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Douce Fortune
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Mercenaire
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Moira observa son reflet au fond de son verre. Arrivée depuis moins d'une journée, elle avait déjà envie de repartir. Défiance. Chauvinisme. Corruption. Incurie. Luskan concentrait ce qu'elle trouvait de plus haïssable chez ses congénères humains, et c'était un miracle que cet endroit ne se soit pas déjà effondré sous le poids de sa propre médiocrité. Même la Mère Nature semblait ne pas aimer cette ville, gratifiant régulièrement la région d'un climat exécrable. Au moins il ne pleuvait pas aujourd'hui.
La grande guerrière aux yeux de glace reposa le verre à côté de l'assiette vide et échangea un regard navré avec son camarade d'infortune. Norim, le solide nain au caractère bien trempé, partageait avec elle l'espoir d'un lendemain meilleur. Un espoir qui, pour l'instant, prenait la forme de trois primes juteuses offerte pour trois criminels notoires. Un ancien pirate, un mage renégat, et un membre de la pègre en exil. Mais les choses étaient loin d'être aussi simple. Pour commencer, Moira n'avait jamais fait ce genre de travail, et n'avait aucune idée de comment s'y prendre pour retrouver un fugitif, surtout dans une ville qu'elle ne connaissait pas. Ensuite, difficulté supplémentaire, les cibles étaient voulues vivantes la plupart du temps, quand bien même elles encouraient la peine de mort de toute façon. Ils fallait donc les retrouver, mais aussi les obliger à se rendre d'une manière ou d'une autre. Tout cela ne s'annonçait pas sous les meilleures auspices.
Elle passa les mains derrière la nuque, balayant ses mèches noires, et s'étira quelque peu sur sa chaise tout en réfléchissant. En traînant par ici, ils pouvaient espérer mettre la main sur Booney le Rouge. Mille pièces d'or, c'est beaucoup pour un seul homme. Mais qui dit capitaine dit équipage, et il allait probablement falloir passer sur le corps des associés de ce triste sire pour l'atteindre. Le mage fou était à exclure pour elle. Le fait qu'il se soit attaqué à la Tour des Arcanes et soit encore vivant en disait long sur la dangerosité de bonhomme, fût-il un gnome. Quand à l'aigrefin nommé Dan quelque chose, est-ce que les cinq cents pièce d'or valaient le dérangement? Un homme habitué à se cacher des autorités serait sûrement très difficile à dénicher. Et puis il y avait la concurrence. Un peu de temps passé dans ce bouge avait suffit à repérer d'autres soudards avec leur propre copie des avis. Dans ce milieu et encore plus à Luskan, tout les coups sont permis pour arriver le premier.
¤ Ce n'est peut-être pas une si bonne idée de se lancer là-dedans, après tout... ¤
Personnellement, Moira ce cherchait pas particulièrement à devenir riche. Il lui fallait juste manger tout les jours. A une table voisine, deux personnages haut en couleur évoquèrent une affaire de poison dans leur vin à cause d'une « organisation » qu'ils auraient mécontenté. Une journée luskanienne typique en quelque sorte.
Elle gardait poliment le silence, comme à son habitude, attendant tranquillement que le nain finisse de manger. Il leur faudrait prendre une décision, mais ils n'étaient pas à la minute près.
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Frère des Marches
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Le nain se restaurait tranquillement dans l’auberge du coutelas de Luskan tout en se plaignant entre chaque bouchée sur ce qui s’était passé à l’humaine nommée Moira à qui il s’était temporairement, du moins pour l’instant, associé pour obtenir des primes. Se plaignant à voix plus ou moins basse des manières des déplorables manières que possédait les humains de cette ville.
Dans le même temps, il songeait à chacune des primes que les deux combattants pouvaient espérer décrocher. Le premier, affilié à la guilde des assassins, valait déjà une belle somme, même une fois celle-ci divisée en deux, mais il n’était guère glorieux d’attraper un sous-fifre et de s’attirer les foudres de ses supérieurs, surtout lorsque ceux-ci sont des assassins réputés. Le nain n’était pas trouillard, loin de là, mais il voulait mourir de manière honorable, non dans un lit quelconque d’une auberge quelconque dans une ville de mal élevés, et élimina donc cet homme des cibles prioritaires. La seconde cible était un magicien, et cela seul rebutait grandement Norim, car tout fou qu’il était, il n’aimait guère les arcanes et ceux qui les maniait, et il préférait les laisser s’occuper de leurs affaires entre eux. Malgré tout, huit mille pièces d’or représentaient une somme colossale, à faire rêver bien des nains, et arrêter ce gnome permettrait au FièreHache de regagner un peu de son honneur perdu. Malheureusement, le trouver puis l’attraper vivant serait des plus difficiles. Néanmoins la troisième et dernière prime paraissait être la plus intéressante du lot, du moins pour le moment : l’homme quelle concernait ne semblait pas manier la magie ni être spécialement intelligent, sans quoi il réussirait bien plus souvent ses coups et se serait fait bien plus discret. L’attraper vif serait compliqué, mais moins que le gnome de l’autre annonce, car il est plus simple d’embarquer de force un combattant désarmé qu’un arcaniste. De plus, son nom était connu et on pouvait facilement supposer des endroits où il se trouvait.
Laissant son assiette à présent vide et ses réflexions de coté, il fit part de ces dernières à son associée :
- Je ne sais guère ce que vous en pensez ma chère, mais il me semble que ce Booney soit des trois la meilleure cible.
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Mercenaire
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Moira haussa un sourcil en interrompant son vagabondage mental. Il semblerait que de son côté, Norim soit arrivé aux même conclusions. Plutôt une bonne chose, qui laissait présager d'une collaboration efficace. Et malgré sa tendance à rouspéter à tout bout de champ, il était de fort bonne compagnie.
-Alors nous pensons à la même chose, cher ami, répondit-elle d'une voix profonde de contre alto. Elle se redressa lentement sur son siège et posa l'avant-bras sur la table, continuant sur sa lancée : "Néanmoins, mille, c'est beaucoup pour un seul homme. Il doit avoir de la ressource, et un certain nombre de complices qu'il nous faudra sûrement abattre."
La guerrière ponctua sa phrase d'un haussement de ses vastes épaules et d'un regard entendu : ce ne serait un problème pour aucun des deux à priori. C'était même peut-être la partie la plus simple du travail, simple dans le sens où il n'y aurait plus de questions à se poser. Seulement agir plus vite et plus fort que ceux d'en face.
-La question est : par où commencer? On nous a vendu cet endroit comme étant un de ses repères, mais il serait bien fou de s'y rendre. Nous ne sommes pas les seuls à l'y attendre...
Elle fit un petit geste discret de la main pour désigner le voisinage immédiat. La plupart des gens en armes n'avaient pas fait mystère de leurs activités en consultant leurs parchemins chaque fois qu'une tête inconnue se présentait à la porte. Pour damer le pion à des gens plus expérimentés en matière de chasse à l'homme, il allait leur falloir de l'intuition, et de la bonne. Moira réfléchit de nouveau. Se sachant recherché, le truand devait avoir monté une base d'opération discrète, qui devait forcément se trouver dans un endroit où personne n'allait jamais. Une zone à l'abandon, un vieil entrepôt, une section d'égout peut-être? C'était là que le manque de connaissance de la ville jouait contre eux.
-On peut tenter de le débusquer à domicile. Il doit bien y avoir un coin décrépit et déserté dans cette ville pourrie...
Car attendre qu'il se montre les mèneraient sûrement nulle part. Sauf s'ils parvenaient à circonscrire son rayon d'action. En connaissant les derniers lieux de ses crimes, ça leur donnerait une idée d'où essayer de le surprendre.
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Aventurière
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Le comportement de Sully la Fée commençait à devenir grotesque, et son petit manège n'avait maintenant plus d'effets sur Arsia. Mis à part cela, l'ensorceleuse fut satisfaite, le service qui lui était demandé n'était pas excessif, en gage de gratitude Arsia décida qu'elle pouvait lui donner satisfaction. Malheureusement l'homme sur l'image était inconnue de la mémoire d'Arsia. L'ensorceleuse s'apprêtait à répondre quand une secousse se fit sentir dans son sac...
C'était sa belette, et Corile était agitée, que se passe t'il? Pourquoi son maître est-il malmenée, un mauvais élève surement venant réclamé une meilleure note? C'était intolérable, Corile s'était trop longtemps cachée dans le sac, il fallait désormais agir pour sa maîtresse. Celle-ci bondit hors du sac et grimpa le longs du corps d'Arsia. Embusquée dans les cheveux de l'ensorceleuse, elle pouvait attaquée à tout moment, s'attendant à une attaque ennemie, tout ce qu'elle reçue c'est une caresse de sa maîtresse.
¤Toujours en retard comme d'habitude, calme toi Corile, laisse moi faire ce ne sera pas long.¤
L'épisode de l'opération commando de Corile passée, toute l'attention de l'ensorceleuse fut reportée sur sa chère cousine. Encore une fois, sa réponse n'allait peut-être pas lui plaire.
"Désolé, mais je n'ai jamais vu cet homme j'en suis convaincue. Par contre je peut vous donner quelques informations qui pourront certainement vous aidée, je le ferait disons en gage de gratitude comme cela nous serons quitte. Je suis effectivement arrivé ce matin à Luskan par le convoi qui est parti ce matin, votre ami est parti par un autre convoi voyageant de nuit malgré le danger. Tout ce que je sais, c'est que le convoi fut attaquée pendant la traversée, je ne sais pas par qui ni pourquoi..."
Une ombre passa le visage de la mulan, un souvenir venait de lui revenir à l'esprit
"J'ai aussi appris autre chose par de simples commérages. Un mage d'Eauprofonde aurait été retrouvé mort et pillé aux abords de la ville, peut-être avait-il un rapport avec le convoi. Dans les deux cas j'ai bien peur que l'homme que vous recherchiez soit mort... je suis désolé."
La vie n'est qu'une équation, tout obstacle doit être résolu par la logique et non les sentiments.
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Frère des Marches
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Norim acquiesça, le lieu, s’il avait été l’antre de malfrat un jour, ne devait plus l’être depuis bien longtemps, les rumeurs sur des personnes capturées devaient aller très vite dans le monde souterrain, sans quoi aucun d’entre eux ne tiendrait longtemps. Rester ici était donc une mauvaise idée, surtout que la concurrence serait très rude si une personne recherchée entrait.
- Vous avez raison, mille pièces font une belle somme, surtout pour un seul homme, mais vous savez comment est ce milieu, une fois le chef disparu, les sous-fifres s’entre-tuent pour sa place, le faire tomber, c’est faire tomber tout son groupe. Comme vous le dites, cet endroit n’est pas l’idéal pour l’y attendre, car il ne viendra peut-être jamais, et même alors la concurrence serait rude pour l’attraper, mieux vaut trouver sa planque.
Baissant d’un ton et rapprochant sa tête de son interlocutrice pour que les autres chasseurs de primes ne puissent pas l’entendre, le nain continua :
- A sa place, je ne me cacherais pas dans un coin décrépi, mais plutôt dans un bateau, idéalement, un bateau qui paraît en réparation pour des avaries mineures, il aurait ainsi une base mobile, avec laquelle il pourrait transporter son butin dans d’autres villes pour le revendre, évitant ainsi un transport où il pourrait se faire prendre, mais également avec laquelle il pourrait fuir. Même si je me trompe, il ne nous coûte rien, sinon un peu de temps, d’aller voir sur le port s’il s’y trouve.
Même dans le cas où le nain se trompait, Booney devait bien écouler ses marchandises, et cela risquait d’être dur dans la ville elle-même, auquel cas un bateau paraissait être le moyen le plus facile de les transporter ailleurs, en interrogeant les marins, ils trouveraient peut-être quelque chose même si l’homme n’était pas au port.
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Mercenaire
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Moira croisa les bras et pencha la tête sur le côté en signe d'assentiment.
-Pourquoi pas. Il faudra juste veiller à ne pas trop se faire remarquer.
Elle chassa négligemment un insecte d'une pichenette. Même si Booney était décrit comme étant une gloire déchue de la piraterie, le fait qu'il soit toujours libre avec une aussi grosse prime sur sa tête signifiait qu'il n'était pas seulement doué à cache-cache, mais aussi qu'il devait être capable de se débarrasser physiquement des limiers lancé à sa recherche. Et bien se rappeler de ne pas sous-estimer le gaillard quand il sera en face d'eux.
-En parlant de sous-fifres, il serait bon de savoir également combien ils sont.
Qui pouvait les renseigner? Gardpeck, l'homme massif qui tenait le Coutelas, avait réputation de savoir tout sur tout le monde. Mais s'adresser à lui reviendrait presque à crier dans la rue qu'ils cherchaient Booney le Rouge. Et vu la xénophobie endémique à Luskan, faire parler les locaux ne serait pas aisé non plus. Il leur faudra donc une bonne dose de patience et compter sur un bon sens de l'observation.
Elle jeta encore quelques coups d'oeil attentif autour d'eux. Il ne fallait pas qu'ils laissent entendre où ils comptaient aller. Booney n'était pas là, mais un de ses hommes y était peut-être, justement pour se renseigner sur qui se lançait à ses trousses. Ce serait assez malin de sa part, et expliquerait comment il avait pu tenir si longtemps.
Elle hésita à demander à Norim s'il voulait partir tout de suite. Etait-ce vraiment important de se presser? Il y avait peut-être des choses auxquelles elle n'avait pas pensé.
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Capitaine
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Septième jour du moi de nuiteuse année de la magie sauvage (7 nuiteuse 1372)Lieu : Luskan Climat : Ciel clair légèrement nuageux à l'horizon, vent moyen Température: environs 3°C Moment: MidiNorim, Moïra.Tout autour d'eux n'était qu'yeux et oreilles. Si quelqu'un les avait épié, il aurait sans doute put entendre des brides de leur conversation, et put lire sur leurs lèvres. Cependant la taverne était particulièrement animée, et il était possible qu'on ne les ait entendu. Il faut dire qu'ici, les chasseurs de primes peuvent côtoyer ceux qu'ils recherchent sans pouvoir les arrêter. L'auberge offre un havre et un abris à quiconque s'y réfugie. Le seul soucis, et qu'il faut toujours finir par en sortir. Surtout lorsque l'on a des fonds limités. Cependant, l'aubergiste ne pouvant rien faire contre les rixes à mains nues ou les insultes, il arrivait régulièrement qu'une bagarre éclate. Ou que les rixes verbales fusent d'une table à l'autre. Le plus souvent le fait de deux équipages concurrents sur un même commerce, ou une même prise.
D'un bref coup d'oeil Moira nota tout de même que le dénommé « le piaf » de la table d'à côté l'avait regardé elle et Norim d'un oeil moqueur. ArsiaA la mention du possible décès de l'homme qu'elle cherchait, la jeune dame éclata en sanglot.-Oh, il serait mort? Je ne peux y croire. Vous avez vu sa dépouille? Lui qui était un mage si doué. Puis, les larmes disparaissant subitement du visage, comme si elle n'avait été qu'un masque dont on avait assez joué. Les yeux encore loin d'être rougis, elle repris la parole avec un regard taquin.- Mais puisque tu ne sais rien, tu n'es pas encore quitte. Tu connais sans doutes des personnes plus aventureuse que toi qui sont venue ce matin. Présente moi à eux. Après un bref silence, la jeune dame se rappela soudainement son rôle, et reprenant un air meurtrit elle et s'appuyant contre Arsia.- Je vous en prie, j'ai absolument besoin de savoir s'il est en vie ou non. Cette personne est très importante pour moi, et je ne peut croire qu'elle ai été si aisément défaite. Et sans attendre de réponse, Sully Saisit Arsia au bras, et l'entraina vers le sabre d'abordage.- Je sais où doivent être vos amis. Je vous y accompagne, tachez de bien me présenter cousine! EscarboucleLuskan, le meilleurs endroit pour chercher des soucis, des aventures, et par conséquence de la richesse. Le jeune roublard s'y était rendu depuis un peu moins d'une lune. Mais il avait vite fini par comprendre qu'il valait mieux se faire passer pour une personne du cru. Cela évitait tout un tas de désagrément comme les tarifs exorbitants fait aux étrangers, la suspicions ambiante, ou pire, les attaques régulière de la garde qui ne semblait avoir que pour seul mission de rejeter à la porte n'importe quel « étranger » qui contreviendrais à une loi inventée sur l'instant. Néanmoins, être étranger quand bon lui semblait lui permettait d'éviter tout soucis avec les milices des hauts capitaines qui rançonnaient la plupart des habitants « pour leur sécurité ». Mais aujourd'hui, une information juteuse l'avait amené à se faire passer pour un marin au coutelas. Venu tôt pour pouvoir différencier habitué et nouveau venu, il regretta de ne pas avoir eu suffisamment d'informations pour pouvoir repérer ce qu'il cherchait du premier coup d'oeil. Mais, laissant trainer ses oreilles, il avait surpris plusieurs discussion intéressante.
Parfois il faut se cacher dans l'ombre pour dénicher le mal ou ses secrets.
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Aventurier
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Escarboucle sentait le découragement le gagner. Comme elles étaient loin les premières journées de marche où il était heureux d’être libre, sans maître pour lui établir un harassant emploi du temps ! Rejetant le levant au souvenir de la Horde Sauvage dont il avait entendu parler, il avait pris la route de l’ouest et, tandis qu’il dévalait les pentes de la Corne de Tempêtes, l’impression, la certitude même, de courir vers la gloire et la fortune donnait une vigueur extraordinaire à ses jarets. Dans l’excitation de ces premiers jours, il avait même carrément choisi EauProfonde comme destination, faisant fi de la distance pourtant colossale qui l’en séparait. N’était-il pas porté par le vent de la liberté ? Selon lui, plus une ville était importante, plus les richesses l’étaient aussi. En outre, d’après ses calculs, il arriverait à la belle saison Malheureusement, rapidement, les conditions du voyage s’étaient durcies et il avait dû cheminer au gré des caravanes afin de bénéficier de leur protection. Il s’y faisait embaucher d’ordinaire pour de menus travaux. La suspicion permanente des marchands redoutant toujours une embuscade, les cicatrices des gardes chevronnés qui en avaient déjà subi et surtout leurs récits avaient fait forte impression sur notre Cormyrien. Petit à petit son allégresse initiale s’était étiolée. Les paysages nouveaux qu’il avait fort goûté les premiers jours lui semblaient désormais recéler à chaque recoin des sites d’embuscades ou des tanières de monstre. Il avait pris du retard et, lors des escales, les personnages qu’il avait fréquentés, loin d’être les héros aux bras vigoureux qui trouveraient la fortune avec lui, étaient essentiellement de vulgaires cordonniers ressemeleurs de bottes. L’automne comme son moral était déjà bien entamé tandis qu’il attînt enfin la Perle du Nord. Toutefois, la chance sembla lui sourire à nouveau et il regagna un peu d’enthousiasme en apprenant de Luskan. La bourgade était à une portée de fronde pour qui venait de couvrir des centaines de lieues et les perspectives de s’y engraisser n’étaient pas moindres qu’à EauProfonde si on n’était pas trop regardant sur la provenance et la façon de faire tomber les lions d’or dans son escarcelle.
Il avait mis à profit son regain d’énergie pour ruser son entrée et travailler seul à son immersion. Depuis lors il vivotait tâchant d’apprendre à vitesse accélérée les manières et l’accent du coin. Bien qu’il eut passé la majeure partie de son existence dans une sombre tour de mage, il n’avait pu manquer de glaner sur les quais de Marsembre deux trois expressions, quelques attitudes universelles de marin qui avaient facilité sa tâche au point qu’il entreprenait ce matin d’en camper un au « Coutelas». Le moment était venu de s’acoq… de s’associer avec des personnes dignes de confiance. Parmi la foule bruyante qui garnissait maintenant l’établissement, si beaucoup paraissaient des marins en escale, d’autres avaient plutôt l’attitude de chasseurs de primes d’ailleurs plusieurs ne faisaient pas mystère qus c’était là leur gagne-pain. D’instinct, il rejeta ces gaillards trop expansifs et il tourna son regard vers un étrange équipage. Un nain et une matrone, une humaine ! Les Vigoureux étaient rares comme les jours sans peine à Marsembre mais ils étaient unanimement connus pour leur sens aigu de la loyauté. La fiabilité était une qualité que prisait l’Escarboucle encore davantage quand elle habitait un corps puissant. La Damoiselle aussi n’avait pas l’air d’une danseuse légère calishite mais bien plutôt d’une robuste aventurière. Malheureusement ce couple, pour achever de le séduire sans doute, déployait des trésors de discrétion se détournant un peu avant de causer, parlant à mi-voix, voire dans sa barbe pour celui à la pilosité la plus exacerbée. Néanmoins quelques regards inquiets lancés à des chasseurs de primes comme à des concurrents indésirables, leurs intonations qui n’avaient rien de Luskaniennes et, pour tout dire, leur aspect de marin d’eau douce, révélaient assez bien la raison de leur présence ici.
Il décida donc de s’en approcher et des les aborder par le travers mais assez directement : Il soupçonnait la nature naine d’être rétive aux louvoyages. Quelque contrat qu’ils aient choisis de poursuivre d’abord, il lui conviendrait. En effet, il lui permettrait de les mieux connaître et peut-être de s’en faire apprécier pourvu qu’il ne dure pas trop longtemps.
-La bonne rencontre mes jolis, si, comme je le crois, il est question de s’enrichir. Faisons équipe voulez-vous ? Vous m’avez l’air à la fois déterminés et, sauf votre respect, légèrement déplacés parmi ces requins. Sans prétendre m’abaisser à être des leurs, Je suis un homme. Je veux dire un humain et un mâle, et je ressemble donc plus au tout-venant auquel les soudards locaux sont habitués. Je suis persuadé qu'un gaillard tel que moi, sera plus discret qu'aucun de vous deux. Et être discret, c'est ça qui me rend remarquable.
Il avait parlé à voix basse et rapidement, respectant la discrétion dont avait fait preuve les deux tourtereaux jusqu'alors.
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Mercenaire
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C'était tellement ennuyeux que Moira en venait à espérer qu'une bagarre éclate. Cela ferait un peu de spectacle, en plus de l'occasion de refaire la décoration de ce bouge minable. Et surtout ça détournerait un peu les regards d'eux. Sans être paranoïaque, ils feraient mieux de ne pas trop parler de leurs futurs plans ici, ça pourrait se retourner contre eux. A la table voisine, un type un peu louche qui s'était invité auprès des deux acteurs itinérants les regardait avec l'air de bien s'amuser. Moira lui répondit avec une franche hostilité au fond des yeux.
¤ Qu'est-ce que tu regarde, crétin? Bon allez, ça suffit, on se tire... ¤
Elle allait se tourner vers Norim, quand un escogriffe un peu maigrichon jaillit soudainement de la foule pour venir droit sur eux. Instinctivement, la guerrière referma une main gantée de fer sur la garde de son épée. On aurait dit un renard, ou un autre animal du même acabit, avec cette petite moustache soignée et cet air futé mais un peu fébrile de celui qui est sur le point d'atteindre son but. En revanche il était un peu difficile de comprendre où il voulait en venir. Il venait là leur vendre ses services, sans même demander de quoi il était question, ce qui était plutôt étrange. De plus, sa tête était vaguement familière. Il ne serait pas recherché lui aussi?
La fin de son baratin fût accueillie par un blanc glacé. Puis Moira se pencha légèrement en avant en le fixant du regard.
-Mes "jolis" ?
Sa voix était assez froide pour geler le fond de bière dans le bock de Norim. Elle n'appréciait pas trop ce genre de légèreté, même si, contrairement aux apparences, elle n'en prenait pas tant ombrage que ça. Juste pour lui signifier qu'il se montrait un peu cavalier avec des inconnus. Elle laissa ensuite place à un nouveau silence de quelques longues secondes, pour laisser le temps à Goupil de bien comprendre le message.
-Sacré discrétion en effet. Traverser la pièce pour venir vous penchez vers nous avec cet air conspirateur, personne ne vous aura remarqué. Elle haussa les épaules. « Asseyez-vous, et dites nous plutôt ce que vous croyez avoir compris de la conversation. »
Sarcasme mis à part, ils étaient déjà suffisamment repérés comme étrangers depuis leur arrivée, alors autant l'écouter jusqu'au bout. Quitte à l'envoyer balader après s'il n'avait finalement rien d'intéressant à dire.
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Frère des Marches
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Norim acquiesça de la tête lorsque sa collaboratrice émit le souhait de rester discret, il serait bien malheureux que leur cible apprenne leur plan, du moins quand ils en auraient un qui serait définitif, pour en profiter pour leur tendre un piège, ou plus simplement disparaître dans la nature, les laissant se débrouiller avec le rien qu’ils trouveraient alors.
Et alors qu’elle continuait sur les choses que les deux compères ne connaissaient pas, en l’occurrence le nombre d’adversaire qui se dresserait entre eux et leur cible, un énergumène vint les voir à leur table. Cette chose, à la pilosité défaillance mais pas inexistante, eux le culot de les nommer ‘‘mes jolis’’, et autant cela pouvait sembler un bon compliment pour la guerrière en face de lui, autant le FièreHache le prit très mal. Grommelant dans sa langue, le nain répondit au nouveau venu, sans s’attendre à ce que celui-ci, ou la jeune femme, en comprenne un mot : Et alors que Moira lui proposait de s’assoir, le nain décida de se lever et proposa à la jeune femme :- Et si nous y allions, je pense que nous n’avons plus rien à faire ici. ¤ Surtout que pour rester discret maintenant, c’est raté ¤
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