Route de la Fourche, suite de Panique à Fortnouveau

La nuit, bien qu'agitée, avait fait du bien à Menthas. Il se sentait reposé et prêt à reprendre la route pour enfin arriver à Fortnouveau. Ses affaires remballées, il sortit de la grotte avec Kobalt pour continuer leur chemin. La journée avait à peine commencé pour eux, que les ennuis semblaient déjà commencer.Toujours cette même lueur scintillante. Pour le prêtre le rapprochement de ce phénomène avec les bandits était plus qu'évident, et visiblement pour Kobalt aussi. Ce dernier ne tarda pas à attraper son épée. Le mulan regretta quelque peu que N'Jini soit partie un peu plus tôt. Peut-être qu'avec une personne de plus, leurs mystérieux assaillants hésiteraient à refaire leur apparition? Mais pour l'heure il fallait faire attention. Le prêtre eut, pour une fois, le même sentiment d'insécurité que son compagnon. Lui aussi dégaina son épée longue.

"Encore, c'est pas possible on ne va jamais être tranquille.
Bon je pense que tu as raison, longeons la route et restons à couvert."

Raison, c'était assez ironique de la part de Menthas de dire quelqu'un d'aussi dérangé que Kobalt avait raison. Mais il fallait bien econnaitre que pour une fois, il faisait preuve d'un minimum de sagesse.

"J'ai bien peur aussi que le gars qui avait disparu la dernière fois, ne soit parti chercher des amis à lui. Si c'est le cas on est pas sorti d'affaire. Alors soyons bien prudent."

-Heureux de vous connaître, N'Jini Mchawi.
dit Mithralon en baissant la tête. Il alla lui poser de plus amples questions, mais la jeune femme se leva et l'invita à partir. Mithralon la regarda, un peu surpris par cette invitation. Et en guise de réponse, il acquiesça simplement, sans mot dire. Ils allaient donc faire le reste du chemin jusqu'à Fortnouveau ensemble.

En marchant, il observa N'Jini et comprit que cette dernière était une voyageuse peu ordinaire, car étant libre de toute compagnie.

La route était recouverte de neige et il était difficile de la percevoir. Mithralon, par réflexe et par curiosité, scrutait chaque détail que sa vision lui offrait. A priori, il n'y avait, pour le moment, rien d'inquiétant.

Puis, il demanda à N'Jini:

-Dites-moi, que savez-vous de Fortnouveau exactement?

EDIT KOLIMAR :modification de ton post car tu ne peux pas savoir que Njini est ensorceleuse.



Ce message a été modifié par Kolimar Velcor le Vendredi 08 Janvier 2010 à 23h30

Narration

14 martel 1373 matin

Menthas, Kobalt

Le même phénomène se reproduisant, les deux hommes décidèrent de changer de tactique. Cependant progresser à travers la neige trop haute sur les bas côtés de la route n'était peut-être pas la meilleure des options à prendre. Après une dizaine de minutes de temps écoulé et à peine deux pas de dragons parcourus , il fallait se rendre à l'évidence qu'ils n'avanceraient pas le plus vite possible par ce chemin ci. Reprenant la route, tout en surveillant l'étrange lueur, ils progressèrent en direction de Fortnouveau. Ils s'attendaient à la visite de l'homme qui les avait surpris la dernière fois, mais elle n'arriva pas cette fois ci. La lueur s'estompa brusquement et ils ne la revirent pas de sitôt.

N'ayant plus de cible à surveiller ils reprirent leur route normalement. Le froid se faisait un peu moins sentir maintenant qu'ils marchaient depuis un bon moment. Leur avancée se passa sans le moindre incident jusqu'à ce moment présent. Un peu avant le zénith du soleil, ils purent voir la fumée d'un feu de camps au loin. De là où ils étaient, il ne pouvaient pas dire qui était autour ni même voir les flammes, mais la fumée était quant à elle bien visible. Ils leur faudrait tout de même marcher dans la neige haute comme presque la taille pour aller rejoindre l'endroit, du moins s'ils pensaient avoir le temps d'aller jeter un coup d'oeil.

Njini et Mithralon


La suite

La disparition soudaine de l'étrange scintillement provoquait des sentiments mitigés chez le roublard. Il ne savait qu'éprouver entre l'inquiétude et le soulagement. En effet, si il se devait de reconnaître que "l'extinction" de la maudite lumière lui ôtait le souci de la surveiller en marchant, sa disparition suscitait aussi des questions qui ne tardèrent pas à troubler l'esprit déjà bien assez dérangé comme cela du voleur.

La première, celle qui l'alarmait en tout premier lieu : combien de temps s'écoulera-t-il avant qu'elle ne ressurgisse de ces étendues enneigées ?

Car cela ne faisait aucun doute pour le vaurien : ils auraient encore des nouvelles de cet étrange éclat avant d'arriver à Fortnouveau. Et le fait que la route soit encore longue n'arrangeait rien à leur affaire. Les probabilités de rencontrer de nouveau ce phénomène, de manière aussi distante que ce soit, étaient plutôt élevées. Mais ce qui stressait le plus la fripouille qu'était Kobalt était de ne pas savoir quand, ni à quoi s'attendre lorsqu'il seraient enfin confrontés à la clé de ce mystère. Il avait la désagréable impression que la lumière les "narguait", jouant avec leurs nerfs de la plus insupportable des manières et cherchant à les faire craquer. Si des nerfs d'acier et un sang-froid à toute épreuve n'avaient pas fait partie des prérogatives de la profession du thétyrien, il aurait sans doute déjà craqué.

Toutefois la lueur pour le moment ne brillait non plus par son éclat, mais plutôt par son absence si l'on pouvait dire... Et les deux compères n'eurent pas vraiment le loisir de s'appesantir sur le pourquoi du comment de cette absence. Ils n'avaient qu'une hâte : rallier leur destination au plus vite. Aussi lorsqu'ils aperçurent au loin de la fumée s'élever dans les airs, ils prirent quelques instants pour décider si ils iraient jeter un coup d'œil ou non.

A mon avis, c'est quelque-chose qui est en train de cramer. Il n'y a pas de fumée sans feu..., dit-il en s'essuyant un filet de bave qui s'échappait de sa bouche, conséquence de la pénible marche dans le froid.

Cette phrase rappela sans doute à Menthas que son comparse aimait parler pour ne rien dire. Le roublard pour sa part ne semblait pas perturbé le moins du monde par ses paroles vides de sens. il aurait pu continuer des heures à déblatérer des banalités de ce style, mais fort heureusement pour le prêtre, le temps ne le lui permettait pas.

Du reste, le jeune homme ne semblait pas particulièrement disposé à faire un détour, pensant qu'ils avaient déjà assez perdu de temps comme cela. Et il ne se priva pas de le faire savoir au clerc :

Nan mais attends, on ne va quand même pas aller voir ce qui se passe ? En plus si ça s'trouve c'est encore cette horrible femelle ! Non mais t'imagines un peu la catastrophe ? Empressons-nous de rallier Fortnouveau et mêlons-nous de nos oignons.

Il ne se rendit pas compte de l'ironie de ces derniers mots : en effet Kobalt passait son temps à se mêler des affaires d'autrui, généralement sans qu'on le lui demande. Et neuf fois sur dix il s'employait à ce que la situation empire... De plus, il adorait interférer dans les affaires de ses contemporains car - coup de chance !- c'était plus ou moins son boulot de le faire ! En l'occurrence, il brûlait d'envie d'aller jeter un œil à l'endroit exact où la fumée semblait s'élever, mais il retint sa langue au prix d'un violent effort. Il espérait que son acolyte ne pense pas qu'il s'agissait peut-être d'une personne dans le besoin, auquel cas les nobles idéaux de celui-ci, qui paraissaient si dégoutants et vains aux yeux du truand, l'amèneraient à opter pour un détour couteux en énergie et en temps. Et le temps, c'était de l'argent, comme le voleur le rappelait souvent, lorsqu'il n'arrivait à dissimuler sa pingrerie. Il attendit de voir si Menthas l'approuvait ou si au contraire il se fichait complètement de son avis. En fait la réponse semblait évidente, mais le jeune homme décida d'attendre tout de même - pas trop longtemps. Il s'était réchauffé par leur marche forcée et ne voulait pas prendre le risque de se refroidir à nouveau et de se claquer un muscle en faisant un effort trop violent (pour sortir de la nourriture de son havresac, par exemple). Il scruta le prêtre de la Cavalière, se demandant si ses lèvres n'étaient pas gelées et collées l'une à l'autre.

Lorsque la lueur disparut, Menthas repensa immédiatement à sa première apparition. Ce fut juste avant d'être attaqué par le mystérieux inconnu. Rien de bien rassurant pour l'avenir.
Le prêtre se perdait dans des pensées sans fin à se rappeler les évènements passés. Le froid était un des principal responsable de ses divagations. Mais un nouvel élément le sortit de sa torpeur.

Au loin, de la fumée s'élevait vers le ciel illuminé par le soleil. La curiosité attisa immédiatement l'esprit encore engourdi du mulan. Que pouvait-il bien avoir là-bas? Sa première intention était bien évidement d'aller jeter un coup d'œil. Mais en regardant le chemin à emprunter, le jeune prêtre découvrit le périple qui les attendait. Une quantité immense de neige quasi-impraticable. La traversée s'annonçait être difficile. Et les dangers étaient présents dans la région. Quoi de mieux pour des pillards que des victimes embourbées dans le neige? La raison rappela Menthas à la réalité. Traverser jusqu'à la fumée prendrait énormément de temps, et ils en avaient déjà perdu beaucoup.
Kobalt ne semblait guère enthousiaste à l'idée d'aller voir ce qu'il se passait. Menthas savait bien que la compagnie du roublard n'était pas la plus plaisante lorsqu'il était bien luné, alors si jamais il se retrouvait contrarié, le disciple de la cavalière ne voulait s'imaginer le calvaire que pourrait lui infliger son compère. Il préféra se ranger de son côté.

"Continuons notre route, pas la peine de perdre encore plus de temps qu'il n'a déjà été fait. Je n'ai pas envie de passer encore une nuit dans ce froid. Concentrons nous sur notre objectif."

Narration

14 martel 1373 crépuscule

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux compères se remirent en route laissant cette histoire de fumée et d'éclat lumineux de côté. Ce n'était pas de leur ressort, et surtout ils avaient d'autres chats à fouetter, même s'il n'y avait pas de chat à proximité. Ils marchèrent le plus rapidement que leur permettaient leurs jambes et furent enfin presque soulager quand la lueur et la fumée disparurent au loin. Le reste du voyage pédestre fut monotone, et c'est vers midi qu'ils arrivèrent vers l'embranchement menant à Fortnouveau. Si tout allait bien, ce soir ils dormiraient au chaud et avec un toit sur la tête.

Ils firent une brève halte, pour se restaurer rapidement. L'impatience d'arriver enfin à destination les avait gagnés. Ils reprirent la route, et eurent tôt fait d'arriver aux abords du hameau. Le soir tombait, mais il faisait encore suffisamment lumineux pour distinguer le village. Ils étaient encore loin , et alors qu'ils suivaient la trace de pas dans la neige menant à leur destination, quelques choses attira leur attention. Loin devant eux, ils virent deux personnes qui se dirigeaient vers le hameau. De là où ils étaient il leur était impossible de savoir de qui il s'agissait. Par contre, ils remarquèrent autre chose juste au-dessus des silhouettes. Une étrange forme, planait dans les airs. Mais à peine l'eurent-ils aperçu, qu'elle disparut dans le noir du ciel. Ils ne savaient pas à quoi ils avaient à faire mais, cela volait ou du moins pouvait se déplacer dans les airs.

Ils allait bientôt arriver à destination. Cette nouvelle aurait normalement réjouit le Mulan. Après une longue traversée des étendues de neige de la route de la Fourche, il pourrait enfin retrouver un peu d'animation à Fortnouveau. De l'animation, c'est justement l'idée qui traversa le prêtre. Mais pas comme il l'aurait souhaité. Car si les deux silhouettes, se déplaçant au loin devant eux, n'avait rien d'anormal ni de foncièrement suspect,ce qui planait au dessus d'eux, l'était nettement plus. Le premier réflexe de Menthas fut de stopper sa marche. Il resta quelques secondes immobile à scruter les cieux.

"Qu'est ce que c'est que ça?" Demanda t'il sans vraiment attendre une réponse.

Le jeune prêtre repensa aux quelques indices qu'on lui avait donné quand sa mission lui fut attribué. Des rumeurs de dragons. L'exagération des gens avait lui avait fait relativiser cette rumeur. Mais peut-être que cette fois il s'agissait de la vérité pure et simple. Que devait-il faire? Ces grands être étaient reconnu pour leur supériorité. Mais on lui avait assigné cette mission. Il se devait de ne pas décevoir la compagnie pour sa première. Déterminé mais pas moins inquiet, il repartit en avant.

"On ne vas pas s'arrêter si près du but, il faut continuer. Soyons prudents et attentifs à cette chose volante et hâtons nous d'arriver en ville le plus vite possible."

Le voleur n'était pas fâché d'arriver enfin à destination. Il avait commencé sérieusement à trouver le temps long sur cette route qui avait semblé s'étirer à l'infini devant eux. Il avait l'impression que plus ils approchaient de leur but, plus la route de la Fourche s'allongeait et la distance qui les en séparait augmentait. Le caractère un peu répétitif du paysage renforçait cette désagréable impression que ressentait le jeune homme. Avec un certain pessimisme et une paranoïa certaine, Kobalt pensait réellement que tout conspirait pour qu'ils n'atteignent jamais Fortnouveau.

Cependant il semblait bien que cette fois-ci ils touchaient au but. La lassitude du roublard semblait soudain l'avoir quitté : sentant qu'ils approchaient de leur destination, il pressa le pas. C'est donc en trottinant que les deux compères se dirigeaient vers Fortnouveau, ravis de pouvoir échapper pour un temps aux infinies étendues enneigées et aux longues et pénibles journées de marche dans le froid. Au bout d'un moment le thétyrien voulut poser une question à son compagnon. Il se tourna vers son compagnon pour lui en faire part, mais constata que celui-ci n'était plus à ses côtés. Il regarda en arrière et vit Menthas se tenant immobile quelques mètres plus loin. Ronchon, le Frère Rat rebroussa chemin pour voir ce que son acolyte fabriquait.

¤A tous les coups il s'est tordu la cheville, ou il est fatigué, ou quelque-chose dans ce goût-là ! Les Mulans ne sont vraiment qu'une bande de femmelettes...¤

Arrivant à hauteur de "la femmelette" Menthas, il ne se priva pas de lui faire part de son agacement :

- Bon Menthau, j'espère que t'as une bonne raison pour nous couper dans notre élan parce que là j'étais chaud pour courir jusqu'à ce foutu village ! Un athlète tel que moi ne doit pas être interrompu en plein effort ! Hé, ho ! Tu m'écoutes ? T'es tout blanc, Menthau, et puis d'abord, qu'est-ce que tu regardes ?

Il se décida enfin à regarder à son tour le ciel noir, dans lequel se découpait une silhouette indistincte, mais à en juger par la distance qui les séparait de cette chose, elle devait être de taille plutôt respectable. Le gredin leva un sourcil interrogateur, se demandant ce que cela pouvait bien signifier, et espérant que cela n'augurait rien de mauvais. Du reste les deux compères préférèrent se remettre en route et rallier leur destination au plus vite. Du moins, rattraper les deux silhouettes qui se profilaient devant eux paraissait à court terme un objectif plus raisonnable. Les volatiles bizarroïdes pouvaient bien attendre qu'ils passent une nuit à Fortnouveau.

- Allez on se presse, cette route me sort des yeux ! Forçons le pas, pluuuus vite, pluuuuus vite !

la suite