La Force des Âmes, Chapitre 1 : A destination de Ny'Ath'Myï

Thamior fut rassuré de voir que la fin du chant du Conteur du Naturel n'avait pas trop mis le petit dans un état de choc. Il s'était demandé si le ce bébé aurait l'intelligence suffisante pour les comprendre et juger de la situation, malgré son très jeune âge. Mais visiblement, là n'était pas le problème. Cette créature était étonnante. Azur'ael était finalement allé de l'avant, peut-être la pique du gnome avait-elle fais son effet? Il n'en saura rien mais le fait était que le petit avait maintenant pris sa décision. Cette décision était lourde de sens, le petit reconnaissait implicitement le statut de l'ensorceleuse. Thamior était toutefois mitigé entre son admiration pour la Ly'Aegisir des Mystères et sa crainte de la voir endosser de plus en plus de responsabilités. Mais après avoir entendu ce que venait de dire la prêtresse, Thamior était loin de regretter le choix du Senmurv. Il n'aurait certes pas osé refuser s'il le petit l'avait choisit lui, mais il s'imaginait mal recueillir un de ces dévoué à la cause du bien.

Thamior regarda le ciel en plusieurs endroits différents, comme si quelque chose le préoccupait. Puis sans rien dire il rebaissa alors la tête affin de faire face à la noble tache qui l'attendait.
¤Hmm, c'est bientôt l'heure. Il faudrait qu'on se dépêche. Mais comment faire ?¤
Le druide était cependant un peu troublé par les dernières paroles de la prêtresse. fallait-il bruler ou enterrer les cadavres ? Thamior ne savait pas quoi décider et se référa aux paroles d'Azur'ael. Il saisit son arme gnome assez peu commune et prit la parole. Elle était constituée d'un pic en forme de demi-pioche sur la partie arrière et d'une sorte de marteau sur la partie avant.

- je me vois mal creuser avec ça. Par temps sec, cette partie aurait pu être utile, dit-il en montrant celle qui ressemblait à une demi-pioche, mais vu comme la terre est mouillée...

- A moins que l'un de nous ait des outils efficaces peut-être serait-il plus facile d'allumer un feu ?

Le gnome se sentait un peu impuissant devant les évènements. Il serait tout aussi difficile de creuser un trou dans la boue que d'allumer un feu par cette humidité. Il préférait personnellement l'inhumation d'autant qu'il lui restait quelques pouvoirs infaillibles pour allumer un feu, du mois avec des branchages plus secs qu'ils n'en avaient à leur disposition.

Lähmee relacha son attention et la pression au fur et à mesure que les discussions avançaient. Il en avait un peu plein les bottes et espérait régler ces histoires au plus tôt afin de profiter de cette nuit de repos en Haute-Forêt. Il baissa les yeux pour regarder la pioche du gnome et lui sourit.

- Et pourquoi pas creuser avec nos dents aussi, aller viens, Thamior je pense que ton arme fera quand même l'affaire. Dis moi as tu déja creuser un trou avec des griffes de pérythons ?
Enfin tu as bien trouver une racine en ces lieux, tu vas bien nous dénicher un trou que l'on pourrait simplement élargir, Hurk, c'est qu'elle tienne de la place ces bêtes là !
Non pas de feu pour ce soir, à moins que dans cette montagne la bas, il y ait une grotte ou un endroit sec, leur tanniére ? Celedor, Iliana avec nous.

Le sauvageon ne plaisantait pas finalement et arracher les serres des deux créatures pour s'en servir de pelle était une solution qu'il envisagé sérieusement. Attendant que Oourna s'eloigne, il fouilla avec compassion les deux corps des parents. Il préleva des plumes en mémoire de ces fidéles defenseurs du bien par la même occasion. Il soupesa les bestiaux encore muni de leur tête. Avec écoeurement, il en fit de même avec les pérythons en se bouchant le nez de sa main libre. De la pointe de son épieu, à bonne distance, il remua le travail d'Iliana en quête d'un indice sur les disparitions. Il ne les soupesa pas en revanche et pensa que leur charogne pourrait souiller le sol de la Haute-Forêt. Il fila ensuite aux pieds de la montagne d'ou avait chuté la druidesse. Elle n'avait pas du se manqué !

Fouille parents/pérythons et abord de la montagne

’ensorceleuse était toujours assise à genoux sur le sol boueux. Elle sourit aux paroles et gestes du petit chien ailé. Son sourire s’élargit comme un croissant de lune à la réaction et aux paroles de la prêtresse. L’ambiance devenait plus légère. La fraternité était le maître mot des gardiens sylvestres et c’est ce sentiment qu’Azur’ael aimait le plus. Fille unique, elle aurait adoré avoir un frère ou une sœur. La vie était ainsi faîte et quelque part elle n’avait pas perdu au change…

[Sylvestre] - Oourña …quel joli prénom ! …Ah oui ….c’est qui les gardiens sylvestres ? …Les gardiens sylvestres appartiennent à une confrérie. Ils sont comme tes parents, des gardiens qui protègent la nature, la forêt et surtout Thüldae. Thüldae est une cité sylvestre de la Haute Forêt, ici même, dont la vie s’articule autour du grand Saule Argenté. C’est ainsi qu’on l’appelle la Cité du Saule Argenté. Elle est composée principalement de Tel’Quessir et de créatures sylvestres. Elle ouvre ses portes à tous ceux qui partagent un amour inconsidéré pour la nature et qui évidemment la respecte et veille sur elle. La confrérie est pour nombreux d’entre nous une nouvelle famille. Nous veillons les uns sur les autres comme des frères et sœurs. D’ailleurs nous sommes à la recherche de l’un d’entre nous qui a disparu. Tu vois ? Il porte comme moi une broche d’un loup argenté. C’est notre symbole.

Le geste accompagna sa parole, montrant sa propre broche avec une distinction qu’elle n’avait pas mentionnée, celle de la présence d’un croissant de lune qui symbolise la branche des gardiens des Mystères. Machinalement, elle leva la tête vers le ciel, observant le crépuscule tombé. Et comme toutes les nuits qui s’approchaient, la gardienne ne craignait qu’une chose : la pleine lune… Mentalement, elle adressa une prière à la Fille de la Nuit , au nom connu de Sehanine.

Iliana était légèrement flattée que cette elfette lui prête de l’attention. Son orgueil s’en sentait gonflé sans aucun doute. Cependant ce qu’elle disait était assez vrai dans l’ensemble et elle ne trouvais pas grand chose a redire a cela. Cependant, elle trouvait que, vu sa carrure, greluche qui allait parfaitement bien, et elle ne se gênerait pas pour le lui dire.

-Oula, pas d’inquiétudes à avoir greluche, tu apprendra a me connaître, et a comprendre ce qu’est la fougue humaine a mes cotés. Notre vie est trop courte pour se la raccourcir encore en s’énervant et en se faisant des cheveux blancs. Je suis comme ca, faut que ca sorte, parce qu’avec vous la les oreilles pointues, sortir ce que vous avez réellement sur le cœur, avec toute la panoplie de mots et de son que vous avez dans votre répertoire linguistique, ben ca prends des semaines !!! Et c’est long pour moi des semaines…

-Personnellement je trouve que vu votre carrure plus que maigrelette, Greluche vous va a ravir. En plus j’ai moins de chances d’écorcher ton nom, Milaye Miliaye Mililyae ; bref, Greluche c’est bien, et c’est pas spécialement péjoratif. Et c’est aussi plus facile que la fidèle servante de Solonor le Grand Archer. C’est plus rapide aussi…

Lui donnant une petite tape amicale sur l’épaule et un sourire découvrant toutes ses dents elle ajouta :

- Allez jte taquine fillette. Je suis pas mauvaise dans l’ensemble, j’ai mes petites sautes d’humeur. Rien de grave.

-Mais par contre la ou ya du grave c’est sur l’idée des sépultures… ya rien de plus humain que des sépultures. Le cerf lorsqu’il finit sa vie, est-ce qu’il se creuse un trou pour y mourir ? Si oui il faut que je voie ca. Cependant il y a du vrai dans ce que tu dis. Et je ne souhaite pas non plus laisser ces dépouilles à la merci de n’importe quel balourd qui passe dans le coin. Je te propose qu’on brûle les têtes et le cœurs, et qu’on laisse le reste a la grâce de la foret. Il sera plus facile de bruler les têtes et les cœurs avec notre magie que le corps entier. Et ce même si le sol est humide. Le faire au petit matin un peu plus loin ne serait pas idiot.

-Emmenez le petit au campement, je prends les funérailles en charge. Et oui, une dernière chose, pour que quelqu’un s’ouvre à une culture, il faut que cette dernière lui propose d’y entrer. Ce qui n’a pas été fait lorsque le temps s’y prêtait. Ils ont chaqu’un préféré retrouver les leurs plutot que chaperonner et apprendre a la nouvelle. Je ne leurs en veux nullement, j’aurais probablement fait la même chose.

D’un signe de la main, elle prit congé de l’archère et se dirigea vers les dépouilles.

*Espérons que ca sent meilleur la dedans…*

Vérifiant une dernière fois que les deux créatures étaient bien mortes avant de les opérer, elle vérifia aussi que le petit ne verrait pas cela.

-ça va pas être beau à voir… Ames sensibles, retournez au camp.

Délicatement, elle cisailla les thorax et pris les cœurs, puis, moins délicatement car il fallait bien passer la colonne vertébrale, elle enleva les têtes.

Elle déposa le tout sous un arbre, qu’elle pourrait reconnaître facilement le lendemain, et se dit qu’elle cramerait tout ca comme il se doit au petit matin.


*Misère qu’est ce que t’aura pas fait toi…*


Revenant auprès des grosses dépouilles, elle pris une plume de chaque, les tailla un peu avec ses griffes et se les accrocha dans les cheveux. Puis elle s’agenouilla et pria le dieu des Félins pour recommander leurs âmes auprès de leurs ancêtres.

Décidément, entre les paroles et décisions de chacun, Thamior était un peu perdu. Il croyait qu'Azur'ael lui avait demandé de prendre en charge les sépultures. Peut-être avait-il mal entendu? En tout cas, après l'élan sanguinaire de l'humaine, le gnome se rendit bien à l'évidence qu'il n'avait pas vraiment la carrure nécessaire pour se faire écouter et diriger qui que ce soit. Surement à cause du manque d'expérience en la matière. Il détourna les yeux au moment critique, imaginant la scène rien qu'aux bruits immondes. La prompte intervention d'Iliana avait arrêté Thamior juste avant qu'il puisse se joindre à Lähmee pour creuser un trou tant bien que mal. Pris de court et pensant un peu à ce qu'il aurait à faire par la suite, il resta cloué sur place, lui permettant juste d'esquisser un sourire au barde en guise de réponse. Au moins elle était efficace et de ce point de vue là, il ne pouvait qu'apprécier son initiative. Il était soulagé de voir qu'il n'aurait pas à repousser son temps de prière. Il se sentait déjà impatient de se glisser discrètement dans un petit coin bien à sa taille affin de jouir pleinement de ce moment de réconfort. Après un début de soirée si mouvementé, ça ne pouvait pas tomber mieux pour le gnome.

Si rien d'autre ne changeait les plans, la sépulture s'en tiendrait donc au minimum pour ce soir. Le druide ne doutait pas de la capacité de cette forêt à recueillir les restes des pérytons et des Senmurvs. Mais plus par respect pour ces créatures qui sont malheureusement tombées dans un combat qui n'évoquait pas grand chose de naturel, Thamior était un peu gêné de laisser les restes tels quels. D'ailleurs, il ne voyait personnellement pas l'intérêt de prélever les cœurs et têtes du reste des cadavres. Dans ses habitudes, c'était soit on laissait les corps inviolés entre les mains de la Nature, soit alors on procédait à une sépulture digne de ce nom.

Désireux de passer à la suite pour le moment, Thamior se dit qu'il exposera peut-être sa vision des choses au lendemain matin. Si les lieux ont le temps de sécher un peu, bruler les corps dans leur intégralité ne serait pas une entreprise vraiment plus laborieuse que de bruler seulement les parties prélevées par Iliana.

Le jeune senmurv était maintenant entre de bonnes mains et une nouvelle vie l'attendait dorénavant. Peut-être prendrait-il, dès demain, le chemin de la confrérie avec Célédor... Cette question resterait probablement sans réponse pour ce soir et Olafr n'en avait cure car fatigué qu'il était, aucune réponse réfléchie ne serait sortie de son esprit!

Le jeune rodeur prit note des propos de Mialyë. Il fut satisfait d'entendre ses paroles et de voir qu'elle était une personne réfléchie qui savait se remettre en question.

Il n'en fut pas de même pour la druidesse ... lui qui pensait que la sagesse devait être une qualité principale des druides, ce cas présent lui montrait qu'il s'était bien trompé! En mélangeant provocation, irrespect, impatience, ... elle montrait bien des défauts qui étaient reprochés aux humains sans avoir aucun signe de gène ou autre!

D'autant qu'Olafr n'était pas d'accord avec le concept de sépultures dont parlée Iliana .On fait des funérailles aux êtres que l'on apprécie pour leur rendre hommage. On ne se demande pas si c'est humain ou non, la question n'est pas là. L'homme qui se sent mourir ne creuse pas sa propre tombe, ce sont ceux qui l'aiment qui le font, dans le seul but d'honorer sa mémoire.
Le jeune rodeur n'avait pas d'a priori concernant les funérailles. Ce sont des traditions qu'il ne suivait pas vraiment. Etant né de père téthyrien et de mère illuskienne et ayant passé une bonne partie de sa jeunesse avec un demi-elfe et son père, il ne suivait pas de tradition particulière mais avait un profond respect pour ces dernières, forgeant souvent le caractère des uns.

Il était trop las pour entamer ce genre de discussions ce soir, et d'ailleurs était-ce vraiment utile ? Toujours est-il qu'il se contenta de regarder l'affreux spectacle de décapitation et se dit que dans un sens il préférait que cela se passe ainsi car il ne se voyait pas trop creuser un trou dans l'état.
Avant qu'Iliana ait terminé sa besogne, Olafr ramassa ses armes, tombées non loin de là, et prit la suite de ses camarades en direction de l'abri de fortune qu'ils avaient délaissés quelques heures plus.

En chemin, le novice rattrapa Thamior qui semblait un peu dépité, il lui lança en souriant :

-J'ai pu assisté au lancer de boule de feu que tu as réalisé contre le péryton. J'ai été très impressionné! Tu manies aussi bien la magie offensive que de guérison. Tu es un allié de choix et je tenais à te remercier une nouvelle fois.

S'approchant du refuge, il pouvait comme sentir l'odeur de sa couverture qui le bercerait vers le pays des songes. Il espérait que son sommeil serait réparateur car une nouvelle journée allait les attendre, une journée qu'il attendait plus clémente!

Le vingt cinquième jour de la Chute des Feuilles – année de la magie sauvage
25 Marpenoth 1372

Lieu : Haute-Forêt entre Thüldae et Ny'Ath'Myi.
Temps : Environ 0°, ciel nuageux, vent fort.
Moment : Nuit.

MJ
Narration : tous

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Lähmee Tribäle utilise fouille sur Senmurv (1) et (2) et sur péryton (1) et (2).
Résultat à la discrétion du MD.

Lähmee utilise survie pour trouver un abri
15d20 +0(modif. SAG) = 15 ~ DD 10 -> réussite.
Lähmee Tribäle trouve la cachette de Oourña

Cette fois, et pour ceux qui ne voyait dans la nuit, l’obscurité s’intensifiait et devenait vraiment gênante. La lune restait cachée dernière les nuages, n’émettant qu’un halo de lumière blanche. L’astre était déjà haut dans le ciel. Thamior avait une sensibilité particulière à ce phénomène. Bien qu’il n’en dise rien, il allait être tant pour lui de communier avec la Feuille masquée.
Le Druide du Grand-Val était un peu déboussolé avec le chaos qui régnait. Chacun semblant vouloir donner des directives qui parfois étaient contraires les unes aux autres. Mais le membre du Peuple Oublié de la forêt n’était pas du genre à se chamailler pour ce genre de chose, que certains appelaient : pouvoir.
Aussi, laissa-t-il Iliana et Lähmee Tribäle prendre les décisions. Et visiblement l’inhumation, ou la crémation ne serait pas pour ce soir. Ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il se devait de remplir ses devoirs ecclésiastiques envers son dieu dans de brefs délais. Et du repos serait le bienvenu.

Iliana s’était révélée avoir un tempérament changeant. Elle qui était de nature plutôt introverti avait fait preuve d’audace, imposant ses choix en usant même d’une certaine agressivité qui ne lui était pas coutumière. Elle venait de démontrer, avec brio, qu’elle était tout à fait capable de prendre la tête du groupe, si besoin était.
D’ailleurs nul ne contesta ses dires, même Mialyë ne souhaita pas s’engouffrer dans une conversation sur le respect, qui s’annonçait déjà stérile.
Fort heureusement, Thamior n’avait pas entendu le couplet sur le soi-disant abandon dont Iliana avait été victime à son arrivée à Thüldae. Lui qui avait essayé de son mieux, de guider la barde druide, en aurait probablement été chagriné, pour le moins.
La prêtresse de Solonor préféra en sourire et rejoindre Azur’Aël et leur petit protéger. Mettant le comportement de l’humaine sur le compte du stress post combat, la fatigue et l’énervement. Mialyë lui laissait bien volontiers le soin de gérer les funérailles, et par là-même de se calmer. Pour tout dire, cela l’arrangeait plutôt bien les affaires de la Cuivrée.

Resté silencieux pendant tout ce temps, probablement que l’expérience qu’Olafr venait de vire n’était étrangère à la chose. Il n’avait dit mot. Mais, il n’en pensait pas moins.
Outre sa divergence d’opinion avec Iliana. Ce qui l’avait marqué le plus, c’était le comportement que révélait sa compatriote de race. Un comportement bien singulier, s’il le comparait à ce qu’il avait connu de druidesse jusqu’ici.
Par fatigue, ou par sagesse le rôdeur ne releva pas les dires d’Iliana. Il préféra garder cela pour lui, et retrouver le Gnome des Forêts qui se révélait être une personne pleine de ressource et de surprise.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Iliana appliquait au pied de la lettre, les lois de la nature et du grand cycle de la vie. Même au risque de choquer les croyances des autres, les funérailles seraient réduites au minimum : Une dévotion spirituelle.
Quand à la sépulture, elle serait donc la forêt toute entière. La loi du fort était souvent celle de la nature sauvage. Manger ou être manger était l’une des règles fondamentale. Les mœurs des différentes cultures en présence, ne s’accordaient pas forcement les unes aux autres. Un sérieux choc des cultures aurait pu naitre d’une telle divergence. La religion, et le devenir de l’âme, le respect du aux dépouilles et aux morts étaient des sujets sensibles propres à l’emportement. Car qu’on le veuille ou non, chacun avait ses propres convictions.
Presque étrangement, il n’en fut rien. Ou pour être plus exacte, il n’en serait rien, au moins jusqu’au lendemain matin.





Sur le chemin qui menait au campement, sous le Voute Sombre. La Ly’Aegisir des gardiens des mystères expliqua à Oourña ce qu’était la Confrérie des Gardiens Sylvestres. Le petit Senmurv releva la tête vers le visage fin et gracieux de la Teu’Tel’Quess, lorsqu’elle évoqua la notion de nouvelle famille. C’était en effet, ce dont son petit protégé aurait maintenant le plus besoin. Oourña expliqua, que ses parents et lui n’avaient pas croisé de personnes portant de broche du loup argenté.

Ayant traversé les sapins, ils se retrouvèrent sous le tronc imposant de l’arbre dont les racines aériennes offraient un bel abri. Là, le sol était presque sec. Oourña sauta des bras, d’Azur’ael et déploya ses ailes, pour faire un rapide tour du propriétaire, sous les yeux des deux Tel’Quessir. Il se posa juste un peu devant les jeunes elfes et commença à aller renifler les affaires des uns et des autres.

Mialyë profita de ce moment, pour parler à La Première Dame des mystères. Le ton était posé, et peut-être un peu grave. Ce qui venait de se passer entre elles, aurait pu avoir de graves conséquences sur leur relation. Fort heureusement, la fraternité qui régnait au sein des gardiens n’était pas une légende. Pour autant, la Saë’Tel’Quess tenait à s’expliquer.

Mialyë Calithrand

[elfique]- Tu m’as demandé pourquoi je n’avais pas envisagé la possibilité d’une défaite contre les pérytons. Je vais te lire M’Ethara. D’une part, j’ai une foi inébranlable envers Solonor Thelindira. Il ne m’a jamais laissé tomber, et je le sers fidèlement. D’autre part, tu n’es pas sans savoir, que j’ai participé à la dernière vague d’assaut contre Korn. J’étais aux cotés de ceux de ma tribu natale. Lorsque j’ai décidé de servir la cause de la nature et que j’ai rallié les Gardiens Sylvestres. J’ai suivi les cours d’Adlareth, qui était à ce moment là maitre d’arme de la Confrérie. Il n’avait de cesse de répéter qu’accepter l’idée de la défaite, c’était déjà être vaincu. Pour ces raisons, je n’envisage jamais un combat comme gagné d’avance. Mais jamais non plus comme perdu d’avance. Chacun d’entre nous, sait très bien où, il a mit les pieds en acceptant cette mission. Nous savons tous que cela est dangereux et que des vies précieuses risquent d’être perdues. J’admire ta capacité à prendre soin de nous comme tu le faits. Mais n’oublie pas qu’avant tout, les Gardiens Sylvestres sont des combattants de la nature. Nous avons des devoirs, et celui de combattre les ennemis de la nature et des habitants sylvestres reste le primordial. Cette cause va bien au-delà de nos vies personnelles. Si tel n’est pas le cas, alors ce novice ou gardien doit se poser les bonnes questions, être honnête envers lui-même et la Confrérie, et nous quitter. Il suffit qu’un seul d’entre-nous survive, pour que le combat ne soit pas perdu. Les membres de ce groupe ont été choisit pour ça, il faut nous faire confiance, ma sœur. -------------------- Un visage aux traits à la finesse toute elfique encadré par de longs cheveux châtain, Mialyë est une jeune et jolie Saë’Tel’Quess. Gardienne de l'Harmonie et fidèle du Grand-Archer, elle peut paraître froide et distante aux premiers abords. Elle a fait ses preuves en participant à la mission qui évita une guerre entre la Ny’Ath’My et Thüldae, durant laquelle elle subit les affres imposés par les Daemon fey de la Haute Forêt, sans jamais trahir les siens. A la demande de Linwëline, elle accepta de tenir le rôle de Ly’Aegisir des Gardiens de l’Harmonie à Mythdaë. Archère hors pair, elle est tombée sous le charme du Capitaine de la Garde Sylvestre, son alter ego à l’arc.

La Saët’Tel’Quess adressa un long sourire de fraternité avec la chef de cette mission. Mialyë avait confiance en elle, comme les dirigeants de Thüldae. Il fallait maintenant, qu’Azur’Ael ait également confiance en elle, et en ces capacités de chef. C’était capital pour la suite des évènements.

[elfique]- Je voulais aussi m’excuser auprès de toi. Tu m’as donné des ordres, que je n’ai pas suivis. Je suis bien consciente que je suis fautive. Mais au-delà de mon libre arbitre, la vraie raison, c’est que ces ordres allaient à l’encontre de mes devoirs divins. Je sers le Grand Archer avant toutes autres choses. Et je dois bien l’avouer, avant même les Gardiens Sylvestres. Mais si j’ai rejoint Isorion, c’est bien parce que nos objectifs sont communs. Nous avons la même finalité, mais les chemins que m’impose ma foi, peuvent divergés de temps à autres. Je n’ai pas à m’en excuser. Mais je voulais que tu le saches, et peut-être que tu me comprennes.

La prêtresse caressa son symbole sacré puis la broche du loup argenté. Pour la première fois de sa vie, elle avait été confrontée à un dilemme déchirant entre ses devoirs envers son dieu, ceux envers la confrérie.

’ ’ ’ ’ ’’ ’ ’ ’ ’’ ’ ’ ’






Pendant ce temps là, aux pieds de la falaise, Lähmee tribäle passait avant Iliana pour procéder à une fouille en règle des cadavres. Mais comme il s’y attendait, il ne trouva rien d’intéressant.
Après avoir prélevé quelques plumes, il fouilla les alentours, à la recherche d’un éventuel abri qui aurait pu servir de tanière. Regardant de près les anfractuosités de la falaise, poussant le moindre des buissons qui aurait pu cacher une entrée. Rien, il ne trouva rien.
Rien, si ce n’est une petite percée, qui se prolongeait par un boyau. Sa vision elfique, lui permit de voir que le boyau en question ne s’avançait guère que sur quelques pas. Deux plumes colorées, mais terne, se trouvaient sur sol. Quoi qu’il en soit, des Senmurv adultes ne seraient jamais rentrés là, encore moins des pérytons.






Iliana en avait terminé avec sa triste besogne. Lähmee avait mit un terme à ses investigations et tout ce petit monde faisait maintenant route vers le campement de fortune. En arrivant sur place, les aventuriers rejoignirent les deux femmes elfes.
Azur’Aël et Mialyë étaient assises sur une partie du sol, encore sèche. Visiblement, elles devisaient tranquillement. Oourña, quant à lui, s’était roulé en boule aux pieds de l’elfe lunaire. Il récupérait de ces derniers instants passés dans l’horreur et la peur.
C’était trop pour un enfant, quel qu’il soit. Il avait finalement trouvé refuge dans un sommeil réparateur. Le coté positif, s’était qu’il semblait avoir adopté, de bonne grâce, l’ensorceleuse.

Il faisait nuit maintenant. Le vent soufflait toujours avec force, l’humidité était partout présente et la température descendait encore. Cette nuit là, ne s’annonçait pas des plus agréables. Pourtant, la fatigue générale allait sans doute permettre aux aventuriers de trouver assez facilement le sommeil. Demain serait un autre jour, peut-être meilleur… peut-être pire qu’aujourd’hui. Mais il resterait demain…

Iliana avait finit son travail en revenant au camp. Elle garderais les plumes pendant deux semaines avant de les retirer et de les mettes avec les autres souvenirs des morts. C’était le rituel traditionnel de son clan pour ne pas oublier les défunts. S’asseyant la ou elle avait posé ses affaires, elle en refit le tour rapidement pour constater les dégâts des eaux. Mais maintenant il fallait se reposer et reprendre des forces pour la journée de demain.

Le petit nouveau de la compagnie avait visiblement pris ses repères avec Azur. Chose intéressante. Comment allait elle gérer sa nouvelle maternité ? Il serait amusant de voir comment elle allait lui apprendre a voler, a manger et tout le tralala. En tout cas, elle n’avais plus de quoi le nourrir au sein. Ils n’avaient plus rien donné depuis la mort de sa fille.

Ce petit être laissé pour compte par la mort lui rappelait étrangement quelqu’un qu’elle connaissait très bien. Enfin elle le pensait. Les paroles sèches et directes qu’elle avait dites plus tôt ne lui ressemblait pas le moins du monde. Elle qui était plutôt renfermée sur elle même la plupart du temps, s’était épanchée a tout va et avait imposé son avis sur des questions qui auraient méritées un peu de réflexion. Sagement, ou non, elle mis cela sur le compte du combat. Et c’est en se disant que demain serait un autre jour, qu’elle s’endormis, la tête sur sa compagne poilue, priant les dieux de lui accorder un sommeil sans rêve pour cette nuit et toutes les autres a venir.

Alors qu’ils rentraient au campement, Thamior semblait un peu à part, mentalement du moins, participant pleinement au mutisme général. Il fut toutefois tiré de cet état quand il constata qu’Olafr l’avait rejoint et était sur le point de lui adresser la parole. Ce qu’il entendit créa en lui une sensation étrange résultant d’un mélange entre sa modestie naturelle et un sentiment de fierté de pourvoir être utile au groupe ainsi qu’à la Confrérie de manière plus générale. Pris de court il bredouilla quelque chose de peu clair avant de relever la tête pour dévoiler un sourire des plus sincère et communicatif au rôdeur.

- hum… merci, mais ce n’était pas nécessaire. Pour tout te dire, si je fais quelque chose, c’est qu’au fond je le veux. Tes remerciements n’ont donc pas raison d’être, bien que j’apprécie toutefois le geste.

Thamior garda un contact visuel avec Olafr pendant quelques unes de ses petites enjambées le temps de lui faire passer un petit clin d’œil amical comme pour lui dire de ne pas trop se formaliser. Puis l’entrevue prit fin, comme si l’attention de chacun était retenue, tout droit, en direction du campement.

Quand Thamior arriva au campement, il vérifia si rien ne lui manquait ainsi que si tout était en bon état. Il en profita pour réorganiser son petit coin qui était resté en plan après leur départ précipité. Thamior poussa ensuite un soupir de soulagement trahissant sa fatigue puis commença à enlever son armure de cuir qu’il posa ensuite à l’abri de l’humilité du sol en l’accrochant à une branche qui passait par là. Il se débarrassa de tout ce qui l’encombrait inutilement se limitant alors à ses seuls vêtements. Il glissa alors sa bourse à composantes dans une poche par prudence et saisit son bâton avant de toussoter pour attirer l’attention des autres avant qu’ils ne sombrent tous comme Iliana venait de la faire.

- (tousse) Je vais vous laisser un moment. Il faut que je communie maintenant avec ma divinité pour être au maximum de mes capacités demain. Je vous souhaite une bonne nuit reposante si on ne se revoit pas tout à l’heure. Je tacherai de ramener quelque chose à manger si j’en trouve au passage.

Ceci dit, il fit signe à Nailo de rester avec les autres puis s’engouffra sans peine dans les fourrés qui se trouvaient juste derrière lui, à sa plus grande surprise. Il avait bien l’habitude de profiter de sa petit taille pour se faufiler ici et là à travers les branchages sans laisser la moindre trace, mais là il n’avait pas compris ce qui venait de se passer. C’était comme si les branchages s’étaient dérobés pour le laisser passer ! Le druide regarda un instant en arrière comme pour essayer de saisir ce qu’il venait de se passer. Se pouvait-il que ce soit lui qui ait fait ça ? Il repartit finalement de l’avant sur une dizaine de mètres savourant la facilité avec laquelle il se frayait un chemin parmi la végétation environnante et s’arrêta à l’intérieur d’un buisson juste assez grand pour le recueillir et qui ferait parfaitement l’affaire. Il vérifia minutieusement son camouflage affin d’être le plus tranquille possible et put à sa grande joie et satisfaction se livrer à sa communion avec la Feuille Masquée en temps voulu.


Utilise Discrétion et prie Baervan Ermitterrant

L'emplacement du campement devenait reconnaissable à chaque nouvelle enjambée. Les deux elfes présentes annonçant chez chacun le point d'arrivée. Tout un symbole! *Enfin du repos! *

Avant de prendre congés de son compagnon gardien, il répondit à son sourire et continua sa route vers sa couche ardemment désirée. *Ta modestie t'honore! * C'était la première fois qu'il rencontrait un gnome et il fut sincèrement surpris par ses aptitudes...
Olafr était conscient d'avoir mis mal à l'aise le petit gnome et comprenait de plus en plus, au fur et à mesure de son aventure, ce "choc des cultures", qu'ils devaient réussir à surmonter afin de devenir une force. Tel était également un des buts de leur mission. Car il savait qu'en face de la tribu Ny’Ath’Myï, devait se présenter un bloc uni.

Cette journée avait montré pas mal de choses sur le comportement de chacun, ce qui avait été nécessaire. Ses "soupçons" sur Mialyë s'étaient envolés, comme semence de pissenlit au vent, et il ne se faisait pas de soucis pour les autres membres du groupe. Le sauvageon, malgré une apparente froideur, avait montré une affection révélatrice, avec le senmurv comme avec les autres membres comme Thamior par exemple. Ce dernier venait d'ailleurs de montrer qu'il avait tout ce qu'il fallait pour entreprendre une telle mission. Celedor était trop introverti pour que le jeune humain puisse se faire un avis. Quant à Azur'ael, elle était la bonté incarnée mais étais-ce un atout ou un poids pour un chef ... C'était une décision des dirigeants de Thuldae et ils n'avaient pu se tromper! Elle aurait besoin de soutien dans cette mission qui n'aurait rien d'une promenade de santé et Olafr s'en rendait de plus en plus compte!
Le seul hic dans ce tableau était Iliana dont il espérait beaucoup que la nuit lui porte conseil. Le rodeur ne savait pas quoi penser d'elle et les regards dubitatifs qu'il lui lançait n’amenaient aucune réponse sur son comportement d'aujourd'hui. Olafr savait que la provocation était souvent utilisée par les hommes ou les nains et il avait régulièrement pu assister à des batailles de taverne ou règlements de compte à cause de ce genre de comportement. C'est pourquoi il ne pouvait que se demander ce qui arrivera quand ils seront chez la tribu de Mialyë, tribu qui n'était apparemment pas réputé pour son accueil des non-sylvestres.
Ces questions parcouraient son esprit alors qu'il était en train de préparer sa couche afin de savourer le peu de nuit qu'il restait.

Le petit gnome, quant à lui, venait de prendre congés afin de prier son dieu. Il semblait prendre ça comme un devoir ... En attendant il avait raison et le rodeur se devait de remercier sa déesse sans qui cette victoire contre les pérytons n’aurait pu être réalisable ...

Sa prière terminait, il tomba sans s'en rendre compte dans les bras de Morphée. Il avait eu juste le temps de poser sa couverture sur lui que déjà ses paupières s'étaient fermées.