Promenade dans les Landes, Chapitre 2 : Le temple hanté

¤Vraiment génial, c'était bien le moment.¤ pestait le nain en pensée, sentant sa cheville irradier de douleur. Les prochains combats s'annonçaient délicats, mais il n'avait aucun regret en constatant que le ku-toa était sauvé.

Lui adressant un sourire en retour du sien, le nain commençait à se relever quand un allié félin imprévu passa à ses côtés.

¤Voilà une réaction inattendue.¤ constata le nain devant l'attitude sans équivoque du lion. C'est alors que le baron à son tour fit son arrivée, de manière bien plus souple que la sienne. Et il avait même pensé à son arme !

-Heu merci, fut la seule chose que fut capable de répondre le prêtre à l'homme qui, de toute façon était déjà parti examiner la source de lumière.

Il remit soigneusement sa chère épée sur son dos. Puis, se promettant à l'avenir d'accorder d'avantage d'intérêt à ces deux compagnons qui semblait décidément plein de surprise, Karmeth répondit à ceux qui était resté en haut.

- Tout va bien, vous pouvez nous rejoindre, mais je vous conseille de vous aider d'une corde. Jen, si vous voulez faire descendre votre mule vous n'avez qu'à passer votre fillin autour d'une stalagmite solide, attacher Arsinoe et nous envoyer l'autre bout. Nous nous chargerons d'assurer sa descente.

Se rendant compte que son havresac était lui aussi resté en haut il ajouta :

- D'ailleurs si ça ne la gêne pas, est-ce que vous pourriez lui confier également mon sac, s'il vous plaît ?

Le mage fut heureux de constater que Blissps bougeait encore même si il semblait suffisamment amoché pour ne pas se lever immédiatement. Karmeth s'était spontanément porté à son secour en prenant le risque de se rompre le coup alors que le Lion, faisant preuve d'une intelligence peu commune s'était arrogé le rôle de garde du corps. Le Baron, lui, semblait plus intéressé par les écrits fluorescents que par le sort des membres du groupe. Finalement, Jen commençait à se dire que l'homme n'était pas particulièrement sympathique. Il se retourna en direction d'Arsinoe qu'il entreprit de rassurer en se disant que l'animal était parfois plus sur que l'être humain. Celle ci n'aurait d'ailleurs guère de mal à supporter le matériel de Karmeth et il répondit à celui ci.

-Pas de problème maître nain, mon Arsinoe est solide comme un roc et courageuse à l'ouvrage. Je vais toutefois vous lancer nos affaires afin que celle ci puisse descendre les éboulis d'un pas plus assurer car une corde à peu de chance de l'empêcher de se rompre une patte en cas de perte d'équilibre.

Jen s'astreignit donc à faire passer les affaires avant d'entreprendre la laborieuse descente sur un sol instable et inégal. Il cramponnait solidement sa mule en espérant éviter à celle ci un faux pas qui pourrait lui être fatal. Une fois en bas, il se promettait d'aller également observer cette ligne d'écriture bien mystérieuse.

Dix-huitième jour d’Eleinte 1372
Vent fort
Lac Sombre, partie haute
17h40

Qualindra dut s'écarter un peu pour laisser passer Arsinoé qui n'était pas rassurée par la descente. Pas du tout même. La descente des divers objets fut plutôt rapide mais nécessitait l'attention de tout le monde, exception faite du Baron qui continuait de lire les lignes de textes écrites sur les murs et qui semblaient briller de plus en plus à mesure qu'il s'en approchait et de Courage qui patrouillait en regardant les portes d'où pouvait venir le danger.

La descente de la mule fut bien plus longue et bien plus technique. Il fallut choisir entre le risque d'être surpris dans une situation inconfortable si un ennemi entrait pendant la descente et le risque de voir Arsinoé se blesser seule en gesticulant dans le vide. La première option fut choisie mais cela n'empêcha pas la mule de passer de longues minutes à braire pour marquer son mécontentement suite à ce traitement discourtois. A peine les pattes à terre, elle se précipita loin de cet engin diabolique et Karmeth eut besoin de beaucoup de tact pour la détacher.

Faire descendre les deux autres aventuriers fut par contre beaucoup plus simple. Ils étaient globalement beaucoup plus habitué à l'usage des cordes, et donc plus volontaires pour s'en servir, et, sans commune mesure, plus agiles. Jen descendit avec plus de lenteur et moins de facilité que Qualindra mais bien vite tout le monde eut poser pied à terre.

Une fois ces travaux faits, tout le monde put se diriger vers le Baron qui continuait de lire assidûment en marmonnant dans une langue incompréhensible. Par malheur, le texte lui-même restait obscur aux yeux des autres compagnons. Tous pouvaient reconnaître quelques lettres venant d'alphabets qui leur était connus, que ce soit le draconien, l'espruar ou le dethek, mais ces lettres étaient mêlées à d'autres inconnues dans des mots qui en devenaient illisibles. Ce qui ne semblait pas gêner Vassili qui n'avait pas même remarqué le retour de ses camarades.

¤Tout comme le disais Blispss, apparemment de nombreuses civilisations ont contribués à la construction de l'endroit. Et elles ont dû mettre leurs alphabets en commun pour écrire ces glyphes.¤

Le nain était étonné que le baron Vassili, décidément plein de surprise, soit capable de lire un tel bouillon de languages. Pour lui c'était totalement impossible. Aussi il se contenta d'essayer de comprendre la nature du matériau qui constituait les écrits lumineux.
Puis Karmeth décida de laisser l'érudit s'occuper de la traduction sans le gêner. Il en profita pour aller jeter un oeil à la porte qui se situait à l'une des extrêmités du couloir. Si les monstres arrivaient en nombre il serait agréable d'avoir une porte de sortie. Ou tout du moins un endroit où se barricader pour reprendre des forces.

Evitant de trop s'appuyer sur sa jambe endolorie, le prêtre se dirigea donc en clopinant vers le portail afin de l'examiner voire, si rien ne venait l'en dissuader, de tenter de l'ouvrir.

Tente d'identifier la matière qui brille, examine la porte et essaie de l'ouvrir si rien de suspect.

Qualindra étant à son tour descendu dans le trou; la jeune elfe s’approcha elle aussi des écritures lumineuses et elle aussi reconnu quelques mots.

- Si nous mettions toutes nos connaissances des langues en commun, nous pourrions peut-être comprendre ces inscriptions. Qu’en pensez-vous ? Demanda Qualindra.

La belle elfe tira de son sac une feuille de parchemin de quoi écrire et réécrit les inscriptions puis en dessous des mots qu’elle connaissait, elle marqua la traduction.

- Est-ce quelque un veut prendre la suite ? Ajouta la magicienne.

- Karmeth voyez-vous quelque chose ? Reprit l’elfe.

Jen s'était fait beaucoup de soucis pour Arsinoe et fut véritablement soulagé de voir tout le monde arriver de pied ferme et en un seul morceau. Ceci fait, il pouvait enfin s'occuper de chose plus mystérieuse et s'approcha du texte fluorescent. Il avait toujours put s'enorgueillir d'être particulièrement doué dans le décryptage des langues et idiomes étranges mais le Baron ne semblait pas être en terrain inconnu et donnait l'impression de comprendre ce qu'il lisait. Le jeune mage ne put toutefois résister à la tentation d'examiner cette étrange écriture ne serais ce que pour tenter d'en découvrir un sens général. Cela permettrait peut être au moins de vérifier l'exactitude de ce que l'homme accepterait de leur révéler. Après tout, le Baron était un inconnu pour Jen et celui ci se demandait encore jusqu'à quel point il pouvait lui faire confiance.

-Alors Baron, de quoi cela parle t'il ?? Qualindra, vous avez déjà vu quelque chose qui ressemble à ça ?

Il jeta également un regard rapide vers le lion pour s'assurer que tout allait bien. La nuit n'avait pas été bonne et il n'avait guère put étudier de nouveau sortilège. Ses ressource déjà bien maigre n'en était que plus appauvris en cas de grabuge.

Jet de décryptage pour voir si je comprend quelque chose au texte.

Dix-huitième jour d’Eleinte 1372
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Hélas pour Karmeth tout ce qui brille n'est pas or. Ni même métal. Bien vite, il comprit que c'était moins quelque chose qui était gravé ou incrusté dans le mur qu'un texte qui avait été magiquement créé pour s'afficher dans certaines conditions. Qui devaient être remplies présentement.

Son inspection de la porte eut plus de chance. Bien qu'ancienne, elle était faite d'un bois qui semblait bien résister au temps et à l'humidité ambiante. Bien mieux que tous les bois que le nain connaissait en tout cas. Par contre, le métal lui était bien plus connu. Ce qui n'était pas forcément aussi peu surprenant car c'était un alliage très difficile à produire qui résistait à tout et n'importe quoi. Même au souffle acide d'un dragon noir, s'il fallait en croire les légendes. Karmleth n'avait donc aucun doute que la porte pouvait s'ouvrir et, d'une légère pression sur son montant, il le vérifia. Droit devant lui se trouvait une sorte de pièce oblongue avec une sorte de table au bout. Elle était un peu loin pour qu'il puisse faire plus que la deviner.

Par contre, les recherches cryptographiques des autres n'avaient pas le même lustre que l'exploration de Karmeth. La seule chose que Jen comprenait bien dans le texte était qu'il ne parviendrait jamais à en tirer assez d'informations seul pour pouvoir imaginer son sens. Qualindra, quoique plus méthodique, ne parvenait pas à un résultat meilleur car tous les mots contenaient un mélange de plusieurs alphabets dont certains qu'elle ne connaissait pas et les rares assemblements de caractères connus ne formaient pas des mots. Mais cela ne semblait pas gêner le Baron. Celui-ci mit un terme à sa lecture le temps de donner quelques explications.

-Je n'ai pas spécialement envie de vous ennuyer avec mes histoires de famille mais pendant l'intégralité de mon enfance mon oncle m'a appris à lire une langue écrite par mes ancêtres unissant tous les peuples libres de l'époque. Il disait que le puiné de chaque génération devait l'apprendre pour pouvoir réaliser une prophétie. Comme cela faisait plus de cent générations que cela durait, mon père et mon grand-père, tous les deux des ainés qui n'avaient pas étudié cette langue cherchèrent à faire disparaitre cet enseignement mais mon oncle tint bon. Je ne peux maintenant que l'en remercier.

Il est normalement prévu que la lecture de cette langue me permette de trouver comment arrêter un cataclysme. Sans doute celui que projette notre cher commanditaire. Mais, pour l'instant, tout le texte traite de l'histoire dans laquelle les peuples s'unirent pour chasser un mortel qui avait acquis un grand pouvoir en signant un pacte avec une créature maléfique. Cela parle notamment d'un bâton, d'un livre et d'un joyau comme focaliseurs de ce pouvoir mais rien n'indique pour l'instant si ils ont été détruits et où ils ont été cachés si ce n'est pas le cas.

¤Une prophétie, rien de moins ! Je suppose que c'est un bon présage pour nous. Surtout s'il s'agit bien de mettre en échec celui qui nous a envoyé ici. Nous serons bien chanceux si c'est vraiment le cas.¤

Le nain attendit que le baron ai fini son discours pour prendre la parole à son tour.

La qualité de la porte qu'il étudiait confirmait tout ce que le nain avait vu jusqu'ici. Ce lieu avait été bâti avec des moyens incroyable. Il aurait bien emporté la porte pour la refondre, mais il doutait que Arsinoë accepte de s'en charger et de toute façon il ne pensait pas pouvoir la dégonder. Et puis ça les ralentirais.
Ouvrant la-dite porte, il répondit à Qualindra en même temps qu'il découvrait l'intérieur de la salle :

- Il y a une salle assez longue... avec peu de mobilier. Elle a l'air assez sûre, nous pourrons nous y abriter en cas de besoin je pense.

Il s'avança alors prudemment dans la salle pour essayer de mieux percevoir la table du fond. La forme de la pièce et la position de l'objet lui faisait penser qu'il pouvait s'agir d'un autel. Mais il préférait en avoir le coeur net.

Après tout l'île leur avait déjà prouvé plusieurs fois qu'ils ne devaient rien laisser au hasard. Sa jambe, qui continuait de l'élancer, l'aidait à s'en souvenir.

Se dirige vers la table en vérifiant où il met les pieds.

Jen n'était guère satisfait de lui même, l'écriture était bien son domaine de préférence et cette passion lui avait prit de nombreuses heures d'études pour finalement le piètre résultat d'aujourd'hui. Qualindra ne semblant pas avoir plus de réussite il devrait s'en remettre au seul Baron en espérant que celui ci ne leur cacherait rien.
Un bâton, un livre et un joyau, l'un d'eux pouvait fort bien être l'artefact que la compagnie lui avait demandé de ramener à moins que ce fut encore autre chose. Tant de chose c'était passé qu'il en oubliait les raisons premières de sa présence ici. Il était même probable que cet artefact n'ai jamais vraiment existé vu qu'Endor avait certainement tout inventé pour les faire venir. Il pensait aux morts que cette arnaque avait déjà provoquée.
Au final, il n'avait plus qu'un but, sauver sa peau, celle de ses compagnons tout en mettant le druide hors d'état de nuire. Ce n'était pas vraiment une mince affaire.

-Cette pièce, elle est éclairée ??

Jen commençait déjà à préparer sa lanterne, n'attendant que la réponse de Karmeth pour allumer celle ci et adressa à l'intention du Baron.

-Voila qui ne nous donne que peu d'information même si nous savons au moins ce que nous devons chercher.

Sort niveau 1

-Illumination
-Lumière
-détection de la magie


sort niveau 2

-sommeil
-charme personne
-Bouclier

Dix-huitième jour d’Eleinte 1372
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Lac Sombre, partie haute
17h40

Bien que curieux, Karmeth était prudent car il avait bien compris que le moindre faux pas pouvait leur causer des ennuis énormes. Mais même avec la vigilance la plus totale et sa connaissance des arts de la taille de la pierre, il ne pouvait pas tout percevoir quand il y avait tant à faire. Car bien que la salle ne fut pas réellement meublée, elle n'était pas non plus aussi vide que le premier regard semblait l'indiquer. Deux énormes statues, au demeurant assez étranges, étaient positionnées près de la porte qu'il venait de franchir, une de chaque côté. Elles ressemblaient à d'espèces de grandes créatures déformées avec des plaques de poils semblant disposées au hasard. Comme Karmeth l'avait deviné, la table était en fait un autel sur lequel étaient situés trois objets: une pierre, une baguette de bois et un grimoire.

Jen, fortement déçu de son échec à l'épreuve de lecture, choisit de laisser les autres à leurs études, ou plutôt à leur observation du Baron étudiant, pour suivre Karmeth. L'aide de la lumière lui donnait peut être un léger avantage sur son compagnon car ainsi il voyait les couleurs et put voir que le sol était recouvert de ce qui ressemblait à une immense fresque qu'il était difficile de voir depuis le sol. Il vit aussi une sorte de pierre saillante dans le mur presque tout de suite à la droite de la porte. Une fois plus prêt, il constata que ce n'était pas vraiment une pierre sortant du mur mais plutôt une pierre plus foncée mais très peu épaisse qui semblait pouvoir bouger.