L'éclosion de la fleur de lune, Suite du village mystérieux

La Fleur de Lune

Moment : nuit, Date : 30 Uktar 1372
Lieu : petit village aux abords de la forêt de Cryptejardin
Temps : pleine lune, ciel ombrageux, neige au sol
Karion en mode pnj.



Le guerrier nordique passa en revue le cadavre. Il reconnut le frère jumeau qui les avait attaqués. A son ceinturon, il trouva une bourse avec vingtaine de pièces d’or. Au sol, un cimeterre de belle facture traînait. La lame était encore imprégnée de sang de sa dernière victime. Il trouva également dans une poche de sa veste, un étui en étain avec une tête de mort dessinée sur le centre.


Dans la taverne, les esprits commençaient à s’échauffer, notamment entre Agaths et Zakline, ne laissant pas loisir à Tenavril de répondre aux questions de la pretresse de l’aube. Leur guide avait la tête d’une cocotte minute prête à exploser. Il faut dire que l’elfe commençait à avoir un certain passif vis-à-vis d’elle. Il en avait fallu de peu pour qu’elle le taille en pièces. Elle avait déjà les mains sous sa cape, prête à dégainer ses lames…Elle se retint devant l’intervention du guerrier damarien qui venait de les rejoindre.

- S’il ne tenait qu’à moi, je lui coupe sa langue et je lui fais avaler. Il est complètement parano et tordu.

Tenavril plissa le front puis leva la main pour mettre fin à tout ce tapage verbal.

-

Tenavril

Ca suffit ! Vous êtes fatigués et sur les nerfs. Certains des agents du Culte du Dragon sont reconnus dans l’art de l’illusion et de la tromperie. Il est donc légitime que le quessir Agath’s s’interroge. Je peux confirmer que vous ne faîtes pas l’objet de magie d’illusion ou de métamorphose. Toutefois, il serait facile de le rassurer en rapportant des éléments que seule la vraie Zakline connaisse. -------------------- Son regard d'un bleu acier exprime une volonté sans faille. Son visage anguleux lui donne une certaine sévérité ou austérité. Personne ne l'a jamais vu sourire. Peut être qu'il prend trop à cœur son rôle de Haut Dracosire au sein de l'Œil du Dragon ? A moins que cela ne soit le désenchantement d'une vie tragique...

La demie elfe se calma, restant silencieuse dans ses pensées. Elle finit par s’exprimer, en fixant Hannibal.

- Hannibal pourra confirmer. Je lui ai dit que ramener la fleur était vitale pour moi car c’est pour sauver ma sœur…

La tension retomba très vite bien qu'Hannibal pouvait facilement deviner l’énervement et l’agacement insensés d'Agath persister malgré son calme apparent. Il ne doutait pas un instant que l'elfe leur causerait quelques soucis à l'avenir et il serait bon ton de garder un oeil sur lui... mais l'heure n'était pas à la méfiance paranoïaque alors que chacun se dirigeait vers la taverne. Il était temps de mettre les choses au point et le plus vite possible.

Sa petite fouille de l'assassin ennemi s'était relevée fructueuse en un certain sens. Le cimeterre, bien que d'excellente facture, n'intéressait guère le guerrier qui préférait les épées à double tranchants. L'or était déjà bien plus intéressant même s'il n'était pas vraiment question de le dépenser dans l'immédiat mais cela représentait tout de même un cinquième de la somme convenue par maître Phalantar. Mettre la question du partage sur le tapis n'était pas vraiment importante surtout au vu du moment que le groupe traversait actuellement. Il se contenta donc de les ranger soigneusement avec le reste de son pécule avant de s'intéresser de plus près au dernier objet détenu par feu son ancien propriétaire. L'objet, bien que peu courant, n'était pas vraiment inconnu du damarien qui devinait facilement son emploi en tant qu'étui à parchemin. La question était, que contenait-il? Sans doute un ordre de mission pour un quelconque assassin dont la lame était à louer. La tentation de l'ouvrir fut grande mais le guerrier s'en retint finalement. Ce genre d'individus donnait une grande importance au secret de leurs opérations si bien qu'Hannibal redoutait que le contenant ne soit muni de quelques mécanismes invisibles ou sortilèges mineurs visant à détruire le contenu s'il n'était pas ouvert de la façon adéquate.

C'est donc en ruminant cet état de fait que le damarien pénétra dans la taverne. Il s'approcha aussitôt d'Arveene dont il savait les mains lestes et dextres et lui tendit assez discrètement l'objet avant de lui demander sur le ton de la confidence.


-Tu pourrais m'examiner ça s'il te plaît... je crains qu'il ne soit piégé et je sais que tes talents sont plus utiles que les miens pour ce genre de choses.


Il lui adressa un léger clin d'oeil complice pour souligner son compliment avant de rejoindre un léger coin d'ombre de la pièce et le plus près possible de la porte. Même si leurs adversaires avaient apparemment renoncé au combat, il valait mieux se préparer à toute éventualité.

Enfin il put reporter toute son attention sur ce qui tramait dans le groupe. Ce Tenavril parlait avec calme et surtout sagesse... il était difficile de penser que lui et Agath pouvaient être de la même confrérie. Sa sagesse était même empreinte d'intelligence lorsqu'il devança le damarien dans ses questions, arrachant sans doute une grimace de mécontentement à Zakline alors qu'elle avouait ce qui devait être pour elle un secret. D'un simple mouvement de tête et en fermant les yeux, Hannibal acquiesça lentement.


-C'est vrai... c'est une conversation que je n'aurais pas dut entendre mais c'est vrai.


Le guerrier redoutait désormais que quelqu'un ne se montre trop curieux quant à cette soeur et en cette quête pouvait la sauver. On avait tous des petits secrets et le damarien doutait que Zakline ne soit ni bavarde ni très encline à ce sujet.

Dans la taverne, la tension était palpable. Chacun défendait ses arguments avec véhémence. Alors, que l’organisation secrète d’Ailsa menaçait directement leur guide, son fidèle Hanni s’interposait. La roublarde redoutait que les choses, comme elles avaient commencées, tourne mal. Comme l’avait si justement remarqué le damarien, une bataille venait de se finir et une autre menaçait d’éclater.
Elle écouta avec intérêt l’énoncé de Zakline en essayant d’analyser dans son phrasé des sautes d’humeur, de la tension ou quelconque indice pouvant trahir un mensonge.

Mais ce qui l’intéressait-elle, s’était le butin. Un peu déçu, elle avait remarqué que le guerrier avait récupérer les affaires laissés par l’assassin et n’avait pas voulu partager, même avec elle. Arveene se décida donc à aller voir dehors si les minables morts-vivants n’avait pas eux aussi quelques menus trésors à lui léguer.

Alors qu’elle se dirigea vers la sortie, Hannibal vint à sa rencontre et lui glissa un mot à l’oreille en lui refourguant un mystérieux objet. Il ne l’avait finalement pas vraiment oublié et elle en était ravie. Elle lui murmura :

- Je vais regarder cette relique de plus près dehors, vient me voir si je ne reviens pas dans quelques instants.

Avec un rire chaleureux, elle le quitta.
En ouvrant la porte vers l’extérieur, elle senti l’air froid lui remonter le long de la colonne vertébrale. Même emmitouflé comme elle l’était, elle réagissait toujours aussi violemment aux températures négatives. Qu’il serait bon de retourner dans la chaude cité de Portcalim.

Elle prit son temps pour explorer les alentours et fouiller l’intégralité des cadavres. Son enfance, à ce moment précis, reprit le dessus. Cette sensation de bien être lorsque sa main rencontre quelques bijoux, pièces, armes ou objets magiques dans les poches des autres. Une fois son tour de recherche fini, elle se redressa pour voir si quelqu’un l’apercevait. Le père du dénommé Fenwick n’était nulle part et tous se trouvais dans le village. Non loin de la porte d’entrée de la taverne elle posa l’étui à la tête de mort sur le sol et se lança.

Arveene était encore novice dans l’utilisation de la magie et elle ne voulait pas brusquer inutilement les choses. Après avoir fait quelques pas en arrière, elle psalmodia…

Si c’est possible de faire tout cela dans mon post :
Arveene test de psychologie envers Zak
Test de fouille sur cadavre et alentours
Puis lance détection de la magie sur l’étui

-Bien admettons, cela ne règle pas le problème pour autant. Mais heureuse de voir que nous avons bien la vraie Zakline.

Bien que d'un naturel optimiste, la prêtresse resta prudente. Si leurs ennemis étaient capable de prendre la forme d'autrui, il leurs faudrait redoubler de vigilance à l'avenir. En fait, ils n'auraient qu'à faire comme ils faisaient depuis le début pour être exact. Iélénia jeta un regard presque inquisiteur autour d'elle comme si elle pensait trouver quelque chose d'intéressant à la dernière seconde. Elle avait été tentée d'aller examiner l'endroit d'où les éclairs étaient partis mais elle se ravisa pensant qu'il n'y aurait probablement rien d'intéressant.

-Allons donc nous reposer et faire le point sur notre situation. Je voudrais bien éclaircir quelques points sombres dans ce qui nous est arrivé. Notamment, votre arrivée de nul part et surtout votre retard à votre arrivée, sans aucune arrière pensée bien sûr. De plus, j'aimerais savoir si le village est toujours celui que nous connaissons. Allons donc voir à l'auberge si nous reconnaissons quelques personnes qui ne devraient pas être là, du moins lorsque nous sommes partis.

Elle rangea son arme sur elle et se dirigea droit vers l'auberge, attendant tout de même ses compagnons en train d'examiner leurs trouvailles.

-Ne trainons pas par ici. N'oubliez pas qu'il reste encore le loup et regardez bien ce qu'on voit dans le ciel.

Elle désigna la pleine lune, comme signe de mauvaise augure, même si elle savait pertinemment que la lune était plutôt signe de chance, du moins si elle était bien blanche.

Ailsa avait suivi Tenavril tout au long de la discussion mais n’avait pas parlé plus que cela. Du moins pas ouvertement…

¤- Voici rapidement un topo de la situation. La prêtresse devant vous est Ielenia, une fidele de Lathandre. Elle dirige souvent le groupe quand c’est nécessaire, même si à la base la chef est cette demi-elfe, Zalkine. La prêtresse est calme et souhaite toujours en passer par le dialogue, de ce que j’en ai vu. Pour Zalkine, elle est assez impulsive comme vous avez pu le voir. Elle a déjà menacé l’elfe bon nombre de fois, mais ce dernier lui rend bien. Elle recherche la fleur à tout prix de ce que j’en sais. Maintenant, je ne connais pas encore ses motivations, et il est possible qu’elle soit difficile à contenir, car jusque là, si elle n’était pas la dirigeante absolue du groupe, elle s’énervait. Enfin bon, ensuite vous avez un peu à coté Hannibal, un guerrier dont je ne sais que peu de choses, si ce n’est qu’il s’entend bien avec la hin rousse que vous voyez un peu plus bas. Elle en revanche, j’ai pu lui parler assez longuement et elle semble sympathique et débrouillarde... Enfin voila, si vous cherchez une quelconque information sur quoi que ce soit, n’hésitez pas, je ferai de mon mieux pour y répondre. ¤

Ailsa ne souhaitait pas en dire trop sur Arveene, car elle ne le jugeait pas nécessaire. Une fois les explications faites, elle scruta à nouveau le groupe. Elle n’osait pas vraiment parler, préférant laisser la parole au Grand Dracosire. Mais elle ne manquait pas pour autant de communiquer, tournant son esprit vers l’halfeline alors qu’elle se dirigeait vers la porte.

¤- Ne t’inquiète pas, Tenavril est quelqu’un de confiance, crois moi. C’est moi qui lui ai demandé de venir nous aider. Si tu veux que l’on parle, fais-moi signe, et je sortirai avec toi. Je peux t’expliquer maintenant qu’il est ici. ¤

Observant sa tête pour y déceler une quelconque réaction, elle resta pour le moment a écouter les diverses argumentations. A vrai dire, elle aurait aimé aller rejoindre Arveene dehors, et puis elle aurait été avec ses oiseaux...

La Fleur de Lune

Moment : nuit, Date : 30 Uktar 1372
Lieu : petit village aux abords de la forêt de Cryptejardin
Temps : pleine lune, ciel ombrageux, neige au sol
Karion en mode pnj.



Zakline était maintenant au centre de la conversation. Elle défia un par un les regards qui tentaient de la dévisager. Elle leva sa main, paume ouverte en opposition.

- Je vais vous éviter à tous de m’inonder de questions car je ne dirais rien de plus que cela. Je dois ramener cette fleur à mon maître si je veux retrouver ma sœur. Je suis déterminée coûte que coûte.

Le prêtre Tenavril resta calme, écoutant la demie elfe sans sourciller d’un iota. Il fit juste un moment un hochement de tête à l’intention d’Ailsa qui s’était adressée à lui dans le langage silencieux propre à sa race. Il prit la parole.

- Je comprends. La famille est une valeur précieuse. Mais croyez-vous vraiment qu’en remettant la fleur à votre maître, il cessera la pression qu’il exercera sur vous…La fleur de lune ne peut tomber dans de mauvaises mains. Je peux vous aider à vous libérer de son emprise. Il me serait facile de retrouver sa trace. Vous pourriez alors aller la sauver. Peut être que vos compagnons vous aideraient ? Je double la récompense qui leur a été promise…Je laisse à chacun le temps d’y réfléchir. Prenons d’abord tous du repos. De mon côté, je vais rejoindre mon ami. Il a besoin de moi.


Le haut prêtre prit en aparte Ailsa pour la féliciter de la réussite de sa mission même s’il devait surmonter la nouvelle de la mort du fils du Chevalier de l’Aube.

- Je te remercie pour ton aide précieuse. Les temps sont durs en ce moment. Ysmeann est très malade…Nous n’arrivons pas à trouver pour l’instant un remède à ses maux. Je peux compter sur toi pour aider la demie elfe ? Avec l’iris du dragon, je t’adresserais les informations qui vous permettront de la retrouver. Ah j’oubliais ! Le dracosire des Merveilles a encore fait des siennes…J’y ai mis aussi un peu de ma signature.

Il ouvrit sa besace accrochée à sa ceinture pour en sortir une fronde qui tendit à la druide.



Arveene s’était lancée à une inspection des alentours. Elle ne trouva rien de plus sur le cadavre. Sa déception fut soulagée lorsque le damarien lui fit part de sa découverte en lui remettant l’étui. Loin des regards indiscrets, elle se mit à incanter un sort de détection de la magie pour analyser l’objet. Une aura de nécromancie se révéla avec une intensité faible. Alors qu’elle persistait dans son analyse, elle vit une ombre humanoide la surplomber. En se retournant, elle découvrit qu’il s’agissait homme nu, frigorifié par le climat neigeux, d’un âge probablement d’un demi siècle qu’on devinait par sa barbe blanche. Elle ne le reconnut pas tout de suite puis elle eut un déclic. Il s’agissait du magicien Azuréus qu’elle avait rencontré en passant par le portail. Mais là le bonhomme avait pris un sacré coup de vieux. Le groupe d’aventuriers les rejoint, en découvrant l’étrange scène…



Ailsa gagne une fronde magique +1.

Agath's fronça les sourcils en voyant la tournure que prenaient les évènements maintenant il fallait aider cette gamine demi-elfe aux airs autoritaires. Non, cela ne lui disait rien qui vaille la peine qu'elle se débrouille avec ses problèmes après tout elle n'avait pas mérité de sa pitié. Avec un sourire narcissique Agath's baissa son arme et répondit à son ancienne guide dans une langue qui ne devait pas lui être méconnue.

-

Agath's en avait marre de cette gamine et partit voir le reste du groupe laissant Zakline avec Tenavril et les autres. C'est à mi-chemin qu'il aperçut le vieil homme nu, aucun doute malgré l'apparente vieillesse de l'homme. Il s'agissait bien d'Azuréus qui semblait revenu parmi les vivants. Agath's n'était pas choqué par cette vision, car un tel homme pouvait difficilement mourir dans un simple incendie.

Plein de questions devaient être posées à cet ancien membre de l'assemblée mais pour l'instant il valait mieux qu'on s'occupe de son état vestimentaire. C'est donc rapidement qu'Agath's enleva sa robe de mage en gardant seulement sa tenue d'explorateur. Il recouvrit rapidement le vieillard de la robe en lui glissant un discret...

-Bienvenu parmi les vivants grand maître Azareus on vous croyait mort.

Puis le mage ajouta...

-J'ai réellement besoin de m'entretenir avec vous en privé une fois que tous les autres vous auront interrogé ce qui ne manquera pas d'être fait sous peu...Je me présente Agath's de l'assemblée mais venez plutôt à la taverne vous semblez avoir besoin de vous reposer.

Agath's porte son aide à Azareus et s'il le veut l'aide à se rendre à la taverne locale.

Iélénia suivit Agath de loin pour s'assurer qu'il n'allait pas commettre d'impairs. Après tout, il était toujours difficile de comprendre les races de sang elfique pour une humaine. Elle le vit accoster le magicien et s'approcha.

-Pardonnez mon intrusion, mais avez-vous besoin d'aide ? Des soins peut-être ?

Iélénia s'avança le plus tranquillement possible tout en regardant le vieille homme. Ils étaient partis du village alors qu'il était mort et le voilà revenus avec Azuréus bien vivant. Cela avait de quoi déstabiliser n'importe quelle âme saine d'esprit. Elle l'observa surtout en regardant ses réactions. Avait-elle affaire au même magicien qu'ils avaient pu voir après leur passage dans la porte magique ? Elle ne pouvait pas le savoir aussi resta-t-elle à distance respectable avant qu'elle soit sûre qu'il était bien calme et non pas en proie à une violente colère. Elle se montra sans arme, car après tout ils avaient éliminé la menace qui pesait sur le village. Elle voulut tout de même vérifier quelque chose.

-Vous vous souvenez de nous ?

Iélénia n'avait toujours pas la confirmation du lieu où ils avaient été au travers de la porte. Avaient-ils été dans une autre époque ? Avaient-ils simplement rêvé leur voyage ? Rien de ce qu'elle avait pu voir, sentir, toucher ou entendre ne lui avaient apporté confirmation sur ce sujet. S'ils avaient été dans un autre lieu ou une autre époque, peut-être qu'en questionnant le magicien elle le saurait.

La Fleur de Lune

Moment : nuit, Date : 30 Uktar 1372
Lieu : petit village aux abords de la forêt de Cryptejardin
Temps : pleine lune, ciel ombrageux, neige au sol
Karion en mode pnj.



Le vieil homme accepta la proposition de l’elfe. Il tremblait comme une feuille, transi par le froid. S’il y avait des ressemblances physiques frappantes avec le magicien qu’ils avaient rencontré lors du passage dans le portail, en confiance et en force il en était tout autre. L’homme semblait être devenu une loque. Il laissa également la prêtresse l’ausculter. Elle ne découvrit aucune blessure mais elle constata que l’homme était épuisé.

Ils rentrèrent dans la taverne, se mettre au chaud. Le tavernier avait remis du bois pour alimenter le feu. Le vieil homme jeta un regard sur le tavernier et se mit à pleurer. Il s’écroula à ses genoux.

- Pardon pardon…tout est de ma faute…tant de morts par ma faute…

Le tavernier s’agenouilla et aida l’homme à se relever. Il s’adressa à lui avec un ton calme.

- Vous n’êtes pas le seul fautif. En reniant notre déesse pour les fausses promesses du démon, nous avons été punis. Magnanime, elle nous avait laissé avec le portail une chance de rédemption. Je ne sais pas comment mais ses étrangers, nos sauveurs, ont réussi là où tant d’autres avaient échoué.

Le magicien, après avoir récupéré un peu de force, prit le temps d’expliquer les faits et le pourquoi du comment. Son histoire ressemblait à celle du tavernier mais avec plus de précisions. Il raconta ainsi qu’il avait essayé d’ouvrir un portail vers un plan céleste pour apporter la prospérité dans le village. En négligeant de mettre le cœur de dragon, surnom donné à une pierre précieuse, il avait donné l’opportunité à un démon de se glisser dans leur plan. Celui-ci, à travers une apparence humaine, avait réussi à enjôler les habitants en leur promettant monts et merveilles. Les villageois avaient fini par renier leur croyance de toujours et à abandonner la déesse nourricière Chauntéa. C’est alors qu’une malédiction fut jetée. La ville fut entourée de toute part par une muraille. Les villageois n’auraient plus jamais soif et faim mais au prix de la liberté de ne plus pouvoir quitter le village sous peine d’être dévorés par une créature garou qui n’était qu’autre que le magicien contraint et forcé d’agir de la sorte. Ce que le magicien ne savait pas c’est comment la malédiction avait été levée. Elle l’était sans aucun doute puisqu’il avait retrouvé son libre arbitre et qu’il était là.

Zakline n’eut pas le courage d’écouter le bout de cette conversation. En fait elle avait l’air de s’en moquer totalement. Elle monta se coucher en jetant ses quelques mots :

- Que la nuit nous porte conseil…

Toujours retiré par rapport au groupe, Hannibal n'en laissait pas moins l'impression que pouvait dégager une gargouille. Calme, immobile et silencieuse... et pourtant son regard perçant ne se détachait jamais de vous. Ses yeux passaient d'un individu à l'autre, enregistrant dans sa mémoire les moindres détails des nouveaux arrivants. Car même s'ils semblaient être connus d'Ailsa et d'Agath ils n'en étaient pas moins des étrangers pour le groupe initialement composé à Eauprofonde. Leur but était encore incertain mais pas leur puissance comme avaient put le constater chacun lors de l'affrontement face aux créatures d'outre-tombe... s'ils venaient à se retourner contre eux pour quelques motifs que ce soit, le damarien savait pertinemment qu'ils n'avaient que peu de chances d'en sortir victorieux.

Mais heureusement pour eux, ils étaient loin d'être hostiles aussi bien par les mots que par les gestes et en aucun cas ils ne semblaient aussi antipathique que l'elfe mage... ce qui était déjà un point largement positif aux yeux d'Hannibal. D'ailleurs le regard de ce dernier se posa furtivement sur lui. Il avait déjà et à plusieurs reprises menacé les membres du groupe et le guerrier doutait peu que ce ne serait pas la dernière fois. Après tout, il n'avait pas hésité à dégainer sa lame dans une attitude des plus menaçante à l'égard de leur guide. Non il ne l'aimait pas du tout ce petit elfe arrogant et imbu de sa personne... il ne l'apprécierait sans doute jamais. Mais heureusement pour lui, les nouveaux arrivants ne semblaient guère partager les défauts d'Agath et Hannibal ne put empêcher son esprit d'adresser un remerciement muet mais sincère à la première divinité qui venait à passer dans les méandres de son cerveau.

Cependant il devait aussi reconnaître que celui qui répondait au nom de Tenavril avait la langue bien pendue lorsque le damarien l'entendit faire quelques promesses sur la récompense promise par maître Phalantar. Il ne tentait ni plus ni moins que de louer leur service à un prix plus élevé que leur actuel employeur. Aussi louables que soient les motifs invoqués par ces nouveaux arrivants, ce n'en étaient pas moins de la corruption... cela n'était pourtant pas le plus gênant pour Hannibal. Après tout ils étaient des aventuriers et leur métier se rapprochait beaucoup de celui des mercenaires. Cependant on achetait pas aussi facilement la loyauté du damarien qui gardait de son père adoptif la valeur du serment et de la parole donnée. Il faudrait donner des arguments solides et surtout bien plus précis pour que le guerrier accepte l'offre de leurs nouveaux invités.

Mais pour le moment, l'attention semblait être ailleurs lorsque son regard fut attiré par la source de quelques voix s'élevant dans le noir de la nuit au dehors. Sans plus attendre, le damarien quitta son poste pour suivre le reste de la troupe qui commençait à sortir de l'établissement. Il ne fallut guère longtemps pour que la surprise s'empare du groupe alors qu'un véritable revenant se tenait désormais devant eux dans le plus naturel des habits. Même si Hannibal n'aimait guère les mages et autres disciples des arcanes magiques, il n'avait pas put ne pas reconnaître l'homme de la tour dont il ne restait aujourd'hui plus que les cendres... Comment avait-il put survivre à la vindicte de la foule? Avaient-ils vraiment remontés le temps ou n'était-ce qu'une illusion... ou bien était-ce un peu de tout cela à la fois? Une illusion où se mêlaient passé, futur et présent... ce genre de questions n'étaient pas le domaine d'attributions du damarien aussi ne se risqua-t-il pas à bombarder l'homme de question, ce dernier ayant déjà deux personnes curieuses suspendues à ses lèvres.

Hannibal alla plutôt s’enquérir discrètement auprès d'Arveene quant à la petite tâche qu'il lui avait confié auparavant. En outre, il voulait s'assurer que la petite n'ait rien, ayant été seule ne fut-ce que l'espace d'un instant avec le mage nu... car après tout, il n'était peut être pas forcément celui qu'ils croyaient tous qu'il était.