Méfiez-vous des apparences, C'est pas fini.....Chap 1

L'annonce d'une telle somme était sans aucun doute encore plus agréable aux oreilles du Téthyrien que ne pouvait l'être la vue qu'offrait la robe de chambre de son interlocutrice. A peine avait-il entendu le mot "or" que des picotements se firent ressentir au bout de ses doigts, faisant alors se hérisser les rares poils de ses bras avant de se transformer en un doux courant qui traversa tout son corps, parvenant même à arracher au roublard un sourire de convoitise que seule une poignée de personne eurent l'occasion de constater sur ce visage d'habitude froid et calculateur. Son hôte faisait maintenant partie de ces privilégiés qui désormais savaient comment faire de ce vieux paranoïaque un allié fidèle et loyal. Mais méfiance restait tout de même le maître mot face à des vautours comme Nesreco, car bien que le beurre l'intéresse, il n'est pas rare que celui-ci tente de s'emparer de l'argent du beurre, et parfois même de la crèmière.

Cessant de sourire au moment même où il s'apprêtait à saliver, le vieux faussaire se posait cependant quelques questions au sujet de cette mission. Il est en effet périlleux de profaner les ruines elfiques sous peine de subir un châtiment des plus désagréables, ce qui justifie sans doute la récompense mais tout de même, personne n'entre en dilettante dans la Haute-Forêt. Nesreco souhaitait donc obtenir quelques précisions. Il attendit que son hôte finisse sa coupe avant de répliquer:

- Cette offre est plus qu'alléchante très chère, et je vous remercie d'avoir fait appel à mes talents, bien que mon arrivée jusqu'ici ait été légèrement tumultueuse. Quoiqu'il en soit, j'aimerais en effet recevoir de vous quelques précisions. Nesreco rehaussa son couvre chef et croisa les doigts de ses mains jointes.- Tout d'abord pourriez vous me détailler un peu plus le territoire dans lequel je m'apprête à pénétrer car j'ai une sainte horreur des mauvaises surprise. Nesreco aurait pu attendre une réponse mais dans l'inquiétude il continua au risque de paraître impoli.- De plus ce groupe que je dois rejoindre est il composé d'hommes capables de se défendre? Car vous savez je ne suis pas vraiment une fine lame pour tout vous avouez et mon arbalète à poing risque fort de montrer ses limites face à ce à quoi je m'apprête d'affronter; puis comment pourraient-je les reconnaître? A quoi ressemble -t-ils? Et enfin de quelle manière vais-je pouvoir identifier et localiser l'objet de vos convoitises?

Le roublard termina, quasiment éssoufflé, puis se cala dans le fautueil en attente d'une réponse.

8ème jour de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage
18 Eleinte 1372 (CV)

Localisation géographique : Everlund, Rue de la Battelerie
Temps : /
Moment : Fin de journée

MJ
Narration: Celestia, Asgrim et Haimric

i la proposition de Célestia resta lettre morte d’autant que l’irruption inopinée du guet d’Everlund dans la place accéléra les choses. Fort heureusement, le sieur Allen Serrefaucon n’était pas inconnu et le sergent de ville qui commandait la petite escouade armée se mit immédiatement à sa disposition. Le chevalier résuma rapidement la situation omettant volontairement de faire mention de la découverte des pendentifs, ce qui ne manqua pas d’échapper aux compagnons. Quelques instructions furent données pour que les corps soient retirés. Les deux membres de la compagnie des marches allaient être confiés aux bons soins des prélats de Heaum qui se chargeraient d’assurer les rituels funéraires grâce à l’argent récolté sur les morts. Le prisonnier allait être mené sous bonne garde à la caserne nord afin d’y être soigné et y être ensuite interrogé. Le regard du chevalier se porta sur Asgrim qui commençait à avoir l’impression de ne pas même exister dans l’agitation ambiante. L’humain s’en rapprocha et se présenta.
- Maître nain ? Je suis désolé de devoir vous décevoir mais oui Robyn Eléryn est morte et ne pourra guère vous employer pour quoique ce soit. Mais je pourrais avoir à l’occasion besoin de vous. Si vous êtes à la recherche d’un emploi, je puis vous en offrir un au sein de la garde. Suivez le sergent à la caserne, sur place il pourra vous trouvez une quelconque occupation où vous trouverez quelques argents à gagner. Sinon le Marché de la cloche et les auberges environnantes restent des lieux propices à trouves quelques emplois qui vous conviendraient, si vous préférez.

Sans prononcer un mot de plus, Allen se dirigea vers Haimric qui voyait sans doute d’un mauvais oeil l’un de leur agresseur leur filer entre les doigts.

- Le temps des explications viendra. Pour le moment, Haimric, je vous demande de rester avec ce prisonnier. Je vais donner des ordres au sergent afin qu’on vous laisse le suivre jusqu’à la caserne. Je veux pouvoir l’interroger au plus tôt….Et surtout sieur Haimric, soyons discret si vous me comprenez bien., l’évocation de certaines choses peuvent être néfastes si vous voyez ce que je veux dire….. Allez voir le lieutenant Tzeniev de ma part. Nous nous reverrons sur place.

Il retourna auprès des hommes du guet qui entraient dans la demeure en compagnie de Célestia. Précédés du sergent et de la moniale, le chevalier pénétra sans plus de cérémonie dans la maison. La porte était ouverte et c’est avec précaution qu’ils pénétrèrent dans le rez de chaussé. Une odeur épouvantable régnait dans les lieux, en provenance de la pièce principale qui se trouvait non loin de la porte d’entrée. Ils pénétrèrent dans un salon modestement meublé, une fine couche de suie recouvrait les rares meubles présents. Sur un sofa gisait une dépouille dont la moitie supérieur du corps était réduite en cendre, seules deux jambes fines étaient encore visible et deux bras. Ceux d’une femme. Du visage dont il ne restait rien, une mèche de longs cheveux roux pendait encore à un morceau de boite crânienne en morceau. Il était impossible de pouvoir identifier la dépouille. Aucun bijou ou vêtement n’étaient visible. Mais une chose était sûre, cela ne s’était pas produit au cours des dernières heures. Dans la pièce, tout semblait méticuleusement rangé. Un gros meuble, un secrétaire,, une table et quatre chaise ainsi qu’une cheminée éteinte complétaient le tableau. Dans le reste de la maison, rien ne semblait montrer une occupation récente. Tout semblait avoir été nettoyé de fond en comble.

Dehors, le prisonnier était chargé sur une carriole, toujours inconscient.
MJ
Narration: Nesreco

ans se départir de ce sourire qui mettait en valeur son beau visage. L’homme était intelligent, c’était déjà une grande chose et éviterait à la maîtresse des lieux de perdre un temps précieux. Elle répondit a ses interrogations car l’heure était venue de se séparer de cet homme…

- Je ne peux vous apporter guère plus d’information, dans chaque mission il y a une part d’aléas que nous ne pouvons maitriser, vous le savez. Donc je préfère ne pas m’avancer. Il vous faudra improviser messire Nesreco, et jusqu’ici cela ne vous a pas trop mal réussit jusqu’ici je crois….

Les discussions s'achevèrent sur un note positive et l'entrée en lice de Nesreco allait se faire sans tarder.

MJ
Narration: Asgrim, Haimric et Nesreco

es vents qui soufflaient en provenance des nombreux entrepôts et lieux de pêche des quais amenaient fréquemment des effluves de poissons et les autres odeurs vers les bâtiments qui faisait office de caserne à l’image de la dizaine d’autres place-forte disséminées dans le cité en plus de la caserne principale. Après tout Everlund avait également une vocation militaire.

C’est dans un lourd silence que l’humain et le nain pénétrèrent dans les lieux à la suite des deux carrioles. Le prisonnier toujours inconscient fut pris en charge par les guérisseurs, sous bonne garde. Tandis que la seconde carriole qui transportait les défunts prit la direction du fort de la Vigilance. A leur demande, le nain et l’humain furent conduit dans une salle de pierre froide où plusieurs bancs trônaient contre le mur, où un officier d'une bonne quarantaine d'année au visage buriné et dénué d'expression regardait ses hommes faire le tri dans un colonne d’homme qui se pressait pour s’engager dans la guet. Haimric et Asgrim étaient les derniers de la file. Enfin non, pas tout à fait un troisième homme fit son apparition. Mince et élancé, l’inconnu arborait un grand manteau noir extrêmement cintré et près du corps et un chapeau d’un chapeau noir à large bords. L’homme leur adressa un large et chaleureux sourire.

Les discussions tournèrent court, de la même façon que lorsqu'un inconnu entre dans une taverne les habitués se taisent et fixent d'un oeil suspicieux l'intrus. C'est de cette manière que le guerrier ressenti l'arrivée du garde qui faisait sûrement sa ronde avant d'être attiré par les bruits de lutte émanant des quais. Une once d'angoisse s'insinua dans la tête de l'illuskan, il s'imaginait déjà en état d'arrestation puis voyait presque les ennuis déferler sur lui comme une tempête.

Fort heureusement le petit groupe possédait un atout majeur. Sentant son estomac se dénouer Haimric observa la scène d'un oeil distrait, les rites funéraires ne l'intéressait pas réellement bien qu'il fut content qu'on ne laisse pas les corps pourrir sur place. Le frère Ours entendit la proposition faite au nain fraîchement arrivé puis montra plus d'attention lorsqu'on s'adressa à lui.

* Évidemment les explications sont toujours repoussées... enfin. Bon accompagner le prisonnier, ne pas oublier de me taire et trouver Tzeniev... tout est clair. *

Ancien garde, Haimric savait recevoir et interpréter les ordres. Il savait aussi qu'il y avait un temps pour l'action et un pour les paroles. Bien qu'il aurait préférer inverser ces temps, il esquissa un geste affirmatif de la tête prouvant qu'il avait compris puis se détourna vers le prisonnier et son véhicule.

* Dommage j'aurais bien continué avec ce petit groupe, histoire de comprendre les tenants de l'histoire... Cependant je vais profiter de la situation, il me reste une chose à régler. *

Après une traversée lente et silencieuse de la ville, le petit convoi arriva à destination autrement dit à la caserne. Un sentiment de nostalgie envahit le guerrier des Marches, mais intérieurement s'affirma son choix de vie. Servir la compagnie lui convenait bien mieux, il pouvait voyager en plus de se rendre utile. Son regard se posa sur le nain qui le devançait de quelques pas, son âge ainsi que son apparence et son attirail trahissait une longue vie de voyage. Lorsqu'ils auraient le temps Haimric entamerait la conversation avec le nain dont la bonne humeur et la jovialité précédente était contagieuse au point de soulager le frère Ours de la perte de Wulfric.

Tandis que certains allaient en prison, d'autres au funérailles, les vivants restaient. Haimric demanda au premier garde qu'il trouva de lui indiquer où trouver Tzeniev, il fut prestement conduit dans une salle à l'ambiance typiquement militaire, ordonnée et bondée en même temps. Se plaçant à la fin d'une file suffisamment longue pour décourager les moins patients, le guerrier observa les gardes de la salle et parvint à trouver le plus haut gradé en un clin d'oeil. C'était celui qui regardait les autres travailler, comme souvent.

Un petit sourire se dessina sur le coin de ses lèvres, puis se disant qu'il serait mal avisé de doubler des hommes d'armes, des mercenaires et autres personnes prêtes à s'engager il décida de profiter du temps impartit. Il se retourna vers le nain en mettant le nom de Tzeniev dans un coin de sa tête. Juste avant que l'illuskan ait pris la parole un homme à l'allure étrange attira son attention. Les vêtements, la corpulence et les mouvements de ce dernier perturbèrent le guerrier. Une étrange sensation lui traversa l'esprit puis disparut. L'homme en noir vint se placer derrière eux pour allonger encore la file et leur sourit de manière sincère.

Haimric répondit d'un signe de tête courtois mais bref, il retourna son attention vers le nain et parla.
- Maintenant que nous avons un peu de temps... Enchanté maître nain, je me nomme Haimric. J'ai cru comprendre que vous cherchiez du travail par ici ? Vous m'avez l'air d'un grand voyageur plein d'aventures à raconter ! Espérons que nous puissions parcourir un bout de chemin ensemble !

Haimric regarda l'homme vêtu de noir, il chercha un instant ce qui le déroutait chez cet homme, puis l'attention partagée entre le nain et l'homme au chapeau il attendit la suite. Espérant que l'ouverture du dialogue et son invitation à entrer dans la conversation ne seraient pas vaines.
* Et puis j'ai faim... *

Nesreco regrettait déjà son bref séjour d’entre les murs du manoir de son employeur ; ici pas de fauteuils moelleux de grandes facture mais de ridicules bancs sur lesquels il était apparemment impossible de s’asseoir ; aucune finesse architecturale même si, il fallait malgré tout le reconnaître, Everlund semblait s’investir d’une certaine délicatesse dans l’élaboration de ses bâtiments ; ici pas de valet silencieux venant vous offrir un vin somptueux contenu dans une bouteille manufacturée, mais des hommes se chargeant de vous scruter afin de vous dire si oui ou non vous allez recevoir quelques pièces de cuivre à la suite d’une mission qui vous aura coûté une jambe lors d’une rencontre inopinée face à de monstrueux trolls ; et enfin pas de créature de rêve accoutrée d’une robe de chambre qui vous ferait crier des fantasmes inavouables mais un vieil homme qui se fond dans le mur tant son visage paraît sans vie tandis qu’il observe la pièce ; Bref le dépaysement était total mais le vieux roublard morose ne laissait pourtant rien paraître de son état tel que le chaleureux sourire qu’il adressa aux deux comparses le fit comprendre.
Le jeune homme intrigué arborait un tatouage facial de couleur rouge que son casque laissait entrevoir ainsi qu’une cicatrice à l’œil droit ; ajoutés à son impressionnante musculature, l’homme barbichu semblait correspondre à l’un des membres du groupe que Nesreco devait rejoindre. Le téthyrien s’apprêtait à lui adresser la parole lorsque celui-ci se mit à parler au nain qui était tout proche de lui.

¤ Un nain ?! On ne m’a jamais parlé de la présence d’un nain !¤

Le roublard ne connaissait des nains que ce qu’il entendait dire du peuple vigoureux : de vieux petits bonshommes méfiants et têtus qui aiment la guerre, l’argent et la bière. Bien qu’inquiet à l’idée d’avoir à faire à un tel compagnon de route, Nesreco se résigna :¤ Il va donc falloir composer avec cette boule de muscle…¤Lorsque le jeune homme finit sa phrase, il reporta brièvement son attention vers le roublard qui ne manqua pas de saisir l’occasion :

- Bien le bonjour messires. Je vois que vous aussi êtes en quête de quoi renflouer votre bourse, n’est-ce pas ? Finalement quelle aubaine que ces « oreilles pointues » fassent du tapage dans l’enceinte d’Everlund, cela permet aux aventuriers tel que nous d’avoir une utilité à part hanter les murs des tavernes, hein?

Le langage tout comme l’approche lui semblaient appropriés, du moins le pensait-il. Mais par souci de ne pas subir l’ignorance de ses interlocuteurs, Nesreco renchérit, pour la deuxième fois, par un chaleureux sourire.

La visite de la maison ne fut pas plus instructive que la précédente fois. Au moins cette fois ci il n'y avait pas eu de piège. Cependant la cadavre rendu méconnaissable resta une énigme pour la moniale. Pourquoi le mutiler aussi atrocement alors que selon toutes les apparences il avait été facile de tuer la pauvre femme. Il y avait autre chose. Quelque chose de plus secret. On cherchait à éliminer ses traces et on le faisait à n'importe quel prix. Il fallait en profiter la piste était encore chaude et le prisonnier qu'ils avaient fait était une prise inestimable. Il devait pouvoir les éclairer sur les questions qu'ils pouvaient se poser, ou du moins celles que Célestia se posait encore et encore. Qu'allait-elle vraiment chercher ? Qu'allait-elle vraiment découvrir ? Et surtout qui affrontait-elle réellement ? Il était évident que les moyens mis en œuvre pour empêcher sa mission étaient plus qu'important. Mais qui pouvait se permettre une telle dépense de moyens humains et matériels. La question était posée restait à en trouver la réponse.

¤Une famille noble ? Une organisation ? Les deux peut-être ? Il faut que j'en sache le plus possible. Car quel qu'elle soit elle n'hésita pas à tuer et n'a aucun respect pour la vie en plus.¤

Le cadavre défiguré était là pour en témoigner. Célestia garda ses réflexions en elle pour le moment car elle n'avait pas la moindre preuve pour étayer ses déductions. Il ne s'agissait pour l'instant que de simples déductions voire même des conjectures assez probables. Quelque chose la perturbait tout de même. Si ceux qu'elle affrontait prenaient autant de précaution pour disparaitre ou du moins ne pas se faire reconnaitre, comment allaient-ils réagir en apprenant la capture d'un prisonnier susceptible de les livrer. C'était le comble de l'ironie selon elle. Elle sentait qu'il fallait protéger coûte que coûte ce prisonnier contre lui même et contre d'autre. Protéger un assassin contre la mort qui lui était due était un véritable cas de conscience pour elle. Mais toute personne aussi coupable qu'elle fut avait le droit de s'expliquer devant ses juges.

¤De s'expliquer ou même de se repentir.¤

Pensa-t-elle en souriant. Ne voulant pas délaisser cette précieuse source d'informations elle se contenta d'une fouille rapide de la maison et des autres bâtiments persuadée que tout ce qui avait été important avait disparu. Puis elle s'en alla rejoindre le convoi du prisonnier.

Le guerrier semblait être la personne la plus aimable de ce groupe d'aventuriers qu'Asgrim venait tout juste de rencontrer. Faire équipe avec des inconnus ne le gênait pas outre mesure, mais c'était l'antipathie que lui inspirait l'homme en noir qui le rabrouait. Asgrim n'était pas nain à ce faire force pour collaborer étant donné ses longues errances. De même il n'était pas nain à s'engager dans une minable garnison humaine. Seulement sa bourse venait à s'alléger ces derniers temps et il ne voulait en aucun cas vendre son précieux équipement pour subvenir à ses besoins. Asgrim était un nain avant tout pragmatique, d'argent sûr il avait besoin et argent sûr il aurait.

- Enchanté mon cher Haimric. Je me nomme Asgrim. Des histoires, ca je peux vous en raconter mon garçon ! J'ai roulé ma pierre pendant des décennies si ce n'est pas pendant un bon siècle ! Tenez, vu que nous avons un peu de temps je peux vous raconter l'une de mes favorites...

Asgrim se lança alors dans un récit fantasmagorique dans lequel nains et poules se battaient face à des hordes d'orcs et de gobelins. La poule géante d'Asgrim, le résultat de manipulations d'humains un peu fous, était devenu une monture de guerre capable de rivaliser avec un petit dragonnet. Oui, il y avait encore dans ce monde des êtres assez fous pour manipuler les forces de la nature et créer des êtres des plus étranges. Les nains s'étaient régalés de voir leurs ennemis se faire picorer des pieds à la tête par des poules de deux à trois mètres de haut. Personne ne pouvait résister au bec crochu et au regard vide de ces volailles.

Le nain continua ainsi son récit, attendant patiemment en compagnie des deux homme que la file d'attente veuille bien s'écourter et avancer.

8ème jour de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage
18 Eleinte 1372 (CV)

Localisation géographique : Everlund, Rue de la Battelerie
Temps : /
Moment : Fin de journée

MJ
Narration: Asgrim, Haimric et Nesreco

a tentative de Nesreco de lier contact avec Haimric ou le nain furent un échec car les deux aventuriers l’ignorèrent ouvertement. Toutefois, il lui permit de mettre un nom sur chaque visage mais aussi d’apprécier le talent de conteur du vénérable nain qui, il fallait le dire, avait tout simplement monopolisé la parole et l’espace-temps, concentrant sur lui la plus petite attention. Les minutes s’égrenèrent, longues, très longues et notre Asgrim qui continuait de plus belle à conter, joignant le geste à la parole, jusqu’à ce que sa prestation dépasse leur petit groupe pour titiller d’autres hommes qui firent bientôt un arc de cercle autour des trois hommes et Asgrim continuait et continuait jusqu’à ce qu’un tonitruant « Vos gueules ! » ne se répercute entre les murs de la salle engendrant un certain flottement.

Le responsable de cet appel puissant était un solide officier qui mesurait pas moins d’un mètre soixante cinq et au tour de taille impressionnant. Son visage vérolé n'était pas beau à voir. Il se trouvait debout sur une table où d’autres hommes en arme couchaient sur du velin les réponses que les candidats leurs donnaient. Toutefois dans le regard de l’homme brillait l’espoir que quelqu’un puisse émettre une simple protestation. Il reprit sur le même ton et avec la même puissance.

- Sortez-vous les doigts de vos braies bande de cafards et en rang !

Derrière la table, l’officier qu’Haimric avait repéré, esquissa un sourire alors que le nain, pardon, l’humain, reprit sa place à la table où quatre autres hommes étaient assis. Table qui justement se trouvait désormais devant Haimric, Asgrim et Nesreco. Sans même les regarder, l’homme parla d’une voix autoritaire.

- Identité, origine, profession et compétences, allez pressons.

MJ
Narration: Célestia

élestia et le chevalier se retrouvèrent à la caserne après avoir tenté vainement de trouver quelque chose d’intéressant pouvant orienter leur enquête mais comme s’en doutait la moniale, c’était peine perdue. Alors qu’ils franchirent les portes de la caserne le regard de Célestia et de l’humain ne purent ignorer le coche qui stationnait devant les portes du bâtiment principal, bâtiment dans lequel logeaient les magistrats et les principales autorités de la caserne mais aussi les prisonniers. Sur l’une des portes de la voiture, se trouvait des armoiries cette fois argentées mais identiques à celles trouvées sur les médaillons : D'argent au chevron de sable, accompagné de deux griffons de sinople en chef et d'une pomme de pin de même en pointe.

Les péripéties du nain étaient fort intéressantes et le guerrier but ses paroles, se laissant emporter par son imagination. Un moment chaleureux de pur partage entre aventuriers où le temps coulait tel l'eau d'un ruisseau, insaisissable. Cette franche camaraderie fut interrompue par un aboiement sombre et froid brisant l'ambiance autour du maître nain qui avait sût, tel un barde, conquérir sont auditoire.

Le visage détendu du guerrier du Nord se crispa instantanément lui donnant un air qui aurait fait pleurer les enfants et fuir les plus braves. Un léger rictus se dessina sur son visage lorsqu'il imagina la chaise s'écraser avec fracas sur le petit homme rond et laid. Voyant la lueur de défi dans le regard de l'officier l'idée de déclencher une bagarre générale digne des plus sombres tavernes prit la succession de celle de la chaise. Profiter d'un joyeux bordel pour en coller une à un officier vantard quel délice.

Le frère-ours savait cependant garder son calme et faire preuve de civisme. Il regarda tour a tour les deux personnes autour de lui avec un regard appuyé, sous entendant toute l'aversion qu'il éprouvait envers le héraut des orgueilleux. Haimric nota le sourire de l'autre officier et espéra fortement qu'il s'agissait là de son objectif.

Prenant l'initiative, l'homme à la barbiche répondit au questions de l'homme boule et ajouta même des informations pour faire avancer les choses. Voyant que l'homme vêtu de noir s'était intégré au groupe de manière subtile, et se rappelant qu'Asgrim n'avait pas participé au combat Haimric fit comme s'il était seul ou du moins il laissa libre choix aux deux autres de se présenter et de demander leur reste.
- Haimric, Yartar, Frère-Ours de la compagnie des marches, mes compétences sont variées, mais disons que je me débrouille plutôt bien lorsqu'il s'agit de briser des crânes. Cependant je suis ici sous ordre de 'sieur Allen Serrefaucon à la recherche du lieutenant Tzeniev.

Espérant que cet étalage de noms, de formalités et de rigueur close le bec à l'haleine putride aussi désagréable que la tête vérolée qui lui faisait face, enfin tant qu'elle était dirigée vers le vélin et l'encre Haimric arrivait à retenir son poing puissant de s'écraser sur l'homme.
*Par Helm ! Faites que ce soit quelqu'un d'autre que je recherche... *

Puis Haimric se demanda ce qu'allait faire Asgrim et cet étrange Homme en noir qui tapait l'incruste.

Célestia se priva de la banalité d'énoncer une parfaite évidence. Ils avaient de la visite. Mais était-ce une simple coïncidence, ou bien fallait-il voir dans cette présence la marque d'un intérêt certain. Célestia ne croyait pas aux coïncidences. Ce qui par contre n'était pas de bonnes augures pour la suite était que la présence de cette voiture et surtout de ses occupants avant même que les cadavres de ceux qu'ils avaient été forcés de tuer n'aient eu le temps de refroidir. Comment avaient-ils eu matériellement le temps de les devancer et surtout comment savaient-ils que la moniale allait venir ici ? Quelque chose clochait dans cette histoire, car la réponse à cette question était claire pour Célestia. C'était impossible. Impossible à moins d'avoir des moyens magiques puissants ou bien d'être l'instigateur de toute cette mise en scène.
Célestia commença à réfléchir à la question sous un nouvel angle.

¤Et si, ce n'était qu'une simple et mais vaste conspiration dans laquelle nous avons mis notre grain de sable; ou pire encore dans laquelle nous avons déclenché les évènements à son accomplissement. Il va falloir se méfier et se montrer agile de son esprit et de ses doigts.¤

L'expression agile de ses doigts avait une tout autre signification pour la moniale. Elle signifiait la possibilité d'user de son art de combattre de façon inéluctable. Elle n'était pas spécialement attirée par les affrontements, mais elle ne pouvait pas renier le fait qu'elle était attirée par le combat en lui même. Tout n'était que quête de perfection et de se trouver elle même. Elle se savait sur un chemin long et tortueux pour trouver l'objet de sa quête. Sa quête d'une perfection de l'être tant physique, spirituel et mental. Ces trois formes devaient être en équilibre pour former un tout unique et parfait.
Sa quête de la perfection passait donc par cette mission qui prenait un tout autre visage selon elle. Le visage de quelqu'un tapis dans l'ombre agissant sur les évènements ou tentant de le faire.

-Vous attentiez de la visite d'une aussi haute importance aussi tôt ?

De la réponse du chevalier allait dépendre beaucoup de chose, vraiment beaucoup. Dans un premier temps, la conduite qu'allait tenir Célestia à savoir si elle allait entrer dans le bâtiment ou pas et le cas échéant par la grande porte ou pas.

8ème jour de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage
18 Eleinte 1372 (CV)

Localisation géographique : Everlund, Caserne
Temps : /
Moment : Fin de journée

MJ
Narration: Celestia, Nesreco, Haimric et Asgrim

i la réponse du chevalier à la question de Célestia fut négative, Allen Serrefaucon était empreint des mêmes doutes que la moniale, il devait faire attention à chacun de ses paroles. Hélant un nain en robe qui sortait du bâtiment, l’humain questionna ce dernier sur les visiteurs qui se trouvaient ici. Ses révélations faisaient état d’un serviteur de la Maison Eressëa qui désirait rencontrer séance tenante le prévot suite à un déplorable malentendu sur une affaire d’agression qui venait tout juste de se dérouler dans un des quartiers du port. Le chevalier ne se fit pas prier pour pénétrer dans le bâtiment laissant à notre amie du Monastère l’opportunité de prendre sa décision, suivrait ? Ou suivrait pas ?

Parallèlement, dans un autre endroit de la forteresse, l’intuition de Haimric fut la bonne, il s’agissait bien du lieutenant Tzeniev qui patientaient derrière les recruteurs et observaient avec attention le va et vient des hommes. Les révélations du guerrier du Nord ne manquèrent pas de titiller l’intérêt de l’officier qui attendit que le nain et l’autre humain fassent à leur tour leur présentation restant vague dans leurs compétences mais assez explicites pour satisfaire celui qui avait apprit à jauger du premier coup d’œil les recrues. Il hésita un moment quand le dénommé Nesreco précisa que sa présence n’était que le fruit du hasard alors que les deux autres se disaient envoyés par Allen Serrefaucon, mais visiblement, il ne s’agissait pas de faire la fine bouche pour Tzeniev qui se présenta à eux de façon réglementaire et en leur annonçant que jusqu’à nouvel ordre, ils étaient désormais au service de la cité d’Everlund pour une chevauchée. Un engagement renouvelable s’ils faisaient l’affaire. Leur solde journalière s’élèverait à une pièce d’or, ils seraient nourris et logés au sein même des casernes de la cité et si leur service convenait, ils se verraient allouer une prime soit à l’issue de leur contrat ou soit si leur mission les obligeaient à aller au-delà des murs de la cité.

Laissant les recruteurs derrière eux, l’officier leur demanda de les suivre. Tous les trois étaient en possession d’un symbole en bois sur lequel étaient gravées les armes de la cité, marquant ainsi leur appartenance à la garde et leur permettant de s’en réclamer le cas échéant. Amenant les trois hommes à l’écart, l’officier désigna le frère des Marches qui venait en quelques mots de lui faire un résumé des derniers événements et de l’ordre qui lui avait été fait de se mettre à disposition. Il envoyer un coursier prévenir son supérieur tandis que le groupe s’engagea à l’extérieur de la caserne. Les rues étaient loin d’être désertes, adoptant d’un bon pas, les quatre hommes se dirigeaient vers le quartier marchand.

- Beaucoup de question et peu de réponses. Je ne suis guère un expert en la matière mais les ordres sont les ordres, mais avant de rejoindre le chevalier Serrefaucon en début de soirée mais en attendant, mais j’ai pour mission auparavant d’aller rendre une petite visite à un marchand nommé Tremayne, vous aller m’accompagner. Une simple visite de courtoisie qui n’est pas sans rapport avec l’affaire sur laquelle nous enquêtons. Marchons et parlons au besoin.