait des apparences à sauvegarder vis-à-vis de Bridie. Officiellement Dinenda les avait croisés par hasard sur la route, il fallait que ça reste vrai autant que faire se pouvait. En outre, ce qui avait besoin d’être dit, venait de l’être. Il ne restait plus qu’à voir comment allait réagir les deux gardes qui venaient à leur rencontre. Le pressentiment de Dinenda n’étant pas du tout bon, il préféra prévenir que guérir.

Il s’ouvrit aux vibrations de la Tapisserie et il laissa l’énergie de la toile le pénétrer par tous les pores de sa peau. Puis son esprit commença à modeler cette énergie pour la transformer en protection. Comme d’habitude, l’elfe lunaire perdait conscience de ce qui l’entourait pendant ce court laps de temps et il incanta dans une langue ancienne que peu pouvait connaître. Le plus étrange était que Dinenda lui-même ne le pouvait pas, du reste il n’en avait pas conscience.

Dinenda lance bouclier sur lui-même

Pris comme des enfant en train de voler des cerises, les deux aventuriers pourtant habitués aux dangers de ce monde, se trouvaient bien dépourvus devant la vieille femme et ses deux molosses. L'apparition furtive d'Argail n'arrangea rien à leur problème, le vieillard laissant celle qui prénommait Margot gérer cette situation ubuesque.

Il était inutile de songer à déguerpir pour les deux visiteurs, les chiens dressés à garder veillaient et Nirannor ne souhaitait goûter à la sensation de leur crocs dans son postérieur. L'avantage pour les deux compères résidait dans le fait qu'ils avaient pu atteindre la ferme, maigre consolation.

Son ami Ashyn tenta la négociation, enfin essaya d'amadouer cette femme au patois très régional, invitant au passage le rôdeur à le suivre en direction de la ferme. Nirannor approuva et renchérit auprès de leur charmante hôte.

- Oui allons discuter et expliquer notre présence dans votre ferme. Vous comprendrez surement pourquoi nous sommes passés par derrière.

Si le roublard s'inquiétait de leurs amis, le rôdeur rageait de ne pas pouvoir répondre à son frère gardien. Qu'allait-il penser en ne recevant pas de réponse à son message ? Nirannor secoua lui aussi ses pieds puis répondit à son compagnon le plus discrètement possible.

- Le message de Dinenda semblait clair. Vu le temps qui s'est écoulé depuis, ils devraient être ici. Ont-ils rencontré les cavaliers sur le chemin ? Si nous pouvions aller à leur rencontre, mais je doute que nos hôtes nous laissent partir sans la moindre explication.

MJ
Narration: Tous

es cavaliers tirèrent sur les rennes de leurs montures à la vue du frondeur téméraire, le regard dans un premier temps surpris changea radicalement en un regard hostile, ils firent immédiatement demi-tour. Nob était parvenu à les faire fuir, c’était tout vu. Thorbjörn Briselance fut le premier à réagir dès qu’il entendit un des gamins annoncer que les cavaliers rebroussaient chemin, il accéléra le rythme de l’attelage, ces types reviendraient mais ils ne seraient pas deux cette fois. Les compagnons se trouvaient désormais devant le fait accomplit, il leur fallait improviser et se préparer à l’affrontement dans le pire des cas. Au détour du dernier virage, la ferme apparue et c’est à ce moment là que Nirannor et Ashyn qui se trouvaient juste à l’entrée de la demeure, Margot sur les talons entendirent le son d’un attelage en approche, ils détournèrent la tête pour voir la femme faite une grimace, les mains sur ses hanches.

- Vla de la visite, encore !

Ashyn et nirannor firent immédiatement marche arrière pour jeter et apercevoir l’arrivée tonitruante de l’attelage qu’ils reconnurent tout deux ainsi que le cavalier qui l’accompagnait. Le cocher tira de toutes les forces sur les rennes pour forcer les chevaux à s’arrêter et s’immobiliser juste devant la ferme. A l’intérieur, les estomacs venaient d’être soumis à rude épreuve. C’est une hafeline apeurée qui se jeta dans les bras de Margot

- Les gardes ! Les gardes d’Orlbar ! Nous avons menaçés des gardes d’Orlbar

Elle éclata en sanglot tandis que le fils de la pierre et Nob Sombreterre s’évertuaient à faire des cendre les petits., à l’arrière de l’attelage, Dinenda gardait un œil sur la route, il ne s’était pas encore écoulé une minute depuis leur arrivée que déjà en haut du virage la troupe de cavalier arrivait à bride abattue. C’était là le pire scénario qui pouvait arriver pour la petite troupe.

- Allez poussez vous poussez vous de là !

Alors que tout semblait s’enchainer à la vitesse d’une horde de chevaux au triple galop et que les esprits des compagnons devaient être en ébullition, le vieil homme se faufila entre le roublard et le rôdeur puis marcha vers l’arrière de l’attelage d’un pas rapide, vraiment rapide, et en dépassant Nob Sombreterre, le gronda gentiment comme s’il avait deviner que le gardien lugubre avait sa part de responsabilité dans cette affaire..

- Ce n’est pas bien de menacer mes clients ! Quel manque de politesse !

Le viel homme arriva à la hauteur de l’elfe argenté qui se préparait au pire comme l’attestait la présence de son bouclier magique.

- Allons allons, un peu moins de raideurs maitre elfe, soyez décontracté je vous prie, il est grandement important de laisser aller parfois !Et à l’attention de tous, il leur dit distinctement [i] « Et surtout laissez moi faire, pas un mot pas un geste déplacé et pas de menaces. Je suis maître chez moi et j’entends le rester ! Ce malentendu va être rapidement dissipé !  Souriez aussi, ça détend.»

[i]Oui chacun avait bien entendu… Dinenda fut le premier à sentit une infime odeur d’ozone poindre son bout du nez. Quelqu’un utilisait l’Art, et ce n’est pas lui. Mais cela venait bel et bien de l’homme agé.   les cavaliers s’immobilisèrent devant Arguail qui souriait béatement, un cavalier plus massif sauta à terre, barbe noire, cheveux noirs, ils lui manquait une oreille, trois des hommes tenaient une arbalète, le reste avait une de leur main sur la garde de leur lames.

- Qui a osé menaçé !! rugitl’homme qui mesurait pas loin de deux mètres qui avançait d’un pas décidé vers Arguail qui le réprimanda en secouant le doigt   « Allons Harold, quelles sont ces manières ! Je vous ai connue de meilleures humeur n’est-ce pas ! Ah oui, vous avez oublié quelque chose n’est ce pas et pour cela que vous avez rebroussé chemin, c’est bien ça n’est-ce-pas ? »

Le colosse stoppa net devant le vieil homme, son regard se fit soudain absent, il balbutia, cherchant ses mots. L’attitude des autres cavaliers changea également, les armes furent baissées, les mains retirées des gardes des lames. Les compagnons notèrent aussi que les visages devinrent sans expression tandis que leur hôte poursuivait sur un ton dès plus badin et que le dénommé Harold se mit à hocher la tête, légèrement confus

- Heu oui c’est bien ça Arguail…. J’ai oublié….J’ai oublié…de

- Mais oui Harold, ce tonnelet de liqueur de ma cuvée spéciale qui ravira vos papilles, Margot ? Si tu veux bien ?

Et la femme s’exécuta pour aller chercher le tonnelet qu’elle apporta quelques instants plus tard alors que Arguail et Harold évoquaient la pluie et le beau temps, la route fastidieuse jusqu’à Orlbar, et cinq minutes plus tard le groupe de cavalier prenait le chemin du retour. En souhaitant à tout ce petit monde une bonne fin de journée, quelle politesse ! Quand les cavaliers disprurent de leur champ de vision, Arguail se sentit mal et prit appui rapidement sur une Margot avenante qui se précipitait sur lui en lui offrant le bras.

- Dam épais comme vous êtes, c’est pas prudent ! Vous vl’ ébobeu a neu ! Arguail secoua la tête et quand il se détourna pour faire face aux compagnons, son visage avait la couleur de la cendre, visiblement fatigué, il adressa néanmoins aux compagnons un :  » Sinon soyez les bienvenus chez moi. Allez allez…rentrons…j’ai une petite faim, pas vous ? »