Le trentième jour de la Chute des Feuilles – année de la magie sauvage début Uktar 1372Les instructions d’Olafr furent suivis à la lettre, bientôt la lumière magique empli la pièce pour en révéler toute l’horreur. Les détenus faisaient peine à voir. Sales, et brisés, certains étaient complètement décharnés, sans doute les plus anciennes victimes des Fey’ri. Les autres couvertes d’ecchymoses et de plaies mal soignée avaient sans nul doute passées de très mauvais moment entre les mains de leurs tortionnaires. D’autres étaient déjà mort depuis plusieurs jours et laissés là à la vu des autres sans doute pour servir d’avertissement. Les seules qui semblaient être en bonne santé étaient des elfes de sexe féminin dont certaines avaient le ventre qui commençait à s’arrondir de la présence d’une progéniture contre nature. Sans doute leur acceptation de cette ignominie leur sauverait la vie, mais quand était-il de leurs âmes ?
Tout n’était pas terminé, il restait encore des pièces qui n’avaient été sécurisées. Myriam était à bout de sortilège, elle devenait maintenant moins utile en cas d’altercation. Olafr décida de la laisser là, avec les détenus pour les libérer de leurs entraves. Le reste du petit groupe parti pour continuer l’exploration du mausolée. Il ne leur fallu pas aller bien loin pour découvrir une salle aussi glauque que dangereuse.
Cette pièce étaient visiblement la salle des tortures, il y avait là tout le nécessaire pour faire souffrir et obtenir toutes les informations nécessaires aux plans machiavéliques des daemon fey. Mais il y avait là également deux Fey’ri et pas des moindres. Une femme vêtue d’une robe diaphane révélant des courbes à damner un saint, une longue chevelure blonde d’où perçait de longues oreilles pointues. Drapée dans ses ailes membraneuses, la fey’ri semblait les attendre, tandis que devant elle se trouvait un homme à la peau recouverte de fine écailles de bronze. Une belle armure manifestement elfique le protégeait et les deux épées courtes qu’il tenait en main dans une position défensive ne laissaient planer aucun doute. Ces deux là, n’avaient pas encore rendu les armes, loin de là. La démone prit la parole d’une voix douce et mélodieuse d’où perçaient des accents de cruauté malsaine.
- Voici donc les gardiens sylvestres dont je ne cesse d’entendre parler. Je suis Al’breyth, et vous êtes des morts qui ne le savent pas encore. L’heure de ma vengeance a sonné, l’heure de la vengeance de ma famille à sonné. Ces siècles de privation, d’enfermement sont terminés. Et notre vengeance contre ses Tel’Quessir qui nous ont enfermé commence. Vous vous croyez à l’abri dans votre cité sylvestre de Thüldae ? Vous ne l’êtes pas, vous ne serez jamais à l’abri. Bientôt la Haute-Forêt nous appartiendra, elle sera le berceau de notre civilisation, et après elle, se sera tout le Nord et Faeûn tombera. L’ère des Dlardrageth est venue et vous autres pauvres mécréants n’y pourrez rien changer. Vous n’êtes pas de taille, pas de taille contre nous. Allez pourrir dans les neuf enfers.
Sur ces mots, il eut une volée de projectiles magiques qui volèrent en direction de chacun de ceux qui étaient là. Et la bataille, l’ultime bataille fit rage. Feylan fut victime d’un sortilège qui le désintégra littéralement. En un instant, il avait disparu difficile de dire ce qu’il avait bien pu lui arriver. Mais le reste du groupe n’eut guère le loisir de se poser la question, les lames magiques tourbillonnantes du guerrier semaient les blessures brûlantes du feu ou de la glace suivant laquelle frappait ses proies. Al’breyth faisait pleuvoir les projectiles magiques à une vitesse déconcertante, alors que nos aventuriers avaient pour la plus usé de toute la magie dont il disposait.
Encore une fois, la victoire ne put être acquise qu’à la force des âmes de ces courageux combattants qui se battaient non pas pour eux même, non pas pour une hypothétique gloire mais seulement pour s’assurer que leurs frères et leurs sœurs ne tombent pas. Finalement, le guerrier plia, puis il rompit. Dès lors tout devint sombre, les ténèbres envahirent la pièce. Lorsqu’ils se dissipèrent, les fey’ri avaient disparu. La victoire avait été chèrement payée, mais elle était acquise.
Tout le petit groupe escorta les ex détenus à la surface. Lorsqu’ils arrivèrent à l’air libre, le soleil brillait d’une pâle lueur hivernale. Il était à son zénith mais ne réchauffait guère les corps meurtris. Pour autant, il était l’espoir, la vie retrouvée symbole de la libération du joug des démons fey. Parmi les ex prisonnier, il y avait également le dénommé Almëo, celui qui avait disparu peu après l’arrivée du groupe au village des Ny’Ath’My. C’était il y avait à peine quelques jours et pourtant, cela semblait faire des lunes. Mais de l’émissaire envoyé à Thüldea, il n’y avait aucune trace. Ce dernier après avoir subi des jours de torture avait prit la liberté de se laisser mourir pour échapper à ses tortionnaires.
Les druides dispensèrent les soins nécessaires pour que le groupe puisse se mettre en route et ramener tous les prisonniers chez eux. Une fois requinqué tant bien que mal, l’ensemble des quinze survivants se mit en route. Mialyë Calithrand reprit presque immédiatement ses esprits. Si elle avait souffert, elle n’avait guère perdue la foi qui l’animait et ses soins furent les bienvenus. Elle avait gardé cela en réserve n’ayant jamais perdu l’espoir que ses frères et sœurs de la Confrérie viendraient pour les libérer. Elle avait récupéré son arc et ses flèches, et après avoir longuement remercié son dieu et ses libérateurs, elle avait prit la tête du groupe avec Olafr.
Le groupe marchait à vitesse réduite, il leur fallut faire des haltes régulières pour permettre à tous de pouvoir se reposer. Finalement à la nuit tombée, un camp de fortune fut établi. Tour à tour les gardiens sylvestres montèrent la garde pour assurer la protection de tous. Le lendemain matin, ils reprirent leur route vers le village des Ny’Ath’My. Il fallait faire vite, l’utimatum délivré par Aliomast visant à destituer Siannodel.
Ce fut à la fin de cette matinée que la jonction fut faite avec le détachement envoyé par Siannodel sur la réquisition de la belle Lirralthwog Wysrilf qui chevauchait son ours à la tête du groupe. Les soins apportés par les nouveaux venus permirent d’accélérer la cadence et bientôt le village Ny’Ath’My fut en vu.
Là nos jeunes aventuriers furent accueillis en véritables héro. Toute la population des Ny’Ath’My était là. Les rescapés furent tout de suite prit en main par les soigneurs, et Siannodel invita tout le petit groupe dans ses quartiers. Elle les remercia chaleureusement en leur promettant qu’ils seraient toujours les bienvenus dans le village et que son peuple avait une dête envers eux et la confrérie. Elle leur raconta ce qu’il était advenu après leur départ. La tension entre les hommes de Aliomast et le reste du village n’avait fait qu’empirer au fur et à mesure que le temps passait. Tout bascula lorsque Lirralthwog était arrivée pour leur apprendre ce qui se tramait dans les ombres de la Haute-Forêt. Un groupe de volontaire avait été dépêché pour partir à leur rencontre. Tandis qu’au village, Aliomast se faisait plus pressant. Mais le doute avait basculé et Siannodel avait repris les rênes. Finalement Aliomast disparu. Il apparu alors que ce dernier était un membre de la guilde de l’Eldreth Veluuthra. La Confrérie des Gardiens Sylvestres et son mode de vie fait une cible privilégiée pour eux. Et ils avaient bien l’intention de recruter de nouvelles forces vives au sein de la tribu. Il y était presque parvenu en faisant des Gardiens Sylvestres des ennemis de Ny’Ath’My. En lançant une guerre entre les deux clans, ils faisaient d’une pierre deux coups.
Tout ceci n’avait été évité que de justesse grâce au courage des Gardiens venus à leur aide. Cela ne serait jamais oublié. Il y eu également une autre promesse. Les Ny’Ath’My serait bel et bien présent à la fête du Cinnareloscors. Les Novices de la Confrérie et leurs alliés pouvaient dès lors se targuer d’avoir réussi cette mission qui ferait date dans la Confrérie. Même si les nouvelles à annoncer ne seraient pas toutes bonnes. Car les Gardiens Sylvestres venaient de se faire deux ennemis qui demanderaient probablement vengeance.
Une grande fête fut organisée et la joie des membres du clan Ny’Ath’My faisait plaisir à voir. Cela faisait parti des moments rares où l’on pouvait savourer le bonheur du devoir accompli et profiter sereinement des plaisirs simples de la vie. Pour Thamior et Lirralthwog le plaisir de se retrouver ensemble loin du danger et de pouvoir profiter d’une histoire d’amour naissante. Mais le répit fut de courte durée, car il fallait maintenant penser à retourner au plus vite à Thüldae pour leur annoncer la bonne nouvelle, mais aussi les prévenir des dangers qui les guettaient maintenant.
Voilà comment Olafr, Thamior et son fidèle Naïlo, Elandë et Iliana et sa fille Riana, la prêtresse Mialyë et la magicienne Myriamme Dansemain avaient sauvé la Confrérie des Gardiens Sylvestres d’une guerre fratricide avec les Ny’Ath’My. Finalement ils rentrèrent tous à la cité du Saule argenté. Tous plus une nouvelle amie et son ours.
Fin de l'aventure...