La Force des Âmes, A l'Ouest se trouve le crépuscule

Dans l’esprit de l’aumônier de guerre cela ne faisait aucun doute : le seigneur des batailles était à ses côtés et pour le moment la divinité approuvait son serviteur. Se sentant investi d’une mission sacrée, Feylan Calgard mettait du cœur à l’ouvrage, il aimait combattre les engeances du mal, c’est ce pourquoi ils étaient nés, lui et sa fratrie.
Autour de lui chacun de ses compagnons d’armes s’affairaient tout autant que lui, même ce chien enragé qui n’en était pas à sa première victime. Le gnome et le forestier montrait beaucoup d’hardiesse et de courage, surement ont-ils déjà combattu plus d’une fois côte à côte pensa le jeune prêtre.

Tout à coup ses yeux s’écarquillèrent tant la surprise était de taille. Un nouvel éclair déchira l’espace de combat pour fondre sur l’imposant lycanthrope qui s’écroula aussitôt. L’espoir pris le pas sur l’étonnement. La bête terrassée, une issue salutaire se profilait déjà plus dans l’esprit du jeune homme. Mais rien n’était fini, et au son des clameurs, des grognements et des coups, on se battait encore férocement tout autour de lui.

Ceci dit l’état de santé de l’humain à ses côtés l’inquiétait. De nombreuses plaies béantes ainsi que son teint blafard témoignaient de l’urgence de la situation. Aussi Feylan jugea bon de porter secours à ce brave, en incantant dans l’immédiat un sort de soins. L’illuskien savait que sans lui ou le petit lanceur de sort, les chances de victoires ne seraient que trop minces. Il puisa l’énergie requise parmi les méandres de la magie divine. Lançant une supplique à son dieu, ses doigts dessinèrent des arabesques dans les airs alors que sa voix monta d’un ton à l’instar d’une bourrasque soulevant soudainement le feuillage des arbres.
Feylan se concentra car chacun de ses mots, de ses gestes ésotériques au regard des profanes se devaient être justes et précis. Il pria aussi pour que son sort ne soit pas brisé par quelque perturbation que ce soit.

Aussitôt son sort sur l'homme des forêt lancé, Feylan se devait d’améliorer encore sa protection. Sa rondache pourrait s’avérer salvatrice et négliger ce point ne serait point sage. Alors que son aura s’intensifiait et qu’un halo bleuté recouvrait ses mains et avant-bras, il jeta un bref coup d’œil à son équipement souillé par le sang des peaux vertes, non il ne devait rien céder à ces raclures et engeances du mal.

Feylan convertit son dernier sort de niveau 1 en sort de soin modéré qu’il lance sur Olafr. Dès qu’il le peut, il s’équipe de sa rondache.

Étais-ce le poison qui coulait dans ces veines ou alors la fatigue qui commençait à l'envahir? Toujours est-t'il que le jeune rôdeur fut pris de court par ce fougueux humain et Nailo, le canidé qui ne cessait de l'étonné. D'autant que ce dernier venait d'enfoncer ses crocs dans les chairs du peau verte juste devant lui. Olafr, observant le chien de selle couvert de sang dont une grosse partie commençait déjà à coaguler, ne pu retenir ce sourire qui malheureusement ne resta pas longtemps.
Quelques instants plus tard, le téthyrien se cacha d'instinct ses yeux car l'éclair aveuglant qui foudroya le loup garou zébra non loin de lui. La bataille semblait enfin en passe d'être terminée. Olafr prit un moment pour voir la situation et réfléchir à la marche à suivre afin de porter le coup final.

Un dernier ennemi semblait encore debout. L'ours était mal en point au vu du flot écarlate ruisselant le long de ses poils mais il tenait bon. Olafr se mit en tête de partir lui porter main forte sans se préoccuper de son état qui était pour le moins alarmant. C'est ce qu'avait remarqué l'homme à la cognée et alors qu'il s'apprêtait à s'élancer, il ressentit une source de bienfait lui parcourir le corps. Il sut d'instinct que c'était lui car il l'avait aperçut incanter du coin de l'oeil.
Cependant les remerciements attendraient et ragaillardit par ce soin inattendu, il chargea le dernier peau verte qu'il voyait.

La victoire n'avait jamais été aussi proche ! C'est ce que pensait le jeune humain alors que son sabre commençait sa descente vers son adversaire.

Attaque orque 1 avec sabre

Le vingt neuvième jour de la Chute des Feuilles – année de la magie sauvage
29 Marpenoth 1372


Lieux : Haute-Forêt.
Horaire : début de la nuit.


Température la plus basse : -5 °C
Température la plus haute : 5 °C
Température effective : 0 °C
Précipitation : Aucune
Vent : nul – 0Km/h
Phase de Séluné : Pleine lune
Nombre de d'heure de Jour : 10 heures 00.
Nouvelle aube : 07 h 00.

MJ
Narration : Azur'Aël, Thamior, Olafr, Feylan et Mialyë

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Azur’Aël tente stabilisation
50d100 échec
Azur’Aël perd 1 PV -> reste -2 PVs

Feylan lance soin léger sur Olafr
5d8 +1 (niveau) = 6PV
Olafr reste 14 PVs

Le prêtre du Seigneur des Batailles était dans son élément au plus profond du combat, il faisait pencher la balance dans le bon sens. Après tout ses jours à ronger son frein en observant ceux qui avaient massacré son groupe, il tenait sa vengeance. Afin d’assurer leur avantage sur l’ennemi, il prit le temps de remettre sur pied l’un des vaillant combattants qui avait tenu bon face à un adversaire supérieur en nombre. Olafr avait souffert dans sa chair et connaissait dès lors le prix de la victoire. Lorsqu’il sentit la magie curative du prêtre de Tempus envahir son corps et lui redonner un coup de fouet, il se tourna vers son dernier ennemi, sans même prendre le temps de remercier son sauveteur. Les politesses seraient pour plus tard. Levant son sabre, il se tourna vers le dernier foyer de fureur. Feylan lui aussi se prépara à la suite en s’équipant de sa rondache. Mais…

Dans ce chaos le plus total l’impensable venait de se produire. La victoire était acquise aux gardiens sylvestres, ces individus qui s’étaient battus comme un seul homme face au mal. Le dernier orque encore debout ne fit pas le poids contre les animaux déchainés qui le mirent en pièce en une fraction de seconde. Olafr se faisait devancer une nouvelle fois. Un rapide coup d’œil confirma à tout à chacun qu’il n’y avait plus d’ennemi visible pour leur faire front.

Après le fracas des armes, un silence de plomb tombait sur la forêt. Une transition saisissante qui laissait nos valeureux aventuriers dans un état second. Se fut les animaux qui furent les plus prompts à réagir. Naïlo couvert du sang de ses ennemis revint vers son compagnon avec la satisfaction du devoir accompli. La réaction la plus vive fut celle de Riana qui fit un bond pour rejoindre Iliana qui gisait au sol. La panthère commença par la lécher, mais le résultat ne fut pas à la hauteur de l’espérance du félin. La jeune femme n’eut aucune réaction. Riana se mit à décrire des demi-cercles autour du corps de sa maitresse. Visiblement, il ne serait pas si facile d’approcher le corps d’Iliana.

Quant à l’ours couvert de son propre sang et de celui de ses ennemis, il se coucha sur le flanc. L’animal avait été au bout de lui-même. A court de force, il lui fallait récupérer. Sortant d’un fourré, une petite silhouette se détacha dans la nuit. Une silhouette qui se mit à courir jusqu’au plantigrade. La différence de taille était assez stupéfiante. Il fallait dire qu’une gnome des forêts à coté d’un mastodonte comme un ours, il y avait comme une légère différence de proportion. Sans attendre, la gnome avait dû user de magie car un halo verdâtre à peine perceptible avait entouré l’ours avant d’être comme aspiré par le corps de l’animal. Il s’en suivit une franche accolade qui fit presque disparaitre la gnome dans la fourrure de l’ours.

Un calme assourdissant régnait sur le champ de bataille. Les cadavres s’entassaient et l’odeur fétide des chaires d’un loup-garou qui avait repris son aspect d’orque et qui terminait de griller sous l’effet du feu et de la foudre donnait une sensation de suffocation qui n’était pas imaginaire. La preuve, s’il en fallait, que le combat avait certainement été l’un des plus rudes que les héros du jour avaient pu livrer dans leur vie. Mais tout était-il réellement terminé ?

Thamior sursauta quand un autre éclair tomba du ciel et foudroya littéralement le lycanthrope juste devant lui alors qu’il s’apprêtait à réceptionner sa charge. Le regard du druide resta figé sur l’orque lycanthrope qui venait de succomber, comme s’il voulait s’assurer que la menace était belle et bien écartée. Il fut vite rassuré car il semblait peu probable que leur ennemi feigne la mort afin de frapper par surprise dans leur dos, mais cet être contre-nature pouvait très bien vite recouvrer de ses blessures et devenir une nouvelle menace mortelle, s’ils ne faisaient pas attention.

Après un bref tour d’horizon, le druide appela puis alla à la rencontre de son valeureux compagnon animal. Le combat semblait terminé pour de bon. Malheureusement, le petit être ne vit aucune présence féminine encore debout sur le champ de bataille. Mialyë était allé chercher du renfort. Ilianna, Thamior l’avait vu succomber quelques mètres plus loin, sa panthère veillant sur elle. Azur’ael ! L’elfe lunaire avait disparu ! Le gnome appela haut et fort le nom de leur chef, sans toutefois savoir que cela était en vain. Il répéta une seconde fois aussi fort pour être sur que sa voix se distingue et perce le silence pesant qui régnait sur la clairière.

Sans toutefois attendre une réponse il saisit la selle de sa fidèle monture en prenant garde de ne pas l’embraser de sa main encore incandescente et d’un geste vif, sauta sur le dos de Naïlo. Il sentit sous ses jambes les muscles crispés par le combat et passa sa main inquiète dans les poils maculée de sang, craignant le pire. Thamior pouvait ressentir que son fidèle compagnon n’était pas blessé, grièvement du moins, mais il voulait s’en assurer avant de prendre une quelconque autre décision. Il continua de palper l’encolure de Naïlo et remit machinalement et affectueusement un peu d’ordre dans la fourrure raidie par le sang coagulé. Le robuste chien de selle avait merveilleusement bien combattu, au point de surprendre son propre maître. Il méritait bien toutes les récompenses du monde car il avait ainsi grandement participé à la survie du groupe. Mais une arrière-pensée vint à l’esprit du druide : il était encore un peu tôt pour se réjouir, la lunaire manquait encore à l’appel. Du haut de sa monture, Thamior resta aux aguets afin de percevoir une éventuelle réponse de la Ly’Aegisir et de rester à l’affut du moindre indice qui leur permettrait de la retrouver. Il n’était pas impossible qu’une menace se terre encore dans l’ombre de la nuit, ils devaient rester vigilants.

Si elle s’était rendue invisible, la meilleure solution pour la retrouver serait de recourir aux talents de pisteur de Naïlo. Encore fallait-il avoir un objet appartenant à l’elfe pour trouver une piste. Dans le cas contraire cela était presque peine perdue.

L’apparition miraculeuse de cet être de petite taille attira alors toute l’attention du gnome des forêts. Il ne pouvait pas se tromper, un de ses semblables venait de surgir de sa cachette. Devant l’accolade entre l’animal et le semi-homme, tout prêtait à penser que Thamior aurait le plaisir de rencontrer un de ses pairs et semblable dans cet endroit pourtant insolite. Que pouvait faire un membre de son peuple oublié dans cette partie de la Haute-Forêt ? Le gnome avait tout à parier qu’ils auraient beaucoup de choses à se raconter. Ou peut-être était-ce l’Archidruide de Thuldae en personne qui était venu leur porter secours!?

Toujours tous ses sens en alerte, le druide dirigea sa monture vers Iliana qu’ils devaient impérativement secourir. Au vu du comportement de l’animal, l’état de santé de la druidesse ne présageait rien de bon. La panthère devait impérativement laisser le gnome des forêts s’approcher du corps de sa compagne humaine afin de pouvoir la secourir. Thamior espérait seulement qu’Azur’ael n’était pas en train de subir le même sort. Il commençait sérieusement à s’inquiéter. Si leur chef ne répondait pas rapidement, cela voulait dire que le danger était loin d’être écarté. Ils pouvaient se permettre de souffler quelques instants et de soigner leurs blessures après ce combat éprouvant, mais pas de relâcher leur vigilance. Le druide garda sa main encore embrasée à mi-hauteur, prête à riposter.


Monte sur Naïlo et se dirige vers Iliana. Utilise Empathie sauvage sur Riana si besoin pour approcher Iliana et lance un soins superficiels sur Iliana le plus rapidement possible, s'il a le temps.

a gardienne des mystères gisait au sol. Son sang commençait à former un petit ruisseau sur le tapis neigeux du sol sylvestre. L'heure était grave. La grande faucheuse planait au dessus d'elle. Sans une aide extérieure, elle allait bientôt rendre son dernier souffle. Sans doute que si ses compagnons savaient dans quel état leur chef était, ils n'hésiteraient pas longtemps à accourir pour la sauver.

Etrange, très étrange même...Azur'ael ignorait totalement qu'elle était entre la vie et la mort. Elle avait pourtant entendu ces voix l'interpeller mais finalement elle ignora leur appel. Elle focalisa son regard émeraude sur la création d'une source lumineuse couleur laiteuse comme la lune, naissant de nulle part dans les ténébres de son inconscience. Elle s'approcha, tendant sa main pour effleurer cette lumière qui à son contact grandit et ondula pour prendre une forme humanoide. A son contact, elle sentit un bien être étrange comme si toute peur et douleur n'hésitait plus.

La forme humanoide finit par faire découvrir un visage féminin, avec des oreilles pointues, et une longue chevelure ruisselante jusqu'aux épaules. Les traits du visage et les yeux avaient quelques ressemblances avec ceux d'Azur'ael. C'était troublant et étrange. Mais l'ensorceleuse comprit immédiatemment de qui il s'agissait. Une deuxième forme lumineuse commença à naître à partir de la main de l'être lumineux jusqu'à laisser paraître une créature aux oreilles pointues mais au contour plus masculin.

Des larmes commencèrent à couler sur le visage de la lunaire, émue par la vision qu'elle avait en face d'elle. D'une voix étranglée, elle lâcha :

- Mère... , père !

La magie revigorante du prêtre parcourut tout le corps du jeune humain qui apprécia grandement l'apaisement de ces blessures. La sensation de bien-être soudain contrasta avec la douleur qu'il éprouvait depuis les premières escarmouches avec l'ennemi.
Puis le calme de la nuit naissante prit place. Les bras ballants d'épuisement, Olafr savoura un instant cette victoire durement gagné et encore inespérée il y a peu. C'est le sourire aux lèvres et remerciant sa divinité que le forestier s'approcha du gnome qui venait de guérir ce qui, Olafr venait de le comprendre, était le compagnon du druide. Lui qui n'avait jamais vu de gnome de la forêt il y a quelques semaines, en voyait deux, tous deux druide de surcroît!

-Sois Salué vaillant gnome! Sans ton intervention, nous n'aurions probablement rien pu faire face à ce monstre dévot de Malar. Nous sommes un groupe envoyé par la confrérie des gardiens sylvestres pour aider le village Ny'Ath'Miy à comprendre leurs disparitions. Il semblerait que la réponse soit maintenant évidente ... Disant cela il tourna la tête vers les cadavres orques qui gisaient non loin. Puis il regarda son arme couverte de sang qui coagulait déjà et l'essuya sommairement avant de la ranger au fourreau. Cependant les explications avec le petit être attendrait car derrière lui Thamior criait le nom d'Azur'Ael.
Cherchant autour de lui la présence de la lunaire, il dut reconnaître l'inutilité du geste. La nuit devenait de plus en plus sombre et ses yeux humains peinés à voir à plus de quelques mètres. Il cria à son tour le nom de leur chef... Quand soudain le souvenir de son intégration à la confrérie lui revint en tête. Et particulièrement la remise de sa broche et de ses pouvoirs. Oui, ils allaient pouvoir en savoir plus sur la localisation de la Ly’Aegisir. Il se mit donc en tête de créer un petit oiseau de brindille qui lui montrerait le chemin vers l'elfe.
Commençant son collectage il releva la tête pour voir Thamior partir au secours d'Illiana qui semblait mal en point puis il tomba sur le valeureux guerrier qui leur avait porter main forte.

-Je ne sais pas d'où tu viens étranger mais ta hache fut la bienvenue dans cette âpre bataille. Une goutte de sueur perlait encore sur le front du jeune homme. Il l'évinça d'un revers de manche et en profita pour basculer les quelques brindilles ramassées dans sa main gauche afin d'avoir la droite de libre pour la tendre au mystérieux guerrier.
-Je me nomme Olafr fils de Wealdath. Je dois te remercier pour ta magie qui m'a fait le plus grand bien ! Maintenant excuse moi mais nous devons retrouver notre chef. Cela devient inquiétant... L'air alarmant que prit le jeune téthyrien suffit pour faire comprendre au guerrier guérisseur que l'urgence était de mise.
Après quelques instants, il avait suffisamment de matière et commença la réalisation du mannequin. Une fois ce dernier accomplit. Il fit comme on lui avait expliqué et prononça à voix basse:

-Il est temps de rentrer à Thuldaë, Azur'Ael

La bataille s’arrêta aussi vite qu’elle fut entamée, à l’instar de ces bourrasques glaciales qui dévalent les contreforts de l’épine dorsale du monde pour fondre sur le pays natal de Feylan.

Ce dernier était essoufflé, encore transi par la fureur de la mêlée mais bientôt il fut presque désenchanté par la fin des hostilités. Au sein de ce maelstrom d’acier et de magie, le jeune prêtre entrevit le dessein ultime de son dieu : il prit part corps et âme au juste combat qui voit les justes et valeureux lutter les monstres et leur soif de destruction.
Ses yeux glissèrent sur ses membres antérieurs qui ruisselaient de sang noirâtre, celui de l’orque fraîchement abattu. Sa main armée se décrispa lentement avant que son bras ne porte haut la hache d’armes sanctifiée par la sève de vie du malarite. Un symbole du seigneur des batailles fut brandi afin de lui rendre grâce pour la vengeance accordée, et le salut des vaillants combattants encore debout au beau milieu de cette clairière perdue dans l’immensité de la Haute Forêt.

L’illuskien sonda les alentours pour s’assurer qu’aucune mauvaise surprise ne leur tombe dessus. La créature qu’il avait observé deviser avec le lycanthrope il y a de cela quelques heures à peine lui revint en mémoire. Le prêtre de guerre était loin d’être rassuré. Aussi décida-t-il de garder sa cognée en main.

A peine le calme revenu que tous s’agitèrent de nouveau. Un nouveau protagoniste, une gnome s’extirpa de sa cachette d’ombre et de végétaux pour se ruer vers l’ours qui gisait non loin. Son semblable masculin, lui, chevauchait l le chien de selle qui avait occis tant d’adversaires. Le semi homme semblait lui aussi parti secourir une amie blessée. De lourds tribus pour une victoire à l’arrachée.

Feylan ignorait encore les liens qui unissaient tous ces personnages entre eux, il se contenta pour le moment d’analyser la situation présente quand soudain le forestier l’interpela. Le jeune aumônier tourna son visage vers lui.

- Tu n’as pas à me remercier Olafr fils de Wealdath, tu dois ta survie aux bons grès de Tempus qui a reconnu ta valeur en ce jour.

Malgré un regard sévère, le coin de sa bouche s’ornait d’un fin sourire. Mais l’expression presque paniquée de l’archer lui fit prendre conscience que le chef d’expédition avait disparu et était en grand danger.

Feylan, durant son assaut vers le cœur de la « bataille » avait entraperçu des jets de lumière au nord-est de sa position. Tout en progressant avec prudence dans cette direction, le jeune prêtre sonda les fourrés et le taillis à la recherche d’une quelconque forme humanoïde.
Il fallait aller vite car l’obscurité du voile nocturne rendrait bientôt les recherches difficiles, du moins pour un humain. A pas de loups, le serviteur de Tempus avançait, déterminé à aider une fois de plus ceux à qui il doit ce maigre sursis au milieu d’une des régions les plus hostiles des marches d’argent.

Feylan se déplace au Nord-Est en utilisant sa compétence de survie.

Le vingt neuvième jour de la Chute des Feuilles – année de la magie sauvage
29 Marpenoth 1372


Lieux : Haute-Forêt.
Horaire : début de la nuit.


Température la plus basse : -5 °C
Température la plus haute : 5 °C
Température effective : 0 °C
Précipitation : Aucune
Vent : nul – 0Km/h
Phase de Séluné : Pleine lune
Nombre de d'heure de Jour : 10 heures 00.
Nouvelle aube : 07 h 00.

MJ
Narration : Azur'Aël, Thamior, Olafr, Feylan et Mialyë

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Thamior utilise empathie sauvage sur Riana
1d20 + 3 niveau du druide + 0 (modif CHA) +2 (synergie) = 18 ~ DD 15 -> échec

Azur’Aël tente de se stabiliser
57d100 -> échec
Azur’Aël perd 1PV reste -3 PVs

Olafr fabrique un mannequin

Feyland utilise survie
16d20 + 0(Degré) + 3(modif. SAG) = 19 ~ DD 13 -> réussite
Feylan trouve des traces

Feylan utilise art de la magie
20d20 + 4(Degré) + 1(modif. INT) = 25 ~ DD 22 -> réussite
Feylan reconnait le sort de ténèbres

Feylan utilise détection
11d20 +0(degré) +3(SAG) + 2(don) = 16 ~ DD 20 -> échec
Feylan n’arrive pas à déterminer s’il y a quelque chose dans la sphère de ténèbres.

e moment de flottement ne dura guère. Le premier à faire quelque chose de constructif fut Thamior qui se dirigea vers Iliana. Il avait bien repéré la Gnome des Forêts, mais pour l’heure il avait plus urgent à faire. L’humaine étendu sur le sol glacé inquiétait le druide et le comportement protecteur de Riana avait pour effet d’accentuer cette inquiétude. Le druide tenta d’entrer en relation avec la jaguar. Usant de son don, Thamior tentait de calmer l’animal. Le druide commença à faire de lents mouvements de ses membres. Il avait déjà appliqué ces gestes alors qu’il faisait face à toute une famille d’ours sanguinaire qui étaient venus se repaitre des cadavres de Péryton et de Senmurv. Le druide avait alors fait preuve d’un grand courage ou d’un sérieux coup de folie. Mais là, il s’agissait d’amis. Et ça changeait un peu la donne, avec tout ce stress Thamior ne parvenait pas à prendre le pas sur Riana. Il fallait bien avouer en même tant, que d’animal la jaguar n’en avait presque que l’enveloppe. Toutes ses années passées au coté d’Iliana l’avait profondément changée.

Pendant ce temps là, Olafr s’était lui aussi rapproché. Il commença par ce présenté à la nouvelle venue qui cessa de s’occuper de son énorme compagnon. Levant la tête pour regarder l’homme qui s’adressait à elle l’écouta avec visiblement une attention à toute épreuve. Et son attention allait bien au-delà des mots. Olafr eut l’impression que la druidesse le perçait à jour étudiant le moindre mouvement, plongeant ses yeux noisette dans ceux du Novice. Mais lorsqu’Olafr termina sa tirade, la petite gnome des forêts leva un index impératif devant le rôdeur de la Confrérie.



Le temps passait et chaque seconde qui s’écoulait amenuisait les chances de survie d’Iliana. Il y avait également Azur’Aël qui restait invisible aux yeux de tous. Toutes ces pensées parasites perturbaient le gnome des forêts. Il n’y arrivait pas. Thamior allait abandonner lorsqu’il sentit une présence prendre place à coté de lui. Une présence qui ne lui était pas tout à fait étrangère d’ailleurs. A plusieurs reprises, il avait sentit cette présence furtive pendant ces derniers jours. Cela avait toujours été très furtif, au point qu’il s’était demandé si ce n’était pas son esprit qui lui jouait des tours. Là, c’était beaucoup palpable et réel. Comme rien n’y faisait, le Novice de la Confrérie s’autorisa à tourner la tête pour voir que sa compatriote avait effectivement prit place à coté de lui. Elle calqua ses gestes sur ceux de Thamior. Finalement, Riana commença à répondre positivement aux sollicitations des deux membres du peuple oublié. Les allers et retours du félin se ralentirent peu à peu. Ce n’était pas encore complètement gagné, mais les choses étaient en bonne voie. Il faudrait encore un peu de temps avant de calmer complètement la compagne d’Iliana pour pouvoir lui porter secours.


Olafr se dit que leur alliée inconnue avait raison. Ils auraient bien le temps de voir cela plus tard. Pour le moment, il y avait plus urgent à faire. Comme par exemple retrouver Azur’Aël puisque les druides s’occupaient d’Iliana. Le rôdeur pensa au moyen de retrouver à coup sûr leur chef. Tout du moins, si elle était vivante. Dans le cas, contraire ils seraient vite fixés, mais les recherches seraient sans doute plus longues. Ramassant des brindilles de bois et de petites touffes d’herbe, Olafr se retrouva à coté de celui qui lui avait apporté un nouveau souffle de vigueur. Poliment, il remercia Feylan et se présenta. Mais cette fois, c’était lui qui avait des choses à faire et n’alla pas plus avant dans la discussion. Il s’assit par terre et commença à confectionner le mannequin qui avec la magie de la broche du Loup Argenté devrait lui permettre de retrouver la lunaire.

Le dévot du Seigneur des Batailles ne prit pas ombrage des manières un peu rustres du dénommé Olafr Wealdath. Le rôdeur n’avait dit que peu de mot, mais il lui avait dit l’essentiel. Et dans cet essentiel, il y avait la notion de disparition d’une personne importante puisqu’il l’appelait « notre chef ». Afin de ne pas rester sans rien faire, et surtout pour continuer d’aider ceux qui ressemblaient le plus à une planche de survie pour lui au milieu de cet océan de verdure peupler de créatures qui n’avaient pas toutes l’air de proie, mais bien plus de prédateur. La meilleure façon d’aider était donc d’entreprendre des recherches.
Le Prêtre de Tempus retourna près de l’endroit où il se trouvait avant même le début de la bataille. La nuit avait maintenant prit place et s’il voyait encore quelque chose s’était surtout grâce à la lumière lunaire. Tout d’abord, son intérêt fut immédiatement suscité par une boule sombre. Une demie-sphère d’environ 1 demi-pied de dragon de rayon. Le prêtre s’approcha de cette chose et reconnu l’effet du sortilège que l’on appelait ténèbres. Le sort n’était pas dangereux en lui-même, mais ce qui pouvait se cacher à l’intérieur par contre…

C’est à ce moment là, que le serviteur du Marteleur d’ennemis put voir une trace sur le sol glacé, mais en partie enneigé. Il s’agissait de traces de pas qui se dirigeaient vers la sphère. Il n’était pas compliquer de les suivre jusque là. Mais pour ce qui était de faire la piste dans l’autre sens, ça dépassait ses capacités.

Les êtres de lumières se détachèrent peu à peu du fond. Le contour devint plus net, bien qu’il restait un halo lumineux qui rendait ces apparitions irréelles. Mais pour Azur’Aël tout ceci était normal. Elle baignait dans une lumière lunaire apaisante. La forêt avait disparu, tout comme la douleur, la peur. La Teu’Tel’Quess était toute à l’émotion de retrouver ses parents disparus. Ce fut sa mère qui prit la parole.

’

En l’espace d’un instant Azur’Aël se retrouva enfant. Elle gardait son corps d’adulte, mais son esprit était comme transporté à cette époque bénie où elle vivait sous la protection bienveillante de ses parents.

C'était la première fois qu'il faisait appel à la broche pour créer un mannequin et bien que la situation ne s'y prêtait pas, le jeune forestier se mit à sourire d'excitation devant l'envol du petit volatile éphémère. Il avait déjà vu Azur'Ael en créer un mais ne s'attentait pas à un tel émerveillement. Obnubilé, il le regarda prendre la direction des bosquets du côté Est, ce qui corroborait avec la dernière vision de la lunaire par le groupe.
L'homme à la cognée suivait également le même itinéraire visiblement. Il arriva à une dizaine de mètres de ce dernier et put le voir observer quelque chose. De là où il était, Olafr aurait eu toutes la peines du monde pour y voir une zone de ténèbres ... dans cette obscurité naissante. Peut-être avait-il aperçu un indice ou quelque chose ...

Marchant ainsi vers des nouvelles de l'ensorceleuse, Olafr se remémora ce que lui avait dit la gnome nouvellement rencontré. Au début il pensait qu'il avait parlé dans un langage dialectal propre aux gnomes mais ça ne tenait pas debout... C'est là que lui revint la similitude de cette langue avec celle qu'employée Lahmëe ou Thamior. Il s'agissait donc du sylvestre! Il dut reconnaître que pour quelqu'un qui avait passé autant de temps dans la forêt, ne pas parler cette langue était une tare ... Il devrait combler cela quand il en aurait l'occasion! A l'abri à Thuldaë par exemple, maintenant que leur mission semblait accomplie!

La nuit s’installa bien rapidement dans les sous bois et la progression de l’aumônier de guerre fut de plus en plus difficile. Ces yeux azurés essayaient de percer les ténèbres qui se firent de plus en plus dense et ce, sous la forme d’une demi sphère. Feylan fut bref pour déterminer le type de sort face à lui. Ce genre de magie étaient celle des lâches et ou des assassins, en raisonnant l’illuskien ne put s’empêcher d’illustrer son visage d’une moue de dégoût.

La prudence était de mise, aussitôt il reprit sa rondache en main et songea à avertir ses nouveaux compères. Mais avant il posa son regard tout autour de lui afin de s’assurer que rien d’autre de troublant ne menace le groupe. C’est à ce moment là que Feylan aperçut des traces qui menaient à la demie-sphère noire, il était temps d’en aviser le forestier qui saura mieux que quiconque faire parler cette amorce de piste.

- Olafr !!! il y a encore de la magie active ici ainsi que des pas qui mènent à l’est de ma position. Bandez votre arc, cette sphère de ténèbres ne me dit rien qui vaille.

Malgré qu’il interpellait le rodeur, le serviteur de Tempus resta concentré sur son environnement. La vision de ce qui semblait être le véritable chef des malarites le hantait presque. Il fallait en avertir les « gens de la forêt » mais était-ce bien réel, la fatigue et la pression lui avait ils jouaient de tours ?

Toujours avec autant de précaution, Feylan se dirigea vers l’Est. Le jeune homme se retournait régulièrement vers la manifestation des arcanes. La nuit devint bientôt presque un handicap et c’est grâce aux rayons d’argent de la lune que l’illuskien pouvait encore progresser. De nature tenace, les Calgard s’entêtaient toujours à poursuivre leur mission jusqu’à ce que celle-ci soit dument remplie, le cadet Feylan n’en dérogea pas. Il fouillait toujours les alentours à la recherche de ce ou cette Azur’Ael.

Feylan poursuit sa recherche (survie / perception auditive / détection)