A la recherche des âmes perdues, Arkaius, Dinenda et Nirannor

Nirannor,comme à son habitude,préférait rester en arrière laissant son ami prendre les initiatives. De plus l'étranger ne présentait aucun intérêt pour ce qu'ils devaient faire, du moins par son apparence et par ce qu'il proposait : des épices.

Les pensées du gardien sylvestre étaient à mille lieux de ce marchandage banal. L'avariel leur avait donné rendez-vous et le rôdeur ne comptait pas arrivé en retard. Elle pouvait lui apporter quelques réconforts à son âme meurtrit par la perte de son amour. Nirannor se devait d'avancer.

C'est au moment où il s'apprêtait à tirer la manche de Dinenda pour lui signifier son empressement que le marchand leur proposa de les accompagner. Dans un monde parfois si cruel et souvent dangereux, il est souvent recommandé de voyager en groupe, Nirannor l'avait appris depuis sa prime enfance. L'homme ne paraissait être dangereux, enfin pas plus que le moine qu'ils avaient à leur côtés.

Leur prochaine étape était Beliar, Nirannor ne connaissait le temps qu'il faudrait pour rejoindre cette ville. Avoir un compagnon en plus pouvait peut-être s'avérer judicieux. De plus ce compagnon si bavard s'accaparait du Mulien tel une puce sur un chien. Voilà un geste qui pouvait aider l'elfe de la lune et le gardien sylvestre. Tant que le moine semblait occuper par ces quelques épices, les deux amis pouvaient plus facilement le surveiller.

Nirannor ne répondit pas au marchand et préféra continuer sa marche tout en lançant quelques mots à son ami.



Le noir commençait à envahir le ciel et la froideur de la nuit se faisait petit à petit sentir. Nirannor remonta son col et accéléra légèrement le pas pour se réchauffer.

¤ Rien, je ne vois rien… mon pauvre Dinenda cette mission va te tuer sans te prendre la vie, si tu continues comme çà ! ¤

Le Gardien des Mystères savait qu’en s’engageant et en vouant sa vie à la Confrérie, cela aurait obligatoirement un impact sur sa psychologie. Et force était de constater qu’il devenait de plus en plus suspicieux. Mais il avait la responsabilité du groupe des Gardiens Sylvestre sur les épaules. Et chacun de ses choix et décision pouvait avoir des conséquences graves, dont celle de faire échouer la mission et perdre la confiance que l’on avait placée en lui.

Pour autant, l’humain qui venait de les rejoindre ne représentait pas une menace immédiate. Mais l’Innatho était bien placé pour savoir que les apparences étaient parfois trompeuses, et que les mystères aimaient se dissimuler là où on ne les cherchait pas. Mais pour le moment, ceux qui entouraient cet inconnu ne se dissiperaient pas. Et comment refuser de faire route avec ce dernier sans éveiller des soupçons, s’il n’était pas ce qu’il semblait être.

Ce fut Nirannor qui le sortit de ses pensées. Mais les propos de son frère, lui firent dresser les poils qu’il n’avait pas. Il laissa Arkaius et son nouvel ami prendre de l’avance et planta son regard dans celui qui était un ami fidèle.

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Le regard émeraude de Dinenda se radoucit lorsqu’il prononça les derniers mots. Il posa sa main gauche sur l’épaule de son ami et lui sourit.

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Dinenda accéléra un peu le pas pour se porter à la hauteur des deux autres humains. Il écouta un moment les tractations, et lorsqu’il trouva une ouverture dans la conversation, il s’immisça dans cette dernière.

- Puisque nous allons faire un bout de chemin ensemble. Peut-être pourriez-vous vous présenter, et nous dire jusqu’où vous resterez avec nous ? Pour ma part, je me nomme Dinenda Mythrandir de Lunargent.

Arkaius fut surpris de l'attitude fort familière du "marchand" qui l'empoigna par le bras pour lui vanter les mérites de ses produits, qu'il trouva finalement fort ordinaire. Cet homme n'était pas un charlatan mais un beau parleur né. Le Thayen n'aimait guère qu'on le touche de la sorte, qui plus est un roturier. Si son interlocuteur eut été une femme de grande beauté, le moine aurait apprécié ce genre de contact, mais là c'était loin d'être le cas. Il arracha son bras tant bien que mal à l'étreinte grossière d'Ashyn. Le gaillard avait une force peu commune pour un marchand. Arkaius voulut tout de suite mettre les choses au clair.

"Messire, vous m'êtes, je dois l'avouer, fort sympathique de premier abord. Mais restons en pour l'instant à des égards purement professionnels. Votre marchandise après réflexion ne conviendrait pas à l'usage que j'envisageais d'en faire. Trop classique à mon gout. Mais peut-être que mes deux compagnons de voyage seraient d'avantage intéressés que moi. Vous devriez insister..."

C'est alors que Dinenda s'immisça dans la discussion. Pour une fois, Arkaius n'avait rien contre cette intervention qui, en temps normal, serait considérée comme la plus basse des impolitesses. Il allait se débarrasser de cet homme un peu trop collant à son gout. Faire les présentations était une excellente idée. Le Thayen était fort curieux de savoir qui était vraiment cet inconnu sorti de nulle part...

Il y a plusieurs jours de cela, le Shaarien avait reçu l'ordre de retrouver un membre très important de la Compagnie des Marches qui faisait précédemment route avec un groupe, en direction d'Archepierre.
A Archepierre, il avait retrouvé le groupe, mais pas l'Avariel.

Bien que le rôle que jouait le Shaarien depuis le début ne lui avait pas permis d'étudier librement les trois personnes qui maintenant l'entouraient, il pensait, ou du moins espérait, qu'il était moins dangereux de rester avec elles que de continuer sa mission seul. Avec un peu de chance, ils pourraient avoir des informations importantes à échanger, et l'aideraient dans ses recherches.

Il se devait de faire tomber le masque du marchand d'épice pendant qu'il en était encore temps.

- Je suis Ashyn Futhvuer, né sur l'île de Tharsult dans la mer Etincelante. Ma destinée m'aura menée aux Marches d'Argent et à Sundabar précisément.

A ce moment, il regarda Dinenda, espérant relever une quelconque réaction de sa part, car s'il habitait effectivement à Lunargent, il devait probablement connaître la Compagnie des Marches, basée à Sundabar. Puis il jeta un regard en arrière, regardant les deux Nains de près de quinze mètres de haut qui semblaient garder l'entrée de l'immense arche de pierre, avant de se retourner, satisfait, et d'ajouter :

- Bien, nous nous sommes un peu éloignés des oreilles indiscrètes. Parlons plus librement je vous prie. Il marqua une courte pause pour ménager son effet et rassembler ses esprits, refermant son coffret d'épices et appréciant secrètement que le contenu en soit resté inchangé. Il savait très bien que beaucoup allait se jouer dans les minutes qui suivraient.

- Je tiens à m'excuser dit-il à l'intention du Mulien, mon but était de m'éloigner de cet endroit, pas de vous offenser. Car comme vous l'aurez surement deviné, je ne suis pas un marchand d'épice, du moins plus maintenant, car c'était ma précédente occupation avant que je ne rentre au service de la Compagnie des Marches. En guise de preuve, il montra la chevalière qui ornait son annulaire droit. « Je suis affecté à la phalange du Tigre. Je me devais de vous retrouver et de prendre contact avec vous car je suis à la recherche d'informations. »

Il laissa alors la parole à ceux qui voudraient très sûrement l'interroger, pensant qu'il n'avait finalement pas répondu à la question de Dinenda.

Diplomatie ?

L’elfe lunaire ne pu s’empêcher de glisser un sourire énigmatique. Les mystères s’éclaircissaient déjà. Et quelque part, les révélations d’Ashyn Futhvuer le rassurèrent un peu sur sa santé psychologique. Il n’était pas entrain de devenir paranoïaque. Sa petite manœuvre avait réussie à atteindre son but, et à vrai dire il n’en espérait pas tant. En impliquant une limite de temps et d’espace à cet inconnu, il l’avait un peu obligé à se dévoiler, ou à proférer des mensonges qui au moment venu, l’obligerait à se médire. Et si Ashyn n’avait pas répondu à sa question, c’était probablement parce qu’il ne le pouvait pas.

Ainsi donc, cet homme disait appartenir à la Compagnie des Marches. Ce qui rassura quelque peu l’ensorceleur. Le climat de confiance qui s’était peu à peu tissé entre Neffalàsiel et lui, l’incitait à le voir d’un coté plus positif. Dinenda avait des projets dont il ne métrisait pas la concrétisation, mais la présence d’un autre membre de cette Compagnie lui permettrait de sans doute mieux la ciblée.

- Alae Ashyn Futhvuer de la Compagnie des Marches. C’est beaucoup mieux comme ça, non ? Nous avons une connaissance qui appartient à votre ordre. Et, ce membre ne verrait sans doute pas d’un très bon œil, que nous ne vous accueillons pas comme il se doit. Nous allons donc faire un bout de route ensemble. La prochaine étape sera Beliard. Vous dites être la recherche de renseignements ? Je ne sais pas si je peux vous aider. Mais si étiez un peu plus explicite, peut-être serait-ce le cas. Continuons à avancer, la route est encore longue, et nous sommes un peu pressé par le temps.

L’innatoh ne voulait pas risquer un incident diplomatique et ruiner les chances de pouvoir éventuellement rapprocher la Compagnie de la Confrérie, d’une part. Et d’autre part, anéantir la possibilité que la Confrérie, via l’intermédiaire de Neffalàsiel, se rapproche de la communauté d’Avariel de la Haute-Forêt.

- Je te présente Nirannor, nous sommes tout deux des Gardiens Sylvestres. Nirannor est un pisteur de grande efficacité. Mon frère, si tu veux nous guider jusqu’à destination. Et le moment venu, tenter de nous trouver un abri pour la nuit. Quand à Arkaius… hum je lui laisse le soin de se présenter tout seul, je pense que c’est mieux.

Le ressenti qu’avait Dinenda pour le moine de la longue mort n’avait pas changé. Il ne lui faisait aucune confiance, malgré le bon comportement de ce dernier lors de la traversée d'Archepierre.. Ainsi préférait-il qu’il se présente tout seul. S’il s’exprimait sur son compte, ce ne serait pas bon. Et s’il ne disait rien, il aurait l'impression de cacher quelque chose à ceux qui pourraient bien devenir des alliés. De plus ça lui donnerait l'occasion de voir, comment le moine se présenterait à ce nouveau venu.

Alors que Nirannor restait pensif sur les dernières paroles de l'elfe lunaire, le marchand d'épices dévoila sa véritable identité ou plutôt son appartenance à une organisation bien connue des gardiens sylvestres.

Dinenda, comme à son habitude, fut le plus prompt à réagir. Pendant que son frère gardien usait des bonnes manières du savoir vivre, les questions se bousculaient dans la tête du rôdeur. Mais le moment ne fut approprié pour les déballer, le temps s'obscurcissait et se noircissait, la nuit allait bientôt arriver et il était temps de trouver un abri. Mais avant de prendre les devants du petit groupe, le rôdeur lança quelques mots à Ashyn.

- Bienvenue à toi. Ta compagnie jusqu'à Beliard ne pourra nous nuire.

Voilà qu'avec cet homme de leur côté, enfin d'après ce qu'il prouva en montant sa chevalière, le moine devenait moins dangereux. Nirannor s'employa donc à prendre les devant du petit groupe et pressa le pas.

Le chemin était bien tracé et le suivre ne fut réellement un problème. Combien de temps les séparait de Beliard, Nirannor ne le savait. Sa courte existence en ce monde ne l'avait amené encore à fouler ces terres froides. Si le paysage fut agréable à regarder, il en était rien du froid à supporter et le rôdeur lança un sujet de conversation bien loin des tracasseries de chacun. Car, à n'en pas douter, chaque membre de ce groupe avait à son esprit, quelque chose de bien déterminer à faire.

- Je ne sais comment les autochtones font pour vivre ou plutôt survivre avec un froid pareil ! On se les gèle comme on aurait dit mon père. Je n'ose imaginer ce que sera le froid un peu plus au Nord.

Machinalement, il piocha dans une de ses poches un bout de viande séchée, en arracha un morceau avec ses dents et présenta le reste à ses compagnons de route.

- Quelqu'un en veut un bout ?

Narration

3 nuiteuse 1372 fin après-midi

Diplomatie réussite automatique

Tout était là et tout était dit. Ashyn s'était finalement dévoilé au grand jour. Il avait été assez bien accueilli compte tenu des récents évènements que le groupe avait subis. Cependant jouer franc jeu avait pesé dans la balance. Ils continuèrent donc leur progression laissant Archepierre dans leur dos et le soleil qui plongeait inexorablement vers le sol. Ils étaient seuls entre eux et pouvaient donc se permettre de parler un peu plus librement. Ils marchèrent pour être sûr de ne pas être suivis ou surveillés. Le jour déclinant, leurs firent remarquer qu'il ne faudrait pas tarder à trouver un abri pour la nuit qui s'annonçait. Cependant la proximité du dernier village avant la Haute-Forêt pouvait les tenter de marcher une petite partie de la nuit. C'était autant de temps de gagné pour la suite de leur mission à tous. Mais la décision finale leur revenait.

Les différents voyageurs qui les accompagnaient restaient relativement peu éloignés. C'était naturel après tout, une forte concentration de personnes en un même endroit avait un effet dissuasif sur d'éventuels bandits de grands chemins qui pourraient être tentés de s'attaquer à eux. Encore que si proche de la civilisation cela restait peu probable. Mais qui pouvait savoir ce qui se passait dans la tête d'un brigand. Une chose était sûr désormais. Ils se rapprochaient de la Haute-Forêt et du mystère qui l'entourait. Un membre de plus de la compagnie n'était peut-être pas un luxe mais, pourquoi était-il ici ?

Ashyn regarda chaque membre avant de s'attarder sur le cas d'Arkaius. Son physique avait de quoi surprendre dans la région, aussi se demanda-t-il ce qu'il pouvait faire avec le groupe. Cependant, le symbole de l'arbre lui renseigna sur l'origine de cette personne. Il faisait partie d'un monastère entretenant des rapports d'étroite collaboration avec la compagnie des marches. Il n'en savait pas beaucoup plus car ses instructeurs n'en parlaient jamais davantage. Ils leurs apprenaient juste à les reconnaitre sans plus de précision. Il avait donc au moins un allié dans ce groupe, sans compter bien sûr l'avarielle qui restait toujours absente.

Chemin faisant, Arkaius prit le temps de se présenter à Ashyn en bon et du forme, comme l'avait suggéré Dinenda. Leur nouveau compagnon de route put sentir aussitôt qu'un litige de nature étrange opposait les deux hommes, notamment dans la façon dont le Thayen regardait l'elfe droit dans les yeux, comme si il répondait à un défi qui lui était lancé. Avec un sourire crispé, il s'adressa à Ashyn, voulant éviter tout ambiguïté à son sujet.

"Je me nomme Arkaius Garaundaur, émissaire du Monastère des Neuf Portes, apothicaire et alchimiste reconnu dans le lointain orient, et fervent admirateur d'une Dame dont le nom ne doit plus être prononcé devant certains. Je vous en dirais d'avantage à ce sujet, si d'aventure j'en avais de nouveau l'envie. Une récente expérience m'a prouvé que trop de franchise peut vous couter cher... "

Il omit volontairement de préciser qu'il était d'origine thayenne, compte tenu de la proximité d'autres voyageurs qui pourraient l'entendre. La psychose qui régnait au sein du groupe à l'encontre des Magiciens Rouges pouvait aussi être partagée par d'autres autochtones. Aussi Arkaius n'avait-il pas envie de devenir la victime d'une chasse aux sorcières, pour ensuite finir brulé vif sur un bucher.

Lorsque Nirannor proposa un morceau de sa pitance au groupe, le moine eut un petit pincement au cœur. Il aurait volontiers accepté, mais un élan d'orgueil personnel le força à dédaigner la viande séchée si élegamment proposée.

"Merci bien Nirannor. Mais je me dois de refuser. Un peu de jeûne me semble de mise. J'ai besoin d'avoir l'esprit clair lors de ma prochaine méditation."

Le moine de la Mort Longue prit la tête du groupe préférant ne plus regarder derrière lui, afin de ne pas regretter sa décision. Transcender sa propre chair était une épreuve des plus délicates, tant l'emprise de celle-ci sur l'esprit était grande.

L'humain avait écouté attentivement ce que l'émissaire du Monastère des Neuf Portes lui avait dit, se rappelant vaguement de la signification de l'arbre qu'il avait déjà croisé dans le bastion de la Compagnie des Marches. Ainsi donc, les tensions qu'il pensait avoir repéré dès le début étaient officiellement partagées entre les personnes.

¤ Voici qui compliquerait singulièrement les choses... ¤ se dit-il.

Mais Ashyn n'en fut pas dérangé pour autant. Ayant été commerçant pendant près de vingt ans, il avait eu l'occasion de régler bien des conflits, et d'en subir plus encore : la vie n'est finalement qu'un long repas que des épices viennent parfumer et agrémenter.
Le Shaarien en était à son plat de résistance et un peu de poivre ne le dérangeait donc point.

Sortant de ses pensées, il laissa le moine prendre un peu d'avance et en profita pour jeter un regard circulaire autour de lui. Les voyageurs et eux-mêmes formaient un groupe. Il s'attarda sur quelques personnes, profitant des dernières lueurs du jour pour tenter de discerner des traits qu'il aurait pu trouver familiers ou des regards qui auraient été un peu trop insistants. Joignant l'ouïe à la vue, son attention se focalisa bientôt sur le bruit de mastication de Nirannor, ce qui ne manqua pas de lui rappeler qu'il avait faim.

- Ma foi Nirannor, j'ai mangé pour passer le temps à vous attendre à Archepierre, je suis doublement repus. Je vous remercie bien. Déclara-t-il simplement en faisant passer la précaution avant son estomac, ce qui devait aussi, malheureusement, parfois arriver. Après tout, il ne connaissait pas du tout ses nouveaux compagnons de route et la prudence était de mise. Cela lui avait permis d'atteindre un âge avancé, il n'allait pas s'arrêter là. Il mangerait un peu plus loin sur le chemin.

Se tournant vers le deuxième gardien sylvestre, il enchaîna à voix basse afin que seuls les personnes concernées entendent :

- Vous parlez d'un compagnon de la Compagnie des Marches ? Ne serais-ce pas Neffalasièl ? Si c'est elle, j'en entendrais bien d'avantage. N'est-elle donc pas avec vous ? Je dois dire que j'ai un message important pour elle, et il y a peu elle était encore avec vous, si je ne m'abuse ? Que s'est-il passé ?

Se rendant soudainement compte que la nuit tombait rapidement, il porta la voix pour qu'Arkaius entende, et héla :

- Et bien Arkaius, ne galopez pas devant ainsi, la nuit s'approche et nous allons vous perdre. Se tournant vers celui qui avait été qualifié de pisteur, il demanda : « Ne devrions nous pas trouver un abris pour la nuit ? »

Détection et perception auditive sur les voyageurs autour pour repérer des "espions" ou "brigands".
Au besoin psychologie pour voir si on ne me répond pas des salades concernant Neffalasièl

Les paroles d’Ashyn venait de faire mouche. Non pas que l’elfe lunaire en avait oublié sa sœur, mais il se devait de tourner son esprit sur la sécurité du groupe. Mais à la réflexion, s’il avait maintenant une responsabilité sur la sécurité de quelqu’un, elle se limitait à celle de Nirannor. Ils n’étaient pas moins de quatre Gardiens Sylvestres à s’être lancé dans cette aventure. D’abord Aglaïa et sa louve les avaient quittés pour suivre une autre voie que la leur abandonnant son commandement au Gardien des mystères. Ce fut ensuite La Flèche, la bien aimée de son frère humain, qui avait été contraint de les quitter de façon plutôt tragique. Il ne restait plus qu’eux deux.

Brisant le silence dans lequel venait de la faire tomber l’homme de la Compagnie des Marches, Dinenda secoua brièvement la tête pour se sortir de sa torpeur.

- Oui, Neffalàsiel est bien notre guide. Nous avons un membre cher de notre Confrérie qui… se trouve au plus mal. Elle a bien voulu lui porter secours en la transportant en urgence sur Rougemélèse. Elle devrait nous rejoindre à Béliard. En tout cas, c’est là, où nous allons l’attendre. Et je ne vous cache pas que j’ai hâte de la retrouver et d’avoir des nouvelles de ma sœur. Je vais voir si nous avons une chance de l’atteindre ce soir, ou s’il vaut mieux monter un campement.

L’elfe argenté s’éloigna un peu du groupe pour se rapprocher d’un autre groupe de voyageur. Il s’enquit sur la distance qui les séparait de leur objectif. Celui-ci n’était vraiment plus très loin. Mais la nuit allait tomber, toute fois, la neige pouvait les aider. Il fallait avoir l’avis de Nirannor. Il avait un tel lien avait la nature, qu’aux yeux de l’Innatoh, il était le seul à pouvoir avoir une chance de faire le bon choix.

Dinenda remercia ses informateurs et repartit en petites foulées pour rejoindre son rôdeur d’ami. Entre temps, Ashyn avait rejoint Arkaius. Il était tous embarqué sur le même navire et comme à son habitude, Dinenda souhaitait avoir les avis de tous avant de prendre sa décision.

- Bien, je viens d’apprendre que Béliard n’est plus très loin. Il semblerait que si nous continuons à marcher une partie de la nuit, nous devrions atteindre notre but. Nirannor, d’après toi, la météo va-t-elle restée aussi clémente ? Et si on décide de continuer, est-ce qu’avec la neige vous y verrez assez clair pour avancer sans risque ? D’après-vous, qu’est-ce que l’on fait ?

L’enfant adoptif de Thüldae avait déjà son idée sur la question. Mais il souhaitait avoir l’avis des autres avant de s’exprimer plus avant.